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Al-Albani

Sheykh al-Albani est-il une référence à suivre?

 

 

 

« Certes cette science (allusion à la science du hadith) est une religion, regardez donc de qui vous la prenez. » – ibn Sirin (sharh Sahih de Muslim, an-Nawawî)

 

 

Le Sheykh Al-Albani (rahimahouLlâh) est la référence contemporaine dans la science du Hadith chez nos frères Salafis. A ce titre, certains lui attribuent le plus haut degré de savoir dans cette science, n’hésitant pas à le placer au dessus des plus grands maîtres comme al-Boukhari ou an-Nawawî. Mais le rang qui lui est donné est-il justifié? Sheykh al-Albani est-il une référence à suivre? Peut-on dire de lui qu’il fut un savant du Hadith? A-t-il véritablement suivi les traces bénies des Pieux Prédécesseurs (as-Salaf as-Salih)? C’est ce que nous allons voir dans cet article inshaa Allâh.

Nous précisons que cet article ne vise pas à dénigrer gratuitement un homme qui a donné sa vie pour l’Islam et encore moins à juger de son intention, mais il vise à rétablir la vérité sur son rang au sein de cette science et donc sur la pertinence et la qualité de ses divers travaux et ouvrages. Qu’Allâh fasse miséricorde au Sheykh Al-Albani, qu’Il lui pardonne ses erreurs et qu’Il le récompense pour ses pieuses actions.

 

Sommaire :

 

1/ Sheykh Al-Albani était-il un Mouhaddith ?
2/ Sheykh Al-Albani peut-il être suivi dans la Jurisprudence (Fiqh)?
3/ Sheykh Al-Albani et l’interprétation (ta’wil) faite par l’Imam Al-Boukhari concernant « El-Wajh »
4/ Le ta’wil de l’Imam Ahmad ibn Hanbal
5/ Le Tawwassul de l’Imam Ahmad ibn Hanbal
6/ Une anecdote qui en dit long…

 

1/ Le Sheykh Al-Albani était-il un Mouhaddith ?

 

La science s’apprend auprès des savants. Le Prophète Muhammad ﷺ a pris le Qour’an de Jibril (‘alayhi salaam) puis il l’a ensuite enseigné à ses Compagnons [ra] qui ensuite l’ont à leur tour transmis à leur successeurs (tabi’in puis tab-tabi’in), et ainsi de suite jusqu’à nos savants aujourd’hui qui ont pu acquérir les Sciences Islamiques par ces chaines ininterrompues. C’est grâce à cette transmission que notre religion a été préservée des innovations, des graves erreurs et des falsifications comme on en trouve dans les autres religions.

Aujourd’hui, par ignorance, on donne du crédit à n’importe qui, sous prétexte qu’il vient d’Arabie Saoudite ou qu’il se réclame suivre les Salafs. Mais il ne suffit pas de s’autoproclamer « sur la voie des salafs » pour que cela soit vrai … encore faut-il le prouver de manière irréfutable.

Concernant Sheykh Nâsir ad-Dîn al-Albânî, avec tout le respect qu’on lui doit, il ne peut pas être qualifié de savant du Hadith car il est connu de lui que c’est un autodidacte, hors toute Science Islamique se reçoit de la bouche de savants compétents et reconnus l’ayant eux même reçue de savants compétents et reconnus. Le Messager d’Allâh ﷺ a été très clair à ce sujet : « Celui pour qui Allâh veut le bien, Il lui facilite l’apprentissage de la religion, certes la science de la religion est par transmission orale ». [rapporté par Al-Boukhary]

Pour plus d’infos sur ce sujet, lire l’article « La Science Sacrée peut-elle s’obtenir simplement à partir des livres?« .

Or, Sheykh Al-Albani n’a pris connaissance des hadiths qu’en consultant des ouvrages dans des bibliothèques. A cela, se rajoute le fait que Sheykh Al-Albani ne rapporte pas un seul hadith par chaîne de transmission (Sanad) le reliant à Rassoul Allâh ﷺ, or, pour être ne serait-ce qu’un Hafidh il faut en avoir reçu (avec les chaines de transmissions) et mémorisé à la lettre prêt, au minimum 100 000, pour un Muhaddith le chiffre monte à 400 000 ! Malgré cela il y en a qui n’ont pas hésité a le qualifier de grand Muhaddith du siècle !

Cette méthode d’apprentissage qui consiste à étudier seul sans passer par des savants qui enseignent et valident les acquis de l’élève tout au long de leur parcours est une grave innovation et a valu à Sheykh Al-Albani de commettre d’innombrables et gravissimes erreurs dans l’authentification et l’interprétation des Hadiths. Comment d’ailleurs peut-on se permettre d’authentifier ou d’affaiblir des Hadiths ou des narrateurs alors que l’on a même pas une chaîne de transmission remontant à Rassoul Allâh ﷺ? Et malgré cela, Sheykh Al-Albani s’est permis de remettre en cause les travaux de sommités du Hadith comme An-Nawawi, Al-Boukhari, Al-‘Asqalani et d’autres.

Dans les livres de Hadith de Sheykh Al-Albani, on trouve par ailleurs de nombreuses aberrations. Ainsi il n’est pas rare qu’il donne un statut particulier à un Hadith et que quelques pages plus loin dans ce même livre ou dans un autre il donne un statut différent à ce même Hadith! Dans une de ces réfutations et analyse concernant le travail de Sheykh Al-Albani, le grand savant du Hadith Hassan ‘ali Al-Saqqaf a compté pas moins de 500 contradictions! [1]

Dans cette vidéo disponible sur notre chaîne YouTube, le Sheykh Muhammed Yasir al Hanafi donne un exemple concret de la manière dont Al-Albani joue avec le statut des narrateurs de Hadith selon ce qu’il a besoin d’appuyer ou d’affaiblir pour soutenir son opinion!

Des dizaines de shouyoukh du Hadith comme al-Ghumari, al-A’dami, as-Sakaf, abu-Ghudda, Sheykh Mamdouh Saïd (qui l’a réfuté dans un ouvrage de 6 tomes) on écrit des livres entiers pour dénoncer ses graves et nombreuses erreurs … Parmi ces réfutations, on peut citer :

1- Le très connu savant du hadith Indien Habib al-Rahman al-A’zami (raa) qui a écrit : – Al Albani Shudhudhuh wa Akhta’uh (Les erreurs et les aberrations de Albani) en quatre volumes.

2 -Le savant syrien Sa’id Ramaban Al Buti qui a écrit les deux classiques : – Al-Lamadhhabiyya Akhtaru Bid`atin Tuhaddidu al-Shari`a al-Islamiyya (le non suivi d’une école de jurisprudence est l’innovation la plus dangereuse menaçant la loi sacrée islamique) – As-Salafiyya Marhalatun Zamaniyyatun Mubaraka La Madhhabun Islami (Du temps des pieux prédécesseurs c’était une époque historique bénie, pas une école islamique de la pensée)

3- Le savant du hadith marocain ‘Abd Allah Ibn Al Siddiq Al-Ghumari qui a écrit : – Irgham al-Mubtadi` al-Ghabi bi Jawaz al-Tawassul bi al-Nabi fi al-Radd `ala al-Albani al-Wabi (réfutation d’Al Albani en ce qui concerne le tawassul du Prophete) – al-Qawl al-Muqni` fi al-Radd `ala al-Albani al-Mubtadi` (le discours persuasif dans la réfutation d’Al-Albani l’innovateur) – Itqan al-Sun`a fi Tahqiq Ma`na al-Bid`a (ouvrage sur la signification précise de ce qu’est l’innovation).

Dans sont ouvrage « It-haf Ul Adhkiya fi Jawaz It Tawassoul bil Anbiya wal Awliya » il écrit à son propos :

« Pour résumer, j’affirme que le Shaykh Al Albânî (qu’Allâh le pardonne) est motivé par des objectifs et des désirs autres que ceux qu’il prétend se donner. Si, dans ses lectures, il rencontre un hadîth ou un propos [d’un compagnon] (athar) qui ne s’accorde pas avec son point de vue, alors, il s’efforce de le considérer comme faible (da’if). Par la ruse et les artifices, il essaie ensuite de faire croire à ses lecteurs que son point de vue est le bon; alors qu’il se trouve complètement dans l’erreur.Il est plutôt un pécheur et un fraudeur. Par sa duplicité, il a réussi à égarer ceux qui lui faisaient confiance et qui pensaient qu’il était fiable […] Al Albânî a bien lu la remarque de Al Hâkim, mais elle ne lui a pas plu. Il a donc préféré, de manière obstinée et malhonnête, se focaliser sur la supériorité de la version rapportée par ‘Awn, qui est en réalité faible […] Malheureusement, Al Albânî est opiniâtre et maladivement obstiné, comme le sont tous les gens qui l’ont suivi […] Il y a une autre chose que je voudrais démontrer ici: on ne peut pas compter sur la fiabilité du jugement de Al Albânî sur l’authenticité ou la faiblesse des ahâdîth, car il a pour habitude d’employer tout un arsenal de tactiques de falsification, et il ne dédaigne pas mentir dans ce qu’il rapporte des savants en déformant leurs paroles ou en travestissant le sens de leurs propos. Il a l’audace de s’opposer au consensus et de réclamer l’abrogation (naskh) de textes sans preuve. Il commet énormément d’excès à cause de son ignorance des fondements [du fiqh] et des règles sur l’inférence et la déduction (istinbat) (des preuves tirées du hadîth) […] Les opinions incongrues et hétérodoxes de Al Albânî, résultats de ses recherches individuelles impies, sa tromperie, son absence d’honnêteté dans son classement des hadiths en authentiques ou faibles selon son bon vouloir, sa déformation des propos de savants et des illustres personnages de l’Islâm; tout cela en réalité est un châtiment d’Allâh, mais il ne s’en rend pas compte.Il fait ainsi partie de ceux qui pensent faire le bien, alors qu’ils sont dans l’erreur. Nous demandons à Allâh de nous préserver de la maladie dont il a affecté Al Albânî, et nous recherchons refuge en Lui contre son mal. Toutes les louanges vont à Allâh, le Seigneur des Mondes. » [2] 

4- Le savant du hadith marocain ‘Abd al-‘Aziz ibn Muhammad ibn al Siddiq Al-Ghumari qui a écrit : – Bayan Nakth al-Nakith al-Mu`tadi (l’exposition de la trahison du rebelle).

