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Imam Al-Husayn : Lumière dans la Maison Prophétique


Sheykh Ahmed Saad Al-Azhari

Dans cet article, Sheykh Ahmed Saad Al-Azhari nous offre un aperçu de la vie de l’Imam Al-Husayn, petit fils du Prophète et Lumière dans la Maison Prophétique.
Yaḥya b. Mu’ādh Ar-Rāzi rendit un jour visite à Al-‘Alawi Al-‘Umari qui lui demanda : Que dites-vous de nous, les Ahlul-Bayt [1] ? Il répondit : Que puis-je dire des plantes arrosées par l’eau de la Révélation, de l’argile mélangée à l’eau du Message Divin ? Rien n’émanera d’elles sinon le musc de la guidance et l’ambre de la droiture [2].
C’est exactement ce à quoi nous nous attendons lorsque nous lisons ou écrivons à propos d’un membre des Ahlul-Bayt bénis ou de la famille du Prophète . Même le terme Ahlul-Bayt, qui signifie littéralement « la maison » ou « la famille » et peut donc se référer à n’importe quelle famille, est devenu une référence exclusivement dédiée à eux lorsqu’il est utilisé dans cette forme absolue et générale indiquant qu’ils sont « la famille » ou « la maison ». Tout comme leur chef ou leur père, le meilleur de la création, le Prophète , ils sont la Famille. Les Ahlul-Bayt ont toujours été les guides de cette communauté depuis la disparition du Prophète ; ils sont la corde du salut et le navire qui conduit la Oumma à la sécurité. Jabir b. ‘Abdillah a raconté : « J’ai vu le Messager d’Allah à l’arrière de son chameau Al-Qaṣwā’ le jour de ‘Arafah lors de son Hajj et je l’ai entendu dire : « Ô gens ! Je laisserai après moi des choses auxquelles si vous vous attachez, vous ne vous égarerez jamais ; le Livre d’Allah et ma famille proche qui sont les gens de ma maison. » » [3].
Dans son ouvrage renommé Diwan [4], l’Imam ‘Abdullah b. ‘Alawi Al-Ḥaddad décrit Ahlul-Bayt ainsi :
[Ils sont] un navire vers le salut quand,
Vous craignez les flots du mal.
Alors, gagnez la sécurité en montant à son bord et ne restez pas derrière.
Et recherchez l’aide d’Allâh dans toutes les affaires.
L’un des piliers bénis de la maison est l’un des deux petits-fils du Prophète , à savoir l’Imam Al-Ḥusayn, fils de ‘Ali ibn Abi Ṭalib et de As-Sayyidah Faṭima fille du Prophète . L’Imam Al-Ḥusayn est né à Sha’bā dans la quatrième année après l’Hégire et le septième jour de sa naissance, le Prophète a donné une quantité d’argent égale au poids de ses cheveux en guise d’aumône (sadaqa) et a demandé à le voir en disant : « Montrez-moi mon fils ». C’est le Prophète qui lui a donné son nom et il semble que grâce à cela de cela, il était très semblable au Prophète dans ses traits. Il était d’une grande noblesse, d’une immense dévotion, fervent dans l’adoration et d’un caractère remarquable.
L’Imam Al-Ḥusayn a vu de son vivant son grand-père répandre sa lumière sur les hommes et les guider vers Allah, défendre la vérité et aider les opprimés. Il a également été témoin de la bravoure et de la noblesse de son père (‘Ali ibn Abi Ṭalib). C’est son père qui dormait dans le lit du Prophète la nuit de l’Hégire et qui s’est levé pour combattre ‘Amr ibn Wudd, l’icône de la bravoure et le chevalier exemplaire des Arabes à cette époque. Il vit également sa mère, la maîtresse de toutes les femmes de l’humanité Faṭimah Az-Zahra (la paix soit sur elle) [5] se tenir aux côtés de son mari et servir sa famille dans une humilité absolue alors qu’elle était la fille du Messager d’Allah . Cela a rempli le cœur de l’Imam Al-Ḥusayn de toutes ces nobles qualités de bravoure, de défense de la justice et de lutte contre l’oppression et les oppresseurs.
Lorsque les jours de troubles sont arrivés plus tard dans sa vie, l’Imam Al-Ḥusayn a dû enterrer son père qui a fut assassiné par l’un des kharijites et plus tard, il dû enterrer son frère aîné l’Imam Al-Ḥasan qui fut empoisonné par les ennemis d’Ahlul-Bayt ; par des gens dont le principal objectif était le pouvoir et, dans leur marche vers celui-ci, ils ne se sont même pas souciés de la famille de leur Prophète . L’Imam Al-Ḥasan fut empoisonné bien qu’il ait renoncé à la position de Califat afin de réunir la Oumma qui était dispersée par des différences politiques. Il renonça à la position qu’il méritait pour une meilleure position qui fut de protéger la Oumma et d’unir les cœurs des Musulmans ; ce sens du sacrifice n’était qu’une façon de suivre l’exemple de son grand-père et de son père.
Cependant, les choses ont empiré lorsque Yazid ibn Mu’āwiyyah est devenu le Calife et que le mal a brillé sur toute la Oumma. L’Imam Al-Ḥusayn qui essayait d’éviter tous les troubles reçut des messages des habitants de la ville de Kûfa lui donnant leur serment d’allégeance et lui demandant de se rendre chez eux pour devenir le Calife. En envoyant son cousin Muslim ibn ‘Aqil bin Abi Talib vers eux, l’Imam Al-Ḥusayn voulait s’assurer que leur invitation était authentique et que leurs messages étaient véridiques. Muslim ibn ‘Aqil qui était parti à Kûfa fut trahi par son peuple et laissé avec trente personnes seulement , jusqu’à ne laisser personne pour ensuite être arrêté par le gouverneur nouvellement nommé de Kûfa ‘Ubaydillah ibn Ziyad. Après avoir reçu la promesse qu’il ne sera pas tué et s’être rendu compte que la promesse était fausse, Muslim pleura et dit : « Par Allah, je ne pleure pas pour moi ; plutôt, je pleure pour ma famille qui vient me rejoindre ; je pleure pour la famille de Al-Ḥasan et Al-Ḥusayn ». [6]
Après avoir été promis qu’il ne serait pas tué et s’être rendu compte que la promesse est fausse, Muslim a pleuré et a dit : Par Allah, je ne pleure pas pour moi-même ; plutôt pleurer ma famille qui vient me rejoindre ; pleurer pour la famille d’Al-Ḥasan et d’Al-Ḥusayn. [7]
Pendant que Muslim ibn ‘Aqil était tué à Kûfa, l’Imam Al-Ḥusayn, qui avait reçu un autre groupe d’invitations et l’assurance de venir à Kûfa, était en route avec un peu plus de quatre-vingts individus. À son arrivée en terre d’Irak et en rencontrant certains chefs d’armée qui lui avaient été envoyés par Ibn Ziyād, l’Imam Al-Ḥusayn leur proposa trois options ; soit de lui permettre d’aller voir Yazid et de lui parler face à face, soit de le laisser retourner d’où il venait, soit de le laisser se déplacer vers les frontières et passer le reste de sa vie à protéger les terres Musulmanes. ‘Ubaydullah ibn Ziyād refusa les trois offres et insista pour le combattre.
Le meurtre tragique de l’Imam Al-Ḥusayn عليه السلام montre non seulement le visage hideux de ses meurtres, les complots préparés à l’encontre de la famille du Prophète mais dévoile également la bravoure des hommes et des femmes d’Ahlul-Bayt. Au seuil de la mort qui fut même vue en rêve par ‘Abdullah ibn ‘Abbas qui vit le Prophète portant une bouteille pleine de sang et disant : « Je ramasse le sang d’Al-Ḥusayn », l’Imam عليه السلام dit :
Ô la vie ! Quelle amie désagréable !
Combien de fois au début du jour et à sa fin,
Beaucoup d’amis et d’hommes nobles sont tués,
Et tu n’acceptes jamais un substitut pour eux,
Pourtant, toutes les affaires appartiennent au Puissant.
Et chaque humain doit un jour parcourir ce chemin.
Dix-sept hommes de la famille du Prophète ont été tués avec Al-Ḥusayn عليه السلام et parmi eux se trouvait son premier fils ‘Ali. Sa sœur Sayyida Zaynab (la paix soit sur elle) se dressa avec une bravoure absolue contre Yazid après la mort de son frère l’Imam Al-Ḥusayn et protégea son autre neveu ‘Ali connu sous le nom de Zayn Al-‘Ābidīn عليه السلام.
Après toutes ces années qui ont vu encore plus de meurtres de membres d’Ahlul-Bayt comme Mowlay Idris le fondateur de Fez et Muḥammad ibn ‘Abdillah connu sous le nom de An-Nafs Az-Zakiyyah [7], Ahlul-Bayt a continué à guider la Oummah et à la ramener vers son Seigneur. Ils ont poursuivi le chemin de la connaissance et de la droiture en gardant à l’esprit qu’il est de leur responsabilité de s’occuper des gens, qu’ils soient en position de leadership physique et politique ou non ; le leadership spirituel est plus important que tout le reste [8]. La Oumma continue d’apprendre et de bénéficier des Ahlul-Bayt qui ont été décrits par leur grand-père comme les compagnons du Qur’an ; ils sont inséparables du livre de guidance et de vérité parce qu’ils sont les porteurs de la guidance et de la vérité.
Qu’Allah bénisse l’âme de l’Imam Al-Ḥusayn et nous permette de bénéficier de son exemple [9].
 
