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Le livre de la politesse concernant les repas

 

Imam an-Nawawî (Riyad as-Salihin)

 
 
 
 
 

100. La mention de Dieu au début du repas et Sa louange à sa fin

728. ‘Omar Ibn Abi Salama (RA) rapporte : « Le Messager de Dieu (SAW) m’a dit: « Prononce le nom de Dieu avant de manger, mange avec ta main droite et mange ce qui se trouve devant toi ». [Bukhari et Muslim]

729. Selon ‘Aisha (RA), le Messager de Dieu (SAW) a dit : « Lorsque l’un d’entre vous s’apprête à manger, qu’il mentionne le Nom de Dieu ; s’il oublie de le faire au début, qu’il dise alors : « Au Nom de Dieu (BismiLlâh) du début à la fin. » (Abu Dawud et Tirmidhi)

730. Selon Jabir (RA), le Prophète (SAW) a dit : « Lorsque l’homme mentionne Dieu à son entrée chez lui et au moment de manger, Satan dit à ses compagnons : « Ici, pas de lieu où passer la nuit ni de quoi dîner. » Et s’il entre chez lui sans avoir mentionné Dieu à son entrée, Satan dit : «Vous avez-un lieu où passer la nuit .. » Et s’il ne mentionne pas Dieu au moment de manger, Satan dit : « Vous avez un lieu où passer la nuit et le repas du soir. » [Muslim]

731. Houdhayfa (RA) rapporte : « Lorsque nous partagions un repas en compagnie du Prophète (SAW), nous ne commencions jamais à manger avant lui. Un jour, alors que nous mangions avec lui, une jeune fille se précipita [vers le plat] comme si elle y était poussée. Elle s’apprêta à mettre sa main dans le plat quand le Prophète la saisit. Puis un bédouin arriva, se précipitant comme s’il y était poussé. Il tendit sa main [vers le plat] mais le Prophète l’en empêcha puis dit : « Satan considère licite tout repas sur lequel le Nom de Dieu n’a pas été mentionné préalablement. Il [Satan] a donc fait venir cette jeune fille afin d’avoir droit à ce repas, et j’ai saisi sa main (afin de l’en empêcher). De la même manière, il a fait venir ce bédouin dans le même but mais je l’en ai empêche aussi. Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main, la main de Satan était dans la mienne lorsque j’ai saisi la main de ces deux-la. » Puis il mentionna le Nom de Dieu et mangea. » [Muslim]

732. Oumaya Ibn Makhshi (RA) rapporte : « Tandis que le Prophète (SAW) était assis, un homme mangeait sans avoir prononcé préalablement le Nom de Dieu. A sa dernière bouchée, l’homme finit par dire : « Au Nom de Dieu, au début et à la fin. » Le Prophète sourit et dit : « Satan n’a pas cessé de partager son repas, mais lorsqu’il a mentionne le Nom de Dieu, Satan a vomi tout ce qu’il avait dans le ventre. » (Abou Dawud et Tirmidhi)

733. ‘Aisha rapporte (RA) : « Tandis que le Prophète (SAW) partageait un repas avec six de ses Compagnons, voilà qu’un bédouin s’approcha et l’avala en seulement deux bouchées. Le Prophète s’exclama alors : « S’il avait prononcé le Nom de Dieu, le repas vous aurait suffit… » (Tirmidhi)

734. Abou Oumama (RA) rapporte : Le Prophète (SAW), lorsqu’il se levait de table, avait coutume de prononcer cette invocation : « A Dieu revient la louange pure et bénie. Nul ne peut Te louer, O Seigneur, comme Tu le mérites et nul ne peut se passer de Toi. » [Bukhari]

735. Selon Mou’adh Ibn Anas (RA), le Prophète (SAW)a dit : « Celui qui, après avoir pris son repas, dit : « Louange à Dieu qui m’a nourri et a pourvu à ma subsistance sans aucune force ni puissance de ma part » verra ses péchés antérieurs pardonnés. » (Abou Dawud et Tirmidhi)

101. Le fait de ne pas critiquer un repas

736. Abou Hourayra (RA) rapporte : « Le Prophète (SAW) n’a jamais critiqué un repas : s’il était à son goût, il en mangeait, sinon il le laissait [sans rien dire]. » [Bukhari et Muslim]

737. Jabir (RA) rapporte : le Prophète (SAW) demanda un jour à ses épouses de la sauce (pour accompagner son repas). Elles répondirent : « Nous ne possédons que du vinaigre. » Le Prophète se le fit apporter, et mangea tout en disant : « Quelle sauce succulente que ce vinaigre ! » [Muslim]

102. Les paroles à prononcer pour le jeûneur qui est convié à un repas

738. Selon Abou Hourayra (RA), le Prophète (SAW) a dit : « Lorsque l’un d’entre vous est convié à un repas, qu’il réponde à l’invitation. S’il est jeûneur, qu’il fasse une invocation [en faveur de celui qui l’invite], et s’il ne l’est pas, qu’il mange. » [Muslim]

103. Les paroles que doit prononcer le convié

739. Abou Mas’ud Al Badri (RA) rapporte : « Un homme convia le Prophète (SAW) à un repas qu’il avait préparé pour cinq convives. Un homme les suivit, et lorsqu’ils arrivèrent devant la porte, le Prophète dit au maître de maison : « Cet homme-là nous a suivis ; si tu le veux, tu lui permets d’entrer, sinon il s’en retournera. » Le maître de maison répondit : « Je lui permets d’entrer, Prophète de Dieu. » [Bukhari et Muslim]

104. Le fait de manger ce qui se trouve devant nous

740. ‘Omar Ibn Abi Salama (RA) rapporte : « Alors que j’étais enfant sous la charge du Prophète (SAW), [durant un repas,] ma main se promenait autour du plat, le Prophète me reprit en ces termes : « O enfant, mentionne le Nom de Dieu [avant de commencer], mange de la main droite et mange ce qui se trouve devant toi. » [Bukhari et Muslim]

741. Salama Ibn Al Akwa’ (RA) rapporte : « Un homme mangea de sa main gauche chez le Prophète (SAW) qui lui dit : « Mange de ta main droite ! » « Je ne peux pas, répondit l’homme. » Le Prophète s’exclama alors : « Puisses-tu ne plus le pouvoir ! » Seul son orgueil l’avait empêché d’obéir et il ne put jamais plus porter sa main à sa bouche. » [Muslim]

105. L’interdiction de manger deux bouchées à la fois lorsqu’on mange en groupe

742. Jabala Ibn Souheym (RA) rapporte : Alors qu’une famine sévissait, j’étais accompagné d’Ibn Zubayr lorsqu’on nous apporta des dattes. Alors que nous mangions, Ibn ‘Omar passa devant nous et nous dit : « Ne mangez pas [les dattes] deux par deux car le Prophète (SAW) a interdit cela. » Puis il ajouta : « A moins que l’on en demande la permission à son frère. » [Bukhari et Muslim]

106. Ce que doit dire et faire celui qui mange mais reste quand même sur sa faim

743. Wahshi Ibn Harb (RA) rapporte : « Les Compagnons interrogèrent le Prophète (SAW) : « O Prophète de Dieu, nous mangeons sans pour autant être rassasiés. » Le Prophète répondit : « Peut-être mangez-vous séparément ? » – « Effectivement, répondirent les Compagnons. » Le Prophète reprit alors : « Mangez en groupe et mentionnez le Nom de Dieu, votre repas sera alors béni. » (Abou Dawud)

107. L’ordre de manger au bord du plat

Voir notamment le hadith n° 740 où le Prophète (SAW) dit : « Mange ce qui se trouve devant toi. »

744. Selon Ibn ‘Abbas (RA), le Prophète (SAW) a dit : « La bénédiction (baraka) descend au milieu du plat, commencez donc par manger ce qui se trouve au bord du plat et non au milieu. » (Abou Dawud et Tirmidhi)

745. ‘Abdullah Ibn Bousr (RA) rapporte : « Le Prophète (SAW) possédait un grand plat que l’on nommait « le brillant » et qui nécessitait quatre hommes pour le porter. Un jour, après que les Compagnons aient accompli la satat du milieu de la matinée (duha), on apporta ce plat contenant du pain émietté et trempé dans de la sauce. Les Compagnons prirent place autour du plat, et comme ils étaient nombreux, le Prophète s’agenouilla (pour laisser de la place aux autres). Un bédouin l’interpella en ces termes : « Mais qu’est-ce donc cette façon de s’asseoir ? » Le Prophète répondit alors : « Dieu a fait de moi un serviteur généreux et non un oppresseur tenace ! » Puis le Prophète ajouta : « Mangez au bord du plat et laissez le milieu (pour la fin), votre nourriture sera ainsi bénie. » (Abou Dawud)

108. La réprobation de manger allongé sur le côté

746. Selon Wahb Ibn ‘Abdullah (RA), le Prophète (SAW) a dit : « Je ne mange pas allongé sur le côté ». [Bukhari]

Ce qu’il faut retenir :
– Il ne convient pas d’adopter une attitude qui prête à l’orgueil et à l’arrogance. Le Prophète parle ici de la coutume qu’avaient les nobles romains de prendre leurs repas allongés et accoudés. Mais ces convenances diffèrent selon les pays et les époques; ainsi, ce qui peut sembler arrogant dans une région ne l’est peut-être pas ailleurs.

747. Anas (RA) rapporte : « J’ai vu le Prophète (SAW) manger des dattes, assis par terre, les genoux repliés. » [Muslim]

109. La recommandation de manger avec trois doigts

748. Selon Ibn ‘Abbas (RA), le Messager de Dieu (SAW) a dit : « Lorsque l’un de vous prend un repas, qu’il n’essuie pas ses doigts avant de les lécher ou de se les faire lécher. » [Bukhari et Muslim]

749. Ka’b Ibn Malik (RA) a dit : « J’ai vu le Prophète (SAW) manger à l’aide de trois doigts, et lorsqu’il avait fini son repas, il les léchait. » [Muslim]

750. Jabir (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) ordonna de se lécher les doigts et le plat et dit : « Vous ne savez pas dans quelle partie du plat se trouve la bénédiction. » [Muslim]

751. Jabir (RA) rapporte ces propos du Prophète (SAW) : « Lorsqu’un de vous laisse tomber une bouchée de nourriture, qu’il la ramasse, la nettoie et la mange ; qu’il ne la laisse pas à Satan. Qu’il n’essuie pas ses mains à l’aide d’une serviette sans avoir préalablement léché ses doigts, car il ignore dans quelle partie du plat se trouve la bénédiction divine. » [Muslim]

752. Jabir (RA) rapporte ces propos du Prophète (SAW) : « Satan vous accompagne dans tout ce que vous faites, et même pendant les repas. Ainsi, lorsque l’un de vous laisse tomber une bouchée de nourriture, qu’il la ramasse, la nettoie et la mange. Qu’il ne la laisse pas à Satan. Une fois qu’il a terminé son repas, qu’il se lèche les doigts, car il ignore dans quelle partie du plat se trouve la bénédiction divine. » [Muslim]

753. Anas (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) se léchait les trois doigts après avoir terminé son repas et disait : « Lorsque l’un de vous laisse tomber une bouchée de nourriture, qu’il la ramasse, la nettoie et la mange. Qu’il ne la laisse pas à Satan. » Il nous ordonnait également de lécher le plat et il disait : « Vous ignorez dans quelle partie du plat se trouve la bénédiction divine. » [Muslim]

