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La quête spirituelle de l’Imam Abu Hamîd al-Ghazaliyy

 

 

al-ghazali-spirituel

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

L’Imam Abu Hamîd al-Ghazaliyy رحمه الله fut très certainement l’homme le plus savant de son époque. Il est celui qui fut qualifié par l’Imam Ibn ‘Asākir رحمه الله de revivificateur de la religion du 5e siècle et qui aujourd’hui encore est surnommé Hujjut al-Islam (l’argument de l’Islam). Les grands savants du Fiqh, de la ‘Aqida, du Tafsir venaient de partout pour apprendre auprès de lui. Il était d’ailleurs à ce titre le responsable de la grande université Islamique Nizamuddin à Bagdad. Cependant, malgré son impressionnante érudition scientifique, au fil du temps, il se rendit compte que malgré toute sa science, il n’avait réussi à atteindre ni la proximité d’Allâh, ni celle de Son Messager ﷺ.

Il décida donc d’aller faire le tour des plus grands savants qu’il côtoyait à l’époque.

Il commença par les savants du Tafsir : « Vous êtes les sommités dans cette science, pouvez-vous m’aider à me rapprocher d’Allâh ? » Ils répondirent : « Tu peux nous demander à propos de n’importe quel verset du Qour’an, on peut en parler pendant dix années, mais on ne peut pas t’emmener à Allâh »Il se rendit ensuite auprès des savants du Hadith : « Vous êtes les sommités dans cette science, pouvez-vous m’aider à me rapprocher de Rassoul Allâh ﷺ? » Ils répondirent : « On ne peut que te rapprocher du Hadith, on peut t’enseigner les paroles du Prophète, mais on ne peut pas t’emmener au Prophète lui-même »Il alla donc voir les Fuqahas, les spécialistes de la Loi Divine : « Je veux atteindre Allâh et Son Messager ﷺ? Que pouvez-vous faire pour moi ? » Ils répondirent : « On peut t’expliquer les règles, comment faire le wudhu, le ghusl, le halal, le haram, on connait les Commandements d’Allâh, mais on ne peut pas t’emmener à Allâh. » Il se rendit alors chez les ‘Ulamas de la ‘Aqida, spécialistes de la Croyance : « Vous êtes les sommités dans la Croyance, emmenez-moi à Allâh et à Son Messager ﷺ. » Ils répondirent : « On sait beaucoup de choses concernant Allâh, mais nous ne sommes pas capables de t’emmener à Lui ».

L’Imam Al-Ghazaliyy était dépité, lui, le plus grand savant de son temps était incapable de se rapprocher d’Allâh et les autres shuyukhs spécialistes des sciences Islamiques ne pouvaient rien pour lui non plus.

« Auprès de qui vais-je pouvoir chercher la guidée ? Si je meurs, que va-t-il m’arriver ? »

Il fut tellement éprouvé par cela qu’il ne put plus parler. Il traversa une longue période de dépression et d’incertitude profondes. Il décida alors de quitter ses fonctions, s’isola et commença a étudier et à analyser durant deux années (certains ont dit dix années), les différents groupes et pensées et ce de jour, comme de nuit. Au bout de ces années d’étude, il déclara :

« J’en suis venu à la conclusion que la vérité est avec les Soufis et avec les Awliyas qui sont illuminés et qui prennent directement la guidée du Nur de Saydinna Rassul Allâh ﷺ. »

« Je sais de manière certaine, » écrivit-il, « que seuls les (vrais) Soufis marchent dans la voie d’Allâh Ta’ala, que leur manière de vivre est la meilleure, que leur chemin est le plus pur chemin et que leurs vertus sont les plus pures vertus. »

Après cela, il quitta l’Irak et partit en quête d’un Maître spirituel qui puisse l’aider à atteindre Allâh et Son Messager ﷺ. Il le trouva et suivit ses enseignements avec assiduité, jusqu’à atteindre ce qu’il était venu chercher.

