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7 conseils pour les Maris attentionnés

 

 

 

 

 

1/ MONTRE TON AFFECTION

Les femmes ont besoin d’affection. Si vous êtes un mari au cœur dur, qui ne montre pas d’affection, cela aura un impact négatif sur votre mariage, car les femmes aiment l’affection. Peut-être savez-vous au fond de votre cœur que vous l’aimez, peut-être le dites-vous autour de vous, peut-être le montrez-vous en travaillant dur pour subvenir à ses besoins et à ceux de vos enfants. Mais cela montre-t-il de manière suffisante que vous l’aimez ? La réponse est non. Votre femme a besoin que vous lui montriez votre affection et le meilleur moyen pour cela, c’est que vous lui disiez que vous l’aimez et que vous tenez à elle.

Cela concerne aussi le fait de la toucher d’une manière qui ne soit pas motivée par le désir sexuel. En clair, ce n’est pas uniquement lorsque vous avez envie d’une relation intime que vous devez la toucher. Il y a des manières de toucher qui vont au-delà de la sexualité. Cela peut prendre différentes formes comme lui faire un câlin, lui tenir la main, lui caresser les cheveux ou prendre du temps pour juste s’asseoir à ses côtés. Cela peut paraître un peu étrange si vous ne l’avez jamais fait, mais ce sont des choses qui sont vraiment importantes. Les humains ont grand besoin de contact physique. Des études montrent que le toucher renferme de nombreux bénéfices pour notre bien-être physique et physiologique. Le simple fait de tenir la main de son conjoint aide à faire disparaître le stress, à réduire la pression artérielle, à resserrer les liens affectifs et le sentiment de confiance mutuel. Pourquoi ? Tout simplement, car quand on se tient la main, qu’on fait un câlin ou qu’on se touche, cela provoque la sécrétion de l’ocytocine qui est aussi nommée « hormone de l’amour, de la confiance et du lien ». La sécrétion de l’ocytocine a aussi pour conséquence de faire baisser dans le corps le taux de cortisol qui est l’hormone du stress laquelle nous fait sentir si mal. C’est pourquoi montrer son affection est important et doit donc être fait régulièrement.

 

2/ SOIS UN HOMME

Être un homme, ça ne veut pas dire qu’il faille faire preuve d’une autorité excessive, qu’il faille être paresseux et attende les pieds sous la table que tout soit fait par notre épouse. Cela ne veut pas dire qu’on doit laisser traîner ses chaussettes sales par terre et attendre en retour qu’elle vous revienne lavées et rangées en ordre dans votre armoire. Soyez un homme selon le sens Islamique et non selon le sens que vous dicte votre culture ou votre ego. Lisez le plus d’ouvrages possible sur la vie (Sira) du Prophète Muhammad afin de comprendre ce qu’est un véritable homme en prenant exemple directement sur la meilleure des créatures qu’Allâh ait créée. Sois un gentleman, digne et respectueux de ton épouse. N’attends pas de ton épouse qu’elle aille travailler pendant que tu restes à la maison à te tourner les pouces. Fais ce qu’un homme est supposé faire. Agis avec maturité. Lorsque tu joues ton rôle en tant que véritable homme de la maison, alors ton épouse peut agir comme la véritable femme de la famille. Le Messager d’Allâh participait aux tâches ménagères, il réparait lui-même ses vêtements, trayait les brebis, se servait lui-même et servait sa famille. Si tu agis ainsi, alors inshaa’ Allâh ta femme t’aimera davantage. Cela créera au sein du couple de l’amour, de la confiance et de la positivité.

C’est vrai qu’aujourd’hui la vision « moderne » du couple à brouillé les esprits au point où on ne sache plus qui est l’homme, qui est la femme ni quel rôle chacun est censé tenir. Il n’est pas normal que tu délaisses des réparations à faire dans ton appartement ou sur le véhicule familial alors que tu es en capacité de le faire. En esquivant tes responsabilités, tu obliges ta femme à jouer le rôle qui devrait être le tien. Cela risque de perturber l’équilibre de ton couple. Si tu veux que ta femme soit féminine, alors tu dois prendre tes responsabilités d’homme. De la même manière, celui qui rend son épouse responsable de ramener l’argent dans le foyer et qui la force son épouse à travailler est un oppresseur. C’est l’homme qui est censé subvenir aux besoins financiers du foyer. Lorsque le Messager d’Allâh donna des conseils à Saydda Fatima (sa fille) رضي الله عنها et Saydinna ‘Ali رضى الله عنه qui étaient mari et femme, sur l distribution des tâches, il déclara que Saydinna ‘Ali ferait principalement le travailleur extérieur et que Saydda Fatima ferait principalement le travail intérieur.

Lorsque tu joues ton rôle en tant qu'homme de la maison, alors ton épouse peut agir comme la femme de la famille. Cliquez pour tweeter

 

3/ HONORE-LA ET COMPLIMENTE-LA

Les femmes aiment qu’on fasse leur éloge et qu’on les complimente. Dis à ton épouse qu’elle est magnifique et fais-le régulièrement. Si tu l’as épousée, c’est qu’il y a en elle des choses qui te plaisent. Vois sa beauté. Celle-ci beauté peut revêtir différents aspects (son physique, ses yeux, son sourire, son caractère, sa gentillesse, sa générosité, sa bienveillance, sa patience, etc.).