754. Sa’id Ibn Al Harith (RA) rapporte qu’il interrogea Jabir en ces termes : « Est-il nécessaire de faire ses ablutions après avoir mangé un aliment cuit ? » Jabir répondit : « Non, du temps du Prophète (SAW), il était rare de trouver de tels repas [c’est-à-dire des repas chauds]. Et lorsque nous en trouvions, nous n’avions pour serviette que nos mains, nos avant-bras et nos pieds. Ensuite, nous prions sans pour autant accomplir [à nouveau] nos ablutions. » [Muslim]

110. Le fait d’augmenter le nombre de participants à un repas

755. Selon Abou Hourayra (RA), le Messager de Dieu (SAW) a dit : « Le repas de deux suffit à trois et celui de trois suffit à quatre ». [Bukhari et Muslim]

756. Jabir (RA) rapporte qu’il a entendu dire le Messager de Dieu (SAW) : « Le repas d’une personne suffit pour deux, celui de deux personnes suffit pour quatre et celui de quatre suffit pour huit. » [Muslim]

111. Les convenances à adopter lorsqu’on boit

757. Anas (RA) rapporte : Lorsque le Prophète (SAW) buvait, il reprenait son souffle par trois fois (hors du récipient). [Bukhari et Muslim]

758. Selon Ibn ‘Abbas (RA), le Prophète (SAW) a dit : « Ne buvez pas d’un seul trait à l’instar du chameau mais buvez plutôt en deux ou trois fois et prononcez le Nom de Dieu avant de boire. Louez Dieu lorsque vous terminez. » (Tirmidhi)

759. Abou Qatada (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) a interdit de respirer à l’intérieur même du récipient. [Bukhari et Muslim]

760. Anas (RA) rapporte : On apporta au Prophète (SAW) du lait coupé à l’eau. A sa droite se trouvait un bédouin et à sa gauche, Abu Bakr. Il but puis remit le récipient au bédouin en disant : « On commence par la droite puis on continue par la droite. » [Bukhari et Muslim]

761. Sahl Ibn Sa’d (RA) rapporte : On apporta au Prophète une boisson qu’il but. Il avait à sa droite un jeune homme et à sa gauche des personnes âgées. Il dit au jeune homme : « Me permets-tu de faire boire d’abord ceux-là ? » « Non, par Dieu, Prophète de Dieu! Je ne cèderai à personne ce qui me vient de toi, répondit-il. » Le Prophète lui mit alors le récipient dans la main. [Bukhari et Muslim]

112. Il est déconseillé de boire à même le récipient

762. Abou Sa’id Al Khoudri (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) a interdit de boire au goulot des outres. [Bukhari et Muslim]

Ce qu’il faut retenir :
– Il est déconseillé de boire au goulot des outres dont on ne voit pas le contenu, de peur d’avaler ce qui s’avérerait nuisible pour la santé.

763. Abou Hourayra (RA) : Le Prophète (SAW) a interdit de boire au goulot des outres ou de tout autre récipient. [Bukhari et Muslim]

764. Kabsha (RA), la sœur de Hasan Ibn Thabit (RA) rapporte : « Le Prophète (SAW) entra un jour chez moi et but debout à une outre qui etait suspendue. Je pris alors le goulot de l’outre et le coupai. » (Tirmidhi)

Nawawi ajoute : « Umm Thabit coupa le goulot de l’outre uniquement afin de préserver l’emplacement ou le Prophète avait posé sa bouche et en vue d’en tirer la bénédiction. Ce hadith indique donc l’autorisation de boire au goulot, les deux premiers indiquent qu’il est tout de même préférable d’éviter de le faire. Dieu est plus Savant. »

113. La désapprobation de souffler dans la boisson

765. Abou Sa’id Al Khoudri (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) a interdit de souffler sur la boisson. Un homme lui demanda : « Et si je vois une saleté dans le récipient ? » – « Jette-la, répondit le Prophète. » L’homme reprit : « Je ne parviens pas à me désaltérer lorsque je bois d’un trait. » Le Prophète répondit : « Éloigne alors le récipient de ta bouche. » (Tirmidhi)

766. Ibn ‘Abbas (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) a interdit de respirer dans le récipient ou de souffler dessus. ( Tirmidhi)

114. La permission de boire debout et la préférence de boire assis

767. Ibn ‘Abbas (RA) rapporte : « J’ai donné de l’eau de Zamzam au Prophète (SAW) qu’il but debout ». [Bukhari et Muslim]

Ce qu’il faut retenir :
– Il est donc permis de boire debout, cependant la position assise demeure préférable. Déjà à l’époque du Prophète (SAW), Zamzam est le puits situé à La Mecque, proche de la Ka’ba, qui abreuvait tous les pèlerins. Quand, des siècles plus tôt, Hajar, l’épouse d’Ibrahim, arriva à cet endroit avec son fils Ismael, elle manqua cruellement d’eau et Dieu envoya un ange qui fit jaillir l’eau pour que puissent s’abreuver, elle, son fils, puis tous les gens qui vécurent avec et après eux, jusqu’aujourd’hui.

768. Nazal Ibn Sabra (RA) rapporte : « ‘Ali se rendit à la porte de Rahaba et y but debout puis dit : « J’ai vu le Prophète (SAW) faire comme vous m’avez vu faire. » [Bukhari]

769. Ibn ‘Omar (RA) rapporte : « Du temps du Messager de Dieu (SAW), nous mangions en marchant et nous buvions debout ». (Tirmidhi)

Ce qu’il faut retenir :
– Ce hadith, comme ceux qui précèdent, indique la permission de boire et de manger debout, pour contrer l’interdiction absolue de le faire que certains ont émise, sur la base des hadiths qui vont suivre. L’imam Nawawi a mis ensemble ces hadiths pour indiquer la préférence de manger et boire assis, mais il met en évidence que c’est préférable, et non formellement interdit.

770. ‘Amr Ibn Shou’ayb (RA) rapporte ce Hadith de son grand-père que lui a transmis son père : « J’ai vu le Messager de Dieu (SAW) boire aussi bien debout qu’assis ». (Tirmidhi)

771. Selon Anas (RA), le Prophète (SAW) a interdit de boire debout. Qatada lui demanda : « Et pour ce qui est de manger ? » Il dit : « C’est pire encore. » [Muslim]

772. Selon Abou Hourayra (RA), le Messager de Dieu (SAW) a dit : « Que l’un de vous ne boive surtout pas debout. Celui qui a oublié de s’asseoir avant de boire, qu’il vomisse ce qu’il a bu ». [Muslim]

115. La recommandation à celui qui sert à boire de se servir en dernier

773. Selon Abu Qatada (RA), le Prophète (SAW) a dit : « Celui qui sert a boire aux gens doit boire en dernier. » (Tirmidhi)

116. La permission de boire dans n’importe quel récipient pur, sauf celui en or ou en argent

774. Anas (RA) rapporte : « Le moment de la prière arriva, ceux dont les maisons étaient proches se rendirent chez eux [afin d’accomplir leurs ablutions]. Un groupe était resté et on apporta au Prophète (SAW) un récipient en pierre, trop petit pour que le Prophète y déploie sa main. Pourtant, tout le monde put y faire ses ablutions. On demanda : « Combien étiez-vous ? » – « Un peu plus de quatre-vingts, répondirent-ils. » [Bukhari et Muslim]

Une autre version où le texte est de Muslim : « Le Prophète (SAW) demanda qu’on lui apporte un récipient d’eau. On lui apporta un vase peu profond et large contenant un peu d’eau. Il y mit ses mains. » Anas dit : « Je vis l’eau jaillir entre ses doigts. J’évaluai le nombre de ceux qui y avaient fait leurs ablutions ce jour-là, il variait entre soixante-dix et quatre-vingts personnes. »

775. ‘Abdullah Ibn Zayd (RA) rapporte : « Le Prophète (SAW) vint à nous et nous sortîmes à son intention un récipient de cuivre contenant de l’eau et avec lequel il fit ses ablutions. » [Bukhari]

776. Selon Jabir (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) entra chez un ansar en compagnie de l’un de ses Compagnons et il lui dit : « Si tu as de l’eau qui a passé la nuit chez toi dans une outre, donne-la-nous, sinon nous boirons sans utiliser de récipient. » [Bukhari]

777. Houdhayfa (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) nous a interdit la soie et le brocart et de boire dans un récipient d’or ou d’argent. Il a dit : « Ces choses-là sont pour eux (les négateurs) en ce monde et pour vous dans l’au-delà. » [Bukhari et Muslim]

778. Selon Oum Salama (RA), le Messager de Dieu (SAW) a dit : « Celui qui boit dans un récipient en argent ne fait qu’avaler dans son ventre le feu de l’Enfer. » [Bukhari et Muslim]

Dans une version de Mouslim : « Celui qui mange ou boit dans un récipient en or ou argent ».

 

Falsification des Adhkar de l’Imam An Nawawi

 

~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

 

 

Le Savant, le Juriste, le Sheykh al-Islam, le Wali vertueux et pieux d’Allah ta’alaa, l’Ascète, le Défenseur de la Sunnah, la Montagne de Science, connu comme le Second Imam Ash-Shafi’i, le rénovateur de l’Islam dans son temps, Le Moudjahid, le Hafidh du Hadith, Abou Zakariya Yahya ibn Sharaf, mieux connu sous le nom d’ « Imam An-Nawawi » a rapporté d’Al-‘Utbi (RA) l’histoire suivante :

Nawawi_adhkar

« Alors que j’étais assis près de la tombe du Prophète, un bédouin Arabe vint et dit : « Que la paix soit sur toi, Ô Messager d’Allah! J’ai entendu Allah dire : « Si, donc, ces gens-là qui se sont fait du tort à eux-mêmes s’étaient adressés à toi pour implorer le pardon d’Allâh, en sollicitant ton intercession, ils auraient sûrement trouvé auprès du Seigneur clémence et miséricorde. » [2] donc je viens vers toi demander pardon pour mon péché, cherchant ton intercession auprès de mon Seigneur. » Puis il commença à réciter de la poésie :

Ô meilleur de ceux dont les os sont enterrés dans la terre profonde,
Et dont le parfum a envahi les profondeurs
et dont la hauteur est devenus douce,
Puis-je être la rançon pour une tombe que tu habites,
Et dans laquelle se trouvent la pureté, la générosité et la munificence!

Puis il s’en alla, et alors que je dormais, je vis le Nabi (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) dans mon sommeil. Il me dit : « Ya` Utbi, court après les Bédouins et donne-lui la bonne nouvelle que Allâh lui a pardonné. »

[Fin de citation]

Pour lire la version en ligne, cliquez ici

Les scans sont tirés de l’impression publiée à partir de Mu’asasah ‘Ulum Al-Qur’an (Beyrouth) et de Dar Al-Qiblah Lil-Thiqafat Al-Islamiyyah, Jeddah pages 284-285, avec la révision de Subay’ Hamzah Hakimi.

L’Imam An-Nawawi a placé ce récit sous le chapitre intitulé « Chapitre : En ce qui concerne la visite de la tombe de Rasulullah (‘alayhi salam) et de ses Souvenirs (dhikr) ».

Dans le livre d’al-Adhkar de l’Imam An-Nawawi publié par Dar al-Huda à al-Riyad en 1409/1989 et édité par `Abd al-Qadir al-Arna’ut de Damas, à la page 295, le chapitre-titre, « section sur la visite de la TOMBE du Messager d’Allah » a été remplacé par le titre, « section sur la visite de la MOSQUÉE du Messager d’Allah ». De plus, on observe la suppression de plusieurs lignes du début de la section et de sa fin ainsi que la suppression de l’histoire célèbre d’intercession d’al-`Utbi que l’imam an-Nawawi avait mentionné entièrement. Quand Al-Arna’ut fut interrogé à ce sujet, il répondit que les agents de Riyad étaient ceux qui avaient changé et altéré le texte. Un fac-similé de son propre rapport manuscrit à cet effet a été imprimé entièrement dans al-Minara de Shaykh Mahmud Mamduh (p.72-75). 

