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Profession de Foi de l’Imam Birgivi

 

 

~ qu’Il soit Glorifié et Exalté ~

 

 

Pour commencer, je supplie tous les Musulmans de croire, de dire, et de confirmer ceci avec leur cœur :

Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allâh, seul à être digne d’être adoré, obéi, et aimé.

Il n’a pas d’associé, ni quoi que ce soit comme Lui. Il ne mange pas, ne boit pas, ne dort pas, n’engendre pas, ni n’est engendré. Il n’a pas de femme, de fils, ou de fille. Il n’existe ni dans un lieu, ni dans un moment. Il est ni sur la terre, ni dans le ciel, ni sur ta droite ni sur ta gauche, ni en dessous ni au-dessus. Il n’a pas de forme, de couleur, de visage, de mains ou de pieds [1]. Il ne craint pas, ne souffre pas, n’est pas attristé, ne change pas et est exempt de tous défauts. Il est différent de tout ce que nous connaissons ou pouvons imaginer.

Il n’a pas d’âge. Il a toujours été, et continuera d’être après le après, pour toujours. Il est Subsistant par Lui-même, et ne dépend de rien. Son essence Lui est propre. Elle est inconnue de tous, à part de Lui, et elle est constante. Il a la priorité sur tout. Il a tout créé à partir de rien et tout peut être réduit à rien par Sa Volonté. Rien ne peut Lui résister, et aucune difficulté ne L’affecte. Pour Lui, créer sept cieux et sept terres revient au même que créer une mouche.

Personne ne peut L’influencer, Le dominer, ou Le juger, et Il régit tout et tous. Il n’a besoin de personne et toute chose à besoin de Lui. Aucun bien ou aucun mal ne peut L’atteindre, d’où que ce soit et de qui que ce soit, même si tous les infidèles se mettaient à avoir Foi en Lui ou si tous les pécheurs devenaient obéissants. Toute l’adoration dirigée vers Lui, depuis le début des temps jusqu’à la fin, ne Lui bénéficie nullement. Si personne n’avait jamais cru en Lui, cela ne Lui nuirait en rien.

Il est Un, Seul et Unique. Il est Éternel, Omniscient et Parfaitement Connaisseur de tout ce qui est dans les cieux et la terre, que la chose soit observable ou cachée à l’humanité. Il connait le nombre exact de toutes les feuilles sur les arbres, le nombre de grains de blé et de grains de sable. Rien ne Lui est inconnu. Il connaît les parties de chaque ensemble, le passé, le présent et l’avenir de toute existence. Il sait ce que vous faites, ce que vous dites, pensez, et ressentez, ce que vous montrez et ce que vous cachez. Il a connaissance de tout ce qui est visible et invisible, de ce qui est et de ce qui est à venir. Il ne peut pas se tromper, ni manquer ou oublier tout ce qu’Il sait. Sa connaissance existait avant qu’il n’y ait quoi que ce soit à savoir : Sa science est incréée, comme Lui.

Allâh Voit tout et Entend tout. Il voit la minuscule fourmi noire marchant sur une pierre noire dans la plus sombre des nuits, et entend ses pas. Si tu chuchotes à l’oreille de quelqu’un et que ni lui, ni même toi n’entendez ta voix, sache que Allâh Lui entend ta voix forte et claire. Il n’a pas d’yeux, ni d’oreilles [2], mais Il entend et voit sans aucun sens.

Toute volonté est Sienne. Il fait ce qu’Il veut. Rien ne se passe ou n’existe sans Sa volonté. Il n’a pas de besoins ou de désirs. Aussi forts soient-ils, les souhaits d’une personne ne peuvent influencer Sa volonté et Le faire agir. Chaque atome dans l’univers existe parce qu’Il l’a voulu. Le bien et le mal sont tous deux Sa volonté. S’Il ne le voulait pas, les fidèles n’auraient pas pu croire et Lui avoir obéi par leur volonté. Il est celui qui veut la mécréance du mécréant, et le péché du pécheur. S’Il le voulait, il n’y aurait ni péché, ni mal. Même une mouche ne peut déplacer son aile sans qu’Il ne le veuille. Ce que l’homme fait, Allâh le lui fait faire. Si Allâh l’avait voulu, tous les gens auraient été pieux. S’Il l’avait voulu, tous les gens auraient été mauvais. Alors pourquoi n’a-t-Il pas voulu que tout le monde soit pieux et a voulu que certains soient pécheurs? La réponse est que personne n’a le droit de L’interroger [3]. Il est absolu, un, unique dans Sa volonté et dans Ses actions.

Cependant, il y a une raison et une sagesse divine dans ce qu’Il fait, que les êtres humains ne peuvent pas comprendre. Il y a toujours un avantage pour tous. Même si tu ne peux pas savoir, sache qu’il y a de nombreux bienfaits cachés dans l’existence des serpents venimeux, des scorpions, de la vermine et des insectes et dans toutes les autres choses que nous associons à la souffrance et au malheur. Il est obligatoire pour tous les croyants de croire en cela, et de croire qu’il en a toujours été ainsi, et qu’il en sera toujours ainsi.

La volonté de Dieu est éternelle comme Il l’est, incréée. Allâh est Tout-Puissant : Toute la puissance Lui appartient. Sa puissance est seulement subordonnée à une chose : Sa volonté. Seulement ce qu’Il fait, vient à exister; seulement ce qu’Il fait, se produit. Il n’y a rien qu’Il ne puisse faire. Il a ramené les morts à la vie, fais marcher et parler les pierres et les arbres, fait disparaître et réapparaître les étoiles, a transformé la terre en or et l’or en terre, fais couler les rivières vers le haut, a élevé ceux qu’Il aimait par-dessus les sept cieux puis les a ramenés, les a conduits de l’extrémité orientale du monde à son extrémité occidentale en un instant. Il est celui qui est capable de tout par Sa puissance, laquelle est éternelle comme Lui, se traduisant ensuite par la création et elle est inépuisable.

Chaque mot, chaque son, tout ce qui est dit et entendu Lui appartient. Ses commandements, ses ordonnances et jugements qui s’appliquent à Sa création, se trouvent dans Ses mots. Ceux-ci sont contenus dans le dernier livre Divin, le Saint Coran, qui comprend tous les autres livres saints précédents. Le Coran est Sa Parole finale, dont le sens est infini et éternel.

La Parole de Allâh est silencieuse. Elle n’a pas besoin d’une langue ou de lèvres pour être prononcée, pas plus qu’elle ne nécessite des oreilles pour être entendue, ni qu’elle n’a besoin des lettres pour être écrite ou des yeux pour être lue.

Allâh est le créateur de tous et de tout. Il n’y a personne d’autre qui créé, à part Lui. Il est celui qui a créé l’œil et ce qu’il voit, la main et ce qu’elle fait, la langue et ce qu’elle dit. Il est celui qui nous a créés ainsi que nos actes – l’ensemble, les parties, l’essence et les attributs des hommes et des djinns. Les mondes et les cieux, les diables, les bêtes, les plantes, les roches et les bijoux, tout ce qui peut être vu, ressenti et imaginé, l’invisible et l’inimaginable, sont créés par Allâh à partir de rien. Lui seul existait alors que rien n’existait. Il a créé la création, non pas parce qu’Il en avait besoin, mais pour manifester Son amour, Sa volonté, Sa sagesse, Sa puissance et Sa compassion.

Donc : Il est avant l’avant. Il n’est pas devenu ; Il a toujours été. Il est après le après, éternel : Il sera toujours. Il est un, seul et unique, sans associé. Il est à l’origine de tout et de tous. Toute chose à besoin de Lui, alors qu’Il n’a besoin de personne et de rien. Il dit « Soit » et cela suffit. Tout disparaîtra quand Il dira « Disparaissez ». Il est le créateur, ne portant aucune ressemblance avec ce qu’Il a créé. Il est le Subsistant par Lui-même, indépendant, sans besoins.

Ce sont là des choses essentielles que les êtres humains peuvent comprendre au sujet de la perfection de leur Pourvoyeur et ils doivent croire en Lui, L’aimer et Lui obéir.

Wa Allâhu a’alam

 

Notes :

L’Imam Birgivi رحمه الله est un savant Musulman Ottoman du 16ème siècle. Il est née en 1522 à Balikesh (Turquie) et il est mort en 1573. Il est l’auteur d’un ouvrage majeur dans la science de la Tazkiyah (purification). Qu’Allâh lui fasse Miséricorde.

[1] et [2] C’est-à-dire dans le sens littéral, car si on accepte la définition littérale de ces mots, alors d’après le dictionnaire, une main (par ex.) est un organe de la préhension, composé de doigts, d’os, de peau, de poils, situé à l’extrémité d’un bras, etc. Ce sont là les attributs imparfaits et limités des créatures et il ne sied pas que l’on attribue à Allâh ces basses caractéristiques humaines, sans quoi on tombe dans l’anthropomorphisme. Face à ce type d’Attributs Divins, le Musulman peut alors choisir :

1/ d’adopter la voie de la majorité des Salafs as-Salih (Pieux Prédécesseurs) qui consiste à croire en ce que Allâh s’est Lui-même attribué dans Son Livre tout en laissant le sens à Allâh (at-Tafwid), ou bien,

2/ d’ adopter une des interprétations (at-Ta’wil) qui ont été données par les Savants instruits et bien guidés qui, pour reprendre l’exemple de la Main, ont expliqués qu’il peut s’agir de la Puissance d’Allâh, de Sa générosité, de Son Soutien, etc.

Mais dans la quasi totalité des cas, les ‘Ulamas Sunnites ont rejetés le sens strictement littéral.

[3] Al Imâm Abû Bakr Al-Bayhaqî رحمه الله a dit : «  […] On n’interroge pas Allâh sur ce qu’Il fait, sur ce qu’Il créé et sur ce qu’Il veut d’une interrogation ayant le caractère d’une objection et d’une interpellation. La preuve en est Sa Parole : « Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait, ce sont plutôt eux qui devront rendre compte [de leurs actes]. » [Qour’an, Sûrah 21 – Âyah 23]. Réf : Prédestination et Libre-Arbitre en Islam, Al-Bayhaqi / Al-Qachani, Ed. Iqra]

Croire ne suffit pas…

 

Croire ne suffit pas

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

Lorsque nous récitons le Kalimat at-Taiyybah, nous disons : « La ilaha ila Allâh, Muhammad Rassoul Allâh ».

La 1ère partie comporte « La ilaha ila Allâh » :

Allâh (seul) doit être adoré.

Croire en Allâh ne suffit pas. Il faut aussi croire qu’Il est unique, Lui obéir (et donc ne pas suivre des fausses divinités), y compris, dans ce qui nous détourne d’Allâh dans cette dunya (ce bas-monde) et que nous priorisons par rapport à Lui – Exalté soit-Il -. Si on croit en un ou d’autres Dieux ou qu’on donne la priorité à autre qu’Allâh, alors on commet ce qui est appelé l’association dans l’Unicité (Shirk fi at-Tawhid).

La 2nde partie comporte  « Muhammad Rassoul Allâh » :

Le Prophète Muhammad ﷺ est envoyé pour être suivi et obéi.

Croire au Prophète Muhammad ﷺ ne suffit pas. Il faut aussi croire qu’il est le dernier des Prophètes, c’est-à-dire qu’il n’y en aura pas d’autres après lui, qu’il n’y en a pas d’autres actuellement et que toutes les Shari’ah (règles Juridiques) des Messagers précédents sont abrogées. Si on obéit à autrui là où il convient d’obéir au Messager d’Allâh ﷺ, alors on commet ce qui est appelé l’association dans la Prophétie (Shirk fi n-Nabouwa).

On ne peut obéir au Prophète Muhammad ﷺ et le suivre que si on l’aime et qu’on l’honore. Si une personne aime l’argent, on la verra tout faire pour obtenir cet argent, si une personne aime une femme/un homme, on la verra mettre tout en œuvre pour plaire à cette personne, etc. Si une personne prétend aimer le Prophète Muhammad ﷺ, on doit la voir mettre tout en œuvre pour lui plaire, c’est-à-dire en suivant (appliquant) sa Sunnah. Autrement, cette personne peut bien clamer haut et fort son amour, mais sans ces preuves et actions concrètes il ne s’agit que de prétentions.

C’est pourquoi le Prophète Muhammad ﷺ a dit que nul n’est véritablement croyant tant qu’il ne l’aime pas plus que son père, son fils, tous les gens et même que sa propre âme [Boukhari]. Allâh ta’ala nous informe aussi de l’importance de prioriser le Prophète Muhammad ﷺ sur toute autre chose.

Dans la sourate At-Tawbah (9/24), Allâh nous dit :

« Dis : ‘Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos conjoints, vos proches, les biens que vous avez acquis, le commerce dont vous redoutez le déclin, les demeures où vous vous prélassez, vous sont plus chers que Allâh, Son Prophète et la lutte pour Sa Cause, alors attendez que vienne s’instaurer l’Ordre du Seigneur ! Car Allâh ne guide pas les gens pervers.’ »

Ainsi, lorsque vos parents (que vous devez honorer) ou vos enfants ou votre époux/se, s’opposeront à la Sunnah, c’est-à-dire à la Voie du Prophète Muhammad ﷺ et qu’ils vous demanderont de suivre leur avis ou leurs prérogatives plutôt que les siennes : qui suivrez vous ?

Si à ce moment là le choix se porte sur eux, alors c’est que votre Foi n’est pas complète. C’est dans ces moments précisément que nous sommes testés sur notre amour envers Rassoul Allâh ﷺ et lorsque celui/celle que vous refuserez de suivre vous demandera si vous l’aimez vraiment, il suffira de répondre : « Oui, je t’aime, ça ne fait pas l’ombre d’un doute, mais j’aime le Prophète Muhammad encore davantage que toi ».

Il ne suffit pas de prétendre à cet amour envers le Prophète, car ça tout le monde en est capable, mais cet amour doit se traduire de manière concrète et pratique par de l’obéissance, ce qui est le vrai sens du suivi et de l’amour.

C’est seulement ainsi qu’on obtient la perfection dans la Foi – qu’Allâh nous accorde un tel bienfait -.