Qu’Allâh lui fasse miséricorde, lui accorde ses meilleures récompenses et qu’Il l’honore au Jour du Jugement Dernier.

Wa Allâhu a’alam

 

Pourquoi ne suivez-vous pas directement les Compagnons

 

Mawlana Ilyas Ghuman al-Hanafi

 

 

Abu Hanifa

 

 

Question :

Si vous dites qu’il est nécessaire de procéder au suivi d’un Imam et donc d’une école (Taqleed), alors après le Prophète (salallâhou ‘alayi wassalaam), pourquoi ne suivez-vous pas les Compagnons ? Pourquoi suivez-vous un Imam ? [1] D’après vous, n’y avait-il un Compagnon suffisamment savant pour que vous fassiez son Taqleed ? Pourquoi ne suivez-vous pas directement les Compagnons et les avez vous délaissés pour suivre (par ex.) l’Imam Abu Hanifa ?

Réponse :

Si après le Prophète (salallâhou ‘alayi wassalaam), nous faisons le suivi de saydinna Abu Bakr as-Siddiq (radhia Allâhou ‘anhou), nous aurons un léger problème, parce qu’après lui, nous devrons suivre saydinna ‘Umar (radhia Allâhou ‘anhou), parce qu’Abu Bakr n’a pas fourni l’ensemble des explications de toutes les règles juridiques.  Nous devrons alors procéder à un autre Taqleed. Si faisons le suivi de ‘Umar, alors nous devrons suivre saydinna ‘Uthman (radhia Allâhou ‘anhou) parce qu’Umar n’a pas fourni l’ensemble des explications de toutes les règles juridiques. Et si nous le suivons, alors nous devrons ensuite suivre saydinna ‘Ali (radhia Allâhou ‘anhou) parce que ‘Uthman n’a pas fourni à la Ummah l’ensemble des explications de toutes les règles juridiques. Il est logique et sensé de suivre quelqu’un après qui personne d’autre n’est requis.

Le successeur du Prophète Muhammad était Abu Bakr, puis ‘Umar lui a succédé, puis Uthman lui a succédé, puis ‘Ali lui a succédé, etc…

La Science du Prophète qui a été transmise a Abu Bakr était le Qour’an, la connaissance de la Prophétie et ses propres règles. Saydinna ‘Umar avait le Qour’an, le Hadith, les règles d’Abou Bakr et les siennes. Saydinna ‘Uthman avait le Qour’an, la connaissance de la Prophétie et les règles reçues d’Abou Bakr et de ‘Umar. Quant à ‘Ali, il avait le Qour’an, le Hadith, les règles d’Abou Bakr, de ‘Umar, de ‘Uthman. Saydinna ‘Ali est allé de Médine à Kufa (Irak) et il a emporté tout son savoir avec lui. Allâh a alors fait parvenir une personne à Kufa nommée Nauman bin Thaabit, plus connue sous le nom d’Imam-e-Azam Abu Hanifa (radhia Allâhou ‘anhou) qui avait le Qour’an, la connaissance de la Prophétie, les règles d’Abou Bakr, de ‘Umar, de ‘Uthman et d’Ali et la science des Compagnons ainsi que son propre Ijtihaad (effort d’interprétation). [2]

L’Imam-e-Ahlu Balkh, Khalaf ibn Ayyoub (rahimahuLlâh) a dit :

« Allâh a donné la science au(x) Prophète(s), le Prophète l’a ensuite transmise aux Compagnons, qui l’ont ensuite transmise au Tabi’ins (successeurs) et les Tabi’ins l’ont transmises à Abou Hanifa. »

L’Imam Abu Hanifa fut donc cette personne réunissant toutes ces Sciences, après lui, il était inutile d’aller chercher quelqu’un d’autre. [2]

C’est la raison pour laquelle nous avons suivi l’Imam Abou Hanifa.

Ainsi, si vous êtes en mesure de nous présenter l’ensemble des avis compilés issus des Compagnons alors nous suivrons cela. A vrai dire, la Science des Compagnons n’a pas été compilée … mais l’Imam Abu Hanifa a réalisé ce travail.

