Sunnisme.com

Puis-je travailler comme policier dans un pays comme la France ?

 

Ustadh Salman Younas

 

 

 

Question :

As salamu ᶜalaykoum,

En tant que Musulman, puis-je travailler comme policier dans un pays tel que la France ? [1]


Réponse :

As salamu ᶜalaykoum

Oui, il est permis d’être policier. En fait, le rôle du policier comprend un certain nombre d’aspects louables et récompensés, comme le fait d’aider les gens, de faire respecter l’ordre, de prévenir le mal, etc..

Chacune des actions citées ci-dessus a été louée par Allâh et Son Prophète ﷺ, comme indiqué dans le verset Coranique : « Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété » [2] et le récit prophétique concernant le fait d’aider à la fois l’oppresseur (injuste – zalim) ou celui qui est victime d’injustice. [3]

Ainsi, quiconque devient policier en ayant pour intention d’accomplir ces commandements religieux, s’en verra récompensé.

Ustadh Salman Younas

– Réponse vérifiée et approuvée par le Sheykh Faraz Rabbani, puis traduite et publiée sur notre site avec son autorisation –

 


Notes :

Ustadh Salman Younas est diplômé de l’Université de Stony Brook avec une licence en Science Politique et en Études Religieuses. Après avoir étudié les sciences Islamiques en ligne et avec les savants locaux à New York, le Professeur Salman est parti à Amman (Jordanie) où il a étudié la Loi Islamique, la méthodologie Juridique, la Croyance, la méthodologie du Hadith, la logique, la langue Arabe, et l’Exégèse (Tafsir).

[1] Dans la Fatwa originale, il est question du Canada.
[2] Qour’an : s5, v2
[3] L’un en l’empêchant d’être injuste et l’autre en lui portant secours

Ps : Le Mufti ibn Adam al-Kawthari (UK) rajoute : « Cependant, si le fait de devenir un agent de police découle que quelqu’un soit impliqué dans quelque chose qui est contraire à la Sharia, il ne sera alors pas permis d’exercer cette profession. S’il y a des principes qui sont contre les enseignements islamiques, mais qu’on peut les éviter, alors il serait permis de devenir un officier de police. Nous voyons les Sikhs, par exemple, qui évitent certaines règles et principes, et qui arrivent malgré tout à porte leur turban. Par conséquent, ce qui précède est le critère sur lequel on doit décider de prendre cette profession. La décision peut changer d’un individu à l’autre et d’un pays à l’autre. »

Ps : Nous rajoutons : La Police ne se limite pas au métier de gardien de la Paix. Il y a par exemple la protection rapprochée, le secourisme en montagne, la brigade des stupéfiants, la protection de la famille, les maitres chiens, formateurs en sport et défense, la police scientifique, les unités nautiques, la sécurité routière, le renseignement, la cybercriminalité, la brigade équestre, les mœurs, etc. Bref, pleins de métiers susceptibles d’être utiles aux gens et en accord avec nos principes moraux et religieux. Chacun doit étudier le métier dans lequel il souhaite s’engager et faire une évaluation lui permettant ensuite de faire un choix réfléchi et apaisé. 

Un Musulman peut-il avoir de l’amour pour lui-même ?

 

Sheykh Ahmad Dabbagh

 

 

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Question :

En Islam, sommes-nous autorisés à nous aimer nous-mêmes ou bien est-ce une mauvaise chose?

Réponse :

En Islam, il ne nous est pas demandé de ne pas nous aimer. Ce qu’il nous est demandé, c’est de ne pas être arrogant et fier. Nous nous aimons nous-mêmes et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons être sauvés du feu de l’Enfer. S’aimer soi-même et aimer les autres est une bonne chose. Ce qu’on nous demande de ne pas aimer, c’est le mal. Allâh n’a que du bien en Lui et à ce titre, le bien doit être aimé. Si notre nafs développe de mauvaises qualités, ce sont ces mauvaises qualités que nous devons ne pas aimer. L’Islam recommande aux croyants de s’aimer eux-mêmes, c’est l’une des raisons pour laquelle nous ne sommes pas autorisés à nous suicider, ou à nous faire du mal, car nous avons de la valeur. Pourquoi le Prophète Muhammad ﷺ nous a-t-il dit de ne pas manger quelque chose qui est brulé ? Car c’est mauvais pour notre santé. C’est la même chose pour la drogue, l’alcool, etc., et tout ce qui d’une manière générale nuit à notre corps (ou à notre esprit). Nous devons nous aimer et aimer les autres, en tant qu’êtres, mais si du mal se développe en nous, nous ne devons pas aimer cet aspect de notre personne (NDT : et chercher à le corriger).