 

Notes :

D’après un dars de Mawlana Sheykh Ahmad Dabbagh (hafidhahuLlâh)

La Véritable Croyance des Savants de Deoband

 

Mise au point des Savants de Déoband contre les calomnies et mensonges sur leur Dogme (‘Aqida) [1]

 

 

Deoband

 

 

INTRODUCTION :

Cette mise au point sur la véritable Croyance des Savants de Déoband (Déobandis) provient de l’ouvrage Al-Muhannad ala ‘l-Mufannad. Ce livre concis a été écrit en réponse aux calomnies propagées par les détracteurs et a été accepté et approuvé à l’unanimité par le Deobandi Akaabir (les plus grands savants de Deoband). Il définit de manière adéquate les croyances, pratiques et Maslak (l’enseignement) des ‘Ulama de Deoband qui ont transmis fidèlement les croyances et les pratiques de Ahlus Sunnah Wa’l Jama’a tel que codifiés par les quatre écoles (madhhab) du Fiqh (Malikite, Hanafite, Shafé’ite, Hanbalite) et les deux madhhab dans la ‘Aqeedah (Asha’rite et Matouridite). Les ‘Ulama de La Mecque, de Médine, de Damas et du Caire, ont tous confirmé la véracité du contenu de ce livre.

Le livre est très important en ces temps où beaucoup de ‘Ulama qui prétendent l’affiliation aux enseignements de Deoband, ont été indéniablement infiltrés et influencés par toute une série de croyances et de pratiques déviantes, principalement en provenance (mais pas exclusivement), des déviances des pseudo-Soufis, du Salafisme et du modernisme. Toute croyance ou pratique qui entre en conflit avec le contenu défini dans Al-Muhannad  est baatil (incorrecte) et n’a aucun lien avec les ‘Ulama de Deoband.

Ce qui suit est une série de questions / réponses tirées d’Al-Muhannad. Ces questions ont été adressées aux ‘Ulama de Deoband par les ‘Ulama du Hijaz. Les réponses ont été écrites par Shaykh Khalil Ahmad Saharanpuri et ont été approuvées et adoptées à l’unanimité par les ‘Ulama de Deoband de cette époque.


LE CREDO DES ‘ULAMA DE DEOBAND

[Déclaration des ‘Ulama du Hijaz]

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Chers nobles ‘Ulama et grands savants, [certaines] personnes ont attribué à votre noble cour les croyances des Wahhabites, et ils ont produit des documents et des traités que nous avons du mal à comprendre à cause d’une différence de langue. Nous espérons donc que vous pourrez nous informer de la réalité de la situation. Nos demandes porteront principalement sur les questions sur lesquelles il y a des désaccords bien connus entre les Wahhabites et Ahl al-Sunna wa l-Jama’a.


REPONSE DES ‘ULAMA DE DEOBAND

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

De Lui, nous cherchons l’aide et l’octroi du succès, et dans Sa Main se trouvent les rênes de la vérification.

Tout en louant (Allâh), et en envoyant des prières et des salutations (sur Son Prophète), (je dis) :

Il faut savoir, avant de commencer à répondre, que nous et nos Mashayikh – qu’Allâh soit satisfait d’eux tous – et l’ensemble de notre groupe et de notre congrégation sommes, par la grâce d’Allâh :

– Disciples (dans le Fiqh) du guide de la création, du pic de l’Islam, le vaillant Imam, le plus grand Imam, Abou Hanifah al-Nu’man – qu’Allâh (Exalté soit-Il) soit satisfait de lui -;

– Adeptes des nobles Imams Abu al-Hasan al-Ash’ari et Abu Mansur al-Maturidi (qu’Allâh soit satisfait d’eux) dans la croyance (‘Aqida) et dans les principes fondamentaux;

– Et nous sommes affiliés, parmi les Voies des Soufis (Tassawuf), à la Voie élevée attribuée aux maîtres Naqshbandi et au chemin pur attribué aux maîtres Chisti et au chemin glorieux attribué aux maîtres Qadiri et au chemin approuvé attribué aux maîtres Suhrawardi (qu’Allâh soit satisfait d’eux tous).

Puis, deuxièmement, nous ne prononçons jamais un avis concernant la religion, à moins que nous possédions des preuves émanant du Livre, de la Sunnah et du consensus de la ‘Ummah ou de l’avis des Imams du madhhab [Hanafi], et malgré cela, nous ne prétendons pas être à l’abri de l’erreur et de l’oubli dans les égarements de la plume et du lapsus.

Ainsi, s’il est manifeste pour nous que nous nous sommes trompés dans un avis, que ce soit dans les fondamentaux ou dans les périphériques, la timidité ne nous empêchera pas de revenir dessus ni de publier la rétractation. Pourquoi ne le ferions-nous pas, alors que nos imams – qu’Allâh soit satisfait d’eux tous – sont revenu sur bon nombre de leurs avis, comme par ex. l’Imam respecté du Haram d’Allâh – Exalté soit-Il – notre imam, ash-Shafi’i – qu’Allah soit satisfait de lui – ou bien les Sahabah – qu’Allah soit satisfait d’eux – qui se sont parfois rétractés devant les avis venant d’autres Sahabas et ceci  n’est pas caché à l’observateur du hadith. Ainsi, si l’un des ‘Ulémas venait à affirmer que nous avons fait une erreur dans un avis, si cela est lié aux croyances, il doit appuyer des dires avec un texte clair provenant des imams du Kalam, et si cela est lié aux questions périphériques (Fiqh), il doit étayer son explication par l’opinion prépondérante des imams des madhhabs. Celui qui aura agit ainsi, ne verra de nous, si Allâh – Exalté soit-Il – le veut, rien d’autre que l’acceptation volontaire par le cœur et la langue, et les remerciements abondants par le cœur et les membres.

Troisièmement, originellement dans les terres de l’Inde, l’utilisation (inconditionnelle) du terme « Wahhabi » servait à désigner celui qui a abandonné le taqlid (suivi) des Imams – qu’Allah Exalté soit-Il soit satisfait d’eux -. Ensuite le champ a été élargi et son utilisation est devenue dominante pour désigner celui qui pratique la glorieuse Sunnah et qui laisse les affaires innovées répréhensibles et les coutumes laides. Ceci, jusqu’à ce que se propage à Bombay et à ses alentours que celui qui prohibe la prosternation vers les tombes des saints et la circumbulation autour d’elles, est un Wahhabi. Ainsi, celui qui déclare publiquement l’interdiction de l’usure, est appelé Wahhabi, même s’il fait partie des anciens parmi les adeptes de l’Islam et compte parmi les plus grands d’entre eux; puis son champ d’application a été élargi jusqu’à ce que ce terme devienne une insulte, et ainsi [à partir] de là, si un habitant de l’Inde dit à un homme qu’il est un Wahhabite, cela n’indique pas qu’il a une croyance corrompue, mais plutôt cela indique qu’il est un Hanafi Sunnite, pratiquant à partir de la Sunnah, évitant l’innovation (ndt : blâmable) et craignant Allah – Exalté soit-Il – dans la perpétration d’actes de désobéissance.

Depuis que nos Mashayikh – qu’Allah (Exalté soit-Il) soit satisfait d’eux – se sont efforcés de revivifier la Sunnah et qu’il ont tenté d’éteindre le feu de l’innovation, l’armée d’Iblis s’est irritée contre eux, et les voilà qui déforment leurs discours, les calomnient et concoctent des mensonges contre eux et les accusent d’être des Wahhabis, CE QU’ILS SONT POURTANT LOIN D’ÊTRE. En fait, c’est la Sunnah d’Allâh, qu’Il a institué avec respect à l’élite de Ses amis, comme Allah – Exalté soit-Il – le dit dans Son livre : « C’est ainsi que Nous avons suscité à chaque Prophète des ennemis, parmi les hommes et les djinns, qui inspirent les uns aux autres de jolis discours, par pure vanité. Et ils n’agiraient pas ainsi, si ton Seigneur le voulait. Laisse-les donc à leurs inventions mensongères ! » (Coran 6:112)

Comme c’était [le cas] avec les Prophètes – que les prières et la paix d’Allâh soient sur eux – cela doit [continuer] avec leurs successeurs et ceux qui se tiennent à leur place, comme l’a dit le Messager d’Allâh – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix –  :

« Nous, les assemblées des Prophètes, sommes les plus sévèrement éprouvés parmi les gens […] ». […]

Ainsi, ceux qui ont inventé des innovations, se sont inclinés vers des désirs et qui ont pris leurs désirs pour divinités et ont jeté leurs âmes dans la fosse de l’anéantissement, ces gens ont inventé contre nous des mensonges et des faussetés, et ils nous ont attribué des hérésies. Alors, quand un avis entre en conflit avec le madhhab [correct] et qu’il nous est attribué en votre présence, n’y prêtez pas attention et ne pensez de nous que du bien, et s’il y a un doute dans vos poitrines, écrivez-nous, car en effet, nous allons vous informer de la réalité de la situation et de la vérité, car vous êtes pour nous le pivot de la sphère de l’Islam.

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QUESTIONS & RÉPONSES

Nota Bene : Dans un souci de concision, nous avons choisi de ne traduire que les questions les plus fréquemment abordées et les plus pertinentes pour nos lecteurs francophones.

Questions Un et Deux : Quel est votre opinion sur un séjour prolongé (shadd al-rihal) dans le but de visiter le maître de toutes les créatures – sur lui les meilleures salutations, sur sa progéniture ainsi que sur ses compagnons? Laquelle de ces deux situations est la plus désirable et vertueuse selon vos Shouyoukh pour le visiteur : l’intention doit-elle être de le visiter lui – sur lui la paix – ou doit-il aussi avoir comme intention la visite de la mosquée? Les Wahhabites ont dit que le voyageur vers Médine la Lumineuse doit avoir pour intention (uniquement) la mosquée Prophétique.

Réponse :  Selon nous et nos Shouyoukh, visiter la tombe du maître des Messagers  – que mon âme lui soit sacrifié – compte parmi les actions les plus bénies, un acte des plus récompensés et l’un des plus fructueux dans l’élévation en degré, plutôt on peut dire qu’elle est proche de l’obligation même si son obtention se fait a travers un long voyage et un surplus de dépense de fortune et de santé. Si une personne émet l’intention de le visiter – sur lui un million de salutation et de paix – et qu’il fait également l’intention de visiter sa mosquée – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – ainsi que d’autres intentions comme celles de la visite de sites nobles (historique). La meilleure intention est celle que le vaillant ‘Allamah Ibn al-Humam a proféré, celle de visiter uniquement sa tombe – sur lui les bénédictions et la paix – et ensuite visiter la mosquée une fois arrivé, par l’immense respect et l’admiration qui lui sont dû – Allâh le bénisse et lui procure la paix – et ceci est en accord  avec ses paroles – Allâh le bénisse et lui procure la paix- : « Quiconque me vient en visiteur, sans autres objectifs que celui de me visiter, il est de mon devoir d’intercéder en sa faveur le Jour de la Résurrection. »

Ceci a été transmit du grand  Gnostique Mulla Jami qu’il séparait cette visite de celle du Hajj et ceci est plus proche de la voie des amoureux. Pour ce qui est des dires des Wahhabites vis a vis de la cité lumineuse – un millions de salutations sur son résident – selon lesquels l’intention ne doit être que pour la mosquée, avançant comme preuve sa parole – sur lui la bénédiction et la paix – : «  N’entamez pas de long voyage, sauf pour trois mosquées »,  nous la rejetons car le Hadith n’indique absolument pas une interdiction, mais plutôt si un détenteur du savoir considère avec attention, il saura que par indication ce texte prouve la permissivité [de l’intention de la visite de sa tombe], car la cause (‘illah) pour laquelle les trois mosquées sont exclues de la généralité des mosquées ainsi que des autres terrains est l’excellence qui leur est spécifique et celle-ci [l’excellence] se trouve avec plus d’abondance encore dans le noble terrain [où il est enterré], pour ce qui est du noble terrain et endroit bénit qui se juxtapose à ses membres – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix –, il est encore plus vertueux que la Ka‘bah et que le Trône et le siège tels que l’ont statué nos juristes – qu’Allâh soit satisfait d’eux – et comme les mosquées sont séparées dû a leurs excellences, il est plus évident et encore bien plus évident que ce territoire bénit est séparé pour son excellence absolue.

Comme nous l’avons mentionné, la situation a été exprimée avec encore plus de détails par notre Sheykh, le grand savant, le soleil des savants de la pratique, Mawlana Rashid Ahmad al-Gangohi – qu’Allah sanctifie son puissant secret – dans son traité intitulé Zubdat al-Manasik qui concerne le sujet de la vertu de la visite de la cité illuminée et qui a été imprimé a plusieurs reprises. Il existe également un traité sur ce noble sujet du Sheykh de nos Shouyoukh, Mawlana Mufti Sadr ad-Din al-Dihlawi – qu’Allah sanctifie son puissant secret– dans lequel il a rédigé une terrible réfutation contre les Wahhabites et ceux qui sont en accord avec eux et il a produit des preuves définitives et des arguments brillants. Cet ouvrage, il l’a nommé Ahsan al-Maqal fi Sharh Hadith La Tashuddu ar-Rihal, imprimé et connu, auquel chacun peut se référer. Et Allâh – Gloire a lui – est plus savant.

Questions Trois et Quatre : Est-il (permis) qu’un homme prenne le Prophète – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – après (sa) mort, comme moyen (tawassala) dans sa supplication (dou’a)? Selon vous, est-il permis (ou non) de prendre les pieux Prédécesseurs, les Prophètes, les saints véridiques (Siddiqin), les martyrs, les Amis du Seigneur des Mondes, comme moyen (Tawassul) [2] ?

Réponse : Selon nous et selon nos Mashayikh, il est autorisé de prendre comme moyen, dans les supplications (du’as), les Prophètes, les pieux, les Amis (Waliy), les martyrs et des Saints véridiques, que ce soit au cours de leur vie ou après leur mort. En cela une personne dit : « Ô Allâh! Je prends untel comme moyen afin que Tu acceptes mon invocation et que Tu exauces ma demande », etc. comme indiqué par notre shaykh et maître Shah Muhammad Ishaq ad-Dehlawi thumma al-Muhajir al-Makki, puis clarifié par notre sheykh et maître Rashid Ahmad al-Gangohi – qu’Allâh leur fasse miséricorde – dans ses Fatawa, ouvrage aujourd’hui très répandu que de nombreuses personnes ont en leur possession, et cette question est mentionnée à la page 93 du 1er volume, donc celui qui le désire peut s’y référer.

