Grossesse, Allaitement et Jeûne de Ramadan

[Selon l’école Malikite] [1]

 

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Est-il permis à une femme enceinte ou qui allaite de ne pas jeûner le mois de Ramadan ?

Il est permis à une femme qui allaite ou à celle qui est enceinte de ne pas jeûner le mois de Ramadan si elles craignent que leurs enfants tombent malades ou deviennent d’avantages malades en raison de leur jeûne, ou si ce jeûne leur cause de grandes difficultés, tout comme il est obligatoire dans les deux cas qu’elles se soustraient au jeûne si elles craignent la perte de leurs enfants à cause de leur jeûne.

 
La femme enceinte sera-t-elle tenue de rattraper son jeûne ?

Oui, dans ce cas le rattrapage (al-qadâ) du jeûne des jours manqués est une obligation, cependant, elle ne sera pas tenue de nourrir un pauvre en compensation, car la grossesse est considérée comme une vraie « maladie », c’est-à-dire un affaiblissement de l’organisme. [2]

En effet, le Messager d’Allâh (salallâhou ‘alayhi wassalaam) a dit :

« Allâh, Puissant et Majestueux, a dispensé le voyageur du jeûne et de la moitié de la prière. Il a aussi dispensé du jeûne la femme enceinte et la nourrice. » [3]

La crainte permettant  la rupture du jeûne  de la femme enceinte est celle qui  repose sur la déclaration du médecin, sur sa propre expérience personnelle ou sur l’expérience de quelqu’un ayant une constitution similaire à la sienne.


La femme qui allaite sera-t-elle tenue de rattraper son jeûne ?

Si la femme qui allaite trouve une nourrice pour la remplacer, alors elle doit jeûner.

Si elle craint pour le nourrisson et ne parvient pas à le mettre en nourrice ou que l’enfant n’accepte d’être allaité que par elle, elle rompra le jeûne et devra rattraper (al-qadâ) les jours de jeûnes manqués et nourrira en compensation (Fidya) [4] un pauvre pour chaque jour non jeûné. Il en est de même pour la femme qui allaite et qui craint pour sa propre santé.

 En effet, Allâh ta’ala dit dans le Coran :

« .. Et à charge pour ceux qui le supportent (difficilement) de s’acquitter en réparation de la nourriture d’un pauvre … » [5]



Notes :

[1] Références : Le Mukhtassar d’Al-Akhdari, la Risala d’Abd Allâh ibn Abi Zaïd al-Qayrawani, Sheykh Abdullâh bin Hamid Ali.
[2] Selon un autre avis, la femme doit s’acquitter de cette compensation (Fidya).
[3] Rapporté par l’Imam Ahmad et les quatre auteurs de Sounan. At-Tirmidhi l’a déclaré « bon ».
[4] Dans le cas présent, la femme doit payer la Fidya qui est estimée en argent à 5 ou 6 euros par jour (correspondant au Sa’). Si le jeûneur a une somme importante de Fidya à donner, il lui est autorisé de donner 1,50 euros par jour (correspondant au Moudd). A noter cependant que 1,50 euro est une très petit somme pour permettre en france à un pauvre de se nourrir pour une journée entière.
[5]Coran – V2, S184
Pour les mamans, deux articles intéressants à lire en complément : Grossesse et jeûne de Ramadan et Allaiter et jeûner pour Ramadan c’est possible!