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Les Guerres de Croyances dans la Divergence

 

Conversation avec Sheykh Saïd Fodeh

 

 

Saeed Fodeh

 

 

Introduction :

Ce mardi 5 Janvier 2016, Mohamed Ghilan a eu le privilège d’interviewer Sheykh Saïd Fodeh. Lors de cet entretien, il a pu recueillir son point de vue sur une série de questions liées à la théologie Islamique. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Sheykh Saïd Fodeh est sans doute le plus éminent théologien Musulman de l’école Ash’arite vivant aujourd’hui. Il a rédigé une longue liste de plus de plus de 80 ouvrages dans la discipline du Kalam. Il vit à Amman, en Jordanie.

Dans cet article, nous avons décidé de vous présenter la partie de l’interview qui concerne les divisions au sein de la communauté musulmane en Amérique, et plus généralement en Occident où deux camps théologiques se clashent. On a d’une part des Salafistes, sous la bannière de l’imam Ibn Taymiyya رحمه الله qui affrontent le camp des traditionalistes sous la bannière de l’Imam Al-Ghazali رحمه الله.

 

Mohamed Ghilan :

Nous vivons une situation en Occident où la communauté Musulmane tend à se diviser en différents camps. Aujourd’hui, les deux principaux groupes sont d’une part ceux qui se considèrent comme les Salafistes et d’autre part ceux qui se considèrent comme les Sunnites traditionnels (les Ash’arites et les Maturidites). Au sein de chaque camp, il y a malheureusement des membres qui sont assez vifs dans leur manière de dénoncer la partie adverse, et certains vont assez loin dans leurs attaques. Parmi les questions soulevées, la plupart sont de nature historique et ne revêtent pas une grande pertinence pratique pour les Musulmans vivant aujourd’hui. En fait, ce qui rend cette situation encore bien plus problématique, c’est la hausse actuelle de l’islamophobie, illustrée entre autres par des phénomènes tels que la montée de Donald Trump et de ses partisans. Que pensez-vous de tout cela?

 

Sheykh Saïd Fodeh :

Je vais répondre de la manière la plus brève et directe possible. Les divergences entre les Musulmans ne cesseront jamais, indépendamment du fait qu’ils vivent en Amérique, en Europe, ici en Jordanie, ou ailleurs dans le monde. Ce fut le cas historiquement, dès le tout début, puis ça a continué jusqu’à aujourd’hui, et sera ainsi jusqu’à ce qu’au Jour du Jugement. Cependant, après avoir dit cela, il est impératif que les Musulmans respectent ceux avec qui ils divergent. Si dans le Qour’an il nous est ordonné de respecter ceux qui ne partagent pas notre foi en l’Islam, alors que dire de la façon dont nous devons traiter nos coreligionnaires lorsque nous divergeons – « Et discute avec eux de la meilleure façon » [Qour’an, 16/125]

Notre problème en tant que Musulmans, c’est que beaucoup d’entre nous vont au-delà des limites acceptables lorsque nous débattons avec autrui, et nombreux sont ceux qui se mettent à accuser l’autre de détruire la religion. En réalité, la plupart de ceux qui s’engagent dans ces débats et ces conflits sont ignorants et n’ont qu’une intelligence très limitée. En fait, je tiens pour responsables les savants et les gens de science qui n’ont pas été capables de donner l’exemple concernant la manière correcte avec laquelle il faut débattre et argumenter. Quand je parle de « manière », je ne parle pas du fait d’être gentil et cordial. Dans ce domaine, nous sommes en réalité vraiment doués pour faire semblant. La « manière » dont les savants parlent dans leurs textes ne concerne pas le fait d’être agréable. Ce qui est mentionné par les savants de la théologie concernant les étiquettes du désaccord (adab al-ikhtilaf) signifie plutôt : écouter et comprendre la position de la partie adverse, de la manière dont ils la perçoivent, non pas selon mes projections. Cela exige de l’écoute, de la clarification et de la confirmation avant d’apporter une réponse. Je ne crois pas que notre problème soit dans les divergences ou les débats. Notre vrai problème réside dans notre manque d’étiquettes concernant la façon de gérer le désaccord (NDT : c’est-à-dire adopter un comportement fraternel, humble, compréhensif, respectueux et discuter avec l’intention de faire sortir la vérité et non de l’imposer).

Il y a une différence entre être celui qui écoute et être celui qui parle. Jetez un œil aux débats publics qui ont eu lieu entre les théologiens et les athées. Voyez-vous la foule entière se disputer l’une contre l’autre? Ou bien voyez-vous les savants débattre et la foule écouter? Notre problème, c’est que nous ne parvenons pas à reconnaître qui est habilité à parler et qui devrait être à l’écoute. Nous semblons avoir du mal à discerner qui a le droit de débattre. Nous avons beaucoup de prétendants; s’accrochant eux-mêmes sur l’échelle des savants pour obtenir des tribunes sur lesquelles ils n’ont rien à faire. Celui qui désire s’exprimer doit au préalable passer beaucoup de temps assis tranquillement à apprendre avant d’obtenir le droit de parler. Dès que vous voyez des gens lancer des insultes et des accusations contre ceux avec qui ils divergent, sachez que vous êtes en présence de gens stupides et ignorants.

Les gens qui recherchent sincèrement la science et de la vérité discutent tranquillement de ces questions. Même si à la fin ils se quittent avec des désaccords, ils le font de manière à se trouver plus proches l’un de l’autre qu’ils ne l’étaient avant qu’ils ne commencent.

Enfin, nous devons nous rappeler que nous appelons les gens à l’Islam d’une manière générale. Je suis moi-même Ash’ari, et je soutiens l’école Ash’ari et je crois que cette école représente la voie la plus authentique de l’Islam Sunnite. Cependant, je n’appelle pas les gens à l’école Ash’ari. J’appelle les gens à l’Islam. Qu’est-ce que je représente, c’est une école, une façon de comprendre l’Islam. Mais je ne prétends pas que ce soit la seule voie et que ma compréhension et mes convictions représentent la conclusion finale sur cette question. L’islam est plus grand et plus englobant que moi, que ceux qui sont venus avant moi, que ceux qui viendront après moi, ou que cette école spécifique particulière.

Le piège dans lequel tombent de nombreux Ash’aris, et j’ai à ce sujet beaucoup de désaccords avec de nombreux Ash’aris, c’est qu’ils font de l’Islam le titre de l’école Ash’ari. En vérité, il s’agit du même piège dans lequel tous les autres groupes tombent également. Nous pouvons affirmer que l’école Ash’ari représente la manière la plus authentique de comprendre l’Islam (NDT : En ce qui concerne la Croyance). En fait, d’autres « écoles » et parmi elles les Salafistes avec Ibn Taymiyya, ou même les Zaydites, les Ibadites, et les Mu’tazilites ont également le droit de faire cette affirmation. Ceci n’est pas un appel à faire preuve d’une fausse humilité à ce sujet ou à affirmer l’équivalence. Nous pouvons affirmer que les Ash’aris sont les plus proches et qu’ils possèdent la compréhension la plus correcte concernant la théologie Islamique (‘Aqida) et en retour offrir nos raisons pour le démontrer. De la même façon, d’autres groupes peuvent clamer être les plus corrects selon leurs propres estimations et offrir (en retour) leurs raisonnements. Les savants peuvent alors tous s’asseoir, discuter et débattre avec respect et en conformité avec les étiquettes (adaab) appropriées comme je les ai mentionnées plus haut.

En fin de compte, il restera toujours des divergences et des désaccords. Ce que nous devons faire, c’est se traiter mutuellement avec respect et avec les bonnes manières et faire preuve de tolérance face à ces divergences. C’est ainsi que nous pouvons tous rester unis. Ce qui nuit le plus aux Musulmans, ça n’est pas les divergences, mais c’est plutôt le fait qu’ils gèrent mal la manière de gérer ces désaccords.

Un sheykh Salafi dit qu’Allâh possède l’Attribut du Silence

 


~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

 

Rejeté3

 

 

Le ‘théologien’ Salafi sheykh ‘Alawi as-Saqqaf a déclaré :

 

قال الشيخ الفاضل علوي السقاف في ” صفات الله عز وجل ” ( ص 177 ) : يوصف ربنا عَزَّ وجَلَّ بالسُّكوت كما يليق به سبحانه ، )لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ وَهُوَ السَّمِيعُ البَصِيرُ(.وهذا ثابتٌ بالسنة الصحيحة ، وهي صفةٌ فعليَّةٌ اختيارية متعلقة بمشيئته سبحانه وتعالى


Traduction approximative :

« Notre Seigneur, Puissant et Majestueux, porte l’Attribut du Silence d’une manière qui lui sied, et il n’y a rien qui Lui ressemble. Il est l’Audient, le Clairvoyant. Ceci est établi dans la Sunnah authentique et c’est un attribut de l’action volontaire qui est attaché à Sa Volonté, Glorifié et Exalté soit-Il …. » [1]


Commentaire :

Dans un verset du Qour’an, Allâh dit : « (…) Allâh parla à Mussa (…) » [Qour’an 4/164]

De ce verset, nous comprenons que Allâh possède l’Attribut de la Parole mais, comme tous Ses autres Attributs, Sa Parole ne ressemble pas à la nôtre et ne nécessite aucun organe phonatoire. En effet, Allâh n’a pas de bouche, et Sa Parole qui est de toute éternité, c’est-à-dire sans commencement ni fin, ne comporte ni lettres, ni mots; ce n’est ni une langue (l’arabe, le grec, l’hébreux, le français, etc.) ni un langage sonore ou vocal. Moïse (‘alayhi as-salam), entendit donc cette Parole sans débit de voix, et comprit ce que Allâh a voulu qu’il comprenne. Par la suite, il communiqua le Message reçu en s’exprimant dans la langue de son peuple qui est l’hébreux.

En effet, Allâh dit : « Et Nous (Dieu) n’avons envoyé de Messager qui ne parle la langue de son peuple (auprès de qui il a été envoyé), et cela afin qu’il leur explique le message dont il est chargé. Ainsi il leur sera facile de le comprendre (…). » [Qour’an 14/4]

Par Son Attribut qui est la Parole (qui n’a ni commencement ni fin), Allâh (entre autres), ordonne, permet, interdit, avertit, informe et annonce la bonne nouvelle.

