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Conseils pour les mères qui allaitent durant Ramadan

 

Ustadha Raidah Shah Idil

 

 

Ramadan allaitement

 

 

Ustadha Raidah Shah Idil pensait savoir ce qu’une journée de jeûne difficile signifiait … jusqu’à ce qu’elle devienne une mère et commence à allaiter son bébé.

Je pensais que mes Ramadans les plus durs étaient ceux que je passai en Jordanie, lorsque j’étais jeune étudiante en quête de Science. Les jours étaient incroyablement longs et la chaleur torride de l’été ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu ressentir avant. Le réconfort de la cuisine de ma mère, les visages familiers de ma famille et de mes amis, tout cela m’a manqué. A la place des êtres chers que j’ai laissés derrière, Allâh m’a béni par la compagnie chaleureuse de nouveaux amis. Puisse Allah récompenser les familles qui ont ouvert leurs maisons pour moi, en particulier pendant le Ramadan.

Près d’une décennie plus tard, je me retrouve face à un ensemble de circonstances tout à fait différentes. Je suis mariée, je vis en Malaisie et j’allaite mon bébé, une petite fille. Elle a presque un an, et je suis tellement reconnaissante qu’elle aime manger des aliments solides. Les règles de Jurisprudence (Fiqh) concernant le jeûne pendant l’allaitement ont pris une toute nouvelle signification pour moi. Autrefois, j’aurais cru cela impossible. Les mères allaitantes comme moi éprouvent souvent une faim qui accompagne l’allaitement d’un bébé. Malgré cela, je me rends compte combien Allâh nous soutient ma petite fille et moi, de battements de cœur en battements de cœur. Est-il facile de jeûner tout en allaitant un bébé? Absolument pas. C’est une leçon d’humilité, c’est épuisant, c’est possible et pour l’instant du moins, je vais continuer.

 

Conseils pour les mamans qui allaitent :

1) Buvez beaucoup d’eau après l’iftar, et prenez en même temps des graines de chia que vous aurez laissé tremper toute une nuit.

2) Prenez un suhoor [1] solide et demander à Allâh de vous soutenir.

3) Faites une sieste pendant la journée en même temps votre bébé!

4) Tirez votre lait après le suhoor ou l’iftar, ou les deux, si cela est nécessaire.

5) Si vous commencez à vous sentir mal ou que votre production de lait diminue trop et que cela risque d’avoir un impact sur l’alimentation de votre bébé, sachez alors qu’il vous est permis d’arrêter le jeûne. Vous rattraperez ce jour plus tard, et regardez les règles d’expiation selon votre école de Fiqh (Malikite ou Hanafite ou Shafé’ite ou Hanbalite) [2]. Certaines femmes peuvent jeûner pendant l’allaitement, tandis que d’autres ne peuvent pas. Allâh sait.

 

Et les adorations supplémentaires dans tout ça?

Durant ce Ramadan, je n’ai pas été en mesure d’entrer dans une Mosquée, parce que mon bébé ne dort pas la nuit. Certaines nuits, elle peut rester endormi pendant de longues périodes, et d’autres nuits, elle se réveille continuellement. Je me suis fait à cette idée. Au lieu du luxe de prier des heures pour Tarawih, comme ce fut le cas par le passé, je bénéficie de précieux moments de solitude lorsque ma fille dort, ou qu’elle joue avec son père et sa grand-mère. Dans ces moments-là, je ferme mes yeux et me rappelle le pouvoir de l’intention. Chaque jour passé auprès de mon bébé est un jour passé dans l’amour et le service, pour l’amour d’Allâh le Très-Haut. Rester connecté à cette intention est difficile, même dans les meilleurs jours […]. La Miséricorde, le pardon et le salut – nous en avons tous besoin.

Puisse Allâh nous aider à tirer le meilleur des jours qu’il nous reste,
Puisse Allâh nous aider à être au service des autres,
Puisse Allâh nous aider à être satisfait de Son Décret.

 

Notes :

[1] Repas qui précède l’aube

[2] Pour plus d’infos sur ce qui concerne l’allaitement, la grossesse et le jeûne de Ramadan selon l’école Malikite, je vous invite à consulter l’article suivant : https://www.sunnisme.com/article-islam-grossesse-allaitement-et-jeune-de-ramadan-79529112.html/

Grossesse, Allaitement et Jeûne de Ramadan

[Selon l’école Malikite] [1]

 

islam_allaitement

 

Est-il permis à une femme enceinte ou qui allaite de ne pas jeûner le mois de Ramadan ?

Il est permis à une femme qui allaite ou à celle qui est enceinte de ne pas jeûner le mois de Ramadan si elles craignent que leurs enfants tombent malades ou deviennent d’avantages malades en raison de leur jeûne, ou si ce jeûne leur cause de grandes difficultés, tout comme il est obligatoire dans les deux cas qu’elles se soustraient au jeûne si elles craignent la perte de leurs enfants à cause de leur jeûne.

 
La femme enceinte sera-t-elle tenue de rattraper son jeûne ?

Oui, dans ce cas le rattrapage (al-qadâ) du jeûne des jours manqués est une obligation, cependant, elle ne sera pas tenue de nourrir un pauvre en compensation, car la grossesse est considérée comme une vraie « maladie », c’est-à-dire un affaiblissement de l’organisme. [2]

En effet, le Messager d’Allâh (salallâhou ‘alayhi wassalaam) a dit :

« Allâh, Puissant et Majestueux, a dispensé le voyageur du jeûne et de la moitié de la prière. Il a aussi dispensé du jeûne la femme enceinte et la nourrice. » [3]

La crainte permettant  la rupture du jeûne  de la femme enceinte est celle qui  repose sur la déclaration du médecin, sur sa propre expérience personnelle ou sur l’expérience de quelqu’un ayant une constitution similaire à la sienne.


La femme qui allaite sera-t-elle tenue de rattraper son jeûne ?

Si la femme qui allaite trouve une nourrice pour la remplacer, alors elle doit jeûner.

Si elle craint pour le nourrisson et ne parvient pas à le mettre en nourrice ou que l’enfant n’accepte d’être allaité que par elle, elle rompra le jeûne et devra rattraper (al-qadâ) les jours de jeûnes manqués et nourrira en compensation (Fidya) [4] un pauvre pour chaque jour non jeûné. Il en est de même pour la femme qui allaite et qui craint pour sa propre santé.

 En effet, Allâh ta’ala dit dans le Coran :

« .. Et à charge pour ceux qui le supportent (difficilement) de s’acquitter en réparation de la nourriture d’un pauvre … » [5]



Notes :

[1] Références : Le Mukhtassar d’Al-Akhdari, la Risala d’Abd Allâh ibn Abi Zaïd al-Qayrawani, Sheykh Abdullâh bin Hamid Ali.
[2] Selon un autre avis, la femme doit s’acquitter de cette compensation (Fidya).
[3] Rapporté par l’Imam Ahmad et les quatre auteurs de Sounan. At-Tirmidhi l’a déclaré « bon ».
[4] Dans le cas présent, la femme doit payer la Fidya qui est estimée en argent à 5 ou 6 euros par jour (correspondant au Sa’). Si le jeûneur a une somme importante de Fidya à donner, il lui est autorisé de donner 1,50 euros par jour (correspondant au Moudd). A noter cependant que 1,50 euro est une très petit somme pour permettre en france à un pauvre de se nourrir pour une journée entière.
[5]Coran – V2, S184
Pour les mamans, deux articles intéressants à lire en complément : Grossesse et jeûne de Ramadan et Allaiter et jeûner pour Ramadan c’est possible!