Ceci est d’autant plus important pour une femme Musulmane qui ne s’affiche pas publiquement dans la rue ou sur les réseaux sociaux et qui ne reçoit pas toute cette avalanche de « likes » et de commentaires que les autres femmes peuvent recevoir sur leur physique. Si ce n’est pas toi, qui va l’apprécier à sa juste valeur, qui va la complimenter ? Tu es probablement sa seule source de compliments. Et c’est d’autant plus important en ces temps modernes où les industries de la mode mettent en avant des critères de beauté féminine irréels. Cela peut induire en ton épouse un manque de confiance et d’estime envers son physique. Cette société pousse sans cesse les femmes à s’embellir, qu’elles le soient déjà ou pas. Actuellement, la dépression touche jusqu’à 25% des adolescentes. Même si cela est multifactoriel, l’image qu’elles ont d’elles-mêmes joue un grand rôle dans la survenue de la dépression. Le monde social a toute son influence, non seulement au travers du regard porté sur l’individu par les autres et par lui-même, mais également par les normes en vigueur concernant les caractéristiques physiques d’une apparence valorisée dans le cadre de standards esthétiques. Aujourd’hui ce sont les médias et l’industrie de la mode, du textile et de la beauté qui fixent ces normes. En rappelant à ton épouse qu’elle est magnifique, tu lui donneras plus confiance en elle. En retour, il est probable que ce sentiment de confiance la pousse à faire davantage d’efforts pour te plaire.

 

4/ MONTRE UNE BELLE APPARENCE

Souvent, on s’attend à ce que ce soit la femme qui fasse à la maison des efforts pour plaire à son mari (beaux habits, maquillage, parfums, silhouette de mannequin…). Pourtant, il est évident que ton épouse en attendant autant de ta part. Ne te laisse pas aller, ne te négligez pas.

Coupe-toi les cheveux, surveille ton alimentation et ton poids, fais du sport, va chez le coiffeur, peigne-toi, soigne ta barbe, lave-toi, porte les vêtements qu’elle aime te voir porter, parfume-toi avec le parfum qu’elle apprécie, etc. Si tu ne le fais pas pour elle, pourquoi attendre qu’elle le fasse pour toi ? Il est rapporté d‘AbduLlâh ibn Abbas رضى الله عنه qu’il a dit : « J’aime m’apprêter pour mon épouse, tout comme j’aime qu’elle s’apprête pour moi ». Point important : c’est ton épouse (seule) que tu dois chercher à impressionner.

 

5/ TA FEMME N’EST PAS TA MÈRE

N’attends pas de ton épouse qu’elle soit comme ta maman. Si c’est le cas, alors il serait préférable pour toi de vivre avec ta mère que de chercher à te marier et d’infliger cela à ton épouse. Ta femme a sa propre personnalité et ses préférences. Elle ne cuisinera pas forcément comme cuisine ta mère, il y aura toujours des différences entre elle et ta maman. Par conséquent, ne cherche pas à les comparer. Ce type de comparaison peut vite tourner à la catastrophe.

 

6/ ÉCOUTE TON ÉPOUSE

Souvent, les femmes ont besoin de discuter de ce qu’elles ressentent, contrairement aux hommes qui préfèrent y réfléchir seuls. Dans ces cas-là, il est important que nous soyons à leur écoute. Elle n’attendra pas forcément de toi que tu lui apportes une solution, mais juste que tu l’écoutes. Cette façon de faire est typiquement féminine et diffère de celle des hommes. Ainsi, tu dois lui prêter une oreille amicale et réconfortante sans pour autant le juger où chercher à lui donner des directives. Si tu es occupé au moment où elle vient te parler alors, mets-toi en mode « multitâches » et si tu n’es pas capable de faire cela alors accorde-lui les minutes d’attention dont elle a besoin. Ne fais pas semblant de l’écouter tout en faisant autre chose, car elle le verra et cela lui déplaira. Si tu ne sais pas faire du multitâches respectueux de son écoute alors stop ton activité, tourne-toi entièrement vers elle, comme le stipule la Sunnah, et écoute-la avec attention et affection. Si tu ne sais pas effectuer plusieurs tâches en simultané et que tu ne peux pas stopper de suite ton activité alors, dis-lui simplement que tu as quelque chose à terminer et sans trop tarder accorde-lui le temps dont elle a besoin.

 

7/ LES ENCOURAGEMENTS

En tant que mari, tu dois respecter et encourager les intérêts que porte ta femme. Tu dois aussi veiller à ce qu’elle dispose de temps pour cela. Cela est d’autant plus important pour celles qui élèvent des enfants, car cela demande beaucoup de temps et d’attention de leur part. Leur travail à la maison avec les enfants n’est pas une mince affaire. Elle donne déjà beaucoup de temps pour toi, ta maison et tes enfants. Mais de quel temps dispose-t-elle pour elle-même ? Sans une vie équilibrée et dans laquelle elle puisse s’épanouir et sans temps de repos, la lassitude et la dépression peuvent vite pointer leur nez. Ton épouse n’est pas qu’une cuisinière ou qu’une mère qui se sacrifie sans cesse. Elle est aussi une femme avec sa propre personnalité, ses intérêts et ses besoins [1].