 

Notes du traducteur :

De même, si nous développons du bien en nous ou que nous sommes amenés à faire des bonnes actions, nous ne devons pas pour autant développer de l’arrogance ou de la fierté. Il convient plutôt de faire preuve d’humilité et de remercier Allâh qui nous permet d’accomplir ces bonnes œuvres. Car comme le rappelle Allâh dans le Qour’an :

« Tout bien qui t’atteint vient d’Allâh, et tout mal qui t’atteint vient de toi-même… » (4/79)

Je veux devenir Musulman, comment embrasser l’Islam

 

Sheykh Faraz Rabbani

 

 

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Question :

Je veux devenir Musulman, comment puis-je embrasser l’Islam?

Réponse :

As-salamou ‘alaikoum (la paix soit sur vous),

Je prie pour que cette réponse vous trouve en excellente santé physique et spirituelle.

فَمَن يُرِدِ اللّهُ أَن يَهْدِيَهُ يَشْرَحْ صَدْرَهُ لِلإِسْلاَمِ

Allah le Très-Haut dit :

« Quiconque Allah veut guider, Il lui ouvre son cœur à la soumission (Islam). » [Coran, 6.125]

Le Musulman est celui qui croit en un seul Dieu (Allah); qui croit au Prophète Muhammad comme le Messager de Dieu; et accepte comme véridique la direction (guidée) avec laquelle le Prophète (paix et bénédictions sur lui) est venu.

Pour entrer en l’Islam, il suffit de prononcer « l’attestation de Foi », qui consiste à dire :

« Achadou an lâ ilâha illa-llâh, wa-achadou anna Mouhammadan Rassoûlou-Llâh »,

ce qui signifie :

« J’atteste qu’il n’y a pas de divinité en dehors d’Allâh et j’atteste que Muhammad est le Messager d’Allâh ».

Voilà, ce n’est pas plus compliqué que cela.

Quelques conseils pour une nouveau Musulman

En tant que Musulman, vous devez mettre l’accent sur la recherche de l’amour et de la satisfaction d’Allâh en préservant le bien dans tous les aspects de votre vie. Pour obtenir l’agrément d’Allâh, il faut suivre son Messager bien-aimé (paix et bénédictions sur lui) qui est l’exemple à suivre pour chacun d’entre nous.

La clé pour apprendre et vivre à l’exemple du Prophète – c’est-à-dire la façon de faire qui satisfasse Allah et qui apporte le bien dans la vie d’une personne – , c’est de chercher une science qui soit fiable et équilibrée; de la pratiquer avec constance; de demeurer en bonne compagnie; et de chercher à vous occuper par ce qui est bon.

Efforcez-vous d’effectuer les cinq prières quotidiennes (namaz/salat), de manière constante. Apprenez, étape par étape, comment prier, mais aussi concentrez-vous, dès le début, à tourner votre cœur vers l’amour, le désir, et le respect de votre Seigneur, Allah. Allah le Très Haut ordonne : « Accomplis la prière en souvenir de Moi » [Coran, 20.14] Priez et agissez avec gratitude envers Allah pour le don de la vie, de la foi, de la guidée, et du bien. Lorsqu’il fut interrogé sur la longueur de ses adorations nocturnes, le Prophète ﷺ a dit : « Ne devrais-je pas être un serviteur pleinement reconnaissant? » [Bukhari et Muslim, An-Nawawi dans Ryad as-Salihin, chap1, 11, 98]

Je vous encourage à trouver une communauté locale des Musulmans – dans la mosquée ou le centre Islamique local. Cherchez des savants  locaux dont le caractère et la conduite vous rappellent le beau caractère du Messager d’Allâh ﷺ.

Je vous encourage à lire chaque jour quelques pages du Coran, même si c’est traduit [NDT : nous recommandons la traduction de Sheykh A. Penot]. Efforcez-vous de lire ce qui vous apprendra la belle vie et l’exemple rayonnant du Prophète Muhammad ﷺ, qui incarne la beauté, l’amour, la miséricorde, la vertu et l’excellence de la perfection humaine la plus élevée.

