Le Traitement de la Colère

Par Mawlana Hakim Muhammad
Akhtar Sahib [1]

 

Colere_Islam

 

 

Question :

Assalamou ‘aleykum, j’ai en moi une colère incontrôlable. Quand je suis en colère, je deviens fou. Je perds le contrôle total. Comme si Shaytan vivait en moi. Je frappe tout ce qui se trouve devant moi et je deviens complètement fou. Que dois-je faire?

Réponse : 

Walaikum assalam, la voie et l’orientation de notre bien-aimé Prophète (qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix) garantissent le bien dans cette vie ainsi que dans la prochaine. Je vous recommande de lire attentivement ce qui suit et qui est extrait du livre intitulé « Le Traitement de la Colère », écrit par Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Sahib Dâmat Barakâtuhum :


Introduction

Ce cours nommé « Le traitement de la colère » est un recueil de trois conférences données par Hazrat Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Sahib Dâmat Barakâtuhum. La 1ère conférence a été dispensée le 29 Shawwal 1407 (29/06/1987) au Masjid Achraf, Khânqah Imdadia Ashrafiyyah, Gulshan Iqbal, à Karachi (Pakistan). La 2ème conférence a été prononcée à Dera Gazi Khan le 9 Jamâdus Thani 1408 (29/01/1988), alors qu’il était en voyage avec Hazrat Aqdas Mawlana Shah Abrarul Haq Sahib Dâmat Barakâtuhum à Lahore, Faizalabad, Rawalpindi, Dera Gazi Khan, Multân et Peshawar. La 3ème conférence sur le même sujet, a été donnée au Masjid Ashraf, Khanqah Imdadia Ashrafiyyah le 30 Ramadân 1408 (19/05/1988). Les trois conférences ont été compilées dans un livre. C’est vraiment un sujet exceptionnellement bénéfique et une prescription précieuse pour quiconque désire un traitement contre la maladie de la colère. Ce  livret a été initialement publié en Urdu, mais pour le bénéfice des lecteurs anglais, il a été traduit. Qu’Allâh Ta’ala le bénisse par l’agrément. Amîn.


Dans le Qour’an [2]

1) « à ceux qui font l’aumône, qu’ils soient à l’aise ou dans la gêne, qui savent réprimer leur colère et pardonner à leurs semblables, car Allâh aime les bienfaiteurs » [3]

2) « ceux qui évitent de commettre des péchés capitaux et des turpitudes, et qui savent pardonner quand ils sont en colère » [4]

Concernant la colère, Allâh Ta’ala dans Son Livre trois qualités de ses serviteurs :

1) Ceux qui répriment leur colère,
2) Qui pardonnent les erreurs de Nos serviteurs,
3) Qui ne se contentent pas de pardonner, mais font preuve de bonté envers eux, et Allâh aime ce type de personne.

La colère n’est pas une mauvaise chose, mais l’utiliser à mauvais escient est nuisible. Si la colère est totalement anéantie, alors il n’est plus possible de faire le Djihad contre les kuffars [5]. Par conséquent, il convient d’utiliser la colère d’une bonne manière, par exemple dans le Djihad contre les kuffars. […] Cependant, quand la colère concerne une personne, alors le verset s’applique à elle (qui savent réprimer leur colère et pardonner à leurs semblables).