Commentaire :

Il est important de regarder de qui on prend sa religion car certaines personnes manquent de scrupule et n’hésitent pas à falsifier un ouvrage d’un grand Imam quand celui-ci ne va pas dans le sens de leur croyance, ce qui est malhonnête.

 

Notes :

[1] Dans Al-Adhkaar (الاذكار)
[2] Qour’an : 4:64

L’interdiction d’insulter
le temps

Hadiths et commentaires des Imams
An-Nawawi et Al-Qastalâni

 

temps

 

Introduction : 

Il est fréquent d’entendre les gens de plaindre du temps (« quel mauvais temps », etc.) lorsqu’ils le jugent mauvais. Certains vont même jusqu’à l’insulter (« quel temps de m…. », etc.). La pluie et le froid sont-ils synonyme de mal alors que par ailleurs la sécheresse et la chaleur éprouvent les hommes? Tout est donc une question de point de vue, car le vacancier estival qui s’apprête à se rendre sur la plage et l’agriculteur qui fait pousser ses tomates ne voient pas forcément les choses du même œil. Au-delà de cette réflexion, posons-nous la question suivante : qui décide du temps ici-bas, qu’il soit jugé bon ou mauvais? Par conséquent, de qui se plaint-on lorsque l’on exprime son mécontentement à propos du temps qu’il fait? 

Les Hadiths du Sahih de Muslim :

Dans le livre des paroles de bienséance et autres.

[n°1] Abu Hureyra radiallahanhou.gif rapporte avoir entendu le Messager d’Allâh (salallâhou ‘alayhi wassalaam) dire : « Allâh (à Lui la Puissance et la Majesté) dit :  « L’homme insulte le Temps. Or, Je suis le Temps, je dispose de la nuit et du jour. »


[n°2] D’après Abu Hureyra
radiallahanhou.gif, le Messager d’Allâh a dit : « Allâh (à Lui la Puissance et la Majesté) dit : « L’homme me porte atteinte en insultant le Temps. Car Je suis le Temps, puisque c’est Moi qui fais alterner la nuit et le jour. »


[n°3] D’après Abu Hureyra
radiallahanhou.gif, le Messager d’Allâh a dit : « Allâh (à Lui la Puissance et la Majesté) dit : « L’homme m’offense en disant : « Quel temps fâcheux ! » Que personne d’entre vous ne dise donc : « Quel temps fâcheux ! » Car Je suis le Temps, puisque J’en dispose de la nuit et du jour que Je peux arrêter à volonté. »


[n°4] Abu Hureyra
radiallahanhou.gif rapporte que le Messager d’Allâh a dit : « Que personne de vous ne dise : « Quel temps fâcheux ! » car le temps, c’est Allâh. »


[n°5] D’après Abu Hureyra
radiallahanhou.gif, le Messager d’Allâh a dit : « N’insultez pas le temps, car le Temps c’est Allâh. »

Commentaire de l’Imam an-Nawawi : 

« Allâh (à Lui la Puissance et la Majesté) dit : « L’homme m’offense … » signifie qu’il me traite d’une façon qui lui porte atteinte à lui-même. [car on ne peut pas en réalité faire du tort à Allâh.] Allâh (à Lui la Puissance et la Majesté) dit : « Je suis le Temps» ou « C’est Moi le Temps. » L’expression est ainsi formulée [en arabe : anâ al-dahru] dans le Hadith tel que soutenu par ash-Shafé’i, Abu ‘Ubayd et la quasi-totalité des Ulémas anciens et modernes. Pour leur part, Abu Bakr, Muhammad ibn Dawud al-Asbahani le âhirite, soutiennent que selon une autre graphie [selon des signes diacritiques différents, soit anâ al-dahra], il faut lire : « C’est Moi qui tout le temps … », c’est-à-dire qu’il s’agit d’un adverbe circonstanciel de temps et qu’il faut entendre alors : C’est Moi qui pendant toute la durée du temps, Je fais alterner le jour et la nuit. Cette lecture est attribuée par ibn ‘Abd al-Barr à certains ‘Ulémas. Al-Nahhâs affirme qu’on peut admettre cette dernière lecture, au sens que Allâh est éternel, et qu’Il n’a pas de fin. Or, la lecture considérant le temps comme attribut (au sens grammatical) est bien la lecture correcte, puisqu’elle concorde avec le Hadith disant : « Car le Temps, c’est Allâh. » 


L’expression « Je suis le Temps » ne doit pas être entendue au sens littéral, mais plutôt au sens figuré, disent les ‘Ulémas. L’occasion de ce Hadith fut l’habitude chez les Arabes d’insulter le temps quand ils étaient frappés par des malheurs, des catastrophes, des événements ou des circonstances fâcheuses, tels que la mort, la sénilité, la perte de la fortune, etc. Ils disaient alors : « Quel temps fâcheux » ou « Malheur au temps » ou autres expressions d’injure du temps. C’est pourquoi le Prophète
 a dit : « N’insultez pas le temps, car le Temps, c’est Allâh, » pour dire : n’insultez pas l’Auteur des incidents et des événements. Car en fait, en insultant leur auteur, c’est Allâh (Exalté soit-Il) que vous insultez car c’est Lui leur auteur et suscitateur. Quant au temps « al-dahr », il est dénué d’action et de pouvoir efficient, il n’est qu’une création parmi la création d’Allâh (Exalté soit-Il). Ainsi, « le temps c’est Allâh » signifie que c’est Allâh qui suscite et produit les événements qu’Il est le Créateur de tous les êtres. Enfin, Allâh est l’Omniscient. »

Les Hadiths du Sahih de Boukhari :

Dans le livre de l’exégèse (sourate l’agenouillée) et du livre du bon caractère.

Al-Humaïdi nous a rapporté d’après Soufyane, d’après Az-Zuhrî, d’après Sa’îd Ibn al-Muçayyib, d’après  Abû Hurayra (RA) qui a dit : « Le Messager d’Allâh  a dit : « Le fils d’Adam Me contrarie ; il injurie le temps, alors que c’est Moi le temps, le commandement (de toute chose) se trouve dans Ma Main, et Je fais alterner la nuit et le jour ». [1]

Commentaire de l’Imam Al-Qastalani :

« Sa parole : « Le fils d’Adam me contrarie », c’est-à-dire qu’il Me dit des choses qui contrarient celui qui les entend et, par conséquent, ces paroles font du tort à celui qui les entend. Or, Allâh est exempt de l’exposition à tout tort venant de quiconque. Le sens de Sa parole donc, est que celui qui dit de telles paroles, s’expose aux torts venant d’Allâh Ta’ala. Et Sa parole : « Il injurie le temps », c’est-à-dire que lorsqu’un malheur l’atteint, il s’exclame : « Malheur à toi ô temps ! ». « Or c’est Moi le temps », c’est-à-dire que c’est Moi te Créateur du temps et le Créateur des événements qui s’y produisent. C’est pour cela qu’il a dit : « L’ordre des choses est dans Ma main », c’est-à-dire que l’ordre des choses qu’ils attribuent au temps et pour lequel ils l’injurient, c’est-à-dire c’est Moi qui l’ai créé par Mon pouvoir, dors que le temps n’a aucune influence sur le cours des choses. « Je fais alterner la nuit et le jour », c’est-à-dire C’est Moi qui dispose des événements qui se produisent la nuit et le jour.

Ahmed a rapporté d’après une bonne chaîne de transmission remontant à Abu Hurayra  que le Prophète a dit : « N’injuriez, pas le temps, car Allâh dit : « Je suis le temps, les nuits et les jours m’appartiennent; Je les renouvelle et Je les use, et Je ramène des rois après des rois ».

C’est-à-dire que si le fils d’Adam injurie le temps, comme si c’était lui l’agent de ces événements, l’injure s’adresse, en vérité, à Allâh, car c’est Lui le véritable Agent de ces événements, alors que le temps n’est que la conjoncture de l’avènement de ces choses-là.

Ce hadith est venu donc pour corriger la foi et montrer les bonnes manières de la discussion. En effet, les gens prétendaient que c’est la succession des jours et des nuits qui influe sur la mort des gens et ils attribuaient chaque événement au temps. Leurs poèmes étaient pleins d’expressions qui flétrissent le temps et se plaignent de son influence. Ils disaient : « Malheur au temps ! » et « Ô désespoir du temps ! »

Or, Allâh, seul, est le véritable Agent de tous les événements, alors que le temps n’est qu’une conjoncture pour ces événements. C’est pour cela qu’est venue l’interdiction d’injurier le temps, et Allâh est plus savant. »

Notes :

[1] Hadith Qoudsi

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L’Imam an-Nawawi était Ash’arite

 

– Une réfutation des fausses allégations –

 

Par Abu Layth ash-Shâfi’î [1]

 

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Au nom d’Allâh, le Très-Miséricordieux, le Tout Miséricordieux,
Une des allégations du mouvement Salafi [Wahhabi] est de déclarer que l’Imâm an-Nawawi (radhia Allâhou ‘anhou) n’était pas Ash’arite dans la croyance [‘Aqîda]. C’est un postulat supplémentaire dans leur tentative de réécrire l’histoire afin de la faire pencher en leur faveur. Avant de prouver que l’Imâm an Nawawi était bel et bien Asha’rite, nous devons analyser pourquoi les pseudo-salafis émettent de telles allégations. L’Imam an-Nawawi est un Mujtahid dans l’école Shafi’ite jouissant du plus haut rang, juste après l’Imam ash-Shafi’i ! L’Imam an-Nawawi est respecté par tous les savants Sunnites et même non-Sunnites! Ses ouvrages ont été lus, mémorisés et préservés par chaque génération venant après lui. Il est sans doute l’un des savants les plus connus et les plus présents à l’esprit de la communauté Musulmane. Son commentaire du « Sahih de Muslim » est considéré par beaucoup comme étant le meilleur commentaire de l’histoire de l’Islam. Son livre « al Majmu’ » est considéré comme le seul livre pouvant rivaliser avec al-Moughni d’Ibn Qudama. Si les pseudo-salafis prétendent qu’il est anthropomorphiste et en accord avec leur croyance littéraliste, c’est parce qu’ils ont en face d’eux un savant hautement respecté au sujet duquel il n’existe aucune divergence sur son rang élevé en Islam. C’est pour cette raison que le groupe déviant pseudo-salafi fait tout son possible, n’hésitant pas à utiliser le mensonge, pour prétendre que l’Imam an-Nawawi est un des « leurs ».

Passons en revue les allégations des pseudo-salafis (prétenduments suiveurs des Salafs) :
1) L’Imam an-Nawawi n’est pas cité [comme référence] dans le domaine de la ‘Aqida car il n’est pas en accord avec la méthode des pieux prédécesseurs [Salaf as-Salih] en matière de croyance. Ou en d’autres termes, il n’est pas en accord avec ce que l’intervenant estime être le credo d’Ahl us-Sunnah ! L’Imam An-Nawawi réfute lui-même cette allégation comme vous le verrez par la suite.
2) An-Nawawi aurait « réfuté » le kalam (ou ‘ilm al kalâm). Ils avancent pour cela le fait qu’un Ach’arite ne peut être qualifié ainsi qu’à partir du moment où il adopte le kalâm. Ce n’est pas tout à fait exact, vu qu’il est connu qu’il existe deux méthodes dans l’école des Ach’arites pour aborder le sujet des Attributs d’Allâh.

