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L’éducation du Nafs des Enfants

Conseils de Sheykh Amran Anguila al-Hafidh

 

 

L’éducation du Nafs des enfants doit débuter très tôt. L’éducation que donnent les parents et l’entourage proche joue là un rôle important.

Si vous autorisez votre enfant à porter des vêtements courts et/ou moulants avant la puberté, comment pourra-t-il ensuite plus tard s’incliner naturellement vers la modestie?
Si vous le laissez regarder des films indécents maintenant, comment va-t-il ensuite devenir timide et/ou pudique ?
Si votre enfant est toujours le premier à manger, comment va-t-il apprendre les bonnes manières relatives à la nourriture ?
S’il obtient toujours ce qu’il désire, comment va-t-il apprendre à être soumis à Allâh ?
S’il a trop de jouets, comment va-t-il apprendre à ne pas être accro aux plaisirs et aux multiples tentations ce bas-monde (dunya) ?

Petit à petit, apprenez à votre enfant à contrôler son nafs.

Il faut toujours que le plus âgé soit le premier à manger (et donc à être servi).
Mangez de la nourriture modeste et réduisez la consommation de sucre de vos enfants. [1]
Cuisinez quelque chose de délicieux avec vos enfants et faites en sorte qu’ils donnent ensuite le plat à un refuge pour les sans-abri.
Qu’ils portent toujours des vêtements simples et modestes et contrôlez ce qu’ils regardent sur les écrans et le temps qu’ils y passent (films, séries, jeux vidéo, internet, smartphone…), ainsi que leur accès aux réseaux sociaux.
Ne laissez pas vos enfants mener la barque, établissez des limites et des règles saines.
Laissez vos enfants utiliser leur imagination plutôt que de leur offrir tous les jouets les plus récents et avoir ainsi à la maison des tas de jouets presque inutilisés.
Assurez-vous qu’ils ont de bons amis (ayant une bonne influence sur eux et de bonnes valeurs).
Assurez-vous qu’ils commencent à prier et à jeûner avant que cela ne devienne obligatoire pour eux.

Si vous ne commencez pas tout cela tôt, les efforts que vos enfants devront fournir pour contrôler leur nafs seront beaucoup plus importants une fois qu’ils auront atteint la puberté, au moment où ils doivent faire face aux hormones et à d’autres défis supplémentaires.
Ce que vous leur inculquez maintenant leur servira d’outils et d’armes une fois qu’ils auront atteint la puberté.

Ce qu’ils apprennent maintenant sera leur protection tout au long de leur vie.

 

Notes :

Quelques détails ont été ajoutés aux propos du Sheykh pour les besoins de l’article.

[1] C’est-à-dire celui qu’on trouve ajouté dans les produits ultra-transformés : sodas, jus de fruits industriels, bonbons, gâteaux et biscuits industriels, céréales industrielles du petit déjeuner (Smack’s, Frosties et compagnie)… Si le Sheykh parle de diminuer l’apport de ces mauvais sucres dans l’alimentation des enfants, c’est qu’il est aujourd’hui prouvé que le sucre a un impact négatif sur leur santé physique, mais aussi mentale (troubles du comportement comme l’hyperactivité, accroissement des comportements violents et colériques…). Lorsque les enfants retrouvent une alimentation plus saine avec moins de sucre et moins d’additifs, leur comportement s’améliore nettement.

La beauté de nos cultures,
une rencontre avec le Prophète ﷺ​

Maryam Szkudlarek

rencontre avec le prophète

بسم الله الرحمن الرحيم

 

L’islam a embelli les cultures qui l’ont accepté. Aux quatre coins de la terre, l’islam a fait son chemin au sein des peuples, coutumes et tempéraments tous différents les uns des autres. Les cultures islamiques ne sont pas uniformes, au contraire, elles sont incroyablement colorées et possèdent de nombreuses agréables facettes. C’est à chaque fois une rencontre avec le Prophète à travers l’héritage qu’il nous a laissé.

En Turquie, j’ai été en particulier témoin d’une profonde dévotion et d’une générosité inoubliable. Les grandes mosquées comme Eminönü ou Fatih à Istanbul ont toujours des fidèles de même que dans les sanctuaires religieux d’Ourfa dans le sud du pays et d’ailleurs. Les Turcs sont très attachés à leur héritage islamique et spirituel. Lors des visites des maqamate1 des salihine2, il y a toujours des dames qui distribuent du sucre, des sucreries ou même des chapelets. Une fois je faisais un dou’a3 au maqam de ‘Aziz Mahmoud Hüdai dans la partie asiatique d’Istanbul, mes mains tournées vers le ciel, quand je sentis quelque chose tomber. J’ouvris les yeux et c’était un chapelet ! Je me retournai et vis une femme en donner à tout le monde. Cela arrive aussi régulièrement aux tombes de Sayidouna Abou Ayyoub al-Ansari et des personnages importants de la culture ottomane, qu’Allah soit satisfait d’eux. Il n’y a pas de meilleur moyen pour obtenir les prières d’inconnus reconnaissants dans des endroits si spéciaux ! Ils sont également connus pour aimer les invités. Les Turcs font preuve d’une grande générosité avec tout le monde et ils aiment grandement les étrangers. Certains reçoivent tous les jours ! Les dames vous servent un plat quelle que soit l’heure.

Au Yémen, spécifiquement à Tarim, j’ai également trouvé le partage comme je ne l’avais jamais vu auparavant et une hospitalité remarquable. Ils font de grands repas qui nourrissent des dizaines, voire des centaines de personnes puis vous faites partie du groupe sans savoir que vous étiez invités au préalable. Certains laissent une partie de leur maison ouverte à tous et d’autres laissent leur maisons à des visiteurs même s’ils ne les connaissent pas.

En Palestine, l’hospitalité est aussi fortement présente même en temps de guerre. Les mourabitate4 offrent le petit déjeuner devant la mosquée al-Aqsa le vendredi. Dans la mosquée, elles distribuent des petits gâteaux ou des sucreries aux centaines de fidèles présentes. Durant ramadan, lorsque l’iftar5 se fait dans la cour, il est très courant de se faire inviter par une famille.

En Indonésie, j’ai vu la satisfaction, la reconnaissance et le respect. Je n’ai jamais été en contact avec des gens aussi souriants et heureux que les Indonésiens auparavant ! Je ne peux m’empêcher de rire lorsque je pense à eux. Je revois leur façon de vivre, de s’amuser, de manger, de tenir leurs enfants, de s’émerveiller de tout. C’est le peuple le plus créatif que j’ai vu jusqu’à présent. À partir de la noix de coco, ils font tout ! Tout ! Ils prennent la coque, la chair, le lait, tous les coins et recoins et cuisinent, fabriquent, cousent… Ils ne gaspillent rien et sont satisfaits de ce qu’ils ont. Ils aiment leurs enfants et ils le montrent ! Ils leur sourient, leur parlent, jouent et font des sorties avec eux. Leurs enfants sont leurs trésors. Ils ont un grand amour pour l’islam, et la madrassa6 en Indonésie est fortement respectée ainsi que les enseignants. Il est possible d’apprendre l’arabe un peu partout dans le pays et nombreux sont ceux qui ont appris cette langue exclusivement en Indonésie sans jamais en sortir. Les Indonésiens descendant des ‘oulema yéménites qui vinrent faire la da’wa quelques siècles auparavant, sont très attachés à leurs ancêtres, et leur statut d’ahloul-bayt7 est connu de tous. Les tombes des awliya8 sont aussi grandement visitées et honorées. Sounan Ampel à Sourabaya a régulièrement de nombreux visiteurs.

À ‘Oman, la bienveillance et les manières nobles du peuple de ce pays magnifique, sont extraordinaires. Ils sont d’un calme olympien ! Ils ne haussent pas la voix et n’ont pas de gestes brusques. Ils sourient et font preuve d’une grande ouverture d’esprit, bien qu’ils soient fortement attachés à leur culture. Ils sont toujours aimables, accueillants, respectueux et très aidants.

En Inde, j’y ai vu un fort engouement pour l’islam qui m’a beaucoup touché. Je me souviens être allée à la grande mosquée de New Delhi avant ma conversion, le jour de la joumou’a. J’étais assise sur des marches regardant les fidèles se diriger à l’intérieur. Il y avait des milliers de gens. L’adhan était stupéfiant. En bas, se trouvait une dame avec des enfants. Elle ne pouvait ou ne préférait pas entrer à cause d’eux je suppose. Le sermon commença puis la prière se fit entendre. C’était une expérience incroyable, la voix de l’imam, la réponse des ma’moumin9, j’étais entourée d’une foule, mais il n’y avait plus personne. Le monde entier avait disparu. Il semblait en être autant pour cette sœur qui, bien qu’accompagnée d’un nourrisson, le confia à un autre enfant et se mit à prier, avec le reste de la congrégation, à même le sol. Je l’observai du début jusqu’à la fin. Elle avait l’air plongé dans sa prière et ne se laissait pas distraire par ses enfants lorsqu’ils s’approchaient d’elle. J’ai trouvé cela fascinant. Elle recherchait la connexion divine, loin de tout, elle voulait trouver la Paix. La prière terminée, l’enfant lui remit le bébé qui commençait déjà à s’impatienter depuis quelques minutes. C’est un souvenir mémorable. La splendeur de la prière nourrit mon cœur ce jour-là et je n’ai pas oublié. C’est comme si elle priait pour me montrer. Il n’y avait personne d’autre à part elle. Plus tard, je me souviens également d’un musulman qui faisait très attention à ce qu’il n’y ait aucune tache sur son thawb10, car il priait avec. « Il faut qu’il soit blanc méticuleux. Je me dois de porter des habits propres devant Allah. »

En Jordanie, j’ai été touchée par la galanterie et la protection propres à l’islam que les hommes ont envers les femmes. « Les hommes sont les mainteneurs des femmes. »11 Elles sont traitées différemment des hommes, avec plus de douceur, de courtoisie et d’attention. Une femme ne reste pas debout dans les petits bus blancs, le chauffeur va immédiatement demander à un des hommes de se lever. À Wasatoul-Balad (le centre-ville), il n’y a pas de marchandes – excepté peu de dames d’un certain âge qui vendent leurs produits dans la rue – mais que des marchands. Les chauffeurs de taxi et de bus sont aussi des hommes. Les femmes sont invitées à s’asseoir lorsqu’elles attendent, même si c’est seulement pour quelques secondes. Si elle oublie de prendre un panier lorsqu’elle fait ses achats, un homme va lui apporter. Lorsqu’elle veut passer devant un groupe d’hommes, ceux-ci mentionnent aux autres de faire de la place. Ils lui montrent de l’attention même lors des achats qu’elle faits et une couleur qui pourrait lui plaire lui est proposée. « Faites preuve de douceur avec les flacons de verre. »12

En Occident, nombreux sont les musulmans sans cesse en quête du divin. Ils accueillent les chouyoukh et les chaykhate d’autres contrées de la meilleure des façons ; ils leur donnent tout leur amour, font preuve d’une grande générosité, d’une hospitalité remarquable. Ils ont si soif d’apprendre et de partager la compagnie de ceux qui en savent plus, de ceux qui ont été en contact avec les érudits et les ahloul-bayt ! Leur sincérité est réjouissante et touchante. Ils se rendent véritablement compte de la beauté de l’islam, car ils ne vivent pas dans un environnement islamique.

Chacun de ces peuples a des qualités du Prophète . L’islam pare les vertus de ses plus beaux atours. Partager leur compagnie, c’est partager celle du Prophète et avoir un avant-goût des magnifiques qualités qu’il possède. Et enfin, à Médine c’est une véritable rencontre avec le Prophète qui est vécue. Il y a une paix et une douceur indescriptibles que l’on ressent dans la mosquée an-Nabawi qui n’ont pas leurs pareilles ailleurs. Notre Bien-Aimé est là, il est vraiment là. On ne peut pas en être plus proche. En quittant l’hôtel et en s’approchant, le cœur se languit déjà, crie, les larmes coulent, l’âme n’en peut plus de cette attente et de cette séparation de quelques heures ; le cœur s’apaise enfin à l’entrée du haram, de nouveau réuni avec cette lumière protectrice et apaisante. C’est un sentiment de sécurité, comme si rien ne pouvait nous arriver, on ne veut être nulle part ailleurs, Allah prend soin de nous et nous sommes en compagnie du Prophète . Les prières ne peuvent être qu’exaucées. Tout est possible. Tout peut changer. Notre foi prend une autre dimension.

Passer notre vie à essayer de lui ressembler ne ferait pas justice à tout ce qu’il nous a donné, mais pourtant cela rendrait nos vie tellement plus précieuses et agréables ! Qu’Allah nous donne la force et la motivation de nous y tenir, amen.


Notes : 

Maryam Szkudlarek vit en Jordanie où elle continue ses études de la langue arabe à l’université Wise. Elle enseigne également cette langue aux adultes et aux enfants. Elle est l’auteure des Perles du Ciel de Tarim qui relate son expérience au Yémen de 2013 à 2015 et de nombreux autres articles.

