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L’effet des Awliyas (Les Amis d’Allâh)

 

 

Awliyas

 

 

Alors qu’il se promenait en ville, le grand Imam et Mutasawwif Abûl Qasim al-Junayd al-Baghdadiyy (radhia Allâhu ‘anhu) passa à proximité de l’endroit où se déroulaient les peines publiques (hadoud). Les gens étaient rassemblés et il y avait là un homme dont on allait couper la main et le pied. Il s’arrêta et demanda pourquoi cet homme allait ainsi être puni. Les gens lui répondirent qu’il s’agissait d’un bandit multirécidiviste. Il avait déjà été attrapé à plusieurs reprises et à chaque fois le Juge (Qadi) lui avait pardonné, mais cette fois-ci, face à ses nombreuses récidives, le juge avait décidé de le punir.

En dépit du fait que sa main et son pied furent coupés, le bandit continua ses activités malhonnêtes et demeura un leader du banditisme. Jusqu’au jour où, commettant un délit de cambriolage, il tua plusieurs habitants de la maison dans laquelle il était en train de voler. Cette fois-ci, suite à ces meurtres, le Juge ordonna qu’il soit exécuté.

Alors que la sentence allait être accomplie, l’Imam Junayd saisit le pied du bandit (celui qui restait) et l’embrassa. Tous les gens présents furent surpris et choqués, car l’Imam était connu comme étant un grand savant et comme faisant partie des personnes les plus pieuses de tous les temps, alors que l’autre n’était qu’un criminel. Ils pensèrent que l’Imam embrassait le pied d’un criminel. Tout le monde se demanda ce qui était en train de se passer. Un des Murids (disciples) présents demanda à l’Imam s’il pouvait donner une nassiha (conseil) afin de retirer toute confusion dans l’esprit des gens et qu’ils ne pensent pas du mal d’un des Awliya d’Allâh.

L’Imam Junayd al-Baghdadiyy répondit : « Ce n’est pas son pied que j’ai embrassé. Cet homme est un multirécidiviste et malgré les punitions infligées, il est resté déterminé. Il possède cette qualité nommée Istiqama (constance). J’aimerai que Junayd soit aussi ferme dans le suivi de la Sunnah de Saydinna Rassoul Allâh (salallâhou ‘alayhi wassalam), de sorte que même si ma main allait être coupée je continuerai tout de même la Sunnah, mais je n’ai pas ce courage et il est probable que je chercherai à sauver ma main. Lui sa main et son pied ont été coupés. J’aimerai être aussi constant dans le suivi des Lois d’Allâh et ce, même si je devais perdre une main et un pied. C’est cette qualité d’Istiqama que j’ai embrassé. »

Bien que ce bandit allait être exécuté dans les prochaines minutes, lorsqu’il entendit cela, quelque chose de profond se produisit en lui. Il dit alors : « Assurément, j’ai perdu mon temps tandis que j’avais en moi cette qualité ».

Juste après avoir écouté les paroles de l’Imam Junayd, le bandit se repentit. L’Imam Junayd demanda quelques minutes au bourreau et il transmit au bandit un Dhikr, une nassiha de Tawbah (repentance) et lui demanda de faire istighfar (demander pardon à Allâh). Puis, il s’en alla.

Alors que ce bandit, dans les dernières minutes de sa vie, se dirigeait probablement vers l’enfer, le simple passage d’un Wali lui fut profitable. Et ce n’est pas de Science dont il bénéficia, mais bien de la présence du Wali.

Ainsi, ne sous estimez jamais les bienfaits des Awliyas d’Allâh, cherchez leur compagnie et ne pensez pas du mal des gens, vous ne savez pas comment ils finiront.

Qu’Allâh nous compte parmi ces pieux serviteurs repentis et qu’Il nous fasse bénéficier des Ses Awliyyas.

 

Le Tawassul à travers les Awliya (Saints) est-il permis?

 

Sheykh Faraz Rabbani

 

tawassul

 

Question :

J’ai lu vos arguments concernant le tawassul [1] effectué via le Prophète (sallallâhou ‘alayhi wa salam). Je n’ai pas, cependant vu aucune preuve concernant l’intercession via les Saints … existe-t-il des preuves et sinon, alors comment pouvons-nous dire que c’est permis?

Réponse :

Walaikum Assalam,

Le Tawassul par les Awliya et par les croyants pieux est permis selon les quatre écoles de Jurisprudence Islamiques Musulmanes Sunnites, pour les mêmes raisons que le Tawassul par le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) est autorisé.