Comme stipulé dans le Qour’an, la Parole d’Allâh est un de Ses Attributs de perfection, et cela est connu et expliqué par les grands ‘Ulama de la ‘Aqida comme l’éminent savant Mâlikite Sheykh Abdelwahed Ibn ‘âshir (rahimahuLlâh) qui a déclaré dans son célèbre Matn concernant Allâh et Ses Attributs [2] :

« 14 (les attributs suivants) sont nécessaires (il est obligatoire d’y croire) pour Allah : (1) l’Existence, (2) le fait d’ « être » sans début, | (3) de même que la Permanence dans l’Existence, (4) l’Indépendance absolue et qui englobe tout,

15 (5) être Différent de Sa création sans similitude, | (6) l’Unité dans Son Entité, Ses attributs, et Ses actions,

16 (7) la Puissance, (8) la Volonté, (9) la Connaissance, (10) la Vie, | (11) l’Ouïe, (12) la Parole, et (13) la Vue. Ce sont les (attributs d’Allah) nécessaires (obligatoires).

17 et les opposés de ces attributs sont impossibles (pour Allah) : | (1) la Non-existence, (2) avoir un commencement – ceux-ci sont seulement pour des choses créées,

18 (3) de même se fondre dans la non-existence et (4) être dans le besoin (d’une chose) sont également comptés, | (5) qu’Il ait un semblable, (6) la négation de Son Unité,

19 (7) l’incapacité (à effectuer des actions contingentes), (8) être forcé (à agir), (9) l’ignorance, (10) la mort, | (11), la
surdité, (12) le mutisme, (13) la cécité et le silence.
»

D’autres grands Imams ont évoqué la Parole d’Allâh, comme le grand Abu Hamid al-Ghazali (rahimahuLlâh) :

« La Parole : Il parle, ordonne, interdit, promet et menace par une parole éternelle qui subsiste dans Son Essence. Sa Parole ne ressemble pas à celle des créatures. Elle n’est pas un son provoqué par l’infiltration de l’air ou le choc entre corps matériels, ni une lettre articulée par le mouvement des lèvres et de la langue. Le Coran, la Torah, l’Evangile et les Psaumes sont Sa Parole et Ses livres révélés à Ses Messagers. Le Coran est lu par les langues, reproduit dans des textes et gardé dans les cœurs et il est pourtant éternel, subsistant par l’Essence d’Allah sans subir la séparation et la discontinuité en passant dans les cœurs et les feuillets. Moïse a entendu la Parole de d’Allah, sans son ni lettre, au même titre que les justes voient l’Essence de d’Allah sans voir une substance ni un accident. Comme Il possède ces qualités il est vivant, Savant, Puissant, Voulant, Audiant, Voyant, Parlant par la vie, la Science, la Puissance, la Volonté, l’Ouïe, la Vue et le Langage et non par le simple Essence. » [3]

On pourra également citer l’Imam at-Tabari (rahimahuLlâh) qui a dit :

« Allâh est « Le Locuteur » (al-Mutakallim) et il est interdit de lui attribuer le silence. » [4]

 

Qu’Allâh nous accorde une bonne compréhension de Sa Religion.


Notes :

[1] Source : ‘Alawi As-Saqqaaf dans « Les Attributs d’Allâh, Puissant et Majestueux » (p.177)

[2] Dans « Le Livre de la Mère des Articles de Foi et ce qu’elle Contient comme Principes »

[3] Ihya ‘Ulum ud-Din

[4] Dans At-Tabsir Fi Ma’aalim Ad-Deen

 

 

Un savant Salafi dit que Allâh bouge

 


~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

 

 

On pensait avoir tout vu, mais non, le ‘savant’ Salafi Muhammad Khalil Harras a réussi l’exploit de dire deux énormités dans une seule petite phrase

Dans un de ces ouvrages, le « théologien » Salafi Muhammad Khalil Harras a déclaré [1] :

 

ويقول 126:
((يعني أن نزوله إلى السماء الدنيا يقتضي وجوده فوقها فإنه انتقال من علو إلى سفل)) اه.

 

Scan :

Allâh_bouge

 

 

Traduction approximative :

« Cela signifie que Sa descente vers le ciel le plus bas implique qu’Il existe au-dessus, car il s’agit d’un mouvement du haut vers le bas. »

 

Ainsi, Muhammad Khalil Harras se trompe lourdement sur deux points importants de la croyance Sunnite.

1/ Il dit qu’Allâh existe dans une direction (celle du haut)

2/ Il dit que Allâh bouge (descend) et quand on connait la croyance des wahhabis, cela signifie qu’ils pensent que Allâh descend en personne

L’ensemble des savants et imams bien guidés ont réfutés ces allégations mensongères. Il est aberrant qu’aujourd’hui encore subsistent au sein de la communauté Musulmane une croyance aussi lointaine de celle qui est normalement la notre.

Pour comprendre ce que signifie réellement la descente (nouzoul) d’Allâh, nous invitons nos lecteurs à lire attentivement l’article suivant :

Explication du Hadith de la descente d’Allâh (an-Nouzoul) : Les paroles des grands Savants de l’Islam

 

Notes :

[1] Sans son commentaire de Kitab at-Tawhid d’Ibn Khouzayma p. 126

L’abrégé falsifié du Tafsir d’Ibn Kathir


~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

kathir

 

La maison d’édition Daroussalam a sorti une version «abrégée» du Tafsir d’Ibn Kathir (RahimahuLlâh) – apparemment abrégée par un ‘groupe de savants’ supervisé par Sheykh Saifur-Rahman al-Mubarakpuri.

Il y a encore peu, en plus d’être accessible dans sa version papier, le Tafsir était également disponible gratuitement en ligne (en anglais) mais il semblerait que le site soit maintenant fermé. Voici une copie du passage concerné :


TIK

 

Et voici arabe le passage originale qui a été tronqué. Le texte en question évoque « al-Istawa » :

وأما قوله تعالى: { ثُمَّ ٱسْتَوَىٰ عَلَى ٱلْعَرْشِ } فللناس في هذا المقام مقالات كثيرة جداً ليس هذا موضع بسطها، وإنما نسلك في هذا المقام مذهب السلف الصالح مالك والأوزاعي والثوري والليث بن سعد والشافعي وأحمد وإسحاق بن راهويه وغيرهم من أئمة المسلمين قديماً وحديثاً، وهو إمرارها كما جاءت من غير تكييف ولا تشبيه ولا تعطيل، والظاهر المتبادر إلى أذهان المشبهين منفي عن الله، لا يشبهه شيء من خلقه و
{ لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىْءٌ وَهُوَ ٱلسَّمِيعُ ٱلْبَصِيرُ }

Dans sa version anglaise, les éditeurs Salafis [Daroussalam] ont traduit le passage cité ci-dessus comme suit :

« (Et puis Il s’éleva sur (Istawa) le Trône) les gens ont eu plusieurs opinions contradictoires sur sa signification (suppression). Cependant, nous suivons la voie que nos pieux prédécesseurs ont pris à cet égard, comme Malik, Al-Awza`i, Ath-Thawri, Al-Layth bin Sa`d, Ash-Shafi`i, Ahmad, Ishaq bin Rahwayh et la reste des savants de l’Islam, dans les temps passés et présents. (Suppression et falsification ->) Assurément, nous acceptons le sens apparent de, Al-Istawa, sans discuter de sa véritable essence, sans l’assimiler (avec les attributs de la création) ou la modifier ou la nier (de quelque façon ou forme) . Nous pensons également que le sens (suppression) qui vient à ceux qui assimilent Allah avec la création doit être rejeté, car rien ne ressemble à Allah. »

Et, à titre de comparaison, voici une traduction précise (traduit de l’arabe à l’anglais par Sheykh Nuh Keller puis en français par nos soins) – où nous avons pris soin de mettre en gras les sections étrangement ‘abrégées’ / altérées dans la traduction de Daroussalam :

« Les gens ont beaucoup de positions sur ce sujet, et ce n’est pas l’endroit approprié pour les présenter en détail. Sur ce point, nous suivons la position des premiers Musulmans (as-Salaf) – Malik, al-Awza‘i, ath-Thawri, al-Layth ibn Sa‘d, ash-Shafi‘i, Ahmad, Ishaq ibn Rahawayh, ainsi que d’autres Imams des musulmans, anciens et récents – c’est-à-dire, laisser passer le verset tel qu’il nous est parvenu, sans attribuer le comment (bi la takyif), sans établir quelque ressemblance que ce soit (wa la tashbih), et sans le nullifier (wa la ta‘til) : le sens littéral et apparent (dhahir) qui vient à l’esprit des anthropomorphistes (al-mushabbihin) est rejeté pour Allah, parce que nulle chose créée n’a quelque ressemblance que ce soit avec Lui : « Il n’y a rien qui Lui ressemble, et c’est Lui l’Audient, le Clairvoyant » ».

Notez la différence de sens véhiculé par la traduction Salafi dite « abrégée ».

Dans la traduction française, on trouve une traduction beaucoup plus proche de la version d’origine, cependant là aussi il y a une erreur puisque la position Sunnite (et donc celle d’Ibn Kathir) est de dire qu’il n’y a pas de « comment » (bila kayf) concernant les Attributs d’Allâh et non de dire que le comment existe mais qu’il est inconnu, ce qui est la position des Salafis.

« Le verbe Istawa fut interprété de très nombreuses manières qu’il n’y a pas d’intérêt à mentionner ici. Contentons-nous donc, en la matière, d’adopter la voie de nos vertueux Prédécesseurs, à l’image de Malik, al-Awza‘i, ath-Thawri, al-Layth ibn Sa‘d, ash-Shafi‘i, Ahmad, Ishaq ibn Rahawayh, ainsi que d’autres savants de référence, anciens et contemporains. Cette vois consiste à appréhender ce terme comme il fut révéler, sans chercher à connaître le comment de la chose (takyif), sans anthropomorphisme (tashbih), et sans renier cet Attribut Divin ou son sens (ta’til). Quant au sens apparent de ce terme qui vient immédiatement à l’esprit des anthropomorphistes, il ne sied pas à la divinité, car rien de Sa Création ne ressemble à Allâh. » [1]

Partant de ces constatations, une analyse plus poussée de cet ‘abrégé’ devrait être entreprise car il est possible qu’ils contiennent encore d’autres ‘erreurs’ …

Qu’Allâh nous accorde une science authentique.