Enfin, le Prophète ﷺ a dit : « En vérité,  cette est religion est facile à pratiquer. Quiconque s’impose de la pratiquer de manière extrême se verra terrassé par elle ». Ainsi, engagez-vous à rechercher Allah dans votre – en faisant les efforts nécessaires pour faire des choix qu’Il agréé -, mais faites-le d’une manière régulière, progressive et durable.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter. Nous sommes à votre service. Si vous le souhaite et si Allâh le veut, vous trouverez de nombreuses réponses et ressources sur notre site et notre page Facebook.

Qu’Allah vous accorde la réussite et vous facilite, dans la vie et dans la religion.

Wassalam,

 

– Adapté pour notre site d’une Fatwa de Sheykh Faraz Rabbani, publié et traduit avec son autorisation –

Le Prophète et les Compagnons forçaient-ils les gens à devenir Musulmans?

 

Sheykh Ilyas Patel

 

 

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Question :

Assalamou alaykoum. Il y a une question qui me tracasse, c’est pourquoi je me permets de vous envoyer ce courriel.

Un non-Musulman m’a envoyé un message en essayant de démontrer que le Prophète ﷺ et les Sahaba (RA) ont forcé des gens à devenir Musulmans.

Dans ce message, pour appuyer ses dires, le non-Musulman m’a fait lire cette citation particulière :

Abou Bakr a dit : « Vous me avez questionné sur le meilleur conseil que je pourrais vous donner, et je vais vous dire. Allâh a envoyé Muhammad avec cette religion et il a lutté pour elle jusqu’à ce que les hommes l’acceptent volontairement ou par force. » (Ibn Ishaq, Sirat Rasul Allah, pp. 668-669)

Cependant, je sais aussi que Allâh déclare dans la sourate Baqara qu’il n’y a pas de contrainte en Islam.

Ibn Ishaq a-t-il vraiment écrit cela et si ibn Ishaq a écrit cela, alors ce qu’il dit est-il vrai?

Réponse :

Wassalamu alaykum wa rahmatullahi wa barakatuhu,

J’espère que vous vous portez bien.

Oui, il aurait pu dire ce qui précède. Loin d’être apologétique ou polémique, le mot « force » n’est pas à prendre dans son sens littéral, mais la signification de celui-ci doit être prise dans son contexte et sa signification large. Voici ce que mentionne en commentaire de ce verset (ndt : le grand exégète) Ibn Kathir :

Abu Dawud et An-Nasa’i ont également rapportés ce Hadith. Quant au Hadith que l’Imam Ahmad a rapporté, dans lequel Anas a dit que le Messager d’Allah ﷺ a dit à un homme, « embrasse l’Islam. » L’homme a répondu, « Je n’aime pas. » Le Prophète a alors dit, « Même si tu n’aimes pas. »

Premièrement, c’est un hadith authentique, avec seulement trois narrateurs entre l’Imam Ahmad et le Prophète. Cependant, il n’est pas pertinent pour le sujet en discussion, car le Prophète n’a pas forcé cet homme à devenir Musulman. Le Prophète invitait simplement cet homme à devenir Musulman, et il a répondu qu’il n’en avait pas le désir. Le Prophète a répondu à l’homme que même s’il n’aimait pas embrasser l’Islam, il devrait l’embrasser, car Allah allait lui accorder la sincérité et la véritable intention.

Mufti Shaf’i a écrit que cette approche de l’Islam montre clairement que l’usage de la force n’est pas requit pour que les gens acceptent et entrent dans l’Islam, loin de là, il s’agit plutôt de supprimer l’oppression du monde. Lorsque saydinna ‘Umar (qu’Allah soit satisfait de lui) a invité une vieille femme Chrétienne à l’Islam, elle lui a dit : « je suis une vieille femme et très proche de la mort » ce à quoi ‘Umar répondit par le verset cité ci-dessus : « Point de contrainte en religion ».

La coercition et la force ne sont absolument pas envisageables car la foi n’est pas liée à l’extérieur, mais à l’intérieur, au cœur. La coercition et la contrainte n’affectent rien d’autre que le physique à l’extérieur et c’est tout ce qui est affecté par le Jihad et le qital (combats). Au final, il est tout simplement impossible que les gens puissent être forcés à accepter la foi selon ces mesures. Cela prouve que les versets du Jihad et du qital ne sont pas en contradiction avec le verset suivant : « Point de contrainte en religion ».