La position de l’Imâm an-Nawawi selon les gens de la Sunnah (Ahl us-Sunnah)
Il y a 3 façons de déterminer la croyance de l’Imâm an-Nawawi.
1) Analyser ce qu’on dit de lui ses contemporains, tels que ses étudiants, ses compagnons, les autres enseignants, etc…
2) Analyser ce qu’ont dit les savants qui sont venus après lui, concernant sa croyance et son statut chez les Sunnites.
3) Examiner ses ouvrages et déterminer ensuite sa position vis-à-vis du kalâm.
C’est ce que nous allons faire dans cet article.

Qu’ont dit ses étudiants, ses camarades et ses successeurs sur l’acceptation de sa Croyance ?
Le Sheykh ‘Alā’ud-Dīn ibn Al-‘Attār (d. 724 a.h), élève de l’Imām an-Nawawī et un de ses nombreux biographes, témoin de ses prodiges [karamāt] et qui a pris part à beaucoup de ses assises de science, a dit à son sujet :
« … Il était un Savant (‘Ālim), un Adorateur émérite (Rabbānī), sur qui les savants s’accordent concernant son savoir et son rang d’Imām… »
Il a dit aussi :
« Mon Sheykh m’a raconté qu’il donnait 12 cours par jour, afin de lire et d’expliquer à ses élèves les textes. Deux cours pour parler du « Wasit », un cours pour son « Muhadhhab », un cours pour les deux Sahih [i.e. Bukhari and Muslim], un cours spécialement pour le Sahih Muslim, un cours pour le « Luma’ » de ibn Al-Junni, un cours pour revoir Islah al-Mantiq [logique] de Ibn As-Sikkit رحمه الله, un cours sur la langue, un cours sur le Tasrif, un cours de Ussoūl al-Fiqh [fondements de la jurisprudence], un cours sur les « noms des hommes » dans le hadith [أسماء الرجال], et un cours sur les Ussoūul [fondements] de la Religion » [2]
Il a aussi rapporté à ses élèves les différents livres de hadith, comme le rapporte Ibn ‘Attar.
Il y a deux choses à retenir concernant ces paroles de Ibn ‘Attar :
1/ Il y avait un consensus à son époque concernant son rang d’Imâm et au sujet de sa science (alors que les wahhabi veulent nous faire croire qu’il n’est pas une référence en matière de croyance). Ibn ‘Attar exprime ici très clairement qu’il y avait ittifaq [agrément] des savants à propos de sa science, et qu’il était digne de confiance et qu’il comptait parmi ceux chez qui les gens prenaient la science. On reviendra sur ce point plus bas.
2/ Il apprenait et enseignait le kalam (voir l’introduction du  itab At-Tahqiq publié par la Dar Al-Jil page 18) et la logique [al mantiq], un fondement du Kalâm Sunnite. Dans le sunnisme, personne ne peut enseigner cette science sans être bien instruit à son sujet et sans la connaitre en profondeur. Ceci réfute les affirmations de ceux qui disent qu’il n’était pas un savant dans le kalam!

Le titre de Sheykh ul-Islam qui lui a été attribué à l’unanimité prouve que l’on peut prendre de lui dans la ‘Aqida et qu’il a enseigné des ouvrages Asha’rites
Les étudiants, compagnons et successeurs de l’Imâm an-Nawawi lui ont attribué le titre de “Sheykh ul-Islam”. Le titre de Sheykh ul-Islam démontre qu’il a maîtrisé toutes les sciences de l’Islam, et si tel est le cas, alors l’argument des pseudos-salafis selon lequel il n’est pas une référence en ‘Aqîda est rejeté, car ce statut donné par les savants prouve qu’il est une référence dans toutes les sciences. On peut souligner que nous parlons ici de l’agrément des savants Musulmans sur ce titre. Comme l’a remarqué l’Imam as-Sakhawi رحمه الله, il est vrai que certains individus ont exagéré dans l’éloge de quelques Savants en leur attribuant ce titre, sans qu’ils ne le méritent.
L’Imām as-Sakhāwī déclare que “Sheykh ul-Islām” désigne celui qui suit le Livre [Kitāab] et la Sunnah, qui a maîtrisé les Ussoūul [fondements] de la religion, qui s’est plongé en profondeur dans les différents avis qui existent entre les savants de façon à être apte à extraire les arguments légaux à partir des textes, et qui a compris les textes avec brio. [3]
Concernant l’Imam An-Nawawi, l’Imam ash-Sharif Muhammad ibn Al-Hasan Al-Wasiti al-Husayni رحمه الله (d. 776 A.H) a déclaré [4] :
« Le Sheykh, l’Imam, le ‘Alim [savant], le Rabbani, le Hafidh [maître des sciences du Hadith], le Faqih [juriste], le Sheykh ul-Islam de son époque, et d’après son époque. Il a fait partie des savants qui détenaient une connaissance immense et qui ont appliqué [leur savoir]. Il était du nombre des ascètes véridiques, des amis d’Allâh et de ceux qui le connaissent [‘arifin] … »
L’Imam Muhammad Al-Wasiti mentionne aussi ce qu’a dit Ibn Al-‘Attar de tous les cours qu’il avait dans une journée. Il précise qu’en matière de Ussoūl al-Fiqh il aurait passé en revue al-Luma’ de Abi Ishaq et le Muntakhi de l’Imam Fakhrud-Din ar-Razi رحمه الله, et pour les Ussoūl ad-Din, le Irshad de l’Imam al-Haramayn al-Juwayni رحمه الله! Le titre arabe complet du Irshad est : al-Irshad ila qawati’ Al-Adillat fi Usual al-’Itiqad. Le Irshad est un texte de Théologie Sunnite (Kalam) d’un niveau assez avancé écrit par l’un des Maîtres Asha’rites, l’Imam Al-Haramayn Abdul Malik Al-Juwayni, un livre maitrisé, enseigné et propagé par l’Imâm an Nawawi dans ses assises de Science.
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Trois points sont à retenir des textes ci-dessus, concernant notre discussion :
1/ L’Imam an-Nawawi a appris et a enseigné des textes Asha’rites, plus précisément de l’Imam al-Haramayn, et a reçu des ijazaat (permissions d’enseigner). C’est une preuve claire qu’il soutenait l’école Asha’rite, vu qu’il aurait aisément pu apprendre et enseigner d’autres ouvrages.
2/ Il a maîtrisé le Kalam, car enseigner le Irshad nécessite d’atteindre le niveau de Mutakallim (maître du kalâm, théologien) pour l’enseigner correctement! C’est la raison pour laquelle il a reçu de la masse des Musulmans de son époque l’agrément en ‘Aqidah et qu’ils n’ont pas contesté le fait qu’il enseigne ce type de travaux et est attesté qu’il (rahmatullâh ‘alayh) a clairement promulgué les positions de l’école Asha’rite.
3/ Il était un Maître de toutes les sciences de la religion, y compris des Ussoūl ad-Din (Les principes fondamentaux de la religion), science communément nommée ‘Aqida. Ce point réduit à néant l’argument des pseudos-salafis disant qu’il n’est pas une référence dans cette science ! Il a été appelé « Sheykh ul-Islam » par ces contemporains, ses étudiants et ceux qui lui ont succédé.
Parmi ceux qui lui ont attribué le titre de « Sheykh ul-Islam », nous pouvons citer entre autres l’Imam as-Sakhawi (Hayat Al-Imam an-Nawawi), l’Imam as-Suyuti [qui lui-même a reçu ce titre par d’autres savants] (voir Minhaj as-Sawi), l’Imam as-Subki dans ses Tabaqat, l’Imam Ibn Qadi Shuhbah et bien d’autres encore.