C’est la raison pour laquelle nous faisons le Taqleed de l’Imam Abu Hanifa et cela ne devrait pas poser de problèmes.

Notes :

[1] C’est-à-dire l’un des quatre grands Imams : Malik ibn Anas, Ash-Shafé’i, Abu Hanifa et Ahmad ibn Hanbal – qu’Allâh les agréé tous –

[2] Le même schéma s’applique aux 3 autres grands Imams.

Les Conditions requises pour être Imam

 

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Imam

 

 

Les conditions requises pour l’imamat sont au nombre de neuf, à savoir :

1/ La pureté rituelle puisque l’imamat de celui qui prie volontairement en état d’impureté rituelle n’est pas valide.

2/ L’imam ne doit pas prier lui-même sous la direction d’un autre imam. Qui prie, en subordonné, à un retardataire (masbûq) ou à un priant lui-même subordonné, le croyant imam, sa prière sera nulle.

3/ Être Musulman (al-Islam).

4/ Être de sexe mâle (adh-Dhakar) : car l’imamat de la femme n’est absolument pas valable (y compris entre femmes selon l’avis majoritaire dans l’école Malikite).

5/ La puberté (al-Bulûgh) : car l’imamat de l’impubère n’est valide dans les prières prescrites que quand il préside un semblable (impubère).

6/ La Jouissance de ses pleines facultés mentales (al-‘Aql) : car en fait, l’imamat du fou ou de l’ivre n’est pas valable.

7/ Être de condition libre : C’est une condition requise pour la prière du Vendredi.

8/ Être exempt d’actes de perversité (Fisq) : L’imamat du fornicateur et du buveur de vin est ainsi invalide (d’autres ont dit qu’il est déconseillé).

9/ La capacité d’exécuter les actes fondamentaux de la prière : ce qui implique que l’imamat d’un homme impotent, incapable, par ex. de prendre la position inclinée, à moins que le priant dirigé soit lui-même incapable. Il en est de même pour l’individu défaillant en matière de liturgie (règles) de la prière. Son imamat n’est valable que pour présider ses semblables. Il y a d’ailleurs divergence sur l’imamat de celui qui ne distingue pas entre le ḍ et le z et de celui qui prononce des barbarismes (lahn). Mais la prière est valable sous la direction d’un imam d’avis divergent sur des questions juridiques secondaires d’ordre spéculatif, tel que un Malikite qui prierait sous la direction d’un Shafé’ite. Concernant la connaissance des règles Juridiques, l’imam doit savoir récupérer, rattraper et  réparer la prière. Il doit connaître les règles sur les impuretés et les obligations de la prière. Il doit bien maîtriser les règles de la récitation coranique  ainsi que le premier Takbîr et le Salâm final. Il y a une différence entre prier derrière un imam qui peut bien prononcer et le fait mal par ignorance et un autre qui ne peut pas prononcer parfaitement (parce qu’il n’est pas arabophone par exemple). Le cas de l’ignorant rend la prière invalide, tandis que dans le second elle reste valable.

Important : Le Takbir (Allâhou Akbaar) qui marque l’entrée dans la prière (takbirat ul-Ihram) doit être rapide. L’imam ne doit pas le trainer sur la longueur, sans quoi il y a un risque que ceux qui le suivent terminent leur Takbir avant lui. Si tel était le cas, leur prière serait invalide.

Il existe également des conditions dites « de perfection » (al-kamâl) :

On peut citer entre autres :

Ne pas être manchot, ne pas malade au point de ne pas pouvoir retenir ses ablutions (urine ou sang qui ne s’arrêtent pas de couler, ne pas être détesté ou non souhaité par une partie des personnes dirigées (à cause de la religion), ne pas être un inconnu (cette condition concerne l’Imam officiel « khâtib »), ne pas être un esclave (pour l’imam officiel car pour la prière du vendredi et des fêtes, le fait d’être libre est obligatoire), ne pas être né d’une relation illégale, être circoncis (concerne l’Imam officiel)…

Sont tolérés :

L’imamat de l’aveugle, l’imam d’une autre école, celui qui a une petite malformation génitale bénigne, celui qui a une petite paralysie (une main par ex.), celui qui a un petit défaut de prononciation (zozote par ex.) ou parce qu’il est converti…

Notes :

Selon l’Ecole Malikite, d’après Al-Muqaddima Al-‘Izziyya lil-Lamâ’a Al-Azhariyya d’abu al-Hasan ‘Ali al-Mâliki ash-Sâdili et le Matn d’Ibn ‘Ashir.