Notes :

 

[1] Famille du Prophète
[2] Al-Itḥāf bi Ḥubbil Ashrāf par Sheykh ul-Islam ‘Abdullah Ash-Shabrawi (1091 – 1175 AH)
[3] At-Tirmidhi ; chapitre sur les mérites des Ahlul-Bayt.
[4] Recueil de poèmes
[5] L’Imam Al-Bukhari mentionne toujours « la paix soit sur lui/elle » à côté des noms de l’Imam ‘Ali, Sayyidah Fatimah, l’Imam Al-Ḥasan et l’Imam Al-Ḥusayn.
[6] Maqātil Aṭ-Ṭalibiyyīn par Abil-Faraj Al-Aṣfahāni.
[7] Signifie littéralement « l’âme pure ».
[8] Voir à ce propos la vidéo de Sheykh An-Niwowi : L’Amour des Soufis pour Ahl al-Bayt
[9] Quels mots de Sheykh Muhammad Aslam à propos de Saydinna Husayn :
« Sayyiduna Husayn a perdu son grand-père, le Messager d’Allāh ﷺ quand il avait six ans alors qu’il était la personne la plus chère au monde pour lui. Pouvez-vous imaginer la douleur ? Il a perdu sa mère, Sayyidah Fatimah al-Zahra seulement six mois plus tard, alors qu’elle était celle qui l’embrasserait et essuyait ses larmes quand il était jeune enfant. Pouvez-vous imaginer la difficulté ? Il a vu le martyre de son père, Sayyiduna ‘ Ali alors qu’il était le chef des croyants. Pouvez-vous imaginer la difficulté ? Il a vu son frère, Sayyiduna Hasan allongé dans ses derniers moments alors qu’il était le bien-aimé de son cœur et son meilleur ami. Pouvez-vous imaginer la difficulté ? Il a été témoin du martyre de son bébé sur le champ de bataille alors qu’il le tenait dans ses bras. Pouvez-vous imaginer le test ? Il a quitté Madinah alors que c’était la ville dans laquelle il a grandi, pour accomplir la mission de son Bien-Aimé . Pouvez-vous imaginer le sacrifice ? Il a connu la faim et la soif pendant des jours à la fin alors qu’il était le petit-fils du prince d’al-Kawthar. Pouvez-vous imaginer la patience ? Il a vu l’oppression de son foyer alors que ses membres étaient purifiés et élevés, mais il n’a jamais perdu espoir. Pouvez-vous imaginer le courage ? Il a abandonné son âme pour donner vie à cette religion. Pouvez-vous imaginer sa grandeur ? Il a vécu une vie difficile pour nous donner de la facilité. Il a traversé la guerre pour que nous puissions vivre la tranquillité. Il a montré la voie juste pour que nous puissions la suivre. Aucun croyant ne traverse une épreuve dans cette vie sans qu’il ne soit possible de prendre Sayyiduna Husayn comme exemple, modèle et source de réconfort. » 
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Source de l’article: Seekersguidance, via l’Institut Ihsan.

Saydinna Ali le Lion d’Allâh

 

 

Ali Lion Allâh

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahîm,

Saydinna ‘Ali ibn Abi Tâlib رضى الله عنه, quatrième Calife de l’Islam, était le cousin du Saint Prophète ﷺ. Il est né le vendredi 13 du mois de Rajab dans la sainte Ka’aba [1]. Il a grandi sous la tutelle du Saint Prophète ﷺ.

Comme Saydinna ‘Ali l’a dit : « Le Saint Prophète ﷺ m’a élevé dans ses bras et m’a nourris de sa propre bouchée, je l’ai suivi partout où il est allé comme un bébé chameau après sa mère. Chaque jour un nouvel aspect de son caractère rayonnait de sa noble personne et je l’acceptais et je le suivais comme un ordre. »

Voilà pourquoi Saydinna ‘Ali était le trésor de la connaissance Prophétique.

Les dix années passées en compagnie du Saint Prophète l’ont rendu si proche et inséparable qu’il ne formait qu’un avec lui en terme de caractère, de connaissance, de sacrifice de soi, de patience, de courage, de générosité, d’art oratoire et d’éloquence. Dès son enfance, il se prosterna devant Allâh avec le Saint Prophète. Comme il le dit lui-même : « Je fus le premier à prier Allâh aux côtés du Saint Prophète ﷺ. » 

Comme l’a déclaré le célèbre historien sheykh Masoodi : « L’Imam ‘Ali a été élevé dans les pas du Saint Prophète et ce tout au long de son enfance ». Allâh l’a créé pur et saint et l’a gardé ferme sur la bonne voie.

L’Imam ‘Ali fut sans conteste le premier à embrasser l’Islam lorsque le Saint Prophète appela ses auditeurs à le faire [2], mais par le fait même que, depuis son enfance, il fut élevé par le Saint Prophète et qu’il le suivit dans toutes les actions et les actes y compris la prosternation devant Allâh, on peut dire de lui qu’il est né Musulman.

Depuis toujours, l’Imam ‘Ali a accompagné le Saint Prophète et l’a aidé et l’a protégé contre ses ennemis. Il avait l’habitude d’écrire les versets du Saint Coran et d’en discuter avec le Prophète aussi tôt qu’ils étaient révélés par le saint messager, l’Ange Gabriel.

Il a été si étroitement associé au Saint Prophète que dès qu’un verset lui était révélé pendant la journée ou la nuit, l’Imam ‘Ali était le premier à l’entendre.

Le Saint Prophète ﷺ a dit à l’Imam ‘Ali :

a) « Ô ‘Ali ! Tu es mon frère dans ce monde, ainsi que l’Au-Delà !» [3]

b) « Je suis la Cité de savoir et ‘Ali est la porte. » [4]

Voici ce que Sheykh Masoodi a déclaré concernant le caractère et le calibre de l’Imam ‘Ali : « Si le fait d’être nommé premier Musulman, d’être un camarade du Prophète en exil, son fidèle compagnon dans la lutte pour la foi, son associé intime dans la vie et son parent, si une vraie connaissance de l’esprit de ses enseignements et du Livre, si l’abnégation de soi et la pratique de la justice, si l’honnêteté, la pureté et l’amour de la vérité, si la connaissance de la Loi et de la Science, constituent une créance de prééminence, alors tous doivent considérer ‘Ali en tant que Musulman le plus important. Il est vain de chercher à trouver, soit parmi ses prédécesseurs ou parmi ses successeurs, ces attributs. »

Parmi les privilèges et honneurs qui furent accordés à Saydinna ‘Ali, celui d’épouser la Sainte Fatima (‘alayha salaam), fille du Messager d’Allâh ﷺ.

Dans la dernière année de sa vie, le Saint Prophète est allé à la Mecque pour accomplir le pèlerinage. Lors de son voyage retour, lorsqu’il atteignit Ghadir al-Khum, le verset suivant lui fut révélé : « Ô Prophète ! Communique ce que ton Seigneur t’a révélé ! Si tu négliges de le faire, tu auras failli à ta mission ! Allâh te protégera des hommes…». [5]

Le Saint Prophète s’arrêta-là et ordonna aux autres Musulmans de s’arrêter également. Environ 70.000 personnes se rassemblèrent autour de lui. Il ordonna qu’une chaire soit élevée. Une fois la chaire installée, il y monta et souleva ‘Ali رضى الله عنه à l’aide de ses mains  de manière à ce que les gens puissent le voir. Puis il dit : « Celui dont je suis le maître, ’Ali aussi est son maître. Qu’Allâh soutienne ceux qui viennent en aide à ’Ali et qu’IL soit l’ennemi de ceux qui deviennent les ennemis de ’Ali ». [6]

L’Imam ‘Ali رضى الله عنه avait les qualités d’un poète, d’un soldat et d’un Saint; sa sagesse respire encore dans une collection de dictons morales et religieuses; et chacun de ses adversaires, que ce soit dans les combats de la langue ou de l’épée, a été rendu silencieux par son éloquence et son courage.

Dès la première heure de sa mission jusqu’aux derniers rites de ses funérailles, le Saint Prophète ﷺ n’a jamais abandonné un ami généreux qu’il se plaisait à nommer son frère, son vicaire, et le fidèle Aaron d’un second Moïse.

Dans la 40ème année de l’Hégire, au petit matin du 19ème jour de Ramadan, l’Imam ‘Ali رضى الله عنه fut frappé avec une épée empoisonnée par un Kharijite alors qu’il priait dans la Mosquée de Kufa. Il quitta ce monde le 21ème jour du Ramadan, et fut enterré à Najaf al-Ashraf.

Il est né dans la maison d’Allâh, la Sainte Ka’aba et mourut en martyre dans la Maison d’Allâh, la mosquée de Kufa. Le Lion d’Allâh, le Musulman le plus vaillant et doux qui n’ai jamais existé (en dehors du Messager d’Allâh) commença sa vie glorieuse avec dévotion envers Allâh et Son messager et termina sa vie dans le service de l’Islam.

« Et ne dites pas de ceux qui sont tombés au service d’Allâh qu’ils sont morts, car ils sont bien vivants, mais vous n’en avez pas conscience. » [7]

Qu’Allâh nous permette de suivre les traces bénies de Saydinna ‘Alî  رضى الله عنه.

 

Notes :

[1] L’imam an-Nawawi a dit : « Quant à ce qui rapporté que ‘Ali bin Abi Tālib serait né à l’intérieur [de la Kaa’ba], cela est faible chez les savants. » Réf : Tahdhīb al-asmā’ wa-l-lughāt, vol.1, p.149.

[2] Les savants Sunnites ont divergé sur la première personne parmi les hommes à s’être convertie à l’Islam, certains disent qu’il s’agit de ‘Ali, d’autres de Abu Bakr et d’autres encore de Zayd ibn Haritha (qu’Allâh les agréés). Sachant que dans un premier temps, il fut demande au Prophète de prêcher parmi ses proches par lien de parenté, il est très probable que ce soit bien ‘Ali qui fut le premier homme converti. Par contre il y a unanimité des savants sur le fait que la première personne à croire en lui et à l’avoir suivi fut sa noble épouse Khadija (qu’Allah l’agrée).

[3] An-Nasa’ï
[4] At-Tirmithî et al-Hâkim
[5] Qour’an s5, v67

[6] Comme indiqué, cette déclaration a été faite devant des dizaines de milliers de Sahabas. Ce hadith possède donc le statut de Mutawatir. Beaucoup de Compagnons l’ont rapporté, dont Abu Hurayrah, Anas ibn Malik, ‘AbduLlâh ibn ‘Umar ou encore Sayyidina ‘Ali. Al-Hafidh ibn Hajar al-‘Asqalaniyy a déclaré dans Fath ul-Bari que ce Hadith est authentique (sahih) sans divergence. Il déclare aussi que d’autres l’ont rapporté comme at-Tirmidhi et an-Nasa’i, via de nombreuses voies et qu’il a été rapporté par 16 Compagnons. En outre, dans la riwayah de l’imam Ahmed, il rapporte avoir entendu ce hadith provenant de 30 Compagnons qui l’ont confirmé devant Saydinna ‘Ali.