Une célèbre lettre envoyée par 36 savants Musulmans au pape Benoît XVI comportait ce verset :

« Ce verset est reconnu comme appartenant à la période de la révélation Coranique correspondant à l’ascension politique et militaire de la jeune Communauté Musulmane. « Point de contrainte en religion » n’ordonnaient pas aux Musulmans de rester fermes face à la volonté de leurs oppresseurs de les forcer à renoncer à leur foi, mais c’était un rappel aux Musulmans eux-mêmes, une fois qu’ils avaient atteint le pouvoir, pour qu’ils sachent qu’ils ne pouvaient pas forcer le cœur d’autrui à croire ».

« Point de contrainte en religion » s’adresse à ceux se trouvant dans une position de force et non de faiblesse. Les premiers commentaires du Coran (comme celui d’At-Tabari) montrent clairement que certains Musulmans de Médine voulaient forcer leurs enfants à se convertir du Judaïsme ou du Christianisme à l’Islam, et ce verset était précisément une réponse qui leur était adressée de ne pas essayer de forcer leurs enfants à se convertir à l’Islam.

Quant à la déclaration d’Abu Bakr mentionnée dans Ibn Ishaq, elle doit être fiable. Ibn Ishaq, est considéré par l’Imam ash-Shafi’i, Ahmad ibn Hanbal, Yahya b. Ma`in, al-Bukhari, Muslim et beaucoup d’autres comme fiable dans l’ensemble et en particulier en ce qui concerne la Sira.

Et Allâh seul donne le succès,

Wassalam,

Sheykh Ilyas Patel

 

 

 

En Islam, un Musulman peut-il devenir végétarien ou végétalien ?

 

Ustadh Salman Younas & Sidi Waseem Hussain
(sous le contrôle de Sheykh Faraz Rabbani)

 

Végétarien

 

 

1/ Devenir végétarien


Question :
 En Islam, un Musulman peut-il devenir végétarien ou végétalien ? Est-ce permis?

Réponse : Assalamu Alaykum Warahmatullah,

Qu’il s’agisse de devenir végétarien ou végétalien, la licéité dépend de l’intention.

Si cela est fait avec une bonne intention, alors il n’y a pas de mal à cela. Donc, si on arrête de manger de la viande parce que les animaux ne sont pas bien traités avant d’être abattus ou quelque chose du genre, alors ce sera une bonne chose.

Mais si la personne exprime par là des choses comme : « nous ne devrions pas manger des animaux » ou « nous ne devons pas tuer la création », alors ce ne sera pas permis.

Le Prophète d’Allah (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui) a mangé de la viande et nous ne pouvons donc pas penser que manger de la viande est en soi mauvais.

[Nahlaw, Durar al-Mubaha; Khadimi, Bariqa al-Muhammadiyya]

Et Allâh sait mieux,

Waseem Hussain, vérifié et approuvé par Sheykh Faraz Rabbani


2/ Devenir végétalien


Question :
J’ai récemment vu un documentaire sur les abattoirs et le traitement des animaux et j’ai été horrifié. A partir de là, j’avais pris la décision de devenir végétalien.

Adopter un régime végétalien est-il permis en Islam?

Réponse : assalamu `alaykoum,

Il n’y a rien de mal dans le fait d’adopter un régime végétalien aussi longtemps qu’on le fait sans croire que la consommation de produits d’origine animale est interdite dans l’Islam.

Le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) a dit : « Allâh a prescrit l’excellence en toutes choses … et si vous égorgez, abattez convenablement. » [Muslim]

Il y a un certain nombre d’aspects à respecter pour que l’abattage se fasse correctement, et cela comprend le (ndt : bon) traitement des animaux avant l’abattage. Il est détestable que les animaux soient entassés ensemble, de les abattre en présence des autres, ou de les enfermer d’une manière qui les blesse, les faits sursauter, ou les fait souffrir. Cela ne contredit pas seulement les ordres explicites du Prophète qui ordonne de bien traiter les animaux, mais cela affecte également les bienfaits des aliments que nous consommons.

Bien sûr, avec l’augmentation des abattoirs à grande échelle où sont abattus des centaines d’animaux quotidiennement, il n’est pas étonnant que des infractions se produisent par rapport à ce que notre religion a recommandé en termes de traitement des animaux.