L’authenticité des hadiths de Boukhari

Par le  Darul Ouloum AbouBakar

 

 

boukhari

 

 

 

Question :

Est-ce que tous les hadith qui se trouvent dans [le Sahih] de Bukhari sont authentiques selon leur sens? Certains disent que les hadith de Bukhari ne sont pas authentiques en ce qui concerne la signification mais seulement en ce qui concerne le sanad (chaîne de narration).

Réponse :

Si un hadith est authentique dans son Sanad, évidemment il sera authentique dans le sens et le message qu’il porte. Les gens qui disent de telles choses ne savent pas de quoi ils parlent.

Toutefois, certains hadiths contenus dans Boukhari peuvent être interprétés différemment par différents Savants et Imams de Madhaab différents, tandis que le sens de certains de ces hadith peut avoir été annulé en raison de l’existence d’autres hadiths sur le même sujet. Mais chaque hadith porte le cachet de l’authenticité en des termes non équivoques.

Mufti Desai Siraj

 

© Traduit avec l’autorisation du Darul-Ouloum Aboubakar, Malabar, Port Elizabeth, Afrique du Sud

 

A propos de certains des partisans de l’Imam Ahmad

Par les Imam Ibn Hajar Al-Haytami [1]
et Ibn Al-Jawzî 

 

Haytami

 

On demanda au Faqih Shafé’ite [2], le Sheykh al-Islam Ibn Hajar al-Haytami : « La croyance de l’Imam Ahmad ibn Hanbal (RA) est-elle la même que celle que [certains] hanbalites d’aujourd’hui revendiquent ? » – Il répondit :

En ce qui concerne la doctrine de l’Imam d’Ahl al-Sunnah, Ahmad ibn Hanbal – qu’Allâh lui accorde le plus élevé des jardins comme lieu de repos et destination, et qu’Il nous accorde ainsi qu’à lui Ses bienfaits ainsi qu’une demeure dans le Firdaws le plus élevé – : sa doctrine était en conformité absolue avec la croyance d’Ahl al-Sunna, et complètement concordante. Il avait intégré la croyance selon laquelle Allâh, est Exalté au-dessus de ces affaires que les oppresseurs et les dissidents Lui attribuent. Autrement dit, qu’Allâh – Exalté-soit-Il -, n’est pas concerné par la direction, la localisation, la corporéité, et ainsi de suite parmi les divers Attributs d’imperfection.

La vérité est qu’Allâh est exempt de tous les Attributs qui ne sont pas caractérisés par la perfection absolue, et toutes ces choses qui sont distribuées et diffusées parmi les ignares comme provenant de ce grand Imam mujtahid sont une calomnie. C’est un mensonge total de dire que cet Imam ait un jour affirmé la direction ou quelque chose du genre, en décrivant les Attributs d’Allâh. Puisse Allâh conduire à la perdition ceux qui attribuent de telles positions à l’Imam Ahmad, qui est entièrement innocent d’avoir dit de telles choses.

Toutes ces questions ont été expliquées par le Maître en Hadîth, l’Imam Abou al-Faraj Ibn al-Jawzî , qui appartient à l’école de l’Imam Ahmad. Il a lavé le nom de l’Imam de ces immondes calomnies et a fourni des preuves explicites en exposant les mensonges des calomniateurs.

