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Imam Al-Husayn : Lumière dans la Maison Prophétique


Sheykh Ahmed Saad Al-Azhari

Dans cet article, Sheykh Ahmed Saad Al-Azhari nous offre un aperçu de la vie de l’Imam Al-Husayn, petit fils du Prophète et Lumière dans la Maison Prophétique.
Yaḥya b. Mu’ādh Ar-Rāzi rendit un jour visite à Al-‘Alawi Al-‘Umari qui lui demanda : Que dites-vous de nous, les Ahlul-Bayt [1] ? Il répondit : Que puis-je dire des plantes arrosées par l’eau de la Révélation, de l’argile mélangée à l’eau du Message Divin ? Rien n’émanera d’elles sinon le musc de la guidance et l’ambre de la droiture [2].
C’est exactement ce à quoi nous nous attendons lorsque nous lisons ou écrivons à propos d’un membre des Ahlul-Bayt bénis ou de la famille du Prophète . Même le terme Ahlul-Bayt, qui signifie littéralement « la maison » ou « la famille » et peut donc se référer à n’importe quelle famille, est devenu une référence exclusivement dédiée à eux lorsqu’il est utilisé dans cette forme absolue et générale indiquant qu’ils sont « la famille » ou « la maison ». Tout comme leur chef ou leur père, le meilleur de la création, le Prophète , ils sont la Famille. Les Ahlul-Bayt ont toujours été les guides de cette communauté depuis la disparition du Prophète ; ils sont la corde du salut et le navire qui conduit la Oumma à la sécurité. Jabir b. ‘Abdillah a raconté : « J’ai vu le Messager d’Allah à l’arrière de son chameau Al-Qaṣwā’ le jour de ‘Arafah lors de son Hajj et je l’ai entendu dire : « Ô gens ! Je laisserai après moi des choses auxquelles si vous vous attachez, vous ne vous égarerez jamais ; le Livre d’Allah et ma famille proche qui sont les gens de ma maison. » » [3].
Dans son ouvrage renommé Diwan [4], l’Imam ‘Abdullah b. ‘Alawi Al-Ḥaddad décrit Ahlul-Bayt ainsi :
[Ils sont] un navire vers le salut quand,
Vous craignez les flots du mal.
Alors, gagnez la sécurité en montant à son bord et ne restez pas derrière.
Et recherchez l’aide d’Allâh dans toutes les affaires.
L’un des piliers bénis de la maison est l’un des deux petits-fils du Prophète , à savoir l’Imam Al-Ḥusayn, fils de ‘Ali ibn Abi Ṭalib et de As-Sayyidah Faṭima fille du Prophète . L’Imam Al-Ḥusayn est né à Sha’bā dans la quatrième année après l’Hégire et le septième jour de sa naissance, le Prophète a donné une quantité d’argent égale au poids de ses cheveux en guise d’aumône (sadaqa) et a demandé à le voir en disant : « Montrez-moi mon fils ». C’est le Prophète qui lui a donné son nom et il semble que grâce à cela de cela, il était très semblable au Prophète dans ses traits. Il était d’une grande noblesse, d’une immense dévotion, fervent dans l’adoration et d’un caractère remarquable.
L’Imam Al-Ḥusayn a vu de son vivant son grand-père répandre sa lumière sur les hommes et les guider vers Allah, défendre la vérité et aider les opprimés. Il a également été témoin de la bravoure et de la noblesse de son père (‘Ali ibn Abi Ṭalib). C’est son père qui dormait dans le lit du Prophète la nuit de l’Hégire et qui s’est levé pour combattre ‘Amr ibn Wudd, l’icône de la bravoure et le chevalier exemplaire des Arabes à cette époque. Il vit également sa mère, la maîtresse de toutes les femmes de l’humanité Faṭimah Az-Zahra (la paix soit sur elle) [5] se tenir aux côtés de son mari et servir sa famille dans une humilité absolue alors qu’elle était la fille du Messager d’Allah . Cela a rempli le cœur de l’Imam Al-Ḥusayn de toutes ces nobles qualités de bravoure, de défense de la justice et de lutte contre l’oppression et les oppresseurs.
Lorsque les jours de troubles sont arrivés plus tard dans sa vie, l’Imam Al-Ḥusayn a dû enterrer son père qui a fut assassiné par l’un des kharijites et plus tard, il dû enterrer son frère aîné l’Imam Al-Ḥasan qui fut empoisonné par les ennemis d’Ahlul-Bayt ; par des gens dont le principal objectif était le pouvoir et, dans leur marche vers celui-ci, ils ne se sont même pas souciés de la famille de leur Prophète . L’Imam Al-Ḥasan fut empoisonné bien qu’il ait renoncé à la position de Califat afin de réunir la Oumma qui était dispersée par des différences politiques. Il renonça à la position qu’il méritait pour une meilleure position qui fut de protéger la Oumma et d’unir les cœurs des Musulmans ; ce sens du sacrifice n’était qu’une façon de suivre l’exemple de son grand-père et de son père.