[7] Qour’an s2, v154

Sayyida Fatima az-Zahra

 

 

La fille bien-aimée du Prophète ﷺ

 

Fatima az-Zahra

 
 
BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

 

L’article est composé des chapitres suivants :
 
– Le modèle à suivre
– Les enfants du prophète ﷺ
– Les noms de sayyidina Fatima
– Les mérites de sayyidina Fatima
– La naissance de sayyidina Fatima
– Les qualités morales et physiques de sayyidina Fatima
– L’embargo et l’année de la tristesse
– Le départ pour Médine
– L’arrivée à Médine
– La demande en mariage de sayyidina Ali
– La maison de sayyidina Fatima et Ali
– Le mariage
– Le tasbih Fatimi
– Les enfants de sayyidina Fatima et sayyidina Ali
– Les deuils
– Le décès de sayyidina Fatima

Le modèle à suivre

 

Le prophète d’Allahﷺ est le modèle à suivre pour nous tous, en matière de sagesse, de comportement, et pour toutes les choses de la vie. C’est le cas pour les hommes, et pour les femmes, pour tout ou presque. Car les femmes ont des spécificités.
Pour les musulmanes, il y a l’exemple des épouses et des filles du prophète ﷺ , et des femmes sahaba.
Parmi les humains, il y a des classifications. Les prophètes sont les meilleures des créatures, suivis des saints. Et parmi les prophètes, le messager d’Allah ﷺ , est le meilleur, suivi d’autres prophètes spécifiques.
Pour les femmes aussi, une classification selon le mérite existe.
Parmi les femmes saintes il y a :
Sayyidina Assya, la femme de pharaon, qui a élevé sayyidina Moussa, alayhi salam.
Sayyidina Maryam, la mère de sayyidina ‘Issa, alayhi salam.
Sayyidina Khadidja.
Sayyidina Fatima az Zahra.
Et l’élévation de sayyidina Aicha est spéciale.
Dans la perfection féminine, ce sont ces 5 femmes-là les meilleures.
Certains savants ont dit que sayyidina Fatima était meilleure que sayyidina Khadidja, car elle a été élevée par le prophète ﷺ  et elle est un morceau de sa chair.
Il est dit que sayyidina Assya et sayyidina Maryam seront les épouses du prophète ﷺ  dans l’au-delà. Donc les meilleures des femmes ont chacune un lien avec lui , tout est lié.
Sayyidina Fatima est un modèle pour les femmes musulmanes. Quand aime quelqu’un, on cherche à savoir un maximum de choses sur cette personne. C’est en connaissant les gens qu’on atteint l’amour. Et l’amour facilite l’obéissance et le fait de servir les autres. Ce sentiment n’apparaît pas en une journée ou en une soirée. Il faut travailler ses intentions pour qu’une étincelle s’allume, puis augmente.

Les enfants du prophète ﷺ

 

Il est connu que l’envoyé d’Allâh ﷺ a eu plusieurs enfants. Il existe plusieurs avis sur le nombre de garçons. La raison en est qu’ils sont tous morts en bas âge et qu’à cette époque les Arabes n’accordaient pas une grande importance aux dates. De plus, les Sahaba étaient peu nombreux et ne pouvaient donc pas se souvenir de tous les détails. Cependant, la plupart des historiens s’accordent à dire que les fils du Prophète d’Allah ﷺ étaient trois :
– Al-Qaçim, [1]
 ‘AbduLlâh (nommé Tahir et Tayyib), [2] & [3]
– Ibrahim [4]
Selon l’unanimité des historiens et des Muhaddithin, les filles du Prophète ﷺ sont quatre :
– Zaynab, [5]
– Ruqayyah, [6]
– Umm Khalthum, [7]
Et bien sur, Sayyida Fatima az-Zahra (‘alayha as-salâm).
Tous les enfants du Prophète Muhammad ﷺ ont pour mère Sayyida Khadija (‘alayha salaam), à l’exception de Ibrahim qui est le fruit de l’union du Prophète ﷺ et de Maria la Copte. Toutes ses filles vécurent durant l’Islam, l’embrassèrent et migrèrent avec lui à Médine.

 

Les noms de sayyidina Fatima :

 

Fatima = sevrée du feu de l’enfer et de ce qui y mène
Az Zahra = 1.) De couleur de peau blanche avec des joues de couleur rosées
Az Zahra = 2.) Comme la fleur : elle fleurira et illuminera les cieux comme les étoiles.
Al Batoul =, car elle était ascète et s’isolait métaphoriquement des autres, dans une position à part, que personne parmi les autres femmes ne pourra atteindre.
At Tahira = La purifiée.
Oum al Hassan wal Husayn = La mère de Hassan et Husayn
Oummou Abiha = « La mère de son père », car après la mort de sayyidina Khadidja, elle s’est beaucoup occupée du messager d’Allah ﷺ , elle était toujours avec lui et elle essayait toujours de le défendre, tout comme une mère a ce type de comportement envers son enfant, et c’est lui qui l’a nommée ainsi.
Les mérites de sayyidina Fatima :
Le prophète ﷺ a dit : « Elle est une partie de moi. Celui qui la met en colère me met en colère. » [8]
Il lui a dit : « Allâh se fâche pour les choses qui te fâchent, et Il aime ce que tu aimes. »
Sayyidina Aicha était très jalouse de l’amour tendre que le prophète ﷺ vouait à sayyidina Khadidja même après sa mort. Mais elle aimait sayyidina Fatima, car elle la voyait avant tout comme la fille du prophète ﷺ , et elle voyait qu’il l’aimait énormément. Alors sayyidina Aicha observait beaucoup sayyidina Fatima et a rapporté beaucoup de choses à son sujet.
Le messager d’Allah ﷺ , a dit : « Fatima est la Sayyida des femmes du Paradis, après Maryam ». [9]
Allah a envoyé le prophète ﷺ , de genre masculin, et a voulu que la première personne qui reçoive le message et qui l’accepte soit une femme, Sayyidina Khadidja. Allah nous a montré pareil au début, avec sayyidina Adam, alayhi salam, et sayyidina Hawa. Ceci afin de nous enseigner que la religion s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Pour arriver à Allah, il faut suivre le prophète ﷺ et lui ressembler. Mais les femmes ne peuvent pas ressembler aux hommes en tout point. Alors Fatima est l’exemple féminin.

La naissance de sayyidina Fatima

 

Elle est née à la Mecque, dans la maison du prophète ﷺ , et de sayyidina Khadidja bint Khuwaylid.
Sayyidina Khadidja était une femme très prisée avant son mariage avec le prophète ﷺ . Elle était belle, riche, d’une noble famille et tout le monde espérait l’épouser. Elle a choisi le messager d’Allah ﷺ . Lui aussi était convoité, beau, de noble caractère et d’une noble famille. C’était un couple magnifique et noble, qui ne pouvait donner qu’une descendance magnifique.
Sayyidina Fatima était la plus jeune de leurs enfants. Le prophète ﷺ avait 35 ans quand elle est née.
Au moment de la naissance du messager d’Allah ﷺ , il s’est passé des événements étonnants, des signes annonciateurs d’un grand destin :
1.) Sa mère, sayyidina Amina, a vu une grande lumière jaillir d’elle-même au moment de la naissance, qui a éclairé les palais de Syrie.
2.) 14 tours du palais de Chosroès 1er se sont effondrées,
3.) Le feu sacré des mages perses s’est éteint, ce qui n’était pas arrivé depuis 1000 ans.
4.) Il est né avec le cordon ombilical coupé et déjà circoncis.
Pour la naissance de sayyidina Fatima aussi, il y a aussi eu un événement particulier :
Le renouvellement de la Kaaba
La Kaaba avait été détruite par des pluies torrentielles et il avait fallu la reconstruire. Au moment de remettre la pierre noire, ce qui clôturait la remise à neuf, toutes les tribus voulaient s’en charger. Cela aurait pu tourner en une guerre, car c’était un grand honneur, et personne ne voulait y renoncer.
Finalement, les notables des tribus ont dit qu’ils écouteraient le conseil du premier qui entrerait là où ils se trouvaient. Et c’est le messager d’Allah ﷺ , qui est venu. Il leur a proposé de mettre la pierre noire dans un tissu et de la porter tous ensemble jusqu’à la Kaaba.
Cela aurait pu être un drame, mais le prophète ﷺ a trouvé une solution satisfaisante pour tous. Et sayyidina Fatima est née ce jour-là, le jour où la rénovation de la Kaaba a été terminée, et où une guerre a été évitée par son père. C’est un symbole important, car elle sera la mère des gens qui s’occupent de la Kaaba, c’est par elle que viendra toute la descendance du prophète ﷺ .
Le prophète ﷺ , était très content quand elle est née. Elle était sa quatrième fille. À cette époque, les Arabes n’aimaient pas avoir des filles, cela assombrissait leurs visages, et certaines d’entre elles étaient même enterrées vivantes. Mais quand Fatima est née, il a dit à sayyidina Khadidja que c’était une âme pure, douce et gentille.
Sayyidina Fatima ressemblait énormément au prophète ﷺ , aussi bien physiquement que dans son caractère. Si Allah lui a donné une ressemblance aussi forte, c’est qu’elle devait avoir un destin important.
Elle est née 5 ans avant la prophétie, pour qu’elle vive tous les événements depuis son enfance.
Généralement, à cette époque, les enfants de la Mecque étaient confiés à des nourrices, pour qu’ils bénéficient d’un environnement plus sain et apprennent l’éloquence. Mais sayyidina Khadidja a voulu allaiter sa fille elle-même.
Depuis sa naissance et jusqu’à ses 5 ans, Fatima avait l’habitude de voir son père monter à la grotte. Elle voyait sa mère amener de la nourriture à son père, le réconforter, et revenir avec lui.
Un jour, alors que son père rentrait de la grotte, il était frissonnant et disait : « couvrez-moi, couvrez-moi ». C’est ce jour-là que son père a rencontré pour la première fois l’ange Jibril et qu’il est devenu Prophète et Messager pour l’Humanité.
Sayyidina Khadidja a tout fait pour le soutenir et le réconforter. Elle a juré qu’Allah ne pouvait pas l’avilir, en citant les vertus qu’il avait déjà bien avant la prophétie : « N’aies pas peur, Dieu ne te mettra jamais à mal, Dieu ne te fera que du bien, car tu aides tes proches, tu soutiens ta famille, tu gagnes honnêtement ta vie, tu maintiens les autres dans la droiture, tu donnes asile aux orphelins, tu dis la vérité, tu ne t’appropries pas frauduleusement les dépôts, tu secours ceux qui n’ont rien, tu fais du bien aux pauvres et tu traites tout le monde avec courtoisie » [10]
« Quel que soit ce qui t’arrive, même si tu ne le comprends pas et que c’est douloureux, ça ne peut être qu’un bien. »
Toute leur vie familiale a été chamboulée quand la prophétie est arrivée. Sayyidina Fatima a soutenu son père enfant, jeune, et jusqu’à sa mort. Au moment où elle a accepté l’Islam, elle était la plus jeune des musulmans.