Notes : 

[1] Voir le scan ICI

Vous pouvez  consulter ici les scans de l’ouvrage original en arabe du Tafsir d’ibn Kathir : Scan 1 & Scan 2

Sheykh Bin Baz attribue l’odorat à Allâh

 


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Rejeté5

 

 

Scan du passage concerné :

odorat

 

Question :

Peut-on comprendre du hadîth « L’odeur que dégage la bouche du jeûneur est plus parfumée pour Allâh que l’odeur du musc  (Boukhary) » qu’on peut attribuer l’odorat à Allâh?

Réponse :

Ce n’est pas loin [1]


Commentaire :

Définition du mot odorat dans le dictionnaire Larousse : « Sens permettant la perception des odeurs, dont les récepteurs sont localisés dans les fosses nasales chez les vertébrés, sur les antennes chez les insectes, et qui joue un rôle de premier plan chez la plupart des espèces, tant aquatiques que terrestres. »

Sheykh Bin Baz ne rejette pas l’odorat concernant Allâh alors que c’est clairement une caractéristique des créatures et que cela n’est attesté ni dans le Qour’ân ni dans la Sunnah.

Pour le moins qu’on puisse dire, c’est que la réponse de Sheykh Bin Baz est plus qu’évasive car s’il affirmait il tomberait dans l’anthropomorphisme et s’il niait il réfuterait la méthodologie Salafi qui est le littéralisme strict.


De leur côté, les grands savants Sunnites ont clairement réfutés de telles paroles :

L’Imam as-Suyuti (rahimahou Allâh) dit :

« Allah est exempt de l’odorat, car ceci est un attribut des créatures » [2]

Al-Hafidh Ibnou Hajar al-‘Asqalaniyy (rahimahouLlâh) dit :

« Allah est exempt de l’odorat, car ceci est un attribut des animaux » [3]

Qu’Allâh nous guide, nous accorde une croyance correcte et nous préserve de Lui attribuer ce qui ne Lui sied pas. ameen


Notes :

[1] Source : Dans l’ouvrage « Questions – réponses de Sheykh Bin Baz  » page 278, n° 770, 1ère édition 1428 hijriyya.
[2] Dans son commentaire du livre des Sunnan de An-Nassaï
[3] Dans al-Fath al-Bari son célèbre commentaire du Sahih de Boukhary

Un Sheykh Salafi dit que Allâh a une taille

 


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Rejeté4

 

 

Dans une réfutation à l’encontre du grand Imama Al-Hafidh Ibn Hajar al-‘Asqalani (rahimahouLlâh) qui a fait ta’wil (interprétation) du mot « Haqwu » (la taille), un Sheykh Salafi majeur bien connu nommé Abdullah bin Aqeel déclare [1] :

 

لا حول ولا قوة إلا بالله!الواجب الإيمان بما دل عليه الحديث وإمراره كما جاء على حقيقته كباقي نصوص الصفات، والإيمان بمقتضى الحديث أن لله حقواً، كما أن له سمعاً ووجهاً وقدماً، كل ذلك على الحقيقة اللائقة بالله عز وجل من غير تحريف ولا تمثيل ولا تكييف ولا تعطيل.
أما تنزيه الله عن الجارحة فكلام مجمل لم يصح نفيه عن الله ولا عن رسول الله صلى الله عليه وسلم، وعليه فلا يجوز نفيه ولا إثباته حتى يُستفصل عن مراد قائله، لأنه يحوي حقاً وباطلاً.
وتكلُّف كونه مجازاً واستعارة مما يفضي إلى التعطيل ونفي الصفات الثابتة لله عز وجل. والواجب إثبات الصفات لله على الوجه اللائق بالله من غير تكييف ولا تمثيل، ومن غير تحريف ولا تعطيل، كما هو قول أهل السنة والجماعة، والله ولي التوفيق.


Traduction approximative :

« Ce qui est obligatoire, c’est de croire en ce qui est indiqué dans le hadith et de le transmettre comme il est venu dans son sens littéral, comme cela est le cas pour les autres textes qui se rapportent aux attributs divins, et de croire dans ce qu’implique ce hadith, c’est-à-dire que Allâh a une taille. . . ».

L’auteur conteste également le fait de dire qu’Allâh est exempt des membres :

« Comme dans le fait de déclarer que Allah est exempt (au dessus du fait) de posséder des membres, ces mots sont ambigus et il n’y a pas de textes authentiques d’Allah ou de Son Messager (Salla Allah ‘alayhi wa sallam) niant cela, donc sur cette base, il est interdit de nier ou d’affirmer. »

Le livre depuis lequel est tiré cette citation, a été revu, édité et vérifié par plusieurs érudits salafis comme ‘Abdul Aziz bin Salih Al-Fawzan et Abdullah Ghunayman.


Commentaire :

La taille est une caractéristique propre aux créatures renvoyant à la notion de dimension et cela implique une limite ce qui est impossible pour Allâh comme l’ont dit les plus grands savants de l’Islam :

L’imam Al-Ghazaliyy : « Il n’est pas délimité par la mesure… » ou encore « Il n’est pas délimité par les directions » [2]
L’imam At-Tahawiyy : « Il est exempt de toutes délimitations » [3]
L’Imam ‘Aliyy Ibn Abî Tâlib : « Celui qui prétend que notre Seigneur est limité, alors certes il n’a pas connu le Créateur, Celui Qui mérite d’être adoré » [4]
L’imam ‘Alî Ibn l-Housayn Ibni `Alî Ibni Abî Tâlib : « Certes, Allâh n’est pas limité » [5]
L’imam as-Saffarini a écrit dans son un célèbre poème de ‘Aqida Hanbalî : « Gloire à Lui ! Il S’est « établi » (istawâ) comme Il l’a mentionné, sans comment – Exalté soit-Il du fait d’être limité. » [6]

Etc…

Qu’Allâh nous accorde la bonne croyance.

 

Notes :

[1] Dans son livre « Tanbihat ala al-Akhta’a Al-‘aqadiyyah fi Fath Al-Bari » (Avertissements sur les erreurs dans Aqidah mentionnées dans Fath Al-Bari), 1/31.
[2] ‘Ihya ‘Ulum ad-Din
[3] Al-‘Aqidat ul-Tahawiyyah, point 38
[4] Rapporté par Aboû Nou`aym
[5] Rapporté par l’imâm Mourtadâ az-Zabîdîdans ‘Ithâfou s-Sadâti l-Mouttaqîn
[6] Dans Ad-Durrah al-Madiyyah

Sheykh al Utheymin attribue la lassitude à Allâh


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Rejeté-lassitude

 

 

 

 

Le Hadith concerné : « Allâh ne se lasse pas jusqu’à ce que vous vous lassez »

 

Bismillâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

As-salamou ‘alaykoum wa rahmatûllah wa barakatuhu,

Allâh dit : « Allâh, point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui Qui Subsiste par Lui-même. Ni sommeil et ni somnolence ne Le saisissent ». [1]

Comme nous le savons, un groupe de Musulman se réclame successeur des Salafs (les Pieux Prédécesseurs), ça c’est la théorie. Or dans les faits, on constate très souvent que les gens qui appartiennent à ce groupe ont des positions bien éloignées de celles des Salafs us-Salih et de leurs successeurs.

Un des exemples, ils n’hésitent pas à attribuer à Allâh la lassitude (astarfighoullâh.)

Le ‘théologien’ Salafi sheykh al-`Utheymin a déclaré [2] :

وهذا الملل الذي يفهم من ظاهر الحديث أن الله يتصف به ، ليس كمللنا نحن ، لأن مللنا نحن ملل تعب وكسل ، وأما ملل الله عز وجل فإنه صفة يختص به جل وعلا ، والله سبحانه وتعالى لا يلحقه تعب ولا يلحقه كسل ، قال تعالى : ( وَلَقَدْ خَلَقْنَا السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضَ وَمَا بَيْنَهُمَا فِي سِتَّةِ أَيَّامٍ وَمَا مَسَّنَا مِنْ لُغُوبٍ ) (قّ:38) هذه السماوات العظيمة والأرض وما بينهما خلقها الله تعالى في ستة أيام : الأحد والاثنين والثلاثاء والأربعاء والخميس والجمعة ، قال (وَمَا مَسَّنَا مِنْ لُغُوبٍ ) يعني ما تعبنا بخلقها في هذه المدة الوجيزة مع عظمها

Traduction approximative :

« Cette malal [littéralement : lassitude] qui est comprise comme étant un attribut d’Allah selon le sens littéral/apparent de la narration, ne ressemble pas à notre lassitude, car notre lassitude constitue de la fatigue et de la paresse. Quant à la lassitude  d’Allah, le Puissant et Exalté, il s’agit d’un Attribut spécial du Tout Puissant et Très Haut, et Allah (swt) n’est ni attribué de la fatigue, ni de la paresse … »

On voit que al-‘Utheymin joue sur les mots (Allâh a une lassitude, mais c’est pas tout à fait une lassitude…) car il est pris en tenaille entre la méthodologie Salafi qui consiste à affirmer le sens littéral strict et la conséquence de cette méthodologie qui revient à attribuer l’imperfection à Allâh puisque la lassitude est caractéristique propre aux créatures impliquant la fatigue, l’épuisement, la paresse, etc.

Sheykh Ibn Baz [rahimahou Allâh] tenait le même discours (que al-‘Utheymine) et il allait encore plus loin allant jusqu’à déclarer qu’on peut attribuer à Allâh le bassin (la taille, c-à-d l’endroit où on attache son pantalon) ou les lombes (région dorsale), pourvue qu’un hadith authentique existe à ce sujet !


D’un autre côté, voici ce qu’en dise les grands Imams Sunnites :

– L’Imam du Salaf (Pieux Prédécesseurs), At-Tahawiyy [radhia Allâhou ‘anhou] a dit dans son célèbre ouvrage « Mouchkil al-Athar » [3] : « Notre réponse et qu’il est exclu d’attribuer la lassitude à Allâh »

Dans cet ouvrage, l’imam At-Tahawiyy explique en outre qu’il est impossible d’attribuer à Allah la lassitude et car c’est une qualité humaine (liée à la fatigue, à l’épuisement, au découragement) et jamais un attribut d’Allâh. Il faut donc prendre le hadith dans son sens métaphorique et jamais dans son sens littéral comme le font les Wahhabiyy.

