Sunnisme.com

Mettre des stickers, posters, tableaux Islamiques dans sa chambre

 

Sidi Wasim Shiliwala

 

 

Sticker_Islam

 

 

Question :

Est-il permis de Mettre des stickers, posters, tableaux Islamiques dans sa chambre (Versets par ex.)?


Réponse :

Concernant le fait d’afficher des d’autocollants Islamiques (ou toute autre calligraphie) dans sa chambre à coucher (dans laquelle il peut y avoir des relations sexuelles), j’ai demandé au savant Jordanien Hanafi Dr. Salah Abou al-Hajj. Il a mentionné que cela est permis, mais que ça ne fait pas partie de ce qui est mieux (khilaf al-awla). Ainsi, bien que ce ne soit pas un péché d’accrocher un tel sticker dans votre chambre, il est meilleur en termes de bienséance (adab) de l’accrocher ailleurs.

Et Allâh est plus savant.

Jazakum Allahu Khairan,

Wasim

Vérifié & Approuvé par Sheykh Faraz Rabbani

 

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le préserve)

Ibn Kathir : « Je suis Ash’ari »

 

 

IBN_KATHIR_TAFSIR

 

 

L’Imam Ibn Kathir (rahimahuLlâh) est né à Damas en l’an 701 de l’Hégire. Il fut un grand savant Sunnite dans le Hadith et l’Histoire, mais il est surtout connu aujourd’hui pour son exégèse du Qour’an qui est devenue une référence incontournable. Dans le Fiqh, l’Imam fut Shafé’ite, tandis que dans la ‘Aqida il s’affilia à l’école de l’Imam al-Ash’ari. Dans cet article, nous étudierons quelques-uns des arguments qui prouvent de manière indiscutable son appartenance à cette grande école de Croyance.

Le grand Imam du Hadith, Ibn Hajar al-‘Asqalaniyy (rahimahuLlâh) rapporte dans ad-Durar al-Kaminah qu’une dispute éclata entre Ibn Kathir et Ibrahim, le fils d’Ibn Qayyim al-Jawziyyah.

Ibn Kathir lui dit alors : « Tu ne m’aimes par car je suis Ash’ari ! »

Ibrahim lui répondit [1] : « Même si tu avais des cheveux (sha’r) de la tête aux pieds, les gens ne te croiraient pas que tu es Ash’arite tandis que ton Sheykh c’est Ibn Taymiyyah » [2]

روى الحافظ ابن حجر العسقلاني في ترجمة ابراهيم نجل ابن القيم الجوزية رحمه الله كما جاء في كتابه الدرر الكامنة ما نصه :
ابراهيم بن محمد بن أبي بكر بن أيوب بن قيم الجوزية … تقدم وأفتى ودرس , وذكره الذهبي في المعجم المختص فقال : تفقه بأبيه وشارك في العربية وسمع وقرأ واشتغل بالعلم ..ومن نوادره أنه وقع بينه وبين عماد الدين ابن كثير منازعة في تدريس الناس فقال له ابن كثير : أنت تكرهني لأنني أشعري . فقال له : لو كان من رأسك الى قدمك شعر ما صدقك الناس في قولك أنك أشعري وشيخك ابن تيمية !! )) انتهى كلام الحافظ ابن حجر

ذكر في الدرر الكامنة للحافظ ابن حجر

Parmi les arguments prouvant l’Ash’arisme de l’Imam Ibn Kathir, on peut aussi citer un autre point mentionné par l’Imam as-Subki (rahimahuLlâh) dans « Tabaqat ash-shafi’ iyya » [3 ]. Dans cet ouvrage, l’Imam as-Subki déclare que la condition permettant d’enseigner à la maison de Hadith « Ash-Achrafiyya » était d’avoir la ‘Aqida Ash’ariyyah.

Il dit en outre : « L’Imam Ibn Kathir occupa le poste de Professeur dans cette maison de Hadith au mois de Muharram en l’an 772H en remplacement de l’Imam as-Subki ».