Ses positions dans la ‘Aqîda correspondent parfaitement à l’école d’Abul-Hasan Al-Asha’ri
L’Imam as-Subki stipule qu’il existe deux méthodes dans l’école d’Abul Hasan Al-Asha’ri concernant les Sifat d’Allâh (attributs), qu’il a également attribué à l’Imam al-Juwayni dans son ouvrage Risalat an-Nithamiyyah :
1/ Al-Imrar (passer sur les textes comme ils sont parvenus, sans en aborder le sens) et laisser la compréhension/le sens de ces textes à Allâh, tout en reniant tout ce qui ne sied pas à Allâh comme la ressemblance avec les créatures, l’anthropomorphisme, etc… Cette méthode est communément appelée at-Tafwid.
2/  At-Ta’wil qui consiste à interpréter les textes qui sont problématiques (ambigus) dans le sens où leur lecture littérale entraine l’anthropomorphisme, tout en restant en accord avec ce qui est connu dans la langue Arabe. [5]
L’Imam An-Nawawi a suivit ces deux chemins disant qu’ils étaient tous deux la voie des Salaf [pieux prédécesseurs], concernant les textes. Il n’a jamais dit qu’il fallait prendre ces textes au sens littéral strict, comme le disent les pseudo-salafis, et il a même renié cela, comme nous allons le voir plus bas. Vous verrez aussi que l’Imam an-Nawawi a utilisé le kalam (credo et preuves rationnelles) pour réfuter les anthropomorphistes.
Voici le commentaire qu’il fait concernant la « descente » d’Allâh (an-nouzoûl) [6] :
هذا الحديث من أحاديث الصفات، وفيه مذهبان مشهوران للعلماء: أحدهما وهو مذهب السلف وبعض المتكلمين أنه يؤمن بأنها حق على ما يليق بالله تعالى وأن ظاهرها المتعارف في حقنا غير مراد، ولا يتكلم في تأويلها مع اعتقاد تنزيه الله تعالى عن صفات المخلوق وعن الانتقال والحركات وسائر سمات الخلق، والثاني مذهب أكثر المتكلمين وجماعات من السلف وهو محكي هنا عن مالك والأوزاعي على أنها تتأول على ما يليق بها بحسب مواطنها، فعلى هذا تأولوا هذا الحديث تأويلين أحدهما: تأويل مالك بن أنس وغيره، معناه تنزل رحمته وأمره وملائكته، كما يقال فعل السلطان كذا إذا فعله أتباعه بأمره، والثاني: أنه على الاستعارة ومعناه الإقبال على الداعين بالإجابة واللطف.
« Ce hadith fait partie de ceux qui traitent des attributs d’Allâh. Il y a au sujet de ces hadith, deux voies principales (madhhab) au sujet de la croyance, que nous avons déjà clarifié dans le livre au sujet de la Foi [c.a.d. le chapitre de la Foi dans le recueil de hadith de Muslim], et le résumé en est :
1/ L’un de ces madhhabs est celui de la plupart des Salafs, et de quelques-uns des Mutakallimin [c’est-à-dire des théologiens, qui sont venus après le salaf], qui consiste à croire en ces textes comme étant véridiques, en fonction de ce qui convient à Allâh, et que leur sens apparent (dhahiriha) que nous connaissons, n’est pas le sens visé, et évitant de parler de son interprétation, avec la conviction que Allâh est exempt des attributs des créations, et entièrement exempt du mouvement, du déplacement, et du reste des autres états de la création.
2/ La seconde voie est le madhhab de la plupart des Mutakallimin et d’une partie du Salaf, et qui est rapportée de Mālik, et d’al-Awza’i. Elle consiste à interpréter les textes en fonction de ce qui est digne de Allâh. Ils l’ont fait et ils ont interprété ce hadith avec deux explications : l’une d’entre elles est un ta’wil (interprétation) par Mālik ibn Anas et d’autres, qui a dit : « il s’agit de Sa Miséricorde (Rahmah), Son Ordre (amr) et Ses anges qui descendent, comme on peut dire: “le Sultan a fait ceci” alors que cela a été fait effectivement par des personnes sous son commandement [et non par lui personnellement] ». Le deuxième type d’explication est que ceci est au sens figuré, c’est-à-dire que le sens serait que ceux qui L’invoquent seront acceptés et qu’il seront exaucés et recevront des “bonnes choses” (al-lotf) de la part d’Allâh. » [7]
Remarquez que l’Imam an-Nawawi rejette complètement le sens littéral, qui est la méthode empruntée par les pseudo-salafis, concernant la « descente » d’Allâh, et dit que la voie des Salafs et des Mutakallimin se limite au tafwid et au ta’wil. Notez qu’ici il adopte uniquement les deux méthodes de l’école Ash’arite (ndt : celle des Salafs et de leurs successeurs), rejetant tout autre façon d’aborder la chose, comme l’indique sa parole “deux opinions”… En d’autres termes, rien d’autre !
L’Imam an-Nawawi a cité également l’Imam Malik ailleurs dans son commentaire du Sahih de Muslim concernant la question de la « descente » d’Allâh,
فقد سئل الإمام مالك رحمه الله عن نزول الرب عزّ وجلّ، فقال “ينزل أمره تعالى كل سَحَر، فأما هو عزّوجلّ فإنه دائم لا يزول ولا ينتقل سبحانه لا إله إلى هو
L’Imam Malik fut questionné concernant la « descente » d’Allâh et il dit : « Allâh, Majestueux, Son ordre (commandement) descend chaque nuit, et comme pour Allâh ‘azza wa jall, il est éternel, il ne bouge pas, ni ne se déplace, qu’Il soit glorifié, et il n’y a point de divinité en dehors de Lui ! » [6/37]
Quant il a été questionné sur  le hadith de la femme esclave (ou hadith de la servante), laquelle à la question « Où est Allah ? » aurait répondu par « dans le ciel », l’Imam Malik a déclaré :
هذا الحديث من أحاديث الصِّفات، وفيها مذهبان تقدَّم ذكرهما مرَّات في كتاب الإيمان: أحدهما : الإيمان به من غير خوض في معناه، مع اعتقاد أنَّ الله ليس كمثله شيء،وتنزيهه عن سمات المخلوقات.
والثَّاني:تأويله بما يليق به. فمن قال بهذا – أي التأويل – قال: كان المراد امتحانها هل هي موحِّدة تقرُّ بأنَّ الخالق المدبِّر الفعَّال هو الله وحده، وهو الَّذي إذا دعاه الدَّاعي استقبل السَّماء، كما إذاصلَّى المصلِّي استقبل الكعبة،وليس ذلك لأنَّه منحصر في السَّماء، كما أنَّه ليس منحصراً في جهة الكعبة، بل ذلك لأنَّ السَّماء قبلة الدَّاعين، كما أنَّ الكعبة قبلة المصلِّين.
أو هي من عبدة الأوثان العابدين للأوثان الَّتي بين أيديهم، فلمَّا قالت: في السَّماء علم أنَّها موحِّدة وليست عابدة للأوثان.
« Ce hadith fait partie des hadiths sur les attributs d’Allâh. Il a suscité deux opinions (madhhab) que j’ai toutes deux mentionnées dans le chapitre de la Foi. La première est d’y croire sans en chercher le sens, tout en gardant à l’esprit que rien n’est semblable à Allâh et qu’Il est exempt des attributs propres aux créatures. Et la seconde opinion consiste à interpréter d’une façon qu’il Lui sied. » [… puis il cite les interprétations …] » [8]
Encore une fois ici, l’Imam an-Nawawi ne fait aucune mention de l’école des littéralistes qui s’engouffrent dans le sens littéral des textes et qui affirment ceci pour Allâh! L’Imam cite seulement les deux méthodes qui sont conformes à l’école Ash’arite!
Il dit également dans son commentaire (Sharh) du Sahih de Muslim :
إن الله تعالى ليس كمثله شيء وإنه منزّه عن التجسيم والانتقال والتحيز في الجهة وعن سائر صفات المخلوق
« Certes rien n’est semblable à Allâh ta’ala, il est exempt du tajsim (corporalité), du déplacement, et de la localisation, et du reste des attributs propres aux créatures. » [3/19]
C’est exactement les termes de l’école Ash’arite dans leurs textes quand il est question d’Allâh.
Et c’est en contradiction totale avec la croyance d’Ibn Taymiyya رحمه الله qui déclarait ne pas nier le “jism“ [le corps/la corporalité] pour Allâh. Il a dit :
« Il est bien connu que le Livre (Qour’an), la Sunnah, et le Consensus ne mentionne nulle part que tous les corps [ajsaam] sont créés, et il est dit nulle part qu’Allâh Lui-même n’est pas un corps ! Ni aucun des Imams parmi les Musulmans n’a jamais dit une telle chose. Par conséquent, si je choisis également de ne pas le dire, ça ne m’expulse pas de la fitra ni de la Shari’ah! ». [9]
De telles absurdités ne font que démontrer l’ignorance d’Ibnou Taymiyya en matière de ‘Aqida. Il est dit dans « Le Livre » qu’Allâh n’est pas un corps quand Il dit « Rien ne lui est semblable, et Il est As-Sami’ al-Basir! ». C’est un verset qui rejette toute notion de similitude entre Allâh et la création! Pour la raison que le jism [corporalité/corps] est un attribut des créatures, et constitue un tamthil [ressemblance]. Allâh ne s’est jamais attribué un corps [jism], alors qu’Ibn Taymiyyah est plus qu’heureux de lui en attribuer un, qu’Il soit Exalté de ce que ces gens déviants lui ont attribué !
Allâh a dit dans le Qour’an :
فَمَنْ أَظْلَمُ مِمَّنِ افْتَرَىٰ عَلَى اللَّهِ كَذِبًا أَوْ كَذَّبَ بِآيَاتِهِ
« Qui est plus injuste que celui qui forge des mensonges sur le compte de Allâh, ou qui traite Ses signes d’imposture? » [10]
Le Qour’an affirme donc qu’Il n’est pas un corps. Une question reste à poser aux partisans du Tajsîm (car c’est clairement du tajsîm) : Où Allâh s’est-Il donc attribué un « corps » ? Quelle preuve avez-vous ? Ou bien est-ce dû au fait que vous preniez les versets parlant de « main », « tibia », « hauteur », « pied », « œil » au sens littéral, imaginant ainsi Allâh à la manière des chrétiens païens, comme un corps [jism], mais différents des autres corps. En d’autres termes, avec une main plus grande que celle des humains. Ces gens ont inventé un mensonge sur Allâh en Lui attribuant de qu’Il a rejeté pour Lui-même! [11]
L’Imam an-Nawawi est à l’opposé de la croyance d’Ibn Taymiyyah. En fait, l’Imam an-Nawawi ne reconnait même pas l’école [méthodologie] d’Ibn Taymiyyah comme faisant partie d’Ahl us-Sunnah, comme vous pouvez le voir dans son commentaire du Sahih de Muslim, où il rejette le sens littéral et ce qu’il laisse entendre.
L’Imam an-Nawawi dit aussi dans son Sharh (commentaire) du Sahih de Muslim :
من العلماء من يمسك عن تأويلها ويقول نؤمن بأنها حق وأن ظاهرها غير مراد ولها معنى يليق بها وهذا مذهب جمهور السلف
وهو أحوط وأسلم والثاني أنها تتأول على حسب ما يليق بتنزيه الله تعالى وإنه ليس كمثله شيء
« Et parmi les savants il y a ceux qui s’abstiennent de faire le ta’wil [interprétation] et qui disent  : « nous croyons que c’est la vérité et que le sens littéral n’est pas celui visé, et que la signification [le sens] est celui qui sied à Sa Majesté et c’est là la voie de ma majorité des Salafs, et cette voie est la plus sûre et la plus saine ». La seconde méthode est celle qui consiste à interpréter les textes d’une manière qui convient à Sa Majesté, en rejetant toute imperfection au sujet d’Allâh ta’ala, et en se rappelant que « Rien n’est tel que lui »! » [16/166]
L’Imam an-Nawawi cite également l’Imam al-Mazari رحمه الله, le Malikite Asha’rite, en réfutation de la croyance d’Ibn Qutaybah selon laquelle Allâh procède une « image pas comme les autres images », en se basant sur le hadith qui dit « Allâh a créé Adam à Son image… ».
Il déclare :
ال المازري وقد غلط بن قتيبة في هذا الحديث فأجراه على ظاهره وقال لله تعالى صورة لا كالصور وهذا الذي قاله ظاهر الفساد لأن الصورة تفيد التركيب وكل مركب محدث والله تعالى ليس بمحدث فليس هو مركبا فليس مصورا قال وهذا كقول المجسمة جسم لا كالأجسام لما رأوا أهل السنة يقولون الباري سبحانه وتعالى شئ لا كالأشياء طردوا الاستعمال فقالوا جسم لا كالأجسام والفرق أن لفظ شئ لا يفيد الحدوث ولا يتضمن ما يقتضيه وأما جسم وصورة فيتضمنان التأليف والتركيب وذلك دليل الحدوث قال العجب من بن قتيبة في قوله صورة لا كالصور مع أن ظاهر الحديث على رأيه يقتضي خلق آدم على صورته فالصورتان على رأيه سواء فإذا قال لا كالصور تناقض قوله ويقال له أيضاً إن أردت بقولك صورة لا كالصور أنه ليس بمؤلف ولا مركب فليس بصورة حقيقة وليست اللفظة على ظاهرها وحينئذ يكون موافقا على افتقاره إلى التأويل واختلف العلماء في تأويله فقالت طائفة الضمير في صورته عائد على الأخ المضروب وهذا ظاهر رواية مسلم وقالت طائفة يعود إلى آدم وفيه ضعف وقالت طائفة يعود إلى الله تعالى ويكون المراد إضافة تشريف واختصاص كقوله تعالى ناقة الله وكما يقال في الكعبة بيت الله ونظائره والله اعلم
Il rejette l’approche littéraliste de ce hadith, comme celle d’Ibn Qutaybah رحمه الله. Remarquez qu’il utilise le kalâm Sunnite des Asha’rites qui dit qu’une « image » implique automatiquement le tarkib [être composé d’éléments ou de parties] et tout ce qui a un tarkib est muhdath [crée], et Allâh ta’ala n’est pas créé. C’est ici un argument de Kalâm rationnel et c’est une autre preuve contre les anthropomorphistes, et il est utilisé ici par l’Imam an-Nawawi pour réfuter cet insolent credo!
Un autre texte très clair de l’Imam an-Nawawi professe le credo Asha’rite vis-à-vis des Attributs d’Allâh dans son œuvre monumentale « al-Majmu‘ ».
Il y déclare :
اختلفوا في آيات الصفات وأخبارها هل يخاض فيها بالتأويل أم لا؟ فقال قائلون تتأول على ما يليق بها، وهذا أشهر المذهبين للمتكلمين، وقال آخرون: لا تتأول بل يمسك عن الكلام في معناها ويوكل علمها إلى الله تعالى ويعتقد مع ذلك تنزيه الله تعالى وانتفاء صفات الحوادث عنه، فيقال مثلاً: نؤمن بأن الرحمن على العرش استوى، ولا نعلم حقيقة معنى ذلك والمراد به، مع أنا نعتقد أن الله تعالى ليس كمثله شيء، وأنه منزه عن الحلول وسمات الحدوث، وهذه طريقة السلف أو جماهيرهم وهي أسلم
« Il y a une divergence concernant les versets traitant des attributs d’Allâh et leur narration. Doit-on les interpréter ou non ? Une partie des savants disent qu’ils doivent être interprétés en accord avec ce qui sied à Allâh, et c’est l’opinion la plus répandue parmi les deux écoles des Mutakallimīn. L’autre groupe soutient qu’on ne doit pas interpréter,  et qu’on doit plutôt s’abstenir de parler des significations et de confier le sens à Allâh tout en croyant en l’absence d’attributs propres aux créatures à Son sujet. Ils disent par exemple « Nous croyons que ar-Rahman ‘alal ‘arsh istâwa – [littéralement traduit par : « le Miséricordieux s’est Etablit sur le Trône »], et nous ne connaissons pas la réalité du sens visé par ces paroles, et nous y croyons tout en croyant également que rien n’est tel que Allâh, et qu’Il n’est pas concerné par le Hulūl et les caractéristiques des choses créées [al-hudūth], et c’est la voie des Salafs, en majorité, et c’est la voie la plus sûre. »
Al-Hulul est le fait de « résider dans » ou l’incarnation du Divin dans une chose créée, qu’il s’agisse d’un endroit ou d’une qualité. On retrouve ici encore citées les deux écoles [méthodes] des Ash’arites, qui sont le « tafwid » et le « ta’wil », ainsi que le rejet (à nouveau) du sens littéral. Regardez comme Sheykh ul-Islam l’Imam an-Nawawi emprunte l’école des pieux Salafs (le tafwid), et non la voie des littéralistes!
Une autre preuve indiquant l’Ash’arisme de l’Imam an-Nawawi est l’ éloge qu’il fait de l’école d’Abul Hasan al-Asha’ri dans « Tahdhib al-Asma’i wal-Lughat », dans son introduction concernant Ustadh Abū Isḥāq Al-Isfrā’īnī رحمه الله :
وكان الأستاذ أحد الثلاثة الذين اجتمعوا في عصر واحد على نصر مذهب الحديث والسنة في المسائل الكلامية , القائمين بنصر مذهب الشيخ أبي الحسن الأشعري , وهم الأستاذ أبو إسحاق الإسفراييني والقاضي أبو بكر الباقلاني والإمام أبو بكر بن فورك
« Ce professeur [Ustadh Abū Isḥāq Al-Isfrā’īnī] était l’une des trois personnes qui ont se sont réunie à l’époque pour secourir le madhdhab du Hadīth et la Sunnah dans les questions de Kalām, et ils ont été constants dans leur support de l’école du Sheykh Abil Hasan Al-Asha’rī  et ils [les trois] étaient al Ustādh Abū Isḥāq Al-Isfrā’īnī, le Qāḍī Abū Bakr al-Bāqilānī, et l’Imām Abū Bakr ibn Fūrak. »
L’Imam an-Nawawi décrit ici l’école Ash’arite comme « le madhhab du hadith et de la Sunnah dans les questions de Kalam », il s’agit là d’un éloge évident en faveur de l’école Ash’arite.