– L’imam Ibn ‘Abd al Barr [rahimahou Allâh] a dit : « Cela veut dire que celui qui se lasse et arrête d’œuvrer, la rétribution cesse alors à son encontre. Et il est connu qu’Allâh ne Se Lasse pas, que les gens se lassent ou pas, et que la lassitude ne peut Le concerner vis-à-vis de quoi que ce soit (qu’Il soit exempté de cela et exalté par une immense exaltation !), mais l’expression du hadîth est venue selon ce qui est habituel dans la langue des Arabes, car quand ils mettent un terme en face d’un autre terme, en réponse ou en récompense à ce terme, ils le mentionnent par le même terme, même s’il diffère de lui dans le sens ». [4]

Ibn al-Qayyim a dit dans Al-Wâbil Al-Sayyib : « Et Il n’éprouve aucune lassitude devant l’insistance des gens qui l’Implorent pour leurs nécessités ».

 

Enfin, dans ce genre de cas, le mieux c’est encore de réfuter directement par la Parole d’Allâh :

« Nous avons créé les Cieux, la Terre et les espaces interstellaires en six jours, sans avoir ressenti la moindre lassitude. » [5]

Qu’Allâh nous préserve de l’usurpation, de l’égarement et des faux semblants.

Wa Allâhou a’alam,

 

Notes :

[1] Qour’an 2 / 255

[2] Source : http://binothaimeen.net/all/books/article_18024.shtml

[3] « Mouchkil al-Athar », tome 2, page 142

[4] Dans Al-Istidhkâr (5/213) –

Explication : « Cela veut dire que les Arabes utilisent parfois le même terme dans la même phrase pour les besoins de l’éloquence sans que ce même terme utilisé ait pour autant le même sens. Ici, dans le hadîth cité, le mot « malal – lassitude » est utilisé deux fois dans la même phrases, mais pas dans le même sens : le premier terme « mala » est utilisé au sens réel pour les humains, et le second est utilisé au sens métaphorique (majaz) qui sied à la Magnificence d’Allâh. Nous voyons ici la différence entre les wahhabites qui attribuent à Allâh la  » lassitude  » et l’Imâm Ibn ‘Abd Il Barr qui exalte Allâh de cela, et ainsi on voit qu’il a la même position que l’ensemble des Sunnites, et que les wahhabites sont vraiment marginaux en attribuant à Allâh de tels attributs d’imperfection ! Oseront-ils qualifier l’Imâm Ibn ‘Abd Il Barr de négateur (mu’âtil) comme ils le font avec les autres Ash’arites pour avoir fait le ta’wîl de la lassitude dans ce hadîth ?! » (Razes10 d’Aslama.com)

[5] Qour’an 50 / 38

Un sheykh Salafi dit que Allâh hésite


~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

 

Rejeté

 

 

 

 

Le Hadith concerné :

Mohammed Ibn ‘Uthmân Ibn Karâma nous a rapporté d’après Khâled Ibn Makhled, d’après Sulaïmâne Ibn Bilal d’après Charîk Ibn ‘AbduLlâh Ibn Abî Namr, d’après ‘Atâ, d’après Abu Huraïra qui dit : « Le Messager d’Allah ﷺ a dit: «Allah, a dit: «Celui qui montre de l’hostilité à un de Mes bien-aimés, Je lui déclarerai la guerre. Mon serviteur ne se rapproche pas de Moi par une chose que J’aime, comme Il le fait avec ce que Je lui ai prescrit. Et Mon serviteur ne cessera de se rapprocher de Moi par les actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime; et, lorsque Je l’aime, Je serais son ouïe avec laquelle il entend, sa vue avec laquelle il voit, sa main avec laquelle il saisit et son pied avec lequel il marche. S’il Me demande, Je lui donnerai ce qu’il veut et s’il sollicite Mon secours, Je le lui accorderai. Et il n’y a pas de chose que J’hésite à faire, et que Je dois, cependant, faire, que de ravir l’âme de Mon serviteur croyant; il déteste la mort, et Moi Je déteste lui faire du tort ». [1]

Le ‘Sheykh’ Salafi Abdel Aziz Ar-Rajhi a déclaré [2]:

الأسئلة:
س: أحسن الله إليكم هل يوصف الله بالتردد كما في الحديث القدسي (وما ترددت في شيء أنا فاعله ترددي في قبض نفس عبدي المؤمن) الحديث؟

ج: نعم كما وصفه الرسول -عليه الصلاة والسلام- لكن هذا التردد ليس كتردد المخلوق الذي يدل على الضعف، ولكنه تعارض الإرادتين كما بين في الحديث، فالله تعالى يريد ما يريده عبده المؤمن، والمؤمن يكره الموت، فالله يريد ما يريده عبده المؤمن، ولكن الله قضى وقدر أنه يموت، فهذا تعارض إرادتين إرادة الموت؛ لأن الله قدره، وإرادة ما يريده العبد وهو كراهة الموت ولا ينافي هذا التردد ترجيح إحدى الإرادتين؛ لأن الموت لا بد منه نعم.


Question :

Peut-on attribuer l’hésitation (taraddud)  à Allâh (swt)……?


Réponse :

Oui, comme le Messager ﷺ l’a décrit, mais cette hésitation (taraddud) ne ressemble pas à l’hésitation de la création qui indique une faiblesse, mais elle est un conflit entre deux volontés comme le hadith l’explique. Allah Ta’ala veut ce que l’esclave croyant veut, et le croyant n’aime pas la mort, ainsi Allâh veut ce que Son esclave croyant veut, mais Allâh a décrété qu’il meure, donc cela est un conflit entre deux volontés, la volonté qu’il meure, parce que Allâh l’a décrété, et la volonté de ce que l’esclave veut, qui hait la mort, et cette hésitation ne va pas contre le fait que l’une (des volontés) puisse l’emporter sur l’autre, parce que la mort est une finalité.

-> Abdel Aziz Ar-Rajhi n’est pas le seul pseudo Salafi à attribuer cette basse caractéristique à Allâh, puisque le Sheykh Salih al-Sheykh déclare également quelque chose de similaire dans son commentaire de la Tahawiyya.


Commentaire :

D’un autre côté, les ‘Ulamas Sunnites ont rejetés la lecture littérale de cet Attribut puisque l’hésitation renvoie aux notions d’incertitude, de doute, de crainte, de difficulté, de regrets, etc.

C’est, pour en citer quelques’uns, le cas de l’Imam al-Khatabiyy (rahimahuLlâh), le grand commentateur du Sahih d’Al-Boukhary (rahimahuLlâh) qui a déclaré : « Attribuer l’hésitation à Allâh n’est pas permis ».

Plusieurs autres commentateurs ont expliqué ceci en excluant systématiquement l’interprétation littérale et anthropomorphique. On peut citer entre autres, Ibn Hajar, Al-Kallabadhiyy, Ibn Rajab al-Hanbaliyy, Ibn al-Jawziyy, etc.

On citera également le grand Imam `Izz ud-Din Ibn ‘Abd as-Salâm qui dans son traité sur les principes d’interprétation métaphorique du Qour’an selon l’École Ash’arite écrit qu’il s’agit d’une métaphore du rang du croyant dans la présence Divine, pour éviter un dommage plus grand, comme dans le cas où le père sacrifie la main gangrenée de son fils pour lui sauver la vie [3].

D’ailleurs, si on étudie d’autres Hadiths, comme par exemple, celui-ci que l’on trouve dans le Sahih de Muslim, on y apprend que le temps de la mort de chacun d’entre nous est déjà écrit et décidé avant même que nous ne soyons créés :

D’après Abdallah Ibn ‘Amr (qu’Allah les agrée), le Prophète ﷺ a dit : « Allâh a écrit les destinés des créatures 50.000 ans avant de créer les cieux et la terre et Son Trône était sur l’eau ». [4]

De même, dans le 19ème Hadith des « 40 Hadith d’an-Nawawi » (rahimahuLlâh), on peut lire :

Aboû al-Abbâs Abdallâh ben Abbâs a dit : « J’étais un jour derrière le Prophète et il me dit: « O jeune homme, je vais t’enseigner quelques préceptes. Observe les commandements de dieu, il te protègera. Observe les commandements de Dieu, tu le trouveras devant toi. Lorsque tu as à demander quelque chose, demande à Allâh. Lorsque tu as à implorer assistance, implore assistance auprès d’Allâh. Sache que si la communauté est d’accord, à l’unanimité, pour te faire quelque bien, cela ne te profitera que dans la mesure où Allâh te l’aurait assigné, et si elle est d’accord à l’unanimité pour te causer quelque tort, tu n’en pâtiras en rien, sinon dans la mesure où Allâh en aurait ainsi décidé à ton encontre. Certes, les calames sont levés et l`encre des feuillets a séché ». [5]

Toujours sur ce sujet, on trouve la parole de Ibn as-Salâh [6] qui déclare : « Il ne faut pas comprendre le mot « hésitation » selon la signification courante. Le sens en est que Allâh agit à la manière de la personne qui n’aime pas une chose et hésite alors à la faire. Et cela, parce qu’Il aime Son serviteur et ne veut pas lui faire de la peine en lui faisant subir l’épreuve de la mort qui est la plus grande douleur de ce monde sauf pour une petite minorité. Mais la mort est une chose inéluctable, comme cela est mentionné dans une autre version du Hadith, car Allâh a prédestiné toutes les créatures à la mort. Le mot « hésitation » signifie que Allâh prend l’âme de Son serviteur, non par la volonté de l’avilir, mais parce qu’Il veut au contraire l’élever, car la mort est le passage obligé vers la demeure de la générosité et de la félicité. » [7]

Attribuer l’hésitation à Allâh au sens littéral strict est grave car cela signifierait qu’Allâh posséderait deux volontés contradictoires, qu’Il ne serait pas sur de ce qu’Il doit faire, hésiterait, serait en difficulté, serait susceptible d’éprouver des regrets, etc…. Ceci ne fait partie de la Croyance ni des Salafs, ni de leurs Successeurs (Kahlafs).

Qu’Allâh nous accorde la bonne compréhension de Ses Attributs.