Voici quelques-uns des propos que l’Imam Ibn al-Jawzî a tenu à leur encontre dans son livre « Daf’ Shoubah at-tachbih » [3] :


Ils disent : « Nous comprenons [les textes non-explicites] selon leurs sens apparents connus », mais ce sens apparent « connu », c’est ce qui est familier aux êtres humains. Cependant, un texte ne peut être pris selon son sens apparent que dans la mesure du possible [c’est-à-dire si le sens apparent n’entraîne pas de contradiction avec des textes explicites du Qour’an] . Si quelque chose empêche cela, le texte est alors pris selon son sens figuré. Ensuite ils se sentent offensés lorsqu’ils sont accusés d’anthropomorphisme, et ils sont très durs envers toute personne qui leur dirait cela, en même temps ils disent « Nous sommes Ahl al-Sounnah ». [En réalité], leur parole est clairement de l’anthropomorphisme, et ils ont été suivis par des gens du commun.

« Puis vous avez dit au sujet de ces hadiths, nous les prenons selon leurs sens apparents » alors que le sens apparent de « qadam », c’est le pied (l’organe). Ceci est identique à ce que les Chrétiens, qu’Allâh les éloigne de tout bien, disent et croient au sujet de Jésus – ‘alayhi salam – : ils disent que Dieu, Exalté soit-Il, aurait un Attribut qui serait « Son âme » (rouh) qu’Il aurait fait entrer dans Maryam. Celui qui dit que Dieu est « istawa » par Son être glorifié, il a rendu Allâh, exalté soit-Il, soumis aux sens physiques alors qu’il ne faut pas négliger le principe que [Son existence] est confirmée, à l’origine, par la raison, et c’est par cette raison que nous avons connu Allâh, exalté soit-Il, et que nous avons considéré Allâh comme n’ayant pas de début. Si vous vous étiez contentés de dire « Nous lisons les hadiths tels qu’ils [nous] sont parvenus », personne ne vous aurait contredit. Mais c’est votre interprétation selon le sens apparent (‘ala dhahiriha) qui est laide.

« Ne faites pas entrer dans l’école (madhhab) de cet homme pieux du Salaf [c’est-à-dire l’imam Ahmad] ce qui n’en fait pas partie. Vous avez apporté la honte et le déshonneur sur cette école au point que la seule chose que l’on dit au sujet des hanbalites c’est qu’ils sont anthropomorphistes. [..] Abou Mouhammad al-Tamimi [m.488 AH] avait l’habitude de dire de l’un de vos chefs qu’il a tellement fait la honte à cette école que ceci ne sera pas lavé avant le jour du jugement dernier. »

« Ils disent que la signification des ces hadiths du Prophète tombent dans la catégorie des choses dont seul Dieu connait la signification. Cependant ils ajoutent ensuite : « Nous les prenons selon leur sens apparent ». Quelle étrangeté que le sens que seul Dieu connaîtrait est en fait le sens apparent [sous-entendu, si seul Dieu sait le sens, mais alors pourquoi dites-vous que le sens du verset est le sens apparent !] Est-ce que le mot « Istawa », quand il est pris dans son sens apparent, signifie autre chose que « s’asseoir » (qou’oud) , ou le terme « Nouzoul » autre chose que « mouvement » (Intiqal) ? » [C’est-à-dire que ce raisonnement est inacceptable, car le sens apparent c’est celui que l’on connait, et qui est inacceptable, alors si on ne veut pas faire ressembler Dieu à Ses créatures, on ne doit pas prendre le sens apparent].

« Le treizième hadith : le Qadi Abou Ya’la rapporte que Moujahid aurait dit : « Lorsque le jour du jugement viendra : Dawoud – ‘alayhi salam – mentionnera sa faute et Allâh Ta’aala dira « Viens devant Moi » et Dawoud va dire « Mais, mon Seigneur, ma faute, ma faute! Et Allâh lui dira « Viens derrière moi ». Alors il dira « Prends Mon pied ». Et selon la formulation [qui proviendrait soit disant de] Ibn Sirin, il aurait dit : « Certes, Allâh Ta’aala va rapprocher Dawoud si proche de Lui qu’il mettra sa main sur Sa cuisse ».