Conclusion : Les Déclarations l’Imam Adh-Dhahabi et de l’Imam as-Sakhawi
L’Imām adh-Dhahabī رحمه الله a dit dans son « Tārīkh al-Islām » concernant l’Imām an-Nawawī :
إن مذهبه في الصفات السمعية السكوت ، وإمرارها كما جاءت ،وربما تأول قليلاً في شرح مسلم.
« En vérité, son école [sa méthodologie] pour aborder les attributs était as-sukūt [de rester silencieux]. Ils les citaient comme ils sont venus et il les a interprété un petit nombre de fois dans son commentaire du Saḥīḥ de Muslim! »
L’Imam As-Sakhawi a cité ces mêmes paroles et a ensuite ajouté [dans sa biographie de l’Imam An-Nawawi] :
كذا قال، و التأويل كثير في كلامه
« C’est ce qu’il disait! Et on trouve beaucoup de ta’wīl (interprétations) dans ses paroles ! »
Il a également dit page 36,
وصرح اليافعي والتاج السُّبكي  رحمهما الله  أنه أشعري
« Il était Ash’arite comme l’ont rapporté l’Imam al-Yafi’i et At-Taj As-Subki [qu’Allâh leur fasse miséricorde] »
Et les mots exacts d’as-Subki dans ses « Tabaqat ash-Shafi’yya » sont :
فإن النووي أشعري العقيدة
« … et en vérité, An-Nawawi était Ash’arite dans la ‘Aqîda! »

Une réponse à une affirmation des pseudos-Salafis
Nous sommes tombés sur un article qui présupposait que l’Imam an-Nawawi ne pouvait être Asha’rite car il a critiqué certains des Mutakallimin (ceux qui utilisent le kalam) qui ont dit qu’il est nécessaire d’utiliser le kalâm pour atteindre la connaissance d’Allâh. L’Imam an-Nawawi a violemment critiqué cette position, aucun doute là-dessus et il a précisé que ce n’est pas la position de la majorité. Cependant, sa condamnation de ces Mutakallimin soutenant cet avis prouve également que l’Imam an-Nawawi était un Asha’rite et un Mutakallim.
nawawiirshad2
 » … et cette opinion (qawl) est tenue par plusieurs Mu’tazilites, et certains de nos compagnons Mutakallimin, et il s’agit d’une erreur évidente … »
Il qualifie ici les « Mutakallimin » comme étant « ses compagnons ». L’Imam an-Nawawi dans son Majmu’ utilise le terme “As-habnaa” pour qualifier les gens de son école (Shafé’ite) et il utilise la même formule ici pour son école Ash’arite! C’est clairement une déclaration d’appartenance à la même école de kalâm!
Et il a utilisé ce terme à plusieurs reprises dans son Sharh du Sahih de Muslim. Il dit à un autre endroit :
ومنها إثبات كرامات الأولياء وهو مذهب أهل السنة خلافاً للمعتزلة ، وفيه أنّ كرامات الأولياء قد تقع باختيارهم وطلبهم ، وهذا هو الصحيح عند أصحابنا المتكلمين
« … et ceci [dans le texte] est l’affirmation des prodiges [karamât] des amis d’Allâh [awliya’] et c’est le madhhab d’Ahl us-Sunnah, en opposition avec le credo Mu’tazilite […] et c’est l’opinion correcte [sahih] selon nos compagnons Mutakallimin! »
Il dit également dans son Sharh al Muhadhhab :
قال أصحابنا المتكلمون
« Nos compagnons Mutakallimin ont dit » (1/174)
Ceci concorde complètement avec tout ce que nous avons démontré et avancé tout au long de cet article ; c’est-à-dire que l’Imam enseignait le Kalam, l’utilisait et approuvait la méthode des Asha’rites. Il suffit pour vérifier cela de regarder dans son Sharh (commentaire) du Sahih Muslim et dans son « al Majmu’ » la manière dont il traite des Attributs d’Allâh. Il est, sans aucun doute, comme l’ont dit les Imams al-Yafi’i et Taj As-Subki, un Imam Asha’rite!
Tout ceci prouve clairement que les salafis ont menti sur l’Imam an-Nawawi – tout comme certains d’entre eux ont coupé des pans entiers dans ses ouvrages comme dans les Adhkaar! Cela est pour eux une nécessité compte tenu du fait que les Imâms de l’Islam n’ont pas la même croyance qu’eux, ils doivent donc déformer (ou supprimer) les paroles et opinions de ces Imams pour justifier leurs tendances anthropomorphistes! Mais Allâh a dit : « La malédiction d’Allâh est sur les menteurs » !

L’Imam An-Nawawi a mis en garde les profanes sur l’apprentissage du Kalâm Sunnite
L’Imam an-Nawawi, tout comme l’Imam al-Ghazzali, a mis en garde les gens de la masse (non avertis) sur le fait de plonger dans le kalâm, sans qu’il n’y ait une nécessité (pour dissiper un doute à ce sujet par ex.).
Voici les paroles de l’Imâm an Nawawi, traduites par le Sheykh Asha’ri et Sufi Nuh Keller dans son ouvrage « Reliance of the Traveller ». (Les « A » entre crochets [] sont les commentaires du Sheykh Abdul-Wakil Durubi).
« Comme pour les obligations de base de l’Islam, et ce qui concerne les principes de la foi, toute personne doit croire avec conviction ce qu’a rapporté le Messager d’Allâh sans émettre aucun doute à ce sujet. Quiconque procède ainsi n’est pas tenu d’apprendre les preuves de la scolastique. Le Prophète n’a exigé pas exigé davantage que ce que nous avons mentionné, ni d’ailleurs les 4 premiers Califs, ni les autres compagnons du Prophète, ni les premières générations de Musulmans venus juste après eux. Il convient plutôt au commun des gens et à la grande majorité de ceux qui apprennent la Science Sacrée d’éviter de discuter des subtilités de la théologie scolastique, de peur qu’une corruption difficile à éliminer prenne place dans leurs convictions religieuses de base. Il est plutôt préférable pour eux de se limiter de ce qu’on a mentionné plus haut avec certitude. Notre Imam Shafi’i a même été plus loin en disant que s’engager dans la théologie scolastique est interdit. [A : Il est ici question de la théologie scolastique hérétique qui proliférait à son époque et plaçait les théories rationnelles au dessus du Qour’an et de la Sunnah, et non la science de la théologie (`ilm al-tawhid) avec laquelle les savants Ash’arites et Maturidites ont clarifié et détaillé les principes de la foi de l’Islam Sunnite qui constitue une part importante des sciences Islamiques]. Il a insisté sur son interdiction, sur la punition sévère qui attend ceux qui s’y engagent, sur la disgrâce de s’y adonner et sur l’énorme péché que cela représente. Il a dit :
« Il est meilleur pour un serviteur de rencontrer Allâh avec n’importe quel péché hors idolâtrie (shirk) que de Le rencontrer coupable de théologie scolastique »
Il existe d’autres paroles, nombreuses et bien connues, dans lesquelles il exprime la même opinion. Mais si quelqu’un à des doutes [qu’Allâh nous en préserve] sur un des principes de la foi dont la croyance est obligatoire et que ces doutes ne peuvent être effacés par un autre moyen que l’étude des preuves des théologiens alors il devient obligatoire pour la personne d’apprendre afin de dissiper ces doutes et d’acquérir une croyance correcte sur cette question.
Un cas similaire a été rapporté par un élève de l’Imām ash-Shāfi’i (l’Imam al-Muzanī), qui démontre à la fois la nécessité de défendre la vérité de manière équivalente et dans les différences d’intelligence et de compréhension qu’Allâh a octroyée :
« J’ai débattu avec un homme qui m’a posé des questions qui m’ont fait douter dans ma religion. Je suis allé voir l’Imam ash-Shafi’i et je lui ai exposé l’affaire. Il m’a dit : « Où es-tu ?! », j’ai répondu « dans la mosquée ! ». Il m’a dit : « Non ! Tu es à Taran [un tourbillon dans la mer Rouge] et ces vagues se sont écrasées sur toi ! C’est la question favorite des athées et de leurs pairs [puis il donna à l’Imam Muzani la réponse]. Il vaut mieux pour un homme d’être jugé avec tous les maux de la terre que d’être jugé avec du Kalâm! »
L’Imam Al-Bayhaqi رحمه الله a commenté cette histoire dans son « Manāqib » :
« Ceci démontre l’excellente connaissance de l’Imam ash-Shāfi’i sur la de la question et l’obligation d’exposer les ambiguïtés des athées en cas de besoin. Par le mot kalam, il vise l’athéisme des athées et les hérésies des innovateurs, et Allâh est plus Savant! » [12]
Ainsi, lorsque le besoin s’en faisait sentir, l’Imam An-Nawawi ne se contente pas de recommander Kalam, il le rend wâjib [obligatoire] ! Que ceux qui disent que l’Imam an-Nawawi n’était pas Asha’rite méditent là-dessus : il a rendu obligatoire le Kalâm Sunnite des Ash’arites quand cela a été nécessaire [13], alors comment pourrait-il le considérer comme illégitime alors qu’il l’a rendu par ailleurs obligatoire en cas de besoin? L’Imam an-Nawawi était bel et bien un Asha’rite, qui a supporté cette école, utilisé ses preuves et ses travaux. Il a été cité par les savants de cette école et a déclaré qu’il était nécessaire d’apprendre les arguments si besoin.
Et notre succès suprême est auprès d’Allâh!
Que les bénédictions d’Allâh soient sur le Prophète Muhammad (salallâhou ‘alayhi wassalaam), sa famille et ses disciples ! Ameen.