1 Sing. maqam. Ici, tombes.
2 Pieux.
3 Prière dans le sens d’invocation.
4 Celles qui viennent tous les jours dans le haram.
5 La rupture de jeûne.
6 L’école islamique.
7 La famille du Prophète.
8 Les proches et aimés de Dieu.
9 Ceux qui suivent l’imam dans la prière.
10 L’habit long.
11 Sourate an-Nissa verset 34. Il y a plusieurs interprétations du mot « qawamoun » ; l’idée est que l’homme est le pilier sur lequel la femme peut se reposer, il est responsable, ferme et droit comme la racine du mot « qawam » le montre.
12 Hadith du Prophète .

Coronavirus, une perspective Islamique

BismiLlâh ar-Rahman ar-Rahim,

« Coronavirus », voilà le mot qui est sur toutes les lèvres en ce moment. Le virus se propage à une vitesse élevée et chaque pays du monde est maintenant confronté à cet ennemi invisible et terrifiant.

Lorsqu’un bonheur nous atteint, c’est un rappel qu’Allâh nous envoi pour nous dire qu’un jour, si nous avons agi de la bonne manière, celle enseignée par Son Messager ﷺ et ceux qui ont suivi ses traces, alors nous connaîtrons un bonheur sans égal et sans fin. Bonne santé, moments passés en famille ou avec des amis, loisirs, vacances, bonne nourriture, rapports intimes… sont autant de rappels qu’un Paradis attend ceux qui se préparent pour l’au-delà. De la même manière, Allâh communique avec Ses créatures via des afflictions, pour nous rappeler que l’Enfer est la destination des esprits insouciants. Tremblements de terre, guerres, tsunamis, maladies ou virus sont des exemples qui touchent l’humanité et ce sont des rappels puissants. Dans chaque situation, nous sommes testés et nous devons donner la bonne réponse, qu’elle consiste à louer Allâh et à le remercier, à partager ce bonheur ou à le faciliter pour autrui ou qu’il s’agisse venir en aide à ceux qui sont confrontés à des situations difficiles.


Provisions :
En ce moment, partout sur les réseaux sociaux, nous voyons les mêmes scènes de gens affolés qui se précipitent pour faire le plein de pâtes, de conserves de masques ou encore de gels hydroalcooliques. Parfois, cela dégénère et des gens s’insultent et se battent pour avoir le dernier paquet de papier toilette. Nous faisons des provisions, car nous craignons de manquer de ce qui nous permet de vivre convenablement et confortablement. Allâh n’est-Il pas là en train de nous envoyer un rappel important ? Si l’on craint ce virus et qu’on fait des provisions pour s’en prémunir, ne devrions-nous pas également craindre le Châtiment d’Allâh et effectuer des provisions d’obéissance, de bonnes actions, de suivi de la Sunnah, de lecture de Qur’an, de Dhikr et de dou’as et de Salawat sur le Prophète tant que nous le pouvons encore ? Craignons-nous donc plus ce virus que l’avertissement d’Allâh ?

Quarantaine : Les consignes des pays convergent toutes dans le même sens. Les gens doivent rester chez eux, se confiner et se mettre en quarantaine. Moins nous serons en contact avec ce coronavirus, moins il nous nuira et moins il nuira à autrui. Il y a là aussi un rappel important. À quel moment allons-nous prendre conscience que nous devons impérativement mettre notre ego (nafs) en quarantaine ? Est-il normal que toutes ces maladies spirituelles soient encore en nous après toutes ces années d’Islam ? Qu’avons-nous mis en place pour éradiquer ces virus que sont la médisance, le mensonge, la grossièreté, la violence, la pornographie… ? Si le Coronavirus nous emporte (qu’Allâh nous en préserve), il ne nous suivra pas dans l’au-delà. Mais si nous mourons avec ces virus spirituels, ils nous suivront et nous causeront des souffrances énormes dans la tombe et au-delà.

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À l’heure où j’écris ces lignes, ce sont plus de 2,6 milliards de personnes désormais appelées à se cloîtrer chez elles. Cela représente plus d’un tiers de la population mondiale, évaluée par l’ONU à 7,8 milliards de personnes en 2020.

C’est une situation inédite dans l’histoire de l’humanité. Chacun se demande ce qu’il va manger, comment il va bien pouvoir occuper son temps. Ce sont des préoccupations légitimes. Mais avons-nous seulement pris conscience qu’en dehors de ce virus, des millions d’êtres humains vivent des situations encore bien plus préoccupantes que celle que nous traversons aujourd’hui ? Des gens qui sont au milieu des bombardements et des pires injustices, des gens qui ne trouvent rien de rien à manger si ce n’est des feuilles ou des racines, qui gens qui luttent pour trouver à boire et se contentent d’une eau sale et contaminée, qui meurent de maladies sans avoir la possibilité de se soigner… sans que cela ne n’émeuvent le monde. D’ailleurs si c’était le cas, toutes ces personnes recevraient l’attention et le nécessaire dont elles ont besoin pour vivre normalement. Imaginez la Palestine: ne vivent-ils pas là-bas une quarantaine injuste, difficile et permanente ? Pendant que nous profitons confortablement de la vie, d’autres souffrent quotidiennement. Il y a là aussi un rappel d’Allâh à l’Humanité et aux dirigeants sur la condition misérable de millions d’êtres humains. On se plaint des afflictions qui nous touchent, mais avons-nous réalisé ce que nos frères et sœurs Musulmans ou non vivent chaque jour sur cette terre ?

Éviter les contacts : Beaucoup de personnes sont infectées par le Coronavirus et la majeure partie d’entre elles ne les sait pas encore. Pour cette raison, il est recommandé d’éviter de se toucher les uns les autres. Dans la société et dans les entreprises, les consignes ont été données : on ne se serre plus la main, on ne se fait plus la bise, on garde ses distances. Cette mesure permet d’éviter que le virus ne nous atteigne et puisse donc nous nuire. Allâh n’est-Il pas là en train de nous envoyer un rappel important ? Dans notre quotidien, faisons-nous les efforts pour ne pas entrer en contact avec ce qui peut nous nuire ? Évitons-nous le contact physique avec celles et ceux avec qui nous ne sommes pas censés en avoir ? Est-ce que nous respectons cela ? Gardons-nous suffisamment nos distances avec le genre opposé ? Nous approchons-nous de ce qui nous est interdit ? Touchons-nous et prenons-nous ce qui ne nous appartient pas ? Sommes-nous en contact avec le haram ou bien gardons-nous nos distances pour nous en préserver, conformément aux consignes données par Allâh pour notre bien ?

Fermetures exceptionnelles : Les fermetures touchent maintenant tous les secteurs (aéroports, écoles, entreprises, parcs, restaurants, magasins…) nous avons aussi tous vu les images du Masjid al-Haram et du Masjadi an-Nabawi complètement déserts. Ces lieux saints sont habituellement remplis d’une foule incroyable et les voir vides laisse une sensation étrange. Pour autant, le Qu’ran lui n’est pas banni et le adab et la Sunnah du Messager d’Allâh ne sont pas non plus bannis. Peut-être est-ce le moment d’aller vers l’essentiel. On peut aussi se demander pourquoi Allâh ferme l’accès à Ses maisons (mosquées). Pourquoi n’y sommes-nous plus invités? Là aussi, une introspection s’impose. 

Peur : Certes, ce coronavirus fait peur, et à juste titre. Sa forte contagion et les dégâts qu’il provoque justifient l’inquiétude et les mesures exceptionnelles qui sont prises partout sur le globe. Il est d’ailleurs important que chacun respecte scrupuleusement les consignes sanitaires (rester chez soi, bien se laver les mains régulièrement, tousser et éternuer dans son coude, éviter le contact avec les personnes aggers ou fragiles, limiter ses déplacements au strict nécessaire, porte un masque si l’on est malade ou en contact avec quelqu’un qui l’est ou l’a été, etc …) Mais si nous avons peur d’un virus invisible et microscopique, ne devrions-nous pas craindre encore davantage le Créateur tout-puissant de ce virus ? Soyons conscients que ce virus n’est pas hors de contrôle, mais bien sous le contrôle exclusif de Celui qui l’a créé. Sur la surface du corps et à l’intérieur de celui-ci, nous avons en permanence des milliards et des milliards de bactéries et de virus. Aucun ne nous nuit, car Allâh ne leur a pas ordonné de le faire. Au contraire, beaucoup sont là pour nous protéger et nous aider à vivre. Allâh seul est décisionnaire par Sa Sagesse infinie et nous devons bien comprendre que par le biais de ce virus, Allâh nous envoie de nombreux messages et rappels qu’il convient de recevoir et de comprendre afin que nous puissions agir et réagir de la bonne manière

Le Coronavirus n’est pas juste une épreuve pour l’humanité, il est aussi un rappel et un avertissement.

Remède / Vaccin : Si une alarme incendie sonne chez nous, quelle est la bonne décision à prendre ? Enlever les piles du boîtier pour faire taire cette alarme et pouvoir aller se recoucher tranquillement ? Ou bien comprendre qu’il y a un problème, que la maison est en feu et qu’il est urgent de prendre des décisions importantes pour sauver sa peau au plus vite ? Certes, la recherche du remède est importante, et inshaa ’Allâh on en viendra à bout de ce Coronavirus, mais avant toute chose, chacun d’entre nous doit comprendre ces alertes qui nous sont envoyées. Une fois créés par Allâh, les Humains sont éternels. Un Jour, chacun devra répondre de sa vie ici-bas et en fonction de ce que nous avons accompli, nous connaîtrons les joies éternelles et les délices du Paradis ou au contraire les souffrances éternelles et la privation de la vision et de la présence d’Allâh. Face à nos péchés, Allâh Le Généreux ne nous a pas laissé sans solution et nous a laissé un vaccin qui se nomme Tawbah (le repentir). Alors, utilisons-le abondamment.

Qu’Allâh nous préserve du mal de ce virus et qu’Il nous accorde de quitter ce monde alors qu’Il est satisfait de nous.

Wa Allâhu a’alam.

 
Notes :

Inspiré d’un rappel de Mawlana Sheykh Ahmad Dabbagh

7 conseils pour les Maris attentionnés

 

 

 

 

 

1/ MONTRE TON AFFECTION

Les femmes ont besoin d’affection. Si vous êtes un mari au cœur dur, qui ne montre pas d’affection, cela aura un impact négatif sur votre mariage, car les femmes aiment l’affection. Peut-être savez-vous au fond de votre cœur que vous l’aimez, peut-être le dites-vous autour de vous, peut-être le montrez-vous en travaillant dur pour subvenir à ses besoins et à ceux de vos enfants. Mais cela montre-t-il de manière suffisante que vous l’aimez ? La réponse est non. Votre femme a besoin que vous lui montriez votre affection et le meilleur moyen pour cela, c’est que vous lui disiez que vous l’aimez et que vous tenez à elle.

Cela concerne aussi le fait de la toucher d’une manière qui ne soit pas motivée par le désir sexuel. En clair, ce n’est pas uniquement lorsque vous avez envie d’une relation intime que vous devez la toucher. Il y a des manières de toucher qui vont au-delà de la sexualité. Cela peut prendre différentes formes comme lui faire un câlin, lui tenir la main, lui caresser les cheveux ou prendre du temps pour juste s’asseoir à ses côtés. Cela peut paraître un peu étrange si vous ne l’avez jamais fait, mais ce sont des choses qui sont vraiment importantes. Les humains ont grand besoin de contact physique. Des études montrent que le toucher renferme de nombreux bénéfices pour notre bien-être physique et physiologique. Le simple fait de tenir la main de son conjoint aide à faire disparaître le stress, à réduire la pression artérielle, à resserrer les liens affectifs et le sentiment de confiance mutuel. Pourquoi ? Tout simplement, car quand on se tient la main, qu’on fait un câlin ou qu’on se touche, cela provoque la sécrétion de l’ocytocine qui est aussi nommée « hormone de l’amour, de la confiance et du lien ». La sécrétion de l’ocytocine a aussi pour conséquence de faire baisser dans le corps le taux de cortisol qui est l’hormone du stress laquelle nous fait sentir si mal. C’est pourquoi montrer son affection est important et doit donc être fait régulièrement.