En tant que communauté, nous devons avoir une discussion sérieuse et constructive sur les aspects logistiques de nos abattoirs, ce qui leur permettrait de suivre correctement les directives prescrites par Allâh et le Prophète Muhammad. La question ne concerne pas seulement la licéité qu’il y a à consommer les animaux abattus, mais aussi les bienfaits de ces aliments.

Ustadh Salman Younas, vérifié et approuvé par Sheykh Faraz Rabbani.

 

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)

 

Le port de la cravate pour un musulman

 

Par Sheykh  Ahmad Kutty

 

 

cravate

 

 

Question :

 

J’ai une question. Quand j’étais plus jeune, on m’a dit que le port de la cravate était interdit (haram,) car elle représente une croix. Je voudrais savoir si cela est vrai ou pas? Cette question est très importante car on m’a dit au travail que je dois porter une cravate ou bien je serais licencié. Les autres frères Musulmans qui travaillent dans mon entreprise portent des cravates, alors l’entreprise se sert de cet argument contre moi en disant : « si eux portent des cravates pourquoi pas vous ».

 

Réponse de Sheykh Ahmad Kutty :

 

Dans l’Islam, nous sommes libres de porter ce que nous voulons aussi longtemps que les vêtements portés ne rentrent pas dans l’une des catégories suivantes :1) Le vêtement ne doit pas être transparent ou que l’on puisse voir à travers, révélant ainsi différentes parties du corps qui doivent être couvertes,2) Il ne doit pas être considéré comme porté spécifiquement par les femmes (ndt : ici  pour un homme bien sur),

3) Il ne doit pas être un symbole religieux spécifique à une autre religion ou à une idéologie étrangère à l’Islam.

La cravate ne rentre dans aucune des catégories citées ci-dessus, elle n’est pas considérée comme étant une parure spécifiquement Chrétienne, elle rentre plutôt dans la catégorie des us et coutumes [1]. En ce qui concerne les coutumes, la règle générale de la Shari’a est : « les coutumes sont considérées comme permises à moins qu’elles n’aient été déclarées illicites (haram) ». Comme il n’y a rien dans les sources qui stipule son interdiction, elle est par conséquent considérée comme licite.

En conclusion : Ne vous laissez jamais enquiquiner par les remarques irréfléchies que les gens font, allez de l’avant et portez une cravate si vous en avez envie, ca n’a rien de comparable avec le port d’une croix.

Qu’Allâh nous permette d’exprimer la vérité. Amine.
Notes du Traducteur :

[1] D’autant plus que la cravate à une forme de T et non de croix.


Le musulman ne s’attache pas au monde

Extrait du livre
Les Règles du Bon Comportement par Abderrazak Mahri


Planet Earth

 

 

Selon Sahl Ibn Sa’d, l’Envoyé de Dieu (salallahou ‘alayhi wassalaam) a dit :

« Gabriel est venu me voir et m’a dit: « Ô Muhammad! Vis autant que tu veux, tu mourras ; aimes qui tu veux, tu le quitteras; fais ce que tu veux, tu es comptable de tes actions ; et sache que la noblesse du croyant procède de ses veillées en prière, et sa grandeur de ce qu’il se passe des gens » [1].

L’homme sensé est celui qui n’est pas dupe de la vérité de ce monde. Il le considère comme un champ où il sème de bonnes œuvres dans l’espoir que sa récolte soit bonne dans la vie dernière. Dieu a dit : « Cette vie ici-bas n’est que jouissance temporaire alors que la vie ultime est la demeure de la fixation éternelle. » (Coran 40, 39). Ibn ‘Umar a dit : « Le Messager de Dieu me prit par l’épaule et me dit : « Sois dans ce monde comme un étranger ou un voyageur qui passe! » [2].

Qui s’attache au monde si ce n’est l’homme de peu de foi et de discernement? A quoi bon le porter dans le cœur quand on sait de science certaine qu’il passe et que l’on passe nous aussi, aussi longue que puisse être la vie. L’homme doit évacuer de son cœur la considération de la valeur de ce monde. Il convient toutefois de rappeler que le désintérêt pour le monde ne signifie pas démission et isolement comme le pensent certains soufis qui n’ont pas véritablement intériorisé les vérités de l’Islam. En Islam, les œuvres pies se divisent en deux parties : la première comprend les actes proprement cultuels : la prière, la zakat, le jeûne, le pèlerinage, etc. S’en acquitter n’exige pas de l’homme beaucoup de temps ni beaucoup d’effort. La seconde, plus importante de par son volume, se consacre à l’initiation aux affaires du monde, à leur maîtrise et à leur mise au service du monothéisme, établissant ses enseignements et le défendant. La plus grande partie du temps, les hommes cherchent à comprendre la vie et le monde dans lequel ils vivent pour être en mesure de préserver la Religion et la certitude en le monde futur et non pour être esclaves de ce monde [3].