Le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) a promis qu’il y aura toujours un groupe dans sa communauté pour rendre la vérité manifeste [2] jusqu’à ce que le dernier jour arrive. Il nous a aussi demandé d’être avec le groupe principal des croyants (majoritaire) et de s’en tenir au groupe [3]. Il nous a aussi dit que les savants sont les héritiers des Prophètes. En tant que tel, ce que nous savons du Coran et de la Sunnah, c’est que les gens de la vérité ne sont pas un concept théorique, mais une réalité vivante: ce sont les savants de  la compréhension majoritaire et traditionnelle de l’Islam. Dès les premières générations, ça a été le chemin des quatre écoles juridiques Sunnites de Fiqh [4].

L’Imam Muhammad Zahid al-Kawthari (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit :

Ceux qui le nient ont le livre d’Allâh, la Sunnah, la pratique continue de la Ummah et la raison contre eux comme preuve (de sa licéité).

En ce qui concerne le Livre d’Allâh, cela inclut Sa Parole : « efforcez-vous de trouver le moyen (wassila) de vous rapprocher de Lui ! » [Coran, 5: 35] Et wassila (un moyen de se rapprocher) dans son indication générale inclue le Tawassul (intercession) par des personnes et par des actions. En fait, le sens apparent de Tawassul dans la Loi Sacrée est tout cela, malgré les revendications de ceux qui mentent et trompent.

La distinction [faite par certains] dans cette affaire entre les vivants et les morts ne peut venir que de celui qui croit dans le dépérissement des âmes [suite à la mort], ce qui conduirait à nier la Résurrection, et à affirmer que la capacité des âmes à discerner les détails se termine lorsqu’elle quitte le corps, ce qui constitue un déni de la principale preuve affirmant cela.

[F: Sheykh Wahbi Ghawji est cité dans Fakhr al-Din al-Razi (dans les notes), disant que les âmes restent après la mort des corps et que c’est une question convenue par le Prophète, les Awliya, et par les sages. (Usul ad-Din, 20), puis Ibn al-Qayyim est cité d’après son « al-Ruh », en renfort] [Mahq al-Taqawwul fi Masalat al-Tawassul]

Walaikum Assalam,

Sheykh Faraz Rabbani

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le préserve)

Notes :

[1] Le Tawassoul, c’est demander à Allâh qu’une chose profitable se réalise ou qu’une chose nuisible cesse par l’évocation du nom d’un Prophète ou d’un Saint, en honneur pour celui par le degré duquel est effectué le Tawassoul. Aucun savant n’a remis en cause cette pratique légiférée depuis des siècles jusqu’à ce qu’ibn Taymiyyah s’oppose seul à ce consensus. Les salafis le suivront ensuite sur ce point.
[2] Muslim, d’après Thawban
[3] Lire l’article : La nécessité de suivre le Groupe majoritaire
[4] Malikite, Shafe’ite, Hanafite et Hanbalite

Pour plus d’informations sur le sujet, lire l’article : Le Tawassoul – par le Mufti ibn Adam al-Kawthari
Pour les anglophones : Tawassul through the Awliyā – Shaykh Gibril Fouad Haddad

Le Secret des Amis d’Allâh

 

Secret

 

 

Qu’est ce que l’Islam?

L’Islam [1], en résumé, consiste à avoir de bonnes relations avec Le Créateur (ne pas faire d’association, etc.) et à avoir de bonnes relations avec la création. Quand on parle de la création, on ne parle pas uniquement des Humains ou des Musulmans. En fait, cela inclue toute la création d’Allâh ta’ala et donc l’ensemble des êtres humains (tous) comme par exemple la famille (les parents, les ainés, les enfants, les époux/ses, les ami(e)s…), mais aussi les voisins, les collègues, etc. Cela inclut également les anges, les djinns, les animaux, les plantes et la terre elle-même (l’environnement).

L’Islam consiste à avoir une belle et parfaite relation avec tout cet ensemble, de manière à ce qu’après vous avoir rencontré, tous se souviennent de vous (en bien) et ce pour le restant de leur existence.