Wa Allâhu a’alam.

 

Notes :

Réf. principale : « Healthy Muslim Marriage » du Mufti ‘Abd ar-Rahman ibn Yusuf Mangera (avec le commentaire oral du Sheykh).

[1] Cela peut être le sport, les arts plastiques, la pâtisserie, la lecture, les balades en forêt, l’étude des sciences religieuses ou profanes, etc. Tout cela doit bien se faire en adéquation avec les valeurs islamiques et le bon équilibre du planning familial.

Qui suis-je ?

 

 

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

 

QUI SUIS-JE ?

Nous évoluons actuellement sur cette terre sous la forme d’êtres humains, ceci pour être testés dans ce bas monde. En tant que tel, Allâh a ajouté à notre existence un certain nombre d’éléments nous permettant d’évoluer dans cette vie. Ces éléments sont ce qui compose l’être Humain. Cependant, tous les éléments qui nous composent ici-bas, ne sont pas « nous ». Ces éléments nous sont prêtés par Allâh, le temps du test, puis ils nous quitteront et certains témoigneront de ce que nous faisions et de la manière dont nous les utilisions. Lorsque le nom de ces éléments qui nous composent sont évoqués, il peut y a voir une confusion. D’une part, ces mots de sont pas toujours traduits en français de manière identique. D’autre part, ils sont utilisés de manière différente dans le Qour’an, parfois pour désigner une entité particulière et parfois pour désigner un ensemble. De plus, le sens précis de ces mots peut être difficile à cerner. Ce qu’il est donc important de comprendre, ce n’est donc pas le mot lui-même, mais plutôt le concept de ce qui est visé.

Nous essayerons inshaa’ Allâh dans cet article d’éclairer le lecteur sur la réalité de notre identité et sur la réalité des éléments qui le composent.

1/ L’ESPRIT (Ruh)

Au tout début, il y avait Allâh et rien d’autre, comme cela est rapporté dans le Hadith dans lequel le Prophète ﷺ a dit : « Allâh était alors qu’il n’y avait rien d’autre que Lui …» [1]. Puis, Allâh nous a créés par Son ordre « KUN » (Sois) [2]. Notre état d’alors était « immatériel », puisque nous fûmes créés à partir de lumière. Cette lumière est une énergie, une puissance, tout comme qu’il y a une énergie dans la batterie d’un smartphone, sans laquelle il ne peut fonctionner. Cette énergie, cette charge, sans forme ni couleur, fut créée par Allâh. Elle vient de Lui, car Il est celui qui possède toute la Puissance (Al-Qoudrah) et peut donc ensuite en faire bénéficier Ses créatures. Allâh dit dans le Qour’an, parlant de saydinna Adam : « wa Nafakhtu Fihi Min Ruhi », ce qui signifie : « et (Je) lui aurai insufflé de Mon Esprit (ou : Mon souffle de Vie) ». [3] Aucune créature ne peut être en vie, sans avoir acquis cette vie quelque part. Seul Allâh, est al-Hayy, c’est-à-dire celui qui est vivant d’une vie qui n’appartient qu’à Lui-même, qu’Il n’a pas reçue d’un autre que Lui, qui est sans début, sans fin, qui ne meurt pas et ne s’anéantit pas.

Dans son commentaire du Sahih de Muslim, l’Imam an-Nawawi رحمه الله a dit : « L’esprit vital est une substance douce qui circule dans le corps humain et s’y mêle à l’image de l’eau dans une branche encore verte. » De son côté, l’Imam al-Ghazali, dans son livre Revivification des Sciences de la Religion, a défini l’esprit ainsi : « C’est une substance immatérielle qui gouverne le corps (ou dispose de lui). » 

Cette énergie, cette lumière est une entité, un être. On peut l’appeler la force de vie ou de l’énergie de vie ou l’énergie vitale. C’est comme lorsqu’on insère la batterie chargée dans le mobile, celui-ci commence à fonctionner. Voici notre origine, notre essence et lorsque nous disons « Je » ou « Moi », c’est à cela que ça se réfère. C’est que nous appelons généralement L’ESPRIT (ou vie ou en Arabe RUH).

A cet esprit, Allâh ajouta une autre chose que l’on nomme AMANAH. Allâh dit dans le Qour’an : « ‘Inna `Aradna Al-‘Amanata `Ala As-Samawati Wa Al-‘Ardi Wa Al-Jibali », ce qui signifie : « Nous avions proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes la responsabilité. » [4] Saydinna Hassan al-Basri رحمه الله a dit que ce dépôt (Amanah), c’est le pouvoir de choisir entre le bien et le mal. C’est la liberté (de choix). Les Anges possèdent aussi la vie, mais ils n’ont pas cette partie-là, car ils n’ont pas souhaité l’avoir. Les animaux ont aussi un esprit, mais ils n’ont pas non plus al-Amanah.

Si on se coupe le doigt, c’est cette entité qui ressent la douleur. De la même manière, si je ressens du plaisir, c’est aussi cette partie qui ressent. Le signal va passer du corps à l’intellect (cerveau), puis l’esprit ressentira le plaisir ou la douleur.