Il est incroyable d’attribuer de telles choses à Allâh Ta’ala avec les [soi-disant] paroles des Successeurs alors que cela n’a même pas été confirmé d’eux! Si la [chaîne] était sûre, alors ils auraient pris cela des gens du Livre, comme Wahb ibn Mounabbih le mentionne. Mais ce Qadi Abou Ya’la, [qui fait partie de ceux qu’il dénonce dans tout le livre] a dit « Nous les prenons selon leur sens apparent, parce que nous ne confirmons pas que qadam et fakhadh sont des organes. » Ceci est tout simplement étonnant! Ils ont achevé la structure complète d’un corps en confirmant une cuisse, un tibia, un visage, deux mains, des doigts, un petit doigt, un pouce, une montée, et une descente. Puis ils disent « Nous les prenons selon leur sens apparent mais ce ne sont pas des organes ». Est-ce que quelqu’un de raisonnable peut vraiment affirmer que Dieu, Exalté soit-Il, aurait un derrière, un devant et une cuisse? Il ne convient même pas que nous discutions avec ces gens-là, parce que nous savons ce qu’est une cuisse. Mais ensuite ils disent [immédiatement] : « ce n’est pas une cuisse. Et le dos n’est pas un dos ». Pareil à ces gens-là, on ne peut pas discuter avec eux, parce qu’ils insultent votre intelligence et vous parlent en tant qu’enfants. »

Revenons aux paroles de l’Imam Ibn Hajar al-Haytami, qui rajoute ensuite :

Et méfiez-vous de ce qu’Ibnou Taymiyya, son élève Ibn Qayyim al-Jawziyya et d’autres ont écrit. Il [Ibnou Taymiyya] est un homme qui a pris ses désirs pour son Seigneur et qu’Allâh a égaré en dépit de son érudition. Allâh a placé sur un son ouïe et son cœur un scellé, et a placé un voile sur sa vue ; et qui peut le guider après qu’Allâh l’ait égaré? Pourquoi ne le ferait-Il pas, lorsque que ces hérétiques piétinent et dépassent les limites fixées par la Shari’a? Pourtant, ils s’imaginent qu’ils sont les biens-guidés, [c’est-à-dire] qu’ils sont guidés par leur Seigneur Tout-Puissant, alors que la vérité est qu’ils en sont loin. Au contraire, ils sont sur la mauvaise voie ; la plus abominable et trompeuse des voies. Ils sont atteints par les vices et encourent une lourde perdition. Puisse Allâh humilier leurs partisans et nettoyer la terre de leurs semblables !

 

Notes :

[1] Tiré des Fatawa Hadithiyya du Sheykh al- Islam de son temps,  l’Imam et Hafiz Ibn Hajar al-Haytami et du livre Daf’ Shoubah at-tachbih de l’Imam Ibn al-Jawzy

[2] Faqih : Spécialiste du Fiqh

[3] Pages 8, 9, 10, 11 et 41 de l’ouvrage Daf’ Shoubah at-tachbih de l’Imam Ibn al-Jawzy. Partie rajoutée en complément du texte d’al-Haytami

L’Imam Ibn Hajar al-‘Asqalani était-il Asharite ? [1]

 


asqalaniyy
 

 

Nous aurions pu choisir de poster les diverses positions et avis d’al Hafidh Ibn Hajar Al-‘Asqalaniyy (rahimahou Allâh) pour prouver de manière irréfutable à ceux qui prétendent le contraire à quel point son appartenance à l’école Ash’arite ne souffre d’aucun doute [2].

Mais cela ne suffit pas à certains qui malgré tout continuent à discuter l’indiscutable et à propager le mensonge. Les arguments étant trouvables sur le net, sur des sites comme Aslama.com, nous avons décidé de procéder autrement en postant les chaines de transmissions qui témoignent sans aucun doute possible de son appartenance à l’école Ashariyya.