Souvent, les gens demandent des invocations pour être à l’abri des mauvaises pensées, des mauvaises inspirations et des mauvais sentiments. Comme le dit l’adage Urdu : « La flûte ne doit pas rester, le flûtiste non plus. » C’est un enfantillage. En fait, la perfection et l’intelligence exigent de piétiner les inspirations maléfiques, de ne pas agir selon elles, tout simplement dans le but de satisfaire Allâh. Une personne qui passe par un grand nombre de difficultés et de souffrances et endure par amour pour vous, ne pensez-vous pas qu’elle soit votre meilleure amie? Par conséquent, il faut échapper à ces exigences ou les dominer, car si vous ne pouvez pas faire cela, alors c’est une preuve suffisante que vous ne voulez pas passer par des difficultés pour l’amour d’Allâh. Comment cela peut-il alors être une déclaration d’amour? L’un des droits de l’amour, c’est que l’on affronte toutes les difficultés pour le plaisir de l’être aimé. Par conséquent, ces exigences et ces désirs (de réforme) doivent demeurer, sinon comment peut-on remplir les droits de sa femme d’une manière permise, ce qui signifie ne pas utiliser les désirs de la mauvaise manière. Mawlana Thanwi (RA) disait que l’intention n’est pas de détruire les mauvaises habitudes, mais de les canaliser dans la bonne direction. Par exemple, quelqu’un qui a la colère en lui, ce qui est une mauvaise habitude :  Avant sa réforme li l’utilise pour lui-même, c’est-à-dire que si quelqu’un lui dit quelque chose d’inconvenant, ou qu’il est blessé par quelqu’un, il perd immédiatement son contrôle et laisse échapper sa colère. Mais après s’être réformé, la direction de sa colère change. Maintenant, il se met en colère quand il est témoin de la désobéissance envers Allâh et son inimitié est maintenant dirigée vers les ennemis d’Allâh [6].

Réformer le Nafs

Si, après la réforme, l’ «égo» (nafs) encourage au péché, alors la personne laissera sa colère se diriger vers lui, afin de le dissuader de l’inciter au péché! Ainsi, la colère est là, mais sa direction a changé, ce qui est méritoire et représente une action louable. Maintenant, quel est le sens du mot « Kazm » et dans quel contexte est-il utilisé par les Arabes? Le Qour’an a été révélé en langue Arabe. Allamah Aloosi as-Sayyid Mahmoud, le mufti de Bagdad a expliqué dans son commentaire « Roohul Ma’âni », que « Kazm » signifie le fait de fixer une chaîne autour du goulot d’un sac d’eau qui est rempli à ras bord. Ainsi, Allâh Ta’ala nous dit que quand la colère surgit en nous, avant de commencer à parler vulgairement, à jurer et à dire tout ce qui est nuisible, il faut attacher immédiatement notre bouche avec la chaîne du « Kazm ».

Maintenant, voyons quelle est la différence entre « Ghaiz » et « Ghadhab ». Parfois, les employés de bureau disent entre eux « rhooo, aujourd’hui le patron fulmine de rage, il a surement eu une dispute avec son épouse. » Allamah Âloosi (RA) a expliqué que le sens de « Ghaiz », c’est que quand on est en colère, on se contrôle et on retient sa frustration. Dans le « Ghadhab », on entend prendre sa revanche. Le terme « Ghaiz » ne peut être utilisé que pour la création et non pour le Créateur (Allâh), tandis que « Ghadhab » peut être utilisé à la fois pour la création et pour le Créateur. Allamah Âloosi (RA) a commenté quatre hadiths qui expliquent le verset donné ci-dessus.

Hadiths concernant la Colère

Le 1er hadith est : « Celui qui contrôle sa colère en dépit d’avoir la force de l’appliquer, Allâh remplira son cœur par l’Iman (la Foi) et par la paix. »