Les parties qui sont ensuite ajoutées n’appartiennent pas à la personne, ce n’est pas « moi » et je ne peux donc pas dire « moi » en ce qui les concerne. Quand je dis « c’est mon corps », le « mon » qui déclare être le propriétaire est donc cette entité.

Ce Ruh, c’est la partie qui est responsable et qui sera punie ou récompensée dans l’au-delà, c’est lui qui ressent le plaisir ou la douleur.

Allâh a béni l’Esprit par 4 dépôts. Ces autres parties (ou dépôts), sont des outils qu’Allâh nous a confiés pour notre vie à l’étape terrestre. Ils sont :

2/ LE CORPS (Jism)

Celui-ci est composé de chair, d’os, de sang, d’organes : c’est notre structure physique. Celle-ci est palpable, nous pouvons la sentir et la toucher. Il s’agit d’une entité séparée et non d’une partie de l’Esprit (Ruh). C’est la raison pour laquelle au Jour de Jugement, nos mains parleront contre nous. Allâh dit dans le Qour’an : « Au jour où leur langue, leurs mains et leurs pieds témoigneront contre eux de ce qu’ils ont fait. » [5] Nos organes n’étant pas « nous », ils n’hésiteront pas à témoigner de la manière inappropriée dont on se servait d’eux. Ainsi, c’est de l’ignorance de dire « c’est mon estomac », « ce sont mes yeux », etc. Ce corps, nous devons en prendre soin, car d’une part c’est d’un dépôt d’Allâh et, car d’autre part, c’est le véhicule de notre esprit dans cette vie-bas. Qu’elle soit vivante ou morte, cette partie est ce qu’on nomme « le corps ». C’est aussi par lui que nous accomplissons des bonnes actions, comme aider son prochain, donner l’aumône, etc. ou que nous faisons des mauvaises actions, comme regarder l’illicite (yeux), médire (langue), voler (main), faire zina (parties intimes), etc.

3/ L’INTELLECT (‘Aql)

Allâh a aussi créé al-‘Aql, qui est l’outil qui nous permet de penser, de spéculer, d’analyser, etc. C’est notre partie cérébrale, notre prédisposition mentale, notre personnalité mentale. L’énergie permettant de penser vient de l’esprit (Ruh). Une grande partie de cet intellect n’est pas sous notre contrôle, mais sous le contrôle d’Allâh. Par exemple, la partie cérébrale qui contrôle le battement de notre cœur n’est pas sous notre contrôle. De la même manière, nous n’avons  pas de contrôle sur la partie qui gère notre température corporelle, notre digestion, la fabrication complexe de nos cellules ou la gestion de nos défenses immunitaires. Pour illustrer cela de manière simple, nous pouvons constater que lorsque nous dormons, tout cela continu à fonctionner sans que nous n’ayons le moindre contrôle dessus. Comment pourrions-nous contrôler nos organes alors que sommes à peine conscients de leur existence et ignorants de leur mode précis et complet de fonctionnement ? C’est Allâh qui contrôle, ordonne et gère cela. La partie que nous contrôlons est celle qui analyse et permet de prendre des décisions, de faire des choix.

Certains appellent cette partie le subconscient, ou « soi-mental ».

4/ LE CŒUR (Qalb)

Lorsqu’on dit d’un personne qu’elle est une personne compatissante, courageuse,  généreuse, colérique ou douce, c’est de la nature de son cœur dont on parle. Il s’agit des attributs profonds encrés dans une personne. Changer ces attributs demande beaucoup d’efforts (notre caractère, notre tempérament).

5/ L’ÂME (Nafs)

C’est le siège des émotions et des désirs.

Le mot « émotion », vient du mot « motion », de la racine latine « emovere » qui signifie : « mettre en mouvement ». Il s’agit des émotions, sentiments et désirs qui vont et qui viennent et qui ne sont donc pas permanents. Le nafs est puissant et il peut avoir une grande influence sur nous.

Si une personne écoute un chant sur le Prophète Muhammad ﷺ et qu’une émotion se met à grandir en elle, cela peut la faire pleurer.  Elle pense alors qu’elle aime le Prophète ﷺ, alors que dans son cœur cet amour n’est pas forcément présent. Cela peut être dû à un état temporaire, un « hoquet émotionnel ». De même, si on voit une personne démunie dans la rue, sans vêtements décents ni nourriture et que cela nous émeut, cela ne fait pas de nous une personne généreuse. Il ne s’agit là que d’une réaction du nafs à une situation donnée. Une personne généreuse, garde son état de générosité, peu importe qu’elle soit dans son lit, à la maison, dans la rue. Ce n’est pas le fait de voir quelque chose qui l’affecte qui la rend généreuse, cette qualité de générosité est présente dans le cœur quoi qu’il arrive.

Une personne émotionnellement intelligente ne laissera pas ses émotions être nuisibles. Si la colère vient, elle la dominera et ne laissera pas s’exprimer de manière à ce qu’elle puisse causer du tort à elle-même ou à autrui (crier, tenir des propos blessants, casser, taper…). De même, une personne émotionnellement intelligente sera en mesure de contrôler la colère et les émotions des autres personnes avec qui elle interagit.