 

Notes :

[1] Rapporté par Al-Bukhâri, chapitre sur «l’humilité »

[2] Source : http://www.taimiah.org/index.aspx?function=item&id=937&node=3112

[3] Al-Ishâra ilâ al-Ijâz fi Ba`d Anwâ` al-Majâz (Ed. Uthmân Hilmî, Caire : al-Matba`at al-`Amira, 1313/1895).

[4] Rapporté par Muslim dans son Sahih n°2653

[5] Hadith rapporté par Ahmad, al-Hakim et At-Tirmidhi qui le rapporte et dit qu’il est bon, authentique.

[6] Taqiyy Ad-Dîn `Uthmân Ibn As-Salâh `Abd Ar-Rahmân Ibn `Uthmân né en 577 A.H

[7] Al-Wafî, commentaire des 40 Ahadith d’An-Nawawiyy, pg. 370

Al-Albani

Sheykh al-Albani est-il une référence à suivre?

 

 

 

« Certes cette science (allusion à la science du hadith) est une religion, regardez donc de qui vous la prenez. » – ibn Sirin (sharh Sahih de Muslim, an-Nawawî)

 

 

Le Sheykh Al-Albani (rahimahouLlâh) est la référence contemporaine dans la science du Hadith chez nos frères Salafis. A ce titre, certains lui attribuent le plus haut degré de savoir dans cette science, n’hésitant pas à le placer au dessus des plus grands maîtres comme al-Boukhari ou an-Nawawî. Mais le rang qui lui est donné est-il justifié? Sheykh al-Albani est-il une référence à suivre? Peut-on dire de lui qu’il fut un savant du Hadith? A-t-il véritablement suivi les traces bénies des Pieux Prédécesseurs (as-Salaf as-Salih)? C’est ce que nous allons voir dans cet article inshaa Allâh.

Nous précisons que cet article ne vise pas à dénigrer gratuitement un homme qui a donné sa vie pour l’Islam et encore moins à juger de son intention, mais il vise à rétablir la vérité sur son rang au sein de cette science et donc sur la pertinence et la qualité de ses divers travaux et ouvrages. Qu’Allâh fasse miséricorde au Sheykh Al-Albani, qu’Il lui pardonne ses erreurs et qu’Il le récompense pour ses pieuses actions.

 

Sommaire :

 

1/ Sheykh Al-Albani était-il un Mouhaddith ?
2/ Sheykh Al-Albani peut-il être suivi dans la Jurisprudence (Fiqh)?
3/ Sheykh Al-Albani et l’interprétation (ta’wil) faite par l’Imam Al-Boukhari concernant « El-Wajh »
4/ Le ta’wil de l’Imam Ahmad ibn Hanbal
5/ Le Tawwassul de l’Imam Ahmad ibn Hanbal
6/ Une anecdote qui en dit long…

 

1/ Le Sheykh Al-Albani était-il un Mouhaddith ?

 

La science s’apprend auprès des savants. Le Prophète Muhammad ﷺ a pris le Qour’an de Jibril (‘alayhi salaam) puis il l’a ensuite enseigné à ses Compagnons [ra] qui ensuite l’ont à leur tour transmis à leur successeurs (tabi’in puis tab-tabi’in), et ainsi de suite jusqu’à nos savants aujourd’hui qui ont pu acquérir les Sciences Islamiques par ces chaines ininterrompues. C’est grâce à cette transmission que notre religion a été préservée des innovations, des graves erreurs et des falsifications comme on en trouve dans les autres religions.

Aujourd’hui, par ignorance, on donne du crédit à n’importe qui, sous prétexte qu’il vient d’Arabie Saoudite ou qu’il se réclame suivre les Salafs. Mais il ne suffit pas de s’autoproclamer « sur la voie des salafs » pour que cela soit vrai … encore faut-il le prouver de manière irréfutable.

Concernant Sheykh Nâsir ad-Dîn al-Albânî, avec tout le respect qu’on lui doit, il ne peut pas être qualifié de savant du Hadith car il est connu de lui que c’est un autodidacte, hors toute Science Islamique se reçoit de la bouche de savants compétents et reconnus l’ayant eux même reçue de savants compétents et reconnus. Le Messager d’Allâh ﷺ a été très clair à ce sujet : « Celui pour qui Allâh veut le bien, Il lui facilite l’apprentissage de la religion, certes la science de la religion est par transmission orale ». [rapporté par Al-Boukhary]

Pour plus d’infos sur ce sujet, lire l’article « La Science Sacrée peut-elle s’obtenir simplement à partir des livres?« .

Or, Sheykh Al-Albani n’a pris connaissance des hadiths qu’en consultant des ouvrages dans des bibliothèques. A cela, se rajoute le fait que Sheykh Al-Albani ne rapporte pas un seul hadith par chaîne de transmission (Sanad) le reliant à Rassoul Allâh ﷺ, or, pour être ne serait-ce qu’un Hafidh il faut en avoir reçu (avec les chaines de transmissions) et mémorisé à la lettre prêt, au minimum 100 000, pour un Muhaddith le chiffre monte à 400 000 ! Malgré cela il y en a qui n’ont pas hésité a le qualifier de grand Muhaddith du siècle !

Cette méthode d’apprentissage qui consiste à étudier seul sans passer par des savants qui enseignent et valident les acquis de l’élève tout au long de leur parcours est une grave innovation et a valu à Sheykh Al-Albani de commettre d’innombrables et gravissimes erreurs dans l’authentification et l’interprétation des Hadiths. Comment d’ailleurs peut-on se permettre d’authentifier ou d’affaiblir des Hadiths ou des narrateurs alors que l’on a même pas une chaîne de transmission remontant à Rassoul Allâh ﷺ? Et malgré cela, Sheykh Al-Albani s’est permis de remettre en cause les travaux de sommités du Hadith comme An-Nawawi, Al-Boukhari, Al-‘Asqalani et d’autres.

Dans les livres de Hadith de Sheykh Al-Albani, on trouve par ailleurs de nombreuses aberrations. Ainsi il n’est pas rare qu’il donne un statut particulier à un Hadith et que quelques pages plus loin dans ce même livre ou dans un autre il donne un statut différent à ce même Hadith! Dans une de ces réfutations et analyse concernant le travail de Sheykh Al-Albani, le grand savant du Hadith Hassan ‘ali Al-Saqqaf a compté pas moins de 500 contradictions! [1]

Dans cette vidéo disponible sur notre chaîne YouTube, le Sheykh Muhammed Yasir al Hanafi donne un exemple concret de la manière dont Al-Albani joue avec le statut des narrateurs de Hadith selon ce qu’il a besoin d’appuyer ou d’affaiblir pour soutenir son opinion!

Des dizaines de shouyoukh du Hadith comme al-Ghumari, al-A’dami, as-Sakaf, abu-Ghudda, Sheykh Mamdouh Saïd (qui l’a réfuté dans un ouvrage de 6 tomes) on écrit des livres entiers pour dénoncer ses graves et nombreuses erreurs … Parmi ces réfutations, on peut citer :

1- Le très connu savant du hadith Indien Habib al-Rahman al-A’zami (raa) qui a écrit : – Al Albani Shudhudhuh wa Akhta’uh (Les erreurs et les aberrations de Albani) en quatre volumes.

2 -Le savant syrien Sa’id Ramaban Al Buti qui a écrit les deux classiques : – Al-Lamadhhabiyya Akhtaru Bid`atin Tuhaddidu al-Shari`a al-Islamiyya (le non suivi d’une école de jurisprudence est l’innovation la plus dangereuse menaçant la loi sacrée islamique) – As-Salafiyya Marhalatun Zamaniyyatun Mubaraka La Madhhabun Islami (Du temps des pieux prédécesseurs c’était une époque historique bénie, pas une école islamique de la pensée)

3- Le savant du hadith marocain ‘Abd Allah Ibn Al Siddiq Al-Ghumari qui a écrit : – Irgham al-Mubtadi` al-Ghabi bi Jawaz al-Tawassul bi al-Nabi fi al-Radd `ala al-Albani al-Wabi (réfutation d’Al Albani en ce qui concerne le tawassul du Prophete) – al-Qawl al-Muqni` fi al-Radd `ala al-Albani al-Mubtadi` (le discours persuasif dans la réfutation d’Al-Albani l’innovateur) – Itqan al-Sun`a fi Tahqiq Ma`na al-Bid`a (ouvrage sur la signification précise de ce qu’est l’innovation).

Dans sont ouvrage « It-haf Ul Adhkiya fi Jawaz It Tawassoul bil Anbiya wal Awliya » il écrit à son propos :

« Pour résumer, j’affirme que le Shaykh Al Albânî (qu’Allâh le pardonne) est motivé par des objectifs et des désirs autres que ceux qu’il prétend se donner. Si, dans ses lectures, il rencontre un hadîth ou un propos [d’un compagnon] (athar) qui ne s’accorde pas avec son point de vue, alors, il s’efforce de le considérer comme faible (da’if). Par la ruse et les artifices, il essaie ensuite de faire croire à ses lecteurs que son point de vue est le bon; alors qu’il se trouve complètement dans l’erreur.Il est plutôt un pécheur et un fraudeur. Par sa duplicité, il a réussi à égarer ceux qui lui faisaient confiance et qui pensaient qu’il était fiable […] Al Albânî a bien lu la remarque de Al Hâkim, mais elle ne lui a pas plu. Il a donc préféré, de manière obstinée et malhonnête, se focaliser sur la supériorité de la version rapportée par ‘Awn, qui est en réalité faible […] Malheureusement, Al Albânî est opiniâtre et maladivement obstiné, comme le sont tous les gens qui l’ont suivi […] Il y a une autre chose que je voudrais démontrer ici: on ne peut pas compter sur la fiabilité du jugement de Al Albânî sur l’authenticité ou la faiblesse des ahâdîth, car il a pour habitude d’employer tout un arsenal de tactiques de falsification, et il ne dédaigne pas mentir dans ce qu’il rapporte des savants en déformant leurs paroles ou en travestissant le sens de leurs propos. Il a l’audace de s’opposer au consensus et de réclamer l’abrogation (naskh) de textes sans preuve. Il commet énormément d’excès à cause de son ignorance des fondements [du fiqh] et des règles sur l’inférence et la déduction (istinbat) (des preuves tirées du hadîth) […] Les opinions incongrues et hétérodoxes de Al Albânî, résultats de ses recherches individuelles impies, sa tromperie, son absence d’honnêteté dans son classement des hadiths en authentiques ou faibles selon son bon vouloir, sa déformation des propos de savants et des illustres personnages de l’Islâm; tout cela en réalité est un châtiment d’Allâh, mais il ne s’en rend pas compte.Il fait ainsi partie de ceux qui pensent faire le bien, alors qu’ils sont dans l’erreur. Nous demandons à Allâh de nous préserver de la maladie dont il a affecté Al Albânî, et nous recherchons refuge en Lui contre son mal. Toutes les louanges vont à Allâh, le Seigneur des Mondes. » [2] 

4- Le savant du hadith marocain ‘Abd al-‘Aziz ibn Muhammad ibn al Siddiq Al-Ghumari qui a écrit : – Bayan Nakth al-Nakith al-Mu`tadi (l’exposition de la trahison du rebelle).