Soyons à l’exemple de notre Prophète Muhammad ﷺ qui était d’une intégrité, d’une compassion, d’une honnêteté, d’une générosité et d’une bonté extraordinaire avant même qu’il ne devienne un Prophète, au point que lorsque sa Prophétie fut annoncée, certains qui l’avaient fréquenté auparavant se sont convertis de suite (comme as-Saib ibn Yazid رضى الله عنه) car ils étaient aptes à témoigner de la droiture extraordinaire de cet homme qui ne pouvait en aucune manière être un menteur, car il jouissait des qualités humaines les plus nobles. De sa relation avec les créatures, ils pouvaient comprendre qu’il avait les qualités requises pour assumer avec perfection la transmission d’une Révélation Divine.

Rappelons-nous et méditons sur la parole du Prophète ﷺ qui a dit : « Par Allah ! N’est pas croyant ! Par Allah ! N’est pas croyant ! Par Allah ! N’est pas croyant ! » Les Compagnons lui demandèrent alors de qui il était question, ce à quoi il répondit : « Celui dont le voisin n’est pas à l’abri de ses méfaits. ».  [2] Dans une autre version : « Ne rentre pas au Paradis celui dont le voisin n’est pas à l’abri de son mal. » [3].

Untel peut avoir une grande barbe, se vanter d’avoir fait le hajj, d’avoir beaucoup de connaissances, de beaucoup prier, etc., mais s’il ne respecte pas les droits de son voisin d’une manière ou d’une autre, il n’est pas un croyant parfait et accompli ; sa foi est faible.

Avoir un habit de policier ne suffit pas pour faire de vous un policier, c’est juste des vêtements. Si votre comportement est celui d’un bandit, vous n’êtes pas un véritable policier, même si vous portez l’habit et c’est ce que voulait dire saydunna Rassoul Allâh ﷺ lorsqu’il a dit : « Par Allah ! N’est pas croyant ! » Certain(e)s portent les habits de la piété, mais à l’intérieur ce sont des diables que l’on trouve. Il s’agit d’une forme d’hypocrisie.

Il est important que le croyant comprenne que l’Islam se résume donc à ces deux axes :

1/ Une bonne relation avec le Créateur,  Allâh ta’ala.
2/ Une relation respectueuse, pacifique et pleine de compassion, avec la création d’Allâh.

Souvenons-nous également des enseignements du Prophète Muhammad ﷺ qui a dit :

« Un Musulman est celui dont les Musulmans sont à l’abri (du mal) de sa langue et de sa main (…) » (Sahîh de Muslim et de Boukhari). Dans une autre version « celui dont les gens sont à l’abri (du mal) de sa langue et de sa main (…) » (Riyad as-Salihin)

Dans un autre Hadith, Rassoul Allâh déclare que le (véritable) Musulman est celui qui ne s’en prend pas aux biens ni à l’honneur d’autrui.

Voilà le véritable mu’min, celui qui préserve l’honneur des gens, qui ne parle pas contre eux, qui ne médit pas sur eux, ne les calomnies pas, n’est pas méchant avec eux, ne fait pas des choses dans leur dos, qui respecte leurs femmes, leurs filles, etc. Mais également, celui qui ne s’en prend pas aux biens, aux richesses ou à l’argent autrui, celui qui ne conspire pas pour nuire financièrement aux gens ou au gouvernement (l’argent public).

 

Le Secret des Amis d’Allâh (al-Awliyâ) dans leur relation avec la Création

Quand vous traitez avec la création d’Allâh , c’est-à-dire, quand vous avez des interactions avec la création d’Allâh et avec les gens, en réalité vous traitez avec Allah ‘azawajal et avec Son Messager ﷺ et non avec la personne. Tout ce que vous faites aux gens, la manière dont vous vous comportez, en bien ou en mal, en réalité c’est à Allâh et à Son Messager que vous le faites. C’est un test.

Dans un Hadith, le Prophète a dit (dans le sens) que quand quelqu’un cause du tort à un Musulman, c’est à lui (au Messager) qu’il cause du tort et celui qui lui cause du tort (au Messager), c’est à Allâh qu’il cause du tort. La prochaine fois que vous causez du tort à quelqu’un, que vous lui faites du mal, que vous vous moquez de lui, rappelez-vous que la flèche de la déception et du mal (commis) ne va pas s’abattre sur cette personne, mais qu’elle va s’abattre à Médine dans le tombe de quelqu’un, nommé Prophète Muhammad ﷺ. La personne à qui vous avez à faire n’a jamais été le propos (l’objectif), le propos est de vous tester, mais Allâh ne vient jamais sous une forme humaine, et le Prophète ne traite pas avec tout le monde. À travers la Ummah, les gens sont testés.