 

2/ SOIS UN HOMME

Être un homme, ça ne veut pas dire qu’il faille faire preuve d’une autorité excessive, qu’il faille être paresseux et attende les pieds sous la table que tout soit fait par notre épouse. Cela ne veut pas dire qu’on doit laisser traîner ses chaussettes sales par terre et attendre en retour qu’elle vous revienne lavées et rangées en ordre dans votre armoire. Soyez un homme selon le sens Islamique et non selon le sens que vous dicte votre culture ou votre ego. Lisez le plus d’ouvrages possible sur la vie (Sira) du Prophète Muhammad afin de comprendre ce qu’est un véritable homme en prenant exemple directement sur la meilleure des créatures qu’Allâh ait créée. Sois un gentleman, digne et respectueux de ton épouse. N’attends pas de ton épouse qu’elle aille travailler pendant que tu restes à la maison à te tourner les pouces. Fais ce qu’un homme est supposé faire. Agis avec maturité. Lorsque tu joues ton rôle en tant que véritable homme de la maison, alors ton épouse peut agir comme la véritable femme de la famille. Le Messager d’Allâh participait aux tâches ménagères, il réparait lui-même ses vêtements, trayait les brebis, se servait lui-même et servait sa famille. Si tu agis ainsi, alors inshaa’ Allâh ta femme t’aimera davantage. Cela créera au sein du couple de l’amour, de la confiance et de la positivité.

C’est vrai qu’aujourd’hui la vision « moderne » du couple à brouillé les esprits au point où on ne sache plus qui est l’homme, qui est la femme ni quel rôle chacun est censé tenir. Il n’est pas normal que tu délaisses des réparations à faire dans ton appartement ou sur le véhicule familial alors que tu es en capacité de le faire. En esquivant tes responsabilités, tu obliges ta femme à jouer le rôle qui devrait être le tien. Cela risque de perturber l’équilibre de ton couple. Si tu veux que ta femme soit féminine, alors tu dois prendre tes responsabilités d’homme. De la même manière, celui qui rend son épouse responsable de ramener l’argent dans le foyer et qui la force son épouse à travailler est un oppresseur. C’est l’homme qui est censé subvenir aux besoins financiers du foyer. Lorsque le Messager d’Allâh donna des conseils à Saydda Fatima (sa fille) رضي الله عنها et Saydinna ‘Ali رضى الله عنه qui étaient mari et femme, sur l distribution des tâches, il déclara que Saydinna ‘Ali ferait principalement le travailleur extérieur et que Saydda Fatima ferait principalement le travail intérieur.

Lorsque tu joues ton rôle en tant qu'homme de la maison, alors ton épouse peut agir comme la femme de la famille. Cliquez pour tweeter

 

3/ HONORE-LA ET COMPLIMENTE-LA

Les femmes aiment qu’on fasse leur éloge et qu’on les complimente. Dis à ton épouse qu’elle est magnifique et fais-le régulièrement. Si tu l’as épousée, c’est qu’il y a en elle des choses qui te plaisent. Vois sa beauté. Celle-ci beauté peut revêtir différents aspects (son physique, ses yeux, son sourire, son caractère, sa gentillesse, sa générosité, sa bienveillance, sa patience, etc.).

Ceci est d’autant plus important pour une femme Musulmane qui ne s’affiche pas publiquement dans la rue ou sur les réseaux sociaux et qui ne reçoit pas toute cette avalanche de « likes » et de commentaires que les autres femmes peuvent recevoir sur leur physique. Si ce n’est pas toi, qui va l’apprécier à sa juste valeur, qui va la complimenter ? Tu es probablement sa seule source de compliments. Et c’est d’autant plus important en ces temps modernes où les industries de la mode mettent en avant des critères de beauté féminine irréels. Cela peut induire en ton épouse un manque de confiance et d’estime envers son physique. Cette société pousse sans cesse les femmes à s’embellir, qu’elles le soient déjà ou pas. Actuellement, la dépression touche jusqu’à 25% des adolescentes. Même si cela est multifactoriel, l’image qu’elles ont d’elles-mêmes joue un grand rôle dans la survenue de la dépression. Le monde social a toute son influence, non seulement au travers du regard porté sur l’individu par les autres et par lui-même, mais également par les normes en vigueur concernant les caractéristiques physiques d’une apparence valorisée dans le cadre de standards esthétiques. Aujourd’hui ce sont les médias et l’industrie de la mode, du textile et de la beauté qui fixent ces normes. En rappelant à ton épouse qu’elle est magnifique, tu lui donneras plus confiance en elle. En retour, il est probable que ce sentiment de confiance la pousse à faire davantage d’efforts pour te plaire.

 

4/ MONTRE UNE BELLE APPARENCE

Souvent, on s’attend à ce que ce soit la femme qui fasse à la maison des efforts pour plaire à son mari (beaux habits, maquillage, parfums, silhouette de mannequin…). Pourtant, il est évident que ton épouse en attendant autant de ta part. Ne te laisse pas aller, ne te négligez pas.

Coupe-toi les cheveux, surveille ton alimentation et ton poids, fais du sport, va chez le coiffeur, peigne-toi, soigne ta barbe, lave-toi, porte les vêtements qu’elle aime te voir porter, parfume-toi avec le parfum qu’elle apprécie, etc. Si tu ne le fais pas pour elle, pourquoi attendre qu’elle le fasse pour toi ? Il est rapporté d‘AbduLlâh ibn Abbas رضى الله عنه qu’il a dit : « J’aime m’apprêter pour mon épouse, tout comme j’aime qu’elle s’apprête pour moi ». Point important : c’est ton épouse (seule) que tu dois chercher à impressionner.

 

5/ TA FEMME N’EST PAS TA MÈRE

N’attends pas de ton épouse qu’elle soit comme ta maman. Si c’est le cas, alors il serait préférable pour toi de vivre avec ta mère que de chercher à te marier et d’infliger cela à ton épouse. Ta femme a sa propre personnalité et ses préférences. Elle ne cuisinera pas forcément comme cuisine ta mère, il y aura toujours des différences entre elle et ta maman. Par conséquent, ne cherche pas à les comparer. Ce type de comparaison peut vite tourner à la catastrophe.

 

6/ ÉCOUTE TON ÉPOUSE

Souvent, les femmes ont besoin de discuter de ce qu’elles ressentent, contrairement aux hommes qui préfèrent y réfléchir seuls. Dans ces cas-là, il est important que nous soyons à leur écoute. Elle n’attendra pas forcément de toi que tu lui apportes une solution, mais juste que tu l’écoutes. Cette façon de faire est typiquement féminine et diffère de celle des hommes. Ainsi, tu dois lui prêter une oreille amicale et réconfortante sans pour autant le juger où chercher à lui donner des directives. Si tu es occupé au moment où elle vient te parler alors, mets-toi en mode « multitâches » et si tu n’es pas capable de faire cela alors accorde-lui les minutes d’attention dont elle a besoin. Ne fais pas semblant de l’écouter tout en faisant autre chose, car elle le verra et cela lui déplaira. Si tu ne sais pas faire du multitâches respectueux de son écoute alors stop ton activité, tourne-toi entièrement vers elle, comme le stipule la Sunnah, et écoute-la avec attention et affection. Si tu ne sais pas effectuer plusieurs tâches en simultané et que tu ne peux pas stopper de suite ton activité alors, dis-lui simplement que tu as quelque chose à terminer et sans trop tarder accorde-lui le temps dont elle a besoin.

 

7/ LES ENCOURAGEMENTS

En tant que mari, tu dois respecter et encourager les intérêts que porte ta femme. Tu dois aussi veiller à ce qu’elle dispose de temps pour cela. Cela est d’autant plus important pour celles qui élèvent des enfants, car cela demande beaucoup de temps et d’attention de leur part. Leur travail à la maison avec les enfants n’est pas une mince affaire. Elle donne déjà beaucoup de temps pour toi, ta maison et tes enfants. Mais de quel temps dispose-t-elle pour elle-même ? Sans une vie équilibrée et dans laquelle elle puisse s’épanouir et sans temps de repos, la lassitude et la dépression peuvent vite pointer leur nez. Ton épouse n’est pas qu’une cuisinière ou qu’une mère qui se sacrifie sans cesse. Elle est aussi une femme avec sa propre personnalité, ses intérêts et ses besoins [1].

Wa Allâhu a’alam.

 

Notes :

Réf. principale : « Healthy Muslim Marriage » du Mufti ‘Abd ar-Rahman ibn Yusuf Mangera (avec le commentaire oral du Sheykh).

[1] Cela peut être le sport, les arts plastiques, la pâtisserie, la lecture, les balades en forêt, l’étude des sciences religieuses ou profanes, etc. Tout cela doit bien se faire en adéquation avec les valeurs islamiques et le bon équilibre du planning familial.

L’interdiction du mensonge en Islam

 

 

 

 

Le mensonge est interdit (haram) et il est considéré comme interdit dans toutes les religions. C’est un péché grave lorsqu’il est réalisé de manière volontaire, alors qu’on connait parfaitement la vérité et d’autant plus si on souhaite nuire en agissant ainsi.

Allâh a maudit ceux qui mentent et dans les Ahadith, il est dit que quand une personne ment, les Malaa’ikah (anges) s’enfuient à des kilomètres du fait de l’odeur fétide. [1]

A titre d’exemple, Allâh Ta’ala dit dans le Qour’an :

« … Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti. » [2]

« … en appelant la malédiction d’Allah sur les menteurs. » [3]

« Certes, Allah ne guide pas celui qui est outrancier et imposteur ! » [4]

« Seuls forgent le mensonge ceux qui ne croient pas aux versets d’Allah; et tels sont les menteurs. » [5]

Quant au Messager d’Allâh ﷺ, il est rapporté qu’il a déclaré :

« L’hypocrite possède trois caractéristiques : il ment, il ne tient pas ses promesses et il trahit la confiance » [6]

« Cramponnez-vous à la véridicité, car la véridicité mène à la bienfaisance qui mène elle-même au Paradis. Ainsi, lorsque quelqu’un persiste dans la véridicité et s’y montre attaché, Allâh le considère comme une personne véridique. Et écartez-vous du mensonge, car le mensonge mène à la débauche qui mène elle-même en Enfer. Ainsi, lorsque quelqu’un persiste dans le mensonge, Allâh le considère comme un menteur. » [7]

« Le mensonge est l’opposé de la foi en Allâh. Les deux ne vont pas ensemble. Et le pire des mensonges, c’est la calomnie. » [8]

Et le pire des mensonges et de la calomnie, c’est de calomnier Allâh et Son Messager ﷺ. A ce propos, Allâh a dit :

« Et quel pire injuste que celui qui invente un mensonge contre Allâh, ou qui dément la Vérité quand elle lui parvient ? N’y a-t-il pas dans l’Enfer une demeure pour ceux qui rejettent la Foi ? » [9] 

Il est également rapporté que le Messager d’Allâh ﷺ a dit :

« Quiconque ment à mon sujet volontairement, qu’il prépare sa place en Enfer. » [10]

On voit aujourd’hui des gens qui se prétendent savants ou spécialistes de l’Islam et qui propagent avec enthousiasme de fausses informations en déformant le sens de la Parole d’Allâh ou les Ahadith du Prophète Muhammad ﷺ ; ceci alors qu’Allâh Lui-même a donné un avertissement clair dans Son Livre contre ce type de comportement :

« Et ne dites pas, conformément aux mensonges proférés par vos langues: « Ceci est licite, et cela est illicite », pour forger le mensonge contre Allâh. Certes, ceux qui forgent le mensonge contre Allâh ne réussiront pas. » [11]

Il arrive fréquemment que les gens mentent pour profiter de leur assurance ou pour se libérer d’une infraction même simple comme lorsqu’ils sont en retard au travail ou lorsqu’ils se font prendre après avoir grillé un feu rouge. Tout cela est interdit et en tant que Musulmans, nous devrions toujours être honnêtes.

Celui qui clame par exemple que des gens qui ne sont pas ses véritables parents sont ses parents se sera rendu coupable d’un des pires mensonges. Il est rapporté du Prophète Muhammad ﷺ (qui rappelons-le était orphelin et fut élevé par son grand-père et par son oncle), qu’il a dit :

« Celui qui nie son père et attribue cette paternité à un autre a perdu sa chance d’entrer au Paradis ». [12]

L’exagération, qui est couramment utilisée dans notre coutume est admise et elle n’est pas considérée comme un mensonge, comme lorsqu’une personne dit à une autre : « Je t’ai appelé cent fois », ce qui signifie en réalité « je t’ai appelé plusieurs fois », ou quand une personne demande « es-tu prêt? », ce à quoi l’autre personne répond « je suis déjà là ». Ce sont des exemples d’exagération qui sont communs et ne sont pas considérés comme un péché dans le Droit Islamique (Shari’ah).

Mentir lors d’une blague et dire, « je plaisantais » n’est pas considéré comme permis, mais plutôt comme un péché.