Lorsqu’on voit une belle voiture ou une femme et que nous sommes attirés, il s’agit d’une réaction émotionnelle. Les scientifiques disent que cet « amour » a une durée de vie de trois jours. C’est un amour éphémère. Si on fait en sorte de ne plus penser ou interagir avec l’objet de notre désir, cela disparaîtra rapidement. Pourquoi ne faut-il plus y penser ou interagir avec ? Tout simplement parce le fait de continuer à y pense ou à interagir avec a pour conséquence la descente de ce désir vers le cœur. Lorsque cela se produit, la durée de cet « amour » peut devenir plus longue avant de s’estomper.  Les scientifiques estiment cette période d’ « idylle » à environ 8 mois. C’est la raison pour laquelle les mariages basés uniquement sur ce type d’ « amour » ou d’attirance ne tiennent pas une fois la période de passion terminée. Soit ces personnes se séparent, soit le mariage prend une tournure classique.

Autre exemple, vous êtes devant la TV ou sur Internet, une publicité apparaît et de suite vous avez envie d’acheter le produit présenté. Vous remplissez votre panier. C’est émotionnel, c’est l’attraction du nafs. Si vous fermez votre smartphone ou votre TV et que vous dites : « Je commanderai demain », alors il y a 50% de chance pour que vous changiez d’avis. Pourquoi ? Parce que l’émotion va s’estomper et vous allez commencer à évaluer la chose avec votre intellect. La sera décision prise sera donc plus raisonnable. C’est la raison pour laquelle le Prophète Muhammad ﷺ a dit : « La précipitation vient de Shaytan » [6]. De la même manière, on peut dire aussi qu’elle vient du nafs. D’ailleurs, Iblis et le nafs sont deux amis très proches. D’ailleurs, lorsqu’Iblis refusa de se prosterner devant Saydinna Adam عليه السلام comme le lui demandait son Créateur, il n’y avait pas un autre Shaytan pour égarer Iblis. Il eut une réaction émotionnelle spontanée sans prendre le temps de la réflexion : « Il se révolta contre le commandement de son Seigneur » [7] ; et chacun sait où cela l’a mené.

Il n’est donc pas recommandé d’agir immédiatement, dans la précipitation, car dans la plupart des cas le résultat sera dommageable. La précipitation cause beaucoup de dégâts : par exemple la femme dit quelque chose à son mari, celui-ci réagit immédiatement et c’est la catastrophe. Beaucoup de problèmes viennent de là, qu’il s’agisse du travail, du foyer… et le résultat c’est la séparation, les bagarres, les insultes, etc.

A contrario, au début de ce même Hadith, nous apprenons que le fait de ne pas se précipiter et de prendre le temps de la réflexion  vient d’Allâh et que c’est donc bénéfique pour l’Homme « La réflexion avant d’agir vient d’Allah tandis que… ».

Pour en revenir au nafs, il faut comprendre que lorsque nous faisons continuellement une action, alors celle-ci peut au fil du temps affecter notre intellect et notre cœur et c’est ainsi que notre esprit peut devenir « shaytanique ». Pour faire simple : le nafs désire une chose (illicite ou nuisible) et si on n’est pas vigilant, elle atteint le cœur (on se met à aimer cette chose ou cet acte illicite), puis le cœur va ensuite utiliser l’intellect pour arriver à ses fins (comment vais-je me retrouver seul avec cette fille ; comment vais-je pouvoir me procurer cet alcool, etc.). C’est la raison pour laquelle la purification (Tazkiyyat ul-Nafs) débute par cette étape (purification du nafs) pour stopper les péchés et éviter la contagion vers l’esprit et le cœur.

 

MES INTERACTIONS

À travers ces quatre dépôts qu’Allâh nous a confiés (le corps, l’intellect, le cœur et l’âme), nous interagissons avec quatre autres entités :

1/ ALLÂH
2/ LE PROPHÈTE MUHAMMAD
3/ LES ÊTRES HUMAINS
4/ LE RESTE DE LA CRÉATION

Ces interactions peuvent être :

– Positives ou Négatives
– Bonnes ou Mauvaises
– Vertueuses ou Immorales (péchés)

Exemples d’interactions avec Allâh :

– Le corps via ses organes peut accomplir les bonnes actions qui plaisent à Allâh (obéissance, adorations, travailler licitement, aider, sourire…) ou celles qui déplaisent à Allâh (ne pas prier, mentir, voler, violence, regarder l’illicite, etc.)
– L’intellect peut être dans le souvenir d’Allâh et avoir une bonne relation avec Lui ou au contraire être dans l’insouciance ou dans la planification pour commettre tel ou tel péché.
– Le cœur peut avoir des attributs aimés par Allâh (générosité, compassion, patience…) ou au contraire ceux qu’Il désapprouve (colérique, jaloux, luxure …).
– Le nafs peut désirer ce qu’Allâh approuve (les choses licites) ou ce qu’Il désapprouve (l’illicite, musique, alcool, pornographie, la médisance…)

Le même type d’interaction s’applique entre nos entités et le Prophète ﷺ, les autres êtres humains ou le reste de la création (animaux, nature…).

