La Croyance des Savants de Deoband

La Véritable Croyance des Savants de Deoband

 

Mise au point des Savants de Déoband contre les calomnies et mensonges sur leur Dogme (‘Aqida) [1]

 

 

Deoband

 

 

INTRODUCTION :

Cette mise au point sur la véritable Croyance des Savants de Déoband (Déobandis) provient de l’ouvrage Al-Muhannad ala ‘l-Mufannad. Ce livre concis a été écrit en réponse aux calomnies propagées par les détracteurs et a été accepté et approuvé à l’unanimité par le Deobandi Akaabir (les plus grands savants de Deoband). Il définit de manière adéquate les croyances, pratiques et Maslak (l’enseignement) des ‘Ulama de Deoband qui ont transmis fidèlement les croyances et les pratiques de Ahlus Sunnah Wa’l Jama’a tel que codifiés par les quatre écoles (madhhab) du Fiqh (Malikite, Hanafite, Shafé’ite, Hanbalite) et les deux madhhab dans la ‘Aqeedah (Asha’rite et Matouridite). Les ‘Ulama de La Mecque, de Médine, de Damas et du Caire, ont tous confirmé la véracité du contenu de ce livre.

Le livre est très important en ces temps où beaucoup de ‘Ulama qui prétendent l’affiliation aux enseignements de Deoband, ont été indéniablement infiltrés et influencés par toute une série de croyances et de pratiques déviantes, principalement en provenance (mais pas exclusivement), des déviances des pseudo-Soufis, du Salafisme et du modernisme. Toute croyance ou pratique qui entre en conflit avec le contenu défini dans Al-Muhannad  est baatil (incorrecte) et n’a aucun lien avec les ‘Ulama de Deoband.

Ce qui suit est une série de questions / réponses tirées d’Al-Muhannad. Ces questions ont été adressées aux ‘Ulama de Deoband par les ‘Ulama du Hijaz. Les réponses ont été écrites par Shaykh Khalil Ahmad Saharanpuri et ont été approuvées et adoptées à l’unanimité par les ‘Ulama de Deoband de cette époque.


LE CREDO DES ‘ULAMA DE DEOBAND

[Déclaration des ‘Ulama du Hijaz]

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Chers nobles ‘Ulama et grands savants, [certaines] personnes ont attribué à votre noble cour les croyances des Wahhabites, et ils ont produit des documents et des traités que nous avons du mal à comprendre à cause d’une différence de langue. Nous espérons donc que vous pourrez nous informer de la réalité de la situation. Nos demandes porteront principalement sur les questions sur lesquelles il y a des désaccords bien connus entre les Wahhabites et Ahl al-Sunna wa l-Jama’a.


REPONSE DES ‘ULAMA DE DEOBAND

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

De Lui, nous cherchons l’aide et l’octroi du succès, et dans Sa Main se trouvent les rênes de la vérification.

Tout en louant (Allâh), et en envoyant des prières et des salutations (sur Son Prophète), (je dis) :

Il faut savoir, avant de commencer à répondre, que nous et nos Mashayikh – qu’Allâh soit satisfait d’eux tous – et l’ensemble de notre groupe et de notre congrégation sommes, par la grâce d’Allâh :

– Disciples (dans le Fiqh) du guide de la création, du pic de l’Islam, le vaillant Imam, le plus grand Imam, Abou Hanifah al-Nu’man – qu’Allâh (Exalté soit-Il) soit satisfait de lui -;

– Adeptes des nobles Imams Abu al-Hasan al-Ash’ari et Abu Mansur al-Maturidi (qu’Allâh soit satisfait d’eux) dans la croyance (‘Aqida) et dans les principes fondamentaux;

– Et nous sommes affiliés, parmi les Voies des Soufis (Tassawuf), à la Voie élevée attribuée aux maîtres Naqshbandi et au chemin pur attribué aux maîtres Chisti et au chemin glorieux attribué aux maîtres Qadiri et au chemin approuvé attribué aux maîtres Suhrawardi (qu’Allâh soit satisfait d’eux tous).

Puis, deuxièmement, nous ne prononçons jamais un avis concernant la religion, à moins que nous possédions des preuves émanant du Livre, de la Sunnah et du consensus de la ‘Ummah ou de l’avis des Imams du madhhab [Hanafi], et malgré cela, nous ne prétendons pas être à l’abri de l’erreur et de l’oubli dans les égarements de la plume et du lapsus.

Ainsi, s’il est manifeste pour nous que nous nous sommes trompés dans un avis, que ce soit dans les fondamentaux ou dans les périphériques, la timidité ne nous empêchera pas de revenir dessus ni de publier la rétractation. Pourquoi ne le ferions-nous pas, alors que nos imams – qu’Allâh soit satisfait d’eux tous – sont revenu sur bon nombre de leurs avis, comme par ex. l’Imam respecté du Haram d’Allâh – Exalté soit-Il – notre imam, ash-Shafi’i – qu’Allah soit satisfait de lui – ou bien les Sahabah – qu’Allah soit satisfait d’eux – qui se sont parfois rétractés devant les avis venant d’autres Sahabas et ceci  n’est pas caché à l’observateur du hadith. Ainsi, si l’un des ‘Ulémas venait à affirmer que nous avons fait une erreur dans un avis, si cela est lié aux croyances, il doit appuyer des dires avec un texte clair provenant des imams du Kalam, et si cela est lié aux questions périphériques (Fiqh), il doit étayer son explication par l’opinion prépondérante des imams des madhhabs. Celui qui aura agit ainsi, ne verra de nous, si Allâh – Exalté soit-Il – le veut, rien d’autre que l’acceptation volontaire par le cœur et la langue, et les remerciements abondants par le cœur et les membres.