Qualités morales et physiques de sayyidina Fatima :

 

Sayyidina Fatima était très proche physiquement et moralement de son père.
Sayyidina Aicha a dit : « Je ne l’ai jamais vu quelqu’un ressembler au Prophète ﷺ dans sa façon de traiter avec les gens, ou dans son caractère autant que Fatima ». Elle a également dit : « Je n’ai jamais vu quelqu’un ayant une démarche plus proche de celle du Prophète ﷺ, quel Fatima ». et : « En dehors du messager d’Allah ﷺ , je n’ai jamais vu quelqu’un de plus honnête ni de plus modeste que Fatima ».
Certains ont dit la même chose au sujet de cette ressemblance et ont cité également Hassan ibn Ali, le fils aîné de sayyidina Fatima.
Quand Fatima venait chez son père, il se levait, l’embrassait sur le front et lui donnait sa place. Et quand il allait chez elle, elle faisait exactement pareil pour lui.
Elle parlait exactement comme lui, s’asseyait comme lui, marchait comme lui.
Si elle lui ressemblait autant que ça, elle était parfaite, aussi bien physiquement que moralement et spirituellement.
Le prophète ﷺ , parlait énormément d’elle en public. Un jour, sayyidina Ali lui a demandé en plaisantant : « Quelle est la personne que tu aimes le plus, Fatima ou moi? » Et le prophète ﷺ, lui a répondu « J’aime plus Fatima, mais toi, je te chéris plus. ». C’était une réponse diplomatique, et c’était vrai, il les aimait les deux.
Le prophète ﷺ , a dit que tous les liens de parenté seront coupés le jour du jugement, sauf pour sa descendance (et ses épouses).
Sayyidina Fatima a appris très jeune la pratique, le dhikr et la spiritualité, dès qu’elle a eu 5 ans.
Quand elle a eu 7 ans, Allah a dit au prophète ﷺ de sortir de la prédication familiale, pour faire apparaître la nouvelle religion en dehors de son foyer.
Le prophète ﷺ a appelé la tribu de Qoraych et sa propre tribu à l’Islam.
C’était un discours très important, car il s’agissait de la déclaration officielle de l’arrivée de l’Islam. C’était la dernière fois qu’un nouveau prophète s’annonçait, comme il est le sceau de la prophétie.
Il s’est adressé une assemblée de notables, et leur a dit :
« Ô Banu Hashim sauvez-vous du Feu, Ô Banu` Abdul-Muttalib sauvez-vous du Feu! Ô Abbas, (l’oncle du Prophète) sauve-toi du Feu! O Safiyya (la tante du Prophète), sauve-toi du Feu! Ô Fatima, fille de Muhammad, sauve-toi du Feu de l’Enfer, car je ne puis rien pour vous tous auprès d’Allah … » [11]
Dans un discours aussi important, qui allait changer la terre entière, il a cité sa petite fille de 7 ans par son prénom. Cela a étonné certains, mais ce n’était pas un hasard.
Cela démontre l’importance de sayyidina Fatima, et le fait qu’elle est un modèle féminin à suivre pour les femmes musulmanes.
Comme elle était très jeune, elle le suivait partout et voyait tout ce qui lui arrivait. Des gens qui avaient aimé son père et sa mère se sont transformés en ennemis après l’annonce de la révélation. Les épreuves de ce genre font grandir les enfants et ils deviennent vite responsables s’ils ont une famille qui les soutient et un bon mental. Quand sayyidina Fatima a affronté ces épreuves, elle était jeune et très sensible, mais elle était bien entourée, et cela l’a rendue forte.
Quand nous lisons la Sirah du Prophète ﷺ ,on constate qu’à chaque fois qu’il se trouvait dans une situation préjudiciable, Fatima était systématiquement là pour l’aider. Son temps n’était pas dépensé à jouer avec les filles de son âge, mais plutôt à s’occuper de son père.
Elle était avec son lui un jour, alors qu’il se prosternait devant la Kaaba. Abou Jahal a lancé un défi aux autres personnes présentes. Il y avait les restes d’une chamelle qui avait été immolée plusieurs jours avant, devant la Kaaba. Ses tripes étaient en décomposition au soleil. Il a lancé de défi de mettre ces restes sur le messager d’Allah ﷺ .
`Uqba ibn Abi Mu`ayt a osé, et a mis les entrailles sur le dos du prophète ﷺ . Fatima a couru nettoyer son dos de son père. Elle l’a relevé, et il a invoqué contre les Qoraych. Ceux qui étaient présents ont eu peur, car ils savaient que Dieu exauçait ses prières. Il a cité plusieurs personnes, comme Aboul Jahal. Et tous ces gens-là sont morts à la bataille de Badr.
Un autre jour, sayyidina Fatima a vu un homme essayer d’étrangler son père avec ses vêtements, jusqu’à ce qu’Abou Bakr intervienne pour le sauver. Des gens se sont mis à frapper Abou Bakr, et elle a pu dégager son père et le ramener à la maison. Elle avait 7 ans.
Elle ne comprenait pas pourquoi la tribu était devenue leur ennemie. Elle avait des sentiments qui se mélangeaient dans son cœur. Elle a voyait son père qui était connu comme étant « le véridique et digne de confiance » (al-Amine) être frappé et blessé. Elle a vécu la mihna, la torture et l’oppression par les Quraysh. Elle grandissait et essayait de rester le plus possible avec son père.
Un jour, sayyidina Fatima a entendu des gens comploter et elle a eu l’impression que c’était pour quelque chose de beaucoup plus grave. Elle a alors couru rejoindre son père, elle l’a serré dans ses bras et lui a raconté ce qu’elle avait entendu. Il lui a répondu : « Ne t’inquiète pas, Dieu ne les laissera pas faire. » Il lui a dit : « Viens ! » et ils sont sortis main dans la main. Ils ont retrouvé les gens qui complotaient, et le prophète ﷺ a invoqué Allah. Il a prié. Quand ils l’ont vu prier, ils ont été saisis par son aura. Il a terminé, et il est rentré. Fatima a vu que la présence de son père les avait arrêtés, et qu’Allah protège son prophète ﷺ

Cela fait partie de l’héritage prophétique. Il a donné à sayyidina Fatima la démonstration qu’il était protégé par Allah, et elle s’est sentie tranquille après cela.

Quand elle sortait de la maison, sayyidina Fatima trouvait des bouts de bois épineux et des ordures, laissées par Oum Djamil, l’épouse d’Abou Lahab, qui obstruaient la porte. Et elle voyait son père patienter et rester calme. Elle a appris de cet exemple vivant la rahma. Même vis-à-vis des gens haineux. Elle l’a observé et il lui a enseigné sa façon de se comporter. Ainsi, elle est devenue elle aussi rahma.
Mais Oum Djamil ne s’est pas arrêtée à cela. Elle voulait atteindre le prophète ﷺ au plus profond de lui-même et lui faire mal. Avant la prophétie, deux des filles du prophète ﷺ avaient été promises à deux fils d’Abou Lahab. C’était sayyidina Rouqaya et sayyidina Oum Koulthoum. Elles habitaient donc chez Abou Lahab et Oum Djamil. Ils étaient mariés, mais le mariage n’était pas consommé. C’était une tradition, pour que les couples s’habituent.
Après la révélation du verset suivant : « Que périssent les deux mains d’Abu-Lahab et que lui-même périsse. Sa fortune ne lui sert à rien, ni ce qu’il a acquis. Il sera brûlé dans un Feu plein de flammes. De même sa femme, la porteuse de bois, à son cou, une corde de fibres » (111:1-5), Oum Ddjamil et Abu Lahab ont demandé à leurs fils Utbah et Uteybah de divorcer des filles du Prophète ﷺ. C’était juste par vengeance, alors qu’elles n’avaient commis aucune faute.
Une autre de ses filles, sayyidina Zaynab, était mariée avec Abû al-‘As ibn Rabî. Des gens lui ont demandé de la divorcer aussi, mais il l’aimait et a refusé.
Le prophète ﷺ , a permis l’émigration en Abyssinie. Sayyidina Uthman venait d’épouser sayyidina Rouqaya, et ils ont été parmi les premiers à partir en Abyssinie. C’était triste, une de ses filles tout juste divorcée, puis mariée et partie loin de lui en Abyssinie.
À un moment, il y avait eu une rumeur d’amélioration de la situation des musulmans à la Mecque, alors sayyidina Rouqaya était revenue d’Abyssinie, mais comme ce n’était pas le cas, elle était repartie.
Sayyidina Fatima voyait sa vie complètement changer et ses sœurs souffrir.

L’embargo et l’année de la tristesse

 

Après quelque temps, un embargo a été décidé par les Qoraychites.
Sayyidina Fatima avait 12 ans. Toutes les familles de Banu Hachim et de Banu Moutalib étaient concernées. Sayyidina Khadidja ne faisait pas partie de ces familles, mais elle est restée avec son époux, alors qu’elle était très fortunée. Elle a laissé sa fortune et est partie dans la vallée Shi`b Abi Talib . Elle souffrait, car elle était âgée. Ils se sont retrouvés coincés dans cette vallée isolée, et coupés de tout : commerce, mariage, etc..
Sayyidina Fatima et Sayyidina Oum Koulthoum  ont vécu cet embargo, qui a duré 3 ans. Elles ont vu les souffrances des uns et des autres. Elles entendaient les enfants qui pleuraient, car ils avaient faim. Les gens mangeaient des feuilles d’arbres. Sayyidina Fatima avait des abcès dans la bouche, et elle était devenue si maigre que son ventre touchait son dos.
Des compagnons essayaient de les aider. Sayyidina Bilal cachait des vivres sous ses aisselles, les serviteurs de sayyidina Khadidja apportaient de la nourriture en cachette grâce à des astuces, comme envoyer un chameau en disant « C’est la nourriture de Khadidja »
Mais sayyidina Khadidja a mal supporté cet embargo et elle est décédée peu de temps après la fin de cette période. Le pacte avait été mangé par des termites, et des Qoraychite s’étaient révoltés. Ils voulaient le déchirer, il était déjà détruit.
Mais c’était trop tard. Abou Talib et Khadidja en sont morts. Certains avis minoritaires disent que Abou Talib est mort musulman, qu’il avait caché sa conversion.
Avant de mourir, sayyidina Khadidja a donné des conseils à Fatima sur la vie, et celle-ci a compris que sa mère allait mourir.
Sayyidina Fatima était triste. Sa mère était en train de mourir, et elle voyait son père perdre son amie, sa confidente, son soutien. Elle ne savait pas quoi faire.
Mais Allah, qui aime le prophète ﷺ , a envoyé Djibril les réconforter tous. Il a dit à Khadidja : « Allah te passe le salam. », et lui a dit qu’elle aurait une demeure en perle creuse, protégée du bruit et de la fatigue. Khadidja a répondu : « Allah c’est Lui Le Salam, et sur Jibril le Salam et que le Salam, la miséricorde et la bénédiction soit sur toi. »
Fatima était à ce moment-là une jeune fille de 16 ans et tandis que sa mère était en train de mourir elle a dit : « Par Allah, je peux seulement dire : « Nous appartenons à Allah et à lui nous reviendrons, Ô Allah récompense-moi pour la mort et la perte de ma mère, Ô Allah, je ne sais pas si je devrais être bouleversée par la mort de ma mère ou si je devrais être heureuse en ce qui concerne ce qu’elle a reçu de bonnes nouvelles du Paradis »
La joie et la douleur se mélangeaient. Sayyidina Khadidja est morte la tête sur la cuisse du prophète ﷺ , C’était le 10ème jour du mois du Ramadan de l’année 620, trois ans avant l’hégire.
Cette année a été appelée l’année de la tristesse, suite aux décès de sayyidina Khadija et Abou Talib.
Ils étaient les deux protecteurs du messager d’Allah ﷺ. Sans cette protection, les mauvais comportements des Qoraychites envers le Prophète ﷺ ont augmenté, ils se sont même mis à encourager les enfants à lui faire du mal.
Un jour, dix personnes se sont réunies autour du Prophète ﷺ et l’un d’eux a commencé à le frapper, puis un autre. Alors Sayyida Fatima az-Zahra est venue et a dit : « Malheur à vous, vous persécutez mon père après la mort de ma mère et de mon oncle, par Allah je vais vous jeter des pierres avec ces cailloux », ce qu’elle a fait. Le Prophète ﷺ , lui a dit : « Ménage-toi, car en vérité, Allah rendra ton père victorieux ».
Un jour quelqu’un a mis du sable sur la tête du prophète ﷺ . Sayyidina Fatima l’a nettoyé en pleurant et il lui a dit que cette religion illuminerait la terre entière. « Ne pleure pas ma fille, car Allâh rendra ton père victorieux »
Allah veut qu’on élargisse notre vision pour avoir de l’espoir dans le futur. Même si on est opprimés quelques années, ça ne peut pas durer plus que jusqu’à la mort, et ensuite, inchaAllah, tout s’arrangera. Quand les gens s’attristaient, le prophète ﷺ élargissait leur horizon en leur parlant du futur.
Pour donner de l’espoir. « Cette affaire atteindra la terre entière. »
Tel était l’état de cette famille. Une patience et un djihad permanents.
Après la mort de sayyidina Khadidja, le prophète ﷺ , avait besoin d’aide pour s’occuper de ses enfants et tenir sa maison. Il s’est marié avec sayyidina Sawda, qui pouvait s’occuper des enfants, et sayyidina Aicha.
Ça a aidé sayyidina Fatima et sayyidina Oum Koulthoum, de voir qu’il était moins soucieux, car il y avait quelqu’un pour prendre en charge la maison. Elles ont accepté cette belle-mère.