Cependant, les choses ont empiré lorsque Yazid ibn Mu’āwiyyah est devenu le Calife et que le mal a brillé sur toute la Oumma. L’Imam Al-Ḥusayn qui essayait d’éviter tous les troubles reçut des messages des habitants de la ville de Kûfa lui donnant leur serment d’allégeance et lui demandant de se rendre chez eux pour devenir le Calife. En envoyant son cousin Muslim ibn ‘Aqil bin Abi Talib vers eux, l’Imam Al-Ḥusayn voulait s’assurer que leur invitation était authentique et que leurs messages étaient véridiques. Muslim ibn ‘Aqil qui était parti à Kûfa fut trahi par son peuple et laissé avec trente personnes seulement , jusqu’à ne laisser personne pour ensuite être arrêté par le gouverneur nouvellement nommé de Kûfa ‘Ubaydillah ibn Ziyad. Après avoir reçu la promesse qu’il ne sera pas tué et s’être rendu compte que la promesse était fausse, Muslim pleura et dit : « Par Allah, je ne pleure pas pour moi ; plutôt, je pleure pour ma famille qui vient me rejoindre ; je pleure pour la famille de Al-Ḥasan et Al-Ḥusayn ». [6]
Après avoir été promis qu’il ne serait pas tué et s’être rendu compte que la promesse est fausse, Muslim a pleuré et a dit : Par Allah, je ne pleure pas pour moi-même ; plutôt pleurer ma famille qui vient me rejoindre ; pleurer pour la famille d’Al-Ḥasan et d’Al-Ḥusayn. [7]
Pendant que Muslim ibn ‘Aqil était tué à Kûfa, l’Imam Al-Ḥusayn, qui avait reçu un autre groupe d’invitations et l’assurance de venir à Kûfa, était en route avec un peu plus de quatre-vingts individus. À son arrivée en terre d’Irak et en rencontrant certains chefs d’armée qui lui avaient été envoyés par Ibn Ziyād, l’Imam Al-Ḥusayn leur proposa trois options ; soit de lui permettre d’aller voir Yazid et de lui parler face à face, soit de le laisser retourner d’où il venait, soit de le laisser se déplacer vers les frontières et passer le reste de sa vie à protéger les terres Musulmanes. ‘Ubaydullah ibn Ziyād refusa les trois offres et insista pour le combattre.
Le meurtre tragique de l’Imam Al-Ḥusayn عليه السلام montre non seulement le visage hideux de ses meurtres, les complots préparés à l’encontre de la famille du Prophète mais dévoile également la bravoure des hommes et des femmes d’Ahlul-Bayt. Au seuil de la mort qui fut même vue en rêve par ‘Abdullah ibn ‘Abbas qui vit le Prophète portant une bouteille pleine de sang et disant : « Je ramasse le sang d’Al-Ḥusayn », l’Imam عليه السلام dit :
Ô la vie ! Quelle amie désagréable !
Combien de fois au début du jour et à sa fin,
Beaucoup d’amis et d’hommes nobles sont tués,
Et tu n’acceptes jamais un substitut pour eux,
Pourtant, toutes les affaires appartiennent au Puissant.
Et chaque humain doit un jour parcourir ce chemin.
Dix-sept hommes de la famille du Prophète ont été tués avec Al-Ḥusayn عليه السلام et parmi eux se trouvait son premier fils ‘Ali. Sa sœur Sayyida Zaynab (la paix soit sur elle) se dressa avec une bravoure absolue contre Yazid après la mort de son frère l’Imam Al-Ḥusayn et protégea son autre neveu ‘Ali connu sous le nom de Zayn Al-‘Ābidīn عليه السلام.
Après toutes ces années qui ont vu encore plus de meurtres de membres d’Ahlul-Bayt comme Mowlay Idris le fondateur de Fez et Muḥammad ibn ‘Abdillah connu sous le nom de An-Nafs Az-Zakiyyah [7], Ahlul-Bayt a continué à guider la Oummah et à la ramener vers son Seigneur. Ils ont poursuivi le chemin de la connaissance et de la droiture en gardant à l’esprit qu’il est de leur responsabilité de s’occuper des gens, qu’ils soient en position de leadership physique et politique ou non ; le leadership spirituel est plus important que tout le reste [8]. La Oumma continue d’apprendre et de bénéficier des Ahlul-Bayt qui ont été décrits par leur grand-père comme les compagnons du Qur’an ; ils sont inséparables du livre de guidance et de vérité parce qu’ils sont les porteurs de la guidance et de la vérité.
Qu’Allah bénisse l’âme de l’Imam Al-Ḥusayn et nous permette de bénéficier de son exemple [9].
 