Troisièmement, originellement dans les terres de l’Inde, l’utilisation (inconditionnelle) du terme « Wahhabi » servait à désigner celui qui a abandonné le taqlid (suivi) des Imams – qu’Allah Exalté soit-Il soit satisfait d’eux -. Ensuite le champ a été élargi et son utilisation est devenue dominante pour désigner celui qui pratique la glorieuse Sunnah et qui laisse les affaires innovées répréhensibles et les coutumes laides. Ceci, jusqu’à ce que se propage à Bombay et à ses alentours que celui qui prohibe la prosternation vers les tombes des saints et la circumbulation autour d’elles, est un Wahhabi. Ainsi, celui qui déclare publiquement l’interdiction de l’usure, est appelé Wahhabi, même s’il fait partie des anciens parmi les adeptes de l’Islam et compte parmi les plus grands d’entre eux; puis son champ d’application a été élargi jusqu’à ce que ce terme devienne une insulte, et ainsi [à partir] de là, si un habitant de l’Inde dit à un homme qu’il est un Wahhabite, cela n’indique pas qu’il a une croyance corrompue, mais plutôt cela indique qu’il est un Hanafi Sunnite, pratiquant à partir de la Sunnah, évitant l’innovation (ndt : blâmable) et craignant Allah – Exalté soit-Il – dans la perpétration d’actes de désobéissance.

Depuis que nos Mashayikh – qu’Allah (Exalté soit-Il) soit satisfait d’eux – se sont efforcés de revivifier la Sunnah et qu’il ont tenté d’éteindre le feu de l’innovation, l’armée d’Iblis s’est irritée contre eux, et les voilà qui déforment leurs discours, les calomnient et concoctent des mensonges contre eux et les accusent d’être des Wahhabis, CE QU’ILS SONT POURTANT LOIN D’ÊTRE. En fait, c’est la Sunnah d’Allâh, qu’Il a institué avec respect à l’élite de Ses amis, comme Allah – Exalté soit-Il – le dit dans Son livre : « C’est ainsi que Nous avons suscité à chaque Prophète des ennemis, parmi les hommes et les djinns, qui inspirent les uns aux autres de jolis discours, par pure vanité. Et ils n’agiraient pas ainsi, si ton Seigneur le voulait. Laisse-les donc à leurs inventions mensongères ! » (Coran 6:112)

Comme c’était [le cas] avec les Prophètes – que les prières et la paix d’Allâh soient sur eux – cela doit [continuer] avec leurs successeurs et ceux qui se tiennent à leur place, comme l’a dit le Messager d’Allâh – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix –  :

« Nous, les assemblées des Prophètes, sommes les plus sévèrement éprouvés parmi les gens […] ». […]

Ainsi, ceux qui ont inventé des innovations, se sont inclinés vers des désirs et qui ont pris leurs désirs pour divinités et ont jeté leurs âmes dans la fosse de l’anéantissement, ces gens ont inventé contre nous des mensonges et des faussetés, et ils nous ont attribué des hérésies. Alors, quand un avis entre en conflit avec le madhhab [correct] et qu’il nous est attribué en votre présence, n’y prêtez pas attention et ne pensez de nous que du bien, et s’il y a un doute dans vos poitrines, écrivez-nous, car en effet, nous allons vous informer de la réalité de la situation et de la vérité, car vous êtes pour nous le pivot de la sphère de l’Islam.

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QUESTIONS & RÉPONSES

Nota Bene : Dans un souci de concision, nous avons choisi de ne traduire que les questions les plus fréquemment abordées et les plus pertinentes pour nos lecteurs francophones.

Questions Un et Deux : Quel est votre opinion sur un séjour prolongé (shadd al-rihal) dans le but de visiter le maître de toutes les créatures – sur lui les meilleures salutations, sur sa progéniture ainsi que sur ses compagnons? Laquelle de ces deux situations est la plus désirable et vertueuse selon vos Shouyoukh pour le visiteur : l’intention doit-elle être de le visiter lui – sur lui la paix – ou doit-il aussi avoir comme intention la visite de la mosquée? Les Wahhabites ont dit que le voyageur vers Médine la Lumineuse doit avoir pour intention (uniquement) la mosquée Prophétique.

Réponse :  Selon nous et nos Shouyoukh, visiter la tombe du maître des Messagers  – que mon âme lui soit sacrifié – compte parmi les actions les plus bénies, un acte des plus récompensés et l’un des plus fructueux dans l’élévation en degré, plutôt on peut dire qu’elle est proche de l’obligation même si son obtention se fait a travers un long voyage et un surplus de dépense de fortune et de santé. Si une personne émet l’intention de le visiter – sur lui un million de salutation et de paix – et qu’il fait également l’intention de visiter sa mosquée – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – ainsi que d’autres intentions comme celles de la visite de sites nobles (historique). La meilleure intention est celle que le vaillant ‘Allamah Ibn al-Humam a proféré, celle de visiter uniquement sa tombe – sur lui les bénédictions et la paix – et ensuite visiter la mosquée une fois arrivé, par l’immense respect et l’admiration qui lui sont dû – Allâh le bénisse et lui procure la paix – et ceci est en accord  avec ses paroles – Allâh le bénisse et lui procure la paix- : « Quiconque me vient en visiteur, sans autres objectifs que celui de me visiter, il est de mon devoir d’intercéder en sa faveur le Jour de la Résurrection. »

Ceci a été transmit du grand  Gnostique Mulla Jami qu’il séparait cette visite de celle du Hajj et ceci est plus proche de la voie des amoureux. Pour ce qui est des dires des Wahhabites vis a vis de la cité lumineuse – un millions de salutations sur son résident – selon lesquels l’intention ne doit être que pour la mosquée, avançant comme preuve sa parole – sur lui la bénédiction et la paix – : «  N’entamez pas de long voyage, sauf pour trois mosquées »,  nous la rejetons car le Hadith n’indique absolument pas une interdiction, mais plutôt si un détenteur du savoir considère avec attention, il saura que par indication ce texte prouve la permissivité [de l’intention de la visite de sa tombe], car la cause (‘illah) pour laquelle les trois mosquées sont exclues de la généralité des mosquées ainsi que des autres terrains est l’excellence qui leur est spécifique et celle-ci [l’excellence] se trouve avec plus d’abondance encore dans le noble terrain [où il est enterré], pour ce qui est du noble terrain et endroit bénit qui se juxtapose à ses membres – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix –, il est encore plus vertueux que la Ka‘bah et que le Trône et le siège tels que l’ont statué nos juristes – qu’Allâh soit satisfait d’eux – et comme les mosquées sont séparées dû a leurs excellences, il est plus évident et encore bien plus évident que ce territoire bénit est séparé pour son excellence absolue.