Le Prophète était dans le monde sans y être, il faisait tout ce qu’un homme doit faire, c’est-à-dire tout ce qui participe des principes du vicariat sur terre et qui assure le bon ordre de la vie de ce monde. L’Islam n’est pas renoncement au monde au sens où l’entend la masse, il est investissement du monde, création de civilisation, le musulman parfait étant celui qui réussit le mariage entre le spirituel et le matériel, le monde immédiat et le monde futur.

Le renoncement, comme le dit AI-Junayd, c’est considérer ce bas monde comme peu de chose et en effacer toute trace dans le cœur. Sufyân Ath- Thawrî a dit: « Le renoncement au monde consiste dans la limitation des espoirs et non à manger de la nourriture grossière et à porter la bure » [4]. Abû Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « Quand ce bas monde s’installe dans le cœur, le souci de l’autre vie part ailleurs ». Le Prophète Jésus -sur lui la Paix- a dit : « L’amour de ce monde est à l’origine de tout péché » [5], Yûnus Ibn Maysara a dit : « L’ascétisme ne consiste pas à interdire ce qui est licite ou à dilapider un bien; c’est la confiance en ce qui est auprès de Dieu plus que dans ce qui est entre tes mains ; c’est que tu sois le même tant dans l’adversité que dans la prospérité et que ton attitude soit la même envers qui te loue ou te critique justement ».

L’imam Ahmad Ibn Hanbal a dit: « Il existe trois catégories de renoncement : le renoncement de la masse des gens, qui est de délaisser l’illicite; le renoncement de l’élite, qui est de s’éloigner du licite superflu ; et le renoncement des gnostiques qui est de se détourner de tout ce qui distrait de Dieu ».

Dans ce monde périssable, même les bien-aimés finissent par se séparer. La mort sape les plaisirs éphémères, met fin à l’amour, à l’affection, mais pas définitivement. L’amour véritable et sincère continue dans la vie future où se renouvellent les liens d’amour entre les croyants. Les amoureux, les amis se retrouvent dans le Paradis.

Au moment où l’on quitte le monde, on abandonne tout derrière nous, seul nous accompagne dans la tombe notre œuvre bonne ou mauvaise. On est comptable de tous nos actes sur terre. Le sage est qui intériorise cette vérité et agit en conséquence, Où que l’on soit dans ce monde, en public ou en privé, nos actions sont comptabilisées et consignées dans un Livre qui sera déployé le Jour de la Résurrection.

La prière de la nuit, obligatoire au début de l’Islam, est devenue ensuite surérogatoire, C’est dire son importance dans la réforme, la revivification et le raffermissement de l’âme. Le Prophète priait tellement la nuit que la peau de ses pieds se fendilla. Parlant de ‘Abdullâh Ibn ‘Umar, l’Envoyé de Dieu dit : « Quel excellent homme que ‘Abdullâh si au moins il priait une partie de la nuit! » [6].

Une précision s’impose cependant ici; les actes surérogatoires, fussent-ils la prière de la nuit, ne doivent pas conduire à l’abandon de l’effort dans le monde; peu de Coran lu la nuit et beaucoup d’efforts déployés le jour, c’est cela la religion. Si les premiers musulmans, qui avaient émigré à Médine, n’avaient pas assuré leur autonomie économique et avaient été moins forts que les juifs, ils auraient été malmenés par ceux-ci et auraient été dans l’incapacité d’assurer leur suprématie sur terre. L’Islam est une religion où se marient action, vitalité, labeur et puissance [7].

 

Notes :

[1] AI-Hâkim et Abû Nu’aym.
[2] Al-Bukhârî.
[3] Muhammad AI-Ghazâlî, Khutab Ach-cheikh Muhammad Al-Ghazâlî fi chu ‘ûn ad-din wa-l-hayât, p.550.
[4] Abû Nu’aym.
[5] Kitâb Az-Zuhd, Ibn Hanbal.
[6] Al-Bukhârî et Muslim.
[7] Muhammad AI-Ghazâlî, Ibid. p. 551.