Enfin, et c’est surement l’argument le plus probant de tous, il suffit à ceux qui se posent la question de consulter le Tafsir d’Ibn Kathir et de constater par eux-mêmes que sa méthodologie concernant les Attributs d’Allâh est bien celle des Ash’arites [c’est-à-dire : At-Tafwid (laisser le sens à Allâh) mais aussi at-Ta’wil (l’interprétation)].

En voici quelques exemples :

* Sourate 20 – Verset 5 : « Le Tout Miséricordieux S’est établi « Istawa » sur le Trône. »

Ibn Kathîr commente : « À l’instar des Salaf, nous ne commentons pas le verset, on évite de faire des comparaisons ou d’établir des ressemblances. Nous nous contentons du Livre et de la Sunnah. »

* Sourate 48 – Verset 10 : « Ceux qui te font allégeance ne le font qu’à Allâh : c’est la Main d’Allâh qui se pose sur les leurs. »

Ibn Kathîr commente : « Allâh est présent avec eux, Il entend ce qu’ils disent, connaît ce qui se trouve dans leurs poitrines et ce qu’ils publient. »

* Sourate 52 – Verset 48 : « Sois patient à l’arrêt de Ton Maître. Tu es sous Nos Yeux. […] »

Ibn Kathîr commente : « Patiente devant leurs méchancetés et ne leur donne pas de l’importance, tu es sous Notre surveillance, Notre protection. »

* Sourate 54 – Verset 14 : « Qui vogua sous Nos Yeux en récompense pour celui que l’on avait renié » (Nuh)

Ibn Kathîr commente : « qui vogua selon Notre Ordre et sous Notre Protection, en récompense pour Nuh. »

* Sourate 55 – Verset 27 : « Seule perdure la Face de ton Maître, pleine de majesté, digne de vénération. »

Ibn Kathîr commente : « …Elle affirme aussi qu’Il es Le Seul Qui doit être vénéré, obéi. »

Etc…

Dans son Tafsir, l’Imam Ibn Kathîr ne dit pas qu’Allâh a des Yeux, des Mains, un Visage, un Tibia, qu’Il s’assoit, etc… au sens littéral. Face à ses versets dits « ambigus », l’Imam rejette toute possibilité d’anthropomorphisme et a recours aux deux méthodes utilisées par les Savants d’Ahl as-Sunnah wa l-Jama’a [4] qui consistent soit :

1/ à laisser passer le verset sans le commenter, tout en laissant le sens à Allâh (at-Tafwid) ou
2/ à interpréter le verset d’une façon qui conviennent à la Majesté d’Allâh (at-Ta’wil)

Que ce soit la dispute entre Ibn Kathir et le fils d’Ibn Qayyim al-Jawziyyah (lors de laquelle l’Imam déclare lui-même son affiliation à l’école Ash’arite, le fait qu’il enseigna à la maison de Hadith « Ash-Achrafiyya » et le point le plus flagrant, la méthodologie utilisée dans son exégèse : tous ces faits prouvent de manière indiscutable l’appartenance de l’Imam Ibn Kathir au madhhab d’Ahl as-Sunnah dans la ‘Aqida : l’école Ash’arite.

Et Allâh est plus savant.


Notes :

[1] Source : http://ahsaweb.net/vb/showthread.php?t=55342
[2] Ibn Taymiyyah fut l’un des Shuyukh de l’Imam Ibn Kathir, mais cela ne veut pas dire qu’il partageait toutes ses positions et d’ailleurs on constate qu’il ne l’a pas suivi dans ses erreurs.
[3] volume 10, page 398
[4] c’est-à-dire les écoles Asha’rites et Maturidites

 

Les versets du Coran qui
commandent de tuer

[Réponse aux extrémistes et aux Islamophobes]

Par le Mufti  Siraj Desai

 


 

 

Question :

 

J’ai récemment participé à une discussion religieuse au travail avec un de mes collègues Chrétiens et il m’a demandé de lui expliquer un verset du Coran avec lequel il semblait avoir un problème. Il s’agit des versets 89-90 de la 4ème Sourate, dans lesquels Allâh ordonne aux musulmans à deux occasions différentes de tuer les non-croyants. Je lui ai dit que comme je n’étais pas un expert dans l’explication du Coran, j’allais me renseigner auprès de mes respectés Savants et que je reviendrai ensuite vers lui au sujet de ces versets. S’il vous plait, le Mufti Saheb peut-il m’expliquer et me donner un commentaire (tafsir) détaillé de ces versets afin que je puisse répondre à mon collègue non-Musulman de la manière la plus correcte? Pouvez-vous s’il vous plaît me donner aussi d’autres versets du Coran dans lesquels Allâh ordonne que les non-croyants soient bien traités?