L’utilisation de mots qui peuvent être interprétés comme ayant une autre signification que ce qui vient en premier à l’esprit est autorisée pour s’amuser ou par besoin. Comme lorsque le messager d’Allâh ﷺ a dit à une vieille dame : « Les femmes âgées n’entreront pas au Paradis ». [13]

Le repentir efface les péchés, et ce repentir qui concerne le mensonge ou la calomnie, doit se faire selon les trois conditions habituelles. Si une personne a été victime de notre calomnie, il faudra ajouter la quatrième condition en rétablissant la vérité. [14]

Il existe cependant trois situations dans lesquelles il est autorisé de dire quelque chose dont on sait que c’est faux :

1/ Dans le mariage, lorsqu’un mari complimente son épouse avec l’intention de lui faire plaisir. Par exemple, l’épouse demande : « suis-je la plus belle », ce à quoi le mari peut répondre « oui ma chérie, tu es la plus belle ». D’une manière concrète son épouse n’est pas forcément la plus belle de toutes les femmes du monde, malgré tout, il sera autorisé qu’il lui réponde ainsi. Cela n’empêche pas qu’au fond de lui, le mari puisse la trouver belle (tant physiquement, qu’intérieurement), mais pas forcément « la plus belle ». La femme pourra également mentir dans ce type de situation permettant de préserver l’harmonie dans le foyer.
2/ En cas de guerre, car la désinformation fait partie des meilleures stratégies lors des batailles. Il important de notifier que certaines personnes qui ne voient l’Islam que sous un prisme négatif, cherchent aujourd’hui à utiliser cette notion pour dire que les Musulmans avancent masqués grâce à cette autorisation et que tout bien que nous prônons à l’encontre des gens et des non-Musulmans en particulier serait en réalité de la « takiayh », c’est-à-dire des mensonges proférés pour mieux tromper. Ceci est faux et représente une déformation de notre religion et une présentation erronée du comportement des Musulmans.
3/ En cas de conflit et d’animosité entre deux croyants, il est autorisé d’aller rapporté à l’un que l’autre dit de bonnes choses de lui, même si c’est faux, dans l’intention des les réconcilier.  Il est rapporté que le Prophète ﷺ a dit : « Ne saurait être considéré menteur celui qui, pour réconcilier les gens, leur rapporte des propos bienveillants (même s’ils s’avèrent faux) » [15]

Les autres mensonges acceptables sont :

– Raconter des fables et des contes de fées [16] aux enfants, dans l’intention des les amuser ou dans un cadre éducatif.
– Parler de manière ambiguë afin de ne pas à avoir à divulguer ses propres secrets ou ceux des autres lorsqu’on est questionné à ce sujet.
– Exprimer son incapacité à donner quelque chose lorsqu’on nous demande, en disant par ex. « Peut-être, si je peux, un jour… » et ainsi de suite. Cette tactique permet de différer la peine qu’on est susceptibles de faire aux gens.
– Exagérer pour faire une remarque, comme « Je t’ai déjà invité au moins cent fois », ou « Je te l’ai déjà dit mille fois », etc.

Ces paroles inoffensives n’ont pour buts que de conforter et d’aider autrui, c’est pourquoi elles ne seront pas considérées comme des mensonges.

Si le mensonge est considéré comme l’un des pires aspects du caractère et qu’il est blâmable, l’honnêteté et la sincérité sont des qualités appréciées par l’humanité et elles sont aimées et récompensées par Allâh. Pour être véridique, il faut connaître la vérité objective, surmonter la tentation de clamer sa propre vérité subjective comme étant la vérité absolue et faire preuve de détermination et de courage pour exposer et dire la vérité. Surtout lorsque celle-ci n’est pas forcément la bienvenue dans la société dans laquelle nous évoluons. [17] La vérité et la justice sont liées et les deux font partie des 99 beaux Noms et Attributs d’Allâh Tout-Puissant. A ce titre, ces qualités doivent être aussi celles du croyant qui désire se rapprocher de Son Seigneur.

Il est rapporté du Messager d’Allâh ﷺ qu’il a dit :

« Ne doutez jamais que l’honnêteté vous mènera toujours vers le succès et le bien, et que faire le bien vous mènera vers le salut et le Paradis. Si vous vivez votre vie en étant véridique, Allâh vous comptera parmi Ses serviteurs sincères, tandis que le mensonge vous mènera certainement vers la défaite et le mal. Le mal, vous tirera vers l’Enfer et les mensonges seront rejetés par Allâh. » [18]

Qu’Allâh nous guide sur le droit chemin, qu’Il nous le facilite, nous y maintienne et qu’Il nous accorde le succès éternel.

Wa Allâhu a’alam

 

Notes :

Réf : Mufti Zahid Hussain al-Hanafi al-Maturidi al-Qadri ; Imam Birgivi (The Path of Muhammad) & autres.

[1] Tirmidhi
[2] Qour’an 2/10
[3] Qour’an 3/61
[4] Qour’an 40/28
[5] Qour’an 16/105
[6] Al-Bukhârî et Muslim
[7] Muslim
[8] Bayhaqi
[9] Qour’an 29/68
[10] Al-Bukhârî
[11] Qour’an 16/116
[12] Al-Bukhârî
[13] A ce propos, lire notre article : Le mensonge dans la plaisanterie
[14] A ce propos, lire notre article : Quelles sont les conditions pour un repentir sincère?
[15] Muslim n° 2605
[16] Récit fabuleux de la littérature, qui met en scène des personnages merveilleux, ou encore des créatures imaginaires.
[17] Dire et défendre la vérité ne signifie pas pour autant qu’il faille crier, se mettre tout le monde à dos ou mettre les pieds dans la plat. Il faut savoir dire les choses avec respect, argumentation et discernement. Comme dit le proverbe :  « Lorsque tu t’apprêtes à décocher la flèche de la vérité, trempe d’abord la pointe dans du miel. »
[18] Al-Bukhârî, ibn Mas’ud

 

Conseils Pour Un Mariage Heureux

 

 

 

Introduction

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

Allâh (subhanahu wa ta’ala) dit dans le Qour’an : « Parmi Ses signes est qu’Il a créé pour vous à partir de vous-même des épouses afin que vous trouviez auprès d’elles le calme (quiétude) et le gîte et qu’Il a établi entre vous des liens de tendresse (affection) et de miséricorde. Il y a en cela des signes certains pour des gens qui méditent. » [1]

Quand deux personnes s’engagent dans cette merveilleuse aventure qu’est le mariage, elles espèrent connaitre une vie de couple épanouie et heureuse. C’est parfois le cas, al-hamduliLlâh, mais il faut savoir rester lucide, car beaucoup de jeunes couples ont été leurrés par les romans, les films et les séries qui présentent une vision du couple fantasmée alors que la réalité est souvent bien différente. En effet,  la vie de couple n’est pas toujours facile et sans un minimum de patience, de concessions et d’efforts communs, cela peut vite virer au désastre. Sans préparation, connaissances et efforts sur soi (nafs) il sera difficile de trouver un équilibre sain et positif. D’ailleurs, il suffira de regarder autour de nous pour constater à quel point le divorce c’est répandu dans nos société modernes. Dans notre communauté, c’est encore pire, nous divorçons pour des broutilles, victimes de nos rêves et de nos égos et ceci même chez les frères et sœurs qui se disent où se pensent religieux. C’est dans ces moments de vie commune que le manque de Tazkiyyah (purification interne) et de Tarbiyyah (éducation) réapparait clairement, laissant apparaitre au grand jour la partie cachée de cet iceberg nauséabond que l’on cachait derrière le beau rôle que l’on jouait jusque là.

Les gens divorcés, les familles monoparentales, les familles recomposées, tout cela est maintenant devenu une norme, tandis que nous nous étonnerons de voir des couples mariés de longue date. Si le divorce est autorisé en Islam, comme dernier recours, c’est l’acte permis le plus détesté par Allâh comme cela a été rapporté dans un Hadith du Prophète Muhammad ﷺ. Le divorce compte ainsi parmi les actes préférés de Shaytan, dont l’un des objectifs principaux est de détruire les familles. Il est rapporté dans un Hadith authentique que : « Iblis établit son trône sur l’eau (la mer) et envoie ses légions (pour tenter les Hommes). Le démon qui a (ensuite) le plus de proximité avec lui est celui qui a réussi le plus grand trouble (fitna). L’un de ces démons vient à lui et dit : « J’ai fait ceci et cela. » Mais il lui répond : « Tu n’as rien fait. » Puis l’un d’entre eux vient à lui et lui dit : « Je n’ai pas lâché (tel humain), jusqu’à ce que j’ai réussi à provoquer la séparation entre lui et son épouse. Iblis rapproche de lui ce démon et lui dit : « Quel bon fils es-tu ! » [2]

Nous vivons pourtant dans des sociétés dites modernes, où les gens disposent de tout leur temps, du confort matériel et de leur liberté pour choisir leur conjoint. Alors pour quelle raison les couples n’arrivent pas à durer? L’individualisme, le matérialisme et l’égoïsme ne seraient-ils pas en cause? Finalement ne voit-on pas l’autre que comme un moyen de satisfaction pour nos désirs et nos passions? Est-on assez courageux et matures pour comprendre que le mariage nécessite des efforts et des concessions à l’heure où les gens s’essayent comme ils essayent une chemise puis s’en débarrassent si elle ne leur plait pas?

Dans cet article, nous vous proposons quelques conseils (à appliquer) pour que le mariage soit synonyme de réussite et non d’échec. L’article est basé sur un cours donné par Ustadh ‘Outhman Miah qui est un spécialiste dans le domaine du mariage et de la vie de couple.

Dans un premier temps, il est important de rappeler qu’il n’est pas demandé aux époux de se rectifier l’un et l’autre (lui la rectifie, elle le rectifie). Ce qui est attendu, c’est que l’époux se rectifie lui-même et que l’épouse se rectifie elle-même. Si les deux personnes avancent sur cet objectif, la plupart des problèmes majeurs seront écartés.

Ce qui nous allons demander au lecteur de cet article, ce n’est pas d’agir en une fois selon l’ensemble des points qui vont être mentionnés, mais d’en choisir 1, 2 ou 3 et de se concentrer dessus sur une période de 30 jours. Une fois les 30 jours terminés, choisissez-en d’autres puis mettez-les en pratique de la même manière. Si une personne arrive à tenir 30 jours consécutifs, il est scientifiquement avéré que l’acte accompli devient une habitude. L’action devient donc bénéfique pour le reste de nos vies. C’est entre autres la raison pour laquelle Allâh nous a prescrit un jeûne de 30 jours durant lequel nous prendrons des résolutions positives et agirons différemment de notre quotidien. Celui qui a effectué son jeûne avec sérieux récoltera ainsi les fruits de Ramadan, c’est-à-dire qu’il gardera les bonnes habitudes prises durant ce mois. Et beaucoup de Musulmans peuvent en témoigner, certains s’étant mis à prier alors qu’ils étaient négligents le reste de l’année, d’autres ayant arrêté de fumer ou s’étant habitués à baisser le regard sur ce qui est illicite durant ce mois, etc. Avec l’aide d’Allâh, celles et ceux qui agiront ainsi 30 jours verront ces points mis en pratique devenir des habitudes et ils engageront alors inshaa Allâh leur mariage dans un cercle vertueux, synonyme de succès éternel.

Ceux qui ne sont pas encore mariés pourront bien évidemment tirer profit de cet article en prenant conscience des efforts qu’il faut fournir au quotidien pour qu’un mariage soit bénéfique, heureux et durable. Il existe de nombreux points, mais dans un souci de concision, nous n’en évoquerons que quelques-uns parmi les plus importants, inshaa Allâh. Les conseils seront suivis par une série de questions / réponses sur ce même sujet du couple.

Évaluation

Si vous aviez à donner une note à votre mariage, quelle serait la note donnée? Cette note permet d’évaluer votre satisfaction et plus la note est basse, plus il sera urgent et important d’entreprendre ce travail.

-> Celles et ceux qui ne sont pas mariés pourront partir du principe qu’ils évaluent leur mariage à 5/10, ce qui laisse une marge suffisante pour un équilibre et une marge de progression.

Conseil n°1

Rappelez-vous la raison pour laquelle vous vous êtes rapprochés l’un de l’autre. Pourquoi vous êtes-vous mariés ? Lorsque cette question est posée, certains répondent qu’ils se sont mariés par amour, par désir d’avoir des enfants, parce que le mariage représente la moitié de la Foi [3], parce que c’est une Sunnah, pour éviter les péchés, etc.

La raison première du mariage doit être la recherche de l’Agrément d’Allâh (subhanu wa ta’ala). On se marie dans ce but avant tout et non pour se faire plaisir ou faire plaisir au conjoint. Lorsqu’on prend conscience de cela, ce n’est plus une pièce du puzzle qu’on a en sa possession, mais bien le puzzle en entier. L’objectif n’est alors plus seulement cette douniya (ce bas-monde), mais avant tout l’au-delà, car on ne souhaite plus uniquement être mariés sur cette terre, mais également l’être au Paradis (Jannah), pour toujours.