De la même manière, le Prophète Muhammad ﷺ a dit (dans le sens) :

«  Après mon départ (physique), lorsque je serai dans la tombe ; si quelqu’un rend heureux quelqu’un ou l’aide, l’apaise et lui rend le cœur heureux (joyeux), cette personne rend mon cœur heureux (joyeux) dans la tombe. »

Si vous voulez voir comme les Awliyâ et traiter avec les gens comme ils le font, sachez qu’ils pensent qu’ils traitent avec Rassoul Allâh ﷺ.

Selon un Hadith de Rassoul Allâh, la médisance (ghayba) est pire que la fornication (zina). Lorsque les Compagnons demandèrent pourquoi, il répondit que celui a commis zina, son sort dépend d’Allâh, et il peut se repentir et Allâh lui pardonne, tandis que celui qui a commis ghiba, il n’est pas pardonné jusqu’à ce que celui contre lequel il a médit lui pardonne. Zina et ghiba sont tous deux de très grands péchés, mais pour ghiba, sans le pardon de la victime, le péché demeure et n’est pas pardonné.

Quand vous traitez avec les gens, vous traitez avec Allâh Lui-même, mais vous pensez que vous traitez avec les gens (famille, collègues, voisins…). Dans un Hadith Qudsi, Allâh a dévoilé cette réalité pour nous expliquer. Le Prophète Muhammad ﷺ a dit que le Jour du Jugement, Allâh subhanu wa Ta’ala dira aux gens :

« – O fils d’Adam ! Je suis tombé malade et tu ne M’as pas visité.
– O Seigneur, dit l’homme, comment aurais-je pu Te visiter Toi qui est le Seigneur des mondes ?
– Ne sais-tu pas, reprit Allâh, qu’un de mes serviteurs était malade et tu ne l’as pas visité ? Ne sais-tu pas que si tu l’avais visité tu M’aurais trouvé auprès de lui ?

– O fils d’Adam ! J’avais faim et tu ne M’as pas nourri !
– O Seigneur, comment aurai-je pu Te nourrir alors que Tu es le Seigneur des mondes ?
– Ne sais-tu pas qu’un de mes serviteurs t’a demandé à manger et tu ne l’as pas nourri ? Ne sais-tu pas que si tu l’avais nourri tu aurais trouvé ta nourriture auprès de Moi ?

– O fils d’Adam ! Je t’ai demandé à boire et tu ne M’as pas abreuvé !
– O Seigneur, comment aurais-je pu T’abreuver alors que Tu es le Seigneur des mondes ?
– Mon serviteur t’a demandé à boire et tu ne l’as pas abreuvé ; si tu l’avais abreuvé, tu aurais trouvé ta boisson auprès de Moi. » [4]

Allâh est exempt de besoins comme boire, manger, etc. mais Il vous teste à travers les gens.

Afin que vous ne soyez pas surpris, comme cette personne, au Jour du Jugement dernier, la prochaine fois que vous traitez avec une personne, quelqu’un de votre entourage, dans votre maison, quelqu’un en difficulté, pensez-y à deux fois, ou plutôt pensez-y cent fois, car en réalité ce n’est pas avec cette personne que vous traitez, mais avec Allâh ! Si vous ne traitez pas correctement cette personne, Allâh considérera que vous l’avez mal traité. Cette personne n’est qu’un stratagème pour vous tester, car la création est créée pour vous tester et voir vos réactions.

Les amis d’Allâh (Awliyâ), les savants de l’Islam, les ‘Ulama rabbaniyyin, ils comprennent ce fait et avec cette base ils traitent avec les gens. C’est la raison pour laquelle leur Akhlaq (bonne éducation, moralité) est vraiment élevé, excellent. Ils voient cette réalité.

Cet enseignement ne doit jamais quitter vos esprits et à chaque fois que vous traitez avec une personne vous devez vous rappeler que c’est avec Allâh et Son Messager que vous traitez en réalité.

Une fois, le Prophète Muhammad ﷺ a dit (dans le sens) : « Allâh vous a envoyé un cadeau ». Les Compagnons le questionnèrent pour savoir de quoi il était question. Rassoul Allâh répondit : « Une personne, un mendiant, quelqu’un dans le besoin, en difficulté qui vient vous demander quelque chose, de l’aide, cette personne est un cadeau d’Allâh qui vous est envoyé ».

Les Compagnons ont pu témoigner que quoiqu’il fût demandé au Prophète, ils ne l’ont jamais entendu refuser. S’il pouvait, il donnait, sinon il promettait de donner quand il pourrait, ou il priait, ou il restait silencieux, souriant, ou il invoquait pour la personne, mais il ne disait jamais non à celui qui venait vers lui alors qu’il était dans le besoin, car il s’agit d’un cadeau d’Allâh.