Réponse :

 

A : Explication des versets 89 et 90 de Sourate 4 (An-Nisaa)
Commençons par une traduction littérale de ces versets :

4.89 : « Ils voudraient qu’à leur instar vous sombriez dans la mécréance afin que vous en soyez au même point (sawâ’) qu’eux. Ne les prenez pas pour alliés tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu et s’ils se détournent, emparez-vous d’eux et tuez-les où que vous les trouviez. Et ne les prenez ni pour alliés ni pour partisans ! »

4.90 : « [tuez-les où que vous les trouviez] à l’exception de ceux qui visitent une tribu (qawn) à laquelle vous êtes liés par un traité ou de ceux qui viennent vous trouver le cœur serré à l’idée de vous combattre ou de combattre leur tribu ; si Dieu l’avait voulu, Il les aurait rendus maîtres de vous et ils vous auraient combattus. Aussi, s’ils vous évitent, ne vous combattent pas et vous offrent leur soumission, Dieu ne vous permet pas de leur témoigner de l’hostilité. »

A partir de cette traduction littérale et d’une lecture réfléchie des versets cités ci-dessus, il apparait clairement que l’ordre de tuer est contraint et conditionné à certaines circonstances particulières. Normalement, les versets du Coran doivent être compris dans un certain contexte. Lu hors de ce contexte, le sens est alors faussé. Les Chrétiens ainsi que d’autres antagonistes de l’Islam interprètent le Coran de manière erronée et déformée, car ils ignorent le contexte des versets et ils le font soit par négligence pure, soit par dissimulation délibérée. Par contexte, nous entendons le sens commun dérivé d’un groupe de versets. Au lieu de prendre un verset et de le citer hors contexte, la procédure correcte consiste à examiner les versets se trouvant avant et après dans le but d’obtenir une signification correcte de ce que dit réellement le Coran. En second lieu, pour comprendre certains versets complexes, il est nécessaire que le lecteur recoure à des commentaires officiels et authentiques du Coran.
Nos amis non-Musulmans doivent aussi réaliser que le Saint Coran contient des principes fondamentaux et généraux sur la façon de gouverner, le culte, les transactions et ainsi de suite. Mais les détails sont fournis par les hadiths du Prophète Muhammad ﷺ. La raison de cette diversification est de veiller à ce que la nation Musulmane ne se limite pas au Saint Coran pour être guidée, mais intègre également les Hadith (ou traditions du Prophète). Ainsi, le Prophète Muhammad devient une figure de proue majeure dans l’Islam et une personnalité qui doit être vénérée.
La parole du Prophète Muhammad (c.-à-d. ses Traditions [Hadith]) a été tenue à l’écart et séparée de la Parole de Dieu (c.-à-d. Le Coran) afin de mettre en évidence la grande différence entre la Parole Pure de Dieu et la parole de l’homme, contrairement à la Bible qui contient un mélange de la Parole de Dieu et de la parole de l’Homme. Finalement, il devient difficile de faire la différence. Le système Islamique a protégé les Musulmans afin qu’ils ne tombent pas dans le même piège.
Dans les versets se trouvant ci-dessus, il y a plusieurs indicateurs qui montrent clairement le contexte et l’application du sens transmis. L’explication qui suit va éclairer ce fait :
1. Ces versets ont été révélés à Médine, après que le Messager d’Allâh ait posé les fondations du nouvel Etat Musulman. C’est dans le contexte de ce jeune État Islamique (NDT : ici on parle d’un vrai Etat et non d’un groupuscule de barbares sanguinaires ayant usurpé cette appellation) que les versets ci-dessus ont été révélés. Par conséquent, le premier principe qui apparait est que ces versets sont adressés à l’Etat Islamique et non à des Musulmans individuels. Toute personne intelligente comprendra que le pouvoir donné à un Etat ou à l’administration est beaucoup plus ferme, global et étendu que celui dont jouit un individu. Cependant, même dans ces règles, l’Etat Islamique n’a pas reçu carte blanche pour tuer les non-croyants selon ses quatre volontés, comme cela sera ensuite expliqué.