5- Le savant du hadith syrien ‘Abd Al-Fattah Abu Ghudda qui a écrit : – Radd `ala Abatil wa Iftira’at Nasir al-Albani wa Sahibihi Sabiqan Zuhayr al-Shawish wa Mu’azirihima (réfutation des fabrications de nasir al Albani, de son ami Zuhayr al Shawish et de leurs défenseurs)

6- Le savant du hadith égyptien Mohammad Awwama qui a écrit : – Adab Al-Ikhtilaf (les règles pour exprimer la divergence d’opinion).

7- Le savant de hadith égyptien Mahmud Sa`id Mamduh qui a écrit : – Wusul al-Tahani bi Ithbat Sunniyyat al-Subha wa al-Radd `ala al-Albani (la confirmation mutuels que les Dhikr avec des Perles sont une Sunna dans la réfutation d’Al-Albani) – Tanbih al-Muslim ila Ta`addi al-Albani `ala Sahih Muslim (avertissement aux musulmans concernant l’attaque de Al Albani sur le sahih muslim)

8- Le savant du hadith Saoudien Isma’il ibn Muhammad Al-Ansar qui a écrit : – Ta`aqqubat `ala « Silsilat al-Ahadith al-Da`ifa wa al-Mawdu`a » li al-Albani (critique du livre de hadith de Al-Albani) – Tashih Salat al-Tarawih `Ishrina Rak`atan wa al-Radd `ala al-Albani fi Tad`ifih (établissement en tant que correct de salat Tarawih en vingt Rak`as et la réfutation de son affaiblissement par Al-Albani) – Ibahat al-Tahalli bi al-Dhahab al-Muhallaq li al-Nisa’ wa al-Radd `ala al-Albani fi Tahrimih (Le fait qu’il est licite pour la femme le port de bijoux contrairement à la refutation d’Al Albani)

9- Le savant syrien Badr al-Din Hasan Diab qui a écrit : – Anwar al-Masabih `ala Zulumat al-Albani fi Salat al-Tarawih (éclaircir l’obscurité d’Al-Albani sur la prière du Tarawih).

10- Le directeur des activités religieuses à Dubaï ‘Isa ibn ‘Abd Allah ibn Mani’Al-Himyari qui a écrit : – al-I`lam bi Istihbab Shadd al-Rihal li Ziyarati Qabri Khayr al-Anam (l’avis en ce qui concerne la recommandation de se deplacer pour visiter la tombe du Prophete) – al-Bid`a al-Hasana Aslun Min Usul al-Tashri (la bonne innovation est une des sources de législation islamique)

11- Le ministre des affaires islamiques et religieuses des Emirats Arabes Unis Shaykh Muhammad Ibn Ahmad al Khazraji qui a écrit : – L’article : al-Albani : Tatarrufatuh (les Positions Extrémistes d’Albani).

12- Le savant syrien Firas Muhammad Walid Waysdans son édition : – Ibn al-Mulaqqin’s Sunniyyat al-Jumu`a al-Qabliyya (les prières Sunna qui doivent précéder salat Al-Jumu`a).

13- Le savant syrien Samer Islambuli qui a écrit : – Al-Ahad, Al-Ijma`, Al-Naskh.

14- Le savant jordanien As`ad Salim Tayyim qui a écrit : – Bayan Awham al-Albani fi Tahqiqihi li Kitab Fadl al-Salat `ala al-Nabi

15- Le savant jordanien Hassan ‘ali As-Saqqaf qui a écrit les deux volumes : – Tanaqudat al-Albani al-Wadiha fi ma Waqa`a fi Tashih al-Ahadith wa Tad`ifiha min Akhta’ wa Ghaltat (les erreurs qu’Albani a commises en ce qui concerne l’authentification des hadiths authentiques et faibles) – Ihtijaj al-Kha’ib bi `Ibarat man Idda`a al-Ijma` fa Huwa Kadhib (le recours du perdant à l’expression: que celui qui réclame le consensus est un menteur!) – al-Qawl al-Thabtu fi Siyami Yawm al-Sabt (le discours ferme en ce qui concerne le jeûne du samedi) – al-Lajif al-Dhu`af li al-Mutala`ib bi Ahkam al-I`tikaf (« le jeu dangereux contre lui qui joue avec les régles d’I`tikaf) – Sahih Sifat Salat al-Nabi ﷺ (Les critères authentiques de la prière du Prophete) – I`lam al-Kha’id bi Tahrim al-Qur’an `ala al-Junub wa al-Ha’id Talqih al-Fuhum al-`Aliya (l’inculcation du discernement élevé) – Sahih Sharh al-`Aqida al-Tahawiyya (l’explication correcte de la ‘aquida tahawiyya).

Jamais un « savant » du Hadith n’a été autant réfuté. Il faut bien comprendre que c’est la science de la transmission qui a protégé notre religion, cette science qui n’existe dans aucune autre religion. Comme l’a dit le grand imam Ibn al-Mubarak, qui est élève de Sufyan at-Thawri, de Malik ibn Anas et de Abu Hanifa et qui fut un grand spécialiste du hadith ayant le statut de Amir al-Mouminin dans la science du Hadith : « La chaîne de transmission fait partie de la religion et s’il n’y avait pas la chaîne de transmission, chacun dirait ce qu’il veut ».

Alors Al-Albani peut-il êtres qualifié de savant du Hadith ou mieux encore de mouhaddith ?

– Un mouhaddith qui n’a pas de sheykh en hadith et qui est autodidacte
– Un mouhaddith qui est perdu sans ses livres
– Un mouhaddith qui ne connait pas par cœur 10 hadiths avec leur chaîne de transmission.
– Un mouhaddith qui ne cite même pas un hadith par chaîne de transmission jusqu’au Prophète ﷺ.
– Un mouhaddith dénoncé par les spécialistes du hadith et dont les ouvrages de réfutation contre lui ne se comptent plus.

Une telle personne n’est pas un mouhaddith.

Le sheykh al-Albany (rahimahu Allâh) était un chercheur dans la science du hadith (à son niveau), mais on ne peut pas dire de lui qu’il fut un spécialiste du hadith ou un mouhaddith, car il ne transmet aucun hadith par chaîne de transmission et sa science n’est pas non plus transmise par chaîne de transmission !

 

2/ Le Sheykh Al-Albani peut-il être suivi dans la Jurisprudence (Fiqh)?

 

Sheykh Nâsir ad-Dîn al-Albânî, une des grandes références du wahhâbisme et ils le considèrent comme le plus grand savant du hadîth, malgré ses grandes lacunes en la matière. Loin de se limiter à cette discipline, le Sheykh s’est également lancé dans la Fatwa, mais là aussi sans posséder la formation et les compétences nécessaires, faute d’avoir étudier auprès de savants. Cet apprentissage basé sur l’autodidaxie lui a valu d’émettre des Fatwas complètements absurdes et dangereuses pour les Musulmans.

Jadis, le Sheykh Bin Baz fut interrogé sur une parole d’Al-Albani concernant la zakat (scan -> ICI), il a dit que Al-Albani n’est qu’un muhaddith (sous entendu qu’il ne connait pas le fiqh car la question concerne le fiqh) et il précise qu’il (Al-Albani) n’a pas étudié auprès des Shuyukh (savants), mais qu’il a appris dans les livres. Donc, même Ibn Baz qui est du même mouvement (wahhabite) que Al-Albani reconnait que ce dernier n’a pas de Sheykh. Maintenant, la question qui se pose est comment peut on prétendre que cet homme est un mouhhadith (selon certains, il aurait été le mouhaddith de notre temps) alors qu’il n’a pas de Sheykh?

Voici quelques-unes de ses pires fatâwâ, afin d’attirer l’attention des musulmans sur les dérives de cet homme, d’une part, et d’autre part pour avertir ceux qui ne le connaissent pas ou peu :

1/  » Les femmes du Prophète  peuvent tomber dans la fornication «  [silsilat al ahâdîth as-sahîha, hadîth 2507, tome 6, P.26 première édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh].

2/  » Le fondateur du mouvement Salafî c’est Allâh «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.18, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

3/  » Il est interdit à la femme qui a des poils qui poussent au degré que ça devienne une barbe de se raser «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.248, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

4/  » L’étonnement est un Attribut d’Allâh «  [Ach-Chaykh Al-Albânî wa manhajuhu fî taqrîrî masâ’il al-I`tiqâd – Muhammad Sarrûr Cha`bân p. 243, première édition, dâr al-Kiyân Ar-Riyadh].

5/  » Quand la parole du Prophète contredit son acte, on favorise son acte «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.39, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

6/  » Appel à la destruction de la coupole qui couvre la tombe du Prophète  et à faire sortir la tombe du Prophète  de sa mosquée «  [Tahdhîru as-Sâjid, ach-Chaykh Al-Albânî, p.58, 3 ème édition, Al-Maktabatu al-Islâmîy, Bayrûth].

7/  » Le Prophète  n’est pas la meilleure des créatures «  [At-Tawassul Anwâ`uhu wa Ahkâmuhu, Al-Albânî, p. 149, première édition, Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh]. Le scan de la couverture : ICI et le scan du passage en question : ICI

8/  » Le fait de fêter le Mawlid est tiré de la célébrations des nasârâ (chrétiens) et un suivi de leur actes «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.155, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

9/  » Il est interdit de suivre une école précise comme l’école Châfi`ite ou Hanafite «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.43, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

10/ Le fait de faire la ressemblance entre le fiqh Hanafite et l’évangile [Mukhtasar Sahîh Muslim d’Al-Mundhirî, Tahqîq Al-Albânî, Hadîth n° 2060, p.543, 3ème édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh].