1/ Voici un scan extrait de la Thabat (liste des chaînes de transmission complètes et bien établies dans divers ouvrages) provenant de celui qui est sans doute le dernier des grands Huffadh dans le hadith du madhab Hanafi : l’Imam Muhammad Abeed al-Sindi al-Ayyoubi al-Madani. Le Thabat était intitulé Hasr al-Sharid min Asanid Muhammad Abeed. Le Sheykh était à l’origine du Sind, avant de résider du côté de Karachi au Pakistan. Il est décédé en 1257 AH.

L’édition imprimée du livre ici scanné (volume. 2 / page 670, no. 1315) énumère un sanad exceptionnel dans lequel la plupart de ceux cités dans le sanad étaient connus comme étant Ash’arites.

Le sanad que vous trouverez dans le scan atteint le Hafidh al-Sindi via le style unique Musalsal. Et il y est indiqué avec quelle précision le sanad allant jusqu’à l’imam Aboul Hasan al-Ash’ari est constitué de Docteurs du Hadith Shafé’ites bien connus, avec l’appellation « Ash’ari » indiquée tout de suite après leur nom.

Cette appellation à l’école Ash’arite est directement exprimée dans le sanad continu par des imams comme :

Al-Qadi Zakariya al-Ansari, centenaire, qui était connu pour être un élève d’al-Hafiz Ibn Hajar dans la Science du Hadith

L’émir al-Mu’minin de son époque dans le Hadith, al-Hafidh Ahmed Ibn Hajar al-‘Asqalaniyy al-Shafé’i al-Ash’ari

La Hafidh de Sham – Aboul Qasim ibn Asakir ad-Dimashqi

et d’autres …

 

Et qui peut le mieux témoigner de son appartenance ou non à l’école Ash’arite ?

Ceux qui viennent plus de 500 ans après lui et dont l’autorité dans la Science n’est pas reconnue ou bien ses propres élèves qui ont pris directement de lui ???

Il est connu que les habitants d’une maison connaissent mieux ceux qui s’y trouvent que ceux qui observent depuis dehors, qui plus est des centaines d’années après.

 

 


 

2/ Voici le sanad d’ibn Hajar Al-‘Asqalaniyy qui rapporte les ouvrages de ibn 3Arabi par chaine de transmission.

رواية الحافظ ابن حجر العسقلاني وزكريا الأنصاري وغيرهم لكتب الشيخ محي الدين بن عربيبسم الله الرحمن الرحيم
الحمد لله ولي الصالحين، وأشهد أن لا إله إلا الله وحده لا شريك له، إله الأولين والآخرين، وأشهد أن نبينا محمدًا عبده ورسوله سيد الخلق أجمعين، اللهم صلِّ وسلم وبارك عليه وعلى آله وأصحابه والتابعين, وبعدرواية الحافظ ابن حجر العسقلاني وزكريا الأنصاري وغيرهم لكتب الشيخ محي الدين بن عربي

في هذا الموضوع إقرار من الحافظ ابن حجر العسقلاني على رواية كتب الشيخ محي الدين بن عربي وإجازته تلامذته برواية هذه الكتب إلى أن وصلت إلى الشيخ أبي المواهب الحنبلي الذي اعتبر الشيخ محي الدين بن عربي من الأولياء العارفين بالله، التي يعتقد الوهابية أن كتب الشيخ محي الدين بن عربي كلام كفري، وقلنا لهم أن كلامه المخالف للشريعة مدسوس، أو أنه مؤول من طريق يوافق الشريعة، ولم يصدقونا حتى أتينا بأن كبار أئمة الأمة كأبي المواهب الحنبلي تلقاها عن كبار علماء الأمة كابن حجر العسقلاني الذي يظنه الوهابية أنه منكر للشيخ ابن عربي، فكيف ينكر عليه وهو يروي كتبه؟! بل لا يوجد نص صريح منه على تكفيره ، بل نقل عنه قوله: ((اعتد بالمحي الدين علماء عصره))

من كتاب مشيخة أبي المواهب الحنبلي لابن عبد الباقي الحنبلي (صفحة 27) قال:

((سند صاحب المشيخة (أبي المواهب الحنبلي) بمؤلفات ابن عربي
هذا ويروي شيخنا صاحب هذه المشيخة رحمه الله تعالى تآليف الإمام الهمام أستاذ المحققين العارف بالله تعالى أبي عبد الله محيي الدين محمد بن علي بن العربي الحاتمي الطائي الأندلسي ثم المكي ثم الدمشقي قدس سره العزيز عن سادات كرام منهم نور الدين علي الشبراملسي المصري، والشيخ عبد القادر بن الشيخ مصطفى الفرضي الصفوري، وسيد النقباء بدمشق السيد محمد بن السيد كمال الدين بن حمزة، ووالده الشيخ عبد الباقي الحنبلي المتقدم ذكرهم برواية الأول عن نور الدين علي الحلبي، عن البرهان العلقمي، عن أخيه محمد العلقمي، عن الجلال السيوطي، عن محمد بن مقبل الحلبي، عن أبي طلحة الحراوي الزاهد، عن الشرف الدمياطي، عن سعد الدين محمد بن الشيخ محيي الدين بن العربي،عن والده الشيخ محيي الدين قدس سره.

ورواية الثاني

عن شهاب الدين أحمد بن عبد الرحمن الوارثي الصديقي، عن خاله عالم الإسلام وقطب الأولياء الكرام محمد بن أبي الحسن الصديقي. عن والده أبي الحسن، عن شيخ الإسلام زكريا الأنصاري، عن الحافظ ابن حجر العسقلاني بروايته لذلك من طريقين: أحدهما عن السيد عبد الرحمن بن عمر القبابي، عن العز محمد بن إسماعيل بن عمر بن المسلم الحموي، عن العفيف سليمان بن علي التلمساني، عن شيخه صدر الدين محمد بن إسحاق القونوي، عن الإمام محيي الدين محمد بن العربي قدس سره.
والثاني عن العلامة شمس الدين محمد بن حمزة الفناري الرومي، عن والده حمزة بن محمد بن محمد الفناري، عن الصدر القونوي، عن الشيخ محيي الدين قدس سره.

ورواية الثالث والرابع

 

عن الشيخ المعمر أحمد العرعاني البقاعي، عن الشيخ العارف عبد الوهاب الشعراني الصوفي، عن زين الدين زكريا بن محمد القاهري الصوفي، عن العارف بالله أبي الفتح محمد بن زين الدين العثماني المراغي المدني الصوفي، عن العارف بالله شرف الدين إسماعيل بن إبراهيم بن أحمد، عن الشيخ محيي الدين قدس سره العزيز. وأعاد علينا وعلى المسلمين من بركاته. آمين)) انتهى




 

3/ Et enfin, le Shah Walliullâh al-Dehlawi, transmetteur d’une chaine Musalsal Ash’ari contenant al-Hafidh Ibn Hajar al-‘Asqalani.

Ce qui suit est un scan de l’un des Athbat de l’Imam al-Hind, Shah Walliullâh muhaddith al-Dehlawi, et sa transmission d’une chaîne unique musalsal qui contient quelques imams Ash’arites célèbres dont al-Hafidh Ibn Hajar al-‘Asqalani :

 

imageN1

 

image2

Que ce soit dans ses livres ou dans le témoignages de ses élèves et successeurs, l’appartenance de l’imam au madhhab Asharite ne fait aucun doute. Il en va de même pour l’imam an-Nawawi comme nous l’avons démontrer dans l’article suivant : L’Imam an-Nawawi était Ash’arite

Qu’Allâh préserve la Umma des falsifications, de la dissimulation, du mensonge et de la tromperie. Ameen.

Wa Allâhou ‘Alam.

 

Notes :

[1] Article traduit à partir de travaux de Marifah.com et réalisé avec l’aide de siddi Malik d’Aslama.com

[2] Cf le forum d’Aslama.com où toutes ces preuves sont étayées de long en large.