Question Cinq : Quelle est votre position en ce qui concerne la vie du Prophète – sur lui la bénédiction et la paix – dans sa noble tombe? S’agit-il d’une question réservée à sa personne ou est-ce seulement une vie intermédiaire (barzakhiyyah) comme le reste des croyants?

Réponse : Selon nous et selon nos aînés, le Prophète est vivant dans sa tombe. Sa vie est dunyawi (c-à-d- de ce monde) libre de toutes contraintes, et cela lui est exclusif – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – ainsi qu’à tous les Prophètes – les bénédictions d’Allâh soient sur eux – et qu’aux martyrs. Sa vie n’est pas comme celle dite « barzakhi » qui est commune à tous les croyants, ou plutôt [commune] à toute l’humanité; comme explicité par l’Imam as-Suyuti dans son Inba’ al-Adhkiya’ bi Hayat al-Anbiya’ (Éclaircir l’intelligent sur la vie des Prophètes), où il a dit : « Sheykh Taqi ud-Din as-Subki a dit : « La vie des prophètes et des martyrs dans leur tombe est comme leur vie dans ce monde. La prière du prophète Mussa – paix sur lui – dans sa tombe en témoigne, car la prière exige un corps vivant … »  Il est établi à partir de cela que sa vie est dunyawi (et aussi) Barzakhi (intermédiaire) en raison de sa présence dans la sphère intermédiaire (‘alam al-Barzakh). Un excellent et complet traité a été écrit par rapport à ce sujet par notre sheykh, le soleil de l’Islam et de la religion, Muhammad [Qasim an-Nanotwi] le distributeur des sciences en vue de satisfaire le besoin de ceux qui cherchaient bénéfice [auprès de lui] – qu’Allah sanctifie son puissant secret. Il a été imprimé et il est actuellement largement disponible et répandu et son titre est « Abe Hayat » (L’eau de Vie).

Question Six : Est-ce que celui qui invoque (dou’a) dans la Mosquée du Prophète (al-Masjid an-Nabawi) face à la tombe exaltée, peut effectuer sa demande auprès de son honorable Protecteur, en utilisant le Prophète (qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix) comme intermédiaire (mutawassilan bi ’l-nabi) ?

Réponse : Les juristes ont divergé sur cette question, comme le mentionne Mulla ‘Ali al-Qari رحمه الله dans al-Maslak al-Mutaqassit. Il y déclare : « Sachez que certains de nos aînés tels que [l’Imam] Abu ‘l-Layth et ceux qui l’ont suivi comme [l’Imam] Kirmani et [l’Imam] Saruji ont mentionné que celui qui visite [le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix )] doit se tenir face à la Qiblah ». [Imam] Hasan a rapporté la même chose sous l’autorité de l’Imam Abu Hanifah (qu’Allah soit satisfait d’eux). Il déclare ensuite, [cependant] sous l’autorité de [l’Imam] Ibn al-Humam que ce qui a été transmis d’Abu ‘l-Layth [devrait être] rejeté en raison de la narration de [l’Imam] Abu Hanifah qui rapporte d’Ibn ‘Umar (qu’Allah soit satisfait d’eux) qu’il a déclaré : « S’approcher de la tombe du Messager d’Allâh (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) et se tenir face à sa tombe fait partie de la Sunnah. Ensuite, tu dois dire, « Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur toi, Ô Prophète! » » Il (Mulla ‘Ali al-Qari) a alors soutenu cette position avec un autre récit transmis par Majd ud-Deen le linguiste [al-Fayruzabadi] (qu’Allah soit satisfait de lui) qui rapporte qu’Ibn al-Moubarak (qu’Allah soit satisfait de lui) a déclaré : « J’ai entendu Abou Hanifah (qu’Allah lui fasse miséricorde) dire : « Une fois Ayyub al-Sakhtiyani (qu’Allah lui fasse miséricorde) est venu vers nous alors que je me trouvais à Médine. Je me suis dis [à moi-même] : « Je vais observer ce qu’il fait.» Par la suite, il a placé son dos vers la Qiblah et son visage vers le visage du Messager d’Allâh (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) et il pleura sincèrement, il ne faisait pas semblant. Il tenu la position d’un véritable juriste. » Suite à sa transmission [de cette narration], le grand savant [Mulla Ali] al-Qari (qu’Allah lui fasse miséricorde) a alors déclaré : « Dans ce récit se trouve une indication qu’il s’agit de la position préférée de l’Imam [Abu Hanifah], après avoir été incertain concernant l’opinion souhaitable. » Il déclare ensuite : « En outre, il est également possible de concilier les deux récits … » Ainsi, il est évident que les deux façons de faire sont acceptables. Cependant, la position préférée est celle consistant au cours de la visite, à faire face à son noble visage (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix). C’est la position que nous approuvons, et c’est notre pratique et celle de nos aînés (Mashayikh). Cet acte [consistant faire face au Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix)] est également le verdict concernant les invocations (du’a) comme cela a été rapporté de l’Imam Malik (qu’Allah lui fasse miséricorde) lorsqu’une fois un Calife le questionna [à ce sujet]. Mawlana Ganghohi رحمه الله a également explicitement exprimé cette opinion dans son traité Zubdat al-Manasik (The Meilleur des Rituels). Quant à la question relative au fait d’invoquer Allâh à travers un intermédiaire, ceci a déjà été discuté dans les questions trois et quatre.

Question Sept : Quelle est votre opinion sur l’envoi excessif d’éloges sur le Prophète – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – et sur le fait de réciter Dala’il al-Khayrat ou les Awrad (litanies)?

Réponse : Envoyer trop d’éloges sur le Prophète est souhaitable selon nous et cela fait partie des actes d’obéissance les plus prometteurs et les plus aimés des actes souhaitables, que ce soit sous la forme de récitations de ad-Dala’il ou de litanies sur les bénédictions, etc. Cependant, le plus vertueux selon nous est ce qui est authentique dans sa – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – formulation et si l’on devait envoyer des bénédictions avec autre chose que ce qui a été transmis de lui – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – ce n’est pas dépourvu de vertus et cela mérite la bonne nouvelle : « Celui qui envoie des bénédictions sur moi une fois, Allâh envoie la bénédiction dix fois sur lui » Notre sheykh, ‘Allamah al-Gangohi récitait ad-Dala’il, ainsi que d’autres Mashayikh parmi nos maîtres. Et notre maître et guide, le pivot du monde, le vénéré Hajj Imdad Allah – qu’Allah sanctifie son puissant secret – l’a écrit parmi ses conseils et il a ordonné à ses disciples de le diviser en portions [à réciter régulièrement], et ils narraient ad-Dala’il dans la transmission et Mawlana al-Gangohi – la miséricorde d’Allah sur lui – délivrait des autorisations pour ad-Dala’il.

Question Huit, Neuf et Dix : Est-il valable ou non qu’un homme imite (suive) l’un des quatre Imams (Mâlik, Abou Hanifa, ash-Shafé’i, Ahmad ibn Hanbal) dans tous les fondamentaux et les périphériques? En supposant que cela soit valide, est-ce préférable ou obligatoire? Et qui imitez-vous parmi les Imams dans les périphériques et dans les fondamentaux?

Réponse : De nos jours, il est indispensable qu’un homme imite l’un des quatre Imams – Allah Exalté soit-Il soit satisfait d’eux – plutôt, cela est obligatoire, car en effet nous avons souvent constatés que les tentatives d’abandonner le taqlid (suivi) des Imams et de suivre ses propres avis et ses désirs mène dans la fosse de l’apostasie et de l’hérésie – qu’Allah nous en protège – et de ce fait, nous et nos Mashayikh sommes des imitateurs dans les fondamentaux et les périphériques de l’imam des Musulmans, saydinna Abu Hanifah – qu’Allah Exalté soit-Il soit satisfait de lui -, qu’Allâh nous fasse mourir et nous rassemble dans son groupe. Nos Mashayikh ont de nombreuses compilations sur ce sujet, propagés et bien connus dans toutes les régions (du monde).

Question Onze : Selon vous, est-il permis de s’impliquer dans les pratiques des Soufis. De même, leur engagement (bay’a) est-il permis (d’après vous), et croyez-vous à la validité de l’acquisition d’effusions internes à partir des poitrines des aînés et de leurs tombes. Les gens du suluk (ndt : ceux qui ont le corps et l’esprit continuellement occupés dans l’adoration et l’obéissance d’Allâh) bénéficient-ils ou non de la spiritualité des grands maîtres?

Réponse : Il est préférable, selon nous, une fois que les gens ont finis de corriger leurs croyances et qu’ils ont acquis les connaissances nécessaires relatives à la Shari‘ah qu’ils s’engagent auprès d’un Sheykh ayant les pieds fermement enracinés dans la Shari‘ah, l’abstinence dans le monde, désireux de l’au-delà, qui s’est coupé des obstacles de l’égo et s’est familiarisé avec les choses qui sauvent et qui évite les choses destructrices, (un Sheykh) complet et véritable, et qu’il (le disciple) place sa main dans celle du Sheykh, et qu’il emprisonne sa vue dans sa vue, et qu’il s’engage dans l’engagement des Soufis, celui du souvenir et de la pensée, et de l’annihilation complète, et qu’il acquiert l’affiliation qui est la plus grande bénédiction et le plus grand butin qui s’exprime dans la langue de la Shari‘ah comme étant l’Ihsan (l’excellence).

Quant à celui pour qui ce n’est pas possible et qui n’en est pas capable, il lui suffit de marcher sur leurs chemins, et de s’associer avec leur groupe, car en effet le Messager d’Allâh a dit : « Un homme est avec celui qu’il aimait. Ce sont des gens dont les partenaires d’assises ne seront pas malheureux ». Et par la louange d’Allâh – Exalté soit-Il – et la beauté de Sa bénédiction, nous et nos Mashayikh sommes entrés dans leur engagement et nous sommes engagés dans leurs pratiques et engagés dans l’instruction et l’enseignement, et toutes les louanges sont à Allah. Quant au fait de tirer bénéfice de la spiritualité des grands maîtres et d’acquérir des effusions internes à partir des poitrines des aînés et de leurs tombes, cela est valide selon la voie connue parmi ses gens et ses élites, et non pas comme cela est très répandu parmi les gens du commun.

Question Douze : Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab al-Najdi (ndt : fondateur du Wahhabisme) légitimait le sang et les biens et l’honneur des Musulmans et accusait toute l’humanité de shirk (association) et insultait les prédécesseurs, alors quelle est votre opinion sur cela, et permettez-vous l’anathématisation (le fait de rendre mécréants) des prédécesseurs, et des musulmans et des gens de la Qiblah (ceux qui se tournent vers elle pour prier), ou bien qu’elle est votre méthode?

Réponse : Notre opinion les concernant correspond à ce que l’auteur d’ad-Durr al-Mukhtar a déclaré : « Les Khawarijs sont un groupe violent qui s’est rebellé contre ‘Ali en raison d’une interprétation selon laquelle ils ont crus qu’il était sur le mensonge et la mécréance ou la désobéissance, rendant le combat obligatoire contre lui selon leur interprétation. Ils légitiment nos sangs et nos biens et ils insultent nos femmes »,  jusqu’à ce qu’il dise : « Le jugement les concernant est celui relatif aux rebelles », puis il a dit, « Nous ne les rendons pas mécréants uniquement car cela vient de l’interprétation, bien que fausse. » Ash-Shami a dit dans ses notes, en marge : « Comme cela a eu lieu dans notre temps avec les disciples de ‘Abd al-Wahhab qui sortaient du Najd et qui ont dominés les deux Harams et qui prétendent appartenir à l’école (madhhab) des Hanbalites, ils considéraient être les Musulmans et considéraient ceux qui étaient en désaccord avec leur croyance comme des polythéistes, et en raison de cela, ils ont légitimé le massacre des Ahl al-Sunnah (ndt : les gens de la Sunnah) et le massacre des ‘Ulamas (d’Ahl al-Sunnah) jusqu’à ce qu’Allâh ai brisé leur suprématie ».

Alors, je dis : Ni lui ni aucun de ses disciples et des membres de son groupe ne comptent parmi nos Mashayikh dans l’une des chaînes (sanad) de la connaissance de la Jurisprudence, du Hadith, du Fiqh et du Tasawwuf. Comme dans le fait de rendre permis le sang, les biens et l’honneur des Musulmans, c’est soit avec bon droit, soit sans. Si cela est fait sans en avoir le droit, c’est donc également sans interprétation, d’où la mécréance et la sortie de l’Islam, et si c’est avec une interprétation irrecevable dans la Shari‘ah, il s’agit alors d’une violation manifeste. Ou bien, c’est avec droit, donc permis, même plutôt obligatoire. Quant au fait de faire l’anathème (rendre mécréants) les prédécesseurs des Musulmans, loin de nous le fait d’anathématiser l’un d’eux, il s’agit plutôt selon nous du Rafidisme, et d’une (ndt : mauvaise) innovation dans la religion. Quant aux gens de la Qiblah (ahl ul-Qiblah) qui comptent parmi les innovateurs, nous ne les rendons pas mécréants aussi longtemps qu’ils ne nient pas une question essentielle parmi les obligations immédiates de la religion. Quand le déni d’une affaire obligatoire dans la religion est établi, nous les anathématisons avec prudence. C’est notre pratique et la pratique de notre Mashayikh – que la miséricorde d’Allah soit sur eux.

Questions Treize et Quatorze :  Quelle est votre opinion sur Sa Parole – Exalté soit-Il – « Le Tout Miséricordieux S’est « établi » [Istawâ] sur le Trône » Autorisez-vous l’affirmation de la direction et du lieu pour le Créateur – Exalté soit-Il – ou quelle est votre opinion à ce sujet?

Réponse : Notre opinion concernant ces versets et leurs semblables, est que nous croyons en eux et qu’on ne questionne pas à propos du « comment » (kayf), et nous croyons en Allâh – Exalté soit-Il – transcendant et exempt des attributs des créatures et des qualités d’imperfection et de la temporalité, comme c’est l’opinion de nos prédécesseurs. Quant à ce que les successeurs parmi nos imams ont dit sur ces versets, les interprétant par des interprétations saines (Ta’wil), linguistiquement et juridiquement admissibles, disant qu’il est possible que l’intention visée par l’élévation soit la domination (ndt : d’Allâh sur Sa Création) et que la Main (Yad) signifie le Pouvoir, etc. afin que ceci soit rendu accessible à la compréhension de celui qui manque (de Science), cela est également correct selon nous. Quant à la direction et à l’endroit, nous ne permettons que cela soit proclamé concernant Allâh – Exalté soit-Il – et nous disons qu’Il – Exalté soit-Il – est pur et transcendant, exempt de cela, et qu’Il n’est pas concerné par les attributs de la temporalité.