11/  » La Jamâ`a du Tablîgh est un groupe de soufis moderne. Elle ne se base ni sur le Livre ni sur la Sunna du Prophète «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.31, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

12/  » Il est interdit d’embrasser le Coran car c’est une bid`a et un égarement «  [Risâlat Kayfa yajib `alaynâ an-nufassira al-Qur’ân al-Karîm, Al-Albânî, p.28, première édition Al-Maktaba al-Islâmiyya, Jordanie].

13/  » Dire « Sadaqa Allâhu al-`Adhîm  » après la lecture du Qur’ân est une bid`a «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.163, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

14/  » Il est interdit de faire le Adhan (l’appel à la prière) en utilisant le micro et le haut parleur «  [Al-Ajwiba an-Nâfi`a `an as’ilati lujnati masjidi al-Jâmi`ati, Al-Albânî, p.18, deuxième édition, Al-Maktab al-Islamîy, Bayrûth].

15/  » Le Mihrâb dans la mosquée est une bid`a «  [Silsilat al-ahâdîth ad-Da`îfa, Al-Albânî, hadîth n°448, tome 1 p.641, deuxième édition, Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar-Riyâdh].

16/  » Interdiction aux femmes savantes et aux dâ`iyyât (prêcheuses) de donner des cours aux femmes dans les mosquées «  [ référence : Al Albânî dans son ouvrage  » silsilat al ahâdîth as-sahîha, hadîth n°2680, tome 6, P.401 première édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh].

17/  » Celui qui prie at-Tarawîh 20 raka`a contredit la Sunna «  [Al-Hâwi min fatâwî ach-Chaykh Al-Albânî, Abû Hammâm al-Misrîy, tome 1, p.326, Al-Matba`a al-`Ilmiyya – Egypte].

18/  » Il est interdit de dire à une personne après le cours « fais moi du`â’ «  [Qâmus al-Bida` Mustakhraj min Kutûb al-Albânî, Machhûr as-Salmân wa Ahmad Ach-Chukûkânî, p. 702, troisième édition, Dâr al-Imâm Al-Bukhârî – Qatar].

19/  » Interdiction à l’imâm pendant le prêche de faire du`â’ pour les mujâhidîn (combattants) et ceux qui combattent pour défendre l’Islâm «  [Al-Ajwiba an-Nâfi`a `an as’ilati lujnati masjidi al-Jâmi`ati, Al-Albânî, p.72, deuxième édition, Al-Maktab al-Islamîy, Bayrûth].

20/  » Le peuple Palestinien doit quitter la Palestine et ne doit pas rester sous l’autorité sioniste «  [Fatâwâ Ach-Chaykh Al-Albânî, `Ukkâchatu `Abdu al-Mannân, p.18, deuxième édition, Dâr al-Jîl, Bayrûth].

21/  » L’intifâda Palestinienne contre l’occupation sionniste est un acte harâm et n’est pas autorisé » [Enregistrement audio Al-Hudâ wa an-nûr ach-Chaykh al-Albânî].

22/  » Allâh a deux yeux «  [Al Fatwâwî Al-Kuwaytiyyatu Al-Albânî, p.43, première édition, Dâr Ad-Diyâ’ – Egypte].

23/  » Le rire est un Attribut d’Allâh «  [silsilat al ahâdîth as-sahîha, hadîth 2810, tome 1, P.738 première édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh]. Pour une bonne compréhension du Dahik [Rire] d’Allâh, voir notre article sur le sujet.

24/  » Allâh a réellement une main «  [Ach-Chaykh Al-Albânî wa manhajuhu fî taqrîrî masâ’il al-I`tiqâd – Muhammad Sarrûr Cha`bân p. 216, première édition, dâr al-Kiyân Ar-Riyadh ].

25/  » L’infaillibilité des prophètes n’est pas absolue «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.18, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

26/  » Il est possible que le Prophète  oublie les versets qu’il a cité aux gens «  [Al Fatwâwî Al-Kuwaytiyyatu Al-Albânî, p.30-31, première édition, Dâr Ad-Diyâ’ – Egypte].

27/  » Il est harâm d’embrasser la main de son père et de sa mère, car cela fait partie des innovations «  [Qâmus al-Bida` Mustakhraj min Kutûb al-Albânî, Machhûr as-Salmân wa Ahmad Ach-Chukûkânî, p. 718, troisième édition, Dâr al-Imâm Al-Bukhârî – Qatar].

28/  » Il est harâm de rendre visite chaque vendredi à ses parents décédés car cela fait partie des innovations « . [Ahkâm Al-Janâ’iz wa bida`ihâ, p.258, quatrième édition, Al-Maktab al-Islâmiy – Bayrût].

29/  » Il est harâm aux femmes de porter tout or en bijoux formant un cercle, comme les bagues, les bracelets, les colliers, les ceintures, etc. «  [Âdâb az-Zafâf Al-Albânî, dans l’introduction de l’ouvrage et à la p.222, première édition, Maktabat al-Ma`ârif lî Nachri wa at-Tawzî` – Ar-Riyâdh].

Lorsqu’il a été interrogé sur cette fatwa, le sheykh Wahbaal-Zu aylī a déclaré :

« En effet, la déviation de certains qui s’occupent par la Science ou ceux qui apprennent par eux-mêmes sans un enseignant n’a pas de valeur en termes de Sciences ou de Shari’ah et leurs avis sont exclus et rejetés. Déclarer l’Or interdit (harām) pour les femmes est à la fois une déviation Islamique et intellectuelle, car le Noble Coran a clairement fait savoir dans le Aya : « Cet être (la fille) élevé au milieu des parures et qui, dans la dispute …». [43:18] qu’il fait partie de sa nature et de sa disposition qu’une femme se pare de bijoux. Il a également été établi dans la Sunnah Prophétique que le Prophète a dit : « L’or et la soie sont halal (autorisé) pour les femmes et haram (interdit) pour les hommes » [Musnad de l’Imam Ahmad b. Hanbal, vol.14, pp. 499-500, Hadith #19407, Dar al-Hadith, Edition du Caire]. Dire que c’est haram c’est aller à l’encontre de l’ijma’ (consensus des Savants). Je n’ai pas lu le livre Âdâb az-Zafâf, mais s’il contient de tels avis, il ne mérite pas qu’on s’y attarde. » [3]

30/  » Il est autorisé à une femme d’allaiter directement par le sein un homme étranger à elle «  [Enregistrement audio Al-Hudâ wa an-nûr ach-Chaykh al-Albânî].

31/  » Il est harâm de réciter la Fâtiha pour un mort et ou de réciter le Qur’ân en ayant l’intention que les hasanât soient destinées au mort «  [Ahkâm Al-Janâ’iz wa bida`ihâ, p.256, 257, 259, quatrième édition, Al-Maktab al-Islâmiy – Bayrût].

32/  » Il est harâm de présenter sa ta`ziyya (condoléances) à la famille d’un mort devant les tombes ni dans un endroit précis et il est interdit de limiter cela à trois jours «  [Ahkâm Al-Janâ’iz wa bida`ihâ, p.255, quatrième édition, Al-Maktab al-Islâmiy – Bayrût].

33/  » Il est harâm d’inscrire le nom du mort ainsi que la date de sa mort sur sa tombe «  [Ahkâm Al-Janâ’iz wa bida`ihâ, p.265, quatrième édition, Al-Maktab al-Islâmiy – Bayrût].

34/  » La masturbation pendant le mois de Ramadan n’annule pas le jeûne « . [Tamâm al-Minnah Al-Albânî p.418, cinquième édition, Dâru ar-Râyah – Ar-Riyâdh].

35/  » Il est harâm de s’habiller en pantalon pour les hommes comme pour les femmes «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.18, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte et également dans l’enregistrement audio Al-Hudâ wa an-nûr ach-Chaykh al-Albânî].

36/  » Il est Sunna de mettre la montre à la main droite «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.149, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

37/  » Il est harâm de rendre le jour de vendredi comme un jour férié «  [Al-Ajwiba an-Nâfi`a `an as’ilati lujnati masjidi al-Jâmi`ati, Al-Albânî, p.65, troisième édition, Al-Maktab al-Islamîy, Bayrût].

38/  » Il est harâm de dire  » Bismi Allâhi ar-Rahmâni ar-Rahîm  » avant de manger, il faut juste dire  » Bismi Allâh «  ». [silsilat al ahâdîth as-sahîha, hadîth 346, tome 1, P.681 première édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh].

39/  » Il est harâm de faire salât sur le Prophète lorsqu’on est étonnée d’une chose «  [Qâmus al-Bida` Mustakhraj min Kutûb al-Albânî, Machhûr as-Salmân wa Ahmad Ach-Chukûkânî, p. 701, troisième édition, Dâr al-Imâm Al-Bukhârî – Qatar].

40/  » Il est harâm de voyager spécifiquement pour rendre visite au Prophète  «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.12, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte et dans Ahkâm Al-Janâ’iz wa bida`ihâ, p.265, quatrième édition, Al-Maktab al-Islâmiy – Bayrût]. ].

41/  » Donner des noms aux mouvements et groupes musulmans est une bid`a sauf le mouvement Salafi «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.27, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

42/  » Il est harâm de louer les appartements aux soufis s’ils déclarent qu’ils sont soufis «  [Fatâwî al-Albânî fî al-Madînah wa al-Imârât, p.136, première édition Dâr ad-Diyâ’, Egypte].

43/  » Il est harâm au musulman de boire debout «  [silsilat al ahâdîth as-sahîha, hadîth 177, tome 1, P.340 première édition Maktabat al-Ma`ârif li an-Nachr wa at-Tawzî` – ar riyâdh].

Qu’Allâh lui fasse Miséricorde, lui pardonne et nous pardonne.