Le départ pour Médine

 

Les musulmans ont commencé à émigrer à Médine. Sayyidina Rouqaya est rentrée d’Abyssinie sans savoir que sa mère était morte. Elle se réjouissait de retrouver sa famille et a découvert ce décès avec une grande tristesse.
Tous les musulmans ont commencé à émigrer à Médine, sauf ceux qui en étaient empêchés. Le prophète ﷺ , est parti avec sayyidina Abou Bakr, en laissant ses filles à la Mecque avec sayyidina Sawda. Cela s’est fait ainsi parce que s’il avait permis à ses filles d’y aller avant lui, les Quraysh l’auraient su et s’il les avait emmenées avec lui, elles auraient été en danger.
Puis, il a envoyé quelqu’un chercher sa famille ainsi que la famille d’Abou Bakr. Fatima et Oum Koulthoum voyageaient sur un chameau. Un homme les a poursuivies et a piqué leur chameau de sa lance. Celui-ci a réagi, et elles sont tombées. Elles étaient encore affaiblies des suites de l’embargo et elles ont été blessées.
À cette époque, les Arabes ne s’en prenaient pas aux femmes. C’était un changement très grave. Le prophète ﷺ , a dit : « Tuez-le où vous le trouverez ». Et c’est sayyidina Ali qui l’a trouvé.
 
L’arrivée à Médine

 

Sayyidina Fatima a donc rejoint son père à Médine avec Oum Koulthoum, Sawda et la famille d’Abou Bakr. Rouqaya a émigré avec son mari (Uthman). Tout était plus facile, dans un lieu où les gens qui les soutenaient.
Sayyidina Zaynab est restée à la Mecque, seule. Elle était musulmane et son mari, Abul ‘As, ne l’était pas. Il n’y avait pas encore eu les versets demandant le divorce pour les femmes musulmanes mariées à des non-musulmans. Donc, elle est restée seule physiquement et spirituellement, à la Mecque.
La bataille de Badr a ensuite eu lieu, en l’an 1 de l’Hégire. L’époux de sayyidina Zaynab, Abul-‘As ibn Rabi, était sortis avec les Qoraychites, pour sauver une caravane interceptée par les musulmans. Abou Soufyan avait déjà sauvé cette caravane, donc les Qoraychites n’avaient plus rien à défendre, mais ils ont continué, car certains voulaient vraiment affronter les musulmans. D’autres qui étaient avec eux, comme al Abbas et Abul-‘As, n’avaient pas l’idée de combattre. Ils ont été faits captifs à l’issue de la bataille.
Le prophète d’Allah ﷺ a décidé de libérer un certain nombre des captifs contre le paiement de quelque chose. Certains ont payé une rançon, d’autres ont appris à lire à des enfants de Médine, et quelques-uns ont été libérés par gentillesse, car ils n’avaient pas les moyens.
Sayyidina Zaynab a envoyé quelque chose pour libérer son époux. Le prophète ﷺ ne voulait pas faire de favoritisme. Elle a donc envoyé son beau-frère, Amr ibn Rabi avec une bourse contenant un collier ayant appartenu à sa mère, sayyidina Khadidja.
Lorsque le prophète ﷺ a vu ce collier, cela a provoqué une explosion de souvenirs en lui, et ses yeux se sont remplis de larmes. Il s’est tu et n’a rien dit. Il était assis avec ses compagnons et avait ouvert la bourse devant tout le monde. Les compagnons ont attendu, puis il s’est tourné vers eux.
Les rançons devaient aller dans le trésor public. Ce souvenir cher au cœur de sayyidina Zaynab devait donc y aller. Il a demandé : « Si ça vous convient, est-ce qu’on peut lui renvoyer son mari et son collier ? » Il leur a laissé le choix d’accepter ou non. Ils ont dit qu’ils renonçaient à la rançon.
Le prophète ﷺ a bien pris soin de consulter ses compagnons et de respecter leur choix, bien qu’il était l’Imam, ce qui correspond au chef d’État de cette époque, chef du pouvoir politique, qui dirige les armées, chef juridique, et chef religieux. Il avait donc les 3 pouvoirs de l’époque. En plus, il était le prophète. Mais il a demandé la permission à ses compagnons pour faire un geste très banal. Il a voulu que cette affaire soit réglée selon la sunna de la consultation.
Après avoir fait ce geste, le prophète ﷺ est passé chez sayyidina Fatima et sayyidina Oum Koulthoum. La mosquée du prophète ﷺ était ouverte, avec une estrade où dormaient les pauvres et ceux qui voulaient apprendre. Et près de cette esplanade, il y avait les appartements de ses épouses, et la chambre de sayyidina Fatima et sayyidina Oum Koulthoum qui n’étaient pas encore mariées. Elles ont vu le visage de leur père et lui ont demandé ce qui s’était passé. Il leur a raconté l’histoire du collier. Ils se sont souvenus tous les trois de sayyidina Khadidja, de comment elle portait sayyidina Fatima. Le prophète ﷺ serrait ses filles dans ses bras pour les consoler, il était très tendre avec elles.
Une autre fois, Aboul ‘As, le mari de sayyidina Zaynab avait la responsabilité d’une caravane avec beaucoup de bien de Qoraych. En partant, il a croisé une troupe de musulmans, qui l’ont encore pris comme captif, ainsi que sa caravane.
Sayyidina Zaynab a encore envoyé une rançon et le prophète ﷺ a de nouveau consulté ses compagnons.
Ils étaient d’accord de le libérer, et se sont dit qu’il aurait des ennuis s’il rentrait sans la caravane et son contenu. Le prophète ﷺ a demandé si on pouvait lui rendre tout le contenu. Le butin avait déjà été partagé entre les musulmans, mais ils ont tout rendu. Et tout ça par amour pour le prophète ﷺ, car cette personne était son gendre.
Le prophète ﷺ s’est penché et a dit quelque chose à l’oreille de Aboul ‘As, que personne n’a entendu. Celui-ci est rentré à la Mecque, triste, car le prophète ﷺ avait demandé sa séparation de sayyidina Zaynab. Elle était également très touchée, car elle aimait beaucoup son mari, mais elle a accepté.
Sayyidina Zaynab a été accompagnée dans son voyage pour Médine par plusieurs hommes, pour sa sécurité, mais son mari était si affecté qu’il n’a pas pu venir. Elle était une très bonne épouse, avec un comportement excellent. D’ailleurs, pour la rançon, elle n’a pas envoyé de bien appartenant à son mari, mais son propre collier, qui était un souvenir de sa mère.
Le frère de Aboul As faisait partie des accompagnateurs. Sayyidina Zaynab avait deux enfants, Ali et Oumama, et elle était enceinte.
Et la même scène s’est passée que lors du voyage des autres filles du prophète ﷺ . Un homme est venu et l’a menacée d’une lance, alors même qu’elle était enceinte et accompagnée de deux enfants. Il ne l’a pas touchée elle, mais il a piqué son chameau. L’animal l’a fait tomber sur une pierre. Les hommes qui l’escortaient sont venus, et un combat s’est engagé. il y avait son beau-frère et des compagnons que le prophète, salallahou alayhi wa salam, avait envoyé.
Sayyidina Zaynab était blessée, mais ils ne pouvaient pas l’aider, car ils étaient en train de se battre. Elle a perdu son bébé comme ça, en plein désert..
Ils ont dû retourner à la Mecque pour qu’elle soit soignée, puis ils sont repartis pour Médine discrètement et elle est allée vivre avec ses sœurs, sayyidina Fatima et sayyidina Oum Koulthoum.
Le prophète ﷺ était fâché et inquiet, il se demandait ce qui était arrivé à ces hommes qui avaient perdu les valeurs et les mœurs des Arabes et qui commettaient des actes non honorables. Il ne comprenait pas pourquoi.
Il a dit : « Si vous croisez ces hommes-là, brûlez-les avec le feu. » Puis, il s’est repris et a dit : « Il n’y a que Dieu qui châtie par le feu, tuez-les. »
Les enfants de sayyidina Zaynab, étaient Ali et Oumama. Le prophète ﷺ  aimait beaucoup Oumama, elle venait avec lui à la mosquée, et elle montait sur son dos pendant qu’il priait, alors même qu’il était l’Imam et dirigeait la prière pour les musulmans.
À chaque fois que l’une des épouses du Prophète ﷺ avait besoin de quelque chose, elles disaient à Fatima : « Dis au Prophète que j’ai besoin de ci ou de cela. » Imaginez sa maturité. Lorsqu’elle avait 18 ans, le Prophète ﷺ , avait neuf épouses. Elle n’a jamais médit de l’une d’entre elles ni n’a proféré des propos déplaisants à leur égard. Elle avait une énorme quantité de patience.
 