Question Quinze : Considérez-vous qu’il existe une créature meilleure que le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) ?

Réponse : Notre croyance et la croyance de nos aînés, est que notre chef, notre maître, notre bien-aimé et notre intercesseur, Saydinna Muhammad, le Messager d’Allâh , est la meilleure de toutes les créatures et le meilleur d’entre elles dans la présence d’Allâh (Exalté soit-Il). Personne n’est comparable à lui, même [aucune créature] n’est plus proche que lui d’Allâh (Exalté soit-Il) ni ne possède un rang plus élevé dans Sa présence. Il est le chef des Prophètes et des Messagers et le sceau des purifiés et des Prophètes comme cela est établi dans les textes. C’est ce que nous croyons et consentons à Allâh (Exalté soit-Il). Nos aînés ont exprimé cela dans plus d’un livre.

Question Seize : Permettez-vous que l’on affirme l’existence d’un prophète après le Prophète (sur lui la bénédiction et la paix), alors qu’il est le Sceau des Prophètes, qu’il (sur lui la paix) a déclaré : « il n’y a pas de Prophète après moi » et qu’il a eu des paroles similaires qui ont été transmises massivement et que l’ijma ‘a (consensus) s’est accordé sur ce fait. Quelle est votre opinion sur celui qui prétend cela malgré la présence de ces textes? Quelqu’un a-t-il tenu ce type de propos parmi vous et vos aînés ?

Réponse : Notre croyance et la croyance de nos aînés, c’est que notre chef, notre maître, notre bien-aimé et notre intercesseur, Muhammad, le Messager d’Allah , est le sceau des Prophètes et qu’il n’y a pas de prophète après lui, comme Allâh (Bénis et Exalté soit-Il) le dit dans Son livre, « Mais il est le messager d’Allah et le Sceau des Prophètes » (Qour’an 33:40). Ceci est établi dans de nombreux hadiths qui sont mutawatir (dont la chaîne ininterrompue des rapporteurs est constituée, à chaque niveau, d’un nombre tel de personnes qu’il est impensable qu’elles aient pu faire une erreur) dans le sens, par consensus de la Ummah. Loin de nous la possibilité qu’un d’entre nous puisse dire une telle chose, puisque celui qui nie cela est selon nous un mécréant parce qu’il nie des textes fondamentaux et sans équivoque. […]

Question Dix-sept : Dites-vous que le Prophète – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – n’est pas supérieur à nous et qu’il est simplement supérieur comme le serait un frère aîné vis-à-vis de son jeune frère, et rien de plus? L’un de vous a-t-il écrit de telles choses dans un livre?

Réponse : Aucun de nous, ni aucun de nos nobles prédécesseurs, croient à cela. Nous ne croyons pas qu’un homme, fut-il même issu des faibles dans la foi, ait pu un jour prononcer un tel mensonge. Celui qui dit que le Prophète n’a pas de supériorité sur nous, mais que sa supériorité est similaire à celle d’un frère aîné vis-à-vis d’un plus jeune, nous croyons à l’égard de lui qu’il est en dehors du domaine de la foi. Les œuvres de tous les anciens affirment le contraire de cela, et ils ont précisés et exprimés et ont passé en revue les méthodes de son excellence et sa faveur par rapport à nous, par rapport à l’ensemble de la Ummah, dans beaucoup de domaines, moyennant quoi il n’est pas possible d’attribuer cela à une autre personne que lui – sur lui la paix – parmi les créatures, et encore moins pour l’ensemble d’entre elles. Si des gens inventent ce type de mensonges, facilement réfutables, à notre encontre ou sur nos prédécesseurs, cela est sans fondement et on ne doit pas en tenir compte, car en effet le Prophète est le plus vertueux de toute l’humanité et la plus honorable de toute la création et son – sur lui la paix – leadership sur tous les Prophètes et son imamat des autres Prophètes, tout cela fait partie des questions décisives, à propos desquelles même le musulman le plus faible ne doit pas avoir de doute. Malgré cela, si quelqu’un nous attribue ce type de mensonges, qu’il clarifie donc ses dires à partir de nos travaux afin que nous puissions montrer à chaque personne douée de perspicacité son ignorance et sa mauvaise compréhension ainsi que son apostasie et sa mauvaise religiosité, par Sa – Exalté soit- Il – Puissance et l’entendue de Son Pouvoir.

Question Dix-huit : Dites-vous que la connaissance du Prophète (sur lui la paix) se limite aux seules lois de la Shari‘ah ou bien qu’il lui a été donné des connaissances relatives à l’Essence, aux Attributs et aux Lois du Créateur (Exalté soit Son Nom), aux secrets cachés (al-Asrar al-khafiyyah), au jugement divin (al-hukm al-ilahiyyah) et encore d’autres sciences et qu’aucune autre créature, quelle qu’elle soit, n’a atteint ce haut degré de connaissances?

Réponse : Nous disons avec la langue et nous croyons dans le cœur que notre maître, le Messager d’Allâh , est le plus savant de toute la création, concernant les sciences relatives à l’Essence et aux Attributs [d’Allâh], à la législation (tashri’at), aux règles pratiques et aux règles théoriques, aux véritables réalités et aux secrets cachés ainsi que d’autres sciences, et qu’aucun autre être de la création n’arrive à sa cheville, ni un ange rapproché, ni un messager envoyé. En effet, il lui a été donné la connaissance du premier et du dernier et la grâce d’Allah le concernant fut immense (Coran 4:113). Toutefois, cela ne implique pas la connaissance de chaque détail des questions temporelles à chaque instant concernant  chaque moment de tous moments du temps, de telle sorte que la dissimulation d’une partie de celle-ci de sa noble vision et de sa connaissance exaltée puisse nuire au fait qu’il (sur lui la paix) soit le plus savant de toute la création, ni ne puisse [nuire] à l’étendue de ses connaissances et à l’excellence de sa connaissance, même si une autre personne parmi les serviteurs et les créatures développe des compétences sur cette question. Sulayman (sur lui la paix) qui était le plus savant [en son temps] n’a pas été lésé par la dissimulation de ce que la Huppe avait compris concernant des incidents étranges, comme il est dit dans le Coran, « Je viens d’apprendre, dit-elle, des choses que tu ne connaissais pas et je t’apporte un renseignement au sujet du peuple de Saba’ » (Coran 27:22).

Question Dix-neuf : Croyez-vous que Iblis, le maudit, soit plus savant que l’Existant en Chef (paix soit sur ​​lui) et qu’il possède une connaissance plus large que lui? Avez-vous écrit cela dans un livre? Et comment jugez-vous celui qui croit cela?

Réponse : Nous avons précédemment répondu, que nous croyons que le Prophète est le plus savant de la création en général, dans les sciences, le jugement, les secrets et d’autres choses du Royaume des Horizons, et nous croyons avec certitude que celui qui dit qu’untel est plus savant que le Prophète , a mécru. Nos aînés ont donné le verdict de mécréance pour celui qui dit que Iblis, le maudit, est plus savant que le Prophète , alors comment cette question pourrait-elle apparaître dans un livre dont nous serions les auteurs? Cependant, le fait que certaines choses particulières insignifiantes soient dissimulées au Prophète en raison de son inattention à leurs égard ne remet pas en cause le fait qu’il soit le plus savant alors qu’il est établi qu’il est le plus savant de la création concernant les nobles sciences qui conviennent à son rang élevé, tout comme la connaissance de la plupart de ces choses insignifiantes en raison de l’intensité de l’attention d’Iblis les concernant, ne lui donne pas plus de gloire ou de perfection de la connaissance, car il ne s’agit pas là du critère de la vertu. A partir de là, il n’est pas exact de dire que Iblis est plus savant que le Messager d’Allâh , tout comme il n’est pas correct de dire au sujet d’un enfant qui connait quelques détails qu’il est plus savant qu’un érudit spécialiste de la recherche dans les sciences à qui ces détails sont cachés. Nous avons narré l’histoire de la Huppe avec Sulayman (sur notre Prophète et sur lui la paix) et sa déclaration, « Je viens d’apprendre, dit-elle, des choses que tu ne connaissais pas. » Les archives de hadith et les livres de tafsir regorgent d’exemples abondants sur cela et ils sont bien connus parmi les gens. Les médecins s’accordent sur le fait que Platon et Galien et leurs semblables comptent parmi les plus savants des médecins concernant les caractéristiques des maladies et de leurs états, en dépit du fait qu’ils savent que les asticots sont mieux informés qu’eux sur les états de la saleté, son goût et ses caractéristiques. Par conséquent, l’absence de connaissance de Platon et Galien concernant ces états méprisables ne nuit pas au fait qu’ils furent les plus savants, et aucune personne, qu’elle soit intelligente ou stupide ne pourrait se satisfaire de l’idée que les asticots sont plus savants que Platon, bien qu’ils aient une connaissance plus approfondie que Platon sur les états des immondices.

Les innovateurs de nos terres affirment concernant l’âme prophétique bénie (sur elle un million de salutations et de paix) qu’elle possède toutes les sciences des choses basses de base et des choses vertueuses nobles, en disant que puisqu’il était le meilleur de toute la création, il est nécessaire qu’il possède toutes ces sciences, en détail et de manière générale. Nous avons rejeté cette question se basant sur cette analogie corrompue et ne comportant aucune preuve textuelle. Ne voyez-vous pas que chaque croyant est plus vertueux et plus honorable que Iblis, donc dans cette logique, il serait nécessaire que chaque personne parmi les individus de cette Ummah possède les sciences de Iblis, et il serait nécessaire que Sulayman (sur notre Prophète et sur lui paix) sache ce que savait la Huppe, et que Platon et Galien aient toutes les connaissances des asticots? Ces concomitants sont absurdes dans leur intégralité tellement cela parait évident.

Ceci est un résumé de ce que nous avons dit dans al-Barahin al-Qati’ah afin de sectionner les veines des déviants insensés et de briser le cou des imposteurs forgeurs. Par conséquent, notre discussion sur ce sujet concernait uniquement certains de ces détails temporels, et pour cette raison nous avons utilisé le substantif démonstratif pour indiquer que l’objectif dans l’affirmation et la négation ne visait que ces détails, et rien d’autre. Toutefois, l’inique fausse le discours et ne craint pas le Jugement du Roi Omniscient. Nous sommes certains que ceux qui disent qu’untel est mieux informé que le Prophète est un mécréant, comme plusieurs de nos respectés ‘Ulama l’ont stipulé. Et celui qui concocte contre nous ce que nous n’avons pas dit, sur lui se trouve [le fardeau de] la preuve, [et il] devrait craindre l’interrogatoire devant le Roi Généreux. Allâh est témoin sur ce que nous disons.

Question Vingt : non traduite (sur le même sujet que la précédente).

Question Vingt-et-une : Dites-vous que la commémoration de sa (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) naissance (Mawlid) est jugée blâmable (mustaqbah) dans la Shari‘ah, et compte parmi les mauvaises innovations interdites ((al-bid‘at al-sayyi’ah al-muharramah), ou (croyez-vous) qu’il en soit autrement?

Réponse : […] Mawlana Ahmad ‘Ali al-Muhaddith ash-Saharanpuri (qu’Allah lui fasse miséricorde), qui est l’élève de Mawlana Ahmad ‘Ali al-Muhaddith ash-Saharanpuri fut interrogé sur le Mawlid, afin de savoir de quelle manière il est permis et de quelle manière est-il interdit? Il a répondu [disant] que : Commémorer la naissance bénie de notre maître, le Messager d’Allah (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) en utilisant des récits authentiques, pendant des périodes dépourvues des fonctions obligatoires du culte, et sous des formes qui ne contreviennent pas à la voie des Compagnons et des gens des trois premières générations dont la grandeur a été attestée, et [sous des formes] ne contenant pas de croyances qui peuvent être conçues comme shirk et bida’a, et selon des mœurs ne contrevenant pas à la conduite des Compagnons, en accord avec sa (la paix soit sur lui) déclaration, « Ce sur quoi moi et mes Compagnons sommes », et à condition que ces rassemblements soient exempts d’abominations vis à vis de la Shari‘ah, alors [ce rassembler pour commémorer la naissance du Prophète] représente une source de vertu et de bénédiction, à condition que cela s’accompagne d’intention pure, de sincérité et avec la croyance que cela s’inclus dans l’ensemble des bons rappels recommandés (jumlat adhkar al-hasanah mandubah), et que ce n’est pas limité à une durée de temps. Quand il en est ainsi, nous ne connaissons aucun Musulman qui puisse statuer que cela soit illégal (ghayr mashru‘) ou que ce soit une innovation (ndt : blâmable). [Jusqu’à la fin de la fatwa…] De là, on apprend que nous ne dénonçons pas la commémoration de sa noble naissance. Plutôt, nous dénonçons les actes abominables qui sont associés à cette commémoration comme vous [pouvez] l’avoir constaté lors de ces rassemblements de mawludi qui [ont lieu] en Inde, où l’on raconte parfois des récits faibles et forgés, où des hommes et des femmes se mélangent, où il y a une exagération dans les bougies d’éclairage et dans les décorations, où cela est célébré avec la croyance qu’il s’agit d’une obligation, et ces gens calomnient, insultent et déclarent mécréants ceux qui ne fréquentent pas leurs assemblées avec eux, et ils commettent aussi d’autres abominations concernant la Shari‘ah. Si ces assemblées étaient exemptes de ces abominations, au grand jamais nous ne dirions que le fait de commémorer la naissance bénie puisse être une bida’ah. Comment cette croyance laide peut-elle être soupçonnée venant d’un Musulman? Par conséquent, ce qu’on nous attribue là fait aussi partie des inventions des déviants menteurs trompeurs (qu’Allah Exalté soit-Il, les déshonore […]).

Question Vingt-deux : non traduite (sur le même sujet que la précédente).