 

3/ Sheykh Al-Albani et l’interprétation (ta’wil) faite par l’Imam Al-Boukhari concernant « El-Wajh »

 

Il est connu que les salafis interdisent formellement toute interprétation (ta’wil) des Textes sacrés, préférant une lecture purement littéraliste. Pourtant, les plus grands savants et parmi eu les Salafs, ont parfois eu recours à l’interprétation. Observez ce que dit sheykh Al-Albani [rahimahou Allâh] de ceux qui font le ta°wil du mot Wajh dans le verset 88 de la sourate el-Qassas.

Il dit : « un croyant ne peut pas dire une chose pareil » !!

Or, parmi les savants qui utilisent l’interprétation, nous trouvons par exemple l’imam Al-Boukhari [rahimahou Allâh]. Voici dessous les scans des pages.

Tout d’abord la parole de l’imam Al-Boukhari disant que El-Wajh (parfois traduit par Visage ou Face) signifie la Royauté :

a1

 

Puis, le scan des paroles de Al-Albani donnant son opinion qui est que ceux qui font le ta’wi ne peuvent être croyants :

a2

a3

Ainsi, il apparait que des dits « salafis » (ou wahhabis) ne suivent pas ceux dont ils se réclament sur des questions aussi importantes que la ‘Aqida (croyance). Pour sheykh Al-Albani, celui qui fait le ta’wil (interprétation) du mot El-Wajh, ne peut être qualifié de Musulman. On ne tombera pas dans le raccourci de dire qu’Al-Albani fait directement le takfir du grand savant al-Hafidh al-boukhari, mais les propos demeurent très graves car par cette parole, il excommunie de très nombreux savants, des Compagnons et un nombre considérable de Musulmans !

Pour d’avantages de précision sur al-Wajh, lire l’article : L’interprétation du Wajh [Face] d’Allâh selon quatre Tafsirs qui font autorité – [ Ibnou Kathir, Ibn ‘Abbâs, At-Tabari, Al-Qurtubi ]

 

4/ Le ta’wil de l’Imam Ahmad ibn Hanbal

 

On a vu précédemment que Sheykh al-Albani [rahimahou Allah] condamnait ceux qui pratiquent l’interprétation (ta’wil) de certaines expressions ou mots du Coran et que pour lui par exemple, celui qui faisait le ta’wil de al-Wajh ne pouvait pas être Musulman. Or, il se trouve que la grande majorité des savants acceptent ces interprétations si elles sont conformes à la langue arabe et à la Majesté d’Allâh ta’ala. Et contrairement à ce que disent les wahhabis, certains savants du Salaf ont pratiqué le ta’wil comme ce fut le cas d’al-Boukhari [radhia Allâhou ‘anhou].

Nous allons voir maintenant qu’un autre grand Imam du Salaf, l’Imam Ahmed ibn Hanbal [radhia Allâhou ‘anhou] pratiquait également le ta’wil. Il est à noter que les « savants » Salafis se réclament de lui et de son école. Voici un passage du célèbre livre de l’imam ibnou Kathir [rahimahou Allah] « el-Bidaya wa el-Nihaya »  – le début et la fin -, dans lequel il exprime et relate clairement le ta’wil (l’interprétation) de l’attribut de « la venue d’Allâh » faite par l’imam Ahmed ibn Hanbal concernant le verset 22 de la sourate el-Fajr « et ton Seigneur vint » « و جاء ربك » en disant qu’il s’agit de la venue de Ses Récompenses.

Encore une fois nous constatons qu’un très grand imam du Salaf et de plus qui est l’imam dont se réclament les salafis fait lui aussi le ta’wil des attributs d’Allâh, comme cela est le cas de beaucoup de savants parmi les plus grands.

J’adresse ici une question à nos frères et sœurs qui suivent le minhaj dit « Salafi », allez-vous suivre al-Albani et dire que l’imam Ahmed ne mérite plus la qualification de Musulman [astarfighu-Llâh]?

Voici le scan :

Ahmad

 

5/ Le Tawwassul de l’Imam Ahmad ibn Hanbal

 

L’Imam Ahmad a dit à Abou Bakr al-Marwazi : « yatawassalu bi al-nabi fi dou’a’ih »« Que celui qui fait des Dou’as utilise le Prophète ﷺ comme cause (wassilah). » Le même récit se retrouve dans le Manasik de l’Imam Ahmad tel qu’il est rapporté par son élève Abou Bakr al-Marwazi. Le fait que l’Imam Ahmad ibn Hanbal ait encouragé à faire le Tawassul à travers RassouluLlâh lors des dou’as est aussi rapporté par l’imam ibn Taymiyya dans ses fatawas (volume 1 page 140, voir aussi Mafaahim page137). Sheykh ibn Taymiyyah lui-même a mentionné la narration d’al-Marwazi prise de son livre sur les Manasik (rites du Hajj) que l’imam Ahmad lui a écrit en lui disant: « Que celui qui fait des Dou’as utilise le Prophète comme cause (wassilah). ». Se référer à : Qa’idah fit-Tawassul wal-Wassila (p. 98 and 155).

Quant à Sheykh al-Albani, il a dit : « L’Imam Ahmad à permis le Tawassul par le biais du Messager seul, et d’autres tels que l’imam As-Shawkani ont permis le Tawassul par son intermédiaire, celui d’autres prophètes et par les Pieux. [Notez au passage qu’il omet de mentionner l’Imam Malik et l’Imam Shafi’i comme autorisant aussi le Tawassul] Cependant, nous [c’est-à-dire Albani et ses semblables], comme c’est le cas dans tous les domaines où il y a désaccord, nous suivons tout ce qui est appuyé par la preuve quelle qu’elle soit, sans suivre aveuglement l’opinion des hommes ». [al-Albani, At-Tawassul page 38]. Voir le scan ICI.

Alors que les salafis proclament suivre l’imam Ahmad, lorsque sa position ne leur plait, ils délaissent son avis. Ainsi, Sheykh al-Albani a dit en substance : « On ne suit pas l’Imam Ahmad sur son tawassoul, même s’il l’a fait car on n’est pas Ahmadiyyine ».

Ceci prouve :

1/ que l’Imam Ahmad (imam du Salaf, Imam Mujtahid al-Mutlaq, qui a eu des dizaines et des dizaines de shouyoukh parmi des sommités incontestables des premières générations et qui a mémorisé et rapporté plus de 1 million de Hadith) faisait le tawassoul et donc qu’il l’approuvait.

2/ que les Salafis se réclament de gens qu’ils ne suivent que sur ce les points qui valident leur propre doctrine.

Voici une preuve solide et supplémentaire que malgré leurs dires, Al-Albani et ses semblables ne suivent pas les Salafs us-Salih mais prennent uniquement ce qui va dans le sens de leur doctrine, loin de la Voie des Salafs as-Salih, celle qui se trouve aujourd’hui répartie dans les deux écoles de ‘Aqida (Ash’arite et Maturidite), les quatre écoles de Fiqh (Malikite, Shafe’ite, Hanafite et Hanbalite) et les Turuqs authentiques de Tassawuf.

Plus d’infos dans cette vidéo : ICI

 

6/ Une anecdote qui en dit long…

 

Pour terminer, nous allons narrer un récit qui illustre parfaitement tout ce que nous avons rapporté dans cet article, prouvant encore une fois l’incompétence de Sheykh al-Albani dans les Sciences Islamiques. Ce témoignage que mentionne l’immense érudit et océan de savoir, le Sheykh Mohammed Âwama (Hafidahoullah) souligne également l’importance de la science reçue par chaîne de transmission. Il rapporte cela dans son livre « L’impact du noble Hadith sur la divergence des Imams Juristes qu’Allah les agrée », page 47, il dit :

« [la situation me pousse à vous raconter cette anecdote], de ces choses qui font rire et pleurer en même temps, rapportant cela de notre Sheykh, l’érudit de la ville de Homs (Syrie) et sa singularité, le Cheikh des Lectionnaires et le garant de la Fatwa, le lectionnaire, l’exégète, le Juriste et l’ascète, le Sheykh Abdul Aziz Ôyoun Al-Soud, mort en 1399 de l’hégire, qu’Allah Le Très Haut lui accorde Sa Miséricorde.

Il m’a raconté cette anecdote il y a 9 ans environ, à mon domicile à Alep (Syrie). Il a dit : est entré à la mosquée, juste avant l’Adhan du « Dhohr », près de moi un homme que je ne connaissais pas, et qui m’a été nommé plus tard, et notre Sheykh me l’a nommé, c’est le Sheykh Nasser Al-Albani ! Il s’est assis, attendant l’Adhan, et quand le Muezzin a dit : « Allahou Akbara Allahou Akbara », cet homme a réagi énergiquement et avec colère, en disant : « ceci est faux, ceci est Bid’â (innovation) » ! Alors notre Sheykh lui a dit : « qu’est-ce qui est faux et Bida’â ? » Il a répondu : « ceci est contraire au Sahih de Mouslim » ! Alors notre Sheykh lui a répété la question : « et qu’est-ce qui est dans Sahih Mouslim » ? L’homme dit alors : « ce qui est dans Sahih Mouslim : « Allahou Akbarou Allahou Akbarou » avec Dhama sur le Ra’a. A ce moment notre Sheykh lui dit, avec son Adab (noblesse de caractère) connu et sa sérénité : « vous avez reçu Sahih Mouslim de vos Chouyoukhs qui l’ont reçu de leurs Chouyoukhs, jusqu’à l’Imam Mouslim, qu’il a rapporté le Hadith avec la Dhama sur le Ra’a ? Ou bien ceci (ce que vous mentionnez là) est l’impression de l’éditeur » ?! Notre Sheykh a dit : « il s’est tu et je me suis tu, puis il pria et s’en alla ». »

 

Nous espérons que cet article servira de lumière éclairante pour ceux qui cheminent sincèrement sur le Chemin d’Allâh Exalté, de Son bien aimé Messager ﷺ digne de confiance dans la révélation, de sa famille pure et parfumée, de Ses nobles Compagnons bon guides et bien guidés, des Awliyas Ses fidèles Alliés et de Ses Savants dévoués.