Notes :

 

[1] Famille du Prophète
[2] Al-Itḥāf bi Ḥubbil Ashrāf par Sheykh ul-Islam ‘Abdullah Ash-Shabrawi (1091 – 1175 AH)
[3] At-Tirmidhi ; chapitre sur les mérites des Ahlul-Bayt.
[4] Recueil de poèmes
[5] L’Imam Al-Bukhari mentionne toujours « la paix soit sur lui/elle » à côté des noms de l’Imam ‘Ali, Sayyidah Fatimah, l’Imam Al-Ḥasan et l’Imam Al-Ḥusayn.
[6] Maqātil Aṭ-Ṭalibiyyīn par Abil-Faraj Al-Aṣfahāni.
[7] Signifie littéralement « l’âme pure ».
[8] Voir à ce propos la vidéo de Sheykh An-Niwowi : L’Amour des Soufis pour Ahl al-Bayt
[9] Quels mots de Sheykh Muhammad Aslam à propos de Saydinna Husayn :
« Sayyiduna Husayn a perdu son grand-père, le Messager d’Allāh ﷺ quand il avait six ans alors qu’il était la personne la plus chère au monde pour lui. Pouvez-vous imaginer la douleur ? Il a perdu sa mère, Sayyidah Fatimah al-Zahra seulement six mois plus tard, alors qu’elle était celle qui l’embrasserait et essuyait ses larmes quand il était jeune enfant. Pouvez-vous imaginer la difficulté ? Il a vu le martyre de son père, Sayyiduna ‘ Ali alors qu’il était le chef des croyants. Pouvez-vous imaginer la difficulté ? Il a vu son frère, Sayyiduna Hasan allongé dans ses derniers moments alors qu’il était le bien-aimé de son cœur et son meilleur ami. Pouvez-vous imaginer la difficulté ? Il a été témoin du martyre de son bébé sur le champ de bataille alors qu’il le tenait dans ses bras. Pouvez-vous imaginer le test ? Il a quitté Madinah alors que c’était la ville dans laquelle il a grandi, pour accomplir la mission de son Bien-Aimé . Pouvez-vous imaginer le sacrifice ? Il a connu la faim et la soif pendant des jours à la fin alors qu’il était le petit-fils du prince d’al-Kawthar. Pouvez-vous imaginer la patience ? Il a vu l’oppression de son foyer alors que ses membres étaient purifiés et élevés, mais il n’a jamais perdu espoir. Pouvez-vous imaginer le courage ? Il a abandonné son âme pour donner vie à cette religion. Pouvez-vous imaginer sa grandeur ? Il a vécu une vie difficile pour nous donner de la facilité. Il a traversé la guerre pour que nous puissions vivre la tranquillité. Il a montré la voie juste pour que nous puissions la suivre. Aucun croyant ne traverse une épreuve dans cette vie sans qu’il ne soit possible de prendre Sayyiduna Husayn comme exemple, modèle et source de réconfort. » 
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Source de l’article: Seekersguidance, via l’Institut Ihsan.

Qui sont ceux qui se réclament des Ahl Al-Bayt

 

Ustadh Salman Younas

 

 

Maison Prophète

 

 

Question :

J’ai récemment parlé avec un groupe de musulmans qui m’ont dit suivre les « Ahl al-Bayt ». Je ne comprends pas très bien ce que cela signifie. Ils m’ont dit que Fatima (la fille du Prophète) est meilleure que ‘Aïsha, que les Compagnons n’étaient pas respectables et que ‘Aïsha avait essayé d’empoisonner le Prophète ﷺ. Pouvez-vous s.v.p. m’aider à y voir plus clair?

 

Réponse :

As-salamu `alaykoum,

Les gens avec qui vous avez parlé sont probablement des Chiites. Les Chiites diffèrent des Sunnites sur des questions fondamentales relatives à la croyance (‘Aqida) et au droit (Fiqh) et notamment sur la question du statut des Compagnons.

La croyance Sunnite concernant les Compagnons

La croyance Sunnite concernant les Compagnons du Prophète ﷺ est qu’ils étaient tous des Musulmans sincères et droits. Cela ne signifie pas pour autant leur infaillibilité ; les Compagnons, comme les autres individus non-prophétiques, ont pu faire des erreurs. Cependant, ils ont obtenu un rang unique qui est attesté par Allâh et le Prophète, et c’est pourquoi nous n’accordons pas une grande importance aux faux pas qui peuvent être rapportés d’eux et que nous reconnaissons le grand service qu’ils ont apporté à la religion de l’Islam.