Aujourd’hui, nous condamnons les gens dans le besoin, parce qu’ils demandent et qu’on pense qu’ils pourraient faire autre chose pour s’en sortir, etc. Ce comportement constitue une grave atteinte envers le cadeau que nous envoie Allâh et ne cela ne peut être récompensé par Ses bénédictions.

Il y a des gens qui à l’extérieur ou devant les autres ont un très bon comportement, mais par ex. à la maison la personne se comporte mal, elle jette des choses à travers la pièce, elle crie, fait preuve de violence, elle n’adopte pas un bon comportement avec ses enfants, sa femme ou son mari. Ceci n’est rien d’autre que de l’hypocrisie.

Sheykh Abd al-Qadir al-Jilaniyy (rahimahou Allâh) a dit : « Si un croyant se trouve dans la même pièce qu’une mouche, celle-ci doit se sentir en sécurité en sa compagnie ».

Il est scientifiquement prouvé que les arbres ressentent des choses, comme lorsqu’on les agresse, on sait qu’ils réagissent et qu’ils peuvent communiquer entre eux. Si un véritable Musulman, un vrai croyant, marche à travers les arbres, ceux-ci se sentiront en sécurité, ils n’auront pas peur que cette personne leur casse des branches, arrache leurs feuilles gratuitement, etc.

Le Messager d‘Allâh ﷺ a dit (dans le sens) : « Même si vous êtes en guerre, n’abattez pas un seul arbre, ne faites pas de mal aux femmes, ni aux enfants, ni aux vieillards, ni aux travailleurs (commerçants, libraires, agriculteurs…) ni aux hommes de religion qui ne doivent nullement être inquiété ainsi que leurs lieux de culte, et ne détruisez pas les constructions » [5] Voilà le comportement du Musulman en état de guerre, imaginez donc le comportement qu’il doit adopter en état de paix !

Le Prophète Muhammad ﷺ avait une fille qu’il aimait énormément et qui se nommait Fâtima az-Zahra (radhia Allâhou ‘anha). Un jour, à Médine, ville où vivaient également des Chrétiens et des Juifs et dont le Prophète était le gouverneur, on entendit les cris d’une jeune fille qui se débattait. Il s’agissait d’une jeune juive que d’autres juifs, des voyous, tentaient d’emmener de force dans un endroit. Ces gens pensaient que comme ils étaient juifs ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient avec leurs coreligionnaires. En entendant les cris, Saydunna Muhammad ﷺ sortit et alla à leur rencontre et leur demanda : « Qu’êtes-vous donc en train de faire ? Arrêtez de suite ! » Ils répondirent : « Tu n’as pas à te mêler de cela Ô Muhammad, nous ne croyons pas en toi comme un Prophète, nous avons notre propre religion, c’est une fille de chez nous. » Le Messager d ‘Allâh ﷺ répondit alors (dans le sens) : « Toute fille vivant à Médine, je la considère comme ma fille Fâtima az-Zahra, vous n’êtes pas en train de prendre une des vôtres, vous êtes en train de prendre Fâtima ! Laissez-la partir ou vous serez puni », ce qu’ils firent.  Voilà le caractère qu’avait le Prophète, même avec des gens qui ne croyaient pas en lui, et il agissait ainsi avec toute la création.

Il existe une plante purifiante qui est connue pour purifier et filtrer l’eau sale dans laquelle elle se trouve en eau propre et potable. C’est ainsi que le cœur du Musulman, du vrai croyant doit être, comme cette plante. Même si du mal vient à lui, il le transforme en bien. Voilà ce qu’est la purification (at-Tazkiyyah), enseignée par les shuyukh (du Tasawwuf), qui placent (par la volonté d’Allâh) cette plante pas à pas dans votre corps, votre cœur et votre esprit, afin de transformer votre intérieur et que vous puissiez être bénéfique à la création et ainsi obtenir la réussite dans l’objectif que tout Musulman se fixe : l’obtention de la satisfaction d’Allâh.

Notes :

[1] Article inspiré d’un Dars de Mawlana Ahmad Dabbagh – hafidhuLlâh –
[2] Sahîh de Boukhâri
[3] Sahih de Muslim
[4] Sahih de Muslim, n°171
[5] Cela fait partie de la charte de la guerre en Islam.