Celles et ceux qui envisagent de se marier doivent se poser la question suivante : « Ai-je envie d’être marié avec cette personne au Paradis ? Cette personne est-elle capable de m’aider à atteindre ce but ? »

L’objectif étant de chercher ensemble l’Agrément d’Allâh à travers ce mariage, il convient maintenant de s’entraider et de se soutenir pour y arriver. Il s’agit notamment de s’aider l’un et l’autre à rectifier nos propres défauts. Le grand Waliyy d’Allâh, Saydinna ‘Abd al Qadir al-Jilaniyy رحمه الله a déclaré qu’il y a chez chacun une partie du nafs qui ne peut jamais être purifiée jusqu’à ce que la personne interagisse avec la création. Et avec qui interagissons-nous le plus si ce n’est avec notre conjoint ? Par contre, cela ne signifie pas que l’un devient le professeur de l’autre. Il s’agit de prendre conscience et de reconnaître ses propres fautes (introspection) et non de vouloir corriger celles de notre partenaire. Lorsqu’une divergence ou une dispute survient (ou même dans les moments de joie), c’est là qu’il faut regarder quels sont nos propres défauts.

Ex : Le mari parle à son épouse, mais la femme est sur son téléphone, ou sur Facebook. Dans un cas pareil, le mari ne va pas se sentir écouté, il va penser que son épouse s’en fiche de lui. Il est évident que la responsabilité revient principalement à l’épouse qui à ce moment-là est sur le mobile et qui ne prête pas attention à son partenaire. La meilleure des réactions pour ce mari, ce n’est pas de critiquer le fait que sa femme soit sur son mobile… et pourtant c’est probablement ainsi que la plupart d’entre nous réagissent. Une meilleure réaction consiste à se dire : « Ok, je n’aime pas ça, mais comment puis-je améliorer ma réaction lorsque je suis confronté à cette situation ? » Vous êtes donc en train de parler à votre femme, elle ne vous prête pas d’attention, dites-vous plutôt : « Ok, elle est occupée, je vais porter mon attention sur Allâh et m’adresser à Lui. » Si votre conjoint est trop occupé à un moment donné, Allâh n’est jamais trop occupé pour vous écouter. Pas pour vous plaindre de votre épouse, mais par exemple pour lui exposer vos peines, vos difficultés et Lui demander de vous aider à vous corriger. À peine aurez-vous dit « Ô Allâh… » qu’Allâh aura répondu « Ô Mon serviteur que désires-tu ? ». Votre conjoint ne vous écoute pas ? Parlez à Allâh. Dites-vous qu’il y aura un autre moment où vous serez tous deux disponibles (mari et femme), sans distractions et qu’à ce moment-là, il sera toujours possible de discuter.

Donc, on cherche ses propres fautes, ses propres faiblesses et non celles de son conjoint. On cherche à se rectifier soi-même et non à rectifier l’autre.

Conseil n°2

Notre conjoint reflète l’état de notre cœur.

Cela signifie que le comportement que nous avons avec notre conjoint reflète clairement notre état. Lorsque nous sommes à la Mosquée, nous montrons une piété exemplaire. Il s’agit en réalité d’une fausse piété, d’une image contrôlée de notre personnalité. La véritable piété, comme l’a mentionné Saydinna ‘Ali رضى الله عنه, c’est celle que nous adoptons dans l’intimité. Lorsque nous sommes seuls à la maison par exemple : est-ce qu’on commet des péchés ? Est-ce qu’on dépense notre temps dans les adorations ..? On doit se poser la question : « Qui suis-je lorsque je suis seul ? » Cela reflète plus notre état de piété que lorsque nous sommes à l’extérieur et que nous jouons un rôle social.

Si je désire savoir s’il y a un problème en moi, je dois en tout premier regarder le comportement que j’ai vis-à-vis de mon conjoint. Rappelons-nous du célèbre Hadith dans lequel il est mentionné que le Prophète ﷺ dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur avec sa femme… »  [4] Bien sûr, cela est valable dans l’autre sens : La meilleure des épouses est celle qui est la meilleure avec son mari.

Si je désire savoir si mon comportement est correct, alors je dois regarder la façon dont je me comporte avec mon conjoint en comparaison avec la façon dont je me comporte avec des inconnus. La question que je me peux me poser ensuite est : « Une personne qui m’est inconnue mérite-t-elle plus d’attention et de respect que la personne qui partage ma vie ? » La réponse est évidemment NON ! Exemple : Vous êtes dans un café, le serveur vous apporte votre boisson et vous le remerciez chaleureusement. Par contre, à la maison votre conjoint vous apporte un thé et là rien, comme si c’était un dû. Il serait pourtant normal de dire merci à chaque fois, comme si c’était la première fois qu’il ou elle vous servait. Dans un Hadith, il est rapporté que le Prophète Muhammad ﷺ a dit : « […] Celui qui ne remercie pas les gens ne remercie pas Allâh […] » [5]. A ce remerciement, on peut rajouter un sourire, faire un dou’a pour la personne, etc. Voilà le comportement que nous devrions adopter au quotidien.

Conseil n°3

Parmi les objectifs du mariage, il y a aussi le fait pour les époux de trouver la tranquillité l’un avec l’autre.

Si les moments passés ensemble sont chaotiques, difficiles, éprouvants, conflictuels, alors comment trouver la tranquillité dans ce mariage ? Lorsque ça se passe comme ça, c’est que les conseils 1 et 2 n’ont pas été appliqués. Votre conjoint peut être une personne avec qui il est très difficile de vivre, si vous mettez en pratique les conseils et principes donnés dans ce cours, plus rien ne vous dérangera et vous serez malgré tout satisfaits de votre mariage. À n’en pas douter, le fait d’adopter un meilleur comportement à un effet positif sur le couple et il est probable que les tensions s’apaisent et que votre conjoint se mettent à son tour à faire des efforts sans même que vous n’ayez eu à l’y encourager.

Chacun des partenaires doit faire le maximum pour rendre l’autre heureux et pour cela il n’est pas nécessaire de décrocher la lune ou son bras droit (sacrifier sa vie). Parmi ceux qui souhaitent se marier, on entend certains dire : « Je ne me marierai que lorsque j’aurai un travail, ou lorsque j’aurai une maison, ou quand j’aurai tel âge, etc… » Avec cette mauvaise manière de penser, il est possible de repousser cette date jusqu’à sa péremption (ne jamais se marier). On voit les gens du même âge que nous déjà mariés, avec des enfants, pendant qu’on repousse l’échéance toujours un peu plus loin. Car il n’est pas certain qu’au final on trouve un travail, une maison ou qu’on trouve le ou la partenaire idéal à ce moment-là. Dans le Saint Qour’an, Allâh déclare : « Mariez les célibataires qui vivent parmi vous, ainsi que vos serviteurs vertueux des deux sexes. S’ils sont pauvres, Allâh pourvoira, par Sa grâce, à leurs besoins, car Il est Plein de largesses et Sa science n’a point de limite. »  [6] Dans son célèbre Tafsir, en commentaire de ce verset, l’imam al-Qurtubi رحمه الله déclare : « Ne vous abstenez pas de vous mariez sous prétexte que le mari ou la femme est pauvre. S’ils sont pauvres, Allâh les rendra indépendants par Sa générosité. C’est une promesse d’indépendance de moyens (financiers) à ceux qui se marient, cherchant l’agrément d’Allâh et cherchant à se protéger des péchés. » [7] Il faut donc être confiant. Soit le mari verra sa subsistance (Rizq) augmenter, soit la femme sera en capacité de l’aider, surtout si elle travaille, et cela sera de surcroît considéré pour elle comme une saddaqa (aumône). Et si par ce mariage vous avez des enfants, Allâh augmentera alors également votre subsistance. Il faut avoir confiance en Allâh dont l’un des noms est ar-Razzaq (Celui qui octroie la subsistance).

Donc, chacun doit se poser comme question: « Est-ce que je fais réellement tout mon possible  pour rendre mon conjoint heureux ? » Si les deux époux pensent ainsi, le mariage ne pourra qu’aller chaque jour de mieux en mieux. Si par contre, les époux sont dans une logique inverse, imaginez quelles peuvent être les conséquences. Il ne faut surtout pas partir sur l’idée suivante : « Comment mon conjoint peut-il ou peut-elle me rendre heureux ? » Cette manière de penser conduit le couple à la rupture. Allâh nous a créés pour qu’on cherche Son Agrément et notre conjoint n’a pas été créé pour nous rendre heureux. Le but de notre création ne se trouve pas là. L’objectif de chacun doit être la recherche de l’Agrément d’Allâh et cela se réalise aussi en faisant notre possible pour rendre notre conjoint heureux.

Conseil n°4

Donner du temps et de l’attention, de l’affection et de l’amour. Offrir des présents selon ses moyens.

Comment nous l’avons rappelé plus haut, il n’est pas nécessaire de décrocher la lune ou de se couper le bras droit pour rendre notre partenaire heureux. Pour beaucoup d’entre nous, un cadeau doit forcément être sous forme physique. Nous oublions que le temps accordé à autrui représente une source de bonheur immense, que ce soit avec notre conjoint, nos enfants ou avec nos proches. Ce temps passé ensemble doit être de qualité. Deux heures passées ensemble devant la TV, ce n’est pas la même chose que deux heures ou même juste vingt minutes passées ensemble à discuter affectueusement autour d’un thé sans perturbation externe (TV, smartphone, etc…).

Si vous rendez visite à des personnes âgées dont le conjoint est décédé et que vous lui demandez ce qu’elles regrettent, ce qu’elles changeraient si elles pouvaient revenir en arrière, la réponse est souvent : « Je passerai plus de temps avec ma femme/mon mari, je lui dirais que je l’aime, je lui dirais merci pour tout… » Faut-il attendre le décès de nos proches pour se rendre compte de leur valeur? Une fois qu’on a ça en mémoire, on doit se rappeler qu’on ne sait pas combien de temps on a encore à passer ensemble. On ne sait pas quand la mort surviendra. C’est pourquoi il est important de montrer notre affection, notre amour et de donner quotidiennement à notre conjoint du temps de qualité. Le couple en ressortira renforcé.

Conseil n°5

Réduire le stress de notre partenaire en limitant les exigences et en étant heureux avec peu.

C’est un point important, y compris pour celles et ceux qui ne sont pas encore mariés.

Comme cela est mentionné dans différents Ahadith, les mariages les plus bénis sont ceux pour lesquels peu d’argent est dépensé. [8] Le Messager d’Allâh ﷺ a déclaré que le Nikah (mariage) doit être facile, tandis que le Zina (fornication) doit être difficile. Aujourd’hui, on assiste plutôt on contraire : il n’a jamais été aussi facile de tomber dans Zina tandis que les mariages sont devenus compliqués et couteux. On voit fréquemment des mariages de Musulmans ou les mariés arrivent en Limousine et voiture hors de prix, dans des salles luxueuses, avec des costumes sur mesure, des bijoux couteux, des invités toujours plus nombreux, de la nourriture cher et plus qu’il n’en faut et le tout est bien souvent rendu possible « grâce » à un crédit bancaire. A cela, il faudra bien souvent rajouter la présence d’alcool, de musique, de danse, de mixité, etc. Il n’est malheureusement pas rare que ces mariages « bling-bling » et peu religieux ne durent qu’un bref instant. Différentes études ont démontré que (1) plus le coût de la bague de fiançailles est élevé et (2) plus le coût du mariage est élevé, plus les chances de divorces sont également élevées. [9]

Concernant les frais du mariage, si l’un a une situation financière aisée tandis que ce n’est pas le cas pour l’autre, la famille la moins aisée pourra dire : « voici la somme que nous pouvons mettre ». Quant à la famille qui a plus de ressources, elle pourra remercier Allâh pour cela et ajouter ce qui convient selon ses moyens. Ainsi, chacun payera selon ce qu’il peut mettre, sans excès, ni gaspillage. Si les deux parties avaient à payer la même chose, alors il s’agirait d’une injustice et principalement envers celle qui a le moins de moyens. Chacun doit payer raisonnablement en fonction de ses possibilités de manière à ce que le mariage ne soit pas quelque chose de compliqué, ni que cela n’engendre des tensions entre les familles et donc entre les futurs époux.

C’est pourquoi lorsque le mariage est évoqué, il ne faut pas avoir peur de rappeler les règles Islamiques et de faire en sorte que les familles comprennent tout le bien qu’il y a à faire un mariage simple et peu couteux et que cela n’a rien à voir avec la radinerie. Il faut aussi comprendre que lorsqu’on souhaite un grand mariage couteux pour son couple ou pour ses enfants, cela encourage les autres à en faire de même, voire pire, à en faire encore plus. Cela fait partie des plans de Shaytan pour détruire la Ummah et faciliter Zina.

Pour en revenir aux couples mariés, les partenaires doivent se demander comment ils peuvent faciliter la vie de leur conjoint. Celui qui agit ainsi pour son épouse verra celle-ci agir de la même manière envers lui en retour (et vice versa). D’un point de vue humain, l’homme attend généralement du respect, tandis que l’épouse attend de la compassion. L’homme doit se rappeler que le respect, ça ne se demande pas, ça se gagne et que c’est par les efforts sur lui-même qu’il gagnera le respect de son épouse.

Conseil n°6

Devenez désintéressés vis-à-vis de l’autre et votre mariage vous suffira jusqu’à la mort (vous ne désirerez plus ou ne ressentirez plus le besoin d’avoir un(e) autre partenaire).