Pourquoi le Prophète ﷺ a-t-il dit concernant le jeûne : « Celui qui n’abandonne pas le mensonge et les mauvaises actions, alors Allâh n’a pas besoin qu’il abandonne sa nourriture ni sa boisson. » ? [8] Tout simplement parce que le propos du jeûne est d’abandonner le mensonge et les mauvaises actions et non de se priver de nourriture qui n’est en réalité qu’un moyen de parvenir aux délaissements des péchés en maintenant l’esprit dans une vigilance mentale quasi permanente (je pense à ne pas manger, donc je pense en même temps à plaire à Allâh). Ce n’est pas plus compliqué que cela à comprendre et c’est la même chose pour la prière ou encore au pèlerinage. [9]

 

CONCLUSION :

Alors qui suis-je ? Une fois que nous savons que nous sommes composés d’un esprit, d’un corps, d’un intellect, d’un cœur et d’une âme, il devient plus facile de comprendre comment nous fonctionnons. l’Islam devient alors plus clair, limpide et simple à appliquer, quand bien même on n’aurait pas une grande connaissance de la religion ou qu’on ne connaîtrait pas beaucoup de Ahadith. Certains Sahaba n’ont rapporté qu’une poignée de Ahadith. Certains n’ont vu le Prophète ﷺ qu’une seule fois et pourtant ils ont atteint des niveaux de sainteté inégalables. L’Islam est simple : rendre heureux les gens, leur être bénéfique, préserver leur honneur, leurs biens, être honnête, ne pas nuire, respecter les règles établies par Allâh, ce sont là des choses qui constituent l’essence même de notre religion et qui sont accessibles à tous.

Ce que nous venons d’exposer dans le présent article par la grâce infinie d’Allâh, représente la réalité de l’être humain et de la religion et nous espérons que ce sera un éclaircissement pour ceux qui cherchent à se purifier et à comprendre les bases de la purification (Tazkiyya). C’est une science utile et précieuse pour quiconque cherche l’Agrément d’Allâh.

Qu’Allâh nous accorde le succès ici-bas et dans l’au-delà.

 

Notes :

Références : Mawlana Sheykh Ahmad Dabbagh, Sheykh Ibn ‘Arabî (Kitâb kash al-ma’nâ ‘an sirr asmâ’ Allâh al-husnâ), Sharh Sahih Muslim de l’Imam an-Nawawi et l’Ihyâ ‘ulum ud-Deen de l’Imam al-Ghazaliyy.

[1] Al-Bukhari, dans son Sahih, livre du début de la Création.

[2] En référence au verset 36, sourate 82 : « ‘Innamā ‘Amruhu ‘Idhā ‘Arāda Shay’āan ‘An Yaqūla Lahu Kun Fayakūnu », ce qui signifie : « Quand Il (Allâh) veut une chose, Son commandement consiste à dire : « Sois », et c’est. »

[3] Qour’an, s15/v29
[4] Qour’an, s33/v72
[5] Qour’an, s24/v24

[6] Sunan al-Tirmidhī n°2012, jugé hassan (bon) par l’imam As-Suyuti ; Sunan al-Kubrā n°18651, jugé sahih (authentique) par l’imam Al-Haytami.

[7] Qour’an, s18/v50
[8] Boukhari

[9] Bien entendu, l’aspect extérieur des adorations n’est nullement à négliger et le croyant est invité à les accomplir de manière rigoureuse et conformément à la Shari’ah afin que ces derniers soient agréés et pleinement bénéfiques.

Quelle est l’importance de l’attirance physique dans le mariage

 

Ustadha Raidah Shah Idil

 

 

Attirance

 

 

 

Question :

J’ai reçu une proposition de mariage récemment. SubhanAllah il est l’homme que je cherchais en termes de qualités. Cependant, en ce qui concerne son apparence, je me questionne grandement. Je me suis toujours dit que la couleur n’a pas d’importance, mais je préfère la peau légèrement bronzée tandis que lui a un teint foncé.

Pouvez-vous s’il vous plaît me dire à quel point l’apparence ou l’attirance physique sont importantes dans l’Islam? Que faire si j’accepte sa proposition et que les gens me critiquent, comment devrais-je répondre? Est-il sage de l’accepter pour l’amour d’Allâh, même si je ne suis pas attirée par sa couleur?


Réponse :

Assalamualaykum wa rahmatullahi wa barakatuh,

Je prie pour que cette réponse vous trouve en bonne santé physique et spirituelle. Jazakillah khayr, chère sœur de soulever cette question très importante.

L’attirance physique

L’attirance physique a son importance dans le choix d’un partenaire de mariage, mais ce n’est pas la qualité la plus importante.

En tant que jeune maman, je peux témoigner de l’importance d’avoir un mari possédant un bon caractère. Lorsque vous avez un nouveau-né qui hurle et qui vous réveille au milieu de la nuit, un mari à la peau claire ne vous aidera pas s’il manque de considération. D’un autre côté, un mari ayant la peau sombre et un bon caractère saura sacrifier son sommeil et vous aider à prendre soin de votre bébé.

Qu’en est-il de celui qui possède les deux? Un mari avec la peau claire et bon caractère? Ce serait agréable pour vous et les gens négatifs autour de vous. Cependant, nous vivons actuellement dans la dunya et il n’y a pas de perfection dans ce bas monde.