2. La partie « tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu » nous donne une autre indication de l’application de ce verset. Le verset ne peut pas se référer à des non-Musulmans car la migration dans le sentier d’Allâh n’est pas un acte que peuvent faire les mécréants ou les non-Musulmans. Nulle part dans le Saint Coran il est demandé aux non-Musulmans d’émigrer ou de quitter leur ville natale pour le bien de l’Islam. Il est donc évident que « tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu » fait référence à des gens qui prétendent être Musulmans. Ceci fait référence aux hypocrites, c’est-à-dire les gens qui proclamaient extérieurement être Musulmans, mais qui intérieurement ne l’étaient pas. Ils étaient parmi la communauté Musulmane des imposteurs et des espions, présents pour semer la zizanie et créer des conflits. Ces traîtres se sont également rendus coupables d’inciter d’autres communautés et nations à attaquer les Musulmans, comme cela mentionné dans plusieurs livres d’histoire. Le verset avant celui-ci, qui est le verset 88 stipule clairement : « Qu’avez-vous donc à vous scinder en deux partis au sujet des hypocrites …….? » Le contexte de cette section du chapitre nous montre clairement que le verset 89 fait référence aux hypocrites et non pas aux non-croyants comme les Juifs, les Chrétiens ou Arabes païens.
3. Le verset 89 dit : « et s’ils se détournent, emparez-vous d’eux … » Cette instruction signifie que si ces hypocrites, après avoir embrassé la foi Islamique, renoncent à la Religion et se rebellent contre la communauté Musulmane, alors ils doivent être saisis, c’est-à-dire arrêtés, puis tués. Mais la mise à mort ne prend pas la forme d’une exécution sommaire. Les commentaires stipulent qu’ils seront arrêtés, jugés, et [seulement] si reconnus coupables, exécutés. Ils seront exécutés car ils auront commis le péché impardonnable de trahison, qui, dans tout Gouvernement ou Pays est un crime grave puni de mort. Cette loi s’applique à l’Etat Musulman et n’est pas une autorisation faite à tout Musulman d’aller tuer librement les non-Musulmans. Certains pourraient argumenter que ces détails ne sont pas mentionnés dans le Coran et que par conséquent les Musulmans qui lisent le Coran pourraient être induits en erreur et croire que toute personne peut aller tuer tout non-Musulman qui renonce à sa religion. Eh bien, il doit être bien entendu que ces détails sont donnés aux communautés Musulmanes à travers différents moyens tels que les madrassas (écoles religieuses), les plates-formes de questions/réponses, les conférences publiques, les brochures, les écrits, et les bulletins d’informations publiés de manière régulière. Les Musulmans sont donc bien au courant des règles qui s’appliquent et c’est la raison pour laquelle vous ne trouverez pas de Musulmans recourant à de telles méthodes malgré plusieurs incidents connus de prétendus Musulmans se détournant de l’Islam.
4. Les mots « où que vous les trouviez » doivent être pris conjointement avec les deux phrases citées avant, à savoir « emparez-vous d’eux et tuez-les ». Cela signifie que les auteurs de la trahison doivent être pourchassés et capturés partout où ils se cachent, et que la peine de mort doit être prononcée. Il s’agit d’une injonction dédiée au gouvernement compétent et à l’application des lois. N’importe quel gouvernement devra avoir la capacité et l’expertise permettant de traquer les grands criminels au sein de ses structures. Une administration qui n’est pas en mesure d’atteindre cet objectif devient la risée de tout un chacun.
 