Il y a une blague fréquente entre frères, lorsque ceux-ci évoquent entre eux le désir (parfois réel) d’avoir plusieurs épouses. Il arrive aussi que des femmes aient cette volonté cachée d’être avec quelqu’un d’autre. La première chose dont il faut se rappeler, c’est que le mariage d’un homme avec plusieurs épouses ne peut se faire qu’à la condition que le mari soit en mesure d’apporter à chacune d’entre elles des droits égaux. Sans cela, ce mariage sera un péché. Seul celui qui pourra être juste envers ses épouses est autorisé à envisager un tel mariage. Avant toute chose, il faut savoir que l’Islam n’a pas permis d’augmenter le nombre de femmes qu’il est possible d’épouser, mais au contraire, l’Islam est venu le  restreindre, car à l’époque de la Révélation, il était fréquent qu’un homme ait jusqu’à dix épouses en simultané. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles la polygamie a été autorisée. L’une d’entre elles concerne les femmes veuves, qui n’ont personne pour s’occuper d’elles et de leurs enfants, ce qui constituait dans la passé une situation très fréquente. Un homme pouvait demander la main d’une femme veuve et ainsi lui assurer une vie saine, de l’affection, de la sécurité, subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, leur permettre de grandir avec une figure paternelle, dans un cadre familial sain, etc.

Que signifie « votre mariage vous suffira jusqu’à la mort » ?

Ne plus envisager d’avoir un autre partenaire dans sa vie, permet de développer le contentement. On ne cherche plus quelqu’un d’autre puisqu’on a déjà quelqu’un.  En parallèle, les efforts entrepris améliorent notre relation et on se sent mieux.

Conseil n°7

Ce conseil est l’un des plus importants !

Tous les problèmes peuvent être résolus, à condition que notre vie soit équilibrée vis-à-vis des quatre points suivants :

1/ Avoir du temps pour soi

Beaucoup de gens deviennent stressés, agités, agressifs, car ils n’ont pas de temps pour eux seuls. La moindre contrariété qui leur pollue leur peu de temps disponible et cela engendre colère, disputes et mécontentement. Pour certains, ce temps est celui durant lequel ils vont à la gym, pour d’autres c’est celui où ils méditent, ou bien durant lequel ils lisent, se détendent, se baladent ou regardent les étoiles… Si on n’a pas cela, la vie est déséquilibrée et cela peut affecter notre bien-être. Il est donc important de veiller à avoir un peu de temps pour soi et l’Islam le recommande vivement.

2/ Passer du temps avec sa famille

Cela inclut le partenaire et les enfants. Travailler non-stop sans s’occuper des enfants n’est pas une bonne chose, car les enfants ont besoin de la présence des parents et que ces derniers s’occupent d’eux. S’occuper d’eux, ce n’est pas juste les nourrir, les habiller, les emmener à l’école, et les coucher.  Il faut leur parler, les écouter, leur apprendre beaucoup de choses, notamment en termes de valeurs et de religion. L’éducation demande du temps de qualité. Il est également important de passer du temps en famille, parents et enfants réunis. Cela commence par les repas, qui doivent être pris ensemble, mais aussi du temps dans la semaine pour faire des activités ensemble, comme aller pique-niquer en famille par ex.

3/ Du temps l’un pour l’autre

Lorsque deux personnes deviennent parents, il arrive fréquemment qu’elles ne trouvent plus de temps à passer ensemble. Il y a certes un temps pour les enfants, car c’est le rôle des parents que de passer du temps avec leur progéniture, mais il est également essentiel que les époux passent du temps ensemble, juste tous les deux. Pour cela, il est possible de coucher les enfants un peu plus tôt, ou de les laisser chez les grands-parents ou la famille très proche parmi ceux en qui on a toute confiance et dont on sait que nos enfants seront en toute sécurité chez eux. C’est très important, sans quoi le mariage ne tardera pas à se détériorer.

4/ Passer du temps avec Allâh seul (subhanahu wa ta’ala)

C’est une des conditions permettant l’obtenir l’Agrément d’Allâh et donc Son Paradis dans lequel nous souhaitons être réunis dans l’au-delà. Cela permet aussi de se rappeler que cette vie n’est qu’un test et non un lieu de plaisir et que si on souhaite accéder au Paradis ensemble, il faut travailler pour cela, notamment en corrigeant ses propres défauts qui peuvent être révélés par notre partenaire via le mariage (effet miroir). On se rappelle que l’épouse ne corrige pas son époux, ni l’époux ne corrige son épouse : chacun se corrige lui-même. En agissant ainsi, on obtient l’Agrément d’Allâh à travers son partenaire. Ce temps passé seul avec Allâh peut se trouver dans la Prière, dans le Dhikr, dans la Méditation (Murâqaba), etc. Un bon exercice quotidien : Durant 10/15 minutes on ferme les yeux et on parle avec Allâh, avec tout son cœur.

Question / Réponses

1/ Comme nous l’avons vu, l’homme attend généralement du respect, tandis que l’épouse attend de la compassion. Que se passe-t-il lorsque le contraire se produit (l’homme attend de la compassion et  l’épouse du respect) ?

-> Il y a toujours des exceptions et c’est normal. Les deux partenaires sont uniques et leur mariage est unique. Aucun mariage ne ressemble à 100% à un autre. Ce qui compte, c’est de trouver ce qui fonctionne dans notre couple, peu importe si d’autres couples n’agissent pas de la même manière. Si c’est licite et que ça fonctionne pour vous, alors c’est parfait. Ne comparez pas votre mariage aux autres mariages. Si dans un cas particulier, le mari éprouve le besoin d’avoir de la compassion et la femme du respect, alors le mari fera des efforts pour davantage respecter sa femme, tandis que cette dernière fera des efforts pour être plus compatissante envers son époux. Regardez ce qui marche pour vous et ne comparez pas avec les autres. Il y a des couples qui aiment rester à la maison et préfèrent cela au restaurant. Si cela leur convient, pourquoi chercher à faire comme d’autres couples qui préfèrent sortir au restaurant et ont besoin de cela ? Chaque couple est unique.

La même chose s’applique aux tâches ménagères. On sait de sources sûres que le Prophète Muhammad ﷺ participait pleinement aux tâches ménagères. C’est une chose très importante pour un couple qu’il y ait un consentement commun et une répartition définie et équilibrée des tâches ménagères. Beaucoup de disputes et de divorces ont pour origine un manque de communication et de répartition définie des tâches. On voit cela encore plus chez les couples où le mari et la femme travaillent tous deux. Personne n’a vraiment défini son rôle et ses tâches, chacun est censé faire 50% de tout et c’est là que les reproches commencent : « C’est toujours moi qui fait ça ! », « Tu ne fais jamais ceci ! », etc. Il est donc important que les époux prennent le temps de définir qui fait quoi, selon leur vision des choses, afin de trouver un équilibre qui satisfasse pleinement les deux parties. Là encore, chaque couple est unique et si les deux personnes sont d’accord et satisfaites de leur manière de procéder, alors c’est parfait et peu importe comment font les autres. Si dans un couple, le mari s’occupe de travailler et d’autres choses du même genre, tandis que la femme s’occupe de gérer l’ensemble des tâches ménagères et que cela leur convient parfaitement, c’est très bien. Qui sommes-nous pour juger ? Dans un autre couple, les époux préféreront répartir de telle ou de telle manière, l’un fera la cuisine, l’autre les lessives et l’aspirateur, etc. Il n’existe pas de modèle type, c’est à chaque couple de définir ce qui est efficace et satisfait les deux époux.

2/ Il existe dans notre communauté des mariages « arrangés » et il s’avère parfois que la vie de couple qui en découle soit triste et misérable. Quelle différence existe-t-il entre un mariage « arrangé » et un mariage « forcé » ?

-> Le mariage arrangé et le mariage forcé sont deux choses distinctes qu’il ne faut pas confondre.

Il y a deux choses à comprendre. La première concerne la période qui précède le mariage et la seconde la période qui suit le mariage et qui peut être vécue comme malheureuse.

Un mariage arrangé, c’est juste un moyen pour deux personnes qui cherchent à se marier de se rencontrer. Alors qu’elles sont en recherche, elles sollicitent leurs proches (famille, amis, tuteur, sheykh). Ensuite, ceux qui les représentent se voient puis organisent une rencontre en présence d’un mahram et les deux personnes peuvent alors échanger sur leurs souhaits concernant ce mariage, jusqu’à ce qu’elles tombent d’accord (ou pas) pour se marier. Ce type de mariage est tout à fait correct, donne de bonnes bases pour un mariage réussi et c’est ainsi que nous devrions agir. Les deux personnes souhaitaient se marier, on leur propose une rencontre (encadrée) avec une personne susceptible de convenir à leurs attentes, les deux sont d’accord et de cela découle un mariage qui a toutes ses chances de réussir. Al-hamduliLlâh !

On a des cas où le frère ou la sœur n’ont jamais émis le souhait de se marier, mais leurs représentants cherchent pour eux, se mettent d’accord ensemble puis les forcent à se marier. Cela s’appelle mariage « forcé ». Islamiquement un tel mariage est nul. Si des personnes se retrouvent confrontées à une telle situation, il est important qu’elles puissent en amont se réunir avec leurs représentants et leur signifier avec calme et douceur qu’elles ne souhaitent pas se marier maintenant, où que la personne présentée ne leur convienne pas.  Il est préférable que les deux personnes impliquées signalent très clairement avant le mariage que personne ne peut les obliger à aller vivre avec quelqu’un avec qui elles ne souhaitent pas partager la vie, ni ici-bas, ni dans l’au-delà. Cela afin d’éviter que le mariage soit célébré, puis qu’ensuite cela s’envenime entre les époux, puis entre les familles. En Islam, il n’y pas de concept de mariage forcé.

Ni le père, ni la mère ne peuvent forcer leur enfant à se marier. Leur rôle est de recommander, de conseiller, mais pas de forcer.

Il est bon de rappeler ici qu’il est tout à fait possible de poser des conditions avant qu’un mariage soit célébré. On peut par exemple définir qu’en cas de disputes ou de différends, on ira consulter telle ou telle personne pour nous conseiller. Cela peut être défini avant le mariage. Ainsi, le jour où la dispute survient, cela évitera une deuxième dispute sur « qui aller consulter ?» Une deuxième recommandation que l’on trouve dans le Qour’an, c’est que les deux époux aient chacun une personne pour les représenter. Cela permet de désamorcer bien des conflits et de ramener dans le couple l’amour, l’affection et la compréhension.

Si malgré tout deux personnes se retrouvent à vivre ensemble sans que cela leur plaise vraiment, elles doivent faire leur possible pour que le mariage fonctionne. Par exemple, en appliquant les conseils donnés dans ce cours. Si malgré tout ça ne marche toujours pas, que tous les efforts ont été entrepris, que les tentatives de médiations ont échoué, ne vivez pas une vie de tristesse et de malheur et envisagez plutôt de vous séparer d’une manière la plus amicale, intelligente et paisible possible comme nous le demandent le Qour’an et la Sunnah. Allâh ne dit-Il pas dans le Qour’an : « Alors, c’est soit la reprise (de l’épouse) conformément à la bienséance, ou on lui rend sa liberté avec gentillesse. » [10]

3/ Que faire si on a consulté un représentant, qu’il nous a conseillé, mais que cela n’a rien arrangé ?

-> Dans ce cas, il faut retourner les voir, leur dire que cela n’a pas fonctionné, et leur demander quel conseil ils peuvent maintenant donner. Bien sûr, il faut que le conseil soit applicable et qu’il rencontre l’approbation des deux personnes concernées. Si ça ne fonctionne toujours pas, il est toujours possible d’aller demander conseil à quelqu’un d’autre, jusqu’à ce que ça fonctionne. Si malgré tout, ça ne s’arrange toujours pas, les deux époux devront se poser sérieusement la question suivante : « Mon mariage va-t-il fonctionner ? »

4/ Il arrive que les parents de l’un des époux vivent dans le même foyer. Les parents et notre conjoint peuvent avoir des divergences, par exemple le père dit A, tandis que l’épouse dit B, ce qui peut être difficile à gérer pour celui qui souhaite satisfaire à la fois ses parents et son conjoint et se retrouve coincé entre les deux. Que faire dans un pareil cas ?

-> En premier lieu, il faut se poser la question suivante : « Est-il plus facile de satisfaire une seule personne ou d’en satisfaire plusieurs » ? Bien évidemment, il est plus aisé de satisfaire une personne que deux ou plus. Mais celui dont on cherche l’agrément avant tout n’est ni le conjoint, ni les parents, mais Allâh ! Donc lorsqu’on est confronté à ce type de situation, il faut avant tout se demander quel choix est le plus susceptible de plaire à Allâh dans cette circonstance. Et c’est selon cette réponse qu’il faudra agir. S’il le faut, on peut écouter chacune des parties séparément, écouter ce qui les satisferait et essayer de trouver un terrain d’entente qui puisse contenter à la fois les parents et le conjoint. Il s’agit plus alors de demander à chaque partie « que veux-tu ?», mais plutôt de prendre chacun à part et de demander « quel sacrifice es-tu prêt à faire pour obtenir ce que tu veux ? ».