Comme nous l’avons mentionné, la situation a été exprimée avec encore plus de détails par notre Sheykh, le grand savant, le soleil des savants de la pratique, Mawlana Rashid Ahmad al-Gangohi – qu’Allah sanctifie son puissant secret – dans son traité intitulé Zubdat al-Manasik qui concerne le sujet de la vertu de la visite de la cité illuminée et qui a été imprimé a plusieurs reprises. Il existe également un traité sur ce noble sujet du Sheykh de nos Shouyoukh, Mawlana Mufti Sadr ad-Din al-Dihlawi – qu’Allah sanctifie son puissant secret– dans lequel il a rédigé une terrible réfutation contre les Wahhabites et ceux qui sont en accord avec eux et il a produit des preuves définitives et des arguments brillants. Cet ouvrage, il l’a nommé Ahsan al-Maqal fi Sharh Hadith La Tashuddu ar-Rihal, imprimé et connu, auquel chacun peut se référer. Et Allâh – Gloire a lui – est plus savant.

Questions Trois et Quatre : Est-il (permis) qu’un homme prenne le Prophète – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – après (sa) mort, comme moyen (tawassala) dans sa supplication (dou’a)? Selon vous, est-il permis (ou non) de prendre les pieux Prédécesseurs, les Prophètes, les saints véridiques (Siddiqin), les martyrs, les Amis du Seigneur des Mondes, comme moyen (Tawassul) [2] ?

Réponse : Selon nous et selon nos Mashayikh, il est autorisé de prendre comme moyen, dans les supplications (du’as), les Prophètes, les pieux, les Amis (Waliy), les martyrs et des Saints véridiques, que ce soit au cours de leur vie ou après leur mort. En cela une personne dit : « Ô Allâh! Je prends untel comme moyen afin que Tu acceptes mon invocation et que Tu exauces ma demande », etc. comme indiqué par notre shaykh et maître Shah Muhammad Ishaq ad-Dehlawi thumma al-Muhajir al-Makki, puis clarifié par notre sheykh et maître Rashid Ahmad al-Gangohi – qu’Allâh leur fasse miséricorde – dans ses Fatawa, ouvrage aujourd’hui très répandu que de nombreuses personnes ont en leur possession, et cette question est mentionnée à la page 93 du 1er volume, donc celui qui le désire peut s’y référer.

Question Cinq : Quelle est votre position en ce qui concerne la vie du Prophète – sur lui la bénédiction et la paix – dans sa noble tombe? S’agit-il d’une question réservée à sa personne ou est-ce seulement une vie intermédiaire (barzakhiyyah) comme le reste des croyants?

Réponse : Selon nous et selon nos aînés, le Prophète est vivant dans sa tombe. Sa vie est dunyawi (c-à-d- de ce monde) libre de toutes contraintes, et cela lui est exclusif – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – ainsi qu’à tous les Prophètes – les bénédictions d’Allâh soient sur eux – et qu’aux martyrs. Sa vie n’est pas comme celle dite « barzakhi » qui est commune à tous les croyants, ou plutôt [commune] à toute l’humanité; comme explicité par l’Imam as-Suyuti dans son Inba’ al-Adhkiya’ bi Hayat al-Anbiya’ (Éclaircir l’intelligent sur la vie des Prophètes), où il a dit : « Sheykh Taqi ud-Din as-Subki a dit : « La vie des prophètes et des martyrs dans leur tombe est comme leur vie dans ce monde. La prière du prophète Mussa – paix sur lui – dans sa tombe en témoigne, car la prière exige un corps vivant … »  Il est établi à partir de cela que sa vie est dunyawi (et aussi) Barzakhi (intermédiaire) en raison de sa présence dans la sphère intermédiaire (‘alam al-Barzakh). Un excellent et complet traité a été écrit par rapport à ce sujet par notre sheykh, le soleil de l’Islam et de la religion, Muhammad [Qasim an-Nanotwi] le distributeur des sciences en vue de satisfaire le besoin de ceux qui cherchaient bénéfice [auprès de lui] – qu’Allah sanctifie son puissant secret. Il a été imprimé et il est actuellement largement disponible et répandu et son titre est « Abe Hayat » (L’eau de Vie).

Question Six : Est-ce que celui qui invoque (dou’a) dans la Mosquée du Prophète (al-Masjid an-Nabawi) face à la tombe exaltée, peut effectuer sa demande auprès de son honorable Protecteur, en utilisant le Prophète (qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix) comme intermédiaire (mutawassilan bi ’l-nabi) ?

Réponse : Les juristes ont divergé sur cette question, comme le mentionne Mulla ‘Ali al-Qari رحمه الله dans al-Maslak al-Mutaqassit. Il y déclare : « Sachez que certains de nos aînés tels que [l’Imam] Abu ‘l-Layth et ceux qui l’ont suivi comme [l’Imam] Kirmani et [l’Imam] Saruji ont mentionné que celui qui visite [le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix )] doit se tenir face à la Qiblah ». [Imam] Hasan a rapporté la même chose sous l’autorité de l’Imam Abu Hanifah (qu’Allah soit satisfait d’eux). Il déclare ensuite, [cependant] sous l’autorité de [l’Imam] Ibn al-Humam que ce qui a été transmis d’Abu ‘l-Layth [devrait être] rejeté en raison de la narration de [l’Imam] Abu Hanifah qui rapporte d’Ibn ‘Umar (qu’Allah soit satisfait d’eux) qu’il a déclaré : « S’approcher de la tombe du Messager d’Allâh (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) et se tenir face à sa tombe fait partie de la Sunnah. Ensuite, tu dois dire, « Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur toi, Ô Prophète! » » Il (Mulla ‘Ali al-Qari) a alors soutenu cette position avec un autre récit transmis par Majd ud-Deen le linguiste [al-Fayruzabadi] (qu’Allah soit satisfait de lui) qui rapporte qu’Ibn al-Moubarak (qu’Allah soit satisfait de lui) a déclaré : « J’ai entendu Abou Hanifah (qu’Allah lui fasse miséricorde) dire : « Une fois Ayyub al-Sakhtiyani (qu’Allah lui fasse miséricorde) est venu vers nous alors que je me trouvais à Médine. Je me suis dis [à moi-même] : « Je vais observer ce qu’il fait.» Par la suite, il a placé son dos vers la Qiblah et son visage vers le visage du Messager d’Allâh (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) et il pleura sincèrement, il ne faisait pas semblant. Il tenu la position d’un véritable juriste. » Suite à sa transmission [de cette narration], le grand savant [Mulla Ali] al-Qari (qu’Allah lui fasse miséricorde) a alors déclaré : « Dans ce récit se trouve une indication qu’il s’agit de la position préférée de l’Imam [Abu Hanifah], après avoir été incertain concernant l’opinion souhaitable. » Il déclare ensuite : « En outre, il est également possible de concilier les deux récits … » Ainsi, il est évident que les deux façons de faire sont acceptables. Cependant, la position préférée est celle consistant au cours de la visite, à faire face à son noble visage (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix). C’est la position que nous approuvons, et c’est notre pratique et celle de nos aînés (Mashayikh). Cet acte [consistant faire face au Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix)] est également le verdict concernant les invocations (du’a) comme cela a été rapporté de l’Imam Malik (qu’Allah lui fasse miséricorde) lorsqu’une fois un Calife le questionna [à ce sujet]. Mawlana Ganghohi رحمه الله a également explicitement exprimé cette opinion dans son traité Zubdat al-Manasik (The Meilleur des Rituels). Quant à la question relative au fait d’invoquer Allâh à travers un intermédiaire, ceci a déjà été discuté dans les questions trois et quatre.