5. Le verset 90 est un autre indicateur clair de la justice et de l’équité défendues par l’Islam et réfute la notion que les Non-musulmans ont faussement déduits du verset précédent, selon laquelle les Musulmans ont pour ordre de tuer les non-croyants où qu’ils se trouvent. Dans ce verset, il est demandé au Gouvernement Musulman de suivre les directives suivantes :
a) honorer ses traités, pactes et engagements pris avec les autres nations.
b) Respecter également les amis de ceux avec qui un pacte ou un traité existe.
c) Même les renégats et les traîtres doivent être épargnés et honorés s’ils sont liés d’amitié avec une nation qui a un pacte avec les Musulmans.
d) Ne pas combattre ou tuer ceux qui viennent à eux avec des intentions pacifiques et offrent leur amitié.
e) Il est interdit aux Musulmans de combattre les gens qui proposent une trêve.
f) On ne recourt au combat que quand il y a un acte de violence ou d’agression venant de l’autre partie.
Les susdits éléments font partie de la justice Divine qui est réellement profonde en Islam. Sur cette base, les critiques adressées à l’Islam par ses antagonistes sont totalement abusives, injustifiées, et découlent de l’ignorance de la véritable signification du Saint Coran.
6. Dans le verset qui suit (91), une autre règle claire est mentionnée : « S’ils ne vous évitent pas, s’ils ne vous offrent pas leur soumission et ne cessent de vous combattre, emparez-vous d’eux et tuez-les où que vous les trouviez ». Ce commandement confirme ce qui est rapporté ci-dessus, à savoir que même pour les hypocrites et les renégats la paix est garantie à condition qu’ils s’abstiennent de l’agression et de la violence. Encore une fois, c’est le mandat accordé à un Etat, dont le devoir est de maintenir l’ordre public et de protéger les droits des personnes.

 

B : Voici quelques-uns des Versets du Saint Coran commandant le bon traitement envers les non-croyants :

1. « Supporte avec patience les propos des infidèles et au moment de les quitter, prends soin de ménager leurs susceptibilités ! » [Sourate 73, verset 10]

2. «  … fais donc preuve d’une noble indulgence » [Sourate 15, verset 85]

3. « Ne discutez avec les gens du Livre (Juifs et Chrétiens) que de la manière la plus courtoise » [Sourate 29, verset 46]

4. « Appelle à la Voie de ton Seigneur avec sagesse et par de persuasives exhortations. Sois modéré dans ta discussion avec eux » [Sourate 16, verset 125]

5. « Sois bon envers les autres comme Dieu l’a été envers toi ! Ne favorise pas la corruption sur la Terre » [Sourate 28, verset 77]   

6. « Ne prends pas un air arrogant en abordant tes semblables et ne marche pas sur terre avec insolence car Dieu n’aime pas les vaniteux insolents » [Sourate 31, verset 18]


7. « Dieu ne vous défend pas d’être bons et équitables envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion et qui ne vous expulsent pas de vos foyers. Dieu aime ceux qui sont équitables » [Sourate 60, verset 8]


8. « Et s’ils (les païens) renoncent (à vous combattre), alors ne leur témoignez plus d’hostilité, sauf contre ceux qui ont un comportement inique » [Sourate 2, verset 193]


9. « Et s’ils (les ennemis) sont enclins à la paix, accède à leur requête » [Sourate 8, verset 61]


10. « Et si l’un des non-croyants demande ta protection accorde-la afin qu’il écoute la parole de Dieu puis fais-le reconduire en lieu sûr » [Sourate 9, verset 6]

Il ne s’agit là que d’un petit échantillon des nombreux versets qui expliquent les relations cordiales à tenir envers les non-croyants, qu’ils soient épris d’amour et de paix ou bien  qu’ils fassent preuve d’hostilité.
Le Messager d’Allâh ﷺ a dit : « Le véritable croyant, c’est celui dont l’humanité n’a à craindre ni la langue, ni la main » [Hadith authentique rapporté par an-Nasa’ï]
Mufti Desai Siraj

© Traduit avec l’autorisation du
Darul-Ouloum Aboubakar, Malabar, Port Elizabeth, Afrique du Sud

 

En lien avec cet article :