Le mot « compromis » est surement le plus important dans un mariage. Faire des concessions réciproques constitue l’une des clefs principales de la réussite du couple. Cela permet que chacun fasse un pas vers l’autre afin de trouver des terrains d’entente propice à l’épanouissement du couple.

Conclusion

Ces conseils permettent sans aucun doute de perfectionner son mariage. Il existe encore de nombreux autres points que les époux doivent prendre en compte afin que le couple puisse évoluer positivement. Entreprendre ces efforts communs permet au couple de consolider ses fondations et d’évoluer positivement dans un cercle vertueux de compréhension mutuelle, de longévité et d’amour véritable. Si la sérénité et le bien être sont au bout de ces efforts, il faut aussi garder à l’esprit que le mariage est également une affaire de purification interne, d’éducation et de perfectionnement personnel et cela constitue par conséquent un moyen direct de se rapprocher d’Allâh … et c’est bien là l’objectif premier que devrait avoir tout Musulman.

Qu’Allâh nous accorde Son Agrément et nous permette que notre comportement et nos efforts dans notre mariage constituent l’un des moyens de l’obtenir.

 

Notes :

Basé (entre autres) sur un cours donné par Ustadh ‘Outhman Miah (www.perfectyourmarriage.com)

[1] Qour’an, s30, v21
[2] Rapporté par Mouslim, n° 2813
[3] L’imam At-Tabarâni رحمه الله rapporte dans son livre Al-Awsat que le Prophète ﷺ a dit : « Celui qui se marie aura la moitié de la religion, alors qu’il craigne Allâh pour l’autre moitié. »
[4] Hadith authentique rapporté par at-Tirmidhi.
[5] Ahmad, Boukhari dans Al-Adab al-Moufrad, Abu Dawud, Ibn Hibbân et At-Tayalisî
[6] Qour’an, s24, v32
[7] Tafsir al-Qurtubi, v.12, pg.118
[8] On retrouve ce principe dans des Ahadith comme : « La plus bénie des femmes est celle qu’on épouse à moindres frais » [Ahmad, Al-Bayhaqî et Al-Hâkim] ou encore « Le meilleur mariage est celui qui est le plus facile » [Al-Hâkim]. Ainsi que dans le Qour’an : « […] mangez et buvez;  et ne commettez pas d’excès, car Il [Allâh] n’aime pas ceux qui commettent des excès. » [s7, v31]. Etc…
[9]  Références : Expensive Engagement Rings Linked to Higher Divorce Rates  & Votre mariage a coûté cher ? Attention…
[10] Qour’an, s2, v229

Est-il permis de donner le nom d’un ange à son enfant

 

Sheykh Faraz Rabbani

 

 

 

 

Question :

As-salaamu ‘alaykum, Nous avons appelé notre fils Jibril, car c’est un beau prénom, mais on nous a récemment dit qu’en Islam, il est en fait interdit (haram) de donner un nom d’un ange à son enfant. Que devons-nous faire?

 

Réponse :

Wa ‘alaykum assalam wa rahmatullâhi wa barakatuh,

Je prie pour que ce message vous trouve en parfaite santé physique et spirituelle.

1. Il est autorisé, sans que cela ne soit déconseillé, de donner à ses enfants les noms des anges. L’imam an-Nawawi  رحمه الله mentionne qu’il s’agit là de la position de la vaste majorité (jumhur) des savants Musulmans [1]. En réalité, il affirme qu’il n’existe pratiquement aucun avis venant de savants reconnus stipulant que cela soit déconseillé.

2. La raison qui justifie cela est qu’il n’y a pas de Ahadith authentiques l’interdisant, ni rien qui ne stipule clairement l’interdiction de donner à ses enfants des prénoms d’anges.

3. Les seuls textes indiquant le contraire sembleraient être applicables dans les cas où il y aurait de claires connotations négatives dans de tels noms, comme quand cela s’assimile à la coutume préislamique consistant à considérer les anges comme les « filles de Dieu ».

Et d’Allâh seul provient le succès.

Wassalam,

Faraz Rabbani

– Réponse traduite et publiée sur Sunnisme.com avec l’autorisation de Sheykh Faraz Rabbani

 

Notes :

[1] Nawawi, al-Majmu’ Sharh al-Muhadhdhab

Les 7 Arbres à Planter et Nourrir pour Atteindre le Bonheur

 

 

 

 

Toute créature désire vivre dans le bonheur, qu’il s’agisse d’un chien, d’un oiseau, ou de n’importe quel être humain. Et c’est justement ce que l’Islam propose de manière concrète : une vie équilibrée et juste, éclairée et lumineuse, synonyme de paix intérieure en adéquation avec les règles et les équilibres mis en place par le créateur de cet Univers. Une vie qui se prolongera dans l’au-delà au Paradis (inshaa Allâh ) dans un bonheur immense, sans failles et ce éternellement.

Pour que cette Paix intérieure que chacun recherche se réalise, il y a sept arbres qu’une personne doit impérativement planter et nourrir. [1]


1/ l’Arbre Spirituel

Une personne peut tout posséder d’un point de vue matériel, s’il elle n’a pas donné un sens à sa vie, il va lui manquer quelque chose de primordial.

On doit impérativement se poser les bonnes questions existentielles : « D’où est-ce que je viens, où suis-je maintenant, vers quoi est-ce que je me dirige, y a-t-il un être supérieur, si oui qui est-Il, quels sont Ses Attributs, quelle doit-être ma relation avec Lui, que dois-je réaliser pour atteindre Son Agrément, a-t-Il envoyé des représentants sur terre, qu’est-ce qui est correct, qu’est-ce qui ne l’est pas, etc… ». Ceci permet de déterminer notre relation au Créateur, à Sa Meilleure créature ﷺ et nous donne le cap sur notre façon de concevoir notre vie ici-bas. Il y a des gens qui ont la richesse, la renommée, ils ont tout ce qui peut être désiré d’un point de vue matériel, mais cela ne les empêche pas de se suicider. Pourquoi ? Car ils n’ont pas planté cet arbre.

L’Humain nait trois fois.

Une première fois physiquement, lorsqu’on sort du ventre de nos mamans, une étape que même les animaux partagent avec nous. Les animaux aussi mangent, boivent, dorment, se mettent avec un partenaire, font des enfants, élèvent leurs enfants, éduquent leurs enfants, travaillent (comme l’abeille), construisent leur maison, se battent (parfois), se baladent, etc. Nous partageons donc beaucoup de choses avec le règne animal. Pourquoi ce parallèle avec les animaux ? Tout simplement, car si on place son bonheur dans l’une de ces choses, rappelons-nous qu’elles ne sont pas des finalités de l’être humain, alors que même les animaux les partagent avec nous. Vous avez trouvé un super job ? Même les animaux travaillent… Vous êtes devenu chef ? Cela existe chez les loups ou chez les abeilles… Vous avez des enfants ? Même les ânes et les moustiques ont des enfants, un habitat, mangent de bons repas…

Il y a donc autre chose de plus fondamental à découvrir et à accomplir sans quoi, quelle différence y a-t-il entre moi et un animal ..?

La seconde naissance, c’est le jour (ou la nuit) où l’on réalise pourquoi nous sommes nés. Ce jour où on comprend pourquoi on a été créés, où l’esprit s’éveille. Ce jour-là, on entame une nouvelle vie, différente de celles des animaux.

La troisième naissance, c’est lorsque l’Humain a atteint ce but. Car c’est après ça que la vraie vie commence.  Allâh dit dans le Qour’an : « Quiconque, homme ou femme, aura fait le bien tout en étant croyant, Nous lui assurerons une vie heureuse… » [2] Voilà la vraie vie que doit atteindre l’être humain.

Le mois de Ramadan est la période privilégiée pour planter et nourrir l’Arbre de la Spiritualité et récolter ses fruits ici-bas et dans l’au-delà. Quand cet Arbre pousse, nous pouvons bénéficier de son ombre protectrice (lorsque les soucis et les épreuves arrivent, nous sommes protégés) et récolter ses délicieux fruits (la proximité avec Allâh et Son Messager ﷺ, la ma’rifah (vraie connaissance d’Allâh), l’Amour, les bénédictions, la paix, la joie, le bonheur… ).


2/ l’Arbre Famille

Cet arbre concerne la famille proche, c’est-à-dire nos parents, nos époux/ses, nos enfants, oncles, tantes, frères et sœurs…

Il s’agit d’avoir une bonne relation avec eux, de remplir nos devoirs vis-à-vis d’eux, ne pas leur nuire et maintenir les liens avec eux. Avoir cette bonne relation familiale donne beaucoup de joie. Les réunions familiales sont des moments de bonheur magnifiques et apportent de surcroit la barakah d’Allâh. Allâh dit par exemple dans le Qour’an : « Les gens du Paradis seront, ce jour-là, dans une occupation qui les remplit de bonheur; eux et leurs épouses sont sous des ombrages, accoudés sur les divans…. » [3]. D’autres versets mentionnent aussi les parents, les enfants, la joie ressentie, etc..

Lorsque Saydinna Adam (‘alayhi salaam) était au Paradis, il ressentit malgré tout un manque. Allâh créa alors Sayyda Hawa (qu’Allâh soit satisfait de notre mère) pour lui tenir compagnie. L’être humain est une créature sociale, le véritable bonheur ne peut venir que si nous avons des interactions les uns avec les autres. Les personnes seules et isolées sont rarement heureuses, même si certaines peuvent le prétendre. De mauvaises expériences familiales peuvent amener quelqu’un à vouloir s’isoler, mais on remarquera la plupart du temps que ces personnes sont aigries ou amères. Cela est dû aux mauvaises expériences vécues et non à la famille au sens général. Il suffit de voir comment les gens partagent leurs vies sur les réseaux sociaux pour comprendre à quel point ils aiment partager ces moments avec leurs proches. Allâh à placé dans la famille une certaine Rahma et les femmes doivent particulièrement veiller à préserver cela, car c’est d’elles que naissent les enfants dont elles prendront soin par la suite.

Même si les relations familiales peuvent parfois être difficiles, le Musulman peut en tirer profit en agissant toujours bien malgré tout (c’est-à-dire conformément à l’éthique Musulmane). Si un mariage ne fonctionne pas, il est toujours possible de se séparer, convenablement et respectueusement, sans détruire son au-delà. Par ailleurs, une femme doit pouvoir se remarier, sans être stigmatisée. Rappelons-nous qu’à l’exception de Sayyda ‘Aïsha (‘alayha salaam), toutes les épouses du Prophète Muhammad ﷺ furent des veuves ou des femmes divorcées. La seule chose qui est irremplaçable dans la vie d’une personne c’est Allâh et Son Messager (l’Islam). Il ne faut donc rien prendre comme but ou finalité autre que Allâh et le Prophète Muhammad ﷺ. On peut aimer d’un amour très profond son conjoint ou ses enfants, mais il faut garder à l’esprit le véritable objectif et ne pas exagérer l’amour envers les créatures au risque de dépérir s’il venait à diminuer ou à disparaitre. Dire de quelqu’un (ou de quelque chose) qu’il est « toute notre vie » ou « qu’on ne pourrait pas vivre sans lui » n’est pas une chose raisonnable. Par exemple, certains scientifiques disent que le coup de foudre dure généralement 3 jours, après il diminue ou disparait. Quant à l’amour « fou », il dure généralement 18 mois, ensuite le couple revient vers un amour plus normal, ou bien il se sépare.


3/ l’Arbre de la Provision

Il s’agit de l’arbre essentiel de la subsistance (rizq), du budget, du travail, du moyen de gagner sa vie…

C’est particulièrement important pour les hommes, bien que les femmes puissent elles aussi travailler, gérer un business, etc. La subsistance permet de subvenir à nos besoins fondamentaux et à ceux des personnes qui sont à notre charge (avoir un toit, manger, s’habiller, etc.). Cela permet aussi d’aider ceux les plus pauvres concernant ces mêmes besoins fondamentaux. L’arbre de la Provision est donc bénéfique à la fois à la personne qui le plante, mais aussi à ceux avec qui elle partage ses fruits. Si on n’a pas cela, il est très difficile d’être heureux.

Même si cela peut paraître évident, il nous parait important de rappeler que seule une subsistance licite (halal) peut être profitable.

Certains frères refusent de travailler sous prétexte qu’ils visent at-Tawakkul (s’en remettre pleinement et en toute confiance à Allâh). Ceux qui agissent ainsi ont une mauvaise conception de la définition du Tawakkul. En effet, At-Tawakkul, c’est mettre physiquement en œuvre tous les moyens possibles (capacité, énergie, efforts…) et s’en remettre ensuite spirituellement à Allâh quant au résultat de ce que nous avons entrepris et bien sûr s’en satisfaire. En aucun cas le Tawakkul ne signifie se tourner les pouces et attendre que les choses tombent toutes cuites dans nos assiettes.