Question Sept : Quelle est votre opinion sur l’envoi excessif d’éloges sur le Prophète – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – et sur le fait de réciter Dala’il al-Khayrat ou les Awrad (litanies)?

Réponse : Envoyer trop d’éloges sur le Prophète est souhaitable selon nous et cela fait partie des actes d’obéissance les plus prometteurs et les plus aimés des actes souhaitables, que ce soit sous la forme de récitations de ad-Dala’il ou de litanies sur les bénédictions, etc. Cependant, le plus vertueux selon nous est ce qui est authentique dans sa – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – formulation et si l’on devait envoyer des bénédictions avec autre chose que ce qui a été transmis de lui – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – ce n’est pas dépourvu de vertus et cela mérite la bonne nouvelle : « Celui qui envoie des bénédictions sur moi une fois, Allâh envoie la bénédiction dix fois sur lui » Notre sheykh, ‘Allamah al-Gangohi récitait ad-Dala’il, ainsi que d’autres Mashayikh parmi nos maîtres. Et notre maître et guide, le pivot du monde, le vénéré Hajj Imdad Allah – qu’Allah sanctifie son puissant secret – l’a écrit parmi ses conseils et il a ordonné à ses disciples de le diviser en portions [à réciter régulièrement], et ils narraient ad-Dala’il dans la transmission et Mawlana al-Gangohi – la miséricorde d’Allah sur lui – délivrait des autorisations pour ad-Dala’il.

Question Huit, Neuf et Dix : Est-il valable ou non qu’un homme imite (suive) l’un des quatre Imams (Mâlik, Abou Hanifa, ash-Shafé’i, Ahmad ibn Hanbal) dans tous les fondamentaux et les périphériques? En supposant que cela soit valide, est-ce préférable ou obligatoire? Et qui imitez-vous parmi les Imams dans les périphériques et dans les fondamentaux?

Réponse : De nos jours, il est indispensable qu’un homme imite l’un des quatre Imams – Allah Exalté soit-Il soit satisfait d’eux – plutôt, cela est obligatoire, car en effet nous avons souvent constatés que les tentatives d’abandonner le taqlid (suivi) des Imams et de suivre ses propres avis et ses désirs mène dans la fosse de l’apostasie et de l’hérésie – qu’Allah nous en protège – et de ce fait, nous et nos Mashayikh sommes des imitateurs dans les fondamentaux et les périphériques de l’imam des Musulmans, saydinna Abu Hanifah – qu’Allah Exalté soit-Il soit satisfait de lui -, qu’Allâh nous fasse mourir et nous rassemble dans son groupe. Nos Mashayikh ont de nombreuses compilations sur ce sujet, propagés et bien connus dans toutes les régions (du monde).

Question Onze : Selon vous, est-il permis de s’impliquer dans les pratiques des Soufis. De même, leur engagement (bay’a) est-il permis (d’après vous), et croyez-vous à la validité de l’acquisition d’effusions internes à partir des poitrines des aînés et de leurs tombes. Les gens du suluk (ndt : ceux qui ont le corps et l’esprit continuellement occupés dans l’adoration et l’obéissance d’Allâh) bénéficient-ils ou non de la spiritualité des grands maîtres?

Réponse : Il est préférable, selon nous, une fois que les gens ont finis de corriger leurs croyances et qu’ils ont acquis les connaissances nécessaires relatives à la Shari‘ah qu’ils s’engagent auprès d’un Sheykh ayant les pieds fermement enracinés dans la Shari‘ah, l’abstinence dans le monde, désireux de l’au-delà, qui s’est coupé des obstacles de l’égo et s’est familiarisé avec les choses qui sauvent et qui évite les choses destructrices, (un Sheykh) complet et véritable, et qu’il (le disciple) place sa main dans celle du Sheykh, et qu’il emprisonne sa vue dans sa vue, et qu’il s’engage dans l’engagement des Soufis, celui du souvenir et de la pensée, et de l’annihilation complète, et qu’il acquiert l’affiliation qui est la plus grande bénédiction et le plus grand butin qui s’exprime dans la langue de la Shari‘ah comme étant l’Ihsan (l’excellence).

Quant à celui pour qui ce n’est pas possible et qui n’en est pas capable, il lui suffit de marcher sur leurs chemins, et de s’associer avec leur groupe, car en effet le Messager d’Allâh a dit : « Un homme est avec celui qu’il aimait. Ce sont des gens dont les partenaires d’assises ne seront pas malheureux ». Et par la louange d’Allâh – Exalté soit-Il – et la beauté de Sa bénédiction, nous et nos Mashayikh sommes entrés dans leur engagement et nous sommes engagés dans leurs pratiques et engagés dans l’instruction et l’enseignement, et toutes les louanges sont à Allah. Quant au fait de tirer bénéfice de la spiritualité des grands maîtres et d’acquérir des effusions internes à partir des poitrines des aînés et de leurs tombes, cela est valide selon la voie connue parmi ses gens et ses élites, et non pas comme cela est très répandu parmi les gens du commun.