5- Le savant du hadith syrien ‘Abd Al-Fattah Abu Ghudda qui a écrit : – Radd `ala Abatil wa Iftira’at Nasir al-Albani wa Sahibihi Sabiqan Zuhayr al-Shawish wa Mu’azirihima (réfutation des fabrications de nasir al Albani, de son ami Zuhayr al Shawish et de leurs défenseurs)

6- Le savant du hadith égyptien Mohammad Awwama qui a écrit : – Adab Al-Ikhtilaf (les règles pour exprimer la divergence d’opinion).

7- Le savant de hadith égyptien Mahmud Sa`id Mamduh qui a écrit : – Wusul al-Tahani bi Ithbat Sunniyyat al-Subha wa al-Radd `ala al-Albani (la confirmation mutuels que les Dhikr avec des Perles sont une Sunna dans la réfutation d’Al-Albani) – Tanbih al-Muslim ila Ta`addi al-Albani `ala Sahih Muslim (avertissement aux musulmans concernant l’attaque de Al Albani sur le sahih muslim)

8- Le savant du hadith Saoudien Isma’il ibn Muhammad Al-Ansar qui a écrit : – Ta`aqqubat `ala « Silsilat al-Ahadith al-Da`ifa wa al-Mawdu`a » li al-Albani (critique du livre de hadith de Al-Albani) – Tashih Salat al-Tarawih `Ishrina Rak`atan wa al-Radd `ala al-Albani fi Tad`ifih (établissement en tant que correct de salat Tarawih en vingt Rak`as et la réfutation de son affaiblissement par Al-Albani) – Ibahat al-Tahalli bi al-Dhahab al-Muhallaq li al-Nisa’ wa al-Radd `ala al-Albani fi Tahrimih (Le fait qu’il est licite pour la femme le port de bijoux contrairement à la refutation d’Al Albani)

9- Le savant syrien Badr al-Din Hasan Diab qui a écrit : – Anwar al-Masabih `ala Zulumat al-Albani fi Salat al-Tarawih (éclaircir l’obscurité d’Al-Albani sur la prière du Tarawih).

10- Le directeur des activités religieuses à Dubaï ‘Isa ibn ‘Abd Allah ibn Mani’Al-Himyari qui a écrit : – al-I`lam bi Istihbab Shadd al-Rihal li Ziyarati Qabri Khayr al-Anam (l’avis en ce qui concerne la recommandation de se deplacer pour visiter la tombe du Prophete) – al-Bid`a al-Hasana Aslun Min Usul al-Tashri (la bonne innovation est une des sources de législation islamique)

11- Le ministre des affaires islamiques et religieuses des Emirats Arabes Unis Shaykh Muhammad Ibn Ahmad al Khazraji qui a écrit : – L’article : al-Albani : Tatarrufatuh (les Positions Extrémistes d’Albani).

12- Le savant syrien Firas Muhammad Walid Waysdans son édition : – Ibn al-Mulaqqin’s Sunniyyat al-Jumu`a al-Qabliyya (les prières Sunna qui doivent précéder salat Al-Jumu`a).

13- Le savant syrien Samer Islambuli qui a écrit : – Al-Ahad, Al-Ijma`, Al-Naskh.

14- Le savant jordanien As`ad Salim Tayyim qui a écrit : – Bayan Awham al-Albani fi Tahqiqihi li Kitab Fadl al-Salat `ala al-Nabi

15- Le savant jordanien Hassan ‘ali As-Saqqaf qui a écrit les deux volumes : – Tanaqudat al-Albani al-Wadiha fi ma Waqa`a fi Tashih al-Ahadith wa Tad`ifiha min Akhta’ wa Ghaltat (les erreurs qu’Albani a commises en ce qui concerne l’authentification des hadiths authentiques et faibles) – Ihtijaj al-Kha’ib bi `Ibarat man Idda`a al-Ijma` fa Huwa Kadhib (le recours du perdant à l’expression: que celui qui réclame le consensus est un menteur!) – al-Qawl al-Thabtu fi Siyami Yawm al-Sabt (le discours ferme en ce qui concerne le jeûne du samedi) – al-Lajif al-Dhu`af li al-Mutala`ib bi Ahkam al-I`tikaf (« le jeu dangereux contre lui qui joue avec les régles d’I`tikaf) – Sahih Sifat Salat al-Nabi ﷺ (Les critères authentiques de la prière du Prophete) – I`lam al-Kha’id bi Tahrim al-Qur’an `ala al-Junub wa al-Ha’id Talqih al-Fuhum al-`Aliya (l’inculcation du discernement élevé) – Sahih Sharh al-`Aqida al-Tahawiyya (l’explication correcte de la ‘aquida tahawiyya).

Jamais un « savant » du Hadith n’a été autant réfuté. Il faut bien comprendre que c’est la science de la transmission qui a protégé notre religion, cette science qui n’existe dans aucune autre religion. Comme l’a dit le grand imam Ibn al-Mubarak, qui est élève de Sufyan at-Thawri, de Malik ibn Anas et de Abu Hanifa et qui fut un grand spécialiste du hadith ayant le statut de Amir al-Mouminin dans la science du Hadith : « La chaîne de transmission fait partie de la religion et s’il n’y avait pas la chaîne de transmission, chacun dirait ce qu’il veut ».

Alors Al-Albani peut-il êtres qualifié de savant du Hadith ou mieux encore de mouhaddith ?

– Un mouhaddith qui n’a pas de sheykh en hadith et qui est autodidacte
– Un mouhaddith qui est perdu sans ses livres
– Un mouhaddith qui ne connait pas par cœur 10 hadiths avec leur chaîne de transmission.
– Un mouhaddith qui ne cite même pas un hadith par chaîne de transmission jusqu’au Prophète ﷺ.
– Un mouhaddith dénoncé par les spécialistes du hadith et dont les ouvrages de réfutation contre lui ne se comptent plus.

Une telle personne n’est pas un mouhaddith.

Le sheykh al-Albany (rahimahu Allâh) était un chercheur dans la science du hadith (à son niveau), mais on ne peut pas dire de lui qu’il fut un spécialiste du hadith ou un mouhaddith, car il ne transmet aucun hadith par chaîne de transmission et sa science n’est pas non plus transmise par chaîne de transmission !

 

2/ Le Sheykh Al-Albani peut-il être suivi dans la Jurisprudence (Fiqh)?

 

Sheykh Nâsir ad-Dîn al-Albânî, une des grandes références du wahhâbisme et ils le considèrent comme le plus grand savant du hadîth, malgré ses grandes lacunes en la matière. Loin de se limiter à cette discipline, le Sheykh s’est également lancé dans la Fatwa, mais là aussi sans posséder la formation et les compétences nécessaires, faute d’avoir étudier auprès de savants. Cet apprentissage basé sur l’autodidaxie lui a valu d’émettre des Fatwas complètements absurdes et dangereuses pour les Musulmans.

Jadis, le Sheykh Bin Baz fut interrogé sur une parole d’Al-Albani concernant la zakat (scan -> ICI), il a dit que Al-Albani n’est qu’un muhaddith (sous entendu qu’il ne connait pas le fiqh car la question concerne le fiqh) et il précise qu’il (Al-Albani) n’a pas étudié auprès des Shuyukh (savants), mais qu’il a appris dans les livres. Donc, même Ibn Baz qui est du même mouvement (wahhabite) que Al-Albani reconnait que ce dernier n’a pas de Sheykh. Maintenant, la question qui se pose est comment peut on prétendre que cet homme est un mouhhadith (selon certains, il aurait été le mouhaddith de notre temps) alors qu’il n’a pas de Sheykh?

Voici quelques-unes de ses pires fatâwâ, afin d’attirer l’attention des musulmans sur les dérives de cet homme, d’une part, et d’autre part pour avertir ceux qui ne le connaissent pas ou peu :

1/  » Les femmes du Prophète  peuvent tomber dans la fornication «  [silsilat al ahâdîth as-sahîha, hadîth 2507, tome 6, P.26 première édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh].

2/  » Le fondateur du mouvement Salafî c’est Allâh «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.18, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

3/  » Il est interdit à la femme qui a des poils qui poussent au degré que ça devienne une barbe de se raser «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.248, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

4/  » L’étonnement est un Attribut d’Allâh «  [Ach-Chaykh Al-Albânî wa manhajuhu fî taqrîrî masâ’il al-I`tiqâd – Muhammad Sarrûr Cha`bân p. 243, première édition, dâr al-Kiyân Ar-Riyadh].

5/  » Quand la parole du Prophète contredit son acte, on favorise son acte «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.39, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

6/  » Appel à la destruction de la coupole qui couvre la tombe du Prophète  et à faire sortir la tombe du Prophète  de sa mosquée «  [Tahdhîru as-Sâjid, ach-Chaykh Al-Albânî, p.58, 3 ème édition, Al-Maktabatu al-Islâmîy, Bayrûth].

7/  » Le Prophète  n’est pas la meilleure des créatures «  [At-Tawassul Anwâ`uhu wa Ahkâmuhu, Al-Albânî, p. 149, première édition, Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh]. Le scan de la couverture : ICI et le scan du passage en question : ICI

8/  » Le fait de fêter le Mawlid est tiré de la célébrations des nasârâ (chrétiens) et un suivi de leur actes «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.155, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

9/  » Il est interdit de suivre une école précise comme l’école Châfi`ite ou Hanafite «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.43, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

10/ Le fait de faire la ressemblance entre le fiqh Hanafite et l’évangile [Mukhtasar Sahîh Muslim d’Al-Mundhirî, Tahqîq Al-Albânî, Hadîth n° 2060, p.543, 3ème édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh].