Notes :
[1] Le frère Abu Layth ash-Shâfi’î est étudiant en Sciences Islamiques et également webmaster du site www.Shafiifiqh.com.
Article traduit en collaboration avec l’équipe francophone de Shafiifiqh (Ilhem Al-Mâlikiyya). Baraka Allâhou fikoum.
[2] Al-Minhaj As-Sawi fi Tarjamat Imam An-Nawawi, pages 57-60
[3] Al-jawahir wad-durar
[4] Al-Matalib Al-’Aliyyah fit-Tabaqat ash-Shafi’iyya
[5] Tabaqat Ash-Shafi’iyyah 5/191
[6] Sharh du Sahih de Muslim
[7] Sharh Sahih Muslim – Kitab Salat al-Musafirin
[8] Pour plus d’information sur le hadith de la servante, appelé aussi hadith de la femme esclave, lire l’article se trouvant ICI 
[9] At-Ta’sis 1/118
[10] Qour’an, sourate 7, verset 37
[11] Ceci est confirmé par ce récit, rapporté par le Sheykh Nuh Ha Mim Keller, dans lequel Mawlana Abdullâh Kakakhail, un savant d’Islamabad spécialiste de la Croyance Islamique (usûl ad-din) raconte une discussion qu’il a eue alors qu’il était étudiant, avec le vice-recteur de l’Université Islamique de Médine en 1966. Mawlana se souvient avoir parlé avec le vice-recteur des  mutashabihat, c’est-à-dire des versets Coraniques et hadiths dits « équivoques ». Lorsqu’ils en sont arrivés à parler de la « Main » d’Allâh, Mawlana déclara au vice-recteur, « Vous dites que  la main est connue, mais que son comment (kayf) est inconnu ». « Que signifie donc l’inconnu de ce comment ? » Le vice-recteur répondit : « Cela signifie que nous ne savons pas si la main est noire ou blanche, ni si elle est longue ou courte ». Ce vice-recteur se nommait Ibn Baz, et c’est ce qui était proposé à l’époque comme da’wa (appel à l’Islam) – c’est-à-dire une croyance (‘Aqida) semblable à celle qui inspira le plafond de la chapelle Sixtine.
[12] Manaqib Al-Imam Ash-Shafi’i page 458
[13] Pour plus d’informations sur l’école Ash’arite et son histoire, lire l’article suivant : Introduction à la croyance ash’arite « l’école du tawhîd sunnite »

Interdiction rigoureuse du commérage (namîma)

Par l’Imam An-Nawawi

 Medisance

 

 

Les Hadiths :

168. (105) On rapporte qu’ayant été informé qu’un certain homme colportait les propos malveillants pour semer la discorde, Hudayfa dit :  « J’ai entendu le Messager d’Allâh (salallahou ‘alayhi wassalam) dire : « Il ne sera point admis au Paradis de commère. » »

169. (…) Hammâm ibn al-Hârit dit : « Un homme rapportait les propos des gens à l’émir. Nous étions assis une fois dans la mosquée quand les gens dirent : « Celui-là fait partie de ceux qui rapportent les propos des gens à l’émir. Ensuite, cet homme s’approcha et prit place parmi nous. Alors Hudayfa dit : J’ai entendu le Messager d’Allâh  dire : « Le rapporteur n’entrera pas au Paradis. » »

170. (…) Hammâm ibn al-Hârit rapporte : « Nous étions assis avec Hudayfa dans la mosquée, quand un homme vint s’asseoir avec nous. On dit alors à Hudayfa : Celui-là est un rapporteur du gouvernant. Hudayfa dit alors spécialement à son intention : J’ai entendu le Messager d’Allâh dire : « Le rapporteur n’entrera pas au Paradis. » »

Commentaire de l’Imam An-Nawawi :

Il est dit dans une version [n°168] du hadith : « Il ne sera point admis au Paradis de commère (nammâm) ». Et dans l’autre [n°169-170] : « Le rapporteur (qattât) n’entrera pas au Paradis ». Les deux termes ayant la même signification.

Les ulémas définissent « namîma » comme étant le colportage des propos des gens, des uns aux autres, dans le but de semer la discorde entre eux. Dans son célèbre ouvrage Ihyâ’ ulûm ud-dîn, l’imam Abu Hâmid al-Ghazâlî rahimahullaah.gif dit ceci: Sache que (namîma) est un terme qui désigne généralement le colportage des propos d’autrui à celui qui en le sujet. Tel que dire: Untel dit de toi ceci et cela. Il ajoute que : Ce colportage ne se limite pas à cela, bien plus et plus précisément, ce genre de commérage consiste justement à révéler ce qui détestable à dévoiler et à tirer au grand jour, ou pour le destinataire, ou pour le destinateur ou pour le colporteur et indépendamment du fait que cette révélation se fasse par l’allusion, le signe ou le geste. Car, le commérage (namîma) est en réalité le dévoilement du secret et la violation de l’intimité qu’on déteste révéler. Ainsi, même si on voit quelqu’un cacher son propre argent et qu’on le révèle à autrui, ce sera certes du commérage (namîma). Aussi, celui à qui on rapporte des commérages en lui disant : Untel dit de toi telle chose ou veut te faire ceci et cela, doit observer six règles :

1. D’abord, il ne doit pas le croire car le colporteur des propos malveillants est foncièrement une personne perverse.

2. Il doit lui défendre le colportage, l’exhorter et lui montrer l’infamie de son acte.

3. Il doit le haïr partant de l’amour de Dieu (Exalté soit-Il), car le colporteur ou la commère est haïssable pour Dieu (Exalté soit-Il). Or, il est obligatoire de haïr ceux que Dieu (Exalté soit-Il) hait.

4. Il doit se garder de penser du mal de son frère absent.

5. Il doit également éviter que ces commérages le poussent ou l’incitent à espionner autrui ou a faire des recherches pour s’assurer de leur véracité.

6. Il doit refuser de commettre lui-même l’acte qu’il interdit au colporteur, par respect de sa propre personne. Autrement dit, il doit s’élever au-delà de la réplique qui l’entraîne à devenir lui-même commère quand il dit par exemple : untel a dit de moi ceci et cela. Il faut donc éviter de commettre soi-même l’acte qu’on interdit à autrui. [Fin de citation d’al-Ghazâlî rahimahullaah.gif].

Tout ceci s’applique au colportage des propos en dehors du cas où cela sert une cause légale. Car lorsque la nécessité l’exige, il n’est certes pas interdit d’y recourir. C’est le cas, par exemple, d’informer quelqu’un que tel individu compte porter atteinte à sa personne, à sa famille ou à ses biens. C’est le cas aussi d’informer le gouvernant, ou les représentants de l’autorité que tel individu commet tel acte de nuisance à l’intérêt public ou pratique et diffuse telle chose qui provoque le désordre, tel que dénoncer un abus. Et alors, les autorités compétentes se doivent de dévoiler ces abus et les faire cesser. Ainsi, dans les cas similaires, rapporter les faits n’est pas interdit, voire même, cela peut s’avérer obligatoire ou recommandé selon le cas.

Dans le hadith: « Il ne sera point admis au Paradis de commère ou de rapporteur (nammâm) ». L’interdiction d’accès au Paradis s’interprète de deux façons différentes comme on l’a déjà vu dans des exemples des chapitres précédents :

Première interprétation : Cette privation d’accès au Paradis s’applique uniquement au rapporteur (croyant, cela va de soi) qui renie l’illégalité de son acte, sans se fonder sur une justification légale, notamment l’interprétation d’un texte, tout en sachant sa prohibition par la Loi.

Deuxième interprétation : Le rapporteur (croyant) n’entrera pas au Paradis, en premier lieu, avec les Bienheureux élus.

Wa Allâhou a’alam.

 

Commandement de faciliter la religion et d’éviter d’en inspirer la répulsion aux gens

Commentaire de l’Imam An-Nawawi

 

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Abû Musâ dit : « Lorsque le Messager d’Allâh envoyait l’un de ses compagnons en mission, il lui disait : « Annoncez la bonne nouvelle et évitez d’inspirer la répulsion aux gens. Et facilitez les choses au lieu de les rendre difficiles ».

D’après Abu Burda : « Son père rapporte que le Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam) l’ayant envoyé en mission avec Mu’ad au Yémen, il leur dit : « Facilitez les choses et évitez de les rendre difficiles. Annoncez la bonne nouvelle et évitez de faire repousser les gens. Accordez-vous et ne divergez pas ».

Dans le hadith d’Anas ibn Mâlik : « Le Messager d’Allâh dit : « Facilitez les choses au lieu de les rendre difficiles et suscitez la quiétude au lieu de la répulsion ».

Le Prophète mentionne conjointement et simultanément, dans ces divers hadiths, la chose et son contraire. Car il se peut qu’on fasse une chose et son contraire à des moments respectivement différents. Ainsi, s’il s’était restreint à recommander la facilité cela s’appliquerait à l’individu qui emploie la facilité une ou plusieurs fois tout en l’employant dans la majorité des cas. Mais ayant ajouté : « Ne rendez pas les choses difficiles », l’imposition de la difficulté a été niée dans tous les cas et de toutes les façons. Ce qui est le but visé par cette formulation. Ceci s’applique aussi aux recommandations faites à Mu’ad et au père d’Abû Burda : « Facilitez les choses et évitez de les rendre difficiles. Annoncez la bonne nouvelle et évitez de faire repousser les gens. Accordez-vous et ne divergez pas ». Pour éviter qu’ils ne s’accordent à un moment en divergents par d’autres, ou qu’ils s’accordent sur un sujet en divergent sur d’autres.

Par ailleurs, le hadith enjoint d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce d’Allâh, de Sa grande rétribution, de Ses larges faveurs et de l’ampleur de Sa miséricorde. Alors qu’il interdit, à l’opposé, d’inspirer aux gens la répulsion en leur évoquant les affres du jugement dernier, les menaces d’Allâh, et Ses Châtiments, de façon séparée, sans évoquer comme annexes, conjointement à l’annonce de la bonne nouvelle. En fait, le hadith recommande de gagner les cœurs des nouveaux convertis à l’Islam, de mieux les disposer en faveur de la religion, et de s’abstenir de l’emploi de la rigueur avec eux. Il en est de même envers les enfants qui s’approchent de la puberté ou qui viennent juste d’atteindre la puberté, ainsi qu’envers tous les repentis. Ces catégories de gens doivent être traitées avec ménagement et indulgence afin qu’ils accèdent à la piété et aux œuvres de dévotion progressivement. Aussi, lorsqu’on facilite la pratique de la religion pour un nouveau ou un futur adepte, on l’encourage en fait à l’entreprendre et il finit généralement par s’y appliquer davantage. Alors que si on lui rend les choses difficiles et qu’on y emplie trop de rigueur, il risquera de la pas y adhérer, ou encore, s’il y adhère, il risquera de ne pas persévérer à pratiquer, sinon du moins, il n’y trouvera pas goût. Le hadith commande aux gouvernants d’être bienveillants, comme il commande aux co-gouvernants de s’accorder, de s’entendre et d’être en harmonie. Ceci étant l’une des questions d’importance majeure. Car la majorité des affaires ne s’accomplissent que s’il y a accord et entente. Et s’il y a désaccord ou divergence, on manque de réaliser l’intérêt recherché. L’Imam (ou chef de la nation) doit donner des consignes et des directives aux gouverneurs même s’ils sont des gens de mérite et de vertu à l’instar de Mu’ad et Abu Burda. Car le rappel profite aux croyants.