Question Vingt-trois : L’éminent Sheykh, le savant de son temps, Mawlawi Rashid Ahmad Gangohi a-t-il dit que le Créateur (Exalté soit-Il) a effectivement menti, et que celui qui dit cela n’a pas commis une erreur, ou cela fait-il partie des fabrications contre lui? En supposant que ce soit une fabrication, comment réagissez-vous à ce que Al-Barelwi (Ahmed Rida Khan) a mentionné qu’il a en sa possession une photocopie de la fatwa du respecté Sheykh?

Réponse : Ce qu’ils ont attribués à l’éminent et incomparable Sheykh, l’érudit de son temps, l’incomparable en son époque, Mawlana Rashid Ahmad Gangohi, affirmant qu’il aurait dit que le Créateur (Exalté est Son Eminence) aurait menti et que celui qui dit cela ne commet pas d’erreur est une fabrication à son encontre (qu’Allah le Très Haut lui fasse miséricorde) et cela fait partie des mensonges concoctés par les démons trompeurs et fallacieux (qu’Allah les confondent! Comme ils sont pervers!!). Sa personne respectée est innocente d’une telle hérésie et mécréance. La fatwa du Sheykh qui a été imprimée et publiée dans le 1er volume de sa Fatawa Rashidiyyah (p. 119) réfute leur [affirmation]. La fatwa est disponible en arabe et a été vérifiée et estampillée avec le sceaux des ‘Ulamas de La Mecque (Makkah al-Mukarramah). – Une copie de cette question [et de la réponse] suit : Question posée : Au Nom d’Allah, le Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Nous Le louons et envoyons des bénédictions sur Son noble Messager. Quel est votre point de vue sur le fait d’attribuer à Allâh le mensonge? Et quel est le jugement sur celui qui croit qu’Il ment? Fournissez-nous une réponse, et soyez-en récompensés.

–  Réponse apportée : Allah (Exalté soit-Il) est certainement transcendant, au-delà de pouvoir être attribué du mensonge, et aucun élément de mensonge ne se trouve dans Sa Parole, comme le dit Allâh (Lui-même) : « Et quelle promesse est plus digne d’être crue que Celle d’Allâh? » (4: 122) Quiconque croit ou prétend que Allâh ment, est certainement un mécréant maudit, et s’est opposé au Livre, à la Sunnah et au consensus de la Ummah. Oui, la croyance des gens de foi est qu’Allah annonce dans le Qur’an, que Pharaon, Haman et Abu Lahab sont des habitants de l’Enfer, c’est une décision décisive et Il n’agira pas à l’inverse de celle-ci, mais Allah (Exalté soit-Il) est en mesure de les admettre dans le Paradis et Il n’est pas incapable de cela, mais Il ne le fera pas par Son choix. Allah (Exalté soit-Il!) a dit : « Certes, si Nous l’avions voulu, Nous aurions mis chaque âme dans la bonne direction. Mais Ma décision de remplir la Géhenne de djinns et d’hommes mêlés ensemble doit s’accomplir. » (32:13). Il est évident à partir de ce verset que, si Allah le voulait, Il aurait fait de tout le monde des croyants, mais Il ne contredit pas ce qu’Il dit, et tout cela par choix, et non par coercition. Il Agit par choix, agissant comme Il le veut. C’est la conviction de tous les ‘Ulamas de cette Ummah, comme l’a dit Al-Baydawi dans l’explication de Sa déclaration (Exalté soit-Il), « Si tu leur pardonnes … » (5: 118) que « l’absence de pardon pour shirk est une conséquence de Sa menace, mais que ce n’est intrinsèquement pas impossible. » Et Allah sait mieux la vérité. […]

Question Vingt-quatre : Croyez-vous en la possibilité de l’apparition de mensonge dans l’un des discours du Maître (Grande et Glorieuse est Sa Transcendance). Si non, quelle est donc votre opinion?

Réponse : Nous et nos aînés (qu’Allah le Très-Haut leur fasse miséricorde) déclarons et sommes convaincus que toute parole qui vient du Créateur (Grand et Glorieux) […] est absolument véridique, et il est certain qu’elle concorde avec la réalité. Sans aucun doute, il n’y a de trace de mensonge dans aucune partie de Sa (Exalté soit-Il) Parole, ni aucun doute sur le fait qu’elle ne contrevienne à la réalité. Celui qui croit le contraire de cela ou conçoit un mensonge dans une quelconque partie de Sa Parole, est un mécréant, apostat et hérétique, et ne possède pas même une trace de foi.

Question Vingt-cinq : non traduite, le sujet n’est pas pertinent pour le lecteur francophone.


Mot de la Fin :

Ces réponses représentent notre Croyance et c’est ce que nous prenons pour religion devant Allâh Tout-Puissant, si cela est véridique et juste selon votre opinion, écrivez dessus votre approbation et ornez-le de votre sceau, et si ceci est mauvais et faux, adressez-nous ce qui est juste, selon vous, afin que nous ne violions pas la vérité. Et si le moindre doute apparaît dans votre cœur à notre encontre, nous correspondrons avec vous à ce sujet jusqu’à ce que la vérité devienne claire et qu’aucune ambiguïté ne demeure.

Notre dernière annonce : Toute Louange revient à Allah Seigneur de l’Univers.

Qu’Allah bénisse Notre maître Muhammad , le Chef du premier et du dernier, ainsi que toute sa Famille, ses Compagnons, ses épouses et ses descendants.

Le serviteur des Etudiants des sciences Islamiques, le grand pécheur, l’humble Khalil Ahmad – Allah lui donne l’agrément de se préparer pour demain – dit cela avec sa bouche et le signe de sa plume le lundi 18 Shawwal, année 1325 de l’Hégire.

Wa Allâhou a’alam

 

Notes :

[1] L’ouvrage originel se nomme al-Muhannad ‘ala l-Mufannad

[2] En substance, le terme Tawassul désigne le fait, lors d’une invocation, d’emprunter et de mettre en avant une wasîlah – un chemin ou un moyen (être vertueux, acte de bien) – susceptible de rendre les invocations plus recevables auprès d’Allâh à Qui on s’adresse et vers Qui on se dirige.

Sheykh Ibn Baz dit que Allah a une limite

 


~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

Rejeté6

 

 

Voici les paroles de ‘sheykh’ Ibn Baz sur son ‘commentaire’  de al-`Aqida at-Tahawiyya :

فمراده بالحدود يعني التي يعلمها البشر، فهو سبحانه لا يعلم حدوده إلا هو سبحانه

« Par Hudood (limites) l’auteur signifie celles connues par les humains alors que personne à part Allah Tout-Puissant connaît Ses limites. » [1]

Donc selon Ibn Baz, Allah a des limites que Lui seul connait, alors que le grand Imam du Salaf, at-Tahawi, auteur de la Tahawiyyah dit clairement et de manière absolue que Allah n’a pas de limites.

Et Ibn Baz dit plus loin :

وهكذا قوله (لا تحويه الجهات الست كسائر المبتدعات) مراد الجهات الست المخلوقة، وليس مراده نفي علو الله واستواءه على عرشه، لأن ذلك ليس داخلا في الجهات الست بل هو فوق العالم ومحيط به. وقد فطر الله عباده على الإيمان بعلوه سبحانه وأنه في جهة العلو

« De même, la parole de l’Imam at-Tahawi (« les six directions n’englobent pas Allâh pas contrairement à l’ensemble des créatures ») signifie les six directions créées. Il ne veut pas dire qu’Allah n’est pas élevé et qu’Il n’est pas établi sur Son Trône, car cela ne fait pas partie de ces six directions : Il est au dessus de l’univers, et Il l’entoure. Allah a créé Ses serviteurs en leur inspirant la croyance en Son élévation et en le fait qu’Il est dans la direction du haut. »

Selon Ibn Baz, Allah serait dans une direction du haut qui n’est pas comprise dans les 6 directions car celles-ci sont crées. Donc pour lui, Allah est dans une direction incréée. Non seulement il croit qu’Allah est dans une direction mais en plus il croit qu’il y a des directions incréées ! ‘Ajib !

Le sheykh Salafi Salih al-Fawzan dit la même chose dans son propre commentaire de la ‘Aqida at-Tahawiyyah.

Pour en revenir à la notion de limite, il faut savoir qu’avant Ibn Baz, sheykh Ibn Taymiyyah déclara également la limite concernant Allâh :

« Il (Allah) n’a pas une limite que nous connaissons, mais Il a une limite que Lui connait ».

Et il dit aussi :

« La parole sur laquelle se sont mis d’accord les Musulmans et les mécréants, c’est que Allah est au ciel et ils L’ont limité par cela ». [2]

Comment peut-on imaginer un seul instant que cette croyance puisse avoir été celle enseignée par le Messager d’Allâh (salallâhou ‘alayhi wassalam) puis par Ses Compagnons?


Commentaire :

Pour des gens qui se réclament de la compréhension du Salaf, les contredire dans la Croyance ne semble pourtant pas être un problème!

Pour rappel, voici quelques-unes des déclarations faits sur le sujet par des grands savants Musulmans :

L’imam Al-Ghazaliyy : « Il n’est pas délimité par la mesure… » ou encore « Il n’est pas délimité par les directions » [3]
L’imam At-Tahawiyy : « Il est exempt de toutes délimitations » [4]
L’Imam ‘Aliyy Ibn Abî Tâlib : « Celui qui prétend que notre Seigneur est limité, alors certes il n’a pas connu le Créateur, Celui Qui mérite d’être adoré » [5]
L’imam ‘Alî Ibn l-Housayn Ibni `Alî Ibni Abî Tâlib : « Certes, Allâh n’est pas limité » [6]
L’imam as-Saffarini a écrit : « Gloire à Lui ! Il S’est « établi » (istawâ) comme Il l’a mentionné, sans comment – Exalté soit-Il du fait d’être limité. » [7]
L’imam al-Bayhâqi : « Allâh est exempt des limites » [8]
L’imam ibn Hajar al-‘Asqalani : « La déclaration des anthropomorphistes est nulle car ‘Istiqrar’ (s’asseoir) est l’attribut d’un corps, il Lui serait alors nécessaire de résider ou occuper Sa création et d’être limité. Or, ceci est impossible pour Allâh, car cela ne convient qu’aux créatures. » [9]
L’imam Qâdi ‘Iyyadh : « Allâh est exempt des limites » [10]

Etc…

Qu’Allâh nous accorde la bonne croyance.

 

Notes :

[1] Le commentaire complet de Ibn Baz peut être trouvé sur ce site salafi en PDF.
[2] Sans son livre Al-Mouwafaqah Sarihi l-Ma’qoul li Sahihi al-Manqoul , tome 2 page 29 et 30. Voir les Scans 1234
[3] ‘Ihya ‘Ulum ad-Din
[4] Al-‘Aqidat ul-Tahawiyyah, point 38
[5] Rapporté par Aboû Nou`aym
[6] Rapporté par l’imâm Mourtadâ az-Zabîdîdans ‘Ithâfou s-Sadâti l-Mouttaqîn
[7] Dans son un célèbre poème de ‘Aqida Hanbalî : Ad-Durrah al-Madiyyah
[8] Dans Al-Asma wa as-Siffât
[9] Dans al-Fath al-Bâri, page 460
[10] Dans Ash-Shifa, Ed. Dar al-Kotob Al-Ilmiyyah, Beirut Lebanon, page 131

Ach’arisme et Maturidisme : les deux écoles théologiques Sunnites

 

– Témoignages d’historiens et de chercheurs non-Musulmans –

 

 

histoire

 

 

Les écoles de croyance (‘Aqida), Ach’arite et Maturidite sont les deux madhhab qui ont été adoptés à l’unanimité par les savants Musulmans depuis leur création à l’époque bénie des Salafs (Pieux Prédécesseurs) par les imams Abû al-Hasan al-Ash’ari et Abû Mansour al-Maturidi (qu’Allâh soit satisfait d’eux).

Nous avons déjà beaucoup de témoignages scientifiques et historiques issus de l’héritage Musulman qui attestent indiscutablement de ce fait. Si certains aujourd’hui nient cette évidence, cela ne peut tromper que les plus ignorants parmi les Musulmans. Pour renforcer encore davantage la panoplie de preuves et d’arguments dont nous disposons déjà, nous avons également été chercher dans les ouvrages scientifiques et historiques écrits par des non-Musulmans. Vous pourrez constater que ces chercheurs, professeurs, historiens et universitaires occidentaux témoignent eux aussi que les écoles de Croyance Ash’arite et Maturidite sont les deux écoles théologiques Sunnites majoritaires.

 

Citation n°1 : Du professeur et historien Dominique Chevallier (m. 2008), spécialiste du monde arabe.

« … La théologie centrale qui a été adoptée par l’État, utilisée dans les mass-médias, les moyens d’information, et transformée en une motivation chez le peuple, est vraiment la théologie Ach’arite, la théologie Sunnite traditionnelle. » [1]

Citation n°2 : Tirée de l’encyclopédie UNIVERSALIS, dans « Dictionnaire des Idées & Notions en Religion »

« La doctrine Ash’arite rencontre de nombreux succès et attire les plus brillantes personnalités : elle va devenir hégémonique (dominante) de l’univers Sunnite. » [2]

Citations n°3 : Tirée de l’encyclopédie UNIVERSALIS, le « Dictionnaire de l’Islam, religion et civilisation »

« Abû L-Hasan ‘ali ben ismâ’îl al-Ash’ari Fondateur de l’école de théologie musulmane à laquelle se sont ralliés la majorité des Sunnites. » [3]

Citation n°4 : De l’historien Rochdy Alili

« […] l’Acharisme, principale école théologique du Sunnisme, naquit d’une déclaration surprenante prononcée dans la grande Mosquée de Bassora en 913 … » [4]

Citation n°5 : Tirée du livre d’histoire « Histoire des Religions en Europe : Judaïsme, Christianisme et Islam »

« En réalité, l’appellation Sunnite n’est apparue qu’avec l’école Ash’arite, après le IXe siècle, notamment avec les disciples d’Al-Ash’arî (873- 935) que furent Al-Bâquillâni, Al-Juwayni et Al- ‘Isfârâ’ini. » [5]

Citation n°6 : De Pierre Lory, directeur d’études (Sciences religieuses)

« L’Ash’arisme est devenu la théologie officielle, « orthodoxe » pourrait-on dire, au sein du Sunnisme » [6]

Citation n°7 : Tirée de l’encyclopédie UNIVERSALIS, le « Dictionnaire de l’Islam, religion et civilisation »

« C’est ainsi qu’ont vu le jour les grandes écoles théologiques Sunnites. La principale a été fondée par Al-Ash’ari (m. en 324/935), et dont les plus illustres représentants ont été al-Baqillani (m. en 403/1013), al-Djuwayni (m. en 478/1085), Fakhr al-Din al-Razi (m. en 606/1209)» […] « La deuxième grande école théologique Sunnite a pris naissance, elle, en Transoxiane, dans un milieu purement Hanafite. Fondée par al-Maturidi (m. en 333/944), elle a compté dans ses rangs notamment Abu l-Mu’in al-Nasafi (m. en 508/1114). » [7]

Citation n°8 : De Louis Gardet, philosophe, spécialiste de l’Islam

« Un enfer temporaire pour le pécheur non repenti qui reste croyant deviendra la réponse la plus officielle du Sunnisme, Ash’arite aussi bien que Mâturîdite. » [8]

Citation n°9 : De André Bazzana, Nicole Bériou, Pierre Guichard, avec les Éditions « Presses universitaires de Lyon »

« L’Islam orthodoxe se rallie finalement au XIe siècle (calendrier Grégorien, soit Xe siècle de l’Hégire) à la doctrine dite « Acharite » (du nom d’al-Ash’ari, docteur du Xe siècle) … » [9]

 

Qu’Allâh nous accorde la Science juste et utile ainsi que la clairvoyance.

