Sunnisme.com

La voie de Sheytan n’est pas celle des Amoureux

 

 

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahîm,

Aujourd’hui, beaucoup de Musulmans ont une relation très superficielle et intellectuelle vis-à-vis d’Allâh Ta’ala. Pourtant, celui qui est dépourvu d’amour ne peut comprendre la Sagesse d’Allâh, Ses Noms, Ses Attributs ou encore sa propre relation avec le Très-Haut. L’amour est un fondement de l’Islam et c’est d’ailleurs par pur Amour envers Lui-même et envers Ses Attributs de Perfection qu’Allâh nous a créés.

Celui qui aborde Allâh et l’Islam en général à un niveau purement intellectuel échouera. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Sheytan a échoué (je suis créé de feu, Adam (‘alayhi salaam) est créé d’argile, donc je suis meilleur que lui, l’argile tombe vers le bas, alors que le feu s’élève vers le haut…).

Un savant a déclaré : Il existe 4 mots qui commencent par la lettre ʻAyn (ع). Sheytan possédait 3 d’entre eux, mais pas le 4ème et c’est pourquoi il a échoué.

1/ ‘Alim (savant) : Sheytan était un ‘alim, il avait une connaissance très élevée.
2/ ‘Abid (adorateur) :  Sheytan était un adorateur d’Allâh
3/ ‘Arif (connaisseur) : Sheytan avait une connaissance profonde des Attributs d’Allâh. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle lorsqu’Allâh l’a chassé, au lieu de partir de suite, Sheytan a fait dou’a à Allâh pour Lui demander de lui accorde une très longue vie. Qui imagine se faire chasser de la maison par ses parents furieux et partir en leur demandant « papa, prête-moi ta carte bancaire » ou « maman, donne-moi ta voiture je vais en avoir besoin » ?  Il est plus probable que la personne voit une sandale se diriger vers sa tête à grande vitesse plutôt qu’une carte bancaire. Mais Shaytan savait que Allâh est exempt de cela et c’est pourquoi malgré le fait qu’Allâh le chasse, il se permet de faire un dou’a, qu’Allâh lui acceptera.

Le 4ème mot commençant par ʻAyn que Sheytan ne possédait pas est ‘Ashik (amoureux). Sheytan n’était pas un ‘Ashik, il n’était pas un amoureux. Sa relation avec Allâh était une relation intellectuelle. Il était un savant, un adorateur, un connaisseur d’Allâh, mais pas un amoureux. Sans quoi il aurait obéi à Allâh sur le champs, sans se soucier du fait qu’Adam soit d’argile, de pierre ou d’autre chose. Lorsque nous nous prosternons face à la Ka’aba, cela signifie-t-il que nous adorons la Ka’aba ? Non, nous adorons Allâh et nous nous prosternons pourtant face à la Ka’aba, qui est faite de pierre, comme cela nous a été ordonné :

« Tourne donc ta face vers la Mosquée Sacrée ! Et vous, croyants, où que vous soyez, tournez-vous dans cette même direction ! » [1]

Sheytan n’était pas un ‘ashiq d’Allâh Subhanu wa Ta’ala, en fait il était plutôt un ‘ashiq de son nafs, c’est-à-dire un amoureux de lui-même (ana khayrun minhu – je suis meilleur que lui).

Tout comme Sheytan l’a expérimenté, il est clair que notre intellect, notre savoir ou notre sagesse ne pourront pas nous sauver. En Islam, la réussite ne peut être atteinte que par l’Amour envers Allâh et Son Messager ﷺ. Celui qui en est dépourvu est susceptible d’échouer facilement.

Qu’Allâh nous préserve de l’échec, qu’Il nous dirige vers la Voie des amoureux et qu’Il nous accorde le succès total dans cette Voie.

Notes :

[1] Qour’an, s2/v144

Nos Portes Sont Ouvertes

 

Sheykh Muhammad al-Yaqoubi

 

 

Portes

 

 

Nos portes sont ouvertes ; certains choisissent de regarder de l’extérieur tandis que d’autres frappent à la porte et entrent. Certains parmi ceux qui entrent préfèrent s’asseoir au seuil au service de la maisonnée ; il ne leur faut pas bien longtemps pour être admis.

La plupart des visiteurs entrent, puis s’occupent à regarder la beauté de la maison. Une première boisson est offerte mais tout le monde ne la prend pas, certains ne ressentent pas la soif. La plupart de ceux qui y ont goutté n’en ont jamais assez et s’arrêtent dans le couloir et en demandent encore. Pour eux, il s’agit de l’élixir [1] et à court d’extase, ils continuent de parler de la boisson et en redemandent jusqu’à s’en intoxiquer et ainsi devenir incapables de rejoindre la réception.

Ils oublient que la boisson n’avait pour but que de leur souhaiter la bienvenue et que la nourriture (le repas) est servie plus tard et que de plus grandes satisfactions sont à venir.

Ceux qui sont entrés et se sont assis au banquet ont le plus grand honneur de la compagnie du Propriétaire. Les secrets leurs sont donnés et les voiles leurs sont retirés et ils demeurent dans la maison tandis que les autres restent dans la cour extérieure, ébahis par la beauté de la maison ou intoxiqués par la première tasse.

 

Notes :

[1] C’est-à-dire qu’ils y trouvent une satisfaction et pensent être arrivés à destination, au bout de leur quête. Wa Allâhou a’alam.