« […] Mais il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose qui constitue pourtant un bien pour vous , et il se peut que vous chérissiez une autre, alors qu’elle constitue un mal pour vous. Allâh le sait , mais vous, vous ne le savez pas.» [1]

Lorsque nous sommes trop attachés à certaines idées (par exemple, vouloir épouser quelqu’un possédant seulement les qualités x ou y), si Allâh veut pour nous le bien, Il nous testera par cela jusqu’à ce que nous laissions tomber ce concept et que nous revenions à Lui. Allâh est plus savant que nous, et il est de notre devoir d’avoir confiance en Sa sagesse.

Le mariage pour l’amour d’Allâh

Il est sage de se marier pour l’amour d’Allâh, mais imprudent de se marier avec quelqu’un par pitié, obligation ou culpabilité. Je vous recommande fortement de suivre notre cours relatif au Mariage Islamique [2] afin d’approfondir votre compréhension du mariage. Examinez scrupuleusement vos intentions avant de vous engager dans quelque chose qui implique un grand changement dans votre vie, comme c’est le cas du mariage. L’attirance physique est susceptible de se développer, au fur et à mesure que vous faites connaissance avec la personne – dans les limites de la licéité. Mais si vous ne vous sentez vraiment pas attiré par lui, alors il ne serait pas juste de vous engager dans ce mariage.

Fixation sur la peau claire

Il est regrettable que dans de nombreuses parties du monde, la mentalité postcoloniale perdure et que la priorité soit encore donnée à la peau claire. Réfléchissez donc à ce qui en est la cause et choisissez ensuite en toute conscience soit de rejeter soit d’accepter cette ligne de pensée. La plaie de la colonisation est encore profondément ancrée dans de nombreuses familles, et il y a une hypothèse erronée selon laquelle plus «clair» signifie immédiatement «meilleur», et que «plus sombre» signifie «moins bon». Il s’agit d’une croyance profondément problématique. La bonté de cœur d’une personne ne se reflète pas à travers la pigmentation de sa peau.

« Aux hommes malhonnêtes, femmes, actes malhonnêtes, et aux femmes malhonnêtes, hommes, actes malhonnêtes. Aux hommes vertueux, femmes, actes vertueux, et aux femmes vertueuses, hommes, actes vertueux. Ceux-ci sont désormais lavés des calomnies qu’on faisait courir sur eux, et le pardon de Allâh leur est accordé ainsi qu’une généreuse récompense. » [3]

Un couple convenable est lié (dans votre cas) à la bonté de l’homme, inshaAllah, et pas nécessairement à la couleur claire de sa peau.

Tahajjud (prière nocturne)

En cas de doute, tournez-vous vers votre Créateur. Levez-vous pour prier, ou au minimum pour faire une invocation (dou’a), avant l’entrée de Fajr (car ce temps a de la valeur). Demandez à Allâh de vous rendre les choses claires et de vous donner la force (et la sagesse) de prendre la bonne décision.

Istikhara (consultation)

Accomplissez la prière de consultation jusqu’à ce que vous atteignez la clairvoyance sur ce qu’il faut faire, sinon effectuez-la jusqu’à 7 fois. Je ne peux pas vous donner une réponse, mais Allâh le fera inshaAllah. Il n’y a pas besoin d’attendre un rêve. La réponse viendra à vous dans la manière dont les événements se dérouleront, et dans la certitude qui s’installera dans votre cœur.

La clef pour vous, consiste à rester ouverte aux deux possibilités, et à ne pas le rejeter automatiquement et uniquement sur la base de sa peau foncée, ou par crainte de ce que les gens vont dire. Les gens parleront toujours, surtout dans les cercles qui se développent autour des ragots. Votre travail n’est pas de leur plaire, mais de plaire à Allâh. En fin de compte, c’est vous qui vivrez ce mariage, et non ces personnes. Si vous choisissez de vous marier avec lui et de recevoir les critiques des autres, alors répondez-leur avec la bonté et compassion. Souriez et dites : « al-hamduliLlâh ». Il ne revient pas à vous de changer l’esprit des gens, mais il est de votre responsabilité de vivre une vie qui plaise à Allâh.

Je prie pour que Allâh vous guide vers le mari qui vous convienne le mieux, qui sera un père affectueux envers vos enfants et votre compagne dévoué en prévision du Paradis (Jannah).

Ustadha Raidah Shah Idil

© Réponse vérifiée, approuvée et traduite avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)

 

Notes :

[1] Qour’an : s2, v216
[2] Sur le site Seekershub.org
[3] Qour’an : s24, v26

 

Pourquoi l’Or est-il interdit pour les hommes et permis pour les femmes

 

Sheykh Faraz Rabbani

 

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Question :

Pourquoi l’Or est-il interdit pour les hommes et permis pour les femmes ?