Fatwa contre le terrorisme, par le Darul Uloom de Deoband
Le Djihad, les attentats suicides, les droits des femmes par Al-Habib Al-Jifri
Le statut de la tolérance en Islam – Par le Mufti d’Egypte Sheykh Ali Goma’a
Le Coran nous demande t-il de détester les mécréants – Sheykh Faraz Rabbani
Message de Sheykh Faraz Rabbani après les attentats de Paris
Déclaration de Sheykh Rajab Deeb suite aux attentats de Paris

 

Voir également les deux vidéos suivantes : 

 

Tuer les mécréants au nom de l’Islam? Sheykh Saqib Shaami 

 

Ô Messager d’Allâh qu’est ce qu’un vrai Musulman? Sheykh Ahmad Dabbagh 

.Les versets des Attributs d’Allâh
Extrait du livre « Connaitre l’Islam »
par le Sheikh ‘Alî Tantâwî

 

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Dans ce livre, j’ai évité l’examen des questions philosophiques, et de dresser la liste des divergences entre scolastiques. Mais le problème des « versets des Attributs » qui fut l’objet de longues discussions et disputes, mérite certains développements. Dans le Coran, notre Seigneur S’est qualifié en des termes forgés à l’origine pour désigner des sens terrestres et des objets humains, alors que rien ne Lui est semblable. Il est Le Seigneur, Le Créateur, L’Elevé. Il ne ressemble pas aux créatures. Nous ne pouvons comprendre ces termes appliqués à Dieu de la même manière lorsqu’ils sont appliqués à la créature. Nous disons tel connaît et observe, et Dieu connaît et observe. Mais la manière avec laquelle le serviteur connaît et observe n’est pas celle avec laquelle Dieu connaît et observe. Le savoir du serviteur et sa vue ne sont pas comme le savoir de Dieu et Sa vue. De même nous disons « l’enseignant s’est établi sur sa chaire » et « S’est établi sur Son Trône ». Nous connaissons le sens donné dans le dictionnaire du terme « s’établir » que nous appliquons à l’enseignant, mais ce sens ne peut être celui voulu dans « Le Très Miséricordieux S’est établi sur le Trône » [V.5/S.20]. Tout ceci fait l’objet de l’unanimité des savants. Ils reconnaissent tous que les versets des Attributs sont la parole de Dieu. Si Dieu dit : « puis Il s’établit sur le Trône » [V.3/S.10], personne ne peut expliquer le mot « s’établit ». Tous les savants reconnaissent que le sens de « s’établir », dans le dictionnaire humain n’est pas celui voulu par le verset « s’établit sur le Trône ».

 

Bien qu’unanimes sur le fait d’éviter la négation des attributs de Dieu, et l’anthropomorphisme (tendance à concevoir Dieu à l’image de l’homme – ndt), les savants ont divergé sur le but voulu par ces versets.Ces versets sont ils au sens propre ou figuré ? Peut-on les interpréter ou non ? Ceux qui les ont interprétés ont dit que le sens propre est l’utilisation du terme avec le sens voulu. C’est la définition que donnent les savants de l’éloquence – Sans doute que la langue arabe, avec laquelle fût révélée le Coran, contenait des mots, avant sa révélation, pour désigner des sens terrestres matériels. Ces termes sont incapables d’exprimer les sentiments humains, que dire d’exprimer les Attributs de Dieu, Créateur des hommes. La beauté a de multiples formes, mais nous n’avons que le terme « beau ». Quel rapport y a t’il entre la beauté d’un paysage naturel, la beauté d’un poème, la beauté d’une maison bien ornée, et la beauté d’une femme? Parmi les femmes, il existe des milliers de sortes de beauté mais nous n’avons que ce seul terme. Les langues sont incapables de décrire le sentiment de la beauté. Il en est de même de l’amour dans ses multiples formes, et ses différences de sentiments. Si la langue est si étroite pour décrire les sentiments humains, peut-elle alors contenir les Attributs de Dieu, les décrire? Si le sens propre est « L’utilisation d’un terme avec le sens pour lequel il a été créé » et que les mots comme « s’établit », « viendra », « trompe », « stratégie », « les oublie » créés pour des sens terrestres humains et matériels, sont utilisés dans le Coran dans un autre sens, alors ces mots ne sont plus utilisés au sens propre mais au sens figuré. Dieu dit : « puis Il s’établit sur le Trône », « et que ton Seigneur viendra » [V.22/S.89] ; « Oui, les hypocrites cherchent à tromper Dieu, quand c’est Lui qui les trompe » [V.142/S.4] ; « Et ils stratégient . Et Dieu stratégie ! » [V30/S.8] ; « Ils oublient Dieu, eh bien, lui aussi les oublie » [V.67/S.9]. Celui qui nie que ces mots sont au sens figuré, comme Ibn Taymyyia, donne au « sens propre » un autre sens que celui connu auprès des éloquents, il dit : interpréter ses termes, c’est-à-dire leur donner un sens figuré et affirmer que c’est le but voulu, est réfuté parce que les sens figurés, eux aussi, sont humains.