 

 

Notes :

– Basé en partie sur les travaux de l’équipe d’Aslama.com, de sheykh Gibril Fouad Haddad et d’autres Shuyukh – qu’Allâh les récompense –

[1] Sur le site Masud.co.uk vous trouverez exposées 50 erreurs et contradictions de Al-Albani. Cela confirme la médiocrité de ses travaux en terme de Hadith.

[2] Source : at-Tahwid.net

[3] Dans Fatāwa Mu’āsira de Sheykh Wahba al-Zuhaylī, pages 203-204, Dār Al-Fikr, Damas, 2003

– Sur le même sujet, lire également : Les ijazas de Ibn Baz et de Al-Albani – Par Sheykh Nuh Ha Mim Keller

– A écouter (anglais) : Who was Nasiruddin Albani Salafi?

– Pour les arabophones, voici lire ce livre complet en PDF : Les aberrations et les erreurs de Al-Albani de Sheykh Habibur Rahman A’zami

Les Ijazas de Ibn Baz et de Al-Albani


Par Sheykh Nuh Ha Mim Keller

 

 

bin_baz_al_albani

 

 

Question :

Les Salafis affirment que Ibn Baz (RA) et Al-Albani (RA) ont des ijazas [1] provenant de grands shouyoukh [2]. Ils disent que Al-Albani a obtenu une ijaza de certains shouyoukh en Syrie, avez-vous des informations à ce sujet?

 

Réponse :

Notre professeur de hadith, Sheykh Shu‘ayb al-Arna’ut, nous a dit, à ma femme et à moi-même, que Sheykh Nasir al-Albani a appris sa science du hadith à partir des livres et des manuscrits de la Bibliothèque Dhahiriyya à Damas, et suite à ses longues années de travail sur les livres de hadith. Il n’a obtenu aucune part significative de ses connaissances à partir de savants du hadith vivants. Selon Sheykh Shu’ayb, c’est pour la bonne raison qu’il n’y avait personne à Damas à l’époque qui connaissait bien le hadith, et qu’il n’a voyagé nulle part ailleurs pour apprendre. J’ai entendu des Salafis dire qu’il avait reçu une ijaza d’une personne en Syrie, mais cela ne peut venir (selon Sheykh Shu’ayb) que d’une personne ayant une connaissance beaucoup moins importante que la sienne.

Je crois Sheykh Shu’ayb à ce sujet, parce que sa famille, comme celle de Sheykh Nasir (Al-Albani), étaient des Albanais ayant émigré à Damas lors de la chute de l’Empire Ottoman, et ils se connaissent tous assez intimement. Le sentiment que l’on a, est que le père de Sheykh Nasir, Sheykh Nuh al-Albani, était un Hanafi à ce point strict qu’il fit naitre une sorte de réaction excessive chez Sheykh Nasir Al-Albani, non seulement contre Abu Hanifa et son madhhab, mais également contre les shouyoukh Islamiques traditionnels. Selon Sheykh Shu’ayb, Sheykh Nasir (Al-Albani) a étudié le Tajwid (récitation du Coran) et peut-être le livre de fiqh hanafite élémentaire Maraqi al-falah [l’ascension au succès] avec son père Sheykh Nuh al-Albani et il reçu (éventuellement) d’autres enseignements en fiqh Hanafite de Sheykh Muhammad Sa’id al-Burhani, qui enseignait à la mosquée Tawba, dans le quartier des Turcs du côté du Mont Qasiyun, près de la boutique du père de Sheykh Nasir (al-Albani). Par la suite, Sheykh Nasir (al-Albani) constata que son temps pourrait être dépensé de façon plus rentable au côté des livres et des manuscrits de la Bibliothèque Dhahiriyya et dans la lecture d’ouvrages à des étudiants, il n’assista plus alors à aucun autre cours.

Quant à son ijaza ou « certificat d’apprentissage », Sheykh Shu‘ayb nous dit qu’elle fut obtenue lorsqu’un savant du hadith d’Alep, Sheykh Raghib al-Tabbakh, était en visite à la Bibliothèque Dhahiriyya à Damas, et que le Sheykh Sheykh Nasir (al-Albani) lui fut signalé comme un étudiant du hadith prometteur. Ils se sont alors rencontrés et ont discuté. Le Sheykh l’a alors autorisé « dans toutes les chaînes de transmission qu’il a été autorisé à rapporter », c’est-à-dire une ijaza générale, bien que le Sheykh Nasir n’ait jamais assisté aux enseignements du Sheykh ou lu des livres de hadiths avec lui. Sheykh Raghib al-Tabbakh possédait des chaînes de shouyoukh remontant aux principaux ouvrages de hadith, tels que Sahih al-Bukhari, les Sunan d’Abou Dawoud, et avait donc une chaîne remontant de manière ininterrompue jusqu’au Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam) pour ces livres. Mais c’était une autorisation (ijaza) de tabarruk, ou « pour la bénédiction », et non pas un « certificat d’apprentissage », car Sheykh Nasir (Al-Albani) n’est pas allé à Alep pour étudier auprès de lui et Sheykh Raghib al-Tabbakh n’est pas venu à Damas pour lui donner des cours.

Ce type d’autorisation (ijaza), de tabarruk, est une pratique de certains savants traditionnels : donner une autorisation afin d’encourager un étudiant qu’ils ont rencontré et apprécié, qu’ils trouvent doté de bonnes connaissances, ou qu’ils espèrent voir devenir savant. La raison pour laquelle je connais l’existence de telles ijazas, c’est parce que j’en possède une du savant Mecquois du hadith Sheikh Muhammad ‘Alawi al-Maliki, qui m’autorise à rapporter « toutes les chaînes de transmission que moi-même [Muhammad ‘Alawi al-Maliki] j’ai été autorisé à rapporter par mes shouyoukh », ce qui inclue les chaînes de transmission remontant aux Imams du hadith : Malik, al-Bukhari, Muslim, Abu Dawud, at-Tirmidhi, an-Nasa’i, Ibn Majah (La Mecque : Muhammad ‘Alawi al-Maliki, 1412/1992). Bien que mon nom soit sur l’autorisation, et qu’elle soit signée par le Sheykh, cela ne fait pas de moi un savant du hadith comme lui, parce qu’en dehors de certains de ses cours publics, ma connaissance dans le hadith ne vient pas de lui, mais de Sheikh Shu‘ayb, avec qui j’ai effectivement étudié. Plus exactement, Sheikh al-Maliki connaît mes shouyoukh à Damas, il sait que je suis le traducteur de ‘Umdat al-salik [Support du Cheminant] dans le Fiqh Shaféite, nous nous connaissons depuis un certain temps, et il approuve ma méthode. La valeur scientifique de telles ijazas est simplement d’attester du fait que nous nous sommes rencontrés. »

 

Quant à Ibn Baz, je ne sais pas avec qui il a étudié, mais de par ses émissions diffusées à la radio, je serais très surpris qu’il n’ait jamais étudié avec quelqu’un de non engagé dans ce que lui et ses collègues appellent la da’wa ou « la propagation », c’est-à-dire les révisions de l’Islam prônées par Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab.

 

Comme il est illégal de dire quoi que ce soit de détesté à propos d’un musulman, sauf dans le cadre d’un intérêt admis par la Loi Sacrée, la discussion qui suit ne sortira pas du cadre (a) de chercher à savoir si ces révisions constituent une exagération sectaire se différenciant de l’Islam traditionnel, et (b) s’il est avéré qu’elles sont sectaires, comprendre comment cela influence les déclarations sur lesquelles Sheykh Ibn Baz et Nasir Al-Albani pourraient par ailleurs être suivis.

 

Je vous mentionne cela, parce que comme vous le savez, certaines personnes s’offensent de l’utilisation du mot Wahhabi et ils ont de bonnes raisons si l’on entend par là qu’ils n’aiment pas l’Islam, ou ne cherchent pas à le pratiquer au mieux de leur compréhension et de leur capacité. Je crois que cela est vrai pour pratiquement tous les groupes séparatistes depuis le début de l’Islam. Pour autant qu’ils ne contredisent pas quelque chose de nécessairement connu dans la religion (nécessairement connu signifiant que n’importe quel musulman saurait répondre si on lui posait la question), on peut dire de tous ces groupes qu’ils ont essayé de comprendre et d’appliquer le Coran et la Sunna, bien que leur compréhension les ait amené à une conclusion erronée. C’est pourquoi les manuels de Shari’a disent des choses comme :

 

Ils [ceux qui se soulevèrent contre le calife] dépendent des lois Islamiques (parce qu’ils n’ont pas commis un acte qui les met en dehors de l’Islam, ce qui ferait qu’on les considérerait alors comme non-Musulmans. Ils ne sont pas non plus considérés comme moralement corrompus (fasiq), car se rebeller n’est pas une limite critique, mais il s’agit plutôt de leur compréhension qui est erronée), et les avis de leur juge Islamique sont considérés comme juridiquement valides (à condition qu’il ne déclare pas légal d’ôter injustement la vie des Musulmans) si ces avis sont tels qu’on les considérerait comme valides s’ils étaient émis par notre propre juge (Reliance of the Traveller, 594).