La demande en mariage de sayyidina Ali

 

Sayyidina Fatima avait atteint l’âge de 18 ans Les hommes commençaient à venir vers son père pour demander Fatima en mariage. Ils voulaient tous être liés au Prophète ﷺ . Abu Bakr, puis `Umar ibn al-Khattab, puis` Abdur-Rahman ibn `Awf, qu’Allah soit satisfait d’eux, tous vinrent demander la main de Fatima et le prophète ﷺ a refusé d’une manière douce leurs propositions. Il leur a dit qu’il attendait une réponse d’Allah.
Beaucoup de gens parmi les Ansar se sont mis à encourager sayyidina Ali a demander la main de Fatima. Il était très géné et pudique, mais il est allé chez le prophète. Il l’a salué et s’est tu. Le prophète ﷺ lui a demandé : quel besoin t’amène, fils de Abou Talib ? Et Ali lui a répondu : « Je viens évoquer Fatima avec toi. »
Le prophète ﷺ  lui a répondu : « Marhaban wa ahlan »
Les gens, en entendant cette réponse, on dit à sayyidina Ali que c’était une réponse positive.
Dans une autre version, on rapporte ainsi la demande en mariage de sayyidina Ali :
Beaucoup de gens parmi les Ansar commencèrent alors à dire à `Ali : « Pourquoi ne demandes-tu pas la main de Fatima? » Il répondit : « Je ne possède pas grand-chose ». Ils répliquèrent : « Mais le Prophète t’aime ». Alors, il s’en alla et vint s’asseoir en face du Prophète, salallahou alayhi wa salam, sans dire un mot, il était très géné et pudique. Le Prophète ﷺ lui dit : « Pourquoi es-tu silencieux Ô ‘Ali? » Il resta muet. Le Prophète ﷺ lui demanda : « Peut-être es-tu venu pour demander la main de Fatima? » Il répondit : « Oui, c’est cela, c’est bien cela ». Le Prophète ﷺ dit alors : « Possèdes-tu quelque chose afin de l’épouser? » Il répondit : « non, Ô Messager d’Allâh ». Le Prophète ﷺ dit : « N’as-tu pas ce dir’ (bouclier) que je t’ai donné une fois? » Il répondit : « Oui, mais il ne vaut pas plus de 250 dirhams ». Le Prophète ﷺ répondit : « Cela suffit pour que je te laisse l’épouser ». ‘Ali apporta le dir’ au Prophète ﷺ, et le Prophète ﷺ le vendit pour lui et vont avec 250 dirhams, et il donna une partie de cet argent à Bilal et dit : « Ô Bilal, achète avec ça un peu de parfum pour Fatima », et il donna le reste de l’argent à Ummu Salamah et dit : « Avec cela, va acheter des vêtements pour Fatima ainsi que ce qui est nécessaire pour une mariée ».
 
La maison de sayyidina Fatima et Ali

 

Sayyida Aicha rapporte : « Nous avons couvert le sol de son appartement avec du sable très fin et très doux (comme tapis). Il n’y avait rien d’autre à mettre sur le sol. Puis, ils ont rempli un coussin en laine avec une sorte d’herbe sauvage séchée qu’on utilisait pour garnir les matelas et les coussins. Ce coussin était fin et large. C’était le lit sur lequel ils dormaient. Ils avaient deux moulins composés de deux pierres qu’on tourne avec un bâton pour moudre le grain, deux grandes jarres pour mettre l’eau, le parfum acheté avec la dote, et ils ont tiré une sorte de corde entre deux murs pour suspendre leurs affaires (comme armoire). C’est tout ce qu’ils avaient dans la maison. Ils étaient des ascètes et ne s’occupaient pas des biens terrestres. »
 
Le mariage

 

Sayyidina ‘Ali revint après un jour ou deux et dit : « Ô Messager d’Allâh, j’ai payé le mahr (dot), quand vais-je pouvoir épouser Fatima? » (Il était gêné). Le Prophète ﷺ a répondu: « Aujourd’hui, si tu le souhaites. » Il a dit : « Oui, Ô Messager d’Allâh ». Ils ont donc invité les gens. Le Prophète ﷺ a dit : « Si une personne vient à vous et que vous êtes satisfaits de son deen (religion) et de son caractère, alors mariez-la, autrement cela créera de la fitna (troubles/tentations) sur la terre et un grand mal (fassad) ».Ceci est facilement constatable aujourd’hui.
Sayidina Hamza, l’oncle de sayyidina Ali, a égorgé deux chameaux et les a présentés aux gens, avec des dattes et des raisins secs. Sayyidina Aicha a rapporté : « Je n’ai jamais vu un mariage plus beau et plus doux que celui de Fatima et Ali. »
Le jour de l’union, le prophète ﷺ a amené un mulet et a demandé à Fatima de monter dessus. Sayidina Salman al Farsi tirait la corde et emmenait le mulet à la maison de sayyidina Ali. Le prophète ﷺ marchait derrière la monture, avec d’autres compagnons. Tandis que les Sahaba avaient leurs épées levées en forme de célébration, les femmes entouraient Fatima, et le prophète ﷺ  leur a demandé de chanter des chansons glorifiant Allah. Toutes les mères des croyants étaient en concurrence pour montrer leur joie, pour faire plaisir au prophète ﷺ et à sayyidina Fatima.
Malheureusement, sayidina Khadidja n’était pas là. Sayyidina Fatima est la seule de toutes les filles du prophète ﷺ qui s’est mariée sans l’assistance de sa mère.
Certaines femmes de cette époque avaient un don, et composaient des poésies instantanément, pour exprimer ce qu’elles vivaient. Parmi celles qui faisaient de ces poésies-là, il y avait sayyidina Oum salama, qui louait Allah qui les a guidés et qui disait que grâce à l’Islam, ils avaient une connexion avec les cieux. (et d’autres vers)
Toutes ces femmes voulaient faire entrer la joie dans le cœur de sayyidina Fatima et remplacer un peu sa maman.
Par la suite, ‘Ali et Sayyida Fatima az-Zahra sont entrés dans leur modeste maison qui était éloignée du centre-ville, car financièrement, ‘Ali ne pouvait se permettre plus. Alors qu’ils étaient sur le point d’entrer à l’intérieur, le Prophète ﷺ a dit à sayyidina Ali : « Ne lui parle pas et ne te rapproche pas d’elle avant que je sois revenu », et il est parti prier le Icha. Il devait guider la prière en commun. Rien n’était plus important, même de marier sa fille. Ali a raconté : « Je me suis donc assis d’un côté de la maison tandis que Fatima était assise de l’autre côté ».
Lorsque le Prophète ﷺ est revenu, il a placé sa main sur celle de Fatima, et il a commencé à réciter le dou’a suivant : « Ô Allâh, Fatima est une partie de moi, Ô Allah, Fatima est aimée de mon cœur, Ô Allah ‘Ali est mon frère et celui que j’aime le plus, Ô Allâh donne leur la baraka (une augmentation de tout ce qui est bon), bénis-les et unis-les sur le bien, Ô ‘Ali place ta main sur la tête de Fatima et dit : « Ô Allâh, je te demande le bien qu’il y a en elle, et pour le bien pour lequel elle a été créée, et je cherche refuge en toi contre son mal, et le mal pour lequel elle a été créée, Ô ‘Ali, qu’Allah mette la baraka entre vous ».
Toutes les femmes sont sorties sauf une : Asma bint Oumays. C’était une femme très spéciale. À ce moment-là, elle était l’épouse de sayyidina Abou Bakr. C’est elle qui raconte. Le prophète ﷺ a demandé à sayyidina Fatima qui était cette femme et pourquoi elle n’était pas partie. Sayyidina Asma a dit : « Je reste avec ta fille pour la nuit de son mariage, au cas où elle aurait besoin de quelque chose. » Comme pour remplacer sa maman. Et le prophète ﷺ était content. Alors il a invoqué pour elle, en demandant les choses qu’elle espérait le plus. C’est une femme qui a eu un destin exceptionnel. Et elle a dit que la chose la plus importante qui lui est arrivée, c’est la réalisation de ce que le prophète ﷺ a demandé :
« Je demande à Allah de te préserver devant toi, à gauche à droite, de toute part, de Satan. »
Le prophète ﷺ s’est assis entre Ali et Fatima. Il a fait ses ablutions, il a invoqué pour eux, puis il a projeté un peu d’eau sur sayyidina Fatima, lui a demandé de se retourné et lui a projeté de l’eau sur le dos. Il a fait des invocations pour elle, pour lui, pour les deux, il a aussi mis de l’eau sur Ali. Il a demandé à Allah de les bénir et ainsi que leur descendance.
En sortant, il tenait l’équivalent de la poignée de la porte, et il leur a donné des conseils : « Fatima tu gères l’intérieur de la maison, et toi Ali tu gères l’extérieur. » Et les a encore bénis. Il a terminé en leur disant : « Que diriez-vous de vous lever tous les deux et de prier deux raka`at ensemble », puis il a fermé la porte. Ce fut le début de leur mariage.
C’est par eux qu’est venue toute la descendance du prophète ﷺ , qui fut nombreuse, d’après Sayyidina Anas.
Tous les garçons de sayyidina Husayn ont été tués à Karbala, sauf un de ses fils, Ali. Et pour sayyidina Hassan aussi, seul un de ses fils a eu une descendance. Sayyidina Anas, qui a vécu très longtemps, a vu les petits enfants de Hassan et Husayn. Il a donc rapporté que la descendance du prophète ﷺ a été nombreuse.
Un des premiers problèmes de Fatima et Ali était que leur maison se trouvait loin de celles du Prophète ﷺ qui se situaient sur des terres appartenant à Haritha Ibn al-Nu`man. Chaque fois que le Prophète ﷺ se mariait, Haritha lui donnait des terres comme cadeau. Le Prophète ﷺ était trop gêné pour lui demander une terre pour Sayyida Fatima az-Zahra. Alors Haritha lui a demandé : « Ta fille Fatima ne te manque-t-elle pas? » Le Prophète ﷺ a répondu : « Oui, mais j’étais trop gêné pour demander, car tu nous as déjà tant donnés ». Haritha a dit alors : « Par Allah, cette terre que je te donne je l’aime plus que la terre que je garde pour moi, alors prend ce morceau de terre pour eux ». Le Prophète ﷺ a dit : « En retour, Allâh t’a accordé un palais dans le Paradis ».
 