Question Douze : Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab al-Najdi (ndt : fondateur du Wahhabisme) légitimait le sang et les biens et l’honneur des Musulmans et accusait toute l’humanité de shirk (association) et insultait les prédécesseurs, alors quelle est votre opinion sur cela, et permettez-vous l’anathématisation (le fait de rendre mécréants) des prédécesseurs, et des musulmans et des gens de la Qiblah (ceux qui se tournent vers elle pour prier), ou bien qu’elle est votre méthode?

Réponse : Notre opinion les concernant correspond à ce que l’auteur d’ad-Durr al-Mukhtar a déclaré : « Les Khawarijs sont un groupe violent qui s’est rebellé contre ‘Ali en raison d’une interprétation selon laquelle ils ont crus qu’il était sur le mensonge et la mécréance ou la désobéissance, rendant le combat obligatoire contre lui selon leur interprétation. Ils légitiment nos sangs et nos biens et ils insultent nos femmes »,  jusqu’à ce qu’il dise : « Le jugement les concernant est celui relatif aux rebelles », puis il a dit, « Nous ne les rendons pas mécréants uniquement car cela vient de l’interprétation, bien que fausse. » Ash-Shami a dit dans ses notes, en marge : « Comme cela a eu lieu dans notre temps avec les disciples de ‘Abd al-Wahhab qui sortaient du Najd et qui ont dominés les deux Harams et qui prétendent appartenir à l’école (madhhab) des Hanbalites, ils considéraient être les Musulmans et considéraient ceux qui étaient en désaccord avec leur croyance comme des polythéistes, et en raison de cela, ils ont légitimé le massacre des Ahl al-Sunnah (ndt : les gens de la Sunnah) et le massacre des ‘Ulamas (d’Ahl al-Sunnah) jusqu’à ce qu’Allâh ai brisé leur suprématie ».

Alors, je dis : Ni lui ni aucun de ses disciples et des membres de son groupe ne comptent parmi nos Mashayikh dans l’une des chaînes (sanad) de la connaissance de la Jurisprudence, du Hadith, du Fiqh et du Tasawwuf. Comme dans le fait de rendre permis le sang, les biens et l’honneur des Musulmans, c’est soit avec bon droit, soit sans. Si cela est fait sans en avoir le droit, c’est donc également sans interprétation, d’où la mécréance et la sortie de l’Islam, et si c’est avec une interprétation irrecevable dans la Shari‘ah, il s’agit alors d’une violation manifeste. Ou bien, c’est avec droit, donc permis, même plutôt obligatoire. Quant au fait de faire l’anathème (rendre mécréants) les prédécesseurs des Musulmans, loin de nous le fait d’anathématiser l’un d’eux, il s’agit plutôt selon nous du Rafidisme, et d’une (ndt : mauvaise) innovation dans la religion. Quant aux gens de la Qiblah (ahl ul-Qiblah) qui comptent parmi les innovateurs, nous ne les rendons pas mécréants aussi longtemps qu’ils ne nient pas une question essentielle parmi les obligations immédiates de la religion. Quand le déni d’une affaire obligatoire dans la religion est établi, nous les anathématisons avec prudence. C’est notre pratique et la pratique de notre Mashayikh – que la miséricorde d’Allah soit sur eux.

Questions Treize et Quatorze :  Quelle est votre opinion sur Sa Parole – Exalté soit-Il – « Le Tout Miséricordieux S’est « établi » [Istawâ] sur le Trône » Autorisez-vous l’affirmation de la direction et du lieu pour le Créateur – Exalté soit-Il – ou quelle est votre opinion à ce sujet?

Réponse : Notre opinion concernant ces versets et leurs semblables, est que nous croyons en eux et qu’on ne questionne pas à propos du « comment » (kayf), et nous croyons en Allâh – Exalté soit-Il – transcendant et exempt des attributs des créatures et des qualités d’imperfection et de la temporalité, comme c’est l’opinion de nos prédécesseurs. Quant à ce que les successeurs parmi nos imams ont dit sur ces versets, les interprétant par des interprétations saines (Ta’wil), linguistiquement et juridiquement admissibles, disant qu’il est possible que l’intention visée par l’élévation soit la domination (ndt : d’Allâh sur Sa Création) et que la Main (Yad) signifie le Pouvoir, etc. afin que ceci soit rendu accessible à la compréhension de celui qui manque (de Science), cela est également correct selon nous. Quant à la direction et à l’endroit, nous ne permettons que cela soit proclamé concernant Allâh – Exalté soit-Il – et nous disons qu’Il – Exalté soit-Il – est pur et transcendant, exempt de cela, et qu’Il n’est pas concerné par les attributs de la temporalité.

Question Quinze : Considérez-vous qu’il existe une créature meilleure que le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) ?

Réponse : Notre croyance et la croyance de nos aînés, est que notre chef, notre maître, notre bien-aimé et notre intercesseur, Saydinna Muhammad, le Messager d’Allâh , est la meilleure de toutes les créatures et le meilleur d’entre elles dans la présence d’Allâh (Exalté soit-Il). Personne n’est comparable à lui, même [aucune créature] n’est plus proche que lui d’Allâh (Exalté soit-Il) ni ne possède un rang plus élevé dans Sa présence. Il est le chef des Prophètes et des Messagers et le sceau des purifiés et des Prophètes comme cela est établi dans les textes. C’est ce que nous croyons et consentons à Allâh (Exalté soit-Il). Nos aînés ont exprimé cela dans plus d’un livre.

Question Seize : Permettez-vous que l’on affirme l’existence d’un prophète après le Prophète (sur lui la bénédiction et la paix), alors qu’il est le Sceau des Prophètes, qu’il (sur lui la paix) a déclaré : « il n’y a pas de Prophète après moi » et qu’il a eu des paroles similaires qui ont été transmises massivement et que l’ijma ‘a (consensus) s’est accordé sur ce fait. Quelle est votre opinion sur celui qui prétend cela malgré la présence de ces textes? Quelqu’un a-t-il tenu ce type de propos parmi vous et vos aînés ?