11/  » La Jamâ`a du Tablîgh est un groupe de soufis moderne. Elle ne se base ni sur le Livre ni sur la Sunna du Prophète «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.31, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

12/  » Il est interdit d’embrasser le Coran car c’est une bid`a et un égarement «  [Risâlat Kayfa yajib `alaynâ an-nufassira al-Qur’ân al-Karîm, Al-Albânî, p.28, première édition Al-Maktaba al-Islâmiyya, Jordanie].

13/  » Dire « Sadaqa Allâhu al-`Adhîm  » après la lecture du Qur’ân est une bid`a «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.163, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

14/  » Il est interdit de faire le Adhan (l’appel à la prière) en utilisant le micro et le haut parleur «  [Al-Ajwiba an-Nâfi`a `an as’ilati lujnati masjidi al-Jâmi`ati, Al-Albânî, p.18, deuxième édition, Al-Maktab al-Islamîy, Bayrûth].

15/  » Le Mihrâb dans la mosquée est une bid`a «  [Silsilat al-ahâdîth ad-Da`îfa, Al-Albânî, hadîth n°448, tome 1 p.641, deuxième édition, Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar-Riyâdh].

16/  » Interdiction aux femmes savantes et aux dâ`iyyât (prêcheuses) de donner des cours aux femmes dans les mosquées «  [ référence : Al Albânî dans son ouvrage  » silsilat al ahâdîth as-sahîha, hadîth n°2680, tome 6, P.401 première édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh].

17/  » Celui qui prie at-Tarawîh 20 raka`a contredit la Sunna «  [Al-Hâwi min fatâwî ach-Chaykh Al-Albânî, Abû Hammâm al-Misrîy, tome 1, p.326, Al-Matba`a al-`Ilmiyya – Egypte].

18/  » Il est interdit de dire à une personne après le cours « fais moi du`â’ «  [Qâmus al-Bida` Mustakhraj min Kutûb al-Albânî, Machhûr as-Salmân wa Ahmad Ach-Chukûkânî, p. 702, troisième édition, Dâr al-Imâm Al-Bukhârî – Qatar].

19/  » Interdiction à l’imâm pendant le prêche de faire du`â’ pour les mujâhidîn (combattants) et ceux qui combattent pour défendre l’Islâm «  [Al-Ajwiba an-Nâfi`a `an as’ilati lujnati masjidi al-Jâmi`ati, Al-Albânî, p.72, deuxième édition, Al-Maktab al-Islamîy, Bayrûth].

20/  » Le peuple Palestinien doit quitter la Palestine et ne doit pas rester sous l’autorité sioniste «  [Fatâwâ Ach-Chaykh Al-Albânî, `Ukkâchatu `Abdu al-Mannân, p.18, deuxième édition, Dâr al-Jîl, Bayrûth].

21/  » L’intifâda Palestinienne contre l’occupation sionniste est un acte harâm et n’est pas autorisé » [Enregistrement audio Al-Hudâ wa an-nûr ach-Chaykh al-Albânî].

22/  » Allâh a deux yeux «  [Al Fatwâwî Al-Kuwaytiyyatu Al-Albânî, p.43, première édition, Dâr Ad-Diyâ’ – Egypte].

23/  » Le rire est un Attribut d’Allâh «  [silsilat al ahâdîth as-sahîha, hadîth 2810, tome 1, P.738 première édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh]. Pour une bonne compréhension du Dahik [Rire] d’Allâh, voir notre article sur le sujet.

24/  » Allâh a réellement une main «  [Ach-Chaykh Al-Albânî wa manhajuhu fî taqrîrî masâ’il al-I`tiqâd – Muhammad Sarrûr Cha`bân p. 216, première édition, dâr al-Kiyân Ar-Riyadh ].

25/  » L’infaillibilité des prophètes n’est pas absolue «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.18, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

26/  » Il est possible que le Prophète  oublie les versets qu’il a cité aux gens «  [Al Fatwâwî Al-Kuwaytiyyatu Al-Albânî, p.30-31, première édition, Dâr Ad-Diyâ’ – Egypte].

27/  » Il est harâm d’embrasser la main de son père et de sa mère, car cela fait partie des innovations «  [Qâmus al-Bida` Mustakhraj min Kutûb al-Albânî, Machhûr as-Salmân wa Ahmad Ach-Chukûkânî, p. 718, troisième édition, Dâr al-Imâm Al-Bukhârî – Qatar].

28/  » Il est harâm de rendre visite chaque vendredi à ses parents décédés car cela fait partie des innovations « . [Ahkâm Al-Janâ’iz wa bida`ihâ, p.258, quatrième édition, Al-Maktab al-Islâmiy – Bayrût].

29/  » Il est harâm aux femmes de porter tout or en bijoux formant un cercle, comme les bagues, les bracelets, les colliers, les ceintures, etc. «  [Âdâb az-Zafâf Al-Albânî, dans l’introduction de l’ouvrage et à la p.222, première édition, Maktabat al-Ma`ârif lî Nachri wa at-Tawzî` – Ar-Riyâdh].

Lorsqu’il a été interrogé sur cette fatwa, le sheykh Wahbaal-Zu aylī a déclaré :

« En effet, la déviation de certains qui s’occupent par la Science ou ceux qui apprennent par eux-mêmes sans un enseignant n’a pas de valeur en termes de Sciences ou de Shari’ah et leurs avis sont exclus et rejetés. Déclarer l’Or interdit (harām) pour les femmes est à la fois une déviation Islamique et intellectuelle, car le Noble Coran a clairement fait savoir dans le Aya : « Cet être (la fille) élevé au milieu des parures et qui, dans la dispute …». [43:18] qu’il fait partie de sa nature et de sa disposition qu’une femme se pare de bijoux. Il a également été établi dans la Sunnah Prophétique que le Prophète a dit : « L’or et la soie sont halal (autorisé) pour les femmes et haram (interdit) pour les hommes » [Musnad de l’Imam Ahmad b. Hanbal, vol.14, pp. 499-500, Hadith #19407, Dar al-Hadith, Edition du Caire]. Dire que c’est haram c’est aller à l’encontre de l’ijma’ (consensus des Savants). Je n’ai pas lu le livre Âdâb az-Zafâf, mais s’il contient de tels avis, il ne mérite pas qu’on s’y attarde. » [3]

30/  » Il est autorisé à une femme d’allaiter directement par le sein un homme étranger à elle «  [Enregistrement audio Al-Hudâ wa an-nûr ach-Chaykh al-Albânî].

31/  » Il est harâm de réciter la Fâtiha pour un mort et ou de réciter le Qur’ân en ayant l’intention que les hasanât soient destinées au mort «  [Ahkâm Al-Janâ’iz wa bida`ihâ, p.256, 257, 259, quatrième édition, Al-Maktab al-Islâmiy – Bayrût].

32/  » Il est harâm de présenter sa ta`ziyya (condoléances) à la famille d’un mort devant les tombes ni dans un endroit précis et il est interdit de limiter cela à trois jours «  [Ahkâm Al-Janâ’iz wa bida`ihâ, p.255, quatrième édition, Al-Maktab al-Islâmiy – Bayrût].

33/  » Il est harâm d’inscrire le nom du mort ainsi que la date de sa mort sur sa tombe «  [Ahkâm Al-Janâ’iz wa bida`ihâ, p.265, quatrième édition, Al-Maktab al-Islâmiy – Bayrût].

34/  » La masturbation pendant le mois de Ramadan n’annule pas le jeûne « . [Tamâm al-Minnah Al-Albânî p.418, cinquième édition, Dâru ar-Râyah – Ar-Riyâdh].

35/  » Il est harâm de s’habiller en pantalon pour les hommes comme pour les femmes «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.18, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte et également dans l’enregistrement audio Al-Hudâ wa an-nûr ach-Chaykh al-Albânî].

36/  » Il est Sunna de mettre la montre à la main droite «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.149, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

37/  » Il est harâm de rendre le jour de vendredi comme un jour férié «  [Al-Ajwiba an-Nâfi`a `an as’ilati lujnati masjidi al-Jâmi`ati, Al-Albânî, p.65, troisième édition, Al-Maktab al-Islamîy, Bayrût].

38/  » Il est harâm de dire  » Bismi Allâhi ar-Rahmâni ar-Rahîm  » avant de manger, il faut juste dire  » Bismi Allâh «  ». [silsilat al ahâdîth as-sahîha, hadîth 346, tome 1, P.681 première édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh].

39/  » Il est harâm de faire salât sur le Prophète lorsqu’on est étonnée d’une chose «  [Qâmus al-Bida` Mustakhraj min Kutûb al-Albânî, Machhûr as-Salmân wa Ahmad Ach-Chukûkânî, p. 701, troisième édition, Dâr al-Imâm Al-Bukhârî – Qatar].

40/  » Il est harâm de voyager spécifiquement pour rendre visite au Prophète  «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.12, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte et dans Ahkâm Al-Janâ’iz wa bida`ihâ, p.265, quatrième édition, Al-Maktab al-Islâmiy – Bayrût]. ].

41/  » Donner des noms aux mouvements et groupes musulmans est une bid`a sauf le mouvement Salafi «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.27, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

42/  » Il est harâm de louer les appartements aux soufis s’ils déclarent qu’ils sont soufis «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.136, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

43/  » Il est harâm au musulman de boire debout «  [silsilat al ahâdîth as-sahîha, hadîth 177, tome 1, P.340 première édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh].

Qu’Allâh lui fasse Miséricorde, lui pardonne et nous pardonne.

 

3/ Sheykh Al-Albani et l’interprétation (ta’wil) faite par l’Imam Al-Boukhari concernant « El-Wajh »

 

Il est connu que les salafis interdisent formellement toute interprétation (ta’wil) des Textes sacrés, préférant une lecture purement littéraliste. Pourtant, les plus grands savants et parmi eu les Salafs, ont parfois eu recours à l’interprétation. Observez ce que dit sheykh Al-Albani [rahimahou Allâh] de ceux qui font le ta°wil du mot Wajh dans le verset 88 de la sourate el-Qassas.

Il dit : « un croyant ne peut pas dire une chose pareil » !!

Or, parmi les savants qui utilisent l’interprétation, nous trouvons par exemple l’imam Al-Boukhari [rahimahou Allâh]. Voici dessous les scans des pages.