Réponse :

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,

« Seul Allâh en décidera et fera connaître la Vérité, car Il est le Meilleur des juges. ». [Coran, 06/57]

« Prenez ce que le Prophète vous donne, et abstenez-vous de ce qu’il vous interdit. Craignez Allâh, car Il est Terrible quand Il sévit ! ». [Coran, 59/7]

Walaikum assalam wa rahmatullâh,

Il est important de comprendre que la base du bon et du mauvais est d’origine Divine : le bien est ce qu’Allah a jugé bon; le mal est ce qu’Allah a jugé mauvais. Le rôle de l’intelligence en matière de bien et de mal est de comprendre et d’obéir au Commandement Divin. [Voir ci-dessous]

Le deuxième point à comprendre, c’est que toutes les Ordres d’Allâh sont pour le bien ultime de l’Homme. Ce bien est soit mondain ou soit relatif à l’au-delà, ou aux deux. Normalement, le bénéfice des décisions est évident pour tous; parfois, il est évident que pour ceux possèdent la compréhension. Lorsque le bénéfice ou la sagesse n’est pas immédiatement évidente, on croit alors qu’il est avantageux, au moins pour la prochaine vie et qu’il convient par conséquent d’accomplir l’ordre d’Allâh et que la récompense éternelle réside dans la prochaine vie. [Comme l’a expliqué by Izz al-Din Ibn Abd al-Salam dans son Qawa`id al-Kubra]

Allâh nous dit :

« En vérité, Allâh ordonne l’équité, la charité et la libéralité envers les proches, et Il interdit la turpitude, les actes répréhensibles et la tyrannie. Allâh vous exhorte ainsi pour vous amener à réfléchir ». [Coran, 16/90]

L’esprit de la Shariah en ce qui concerne les besoins et le confort est résumé dans le Coran :

« sans vous imposer aucune gêne dans votre religion » [Coran, 22/78]

Et,

« Allâh n’entend vous imposer aucune gêne , Il veut seulement vous purifier et parachever Ses bienfaits envers vous. Peut-être Lui en serez-vous reconnaissants? » [Coran, 5/ 6]


Les femmes et l’Or

Il est permis par consensus des savants que les femmes qu’elles se parent de bijoux en or, en raison de hadiths rigoureusement authentifiés (sahih), comme l’a stipulé l’Imam an-Nawawi (qu’Allah lui fasse miséricorde). [Dans al-Majmu`, 4.327, Muniriyya ed.]

On peut citer :

Le Messager d’Allâh (qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix) a dit : « L’or et la soie ont été autorisés pour les femmes de ma communauté (Umma), et interdits pour ses hommes. » [Ahmad, Nasa’i et at-Tirmidhi, qui l’ont rigoureusement authentifié (sahih); avec plus de huit chaînes de transmission qui confirment les autres]


Les hommes et l’Or

Les hadiths qui concernent l’interdiction de l’or pour les hommes sont nombreux.

On peut citer :

Le Messager d’Allâh (qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix) a dit : « Quiconque croit en Allâh et au Jour dernier ne doit pas porter de la soie ou de l’or. » [Ahmad, avec une chaîne la narration authentique]

Le bien-aimé d’Allâh (bénédictions et salut sur lui) a dit : « Celui de ma communauté qui meurt alors qu’il porte de l’or, Allâh l’empêchera d’en porter au Paradis. » [Tabarani]

‘Ali (qu’Allâh soit satisfait de lui) a rapporté que : « Le Prophète (qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix) a interdit les anneaux en or. » [Muslim, at-Tirmidhi, Abou Dawoud, an-Nasa’i, Ibn Maja]

L’Imam an-Nawawi (qu’Allâh lui fasse miséricorde) transmet le consensus des savants (ijma’) stipulant qu’il est interdit aux hommes de porter des bijoux en or. [al-Majmu`, 4.326, Muniriyya ed.]


Le sagesse derrière les règles de la Shariah qui concernent les us et coutumes :

La sagesse résidant derrière les règles de la Shariah sur les us et coutumes mondains a été expliquée par l’Imam Wali Allâh ad-Dahlawi (qu’Allâh lui fasse miséricorde) dans Hujjat Allah al-Baligha :

Parmi les sagesses on peut noter que s’occuper de ce type de question rend oublieux de l’évocation d’Allâh, et obscurcit la pureté du cœur. Par conséquent, il était approprié de s’occuper de ce poison à l’aide d’une médecine appropriée, qui est la Sunnah de se rappeler d’Allâh (dhikr) avant, après et pendant ses actions mondaines afin que cela protège l’âme contre le mal qu’il y a à trouver son confort final là-dedans. Plutôt, le souvenir rappelle qui est le véritable Pourvoyeur, et fait pencher les pensées vers la Présence Sacrée d’Allâh. [Dahlawi, Hujjat Allah al-Baligha, 1.482]

Et :

Parmi les sagesses figurent aussi le fait d’être différent des non-Musulmans dans leurs habitudes mondaines trop somptueuses et dans leur gout du confort de la vie de ce monde qui leur fait oublier le rappel d’Allâh. Cela les conduit à s’occuper par la recherche des choses et des plaisirs de ce monde qui s’ancrent ensuite solidement dans leur cœur [f: à l’exclusion d’Allâh et des questions spirituelles]. Ainsi, il était normal que les manifestations essentielles de leurs excès soient interdites, comme la soie, l’or, et autres.

Cela implique de considérer comme déconseillées leurs us et coutumes particulières.

Cela signifie aussi qu’il est recommandé de délaisser la plupart des choses ostentatoires. [Dahlawi, ibid. 1.483]

Et Allâh seul donne le succès.

Wassalam,

Sheykh Faraz Rabbani

 

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)