 

J’ai réfléchi et j’ai trouvé que ces versets sont de trois sortes :

1 – Des versets révélés de la part de Dieu à titre informatif : « Le Très Miséricordieux S’est établi sur le Trône » [V.5/S.20] Nous ne disons pas : Il ne S’est pas établi, sinon nous aurions nié ce que Dieu a affirmé. Nous ne disons pas : Il S’est établi sur le Trône comme s’établit quelqu’un assis sur une chaise, sinon nous aurions comparé le Créateur à la créature. Mais nous croyons que c’est la parole de Dieu, qu’il a voulu un sens dont nous ne comprenons pas la portée et le détail, car Il ne nous a pas été explicité et que la raison – comme nous l’avons vu précédemment – est incapable d’y arriver par elle-même.

2 – Des versets révélés selon le style dit « la similitude » connu des savants de l’éloquence. Comme la parole du poète : « Ils m’ont dit : propose nous une chose que nous te cuisinons bien. J’ai répondu : cuisinez moi une toge et une chemise ». Et celle d’Abî Tamâm au sujet de la bataille de ‘Ammûryya, répliquant aux astrologues qui prétendaient que la victoire ne viendrait que lorsque les figues et le raisin auront mûris. « Quatre vingt dix milles, comme des lions, leurs peaux ont mûri, avant que ne mûrissent les figues et les raisins (c’est-à-dire prêts à se battre) ». Ce genre de style est fréquent dans les versets comme : « Ils oublient Dieu ; eh bien, Lui aussi les Oublie » [V.67/S.9]. Le mot « Ils oublient » a le même sens que « l’oubli » dans le dictionnaire qui est l’absence des informations dans la mémoire. Mais le mot « les oublie » est à titre de similitude, et ne désigne pas le même sens car Dieu n’oublie pas : « Ton Seigneur, cependant, n’est pas oublieux » [V.64/S.19]. Autrement dit le mot « Ils oublient » est utilisé avec le sens pour lequel il était créé alors que le mot « les oublie » est utilisé pour un autre sens. Du même genre : « …tandis qu’il est avec vous où que vous soyez » [V.4/S.57]. Les savants sont unanimes que ça signifie que Dieu est avec nous par Son savoir, non par Son Etre, car le début du verset stipule que Dieu S’est établit sur le Trône [1].


De même :

« Nous allons bientôt être libre pour vous, ô deux charges ! « (V31/ S.55). «Et ils stratégient. Et Dieu Stratégie ! » [V.30/S.8 ]. « Oui, les hypocrites cherchent à tromper Dieu, quand c’est Lui qui les trompa » [V.142/S.4]. Il n’est pas permis de comprendre ces versets avec le sens des mots figurant dans le dictionnaire, sens matériel, mais avec un sens digne de Dieu, qu’il soit Elevé et Exalté.

3 – Des versets explicités par d’autres versets : « Et les juifs disent : « La main de Dieu est fermée ! » Que leurs mains soient enchaînées, et maudits soient-ils de l’avoir dit ! Ses deux mains sont ouvertes au contraire : Il dépense comme Il veut » [V.64/S.5].

Ce verset est explicité par le verset suivant :

« Ne porte pas ta main enchaînée à ton cou [par avarice], et ne l’étend pas non plus trop largement, sinon tu te trouveras blâmé et chagriné. » [V.29/S.17]. On comprend que l’extension [verbe étendre] de la main signifie la générosité et cela n’implique pas, au contraire c’est impossible, que Dieu ai deux mains comme celles des hommes et des animaux, que Dieu soit élevé au dessus de cela.