Réponse : Notre croyance et la croyance de nos aînés, c’est que notre chef, notre maître, notre bien-aimé et notre intercesseur, Muhammad, le Messager d’Allah , est le sceau des Prophètes et qu’il n’y a pas de prophète après lui, comme Allâh (Bénis et Exalté soit-Il) le dit dans Son livre, « Mais il est le messager d’Allah et le Sceau des Prophètes » (Qour’an 33:40). Ceci est établi dans de nombreux hadiths qui sont mutawatir (dont la chaîne ininterrompue des rapporteurs est constituée, à chaque niveau, d’un nombre tel de personnes qu’il est impensable qu’elles aient pu faire une erreur) dans le sens, par consensus de la Ummah. Loin de nous la possibilité qu’un d’entre nous puisse dire une telle chose, puisque celui qui nie cela est selon nous un mécréant parce qu’il nie des textes fondamentaux et sans équivoque. […]

Question Dix-sept : Dites-vous que le Prophète – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – n’est pas supérieur à nous et qu’il est simplement supérieur comme le serait un frère aîné vis-à-vis de son jeune frère, et rien de plus? L’un de vous a-t-il écrit de telles choses dans un livre?

Réponse : Aucun de nous, ni aucun de nos nobles prédécesseurs, croient à cela. Nous ne croyons pas qu’un homme, fut-il même issu des faibles dans la foi, ait pu un jour prononcer un tel mensonge. Celui qui dit que le Prophète n’a pas de supériorité sur nous, mais que sa supériorité est similaire à celle d’un frère aîné vis-à-vis d’un plus jeune, nous croyons à l’égard de lui qu’il est en dehors du domaine de la foi. Les œuvres de tous les anciens affirment le contraire de cela, et ils ont précisés et exprimés et ont passé en revue les méthodes de son excellence et sa faveur par rapport à nous, par rapport à l’ensemble de la Ummah, dans beaucoup de domaines, moyennant quoi il n’est pas possible d’attribuer cela à une autre personne que lui – sur lui la paix – parmi les créatures, et encore moins pour l’ensemble d’entre elles. Si des gens inventent ce type de mensonges, facilement réfutables, à notre encontre ou sur nos prédécesseurs, cela est sans fondement et on ne doit pas en tenir compte, car en effet le Prophète est le plus vertueux de toute l’humanité et la plus honorable de toute la création et son – sur lui la paix – leadership sur tous les Prophètes et son imamat des autres Prophètes, tout cela fait partie des questions décisives, à propos desquelles même le musulman le plus faible ne doit pas avoir de doute. Malgré cela, si quelqu’un nous attribue ce type de mensonges, qu’il clarifie donc ses dires à partir de nos travaux afin que nous puissions montrer à chaque personne douée de perspicacité son ignorance et sa mauvaise compréhension ainsi que son apostasie et sa mauvaise religiosité, par Sa – Exalté soit- Il – Puissance et l’entendue de Son Pouvoir.

Question Dix-huit : Dites-vous que la connaissance du Prophète (sur lui la paix) se limite aux seules lois de la Shari‘ah ou bien qu’il lui a été donné des connaissances relatives à l’Essence, aux Attributs et aux Lois du Créateur (Exalté soit Son Nom), aux secrets cachés (al-Asrar al-khafiyyah), au jugement divin (al-hukm al-ilahiyyah) et encore d’autres sciences et qu’aucune autre créature, quelle qu’elle soit, n’a atteint ce haut degré de connaissances?

Réponse : Nous disons avec la langue et nous croyons dans le cœur que notre maître, le Messager d’Allâh , est le plus savant de toute la création, concernant les sciences relatives à l’Essence et aux Attributs [d’Allâh], à la législation (tashri’at), aux règles pratiques et aux règles théoriques, aux véritables réalités et aux secrets cachés ainsi que d’autres sciences, et qu’aucun autre être de la création n’arrive à sa cheville, ni un ange rapproché, ni un messager envoyé. En effet, il lui a été donné la connaissance du premier et du dernier et la grâce d’Allah le concernant fut immense (Coran 4:113). Toutefois, cela ne implique pas la connaissance de chaque détail des questions temporelles à chaque instant concernant  chaque moment de tous moments du temps, de telle sorte que la dissimulation d’une partie de celle-ci de sa noble vision et de sa connaissance exaltée puisse nuire au fait qu’il (sur lui la paix) soit le plus savant de toute la création, ni ne puisse [nuire] à l’étendue de ses connaissances et à l’excellence de sa connaissance, même si une autre personne parmi les serviteurs et les créatures développe des compétences sur cette question. Sulayman (sur lui la paix) qui était le plus savant [en son temps] n’a pas été lésé par la dissimulation de ce que la Huppe avait compris concernant des incidents étranges, comme il est dit dans le Coran, « Je viens d’apprendre, dit-elle, des choses que tu ne connaissais pas et je t’apporte un renseignement au sujet du peuple de Saba’ » (Coran 27:22).

Question Dix-neuf : Croyez-vous que Iblis, le maudit, soit plus savant que l’Existant en Chef (paix soit sur ​​lui) et qu’il possède une connaissance plus large que lui? Avez-vous écrit cela dans un livre? Et comment jugez-vous celui qui croit cela?

