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Dhû-n-Nûn (m.246H) a dit : « Parmi les caractéristiques de celui qui aime Dieu, le fait de suivre Son bien-aimé (salallahou ‘alayhi wassalaam) dans sa moralité, ses actes, ses ordres et sa Sounah. »Abû Sulaymân Al-Dârâni (140-215H) a dit : « Il arrive que des traits d’esprit dits par des sages m’enchantent pendant des jours; cependant je ne retiens d’eux que ce qui est conforme à la déclaration de deux témoins sûrs : le Coran et la Sounah. »

Il est caractéristique des connaissants qu’ils fassent abstraction d’eux-mêmes lorsqu’ils donnent des conseils ou des recommandations de telle façon qu’ils s’adressent à leur âme tout autant qu’aux auditeurs. S’il n’en était ainsi, ils ne sauraient faire preuve de cette rectitude qui leur permet de tenir des propos utiles et de nature à éviter tout préjudice.

Qui connaît les vices de son âme ne peut être leurré par l’éloge que les gens font de lui ; il ne saurait en effet renoncer à sa propre certitude pour adopter la simple opinion d’autrui : « Mais l’homme dispose d’une certaine clairvoyance, s’agissant de lui-même » (75, 14). Ibn ‘Atâ’ Allâh dit dans ses Aphorismes : « Le plus ignorant des hommes est celui qui renonce à ce qu’il sait de lui-même pour adopter l’opinion d’autrui. » Un disciple entreprit une fois de faire l’éloge de son maître; ce dernier se mit à pleurer et lui dit : « Je me connais moi-même mieux que toi. » Voilà comment sont les maîtres de l’équité: ils ne se laissent pas leurrer par l’éloge que les gens font d’eux car ils se connaissent mieux que personne. Quant à l’ignorant leurré, il aime le plus souvent que l’on fasse son éloge, et ce – incroyable! -, malgré le nombre de transgressions dont il s’est rendu coupable et qu’il est seul à connaître.

Tout acte qui conduit à la distraction est de même nature que celle-ci car les excès de nourriture, de sommeil ou de paroles font partie des choses blâmables selon la Révélation, et particulièrement pour celui qui suit la voie spirituelle, dont les bases consistent justement à viser la modération en tout cela afin que l’intérieur s’illumine et s’orne des connaissances divines. En effet, si les caprices intérieurs se succèdent en permanence dans le cœur ou plus généralement tout ce qui le trouble, il s’endurcira inévitablement.Les bénéfices du jeûne, du silence et de la veille sont des aspects bien connus de la voie spirituelle; bien des choses ont été écrites à ce sujet et bien des poèmes en ont fait l’éloge. On a notamment dit, pour blâmer la satiété, que Dieu ne regarde pas celui dont le ventre est rempli de nourriture. Le Prophète (salallahou ‘alayhi wassalaam) et ses compagnons ne mangeaient que par nécessité, conformément au hadith rapporté par Anas : « Fâtima apporta au Prophète un petit morceau de pain. Il lui demanda :

D’après Kbârija, fils de Zeyd ben Thâbet, des hommes entrèrent chez Zeyd ben Thâbet et lui Dirent :  » Parle-nous de hadiths de l’Envoyé de Dieu. De quel hadith pourrais-je vous parler? J’étais son voisin. Lorsque la Révélation descendait sur lui, il me faisait appeler et j’écrivais celle-ci. Lorsque nous évoquions le bas-monde, il l’évoquait avec nous. Lorsque nous évoquions la vie dernière, il l’évoquait avec nous. Lorsque nous parlions de nourriture, il en parlait avec nous. Tout cela peut vous donner une idée sur le Prophète. « 

D’après Mohammad ben Sîrîn :  » Nous étions chez Abou Houreyra – que Dieu l’ait en son agrément ; il portait deux vêtements en lin, teints à l’argile rouge. Il se moucha dans l’un des deux et dit :  » Vous vous rendez compte !Abou Houreyra se mouche dans du lin ! Il m’arrivait autrefois de tomber évanoui entre le minbar du Messager de Dieu (salallahou ‘alayhi wassalaam) et l’appartement de ‘Aicha – que Dieu l’ait en son agrément ; quelqu’un venait alors mettre son pied sur mon cou, en s’imaginant que j’étais pris d’un accès de folie. Or, ce n’était guère la folie, mais seulement la faim ! « 

Que signifient les aspects méritoires de la prière? – Il s’agit par-dessus tout de l’ensemble de ces actes de prière accomplis par le Prophète (saallahou ‘alayhi wassalaam) de façon non assidue, actes pour lesquels aucun argument n’est venu attester d’une obligation quelconque de les pratiquer ou bien confirmer par la Chari’a. Néanmoins, celui qui les accomplira aura droit à une rétribution et celui qui les abandonnera n’encourra aucune punition.