S’il est indispensable que tout un chacun possède l’Arbre de la Provision, il ne faut pas là non plus tomber dans des extrêmes et faire de notre subsistance (travail, business, argent…) le but final de notre vie.


4/ l’Arbre du Développement Personnel

C’est l’Arbre du temps passé pour soi-même à développer de nouvelles compétences, à apprendre, à suivre des cours ou des ateliers, à augmenter son savoir, sa sagesse,  son bon comportement, etc. C’est le sens même de la Tazkiyyah (purification intérieure) enseignée par les Maîtres de Tasawwuf (Soufisme) et qui est essentiel à chaque être humain. C’est l‘essence même de l’Islam. En parallèle, il faut aussi développer ses compétences sur ce qui nous aide à nous améliorer dans notre vie (parentalité, apprendre une nouvelle langue, savoir gérer son temps, etc.). Un savoir qui pourra ensuite être redistribué (voir plus bas).

Si cet Arbre manque à l’appel, cela entraîne un déséquilibre et il sera difficile, voir impossible de vivre dans le bonheur, la paix, la joie et l’équilibre.


5/ l’Arbre de la Santé

Cet arbre-là n’est pas à négliger. Il est impératif de prendre soin de sa santé corporelle, mais aussi de sa santé spirituelle, de son cœur, de manger sainement, de dormir suffisamment, de faire de l’exercice, de se soigner, etc.

Contrairement à ce que certains imaginent, la spiritualité n’a rien à voir avec le fait de se priver à outrance de nourriture ou de sommeil.

Anas a rapporté le Hadith suivant : « Trois hommes sont venus voir les épouses du Prophète ﷺ dans leurs maisons et leur demandèrent comment était la pratique cultuelle du Prophète. Quand elles les en informèrent, cela [la pratique cultuelle du Prophète ﷺ sembla leur paraître peu. Ils dirent : «Que sommes-nous par rapport au Prophète ﷺ alors qu’Allah lui a déjà pardonné tous ses péchés passés et futurs ? » L’un d’eux dit : «Pour ma part, je m’engage à passer toute les nuits en prière. » L’autre dit : «Et moi je m’engage à jeûner sans interruption le restant de ma vie.» Quant au troisième il dit: «Moi je m’engage à m’éloigner des femmes et à ne jamais me marier. » Ces propos furent rapportés au Prophète ﷺ, qui alors alla à leur rencontre et dit : «Est-ce bien vous qui avez tenu de tels propos ? Je jure par Allâh que je connais Allâh mieux que vous et que je Le crains plus que vous, mais la nuit, je prie et je dors, le jour, je jeûne et je mange, et j’épouse les femmes. Celui qui se détourne alors de ma Sunnah (tradition) n’est pas des miens. » [4]

Il y a donc un équilibre à avoir sur ces questions, c’est-à-dire ne pas de priver excessivement et ne pas non plus exagérer sur le sommeil et la nourriture. Il est rapporté que le Prophète Muhammad dormait quatre fois dans une journée complète. Cela lui permettait de dormir suffisamment pour accomplir ses adorations, mais pour aussi gérer au mieux sa vie quotidienne. [5]

Il ne sert à rien de se prendre pour un super héros à vouloir dormir juste quelques heures dans une nuit en pensant devenir ainsi un Saint et imaginer récolter des fruits de cette privation. Dans quelques mois la seule chose qu’on aura gagnée c’est un arrêt maladie et une attitude de mort vivant. Quel avantage spirituel y a-t-il à être complètement épuisé, agité et de mauvaise humeur ? Le repos c’est essentiel. Aujourd’hui, la sieste se répand jusque dans les grandes entreprises dont certaines invitent leurs employés à en effectuer une petite en début d’après-midi (20/30mn). Ces multinationales ont compris que cela améliore la qualité du travail de ceux qui s’y adonnent.

Quant aux régimes alimentaires, il suffit de suivre simplement deux Sunnah pour être en bonne santé et éviter le surpoids. Suivre ces deux traditions Prophétiques permet de ne pas avoir à devenir dépendant de ces types d’alimentations déséquilibrés qui changent chaque été au gré des modes et n’ont aucun bénéfice puisque les personnes concernées connaissent ensuite l’effet yo-yo [6]. Ces deux Sunnah sont :

1) Manger uniquement lorsqu’on ressent la faim et non pas parce que c’est l’heure de manger (on nourrit le corps et non l’horloge).
2) Remplir son estomac à la moitié, au grand maximum (1/4 de solide, 1/4 de liquide). [7]

Si on veut aller plus loin et avoir un maximum de bénéfices dans ce bas monde et dans l’au-delà, il est toujours possible de rajouter le jeûne de deux jours dans la semaine, qui est aussi une Sunnah (lundi et jeudi) et dont on sait aujourd’hui que cela est très bénéfique pour la santé, al-hamduliLlâh. [8]

Par ailleurs, on imagine mal comment une personne peut s’épanouir avec une maladie qui traîne et qu’elle ne soigne pas alors que cela la gène au quotidien. Il est rapporté que le Prophète Muhammad ﷺ disait : « Certes, ô gens de Dieu, traitez vos maladies. » [9]

En résumé, il est véritablement essentiel pour le bonheur d’une personne qu’elle accorde une importance toute particulière à sa santé.


6/ l’Arbre de l’Interaction Sociale

Il s’agit là d’avoir de bonnes relations avec l’ensemble des créatures d’Allâh, Musulmans, non-Musulmans, famille, collègues, société civile, monde végétal, animal et aussi de leur être bénéfique.

Cela fait également partie des éléments essentiels au bien-être et donc au bonheur de chaque être humain. C’est un élément sur lequel le Messager d’Allâh ﷺ a énormément insisté tout au long de sa vie.


7/ l’Arbre du Service Gratuit

Tout ce qu’Allâh vous a donné comme compétences et habilités, partagez-les avec Ses créatures. Si vous avez de l’argent, partagez-le avec la création, il y a beaucoup de nécessiteux sur terre. Si vous avez des capacités intellectuelles, des connaissances, partagez-les également. Si vous avez de la sagesse, de bons conseils, partagez-les avec la création. Si vous êtes docteur, gardez un temps pour conseiller ou recevoir gratuitement des patients qui en ont besoin. Certains sont bons en cuisine, d’autres pour l’aménagement intérieur, d’autres en design, d’autres en jardinage, d’autre en travaux, d’autres dans l’éducation des enfants, la comptabilité, etc.

Le bénévolat est une chose magnifique qui procure un sentiment d’altruisme et de bonheur incroyable. Aider son prochain est un facteur puissant d’épanouissement personnel et de satisfaction. Parmi ces avantages, il a été démontré que cela permet de faire de nouvelles rencontres, d’améliorer son estime de soi (valorisation) et sa santé mentale, de stimuler le bonheur (sens à sa vie), de dépenser son temps libre de manière utile et même d’améliorer son CV.

Soyons utiles de quelque manière que ce soit en fonction de nos compétences, l’humanité à besoin du partage des compétences que chacun possède, quelles qu’elles soient.

Imaginez la Satisfaction d’Allâh et de Son Messager ﷺ lorsque nous aidons notre prochain en lui apprenant quelque chose, en l’aidant ou en lui apportant ce dont il  besoin.

Le Prophète Muhammad ﷺ a dit que le Jour du Jugement, Allâh dira aux gens :

« – O fils d’Adam ! Je suis tombé malade et tu ne M’as pas visité.
– O Seigneur, dit l’homme, comment aurais-je pu Te visiter Toi qui est le Seigneur des mondes ?
– Ne sais-tu pas, reprit Allâh, qu’un de mes serviteurs était malade et tu ne l’as pas visité ? Ne sais-tu pas que si tu l’avais visité tu M’aurais trouvé auprès de lui ?

– O fils d’Adam ! J’avais faim et tu ne M’as pas nourri !
– O Seigneur, comment aurai-je pu Te nourrir alors que Tu es le Seigneur des mondes ?
– Ne sais-tu pas qu’un de mes serviteurs t’a demandé à manger et tu ne l’as pas nourri ? Ne sais-tu pas que si tu l’avais nourri tu aurais trouvé ta nourriture auprès de Moi ? [Etc.] » [10]

Bien entendu, Allâh est exempt des besoins comme boire, manger, etc., mais cela démontre à quel point Allâh accorde une importance toute particulière à l’altruisme et à la bienveillance.

Un jardin composé de ces sept Arbres est comme un jardin du Paradis sur terre. Celui qui n’est pas heureux, qui ne trouve pas la joie, le bonheur, doit se demander lequel de ses Arbres il n’a pas planté ou suffisamment nourri. Il doit se demander également s’il n’y a pas l’un de ces Arbres auquel il apporte trop d’importance au détriment des autres, ce qui peut provoquer un déséquilibre.

Qu’Allâh nous accorde le succès.


Notes :

[1] Tiré des enseignements de Mawlana Sheykh Ahmad Dabbàgh حفظه الله. Ces conseils sont à appliquer au quotidien. Le temps de Ramadan représente la meilleure période pour bien agir et développer des compétences supplémentaires. Pour en savoir plus, lire aussi la Sourate al-Mu’minûn.
[2] Qour’an, s16, v97
[3] Qour’an, s36, v55 et 56
[4] Al-Boukhari et Muslim
[5] Lire notre article :  L’importance de la Gestion du Sommeil en Islam
[6] L’effet yo-yo est un processus qui décrit la perte de poids rapide, mais qui entraîne une reprise de poids elle aussi rapide, voire plus importante que par rapport au niveau de départ.
[7] Dans d’autres traditions, il est question de remplir l’estomac au 2/3 maximum (1/3 de solide, 1/3 de liquide).
[8] Voir l’émission : Les vertus scientifiques du jeûne – Les chroniques de la science
[9] Rapporté par At-Tirmidhî
[10] Sahih de Muslim, n°171

Puis-je travailler comme policier dans un pays comme la France ?

 

Ustadh Salman Younas

 

 

 

Question :

As salamu ᶜalaykoum,

En tant que Musulman, puis-je travailler comme policier dans un pays tel que la France ? [1]


Réponse :

As salamu ᶜalaykoum

Oui, il est permis d’être policier. En fait, le rôle du policier comprend un certain nombre d’aspects louables et récompensés, comme le fait d’aider les gens, de faire respecter l’ordre, de prévenir le mal, etc..

Chacune des actions citées ci-dessus a été louée par Allâh et Son Prophète ﷺ, comme indiqué dans le verset Coranique : « Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété » [2] et le récit prophétique concernant le fait d’aider à la fois l’oppresseur (injuste – zalim) ou celui qui est victime d’injustice. [3]

Ainsi, quiconque devient policier en ayant pour intention d’accomplir ces commandements religieux, s’en verra récompensé.

Ustadh Salman Younas

– Réponse vérifiée et approuvée par le Sheykh Faraz Rabbani, puis traduite et publiée sur notre site avec son autorisation –

 


Notes :

Ustadh Salman Younas est diplômé de l’Université de Stony Brook avec une licence en Science Politique et en Études Religieuses. Après avoir étudié les sciences Islamiques en ligne et avec les savants locaux à New York, le Professeur Salman est parti à Amman (Jordanie) où il a étudié la Loi Islamique, la méthodologie Juridique, la Croyance, la méthodologie du Hadith, la logique, la langue Arabe, et l’Exégèse (Tafsir).

[1] Dans la Fatwa originale, il est question du Canada.
[2] Qour’an : s5, v2
[3] L’un en l’empêchant d’être injuste et l’autre en lui portant secours

Ps : Le Mufti ibn Adam al-Kawthari (UK) rajoute : « Cependant, si le fait de devenir un agent de police découle que quelqu’un soit impliqué dans quelque chose qui est contraire à la Sharia, il ne sera alors pas permis d’exercer cette profession. S’il y a des principes qui sont contre les enseignements islamiques, mais qu’on peut les éviter, alors il serait permis de devenir un officier de police. Nous voyons les Sikhs, par exemple, qui évitent certaines règles et principes, et qui arrivent malgré tout à porte leur turban. Par conséquent, ce qui précède est le critère sur lequel on doit décider de prendre cette profession. La décision peut changer d’un individu à l’autre et d’un pays à l’autre. »

Ps : Nous rajoutons : La Police ne se limite pas au métier de gardien de la Paix. Il y a par exemple la protection rapprochée, le secourisme en montagne, la brigade des stupéfiants, la protection de la famille, les maitres chiens, formateurs en sport et défense, la police scientifique, les unités nautiques, la sécurité routière, le renseignement, la cybercriminalité, la brigade équestre, les mœurs, etc. Bref, pleins de métiers susceptibles d’être utiles aux gens et en accord avec nos principes moraux et religieux. Chacun doit étudier le métier dans lequel il souhaite s’engager et faire une évaluation lui permettant ensuite de faire un choix réfléchi et apaisé.