 

Le fait que ces personnes puissent considérer les Musulmans qui ne font pas partie de leur secte comme des non-Musulmans – ce qui est la marque de fabrique des sectes hétérodoxes (Batil) de tout temps et en tous lieux – ne change pas les avis cités ci-dessus, et le calife ou son représentant peut utiliser la force nécessaire pour mettre fin à la discorde. Voici ce que l’on trouve dans Hashiya radd al-muhtar ‘ala al-Durr al-mukhtar sharh Tanwir al-absar [3], dont chaque mot est considéré comme un des éléments déterminants (nass) dans l’école Hanafi :

 

(Al-Haskafi:) Ceux qui se révoltent contre l’obéissance à l’Imam [c’est-à-dire le calife ou son représentant] sont de trois types :

1/ Les bandits de grand chemin, et leur statut est connu [c’est à dire la peine de mort, s’ils ne se livrent pas avant d’être capturés];

2/ Les rebelles (bughat) contre le califat, dont le statut sera discuté ci-dessous [c’est-à-dire qu’ils sont combattus avec autant de force que nécessaire pour les faire cesser, comme indiqué dans Reliance plus haut];

3/ Les kharijites, c’est-à-dire des hommes avec une force militaire qui se révoltent contre l’Imam en raison d’une interprétation scripturaire erronée (ta’wîl), estimant qu’il est dans un égarement digne de la mécréance (kufr) ou dans la désobéissance à Allâh (ma’siya) qui nécessite qu’ils le combattent, ceci selon leur interprétation erronée des Écritures et qui considèrent comme légitime de prendre nos vies, nos biens, nos femmes comme esclaves et qui considèrent les Compagnons de notre Prophète comme des mécréants. Leur statut est le même que celui des rebelles (bughat) contre le califat: [voir n° 2 ci-dessus] par consensus unanime des savants du fiqh.

(Ibn ‘Abidin) : Ses paroles « et qui considèrent les Compagnons de notre Prophète comme des mécréants » ne font pas partie des conditions qui déterminent qu’une personne est un kharijite, mais c’est plutôt une simple clarification sur ce qu’on fait ceux qui se révoltèrent contre ‘Ali (RA). Autrement, il suffit d’être convaincu qu’ils considèrent mécréant ceux contre qui ils se battent, comme cela s’est produit de nos jours avec les disciples de [Muhammad ibn] ‘Abd al-Wahhab, qui sortirent du Najd en révolte, et prirent les sanctuaires de la Mecque et de Médine. Ils suivaient l’école Hanbalite, mais pensaient qu’ils [eux-mêmes] étaient LES musulmans et que ceux qui croyaient différemment d’eux étaient polythéistes (mushrikin). Sur cette base, ils jugèrent légal de tuer des Musulmans Sunnites (Ahl al-Sunna) ainsi que leurs savants religieux, jusqu’à ce qu’Allâh le Très-Haut mette en déroute leurs forces et que les armées Musulmanes attaquent leurs bastions et les humilient en 1233 A.H. [1818] (Hashiya radd al-muhtar, 4.262).

 

Le mufti Shafe’ite de la Mecque, Ahmad ibn Zayni Dahlan (m. 1304/1886), historien et savant, a écrit l’histoire de la prise de pouvoir des lieux saints par les Wahhabites dans un certain nombre d’ouvrages, dont l’un, son livre d’histoire en deux volumes intitulé al-Futûhât al-Islamiyya [Les conquêtes Islamiques], donne la description suivante de ce qui est probablement devenu le plus célèbre et certainement le plus meurtrier de leur ijtihad, à savoir que la Sunna du Tawassul (invoquer Allâh par l’entremise de) [4] constitue de la mécréance (shirk) :

Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab a affirmé que son but dans cette école de pensée qu’il a innové était de purifier la croyance en l’unicité d’Allâh (Tawhid), et d’abjurer l’adoration de fausses divinités (shirk) et [de démontrer] que les Musulmans avaient adoré de fausses divinités depuis six cents ans et qu’il leur avait restitué leur religion. Il interpréta les versets Coraniques révélés au sujet des adorateurs de faux dieux (polythéistes) comme se référant à ceux qui adorent Allâh seul, comme [par exemple] la parole d’Allah le Très-Haut :

 

« Y a-t-il un être plus égaré que ceux qui invoquent, en dehors de Dieu, des divinités qui n’exauceront jamais leurs prières jusqu’au Jour de la Résurrection, qui sont totalement insensibles à leurs invocations » [5]

Ainsi que Sa Parole :

« N’invoque pas, en dehors de Dieu, ce qui ne peut ni te faire du bien ni te nuire, sinon tu serais du nombre des injustes ! » [6] 

 

Il y a beaucoup de versets similaires dans le Coran ; ainsi Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab a dit que quiconque cherche l’aide du Prophète ou d’autres personnes parmi les prophètes, les amis d’Allâh (awliya) ou les vertueux, ou bien fait appel à lui ou lui demande d’intercéder, est comme ces adorateurs de faux dieux et donc est inclus dans la généralité de ces versets. Il croyait la même chose à propos du fait de visiter la tombe du Prophète et de tous les autres des prophètes, ainsi que celles des amis d’Allâh, ou encore celles des saints. Il a dit à propos de la Parole d’Allâh le Très-Haut citant les dires des idolâtres à propos du culte de leurs idoles,

« Nous ne les adorons que pour qu’elles nous rapprochent davantage de Lui » [7]

 

que les gens qui prient Allâh par le biais d’un intermédiaire (Tawassul) sont comme ces adorateurs de faux dieux qui disent : « Nous ne les adorons que pour qu’ils nous rapprochent davantage de Lui ». Il a déclaré que les adorateurs de faux dieux ne croyaient pas leurs idoles capables de créer quoi que ce soit mais plutôt que le Créateur était Allâh le Très-Haut, comme indiqué par la parole d’Allâh :

 

« Et si vous leur demandez qui les a créés, ils diront : ‘Allâh’ » [8]

Et,

« Si jamais tu leur demandes qui a créé les Cieux et la Terre, ils répondront sûrement : ‘Allâh’ » [9]

 

de telle façon qu’Allâh ne les avait pas jugé pour avoir commis de la mécréance et avoir adoré de fausses divinités, mais plutôt par rapport à leur parole, « que pour qu’ils nous rapprochent davantage de Lui », et qu’en conséquence ces gens [Musulmans qui font le Tawassul] sont comme eux.

 

Et cela est tout simplement faux, car les Musulmans croyants ne prennent pas les prophètes (Paix sur eux) ou les amis d’Allâh comme des dieux ni n’en font des associés (shuraka’) d’Allâh, mais plutôt ils croient qu’ils sont des esclaves créés qui appartiennent à Allâh et qui ne sont pas dignes d’être adorés.

 

Quant aux adorateurs de faux dieux à propos desquels ces versets du Coran ont été révélés, ils croyaient que leurs idoles étaient des dieux, et les vénéraient comme tels, même s’ils reconnaissaient qu’ils n’avaient pas créé quoi que ce soit – tandis que les croyants eux, ne soutiennent pas que les prophètes ou les awliya sont dignes d’adoration ou de la divinité et ne les vénèrent pas avec la révérence due exclusivement au Seigneur. Plutôt, ils croient qu’ils sont les serviteurs d’Allâh et Ses bien-aimés, ceux qu’il a élus et choisis et croient que par Les bénédictions qu’Il leur accorde (baraka), Il fait preuve de miséricorde envers Ses serviteurs. Leur intention dans la recherche de bénédictions à travers eux est une miséricorde d’Allâh le Très-Haut, et les preuves qui attestent de la validité de cela sont nombreuses dans le Coran et la Sunna.

 

Le credo des Musulmans est que le Créateur – Celui qui afflige, Celui qui avantage, Celui qui mérite d’être adoré – est Allâh seul. Ils ne croient pas que quelqu’un d’autre soit Puissant (capable) et ils croient que les prophètes et awliya ne créent rien, ne possèdent aucune capacité de favoriser ou de nuire, mais simplement que par la grâce qu’Allâh leur accorde (baraka), Il fait montre de miséricorde envers les serviteurs créés.

 

C’est la « croyance » des adorateurs de faux dieux selon laquelle leurs idoles méritaient l’adoration et la divinité qui les rendaient coupable d’associer à Allâh (shirk) des copartenaires et non simplement leur parole : « Nous ne les adorons que pour qu’elles nous rapprochent davantage d’Allâh ». Car c’est seulement lorsqu’il leur fut prouvé que leurs idoles ne méritaient pas d’être adorées, ce qu’ils croyaient pourtant, qu’ils dirent alors pour se trouver une excuse: « Nous ne les adorons que pour qu’elles nous rapprochent davantage de Lui ».

 

Alors comment Ibn ‘Abd al-Wahhab et ses partisans peuvent-ils considérer que les croyants qui reconnaissent le Tawhid dans son ensemble puissent être comparables à ces adorateurs de faux dieux qui croyaient en la divinité de leurs idoles? Aucun croyant n’est concerné par tous les versets cités ci-dessus, ni par ceux qui comme eux font explicitement référence à des non-Musulmans et aux adorateurs de fausses divinités.

L’Imam Al-Bukhari rapporte de ‘Abdullâh ibn ‘Umar (qu’Allâh soit satisfait du père et du fils) qui a relaté que le Prophète a dit lors de sa [prédiction de la] description des Kharijites qu’ils « se serviraient des versets révélés au sujet des non-Musulmans et qu’ils les appliqueraient aux croyants ».

 

Et dans un autre hadith, également d’après Ibn ‘Umar, le Prophète a dit : « Ce que je crains le plus pour ma Oumma, c’est un homme qui interprète le Coran et l’utilise hors de son contexte » ;  ces deux hadiths sont applicables à cette secte.

 

Si le fait que des croyants invoquent Allâh à travers un intermédiaire (Tawassul) était considéré comme de l’adoration de fausses divinités, cela n’aurait pas été fait d’abord par le Prophète lui-même, ni par ses Compagnons, ni par la Umma Musulmane, du premier au dernier [10].

Ce passage nous montre pourquoi les Wahhabis ont été considérés comme des Kharijites, des hommes qui, comme le note Al-Haskafi ci-dessus, se sont révoltés contre l’imam « en raison d’une interprétation scripturaire erronée (ta’wîl), » estimant qu’il « est dans un égarement digne de la mécréance (kufr) ou dans la désobéissance à Allâh (ma’siya) nécessitant qu’ils le combattent ».

Ce qui met principalement en difficulté leur théorie selon laquelle le Tawassul revient à adorer de faux dieux, c’est le fait qu’il a été enseigné à la Oumma par le Prophète, ce qui explique peut-être pourquoi personne dans les onze siècles de science Islamique qui ont précédé Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab n’avait considéré cela comme de la mécréance.