Le tasbih Fatimi (l’invocation de sayyidina Fatima)

 

Sayyidina Fatima, dans sa demeure, était en invocation continue. Elle était en invocation durant ses travaux, et priait la nuit. Sayyidina Ali aussi, et s’il ne faisait pas de travaux, il était en train de faire du djihad.
Sayyidina Fatima n’avait pas de servante, elle broyait le grain elle-même et portait les jarres d’eau. Sayyidina Ali a vu sa main qui commençait à durcir, et des marques sur son dos. Il a dit : « Tu as maigri, j’ai entendu dire que ton père a reçu un groupe de serviteurs, pourquoi ne pas aller lui en demander ? ». Mais elle était gênée et a envoyé sayyidina Ali.
Chez le prophète ﷺ , Sayyidina Ali a raconté comment allait sayyidina Fatima et a demandé un serviteur. Mais le prophète ﷺ a répondu : « Non, par Allah, je ne vous donnerai pas de serviteur parmi les captifs, je vais les vendre et utiliser l’argent pour aider ceux qui sont dans le besoin plus que vous : les gens de Suffah (les pauvres qui sont sur la banquette)» Il a donc refusé. Mais il a compris qu’il y avait un problème, alors il est passé voir sayyidina Fatima et sayyidina Ali le soir.
Il les a trouvé allongés sur leur lit, avec comme couverture un tissu trop court pour les couvrir entièrement. Il leur a demandé de ne pas bouger, il s’est assis entre eux sur le lit et leur a dit : « Je vais vous donner ce qui est mieux qu’un serviteur : Lorsque vous entrez dans votre lit, dites SubhanAllâh 33 fois, et al-hamduliLlâh 33 fois et Allâhu Akbar 34 fois [12], Allah te suffira sans avoir besoin d’un serviteur ». ‘Ali dit : « Par Allah après avoir prononcé cela, Allâh nous augmenta de manière à ce nous n’ayons plus besoin d’avoir un serviteur pour nous aider. » ‘Ali a dit plus tard : « Je n’ai jamais manqué de le faire depuis que le Messager de Dieu ﷺ , nous l’a enseigné. »
C’est le tasbih de sayyidina Fatima. Elle et sayyidina Ali ne l’ont ensuite plus jamais abandonné.
Ce conseil, que le prophète ﷺ a donné à sa fille comme invocation, est une sunna importante pour toute la oumma. Cette invocation aide pour accomplir les travaux, et contre les difficultés de la vie.
Celui qui la fait en se rappelant de sayyidina Fatima, la rejoindra au Paradis inchaa’ Allah.
Un jour, sayidina Ali s’est retrouvé dans un besoin énorme et a demandé à sayyidina Fatima d’aller demander à son père s’ils pouvaient avoir de l’aide.
Le prophète ﷺ , était avec Oum Ayman. Il a entendu toquer et a reconnu les coups de sayyidina Fatima, à une heure inhabituelle. Sayyidina Fatima lui a dit : « Les anges, leur nourriture c’est le tasbih, et nous, on mange comment ? » Alors il lui a dit : « Par Celui qui m’a envoyé avec le message véridique, depuis 30 jours, aucune de mes épouses n’a allumé un feu pour cuisiner. J’ai 5 chèvres, si tu veux je peux t’en donner. Mais si tu préfères, je peux t’enseigner des paroles que Djibril m’a apprises ». Elle a choisi les paroles de Djibril.
Ensuite elle est rentrée, et elle a dit à sayyidina Ali : « Je suis partie de chez toi pour chercher cette vie-bas, et je suis rentrée avec l’au-delà. »
« Dieu veut vous purifier, ô vous la famille du prophète ».
Un jour, le Prophète ﷺ a vu que le visage de Fatima était jaune à cause de la faim, il a dit : « Ô Allâh, celui qui apaise la faim, ne laisse pas Fatima avoir faim ». Il était le Prophète d’Allâh, et tout ce qu’il pouvait faire pour sa fille était de faire du`a pour elle. Même si Fatima et ‘Ali étaient pauvres, ils étaient heureux dans leur mariage. Lorsque le Prophète ﷺ allait leur rendre visite, il pouvait entendait leurs rires depuis l’extérieur.
Quand il y avait des problèmes entre eux, ce qui arrivait comme dans tous les couples, le prophète ﷺ venait les aider.
Un jour, alors que le Prophète ﷺ était venu leur rendre visite, il n’y avait sur place que Fatima. Il lui a demandé où se trouvait ‘Ali. Fatima a répondu : « Il m’a contrarié et il a quitté la maison ». Il l’a ensuite trouvé endormi dans le masjid, couvert de poussière. Le Prophète ﷺ l’a réveillé tout en le dépoussiérant : « Lève-toi père de poussière ». Le Prophète ne leur a pas demandé le propos de leur dispute. Il a dit à ‘Ali : « Accompagne-moi à votre domicile ».
Une autre fois, on a proposé à saydinna ‘Ali d’épouser la fille d’Abou Jahl, Juwayriyah bint Abu Jahl. Le Prophète ﷺ est monté sur la chaire et a dit : « Je ne rends pas haram ce qui est halal, et je ne rends pas halal ce qui est haram, mais il n’est pas possible que la fille de l’ennemi d’Allah s’unisse à la fille du Prophète d’Allâh dans une maison. » ‘Ali est revenu et a demandé : « Ô Fatima peut-être t’ai-je blessé avec cela, peux-tu me pardonner? » Elle a répondu : « Oui, je vais te pardonner Ô ‘Ali. » Et le problème a été résolu.

 

Les enfants de sayyidina Fatima et sayyidina Ali

 

Deux mois plus tard, elle était enceinte de al-Hassan. Sayyidina Ali et elle ont eu cinq enfants [13], Hassan, Hussayn, Muhsin (qui est décédé très peu de temps après la naissance), Zaynab et Umm-Kulthoom. Chaque fois qu’un enfant naissait, le Prophète ﷺ demandait à ‘Ali : « Ô ‘Ali quel nom avez-vous donné à l’enfant ? », ‘Ali a répondu : « Nous l’avons nommé Harba (Guerre) ». Le Prophète ﷺ dit alors : « Vous pourriez le nommer Hassan, qu’en pensez-vous ? », et c’est ainsi qu’ils l’ont appelé. La même chose s’est produite pour leur second bébé qu’ils souhaitaient également appeler Harba et le Prophète leur a proposé « Hussayn », ce qu’ils ont accepté.
Le Prophète ﷺ se souciait beaucoup de la religion et la pratique religieuse de ce couple, et il leur donnait de l’attention et de la tendresse. Il allait voir sayidina Fatima deux fois par jour. Elle sentait l’amour de son père. Sayyidina Ali et elle sont restés toujours les enfants du prophète ﷺ (c’est lui qui a élevé sayyidina Ali). Puis, lorsqu’ils ont eu Hassan et Husayn, il a été très heureux. Il n’avait pas eu de fils très longtemps, alors il passait du temps avec eux.

 

Les deuils

 

Sayidina Fatima a vécu le décès de sa mère. Ensuite, elle a vécu le décès de sayyidina Rouqaya. Sayyidina Uthman n’a pas pu partir faire la guerre, car son épouse était malade, puis elle est morte. Sayidina Fatima a assisté au décès de sa sœur. Quand les musulmans sont rentrés, Rouqaya était déjà enterrée.
Sayyidina Uthman a ensuite épousé Oum Koulthoum.
Lors de la bataille de Ouhoud, en l’an 3, sayyidina Fatima était présente, elle a vu comment les gens n’ont pas voulu écouter le prophète, comment il a été blessé à la tête avec des dents cassées, et c’est Fatima qui l’a soigné, car elle savait faire des bandages. Elle portait de l’eau, et elle voyait sa tribu faire du mal à son père.
Le prophète ﷺ n’arrêtait pas d’apprendre des choses à Fatima.
Un jour, il était assis avec des compagnons et leur a demandé : « Quelle est la meilleure chose pour une femme ? » Personne n’a su répondre. Alors sayyidina Ali est allé interroger sayyidina Fatima, qui lui a dit : « La meilleure chose pour une femme, c’est qu’elle ne voit aucun homme, et qu’aucun homme ne la voit. ». Sayyidina Ali a rapporté cette parole au prophète ﷺ , qui a compris que cela venait de sayyidina Fatima, et son visage s’est illuminé de joie qu’elle ait transmise cela.
Sayyidina Zaynab avait été séparée de son mari (Aboul ‘As), qui était rentré à la Mecque avec la caravane rendue. Aboul ‘As a rendu à tous les biens de la caravane, il s’est occupé de régler ses affaires, puis a annoncé à tous qu’il était converti, et il est parti pour Médine, où le prophète ﷺ les a remariés avec le même contrat. Puis sayyidina Zaynab est morte.
Lors de la 9ème année de l’hégire, sayyidina Oum Koulthoum, l’autre sœur de sayyidina Fatima, est également décédée. Le cœur de sayyidina Fatima s’est alourdi de la peine de tous ces décès.
Puis, le messager d’Allah ﷺ est tombé malade. Il était soigné dans la maison de sayyidina Aicha. Sayyidina Fatima était triste.
Elle avait 28 ans lorsqu’il est mort. Cette période a été très difficile pour elle . Lorsqu’elle lui rendait visite alors qu’il était vraiment fatigué et malade, il était incapable de se lever et de l’embrasser, comme à son habitude ce qui la faisait pleurer. Le Prophète ﷺ lui a dit : « Approche ton oreille près de moi Ô Fatima », il a murmuré alors quelque chose à son oreille, qui l’a fait pleurer. Le Prophète ﷺ a dit encore : « Approche ton oreille près de moi Ô Fatima », il a murmuré alors quelque chose à son oreille, et elle s’est mise à rire.
Plus tard, après la mort du messager d’Allah ﷺ , ‘Aïsha a demandé à Fatima ce qu’il lui avait chuchoté à l’oreille… « Tout d’abord , il a dit : « O Fatima , je vais mourir ce soir », et j’ai pleuré, et lorsqu’il ma vue pleurer, il a dit : « N’es-tu pas satisfaite alors que tu seras la première parmi les gens de ma famille à me suivre et alors que tu seras la Sayyidat [14] des femmes du Paradis ? », et j’ai ri. »
Anas Ibn Malik a été l’un des Sahaba qui ont enterré le Prophète ﷺ et il a rapporté : « Lorsque je suis revenu, j’ai vu Fatima en face de moi et elle a dit : « Comment as-tu pu mettre de la terre sur le visage du Prophète? » Anas a dit : « Elle m’a regardé puis elle a commencé à pleurer et elle s’en est allée »
Elle est morte six mois après son père
 
Le décès de sayyidina Fatima

 

Après le décès de son père, on n’a plus revu sayidina Fatima souriante. Elle était fatiguée. Elle avait supporté des peines pendant des années et des années. Allah lui a épargné de vivre plus longtemps.
Même sa mort a été exceptionnelle. Lorsque Sayyidina Fatima a su qu’elle allait mourir, sa première préoccupation a été de savoir si sa pudeur serait respectée pour son enterrement. Comme elle avait vraiment considéré Asma bint Oumays comme une maman, elle lui a confié son souci. Sayidina Fatima n’a jamais été vue par personne à part sa famille. Elle souhaitait être enterrée le soir sans que personne ne la voie. Même morte, même enveloppée dans un linceul.
Sayyidina Asma avait été en Abyssinie, et elle a dit à Fatima qu’elle avait vu que là-bas, on mettait les morts sur une planche entourée de parois en bois verticales, comme une grande caisse, mais sans couvercle. On y déposait le corps enveloppé d’un linceul et on couvrait avec un drap. Sayyidina Fatima a trouvé ça magnifique et a demandé qu’un menuisier lui fabrique cela.
Son deuxième souci, c’était ses enfants. Elle a demandé à sayyidina Ali de se marier avec Oumama, la fille de sa sœur, sayidina Zaynab. Les enfants de sayyidina Fatima et Ali étaient : Zaynab, Oum koulthoum, Hassan et Husayn, ils seraient pris en charge par sa nièce Oumama, qui les aimait déjà et s’en occuperait bien.
Sayyida Fatima az-Zahra est morte alors qu’elle avait 29 ans [15], et selon ses instructions, elle a été enterrée durant la nuit, un mardi 20 de Ramadan, 11 années après la Hijra, dans Jannat al-Baqee. ‘Ali a été très affecté par sa mort et a énormément pleuré.
Le jour du jugement dernier, une voix s’élèvera du trône d’Allah en disant « Ô vous les gens rassemblés, baissez vos têtes, baissez vos regards, Sayyidina Fatima va passer sur le Sirat » Pour qu’elle puisse passer, car personne ne doit la voir. Et avec elle va passer tout le groupe de la communauté musulmane et tous ceux qui l’ont aimée, et ceux qui ont entretenu son souvenir.
Qu’Allah fasse que soyons dans ce groupe, pour arriver avec elle jusqu’au bassin.
Paix et Bénédictions sur le Prophète Muhammad, sa Famille et ses Compagnons.