 

Notes :

[1] « Les Arabes et l’histoire créatrice », H. Hanafi, sous la direction de Dominique Chevallier, p. 20

[2] Dictionnaire des Idées & Notions en Religion, Encyclopédie UNIVERSALIS 2012, -Paragraphe : « le développement du Sunnisme »

[3] Roger Arnaldez, Dictionnaire de l’Islam, religion et civilisation, Encyclopédie UNIVERSALIS, Paragraphe : « Abû L-Hasan ‘ali ben ismâ’îl al-Ash’ari »

[4] « Qu’est-ce que l’Islam ? », Rochdy Alili, paragraphe : « L’ACHARISME »

[5] « Histoire des Religions en Europe : Judaïsme, Christianisme et Islam », Ed. DeBoeck, p.110

[6] « Le Rêve et ses interprétations en Islam », Pierre Lory, Ed. Albin Michel (2003), dans l’index bibliographique

[7] Tiré de l’encyclopédie UNIVERSALIS 2013, Dictionnaire de l’Islam, religion et civilisation

[8] « Les hommes de l’Islam : approche des mentalités », Louis Gardet, page 212

[9] « Averroès et l’averroïsme, Un itinéraire historique du Haut Atlas à Paris et à Padoue », André Bazzana, Nicole Bériou, Pierre Guichard, p.21,

A lire également sur le sujet : Les Asharites et les Maturidites Les deux écoles de croyance Sunnite majoritaires et traditionnelles

Les Asharites et les Maturidites

 

Les deux écoles de croyance Sunnite majoritaires et traditionnelles

 

Sheykh Faraz Rabbani

 

 

Ashari_Maturidi

 

 

Question :

Mes questions concernent les Asharites et les Maturidites. Est-il vrai que les Hanbalites étaient très anti-Ash`ari? J’ai entendu de la part de certaines personnes que la croyance des Salafs (Pieux Prédécesseurs) était celle des « Atharis »et non celle des Ash`arites/Maturidites et que le des choses comme l’interprétation des attributs n’est pas permise. Pouvez-vous s’il vous plaît nous éclairer sur ces points?


Réponse :

Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux

Que la paix et les bénédictions d’Allâh soient sur son messager Muhammad, sa famille, ses Compagnons et ceux qui l’ont suivi.

Walaikum Assalam wa rahmatullah,

Je prie pour que cette réponse vous en bonne santé physique et spirituelle.

Historiquement, il y a bien eu un groupe de Hanbalites qui était plutôt anti-Ash`ari. Certains d’entre eux se méfiaient tout bonnement des nuances de la théologie scolastique (kalam) et craignaient l’impact que cela puisse avoir sur la pureté des croyances contenues dans le Qour’an et la Sunnah. Cependant, il existait également une tendance (très minoritaire) qui penchait vers un littéralisme excessif concernant les croyances et même vers l’anthropomorphisme (attribuer à Allah des caractéristiques des humains).

Les Ash`arites & les Maturidites : Standards de la croyance Sunnite traditionnelle

Voilà pourquoi les savants considèrent les écoles majoritaires Ash`arites et Maturidites comme étant le « standard » par lequel les croyances d’une personne sont susceptibles d’être jugées. Si ces croyances – nommées « ‘Aqida Athari » ou quelque soit le nom donné – correspondent dans le contenu et les implications aux croyances acceptables pour les écoles Sunnites traditionnelles, alors de telles croyances ont été acceptées comme faisant parties du cadre d’Ahl as-Sunnah; et dans le cas contraire, elles ne l’ont pas été.

L’Imam Ash`ari et l’Imam Maturidi faisaient partie du Salaf

L’imam Abu al-Hasan al-Ash`ari et l’Imam Abu Mansur al-Maturidi faisaient tous deux parties du Salaf (l’époque des Musulmans Prédécesseurs, généralement définis comme étant les Pieux qui vivaient dans les trois premiers siècles après l’ère prophétique). Ces deux Imams ont simplement défendus et soutenus les Croyances transmises du Qour’an et de la Sunnah, telles qu’elles ont été comprises par l’Islam Sunnite traditionnel dans chacune des générations précédentes, loin des extrêmes du littéralisme et du rationalisme excessifs.

Leurs enseignements et leur méthodologie ont été acceptés comme étant le standard de l’Islam Sunnite par un consensus général clair de la communauté scientifique à leur époque et dans toutes les génération qui ont suivies, ce qui est un signe d’acceptation Divine selon la promesse claire d’Allâh et de Son Messager (qu’Allah le bénisse et lui donner lui la paix), car Allâh a promis que les enseignements de Sa révélation finale seront préservés tandis que le Prophète Muhammad à promis que sa Ummah ne s’accorderait jamais sur l’erreur [1]

Les attributs Divins et la façon de Reléguer (tafwid) le sens à Allâh

Quand la compréhension des Attributs Divins est susceptible d’indiquer une certaine similitude entre le Créateur et la création, la position des Ash`arites et des Maturidites est la suivante :

1/ confirmer ce qu’Allâh a affirmé, comme l’Istiwa’ ou les Mains (Yad) ou les Yeux (‘Ayn), ni plus, ni moins.
2/ nier ce qu’Allâh a résolument nié, à savoir toute similitude entre le Créateur et la création -une négation que l’intellect sain discerne facilement, et qui a été affirmé par les paroles d’Allah, « Rien n’est tel que Lui… » [2]
3/ reléguer (tafwid) le sens et les détails de ces questions à Allah le Très Haut spécifique.

Références : Bajuri, Tuhfat al-Murid `ala Jawharat al-Tawhid; Nablusi, Sharh Ida’at al-Dujunna; Abu Mu`in al-Nasafi, Tabsirat al-Adilla; Qari/Abu Hanifa, Sharh al-Fiqh al-Akbar; Maydani/Tahawi, Sharh al-Aqida al-Tahawiyya; Bouti, Kubra al-Yaqiniyyat…

Ce fut la voie des Salafs as-Salih

C’est voie a clairement été celle des pieux prédécesseurs (Salafs). Leurs déclarations d’affirmation (sur lesquelles nos frères qui divergent méthodologiquement s’accrochent) ne sont pas des déclarations de littéralisme excessif. Au contraire, ils ont tout simplement affirmé ce qu’Allah a affirmé tout en condamnant fermement ceux qui voudraient nier tout ce qui Allah a affirmé (car cela implique la mécréance, ce qui explique pourquoi leurs déclarations étaient aussi fermes). Cependant, ils n’ont rien affirmé de plus que cela et n’ont pas insisté ni plaider une compréhension littérale de ces affirmations. Ceci parce que le sens littéral (c.-à-d- primaire) de ces questions revient à affirmer la similitude entre le Créateur et la création et de telles similitudes ont été clairement et fermement niées tout au long du Qour’an.

Qu’est-ce que l’interprétation figurative (ta’wil)?

Toutefois, lorsque la nécessité l’imposait, certains savants parmi les prédécesseurs (as-Salafs) ainsi que la plupart des savants parmi les successeurs (Khalaf) ont eu recours à l’interprétation figurative afin de donner un sens à ces textes primaires dits « ambigus », en utilisant les principes solides de la linguistique et de l’interprétation textuelle.

Ces savants avaient pour justification claire les interprétations faites par la plupart des Compagnons du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui), notamment Ibn ‘Abbas (qu’Allâh soit satisfait de lui), qui eut également recours à de telles interprétations lorsqu’il en avait besoin. Ceci est clairement constaté dans la plupart des toutes premiers exégèses fiables du Qour’an, comme le Tafsir d’at-Tabari, et aussi dans le propre tafsir de l’Imam Maturidi, Ta’wilat Ahl as-Sunnah.

Les savants postérieurs se sont davantage engagés dans l’interprétation figurative que leurs devanciers, ceci en raison de la plus grande prévalence d’excès littéralistes et des dommages que cela causait aux novices parmi les croyants.

L’interprétation figurative entraîne-t-elle la négation de ce qu’Allah a affirmé (ta`til)?

L’interprétation figurative n’entraine en aucune manière la négation de ce qu’Allâh a affirmé, car cette méthodologie, semblable à celle qui consiste à « reléguer le sens à Allah » (at-tafwid), implique également de :

1/ confirmer ce qu’Allâh a affirmé, comme l’Istiwa’ ou les Mains (Yad) ou les Yeux (‘Ayn).
2/ nier ce qu’Allâh a résolument nié, à savoir toute similitude entre le Créateur et la création -une négation que l’intellect sain discerne facilement, et qui a été affirmé par les paroles d’Allah, « Rien n’est tel que Lui… »

Mais elle diffère par le fait qu’elle :

3/ propose un sens à ces textes, en utilisant les principes établis de l’usage linguistique et de l’interprétation textuelle saine (comme « Main » pouvant signifier le pouvoir ou la faveur, telle qu’on le comprend dans le contexte). Il est très important de noter que cette interprétation figurative consiste à proposer un sens permettant de comprendre la signification du texte – et non une affirmation exclusive du sens (telle que A = B, ce qui signifie que le texte A signifie B, et rien d’autre). [3]

La voie de l’interprétation figurative (at-ta’wil), comme exercée par les savants Sunnites traditionnels des écoles Ash`arites et Maturidites est une indication de ce qui est compris de ces expressions et non une spécification exclusive du sens. Ainsi, la voie de l’interprétation figurative (at-ta’wil) à laquelle les savants ont eu recours uniquement avec la plus grande prudence quand cela était véritablement nécessaire, entraîne également de reléguer la signification ultime à Allâh Ta’ala (tafwid). Ceci est une question importante mais subtile, donc comprenez-la bien!

Et seul Allâh donne le succès.

Sheykh Faraz Rabbani


© Traduit et publié avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)


Notes :

[1] « En vérité ma communauté ne s’accordera jamais sur l’égarement. A chaque fois que vous assistez à un désaccord, accrochez vous fermement au groupe le plus large »  [Rapporté par Ibn Majah dans ses Sunans]

[2] Qour’an, 42/11

[3] Pour avoir des exemples de ce type d’interprétations utilisées par les savants, lire les articles suivants :

1/ L’interprétation du Wajh [Fâce] d’Allâh selon 4 Tafsirs qui font autorité
2/ L’interprétation du Dahik [Rire] d’Allâh selon les grands savants de l’Islam
3/ L’interprétation du Hadith de la descente d’Allâh (an-Nouzoul) selon les grands savants de l’Islam

Ps : Les deux écoles Asharites et Maturidites sont identiques dans les fondements et les seules divergences qui existent au sein de ces deux écoles sont minimes et uniquement sémantiques (concerne le sens des mots). La majorité des Hanafites sont Maturidites tandis que les Malikites, Shafi’ites et Hanbalites sont principalement Ash’arites.

L’Imâm Hanafite Ash’arite Muhammad Uz Zâhid Al Kawtharî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) a dit : « Ainsi, tous les Mâlikites, les trois quarts des Shâfi’ites, un tiers des Hanafites, et une partie des Hanbalites ont suivi cette approche (ash’arite) en ce qui concerne la théologie, depuis l’époque d’Al Bâqillânî, tandis que les deux tiers des Hanafites suivaient l’approche mâturîdîte dans les demeures qui sont au delà du fleuve, les terres de la Turquie, de l’Afghanistan, de l’Inde, de la Chine, et de tout ce qui est au delà, excepté ceux d’entre eux qui tendaient vers le mu’tazilisme (al i’tizal), comme cela a également été le cas de certains Shâfi’ites. » [Introduction du Tabyîn Kadhib Il Muftarî du Hâfiz Abul Qâsim Ibn ‘Asâkir].

Où est Allâh

 

Que répondre à cette question ? [1]

 

 

Ou_est_Allâh

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

« Où est Allâh » ?

Il est établi de manière authentique que la question « Où est Allâh » ne fait pas partie de la Croyance (‘Aqida) de notre Crédo ou de notre Foi. Toutes les preuves détaillées existent et peuvent facilement être trouvées. Lire à ce sujet notre article : La question « Où est Allâh » fait-elle partie de la ‘Aqida ?

Mais outre ce fait, que répondre à un frère qui nous pose cette question ?

Faut-il à chaque fois passer des heures à lui expliquer ce qu’il en est en lui donnant les détails et en lui disant : « Akhy assieds-toi : al-Qâdi Iyad a dit ceci, al-Imam An-Nawawi a dit cela… »?

Avant même de répondre, sachez que cette question ne devrait pas être posée (si l’intention est d’en faire un point de ‘Aqida). Comme l’a dit l’Imam Malik (radhia Allâhu ‘anhu), investiguer à ce sujet est une bida’a (mauvaise innovation) [2].

Mais que répondre à ces jeunes frères qui insistent et demandent : « Où est Allâh » ?

La meilleure des choses à faire, c’est de répondre avec la réponse donnée par le Qour’an lui-même !

