Les Revivificateurs des Cinq Premiers Siècles

 

Par l’imam Al-Hafidh Ibn ‘Asakir

 

 

revivificateur

 

 

L’Imām Abū Dāwūd (rahimahuLlāh) rapporte dans ses Sunnans avec une chaîne authentique que RassūluLlāh (sallAllāhu ‘alayhi wasallam) a dit :

« Certes, Allâh enverra un revivificateur de la religion (al mujaddid) auprès de cette communauté (al Ummah), et ceci, à l’avènement de chaque siècle. » [1]

Al-Khatīb al-Baghdādī a rapporté avec sa chaîne remontant à l’Imam Ahmad la signification du terme ‘revivificateur’ : « C’est celui qui va leur enseigner les Sunnahs et réfutera le mensonge de la [religion] du Messager d’Allâh (sallAllāhu ‘alayhi wasallam). » L’imam Ahmad a ensuite déclaré que, après réflexion, il a estimé que le rénovateur du premier siècle est ‘Umar ibn ‘Abd al-‘Azīz (radhia Allâhou ‘anhou) et le rénovateur du deuxième siècle est l’Imām ash-Shāfi‘ī. [2]

L’Imam Ibn ‘Asākir (499-571H), le plus grand Hāfiz du hadith de son époque et auteur du monumental Tārīkh Dimashq, a déclaré :

« J’ai entendu Sheykh Imām Abu l-Hasan ‘Alī ibn al-Muslim ibn Muhammad ibn ‘Alī ibn al-Fath ibn ‘Alī al-Sulamī (440 – 533 H) [3] sur sa chaire dans la mosquée de Damas dire après avoir mentionné ce hadith d’Abū ‘Alqamah [sur l’envoi d’un revivificateur à la fin de chaque siècle] :

« Ce fut ‘Umar ibn ‘Abd al-‘Azīz (63-101 H) à la fin du premier siècle; Muhammad ibn Idrīs ash-Shāfi‘ī  (150-204 H) à la fin du deuxième siècle; [Abu l-Hasan] al-Ash‘arī (260-324 H) à la fin du troisième siècle; Ibn al-Bāqillānī (328-403 H) [4] à la fin du quatrième siècle; et Amīr al-Mu’minīn al-Mustarshid Billāh (486-529 H) à la fin du cinquième siècle. » [5]

Ibn ‘Asākir dit alors à propos de l’avis de Sheykh Abu l-Hasan al-Sulamī’s concernant le rénovateur du cinquième siècle : « Selon moi, à la fin du cinquième siècle, ce fut Abū Hāmid Muhammad ibn Muhammad ibn Muhammad al-Ghazālī al-Tūsī al-Faqīh (450-505 H), parce qu’il était un savant actif, un juriste vertueux, un théoricien accompli et un écrivain intelligent. Sa réputation dans la science s’est répandue dans les horizons, et il a éclipsé ses contemporains au Ḵhurāsān, au Shām et en ‘Irāq. »

Après avoir mentionné que certains considéraient Abu l-‘Abbās ibn Surayj comme étant le rénovateur du troisième siècle, il a dit : « Le point de vue de ceux qui ont déclaré qu’il s’agissait d’Abu l-Hasan al-Ash‘arī est plus correct, parce que son effort pour soutenir la Sunnah est plus proche de la revivification de la religion, car il est celui qui a entrepris de réfuter les Mu’tazilah et tous les groupes d’hérétiques déviants, et cela est connu chez lui, et ses livres pour les réfuter sont très répandus. » [6]

Par conséquent, selon Hafiz Ibn ‘Asakir, les revivicateurs qui ont ravivé les vrais enseignements de l’Islam et qui l’ont défendu du faux dans les cinq premiers siècles, sont : ‘Umar ibn ‘Abd al-‘Azīz, ash-Shāfi‘ī, Abu l-Hasan al-Ash‘arī, Ibn al-Bāqillānī et al-Ghazālī – Qu’Allâh soit satisfait d’eux tous -.

 

Notes :

[1] D’après Sayyidunâ Abû Hurayrah (radhia Allâhou ‘anhou), hadîth hassan (bon), rapporté par l’Imâm Abû Dâwud As-Sijistânî (rahimahuLlâh).

[2] Tārīkh Baghdād, 2:400

[3] Il était un mufti Shāfi’ī du Shām, un étudiant de Qādī Abu l-Muzaffar al-Marwazī. L’Imam al-Ghazali a dit de lui : « J’ai quitté un jeune homme au Shām. S’il vit, il jouira de l’éminence. » Ad-Dhahabī a déclaré : « Ce fut comme il l’avait prédit. » Il prit le poste d’enseignant d’al-Ghazali après lui. Al- Hāfiz Ibn ‘Asākir a dit : « J’ai beaucoup entendu parler de lui, et il était ferme et digne de confiance, savant dans la madhhab [Shāfi’ī] et les lois relatives à l’héritage… Les habitants du Shām avaient recours à sa fatāwā, et il visitait souvent les malades et assistait aux funérailles, et il était constant dans l’enseignement et doté de belles manières … » [Siyar Alām al-Nubalā, 20:32]

[4] Lire ici la biographie de l’imam Ibn al-Bāqillānī

[5] Dans son commentaire de ce Hadith, le grand savant Shah Walîy Allâh Ad-Dahlawî (rahimahuLlâh) donne la liste suivante :

1er siècle :  ‘Umar ibn ‘Abd al-‘Azīz ;
2ème siècle: l’Imâm Ash Shâfi’î ;
3ème siècle : Abul Hasan Al-Ash’arî ;
4ème siècle : Al Hakîm, Al-Bayhaqî (et ses semblables) et Abû Hâmid Al-Isfarâyînî (et ses semblables) ;
5ème siècle : l’Imâm Al-Ghazâlî ;
6ème siècle : l’Imâm Fakhr ud-Dîn Ar-Râzî et l’Imâm An-Nawawî.

[Réf : Izâlat al-Khafâ ‘An-Khilâfat Il-Khulafâ]

[6] Tabyīn Kadhib al-Muftarī