Parmi les textes qui servent à appuyer la croyance Sunnite :

a. « Muhammad est le Prophète d’Allâh. Autant ses Compagnons sont durs envers les infidèles, autant ils sont pleins de compassion entre eux… » (48:29)

b. « Quant aux émigrés (Muhajirun) et aux auxiliaires (Ansar) qui ont été les premiers à se joindre au Prophète et à l’accueillir, ainsi que ceux qui les ont suivis dans un élan sincère, Allâh est Satisfait d’eux comme ils seront satisfaits de Ses faveurs, car Il a préparé à leur intention des Jardins sous lesquels coulent des ruisseaux et où leur séjour sera éternel. Et ce sera pour eux le comble de la félicité. » (9:100)

c. « Allâh a été satisfait des croyants qui t’ont prêté serment d’allégeance sous l’arbre. » (48:18)

d. « Allâh, Allâh! Craignez-Le à l’égard de mes compagnons! N’en faites pas des cibles après moi! Celui qui les aime les aime avec son amour pour moi; et celui qui les déteste les hait avec sa haine contre moi. Celui qui porte l’inimitié contre eux, porte inimitié contre moi; et quiconque porte l’inimitié contre moi, porte l’inimitié contre Allâh. Celui qui porte l’inimitié contre Allâh est sur le point de périr ». [Tirmidhi, Ahmad]

e. « Aucun d’entre vous ne devrait venir à moi avec quoi que ce soit (de négatif) concernant l’un de mes Compagnons car je ne veux pas aller vers vous, si ce n’est avec un cœur pur. » [Abu Dawud, at-Tirmidhi]

f. « Ne maudissez pas mes Compagnons, car si l’un de vous devait dépenser autant d’or que (la montagne de) Uhud en charité, il n’atteindrait pas une poignée d’entre eux ni même la moitié de cela » [Bukhari, Abu Dawud, Tirmidhi, Ibn Majah]

g. « Lorsqu’on mentionne mes Compagnons, taisez-vous. » [at-Tabarani, Mu`ajam al-kabir]

Ces textes servent à établir l’importance qu’il y a à tenir les Compagnons en haute estime, mais aussi de laisser de côté  ce qui concerne leurs erreurs et leurs fautes.

Les Ahl al-Bayt

De la même manière, les Ahl as-Sunnah jugent également obligatoire d’aimer et de respecter les membres de la maison Prophétique en commençant par le Prophète lui-même, puis ses enfants, oncles, tantes, cousins, petits-enfants, et ainsi de suite. Comme notre attitude envers les Compagnons, l’amour pour les Ahl al-Bayt est basée sur d’innombrables preuves textuelles qui couplent l’amour du Prophète ﷺ avec leur amour, nous avertissent d’être attentifs à eux, et nous apprennent à les traiter avec le plus haut degré de respect. D’innombrables œuvres ont été écrites sur les mérites d’Ahl al-Bayt et l’obligation pour les Musulmans de les aimer, comme le « Arba`in » de l’Imam Muhammad ibn Ja’far al-Kattani.

Un mot à propos des polémiques

Enfin, je vous conseille de ne pas entrer dans des débats sur ces questions. Les arguments contre les Compagnons sont bien connus ; ils le sont depuis des siècles et les savants de notre tradition les ont traités à plusieurs reprises en long et en large. Il existe un grand nombre de récits forgés entourant les réclamations faites contre les compagnons par leurs détracteurs qui ont pris des proportions exagérées avec le temps, comme ce que vous avez mentionné concernant `Aïcha (qu’Allah soit satisfait d’elle). Il s’agit d’une allégation sans fondement et d’une déclaration d’un péché grave.

Il existe des conditions essentielles qu’une personne doit remplir avant qu’elle soit habilitée à s’engager dans un débat intellectuel : la Science en est une, une intelligence solide et un cœur sain en sont d’autres. En l’absence de ces qualités, il ressort de ces débats plus de mal que de bien : l’envie, l’arrogance, l’orgueil, l’égarement, résultent tous des querelles excessives menées par ceux qui ne sont pas qualifiés et ces péchés pèseront lourd sur la balance lors du Jugement. Par conséquent, je voudrais à nouveau vous mettre en garde et vous conseiller de ne pas vous engager avec ceux qui débattent au sujet de personnes qui ont délaissés, il y a fort longtemps leur passion de la vie. Plutôt, recherchez la compagnie de ceux qui vous élèvent spirituellement et vous préparent pour l’au-delà, et comprenez bien que vous devrez rendre compte de ce que vous faites dans ce bas-monde, donc utilisez votre temps à bon escient.

Ustadh Salman Younas

 

Vérifié & Approuvé par Shaykh Faraz Rabbani et publié avec son autorisation.