Dans le Coran :

« C’est Lui qui envoie les vents, annonciateurs au devant (entre les. Mains [2]) de Sa miséricorde » [V.57/S.7]. « Et c ‘est Lui qui envoie les vents comme une annonce devant (entre les mains [2]) Sa miséricorde » [V.48/S.25].

« … et Celui qui envoie les vents, comme une bonne annonce, devant (entre les mains [2]) Sa miséricorde » [V.63/S.27]. « … il n’est pour vous qu’un avertisseur en face (entre les mains [2]) d’un dur châtiment » [V.46/S34].

Au sujet du Coran : « … à qui (le Coran) le Faux ne parvient ni de devant lui (entre les mains [2]) ni de derrière lui ; descente de la part d’un Sage, d’un Digne de louange » [V.42/S.41].

Ni la miséricorde, ni le châtiment et ni le Coran n’ont de mains réelles [2].


L’explicite et L’implicite :

Dieu a montré que le Coran contient des versets explicites, leur signification est limpide et leur expression claire, et des versets implicites dont le sens voulu n’est pas clair, au contraire, les gens leur donnent diverses interprétations qui se mélangent à tel point qu’il devient difficile ou impossible de connaître le sens voulu. Les versets des Attributs sont implicites et le croyant est appelé à ne pas trop s’étendre dans leur sens, et de ne pas les compiler afin de ne pas éprouver les gens par leur étude.

Celui qui rassemble ces versets et les expose aux élèves est passé à côté de la méthode des ascendants, surtout s’il y joint les hadiths unitaires (rapportés par une seule personne de la part du prophète – ndt) rapportés à leur sujet et qui ne sont pas considéré par la majorité des savants comme Preuves absolues dans le domaine des croyances. Cela ne signifie pas que la personne a le choix entre  »acceptation » ou le « refus », non. il y a une divergence entre ceux qui disputent sur leur portée et ceux qui leur donnent un sens figuré.


Position des musulmans et leur compréhension :

Les premiers musulmans qui sont les ascendants de cette communauté, ses meilleurs, et ses plus valeureux, n’ont pas parlé de ces versets, et n’ont pas précisé s’ils étaient au sens propre ou au sens figuré. Ils ne se sont pas noyés dans leur commentaire, mais y ont cru comme ils sont parvenus de la part de Dieu selon le sens que Dieu a voulu. Lorsque la scolastique s’est répandue, que des suspicions ont été évoquées au sujet des croyances islamiques, alors une nouvelle catégorie de savants est apparue et s’est lancée pour réfuter ces suspicions. Ces savants ont commenté les versets des Attributs, et les ont compris à la manière des arabes en surpassant le sens original du mot à un autre sens, c’est ce qui est appelé le sens figuré ou l’interprétation. C’est un long sujet de controverses entre savants. La vérité est que ces versets sont révélés par Dieu. Celui qui en nie une partie est mécréant Celui qui les dépouille totalement et en fait des expressions sans signification est mécréant. Celui qui les comprend avec le sens humain et l’applique à Dieu puis rend le Créateur identique à la créature est mécréant. Le chemin est périlleux, l’échappatoire est dangereux, le sauvetage est d’éviter d’en discuter, de suivre les ascendants, et de s’arrêter strictement à la limite du texte. C’est ainsi que j’adore Dieu et c’est ce que je crois.

 

Notes :

[1] Le verset complet (ndt) : « C’est Lui qui a créé tes cieux et ta terre en six jours ; puis II S’est établi sur le Trône sachant tout ce qui pénètre dans la terre et ce qui en sort, et ce qui descend du ciel et ce qui monte, tandis qu’îl est avec vous où que vous soyez. Et Dieu observe ce que vous œuvrez » [V.4/S.57].

[2] Dans le texte coranique en arabe Figure le mot « Baïna yadayy » littéralement « entre les mains » que le traducteur a remplacé par sa signification. L’auteur a voulu montrer que le mot « main » ne peut-être compris uniquement au sens propre – ndt.