Réponse : Nous avons précédemment répondu, que nous croyons que le Prophète est le plus savant de la création en général, dans les sciences, le jugement, les secrets et d’autres choses du Royaume des Horizons, et nous croyons avec certitude que celui qui dit qu’untel est plus savant que le Prophète , a mécru. Nos aînés ont donné le verdict de mécréance pour celui qui dit que Iblis, le maudit, est plus savant que le Prophète , alors comment cette question pourrait-elle apparaître dans un livre dont nous serions les auteurs? Cependant, le fait que certaines choses particulières insignifiantes soient dissimulées au Prophète en raison de son inattention à leurs égard ne remet pas en cause le fait qu’il soit le plus savant alors qu’il est établi qu’il est le plus savant de la création concernant les nobles sciences qui conviennent à son rang élevé, tout comme la connaissance de la plupart de ces choses insignifiantes en raison de l’intensité de l’attention d’Iblis les concernant, ne lui donne pas plus de gloire ou de perfection de la connaissance, car il ne s’agit pas là du critère de la vertu. A partir de là, il n’est pas exact de dire que Iblis est plus savant que le Messager d’Allâh , tout comme il n’est pas correct de dire au sujet d’un enfant qui connait quelques détails qu’il est plus savant qu’un érudit spécialiste de la recherche dans les sciences à qui ces détails sont cachés. Nous avons narré l’histoire de la Huppe avec Sulayman (sur notre Prophète et sur lui la paix) et sa déclaration, « Je viens d’apprendre, dit-elle, des choses que tu ne connaissais pas. » Les archives de hadith et les livres de tafsir regorgent d’exemples abondants sur cela et ils sont bien connus parmi les gens. Les médecins s’accordent sur le fait que Platon et Galien et leurs semblables comptent parmi les plus savants des médecins concernant les caractéristiques des maladies et de leurs états, en dépit du fait qu’ils savent que les asticots sont mieux informés qu’eux sur les états de la saleté, son goût et ses caractéristiques. Par conséquent, l’absence de connaissance de Platon et Galien concernant ces états méprisables ne nuit pas au fait qu’ils furent les plus savants, et aucune personne, qu’elle soit intelligente ou stupide ne pourrait se satisfaire de l’idée que les asticots sont plus savants que Platon, bien qu’ils aient une connaissance plus approfondie que Platon sur les états des immondices.

Les innovateurs de nos terres affirment concernant l’âme prophétique bénie (sur elle un million de salutations et de paix) qu’elle possède toutes les sciences des choses basses de base et des choses vertueuses nobles, en disant que puisqu’il était le meilleur de toute la création, il est nécessaire qu’il possède toutes ces sciences, en détail et de manière générale. Nous avons rejeté cette question se basant sur cette analogie corrompue et ne comportant aucune preuve textuelle. Ne voyez-vous pas que chaque croyant est plus vertueux et plus honorable que Iblis, donc dans cette logique, il serait nécessaire que chaque personne parmi les individus de cette Ummah possède les sciences de Iblis, et il serait nécessaire que Sulayman (sur notre Prophète et sur lui paix) sache ce que savait la Huppe, et que Platon et Galien aient toutes les connaissances des asticots? Ces concomitants sont absurdes dans leur intégralité tellement cela parait évident.

Ceci est un résumé de ce que nous avons dit dans al-Barahin al-Qati’ah afin de sectionner les veines des déviants insensés et de briser le cou des imposteurs forgeurs. Par conséquent, notre discussion sur ce sujet concernait uniquement certains de ces détails temporels, et pour cette raison nous avons utilisé le substantif démonstratif pour indiquer que l’objectif dans l’affirmation et la négation ne visait que ces détails, et rien d’autre. Toutefois, l’inique fausse le discours et ne craint pas le Jugement du Roi Omniscient. Nous sommes certains que ceux qui disent qu’untel est mieux informé que le Prophète est un mécréant, comme plusieurs de nos respectés ‘Ulama l’ont stipulé. Et celui qui concocte contre nous ce que nous n’avons pas dit, sur lui se trouve [le fardeau de] la preuve, [et il] devrait craindre l’interrogatoire devant le Roi Généreux. Allâh est témoin sur ce que nous disons.

Question Vingt : non traduite (sur le même sujet que la précédente).

Question Vingt-et-une : Dites-vous que la commémoration de sa (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) naissance (Mawlid) est jugée blâmable (mustaqbah) dans la Shari‘ah, et compte parmi les mauvaises innovations interdites ((al-bid‘at al-sayyi’ah al-muharramah), ou (croyez-vous) qu’il en soit autrement?

Réponse : […] Mawlana Ahmad ‘Ali al-Muhaddith ash-Saharanpuri (qu’Allah lui fasse miséricorde), qui est l’élève de Mawlana Ahmad ‘Ali al-Muhaddith ash-Saharanpuri fut interrogé sur le Mawlid, afin de savoir de quelle manière il est permis et de quelle manière est-il interdit? Il a répondu [disant] que : Commémorer la naissance bénie de notre maître, le Messager d’Allah (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) en utilisant des récits authentiques, pendant des périodes dépourvues des fonctions obligatoires du culte, et sous des formes qui ne contreviennent pas à la voie des Compagnons et des gens des trois premières générations dont la grandeur a été attestée, et [sous des formes] ne contenant pas de croyances qui peuvent être conçues comme shirk et bida’a, et selon des mœurs ne contrevenant pas à la conduite des Compagnons, en accord avec sa (la paix soit sur lui) déclaration, « Ce sur quoi moi et mes Compagnons sommes », et à condition que ces rassemblements soient exempts d’abominations vis à vis de la Shari‘ah, alors [ce rassembler pour commémorer la naissance du Prophète] représente une source de vertu et de bénédiction, à condition que cela s’accompagne d’intention pure, de sincérité et avec la croyance que cela s’inclus dans l’ensemble des bons rappels recommandés (jumlat adhkar al-hasanah mandubah), et que ce n’est pas limité à une durée de temps. Quand il en est ainsi, nous ne connaissons aucun Musulman qui puisse statuer que cela soit illégal (ghayr mashru‘) ou que ce soit une innovation (ndt : blâmable). [Jusqu’à la fin de la fatwa…] De là, on apprend que nous ne dénonçons pas la commémoration de sa noble naissance. Plutôt, nous dénonçons les actes abominables qui sont associés à cette commémoration comme vous [pouvez] l’avoir constaté lors de ces rassemblements de mawludi qui [ont lieu] en Inde, où l’on raconte parfois des récits faibles et forgés, où des hommes et des femmes se mélangent, où il y a une exagération dans les bougies d’éclairage et dans les décorations, où cela est célébré avec la croyance qu’il s’agit d’une obligation, et ces gens calomnient, insultent et déclarent mécréants ceux qui ne fréquentent pas leurs assemblées avec eux, et ils commettent aussi d’autres abominations concernant la Shari‘ah. Si ces assemblées étaient exemptes de ces abominations, au grand jamais nous ne dirions que le fait de commémorer la naissance bénie puisse être une bida’ah. Comment cette croyance laide peut-elle être soupçonnée venant d’un Musulman? Par conséquent, ce qu’on nous attribue là fait aussi partie des inventions des déviants menteurs trompeurs (qu’Allah Exalté soit-Il, les déshonore […]).