Si on regarde dans le 1er volume de l’exégèse (tafsir) de l’Imam ibn Kathir (rahimahuLlâh), sous le verset « Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet » [4], l’Imam mentionne plusieurs narrations. Parmi elles :

1/ on a rapporté qu’un bédouin demanda : « O Envoyé d’Allâh ! Allâh est-Il tout près de nous pour entretenir avec Lui en tête a tête, ou loin de nous pour L’appeler? ». Le verset fut révélé a cette occasion. Allâh dit alors dans le Qour’an :

« Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, qu’ils sachent que Je suis tout près d’eux, toujours disposé à exaucer les vœux de celui qui M’invoque. Qu’ils répondent donc à Mon appel et qu’ils aient foi en Moi, afin qu’ils soient guidés vers la Voie du salut. »

Voilà la réponse donnée par Allâh ta’ala dans le Qour’an !

Certains ont une croyance erronée et imaginent qu’Allâh est partout où qu’Il est assis sur le Trône ce qui n’est rien d’autre que de l’anthropomorphisme. Fuyez donc cette fitna et si vraiment vous devez répondre, donnez-leur cette réponse issue du Qour’an.

Rappelons-nous que nous le croyant ne doit pas s’imaginer Allâh ni pousser la réflexion sur cette question. Allâh dit :

«  Rien ne Lui ressemble ; Il est l’audiant et le voyant. » Le Très Haut n’a ni égal, ni semblable, ni pareil, ni équivalent ; Car le Très Haut transcende toute ressemblance avec les créatures. Une créature ne peut pas cerner le Transcendant et Très Haut ni se Le représenter. Le Puissant et Majestueux a dit : «Il connaît ce qui est devant eux et ce qui est derrière eux, alors qu’ eux-mêmes ne Le cernent pas de leur science.» [5]

Allâh dit encore :

« En vérité, il y a dans la création des Cieux et de la Terre et dans l’alternance de la nuit et du jour tant de signes pour des gens doués d’intelligence qui, debout, assis ou couchés, ne cessent de se remémorer (yadhkuruna) Allâh et de méditer (yatafakkaruna) sur la création des Cieux et de la Terre … »

Les grands savants ont dit qu’Allâh mentionne deux choses importantes dans ce verset.

* Le Dhikr (ne cessent de se remémorer)
* Le Fikr (et de méditer/contempler)

Le Dhikr ne concerne qu’Allâh, tandis que le Fikr concerne la création.

Que font donc ces croyants dont Allâh parle dans Son Livre ? Ils se rappellent d’Allâh (Dhikr). Ensuite, il n’est pas dit qu’ils contemplent ou méditent sur Allâh. Non ! Que font-ils ? Ils méditent (Fikr) sur la création des Cieux et de la Terre.

2/ d’après une autre version (toujours dans le Tafsir d’ibn Kathir [6]), il est rapporté qu’un jour les Compagnons demandèrent a l’Envoyé d’Allâh (salallahou ‘alayhi wassalaam) : « Où se trouve notre Seigneur? ». Il est entendu qu’ils ne demandèrent pas cela avec une intention de ‘Aqida (croyance) ou d’Imane (de Foi) (d’ailleurs, cette question n’a jamais fait partie des éléments fondamentaux du credo qu’un croyant est tenu de connaître).

Allâh révéla alors le verset précédemment cité :

« Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, qu’ils sachent que Je suis tout près d’eux, toujours disposé à exaucer les vœux de celui qui M’invoque. Qu’ils répondent donc à Mon appel et qu’ils aient foi en Moi, afin qu’ils soient guidés vers la Voie du salut. »

Que devons-nous retenir de tout cela ?

A/ cette question « Où est Allâh » ne fait pas partie de la ‘Aqida

B/ si une personne vous pose cette question « Où est Allâh » et insiste, sachez que des Compagnons ont également posé cette question et que la réponse se trouve dans le Qour’an :

« Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, qu’ils sachent que Je suis tout près d’eux… »

Puisque nous sommes croyants et que nous suivons le Qour’an et la Sunnah, alors acceptons la réponse qu’Allâh donne Lui-même dans son Livre.

Pourquoi ceux qui veulent absolument placer Allâh dans une direction ou sur un Trône n’ont-ils pas suivi la méthodologie des Salafs as-Salih (tafwid) qui gardaient le silence et laissaient le sens à Allâh ? Pourquoi adopter la même croyance que Pharaon qui pensait qu’en fabricant une tour et en montant tout en haut il se rapprocherait d’Allâh? Quand délaisseront-ils les avis marginaux et la manipulations des paroles des Compagnons? Quand comprendront-ils enfin que c’est par la piété qu’on se rapproche d’Allâh et que la seule direction qui permette d’atteindre Allâh est de suivre le droit chemin, as-Seerat al-Mustaqeem?

Qu’Allâh nous accorde la bonne compréhension de Sa religion.

 

Notes :

[1] Article réalisé à partir d’un travail de Sheykh Muhammad Yasir Al-Hanafi

[2] L’Imam Malik (rahimahuLlâh) a été questionné au sujet du verset dans Sourate Taha, « Le Miséricordieux istawa (établi) sur le Trône », il a répondu : « L’istiwa n’est pas inconnu [parce que mentionnée dans le Livre d’Allâh], sa modalité est inconcevable pour l’esprit [parce que le comment (ou modalité – kayf) ne s’applique pas à Allâh]; et l’investigation à son sujet est une innovation ».

[3] Tafsir Ismaïl ibn Kathir, pages 113 & 114, édition française, Dar al-Kutub al-Ilmiyah (Beyrouth – Liban)

[4] Qour’an, s2/v186
[5] Qour’an, s20/v110

[6] Tafsir Ismaïl ibn Kathir, pages 113 & 114, édition française, Dar al-Kutub al-Ilmiyah (Beyrouth – Liban). Il existe d’autres récits dans le Tafsir d’Ibn Kathir pour appuyer cet argumentaire, mais nous nous contenterons de ces deux là pour ne pas alourdir l’article inshaa Allâh.

Pour approfondir le sujet, lire les articles :

– L’Istawa d’Allâh sur Son Trône par Mufti Muhammad Kadwa
– Où est Allâh, par le Mufti Ebrahim Desaï
– L’Istiwa d’Allâh sur Son Trône, par Sheykh Gibril Fouad Haddad
– L’Istawa expliquée par Mawlana Ashraf ‘Ali Thanawi
– L’Istiwa d’Allâh sur Son Trône – Les paroles authentiques des grands savants de l’Islam
La question « Où est Allâh » fait-elle partie de la ‘Aqida ?

La question Où est Allâh fait-elle partie de la ‘Aqida

 

 

Ou_est_Allâh_question

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim [1],

La question « Où est Allâh » fait-elle partie de la ‘Aqida (Croyance Musulmane) ?

Il est important que cette question soit étudiée et abordée car il y existe aujourd’hui une confusion et une mauvaise compréhension et certains prétendent à tort que cette question concerne la Foi ou le Credo. Nous verrons dans cet article qu’il en est autrement.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais évoquer quelques points, en introduction.

Il y a consensus parmi les savants sur le fait qu’en matière de Croyance, seuls les récits dits « Mutawatir » peuvent être pris en compte. De quoi parle-t-on quand on emploie de terme Mutawatir ? Il s’agit en fait de Hadiths rapportés dans la période bénie du Salaf (par les Sahabas, les Tabi’ins et les Tab at-Tabi’ins), sans interruption et par un nombre de transmetteurs tellement large qu’il est impossible qu’ils aient pu faire une erreur ou mentir. Tous les savants sont d’accord sur le fait qu’en matière de Croyance, seuls les récits dits « Mutawatir » peuvent être pris en compte.

Il existe une légère divergence concernant les récits dits « Wahid ». De quoi parle-t-on quand on emploie de terme Wahid ? Il s’agit en fait de Hadiths rapportés dans la période bénie du Salaf (par les Sahabas, les Tabi’ins et les Tab at-Tabi’ins) sans interruption, mais rapportés par seulement un ou deux narrateurs. Ainsi, leur nombre ne suffit pas à atteindre le statut de Mutawatir. Il existe une légère divergence entre les savants quant à savoir si on peut prendre en compte les récits dits « Wahid » concernant les questions de Croyance.

Dans son commentaire du Sahih de Boukhari (al-Fath al-Bari) [2], l’Imam ibn Hajar al-‘Asqalani (rahimahouLlâh) mentionne qu’à chaque fois que l’Imam al-Boukhari (rahimahouLlâh) aborde, dans son Kitab at-Tawhid [3], la ‘Aqida (concernant les Attributs d’Allâh ou toute autre chose), il mentionne également un verset du Coran. En agissant ainsi, l’Imam al-Boukhari indique que son madhhab (école), c’est qu’en terme de ‘Aqida, il faut des récits dits « Mutawatir », car le Coran est Mutawatir.

J’aimerai maintenant que nous analysions un Hadith dans lequel il est rapporté que le Prophète Muhammad (salallahou ‘alayhi wassalam) demanda à une esclave/servante « Ou est Allâh », ce à quoi il est dit qu’elle répondit : « Dans le ciel (fi as-sama) », après quoi le Prophète répondit : « Libérez la, car c’est une croyante ».

Ce Hadith a été rapporté dans différentes versions et les savants en ont donné plusieurs interprétations. Dans le Muwatta du grand Imam du Hadith, l’Émir des Croyants dans le Hadith, l’Imam Malik ibn Anas (radhia Allâhou ‘anhou), il mentionne [4] que quand le Prophète questionna la servante sur « Ou est Allâh », elle répondit : « Dans le ciel (fi as-sama) », après quoi il demanda : « Qui suis-je ? » et elle dit : « Tu es le Messager d’Allâh » ; et il dit : « Libérez la, car c’est une croyante » [5]

L’Imam Malik mentionne ensuite le Hadith dans une version différente. Dans cette version, le Prophète ne pose pas à l’esclave la question « Où est Allâh », il lui demande : « Témoignes-tu qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allâh ? » et elle répondit que oui. Il lui demanda : « Témoignes-tu que je suis le messager d’Allah ? » et elle acquiesça une nouvelle fois. Il dit alors « Libérez-la ! » [6]

C’est donc une des variantes, rapportées ici par l’Imam Malik.

De la même manière, dans « Nayl al-Awtaar », l’Imam ash-Shawakani (rahimahuLlâh) [7] rapporte également différentes versions de ce Hadith dit « de la servante ». Dans une des narrations, rapportée par l’Imam Ahmab ibn Hanbal (radhia Allâhu ‘anhu) et l’Imam an-Nasa’ï (rahimahuLlâh), il est dit que le Prophète demanda : « Qui est ton Seigneur ? » à quoi elle répondit : « Allah », puis il reprit : « Et qui suis-je ? » ce à quoi elle répondit : « Tu es le Messager d’Allah », après quoi il déclara : « Libérez là, car c’est une croyante ». [8]

Toujours dans « Nayl al-Awtaar » [9], l’Imam ash-Shawakani (rahimahuLlâh) rapporte que le Prophète demanda à la servante « Ou est Allâh », suite à quoi elle pointa son doigt vers le ciel. A aucun moment elle ne dit « Dans le ciel (fi as-sama) », elle se contenta de pointer son doigt vers le ciel.

On observe donc que ce Hadith a été rapporté dans de nombreuses variantes. Dans certaines, le Prophète Muhammad demande « Ou est Allâh », dans d’autres il demande « Témoignes-tu qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allâh »… il y a donc plusieurs versions.

La version la plus authentique, celle dans laquelle il n’y a pas de changement de mots, celle qui doit donc être privilégiée, est celle qui est rapportée par l’Imam Muslim (rahimahuLlâh) dans son Sahih. Rappelons-nous néanmoins que ce hadith fait aussi partie des récits dits « Wahid » et non des récits dits « Mutawatir ».

Si on regarde dans le Sahih de Muslim [10], l’Imam mentionne cette narration dans laquelle le Prophète interrogea l’esclave.

Il est important de comprendre qu’aucun savant parmi les Muhaddithun n’a commenté ce hadith en disant qu’il se rapporte à la Croyance (‘Aqida) ou à la Foi (Imane). Strictement aucun !

Le grand savant du Hadith, l’Imam an-Nawawi (rahimahuLlâh), qui est l’auteur d’un des meilleurs commentaires du Sahih de Muslim, a écrit que :

«  Le but était de tester la jeune esclave : était-elle une monothéiste qui affirme que le Créateur, Celui qui Dispose, Celui qui Fait, est Allah seul et que c’est Lui qui est invoqué quand une personne adresse sa demande (du’a) en se tournant vers le ciel  – de la même façon que celui fait la prière (salat) se dirige vers la Kaaba, car le ciel est la qibla des suppliants comme la Kaaba est la qibla des prieurs – ou était-elle une adoratrice des idoles qu’ils plaçaient devant eux ? Ainsi, lorsqu’elle a dit « dans le ciel », il était clair qu’elle n’était pas une adoratrice des idoles. » [11]

Quant au grand savant Malikite, al-Qadi ‘Iyad (rahimahuLlâh), une autorité pour les Muhaddithun, il rapporte l’Ijma (le consensus) suivant :

«  Il n’existe pas désaccord parmi les musulmans, du premier jusqu’au dernier – leurs savants de la jurisprudence, leurs savants du hadith, leurs savants en théologie, à la fois ceux capables d’un effort de déduction scientifique et ceux qui suivent la doctrine d’un autre – que les preuves scripturaires qui mentionnent qu’Allah serait « dans le ciel », comme Ses mots : « Êtes-vous à l’abri que Celui qui est au ciel vous enfouisse en la terre » et d’autres, ne sont pas tels que leur sens littéral (dhahir) semble signifier, mais plutôt, tous les savants les interprètent autrement que dans leur sens apparent. » [12]

Dans un de ses ouvrages, l’Imam ‘Ali Qari (rahimahuLlâh) cite aussi l’imam al-Qadi ‘Iyad déclarant que lorsque le Prophète questionna la servante par « Où est Allâh », son intention n’était pas de définir un endroit pour Allâh, car Allâh n’est pas concerné par l’endroit, Il est le Créateur des endroits, Il n’a nul besoin de l’endroit, de la même manière qu’Allâh n’est pas concerné par le temps qui est aussi une de Ses créatures. Le Prophète Muhammad voulait savoir si cette femme était une croyante ou une associatrice (mécréante) car les mécréants avaient pour habitude d’adorer des idoles fabriquées et de les voir en face d’eux. Cette question permettait donc de savoir si oui ou non elle était croyante [13].

L’Imam Qourtoubi (rahimahuLlâh) et l’Imam Baydawi (rahimahuLlâh) ont également mentionné la même chose en commentaire de ce Hadith.