 

À cet égard, il est impensable que Ibn ‘Abd al-Wahhab n’ait pas été informé du fait que son propre Imam [ndt : celui qu’il prétendait suivre], Ahmad ibn Hanbal, ait enjoint son élève le plus remarquable, Abu Bakr Ahmad ibn Muhammad al-Marrudhi (m. 275/888) de faire Tawassul par le Prophète. Al-Marrudhi rapporte le Tawassul du hadith du Compagnon (Sahabi) ‘Uthman ibn Hunayf qui contient les paroles : « Ô mon Seigneur ! Je Te demande et je me dirige vers Toi par Ton Prophète Mohammed, le Prophète de la miséricorde. Ô Mohammed !  Je me dirige par ton intermédiaire vers ton Seigneur pour mon besoin afin qu’il soit comblé », que al-Marrudhi rapporte de Ahmad ibn Hanbal, à partir du « chapitre des supplications » de son Kitab al-mansak [Livre de la Umra et du Hajj]. Cela est mentionné par Ibn Taymiya [11] que j’ai plutôt tendance à croire à ce sujet, car il a essayé de réfuter les propos de son Imam à propos du caractère Sunna de cette pratique, mais sans la considérer comme de l’idolâtrie (shirk) ou de la mécréance (kufr), ce que les Wahhabis ont fait quatre siècles plus tard.

 

Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab a aujourd’hui disparu, avec les fatwas qu’il a émis et dont le résultat à été les attaques contre la Mecque, Taïf, et Médine dès 1205/1790 par les « réformateurs » qui croyaient que la vie, les femmes et l’argent des Musulmans Sunnites ordinaires qui ne considéraient pas le Tawassul comme du shirk pouvaient légalement être pris par ceux qui le considéraient comme tel. Il n’y a plus de Wahhabites de ce type. Comme l’a dit le roi Fahd (qui, dans l’ensemble, a eu une influence modérée positive) il y a quelques années dans un discours, « Nous ne sommes pas Wahhabites, nous sommes Hanbalites ».

 

Pourtant, si la « révolte » (selon les propos d’Al-Haskafi) s’en est allée, la « mauvaise interprétation des textes » demeure et son influence intellectuelle reste forte sur tous les aspects de l’institution religieuse en Arabie Saoudite. Bon nombre des idées agressives [ndt : en provenance d’Arabie Saoudite] sont emballées et exportées vers d’autres pays Musulmans sous l’égide d’Ibn Baz et l’accréditation donnée par le soutien de Sheykh Al-Albani et de ceux qui le suivent.

 

Il s’agit de « révisions » qui visent à changer l’Islam traditionnel et si beaucoup de Musulmans ordinaires ont oublié cela, c’est en raison de l’ampleur avec laquelle ils [les Wahhabis] ont réussi, encouragés par des subventions importantes [ndt : grâce au pétrodollar] et le manque actuel de savants traditionnels (‘Ulama) pour enseigner la vérité aux Musulmans. Pourtant, on sent bien qu’ils marquent une phase transitoire, car Allâh a promis de protéger la religion (din) et si les réfutations des savants classiques ont été entendues, ces innovations disparaitront comme neige au soleil. En attendant, les Wahabbis ont programmé des pseudos réformes pour les trois piliers du din, à savoir : l’Islam (la Shari’a), l’Iman (‘Aqida), et l’Ihsan (Tariqa). À partir de ces catégories, les « réformes» peuvent être résumées ainsi :

1) L’Islam (Shari’a) : À leur crédit, le mouvement dont nous parlons a ravivé l’intérêt pour le hadith parmi les érudits musulmans du bord opposé. Mais l’accent mis sur hadith et ses disciplines connexes, à l’exclusion des autres sciences Islamiques toutes aussi indispensables à la compréhension de la révélation, telles que la méthodologie du fiqh, ou le conditionnement du hadith selon les principes généraux exprimés dans le Coran, a créé une fausse division dans l’esprit de nombreux musulmans entre le fiqh et le hadith. Et c’est une innovation (bida’a) intellectuelle de l’espèce la plus menaçante pour l’Islam dans lequel n’a jamais accepté l’ijtihad [12] provenant de non-mujtahids [13], ou quoi que ce soit présentant une insuffisance en fiqh (littéralement : la compréhension des points subtils) du hadith.

Une des tristes conséquences de la division faite entre le fiqh et le hadith est la renaissance de la pensée Dhahirite dont nous avons parlé plus haut, avec « l’invalidité de son littéralisme mal placé » dans l’interprétation des textes scripturaires primaires. Un tel littéralisme se produit nécessairement sur une personne formée seulement au Hadith (comme le Sheykh Al-Albani) [notamment] si elle essaie de déduire des avis Juridiques Shari’a sans posséder la maîtrise des outils d’interprétation nécessaires pour relever les défis auxquels sont confrontés les mujtahids, par exemple, dans le raccordement d’entre un certain nombre de hadiths sur une question particulière qui pourtant semble contradictoire, ou encore en ce qui concerne les nombreux autres problèmes intellectuels inhérents à l’ijtihad. Cet ardent Dhâhirisme – en particulier chez les adeptes de Sheykh Al-Albani – a incité certains Musulmans contemporains à croire sérieusement qu’il faille choisir entre suivre « le Coran et la Sunna », et suivre l’une des écoles des Imams Mujtahid [14].

 

Si le grand mensonge a aujourd’hui gagné en crédibilité c’est uniquement parce que très peu de musulmans comprennent ce qu’est un ijtihad et comment il se fait. Je pense que le remède à cela consiste à familiariser les Musulmans avec des exemples concrets sur la façon dont les Imams Mujtahids arrivent à dériver des avis juridiques de Shari’a spécifiques à partir du Coran et des Hadith. En premier lieu, démontrer l’étendue de leurs connaissances dans le Hadith (Muhammad ibn ‘Ubayd Allah ibn al-Munadi [m. 272/886] rapporte que Ahmad ibn Hanbal a déclaré qu’avoir mémorisé trois cent mille hadiths ne suffisait pas pour être un mujtahid), puis en second lieu, démontrer leur maîtrise des principes déductifs qui permettent de joindre entre eux tous les textes primaires. Jusqu’à ce que cela soit fait, les partisans de ce mouvement continueront probablement à suivre l’ijtihad de non-mujtahids (les Shouyoukh qui inspirent leur confiance), sous le slogan « le Coran et la Sunna », comme si l’obligation de les suivre était une notion étrangère aux véritables mujtahids. Les disciples [de cette doctrine] peuvent à la rigueur ne pas être blâmés, car [selon l’expression] « pour quelqu’un qui n’a jamais voyagé, sa mère est l’unique cuisinière ». Mais j’impute la responsabilité aux Shouyoukh qui, quelles que soient leurs motivations, écrivent et parlent comme s’ils étaient les uniques cuisiniers.

2) L’Iman (‘Aqida) : L’acceptation et l’adhérence aveugle des opinions d’Ibnou Taymiya et d’Ibn al-Qayyim al-Jawziyya dans la ‘Aqida ont abouti à un certain nombre de conséquences :

 

L’une d’entre elles est le rejet par Ibn Taymiya de toute expression figurative (majaz) dans le Coran. C’est ce que nous avons nommé plus haut : « littéralisme mal placé ». Ceci a eu pour conséquence de faire naitre l’anthropomorphisme dans les esprits et a permis qu’il se propage un peu partout sous le slogan du « retour à la ‘Aqida des premiers Musulmans », alors qu’ils en sont loin.

 

À cet égard, je parlais récemment avec Mawlana Abdullâh Kakakhail, un savant d’Islamabad spécialiste de la Croyance Islamique (usûl ad-din), qui m’a dit avoir été diplômé de l’Université Islamique de Médine en 1966, et qui peu après, alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui, avait été convoqué au bureau du vice-recteur de l’université. Celui-ci exprima sa déception à propos du fait que l’étudiant n’ait pas davantage profité de l’enseignement dispensé dans l’université à propos de la Croyance Islamique (‘Aqida). Le vice-recteur dit qu’il savait qu’Abdullâh retournait au Pakistan avec les mêmes principes de foi que ceux avec lesquels il était venu. Ils sont ensuite venus à parler des  mutashabihat, c’est-à-dire des versets Coraniques et hadiths dits « équivoques » jusqu’à ce qu’ils en arrivent à parler de la « Main » d’Allâh [15]. « Vous dites », dit le jeune homme au vice-recteur, que : « la main est connue, mais que son comment (kayf) est inconnu ». « Que signifie donc l’inconnu de ce comment ? » Le vice-recteur répondit : « Cela signifie que nous ne savons pas si la main est noire ou blanche, ni si elle est longue ou courte ». Ce vice-recteur se nommait Ibn Baz, et c’est ce qui était proposé à l’époque comme da’wa (appel à l’Islam) – c’est-à-dire une croyance (‘Aqida) semblable à celle qui inspira le plafond de la chapelle Sixtine.

 

Deuxièmement, pour expliquer le fossé béant qui existe entre ce genre d’anthropomorphisme et l’ensemble de la littérature antérieure en matière de Tafsir du Coran, ils ont été obligé de se justifier en expliquant que l’école Ash’ari se serait glissée dans la Umma et aurait altéré la « ‘Aqida des premiers Musulmans (as-Salaf us-Salih) », alors qu’on ne trouve aucune trace de la ‘Aqida que les Wahhabis prétendent être celle des Salafs. Cela a divisé le domaine de la ‘Aqida en deux camps : les pros et les anti-Ash’ari, alors que depuis les mille années précédentes, les Musulmans Sunnites s’étaient mis en accord autour de l’orthodoxie des écoles Ash’aris et Maturidis. Pourquoi avoir réparé quelque chose qui n’était pas cassé?