Question Vingt-deux : non traduite (sur le même sujet que la précédente).

Question Vingt-trois : L’éminent Sheykh, le savant de son temps, Mawlawi Rashid Ahmad Gangohi a-t-il dit que le Créateur (Exalté soit-Il) a effectivement menti, et que celui qui dit cela n’a pas commis une erreur, ou cela fait-il partie des fabrications contre lui? En supposant que ce soit une fabrication, comment réagissez-vous à ce que Al-Barelwi (Ahmed Rida Khan) a mentionné qu’il a en sa possession une photocopie de la fatwa du respecté Sheykh?

Réponse : Ce qu’ils ont attribués à l’éminent et incomparable Sheykh, l’érudit de son temps, l’incomparable en son époque, Mawlana Rashid Ahmad Gangohi, affirmant qu’il aurait dit que le Créateur (Exalté est Son Eminence) aurait menti et que celui qui dit cela ne commet pas d’erreur est une fabrication à son encontre (qu’Allah le Très Haut lui fasse miséricorde) et cela fait partie des mensonges concoctés par les démons trompeurs et fallacieux (qu’Allah les confondent! Comme ils sont pervers!!). Sa personne respectée est innocente d’une telle hérésie et mécréance. La fatwa du Sheykh qui a été imprimée et publiée dans le 1er volume de sa Fatawa Rashidiyyah (p. 119) réfute leur [affirmation]. La fatwa est disponible en arabe et a été vérifiée et estampillée avec le sceaux des ‘Ulamas de La Mecque (Makkah al-Mukarramah). – Une copie de cette question [et de la réponse] suit : Question posée : Au Nom d’Allah, le Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Nous Le louons et envoyons des bénédictions sur Son noble Messager. Quel est votre point de vue sur le fait d’attribuer à Allâh le mensonge? Et quel est le jugement sur celui qui croit qu’Il ment? Fournissez-nous une réponse, et soyez-en récompensés.

–  Réponse apportée : Allah (Exalté soit-Il) est certainement transcendant, au-delà de pouvoir être attribué du mensonge, et aucun élément de mensonge ne se trouve dans Sa Parole, comme le dit Allâh (Lui-même) : « Et quelle promesse est plus digne d’être crue que Celle d’Allâh? » (4: 122) Quiconque croit ou prétend que Allâh ment, est certainement un mécréant maudit, et s’est opposé au Livre, à la Sunnah et au consensus de la Ummah. Oui, la croyance des gens de foi est qu’Allah annonce dans le Qur’an, que Pharaon, Haman et Abu Lahab sont des habitants de l’Enfer, c’est une décision décisive et Il n’agira pas à l’inverse de celle-ci, mais Allah (Exalté soit-Il) est en mesure de les admettre dans le Paradis et Il n’est pas incapable de cela, mais Il ne le fera pas par Son choix. Allah (Exalté soit-Il!) a dit : « Certes, si Nous l’avions voulu, Nous aurions mis chaque âme dans la bonne direction. Mais Ma décision de remplir la Géhenne de djinns et d’hommes mêlés ensemble doit s’accomplir. » (32:13). Il est évident à partir de ce verset que, si Allah le voulait, Il aurait fait de tout le monde des croyants, mais Il ne contredit pas ce qu’Il dit, et tout cela par choix, et non par coercition. Il Agit par choix, agissant comme Il le veut. C’est la conviction de tous les ‘Ulamas de cette Ummah, comme l’a dit Al-Baydawi dans l’explication de Sa déclaration (Exalté soit-Il), « Si tu leur pardonnes … » (5: 118) que « l’absence de pardon pour shirk est une conséquence de Sa menace, mais que ce n’est intrinsèquement pas impossible. » Et Allah sait mieux la vérité. […]

Question Vingt-quatre : Croyez-vous en la possibilité de l’apparition de mensonge dans l’un des discours du Maître (Grande et Glorieuse est Sa Transcendance). Si non, quelle est donc votre opinion?

Réponse : Nous et nos aînés (qu’Allah le Très-Haut leur fasse miséricorde) déclarons et sommes convaincus que toute parole qui vient du Créateur (Grand et Glorieux) […] est absolument véridique, et il est certain qu’elle concorde avec la réalité. Sans aucun doute, il n’y a de trace de mensonge dans aucune partie de Sa (Exalté soit-Il) Parole, ni aucun doute sur le fait qu’elle ne contrevienne à la réalité. Celui qui croit le contraire de cela ou conçoit un mensonge dans une quelconque partie de Sa Parole, est un mécréant, apostat et hérétique, et ne possède pas même une trace de foi.

Question Vingt-cinq : non traduite, le sujet n’est pas pertinent pour le lecteur francophone.


Mot de la Fin :

Ces réponses représentent notre Croyance et c’est ce que nous prenons pour religion devant Allâh Tout-Puissant, si cela est véridique et juste selon votre opinion, écrivez dessus votre approbation et ornez-le de votre sceau, et si ceci est mauvais et faux, adressez-nous ce qui est juste, selon vous, afin que nous ne violions pas la vérité. Et si le moindre doute apparaît dans votre cœur à notre encontre, nous correspondrons avec vous à ce sujet jusqu’à ce que la vérité devienne claire et qu’aucune ambiguïté ne demeure.

Notre dernière annonce : Toute Louange revient à Allah Seigneur de l’Univers.

Qu’Allah bénisse Notre maître Muhammad , le Chef du premier et du dernier, ainsi que toute sa Famille, ses Compagnons, ses épouses et ses descendants.

Le serviteur des Etudiants des sciences Islamiques, le grand pécheur, l’humble Khalil Ahmad – Allah lui donne l’agrément de se préparer pour demain – dit cela avec sa bouche et le signe de sa plume le lundi 18 Shawwal, année 1325 de l’Hégire.

Wa Allâhou a’alam

 

Notes :

[1] L’ouvrage originel se nomme al-Muhannad ‘ala l-Mufannad

[2] En substance, le terme Tawassul désigne le fait, lors d’une invocation, d’emprunter et de mettre en avant une wasîlah – un chemin ou un moyen (être vertueux, acte de bien) – susceptible de rendre les invocations plus recevables auprès d’Allâh à Qui on s’adresse et vers Qui on se dirige.