Tout d’abord la parole de l’imam Al-Boukhari disant que El-Wajh (parfois traduit par Visage ou Face) signifie la Royauté :

a1

 

Puis, le scan des paroles de Al-Albani donnant son opinion qui est que ceux qui font le ta’wi ne peuvent être croyants :

a2

a3

Ainsi, il apparait que des dits « salafis » (ou wahhabis) ne suivent pas ceux dont ils se réclament sur des questions aussi importantes que la ‘Aqida (croyance). Pour sheykh Al-Albani, celui qui fait le ta’wil (interprétation) du mot El-Wajh, ne peut être qualifié de Musulman. On ne tombera pas dans le raccourci de dire qu’Al-Albani fait directement le takfir du grand savant al-Hafidh al-boukhari, mais les propos demeurent très graves car par cette parole, il excommunie de très nombreux savants, des Compagnons et un nombre considérable de Musulmans !

Pour d’avantages de précision sur al-Wajh, lire l’article : L’interprétation du Wajh [Face] d’Allâh selon quatre Tafsirs qui font autorité – [ Ibnou Kathir, Ibn ‘Abbâs, At-Tabari, Al-Qurtubi ]

 

4/ Le ta’wil de l’Imam Ahmad ibn Hanbal

 

On a vu précédemment que Sheykh al-Albani [rahimahou Allah] condamnait ceux qui pratiquent l’interprétation (ta’wil) de certaines expressions ou mots du Coran et que pour lui par exemple, celui qui faisait le ta’wil de al-Wajh ne pouvait pas être Musulman. Or, il se trouve que la grande majorité des savants acceptent ces interprétations si elles sont conformes à la langue arabe et à la Majesté d’Allâh ta’ala. Et contrairement à ce que disent les wahhabis, certains savants du Salaf ont pratiqué le ta’wil comme ce fut le cas d’al-Boukhari [radhia Allâhou ‘anhou].

Nous allons voir maintenant qu’un autre grand Imam du Salaf, l’Imam Ahmed ibn Hanbal [radhia Allâhou ‘anhou] pratiquait également le ta’wil. Il est à noter que les « savants » Salafis se réclament de lui et de son école. Voici un passage du célèbre livre de l’imam ibnou Kathir [rahimahou Allah] « el-Bidaya wa el-Nihaya »  – le début et la fin -, dans lequel il exprime et relate clairement le ta’wil (l’interprétation) de l’attribut de « la venue d’Allâh » faite par l’imam Ahmed ibn Hanbal concernant le verset 22 de la sourate el-Fajr « et ton Seigneur vint » « و جاء ربك » en disant qu’il s’agit de la venue de Ses Récompenses.

Encore une fois nous constatons qu’un très grand imam du Salaf et de plus qui est l’imam dont se réclament les salafis fait lui aussi le ta’wil des attributs d’Allâh, comme cela est le cas de beaucoup de savants parmi les plus grands.

J’adresse ici une question à nos frères et sœurs qui suivent le minhaj dit « Salafi », allez-vous suivre al-Albani et dire que l’imam Ahmed ne mérite plus la qualification de Musulman [astarfighu-Llâh]?

Voici le scan :

Ahmad

 

5/ Le Tawwassul de l’Imam Ahmad ibn Hanbal

 

L’Imam Ahmad a dit à Abou Bakr al-Marwazi : « yatawassalu bi al-nabi fi dou’a’ih »« Que celui qui fait des Dou’as utilise le Prophète ﷺ comme cause (wassilah). » Le même récit se retrouve dans le Manasik de l’Imam Ahmad tel qu’il est rapporté par son élève Abou Bakr al-Marwazi. Le fait que l’Imam Ahmad ibn Hanbal ait encouragé à faire le Tawassul à travers RassouluLlâh lors des dou’as est aussi rapporté par l’imam ibn Taymiyya dans ses fatawas (volume 1 page 140, voir aussi Mafaahim page137). Sheykh ibn Taymiyyah lui-même a mentionné la narration d’al-Marwazi prise de son livre sur les Manasik (rites du Hajj) que l’imam Ahmad lui a écrit en lui disant: « Que celui qui fait des Dou’as utilise le Prophète comme cause (wassilah). ». Se référer à : Qa’idah fit-Tawassul wal-Wassila (p. 98 and 155).

Quant à Sheykh al-Albani, il a dit : « L’Imam Ahmad à permis le Tawassul par le biais du Messager seul, et d’autres tels que l’imam As-Shawkani ont permis le Tawassul par son intermédiaire, celui d’autres prophètes et par les Pieux. [Notez au passage qu’il omet de mentionner l’Imam Malik et l’Imam Shafi’i comme autorisant aussi le Tawassul] Cependant, nous [c’est-à-dire Albani et ses semblables], comme c’est le cas dans tous les domaines où il y a désaccord, nous suivons tout ce qui est appuyé par la preuve quelle qu’elle soit, sans suivre aveuglement l’opinion des hommes ». [al-Albani, At-Tawassul page 38]. Voir le scan ICI.

Alors que les salafis proclament suivre l’imam Ahmad, lorsque sa position ne leur plait, ils délaissent son avis. Ainsi, Sheykh al-Albani a dit en substance : « On ne suit pas l’Imam Ahmad sur son tawassoul, même s’il l’a fait car on n’est pas Ahmadiyyine ».

Ceci prouve :

1/ que l’Imam Ahmad (imam du Salaf, Imam Mujtahid al-Mutlaq, qui a eu des dizaines et des dizaines de shouyoukh parmi des sommités incontestables des premières générations et qui a mémorisé et rapporté plus de 1 million de Hadith) faisait le tawassoul et donc qu’il l’approuvait.

2/ que les Salafis se réclament de gens qu’ils ne suivent que sur ce les points qui valident leur propre doctrine.

Voici une preuve solide et supplémentaire que malgré leurs dires, Al-Albani et ses semblables ne suivent pas les Salafs us-Salih mais prennent uniquement ce qui va dans le sens de leur doctrine, loin de la Voie des Salafs as-Salih, celle qui se trouve aujourd’hui répartie dans les deux écoles de ‘Aqida (Ash’arite et Maturidite), les quatre écoles de Fiqh (Malikite, Shafe’ite, Hanafite et Hanbalite) et les Turuqs authentiques de Tassawuf.

Plus d’infos dans cette vidéo : ICI

 

6/ Une anecdote qui en dit long…

 

Pour terminer, nous allons narrer un récit qui illustre parfaitement tout ce que nous avons rapporté dans cet article, prouvant encore une fois l’incompétence de Sheykh al-Albani dans les Sciences Islamiques. Ce témoignage que mentionne l’immense érudit et océan de savoir, le Sheykh Mohammed Âwama (Hafidahoullah) souligne également l’importance de la science reçue par chaîne de transmission. Il rapporte cela dans son livre « L’impact du noble Hadith sur la divergence des Imams Juristes qu’Allah les agrée », page 47, il dit :

« [la situation me pousse à vous raconter cette anecdote], de ces choses qui font rire et pleurer en même temps, rapportant cela de notre Sheykh, l’érudit de la ville de Homs (Syrie) et sa singularité, le Cheikh des Lectionnaires et le garant de la Fatwa, le lectionnaire, l’exégète, le Juriste et l’ascète, le Sheykh Abdul Aziz Ôyoun Al-Soud, mort en 1399 de l’hégire, qu’Allah Le Très Haut lui accorde Sa Miséricorde.

Il m’a raconté cette anecdote il y a 9 ans environ, à mon domicile à Alep (Syrie). Il a dit : est entré à la mosquée, juste avant l’Adhan du « Dhohr », près de moi un homme que je ne connaissais pas, et qui m’a été nommé plus tard, et notre Sheykh me l’a nommé, c’est le Sheykh Nasser Al-Albani ! Il s’est assis, attendant l’Adhan, et quand le Muezzin a dit : « Allahou Akbara Allahou Akbara », cet homme a réagi énergiquement et avec colère, en disant : « ceci est faux, ceci est Bid’â (innovation) » ! Alors notre Sheykh lui a dit : « qu’est-ce qui est faux et Bida’â ? » Il a répondu : « ceci est contraire au Sahih de Mouslim » ! Alors notre Sheykh lui a répété la question : « et qu’est-ce qui est dans Sahih Mouslim » ? L’homme dit alors : « ce qui est dans Sahih Mouslim : « Allahou Akbarou Allahou Akbarou » avec Dhama sur le Ra’a. A ce moment notre Sheykh lui dit, avec son Adab (noblesse de caractère) connu et sa sérénité : « vous avez reçu Sahih Mouslim de vos Chouyoukhs qui l’ont reçu de leurs Chouyoukhs, jusqu’à l’Imam Mouslim, qu’il a rapporté le Hadith avec la Dhama sur le Ra’a ? Ou bien ceci (ce que vous mentionnez là) est l’impression de l’éditeur » ?! Notre Sheykh a dit : « il s’est tu et je me suis tu, puis il pria et s’en alla ». »

 

Nous espérons que cet article servira de lumière éclairante pour ceux qui cheminent sincèrement sur le Chemin d’Allâh Exalté, de Son bien aimé Messager ﷺ digne de confiance dans la révélation, de sa famille pure et parfumée, de Ses nobles Compagnons bon guides et bien guidés, des Awliyas Ses fidèles Alliés et de Ses Savants dévoués.

 

 

Notes :

– Basé en partie sur les travaux de l’équipe d’Aslama.com, de sheykh Gibril Fouad Haddad et d’autres Shuyukh – qu’Allâh les récompense –

[1] Sur le site Masud.co.uk vous trouverez exposées 50 erreurs et contradictions de Al-Albani. Cela confirme la médiocrité de ses travaux en terme de Hadith.

[2] Source : at-Tahwid.net

[3] Dans Fatāwa Mu’āsira de Sheykh Wahba al-Zuhaylī, pages 203-204, Dār Al-Fikr, Damas, 2003

– Sur le même sujet, lire également : Les ijazas de Ibn Baz et de Al-Albani – Par Sheykh Nuh Ha Mim Keller

– A écouter (anglais) : Who was Nasiruddin Albani Salafi?

– Pour les arabophones, voici lire ce livre complet en PDF : Les aberrations et les erreurs de Al-Albani de Sheykh Habibur Rahman A’zami