 

En fait, quand un richissime commerçant de Djeddah a sorti des oubliettes la ‘Aqida d’Ibn Taymiya au début de ce siècle en finançant l’impression en Égypte de son livre Minhaj al-sunna al-nabawiyya ainsi que d’autres de ses œuvres, le Mufti d’Egypte Muhammad Bakhit al-Muti‘i, confronté à de nouvelles questions sur la validité de l’anthropomorphisme a écrit : « C’est une discorde (fitna) qui dormait ; qu’Allâh maudisse celui qui la réveille ».

 

Mais il est vraisemblable que l’héritage le plus malheureux laissé par le mouvement Wahhabi originel est quelque chose qui est maintenant pratiqué du Najd au sous-continent Indien, d’Est en Ouest, à savoir la facilité avec laquelle les Musulmans se qualifient les uns les autres de « mécréants ». Que ce soit à propos d’une question de Fiqh comme le Tawassul, ou sur une question de ‘Aqida comme celle que l’ont à évoqué plus haut et c’est précisément le sectarisme qu’Allâh nous a interdit dans le Coran par les paroles :

 

« Ne suivez pas l’exemple de ceux qui, après avoir reçu les preuves, se sont divisés et se sont opposés les uns aux autres. À ceux-là est réservé un châtiment exemplaire » [16].

 

Le sectarisme de ce genre est quelque chose qui n’existait pas dans l’Islam Sunnite traditionnel durant les mille dernières années, mais il représente plutôt une rupture avec cette tradition. Même si on la justifie au nom d’une « réforme Islamique » ou d’un « retour aux sources de l’Islam », le sectarisme est et demeure le type de bida’a d’égarement à propos duquel le Prophète a dit dans un hadith rapporté par Muslim :

 

« Quiconque apporte à notre affaire-ci une chose nouvelle non fondée sur elle, verra cette chose rejetée ». [17] 

 

3) L’Ihsan (Tariqa) : Le troisième item de la réforme, poursuivie de manière agressive aujourd’hui encore est la tentative faite pour éliminer du cercle des sciences Islamiques le Tasawwuf ou « soufisme », bien qu’il ne fasse pourtant aucun doute qu’il ait été considéré comme tel par presque tous les savants classiques, et ce, depuis que les sciences religieuses furent pour la première fois retranscrites. Notre époque a vu l’impression et la réimpression de travaux comme des passages du Talbis Iblis [Les ruses de satan] d’Abd ar-Rahman ibn al-Jawzi dans lequel « les Soufis » (dans le sens d’un groupe d’entre eux à son époque) sont critiqués, sans dire en passant qu’un grand nombre des biographies de son ouvrage en cinq volumes Sifa al-safwa [Description des élus] sont celles des mêmes soufis cités in extenso dans Al-Risala al-Qushayriyya l’ouvrage classique de Qushayri sur le Soufisme.

 

Le Soufisme existe pour la bonne raison que la Sunna que nous avons pour obligation de suivre ne se limite pas seulement aux paroles et aux actes extérieurs du Prophète mais aussi à ses états, comme la confiance en Allâh (tawakkul), la sincérité (ikhlas), la mansuétude (hilm), la patience (sabr), l’humilité (tawadu’), le perpétuel souvenir d’Allâh, et ainsi de suite. Beaucoup, beaucoup de hadiths et des versets du Coran indiquent le caractère obligatoire de la réalisation de ces (et des centaines d’autres) états du cœur, comme indiqué dans le hadith rapporté par Muslim, dans lequel le Prophète dit :

 

« Quiconque a un atome d’orgueil dans le cœur n’entrera pas au Paradis » [Muslim 1.93]

 

ou le hadith sahih dans les Sunan d’Abou Dawoud sur le caractère obligatoire d’avoir une présence du cœur dans la prière (salat), dans lequel ‘Ammar ibn Yasir rapporte avoir entendu le Prophète dire,

 

« En vérité, l’homme quitte (une prière) dont il n’obtient que le dixième de la récompense, le neuvième, le huitième, le septième, le sixième, le cinquième, le quart, le tiers ou la moitié » (Sunan Abu Dawud [N.d. Réimpression. Istanbul: al-Maktaba al-Islamiyya, n.d.] 1.211).

Une réflexion d’une demi-minute suffit à montrer à chacun de nous où nous en sommes sur ces aspects de notre din, et pourquoi en temps normal, aider les Musulmans à atteindre ces états n’étaient pas laissés à des amateurs, mais plutôt délégué à des Ulémas du cœur, les savants du Soufisme Islamique.

 

Comme dans d’autres sciences Islamiques, des erreurs se sont produites historiquement dans le Soufisme, comme principalement le fait de ne pas reconnaître la Shari’a et les principes de la foi (‘Aqida) de Ahl as-Sunna comme étant au-dessus de chaque humain. Mais ces erreurs n’étaient par exemple pas différentes des isra’iliyyat (contes sans fondement des Bani Isra’il) qui se sont glissé dans la littérature exégétique Coranique (tafsir), ou des mawdu’at (hadiths forgés) qui se sont glissé dans la masse des hadiths prophétiques. Pour autant, on ne considère pas cela comme une preuve que le tafsir est mauvais, ou que le hadith égare, mais plutôt, dans chaque discipline les erreurs ont été identifiées et les mises en garde ont été effectuées par les Imams spécialistes de ces matières parce que la Umma avait besoin du reste. Et de telles corrections sont précisément ce que nous trouvons dans des livres comme la Risala de Qushayri, dans l’Ihya d’Al-Ghazali et d’autres ouvrages de Soufisme.

 

En revanche, les réformateurs de notre époque ont trouvé comme échappatoire de créer des doutes sur le fait qu’il n’y aurait [en fait] véritablement aucune science Islamique permettant d’atteindre la sincérité spirituelle à partir d’une voie méthodique et fondée sur la connaissance. Mais peut-être aujourd’hui, commencent-ils à réaliser que si l’on met fin à toutes les aspirations spirituelles, on ne produira que des Musulmans agressifs n’ayant aucun autre moyen de se sentir plus religieux que part l’argumentation pour prouver à leurs coreligionnaires Musulmans que ces derniers le sont moins qu’eux. Un état peu enviable, décrit dans le hadith du Prophète :

 

« Aucun peuple ne s’est égaré après avoir été sur la vérité si ce n’est à cause des polémiques »

 

Pour résumer, le mouvement visant à réformer notre din attaque l’autorité Scientifique qui a toujours soutenu ses trois piliers. Et ils le font dans l’Islam, en retournant le cœur des Musulmans contre les écoles juridiques (madhhabs) qui représentent notre Shari’a; dans l’Iman, en présentant l’anthropomorphisme d’Ibn Taymiya comme « la voie des premiers Musulmans » [ndt : as-Salaf al-Salih], et dans l’Ihsan, en essayant de fermer la porte de la spiritualité Islamique traditionnelle une fois pour toutes.

 

Sheykh Nasir al-Albani et Ibn Baz sont parmi les sommités principales de ce mouvement, et l’ensemble de la carrière de ce dernier démontre son attachement à ces réformes, que ce soit les publications imprimées sous ses auspices et distribuées à travers le monde, ou bien l’aide financière accordée aux universitaires wahhabis dans le but qu’ils repartent de Médine diplôme en poche vers leur pays d’origine pour ensuite diffuser les enseignements de la secte, relatant inlassablement à quel point seuls peu de Savants Musulmans au cours des milles quatre cents dernières années ont vraiment compris l’Islam comme il a été compris par le Prophète et par eux-mêmes.

 

Alors peut-être que la meilleure réponse à votre question à propos des ijazas de ces deux hommes est de demander en retour : Quel intérêt le système traditionnel d’ijaza a-t-il donc pour ces réformateurs, alors que sa fonction consiste à ce que les savants traditionnels conservent intacte la compréhension de l’Islam à travers les siècles alors que ces réformateurs ont pour ambition de changer cette compréhension?

 

Notes du traducteur :

[1] Ijaza : Autorisations et certifications délivrées par les Savants à leurs élèves une fois qu’ils ont parfaitement maitrisé la matière ou le livre qui leur a été enseigné.

[2] Shouyoukh est le pluriel de sheykh

[3] commentaire d’Ibn ‘Abidin : le guide du perplexe sur les perles bien choisies d’Haskafi, une exégèse de (Tumurtashi).

[4] En substance, le terme tawassul désigne le fait d’emprunter et de mettre en avant une wasîlah – un chemin ou un moyen – susceptible de rendre les invocations plus recevables auprès d’Allâh à Qui on s’adresse et vers Qui on se dirige.

[5] Qour’an – 46/5
[6] Qour’an – 10/106
[7] Qour’an – 39/3
[8] Qour’an – 43/87
[9] Qour’an – 31/25

[10] Dahlan, al-Futûhât al-Islamiyya [Le Caire: Al-Maktaba al-Tijariyya al-Koubra, 1354/1935], de 2.258 à 59

[11] Qa‘ida jalila fi al-tawassul wa al-wasila [N.d. Réédition. Beyrouth : al-Maktaba al-‘Ilmiyya, n.d.], 98

[12] L’ijtihâd est le jugement résultant de la réflexion du mujtahid.

[13] Le Mujtahid est le savant reconnu par ses pairs, ayant atteint un niveau d’érudition très avancé, lui permettant de prononcer une interprétation personnelle (ijtihâd) sur un point de droit dans l’Islam. Peu de savants ont atteints ce niveau, on compte parmi eux des Imam comme Abou Hanifa, Malik ibn Anas, Ahmad ibn Hanbal, ash-Shafé’i. On estime qu’aujourd’hui il n’existe pas de savants Mujtahid, c’est pourquoi les ‘Ulamas des écoles se réunissent en comité afin de réunir leurs compétences pour étudier les questions nouvelles.

[14] C’est-à-dire les écoles Malikite, Shafé’ite, Hanafite et Hanbalite. Bien entendu suivre l’une de ces 4 écoles est sans nul doute LE meilleur moyen de suivre le Coran et la Sunna.

[15] Qour’an – 48/10 : « La Main de Dieu est au-dessus des leurs »
[16] Qour’an – 3/105
[17] Muslim 3/1343