Dans le commentaire du Sahih de Muslim [14] de l’Imam Muhammad ibn Khalifa (rahimahuLlâh), on trouve exactement la même explication que celles données par les autres grands Imams.

Le Hadith dont nous discutons peut aussi être trouvé dans Abu Dawud (rahimahuLlâh) dans une version similaire à celui se trouvant dans le Sahih de Muslim. Lorsque l’on regarde dans le très bon commentaire (sharh) des Sunnans d’Abou Dawud [15], écrit par Muhammad al-Khatabi (rahimahuLlâh), on peut y lire l’explication qu’il donne concernant ce Hadith. Il dit que cette question posée par le Prophète Muhammad ne concernait pas l’Imane ou la ‘Aqida, mais plutôt qu’il cherchait un signe lui permettant de savoir si cette femme était ou non croyante. L’Imam al-Khatabi apporte ensuite des preuves. Il dit : « Si un non croyant vient vers nous et qu’il souhaite accepter l’Islam et qu’il dit simplement « Allâh est dans le ciel », il ne deviendra pas Musulman. Il ne deviendra pas Musulman car cette déclaration ne fait pas partie de la Foi Musulmane. S’il souhaite devenir Musulman il devra dire le Kalima, il devra prononcer la Shahada [16] et c’est uniquement à ce moment-là qu’il deviendra Musulman. » Ceci est un dalil (preuve) très fort prouvant que cette question ne concerne pas la ‘Aqida.

De même, lorsque le Prophète Muhammad fut questionné par sidna Jibril (‘alayhi salaam) à propos de la Foi (Imane), jamais il n’évoqua cette question. Il dit : « Al-Imane, c’est que tu aies foi en Allah, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Messagers et en le Jour Dernier. Que tu aies foi aussi en la destinée, que cela concerne le bien ou le mal. »


Il apparaît donc clairement que :

1/ la question « Ou est Allâh » n’a strictement rien à voir avec la ‘Aqida (Croyance), ni avec la Foi (Imane) ou avec le Credo.

2/ le hadith de la servante a été étudié et interprété par de très grands et très nombreux Muhaddithun (an-Nawawi, al-Qourtoubi, al-Qadi ‘Iyad, Mula ‘Ali Qari, al-Baydawi, al-Khattabi, Badr Ad-Deen Al-Ayni…).

3/ ce hadith est « Wahid » et il est très difficile de prendre ce type de narrations concernant la ‘Aqida, comme stipulé par l’Imam al-Boukhari.

4/ au regard des interprétations qui ont été faites de ce Hadith, il est impossible d’arriver à la conclusion qu’il concerne la ‘Aqida et d’ailleurs aucun de ces Muhaddithun n’a dit qu’il concernait la ‘Aqida.

Certains frères utilisent un livre de l’Imam Ad-Dhahabi (rahimahuLlâh) [18] pour argumenter leur point de vue, mais même là, quand on regarde dans son livre, on voit qu’après avoir cité les différentes versions du Hadith, l’imam conclu en disant que : « la seule chose qu’on peut conclure à partir de ces narrations, c’est que poser la question « Ou est Allâh »  est permis (jai’z ou moubah) ».

Qu’est-ce qu’une chose permise ? Si vous l’accomplissez, vous ne récoltez aucune récompense et si vous ne la faites pas, vous ne récoltez aucun péché.

Pour donner un exemple : manger une pomme après salat ad-Dhur est permis.

Maintenant, imaginez qu’une personne vienne et affirme que manger une pomme après salat ad-Dhur est obligatoire (fard), que cela fait partie de la ‘Aqida, que cette personne fait le tour des gens pour leur dire qu’ils doivent manger une pomme après salat ad-Dhur, parce que c’est obligatoire. Il  insiste, puis ils leur posent la question : « pourquoi ne manges-tu pas une pomme après la salat » ? Il sera facile de conclure que cette personne est une fiteen (qui sème le désordre/la discorde).

Il est établi dans le Sahih de Muslim que le Prophète a posé cette question, mais il est également établi que cette question n’a vraiment rien à voir avec la Croyance mais qu’elle est juste une chose permise, rien de plus. De même, la réponse fournie par la servante dans une des versions ne constitue en rien un élément constitutif de la ‘Aqida.


Alors, pourquoi en faire une question si importante ? Ceci est une bida’a !

Certains objecterons : « Es-tu en train de dire que le Prophète Muhammad a fait une bida’a ? » Non, non et encore non ! Le Prophète Muhammad a posé cette question, mais il ne l’a pas fait avec une intention de ‘Aqida ou d’Imane.

Qu’est-ce que l’innovation (bida’a) ? Ce n’est pas juste le fait d’apporter quelque chose de nouveau dans la Religion. Les savants ont clairement stipulé que le fait d’élargir ou d’affaiblir quelque chose qui est déjà établi est aussi une bida’a. Ainsi, rabaisser le statut de quelque chose de Fard (obligatoire) vers un statut de Sunnah est une bida’a. De même, donner le statut d’obligatoire à quelque chose qui est Sunnah est aussi une bida’a.

Alors que dire de faire passer quelque chose du statut de « permis », qui est son statut maximum selon l’imam ad-Dhahabi, au statut d’élément fondamental de la ‘Aqida ? Ceci constitue une innovation blâmable.


Enfin, pour conclure, je voudrai poser la question suivante :

Si vraiment cette question « Où est Allâh » et sa réponse « Dans le ciel (fi as-sama) » faisait vraiment partie de la ‘Aqida, alors pourquoi l’Imam Muslim aurait-il placé ce Hadith dans le chapitre de la Salat (Kitab as-Salat) ? Pourquoi n’en a-t-il pas fait mention dans le chapitre de la Foi (Kitab al-Iman)? Quand on analyse ce chapitre de la Salat, on trouve que tous les Hadiths qui se situent avant et après celui dont il est question parlent effectivement de la Salat. Pourquoi l’Imam Muslim ne l’a-t-il pas placé dans le 1er chapitre, celui qui concerne la Foi ? Par ce choix délibéré, l’Imam Muslim confirme et informe lui-même le lecteur que ce Hadith et cette question n’ont aucun rapport avec la ‘Aqida ou la Foi, sinon il est évident qu’il aurait placé le Hadith dans ce chapitre.

Tous ces éléments sont suffisants pour que le croyant sincère comprenne que :

1/ cette question n’a rien à voir avec la Croyance,

2/ la réponse fournie par la servante dans l’une des versions (dans le ciel), n’est en rien un argument pouvant servir à localiser Allâh dans un endroit ou dans une direction (qu’Allâh nous préserve d’une telle croyance).

 

Al-HamduliLlâh !

Qu’Allâh nous donne la bonne compréhension de Sa Religion.


Notes :

[1] Article basé sur un travail de Sheykh Muhammad Yasir al-Hanafi
[2] Al-Fath al-Bari, volume 13, pg. 410
[3] Le livre de l’Unicité (concernant la Croyance)
[4] Malik ibn Anas, Muwatta, pg. 540
[5] Le même Hadith peut être trouvé dans le Sahih de Muslim, 5 vol. Le Caire, 1376/1956. Édition. Beyrouth : Dar al-Fikr, 1403/1983, 1.382: 538
[6] Ce Hadith peut également être trouvé dans Al-Musannaf, 11 vol. Beyrouth : al-Majlis al-Ilmi, 1390/1970, 9.175: 16814
[7] Imam ash-Shawakani, Nayl al-Awtaar, vol. 5 & 6
[8] Ce Hadith peut également être trouvé dans Al-Ihsan fi taqrib Sahih Ibn Hibban, 18 vols. Beyrouth : Muassasa al-Risala, 1408/1988, 1.419: 189 (avec une chaîne de transmission bien authentifiée (hasan).
[9] Imam ash-Shawakani, Nayl al-Awtaar, vol. 7 & 8
[10] Sahih de Muslim, pg. 372 et pg. 204
[11] Sahih de Muslim bi Sharh an-Nawawi. 18 vols. Le Caire 1349/1930. Édition (18 vols. en 9). Beyrouth : Dar al-Fikr, 1401/1981, 5.24
[12] Sahih de Muslim bi Sharh al-Nawawi, 5.24
[13] Dans Mirqat al-Mafatih Sharh Mishkat al-Masabih 11 vol par ‘Ali al-Qari
[14] Muhammad ibn Khalifa al-Washtani al-Ubbi, Ikmal Ikmal al-mu’allim, pg. 338, vol 2
[15] Ma’alim as-Sunan Sharh Kitab Sunan Abu Dawud, par Abu Suleyman Hamd ibn Muhammad al-Khatabi al-Busti
[16] C-à-d- : Ash-hadu An-Laa Ilaha Illa-Allaah wa Ash-hadu Anna Muhammadan Rasool-Allaah
[17] Kitab Sharh Musnad Abu Dawud par l’Al-Imam Badr Ad-Deen Al-Ayni Al-Hanafi
[18] Imam Dhahabi – Kitaab al-Arsh

i A propos des fondements de la Croyance Islamique

 

Aqaaid

 

Lorsque les savants de la Ummah présentent les fondements essentiels de la Croyance Islamique, ils citent en général quelques exemples dans leurs livres. Un malentendu se produit alors parfois dans l’esprit de certains lecteurs, qui pensent que ces bases essentielles se limitent aux exemples donnés et qu’il n’en existe pas d’autres. Bien entendu, l’intention de ces savants consiste à présenter quelques exemples et non à d’écourter, à restreindre ou à limiter [les fondamentaux essentiels]. Pour supprimer ce malentendu, nous avons compilé [une liste de] certains des principes fondamentaux de la religion [1].

Les exemples cités ci-dessous peuvent être trouvés dans les livres de fiqh (Jurisprudence Islamique), d’usûl al-Fiqh (principes de la Jurisprudence Islamique), de kalam (théologie) et d’usul al-Hadith (les principes du Hadith).

Un croyant doit nécessairement affirmer les éléments suivants :

(1) La Science (infinie) de Allâh le Très-Haut,
(2) Sa toute Puissance (Qoudrah),
(3) Sa Volonté parfaite,
(4) Son Attribut de Parole (Kalâm),
(5) Le Qour’an,
(6) L’existence prééternelle du Qour’an,
(7) La prééternité des Attributs d’Allâh,
(8) L’univers est une création,
(9) La résurrection des corps physiques [pas seulement de l’âme],
(10) Le châtiment de la tombe,
(11) Récompense et châtiment dans l’au-delà,
(12) La vision béatifique de Allâh dans l’au-delà,
(13) La grande intercession,
(14) L’existence de la rivière Al-Kawthar,
(15) L’existence des Anges,
(16) L’existence de deux anges connus comme les honorables enregistreurs (kiraman katibin),
(17) La fin de la prophétie,
(18) La croyance que la prophétie est donnée (par Allâh) et non acquise,
(19) L’interdiction de proférer des obscénités contre les Compagnons (Muhajirin ou Ansar),
(20) L’amour de Ahl al-Bayt,
(21) Le Califat des Shaykhayn (Abu Bakr et ‘Umar – qu’Allah soit satisfait d’eux),
(22) L’obligation des cinq prières (salats),
(23) Le nombre de rak’ats dans la Salat,
(24) Le nombre de prosternations dans la Salat,
(25) Les jeûnes du mois de Ramadan,
(26) La Zakat,
(27) Les mesures utilisées pour le calcul de la zakat,
(28) Le Hadj,
(29) Le séjour à Arafat (pendant le Hadj),
(30) Le nombre de circumambulations (autour de la Ka’bah) durant le tawaf,
(31) Le Jihad,
(32) Faire face à la Ka’bah durant la salat,
(33) La prière du vendredi,
(34) La prière de congrégation,
(35) L’Adhan,
(36) Les deux fêtes (‘Ids),
(37) La permission d’essuyer sur les chaussettes en cuir [dans le wudhu],
(38) L’interdiction d’être irrespectueux envers l’un des Prophètes,
(39) L’interdiction d’être irrespectueux envers les Shaykhayn,
(40) Le rejet du jism (le corps) pour Allâh,
(41) Le rejet de l’incarnation du divin dans les créatures (hulûl),
(42) L’interdiction de considérer permis le mariage avec ceux avec qui c’est impossible (mahram),
(43) L’interdiction pour les hommes de [porter] la soie,
(44) La possibilité d’acheter et de vendre,
(45) Le bain (Ghusl) après l’impureté rituelle,
(46) L’interdiction d’épouser sa mère,
(47) L’interdiction d’épouser sa fille,
(48) L’interdiction d’épouser son mahram,
(49) L’interdiction de l’alcool et
(50) L’interdiction des jeux de hasard,
Etc…

Le lecteur doit par cette lecture comprendre que certaines questions auxquelles on ne prête d’habitude guère attention, font aussi partie des fondamentaux de la religion.

Pour (insha Allâh) faciliter la compréhension de la règle générale concernant les fondamentaux de la religion, lisons ce que Muhaqqiq al-Hind, Shah ‘Abd al-’Aziz al-Dahlawi (qu’Allâh lui fasse miséricorde) a déclaré à ce sujet [2] :

« Les fondamentaux de la religion sont de trois types :

1/ Le premier type est ce qui est prouvé par les versets clairs du Qour’an, comme l’interdiction du mariage avec sa propre mère ou sa fille.

2/ Le deuxième type est celui qui est prouvé par as-Sunnah al-mutawatirah (narrations issues d’une foule de transmetteurs) – peu importe si la transmission s’est faite à la lettre ou dans l’esprit – dans la croyance ou dans les actions, dans les actes obligatoires (fara’id) ou dans les actes surérogatoires (nawafil).

3/ Le troisième type est celui qui est établi avec un consensus absolu (ijma’ qat’i) tels que les califats de Sayyidina Abu Bakr as-Siddiq et Sayyidina ‘Umar al-Farouq (qu’Allah soit satisfait d’eux).

Il ne fait aucun doute que celui qui nie un de ces [trois types], sa croyance à propos du Qour’an et des Prophètes n’est pas correcte ». [3]

Wa Allâhou a’alam

Notes :

[1] Extrait d’un texte de Mawlana Sayyid Muhammad Yussouf Binnori (Université de Déoband)
[2] La déclaration complète peut être trouvée dans Ikfar al-Mulhidin [de l’Imam Anwar Shah Kashmiri]
[3] Extrait de Aqidah Nuzul al-Masih, p.25-26