 

Bonus :

 

Voici les 3 conseils que donne Sayddi Sheykh ‘Umar al-Habib ibn Hafidh à celles et ceux qui désirent être connectés avec notre Mère Sayydatina Fatima az-Zahra (qu’Allâh soit satisfait d’elle) :
Rejeter tout ce qui entre en contradiction avec la timidité et la modestie
Être content et satisfait par les choses simples en termes de subsistance
Être constant dans son Tasbih « Fatimi » avant de se coucher (33x SubhanAllâh, 33x al-hamduliLlâh et 34x Allâhu Akbar)
Voir :
 

 
Notes :

 

Article publié le 29/12/16 puis enrichi le 05/10/22 suite à un cours donné par Ustadha Faten Sfar qui enseigne d’après « le livre de Fatima Zahra », de Sheykh Habib Mohamed As Saqaf
[1] D’où le surnom du Prophète : Abu l-Qaçim
[2] Tahir et Tayyib, c’est-à-dire : le pur, le bon
[3] Certains comme ibn Kathir (dans Histoire des Prophètes) ont rapporté que Tahir et Tayyib seraient en fait deux enfants différents. L’un serait ‘AbduLlâh (Tayyib) et l’autre Tahir, ce qui porterait le nombre des garçons du Prophète ﷺ à quatre. Wa Allâhou a’alam.
[4] Ibrahim naquit en l’an 8 de l’hégire à Médine de l’union du Prophète ﷺ et de Maria la Copte. Il décéda à deux ans en l’an 10 de l’hégire et fut enterré au cimetière de Baqii. Il est rapporté que son décès entraîna énormément de tristesse chez le Prophète comme en témoigne ce Hadith : « Les yeux versent leurs larmes, le cœur est meurtri de tristesse, mais malgré cela, nous ne prononçons que ce qui plaît à notre Seigneur. Certainement, nous sommes tristes de devoir te quitter, ô Ibrahim ! » (Boukhari).
[5] Zaynab est née alors que le Prophète ﷺ avait trente ans. Elle était la plus âgée de ses filles.
[6] Ruqayyah fut d’abord mariée à Utbah ibn Abi Lahab, mais elle le quitta après la révélation de la sourate : « Que périssent les deux mains d’Abu-Lahab et que lui-même périsse. Sa fortune ne lui sert à rien, ni ce qu’il a acquis. Il sera brûlé dans un Feu plein de flammes. De même sa femme, la porteuse de bois, à son cou, une corde de fibres » (111:1-5). En effet, dans le but de se venger, Abu Lahab demanda à ses fils Utbah et Uteybah de divorcer des filles du Prophète ﷺ. Sans que les mariages aient été consommés, les fils d’Abu Lahab divorcèrent de leurs épouses. Roqiya se maria alors avec ‘Uthman ibn Affan à la Mecque avec qui elle émigra en Abyssinie puis à Médine.
[7] Umm Khalthum est née à La Mecque six ans avant la prophétie.
[8] At-Tirmidhî, Ahmad et Al-Qadi ‘Iyyad dans le Kitab ash-Shifa
[9] At-Tabarani a rapporté avec une chaîne de transmission authentique, d’après Djaabir (qu’Allah soit satisfait de lui) que le messager d’Allah ﷺ a dit : « Les Sayyidates des femmes parmi les habitants du Paradis après Maryam la fille d’Imraane sont : Fatima, Khadijah et Aassyah l’épouse de Pharaon ».
[10] Al Boukhari
[11] Muslim, n°303
[12] Ce qui fait un total de 100. Rapporté par Boukhari et Muslim
[13] Dans Fadhâ’il al-A’mâl, il est cependant rapporté qu’ils eurent 6 enfants (3 fils et 3 filles), wa Allâhou a’alam
[14] Sayyidat : Maîtresse ou Reine
[15] At-Tabari, vol.10 page 39

Qui sont ceux qui se réclament des Ahl Al-Bayt

 

Ustadh Salman Younas

 

 

Maison Prophète

 

 

Question :

J’ai récemment parlé avec un groupe de musulmans qui m’ont dit suivre les « Ahl al-Bayt ». Je ne comprends pas très bien ce que cela signifie. Ils m’ont dit que Fatima (la fille du Prophète) est meilleure que ‘Aïsha, que les Compagnons n’étaient pas respectables et que ‘Aïsha avait essayé d’empoisonner le Prophète ﷺ. Pouvez-vous s.v.p. m’aider à y voir plus clair?

 

Réponse :

As-salamu `alaykoum,

Les gens avec qui vous avez parlé sont probablement des Chiites. Les Chiites diffèrent des Sunnites sur des questions fondamentales relatives à la croyance (‘Aqida) et au droit (Fiqh) et notamment sur la question du statut des Compagnons.

La croyance Sunnite concernant les Compagnons

La croyance Sunnite concernant les Compagnons du Prophète ﷺ est qu’ils étaient tous des Musulmans sincères et droits. Cela ne signifie pas pour autant leur infaillibilité ; les Compagnons, comme les autres individus non-prophétiques, ont pu faire des erreurs. Cependant, ils ont obtenu un rang unique qui est attesté par Allâh et le Prophète, et c’est pourquoi nous n’accordons pas une grande importance aux faux pas qui peuvent être rapportés d’eux et que nous reconnaissons le grand service qu’ils ont apporté à la religion de l’Islam.

Parmi les textes qui servent à appuyer la croyance Sunnite :

a. « Muhammad est le Prophète d’Allâh. Autant ses Compagnons sont durs envers les infidèles, autant ils sont pleins de compassion entre eux… » (48:29)

b. « Quant aux émigrés (Muhajirun) et aux auxiliaires (Ansar) qui ont été les premiers à se joindre au Prophète et à l’accueillir, ainsi que ceux qui les ont suivis dans un élan sincère, Allâh est Satisfait d’eux comme ils seront satisfaits de Ses faveurs, car Il a préparé à leur intention des Jardins sous lesquels coulent des ruisseaux et où leur séjour sera éternel. Et ce sera pour eux le comble de la félicité. » (9:100)

c. « Allâh a été satisfait des croyants qui t’ont prêté serment d’allégeance sous l’arbre. » (48:18)

d. « Allâh, Allâh! Craignez-Le à l’égard de mes compagnons! N’en faites pas des cibles après moi! Celui qui les aime les aime avec son amour pour moi; et celui qui les déteste les hait avec sa haine contre moi. Celui qui porte l’inimitié contre eux, porte inimitié contre moi; et quiconque porte l’inimitié contre moi, porte l’inimitié contre Allâh. Celui qui porte l’inimitié contre Allâh est sur le point de périr ». [Tirmidhi, Ahmad]

e. « Aucun d’entre vous ne devrait venir à moi avec quoi que ce soit (de négatif) concernant l’un de mes Compagnons car je ne veux pas aller vers vous, si ce n’est avec un cœur pur. » [Abu Dawud, at-Tirmidhi]

f. « Ne maudissez pas mes Compagnons, car si l’un de vous devait dépenser autant d’or que (la montagne de) Uhud en charité, il n’atteindrait pas une poignée d’entre eux ni même la moitié de cela » [Bukhari, Abu Dawud, Tirmidhi, Ibn Majah]

g. « Lorsqu’on mentionne mes Compagnons, taisez-vous. » [at-Tabarani, Mu`ajam al-kabir]

Ces textes servent à établir l’importance qu’il y a à tenir les Compagnons en haute estime, mais aussi de laisser de côté  ce qui concerne leurs erreurs et leurs fautes.

Les Ahl al-Bayt

De la même manière, les Ahl as-Sunnah jugent également obligatoire d’aimer et de respecter les membres de la maison Prophétique en commençant par le Prophète lui-même, puis ses enfants, oncles, tantes, cousins, petits-enfants, et ainsi de suite. Comme notre attitude envers les Compagnons, l’amour pour les Ahl al-Bayt est basée sur d’innombrables preuves textuelles qui couplent l’amour du Prophète ﷺ avec leur amour, nous avertissent d’être attentifs à eux, et nous apprennent à les traiter avec le plus haut degré de respect. D’innombrables œuvres ont été écrites sur les mérites d’Ahl al-Bayt et l’obligation pour les Musulmans de les aimer, comme le « Arba`in » de l’Imam Muhammad ibn Ja’far al-Kattani.

Un mot à propos des polémiques

Enfin, je vous conseille de ne pas entrer dans des débats sur ces questions. Les arguments contre les Compagnons sont bien connus ; ils le sont depuis des siècles et les savants de notre tradition les ont traités à plusieurs reprises en long et en large. Il existe un grand nombre de récits forgés entourant les réclamations faites contre les compagnons par leurs détracteurs qui ont pris des proportions exagérées avec le temps, comme ce que vous avez mentionné concernant `Aïcha (qu’Allah soit satisfait d’elle). Il s’agit d’une allégation sans fondement et d’une déclaration d’un péché grave.

Il existe des conditions essentielles qu’une personne doit remplir avant qu’elle soit habilitée à s’engager dans un débat intellectuel : la Science en est une, une intelligence solide et un cœur sain en sont d’autres. En l’absence de ces qualités, il ressort de ces débats plus de mal que de bien : l’envie, l’arrogance, l’orgueil, l’égarement, résultent tous des querelles excessives menées par ceux qui ne sont pas qualifiés et ces péchés pèseront lourd sur la balance lors du Jugement. Par conséquent, je voudrais à nouveau vous mettre en garde et vous conseiller de ne pas vous engager avec ceux qui débattent au sujet de personnes qui ont délaissés, il y a fort longtemps leur passion de la vie. Plutôt, recherchez la compagnie de ceux qui vous élèvent spirituellement et vous préparent pour l’au-delà, et comprenez bien que vous devrez rendre compte de ce que vous faites dans ce bas-monde, donc utilisez votre temps à bon escient.

Ustadh Salman Younas

 

Vérifié & Approuvé par Shaykh Faraz Rabbani et publié avec son autorisation.