Wa Allâhou a’alam.

Preuve que le suicide ne vaut pas l’impiété

Par l’Imam Yahya ibn Saraf an-Nawawi

 

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Ce chapitre [1] contient un seul Hadith [n° 184], rapporté par Jâbir qui dit :

« Quand le Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam) émigra à Médine, al-Tufayl ibn ‘Amr al-Dawsi émigra l’y rejoindre avec un homme de sa tribu. Mais ils ne purent s’adapter au climat de Médine. Aussi, l’homme qui l’avait accompagné tomba malade et le mal l’excéda au point où il prit des flèches à lui, et s’en coupa les articulations du milieu des doigts. Ses mains saignèrent si fortement qu’il en mourut. Après l’incident, al-Tufayl ibn ‘Amar le vit en songe. Il lui parut alors en excellent état ; mais il vit qu’il couvrait ses mains et lui dit : « Qu’a fait de toi ton Seigneur ? » Il m’a pardonné pour m’être exilé en vue de rejoindre Son Prophète. » Répondit-il. « Et pourquoi couvres-tu tes mains ? » lui demanda-t-il. Et lui d’expliquer : « On m’a dit qu’on ne rétablira pas ce qui a été endommagé de ton corps. » Al-Tufayl raconta cela au Messager d’Allâh qui dit alors : « Ô mon Dieu, pardonne aussi à ses mains. »

Al-Tufayl et son compagnon ne pouvaient supporter de vivre à Médine du fait qu’ils n’arrivaient pas à s’y acclimater. Selon al-Jawharî, le mot arabe « ijitawâ », employé dans le Hadith signifie ne pas tolérer le séjour en un endroit même si on y jouit de conditions de faveur. Al-Khattâbî dit qu’il s’agit d’une maladie interne qui atteint le ventre.

Enseignements et règles contenus dans le Hadith :

Ce Hadith contient une règle d’une importance majeure pour les partisans de la Sunnah (ahl al-Sunnah) qui stipule que le suicidé ou le coupable d’un autre péché qui meurt sans être repenti, n’est pas impie, et ne doit pas être considéré comme voué à l’enfer. Son sort sera plutôt laissé à la Volonté d’Allâh. Cette règle a été expliquée et argumentée plus haut. Par ailleurs, ce Hadith donne une explication aux Hadiths précédents [2] qui, pris au sens littéral et superficiel, laisseraient penser à tort que le suicidé et le coupable de grands péchés seront éternisés en enfer. Le Hadith établit, également, les peines spécifiques à certains pécheurs. En effet, l’homme en question dans le Hadith a reçu une punition sur ses mains. Ce qui constitue une réplique aux Murji’ites qui affirment que les péchés ne sont pas préjudiciables.

Notes :

[1] Sharh du Sahih de Muslim, par l’Imam an-Nawawi – rahimahou Allâh

[2] Hadith relatifs à l’interdiction rigoureuse du suicide

Celui qui aspire à la rencontre d’Allâh, Allâh aspirera à sa rencontre

– Hadith Qudsi

 

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Hadith : « Celui qui désire rencontrer Allâh, Allâh aime le rencontrer »


Rapporté par El-Bukhâri dans le livre de l’unicité, d’après Abî Huraïra, en des termes évidents qui prouvent son appartenance à Allâh et son caractère de hadith qudsi (Divin).

D’après Abî Huraïra, le Messager d’Allâh (salallâhou ‘alayhi wassalaam) a dit : « Allâh Le Très-Haut a dit : « Si Mon serviteur aspire à Ma rencontre, j’aspirerai à Sa rencontre, et s’il déteste Ma rencontre, Je détesterai sa rencontre ».

Commentaire du hadith [1] :

« Celui qui aime la rencontre d’Allâh, Allah aimera sa rencontre ».

El-Qastalâni a dit : « El-Khattâbi a dit : « Aimer la rencontre d’Allâh, c’est préférer l’au-delà à ce bas monde et ne pas aimer y résider longtemps. Bien au contraire, il doit toujours être prêt à le quitter ».

Quant à la rencontre, elle est de plusieurs sortes :

Il y a entre autres la vision ou bien la résurrection, en vertu de la parole du Très Haut : « Ceux qui traitent de mensonge la rencontre d’Allâh sont perdus » [2]. C’est-à-dire la résurrection. Elle peut être aussi la mort, en vertu de la parole du Très Haut : « Pour celui qui espère la rencontre d’Allâh, le terme fixé par Allâh approche ». [3]

Ibn El-Athîr a dit : « Par rencontre, il faut entendre le départ vers l’au-delà et l’aspiration à ce qu’il y a auprès d’Allâh, et non la mort, car tout le monde abhorre la mort. Ainsi, celui qui se détourne de ce bas monde et l’ abhorre, aura aimé la rencontre d’Allâh ; et celui qui préfère ce bas monde et s’y sent en sécurité aura détesté la rencontre d’Allâh. »

Quant au désir d’Allâh de rencontrer Son serviteur, il consiste à vouloir le bien pour lui et à lui accorder Ses bienfaits.

Hassân Ibn El-‘Assoued a dit : « La mort est un pont qui mène l’amoureux vers Son bien-aimé ».

Dans le hadith de Hamîd, d’après ‘Anas, qui est rapporté par Ahmed, Ennisâ’ï et El-Bezzâr, il est dit : « Lorsque le croyant se trouve à l’article de la mort, un annonceur de bonne nouvelle lui vient de la part d’Allâh. Aussi, aucune chose ne devient plus aimée de lui, que la rencontre avec Allâh. Par conséquent, Allâh aimera sa rencontre ».

Dans la version d’Ibn Abi Layla, il est dit : « Le Messager d’Allâh a dit : « Lorsque le serviteur se trouve à l’article de la mort, s’il fait partie des rapprochés, ce sera alors le repos, les parfums et les jardins de la félicité. Lorsqu’il aura cette bonne annonce, il aimera la rencontre d’Allâh, et Allâh aimera encore plus sa rencontre ». Rapporté par Ahmed.

Quant à l’incroyant, lorsqu’il se trouve à l’article de la mort, on lui annoncera la mauvaise nouvelle du châtiment d’Allâh, et aucune chose ne lui sera plus abhorrée, que ce qui l’attend après la mort. Il détestera alors la rencontre d’Allâh et Allâh détestera sa rencontre.

Dans le hadith de ‘Aïcha (radhia Allâhou ‘anha), il est dit : « Lorsqu’Allâh veut du bien à quelqu’un, Il lui attache, une année avant sa mort, un ange qui l’assistera et l’affermira dans la voie du bien, au point où on dira de lui : « Il est mort dans la meilleure des situations ». Et lorsqu’il verra sa rétribution, son âme désirera la rencontre d’Allâh et Allâh aimera sa rencontre. Par contre, lorsqu’Allâh veut du mal à quelqu’un, Il lui attache, une année avant sa mort, un démon qui le séduit et l’égare, au point où on dira de lui : « Il est mort dans la plus mauvaise des situations ». Et lorsqu’il verra ce qu’Allâh lui a préparé comme châtiment, son âme s’inquiétera et détestera la rencontre d’Allâh. Allâh détestera alors sa rencontre ».

El-Bukhâri l’a rapporté aussi dans le livre de la tendresse :

Hadjâdj nous a rapporté d’après Hammâm, d’après Qatâda, d’après ‘Anas, d’après ‘Ubâda Ibn Essâmet, d’après le Prophète qui a dit : « Celui qui aspire à la rencontre d’Allâh, Allâh aspirera à sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre ». ‘Aïcha (ou une de ses épouses) a dit : « Mais nous détestons, tous, la mort! ». Il lui répondit : « Ce n’est pas de cela qu’il s’agit, mais lorsque le croyant est sur le point de rendre l’âme, on lui fait la bonne annonce de la satisfaction d’Allâh et de Sa générosité, et il n’aspirera plus qu’à ce qu’il voit devant lui. Il désirera alors rencontrer Allâh et Allâh aimera le rencontrer. Et quand l’incroyant est sur le point de rendre l’âme, on lui annonce le châtiment d’Allâh et Son supplice, et rien ne lui devient plus détestable que ce qu’il voit devant lui. Il détestera alors rencontrer Allâh et Allâh détestera le rencontrer ».

El-Bukhâri l’a rapporté aussi, d’après sa chaine de transmission, remontant à Abî Moussa El-Ach’arî, d’après le Prophète qui a dit : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre ».

Muslim a rapporté également ce hadith dans son Sahîh, livre des invocations, chapitre : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre », avec plusieurs versions :

D’après Churaïh Ibn Hâni, d’après ‘Aïcha qui a dit : « Le Messager d’Allâh a dit : « Celui qui aspire à la rencontre d’Allâh, Allâh aspirera à sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre. Et la mort a lieu avant la rencontre d’Allâh ».

La première, avec sa propre chaîne de transmission, d’après Sa ‘d Ibn Hichâm.

D’après ‘Aicha qui a dit : « Le Messager d’Allâh a dit : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre », J’ai dit : « Ô Prophète d’Allâh! Tu parles de l’aversion de la mort? Car nous détestons, tous, mourir ! ». Il a répondu : « Ce n’est pas de cela qu’il s’agit, mais lorsque le croyant reçoit la bonne nouvelle de la miséricorde d’Allâh, de Sa satisfaction et de Son Paradis, il désire la rencontre d’Allâh, et Allâh aimera sa rencontre. Et quant à l’incroyant, lorsqu’il reçoit la promesse du châtiment d’Allâh et de Son courroux, il déteste la rencontre d’Allâh, et Allâh détestera sa rencontre ».

Dans la troisième version de Muslim, il est dit, d’après sa propre chaîne de transmission, d’après Churaïh, d’après Abî Huraïra :

Le Messager d’Allâh a dit : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre ». Churaïh dit : « Je suis allé voir ‘Aicha et je lui ai dit : « Ô mère des croyants! J’ai entendu Abû Huraïra rapporter un hadith du Prophète. Et si tel est le cas, tel qu’il le rapporte, nous sommes tous perdus alors! ». Elle a répondu : « Le perdu est celui qui a été désigné tel par le hadith du Prophète ! De quoi s’agit-il ?». J’ai dit : « Il a dit : « Le Messager d’Allâh a dit : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre ». Or, il n’y a pas, parmi nous, celui qui ne déteste pas mourir !». Elle a répondu : « Le Messager d’Allâh l’a dit, certes, mais ce n’est pas comme tu le penses. La vérité est que lorsque le regard se figera, que la poitrine se mettra à râler, que la peau aura la chair de poule et que les doigts se crisperont, à ce moment-là : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre ».

L’Imâm Mâlik l’a rapporté aussi dans le Muwatta’, livre des enterrements, en ces termes : D’après Abû Huraïra, le Messager d’Allâh a dit : « Allâh le Très-Haut a dit : « Lorsque le serviteur désire Me rencontrer, J’aime le rencontrer, et lorsqu’il déteste Me rencontrer, je déteste le rencontrer ».

Notes :

[1] Par les Imams an-Nawawi et al-‘Asqalani
[2] Qour’an, 6/31
[3] Qour’an 29/5