Cela signifie que bien que la personne possède toute la capacité de laisser éclater sa colère et qu’il n’y a aucun obstacle qui puisse l’en empêcher, elle réprime malgré tout sa colère et pardonne à l’autre uniquement par crainte (ndt : et amour) d’Allâh. Allâh bénit une telle personne avec la récompense citée dans le hadith. Quelle belle récompense pour avoir contrôlé sa colère! Les anciens ont expliqué que celui qui avale la gorgée amère de la colère (ce qui signifie qu’il la contrôle), Allâh changera toute cette colère en noor (lumière). Avec cela, un autre commentaire est donné : La colère qui s’exprime pour Allâh ou pour les affaires de la Religion (Deen) est une sorte exceptionnelle de colère, comme dans le cas où Rassoul Allâh (SAW) s’est également mis en colère quand il fut témoin de la désobéissance envers Allâh. Son visage béni devint alors rouge comme si du jus de grenade avait été répandu dessus. Le hadith en question est : Selon Sulaymân Ibn Surad (RA) : « Deux hommes s’insultaient, en présence du Prophète (SAW). L’un d’eux, injuriait l’autre si violemment que le visage de celui-ci s’empourpra de colère, Le Prophète (SAW) dit : « Je connais une parole qui fera disparaître sa colère s’il la prononce. C’est : « Je demande refuge auprès de Dieu contre Satan le lapidé. (A’oudho biLlâhi mina Shaytan Ar-rajim) » [7]. Par conséquent, on est autorisé à se mettre en colère (ndt : avec maitrise) lorsqu’il s’agit de la désobéissance envers Allâh.

Le 2ème hadith est : « Celui qui contrôle sa colère, alors qu’il aurait pu la faire éclater, le jour de Qiyamah (Jugement dernier), Allâh l’appellera devant toute la création et lui permettra de choisir n’importe quelle « Hoor parmi celle qu’il à envie d’avoir » ». C’est la deuxième récompense concernant le fait de contrôler sa colère.

Le 3ème hadith est : « Le jour de Qiyamah, Allâh appellera : « Que celui qui a un droit sur ​​Moi se lève ». Personne ne se lèvera, sauf celui qui aura pardonné les erreurs des autres dans le monde. Seulement ceux qui auront gagné cette richesse et auront pardonné se lèveront pour prendre les récompenses qu’Allâh leur octroiera ce jour-là ».

Le 4ème hadith est : « Quiconque désire des palais élevés et des hauts degrés au Paradis doit pardonner à celui qui l’opprime, il doit donner à celui qui le prive, et il doit entretenir des relations et communiquer avec celui qui rompt les liens. » Certains parents de sang sont tels que même si l’on fait montre d’énormément de bonté envers eux, ils ne donnent rien en retour. La règle les concernant est que, même s’ils s’évertuent à couper les liens, il faut continuer à maintenir des liens avec eux et à leur pardonner. Nous apprenons de ce hadith qu’Allâh a promis de belles demeures et de hauts degrés à celui qui le met en pratique.

Si un parent cause des troubles et nuit à tel point qu’il est insupportable et qu’à travers cela il cause des dommages dans la vie d’ici bas et dans la préparation à l’au-delà de celui qui en est victime, alors la victime doit prendre conseils auprès des Oulémas, parce que dans un cas pareil, des règles différentes s’appliquent. Trois autres hadiths seront expliqués au sujet de la colère :

Le 5ème hadith est : « La colère détruit l’Iman de la même manière que l’aloès gâche le miel. » Les aloès sont si amers, que même écrasés à distance, ils peuvent rendre amer la gorge d’une autre personne. Si une petite pincée d’aloès est mise dans un pot de miel entier, le miel devient amer. De même, la colère rend la douceur de l’Iman amer, ce qui signifie qu’une personne en colère ne bénéficie pas de l’amour d’Allâh et de Son Ibâdat et des Tilâwats (récitations/lectures), etc. parce que sa colère a gâté la perfection et le noor de sa Foi.

La sixième hadith est : « Celui qui retient sa colère, Allâh retiendra Son châtiment contre lui. » Contrôler sa colère n’est pas chose facile, mais celui qui le fait uniquement pour l’agrément d’Allâh, alors celui-ci sera béni par cette grande récompense. Cette formation à la tolérance ne peut être rendue facile que par les bénédictions se trouvant dans la compagnie des gens pieux.

Une fois, une personne a écrit à Hazrat Hakimul Ummat Mawlana Thanwi (RA) pour lui dire qu’elle avait en elle de la colère et qu’un traitement serait nécessaire. Hazrat recommanda à cette personne de visiter Mawlana Muhammad Hasan Kakordi (RA) qui était le propriétaire de l’entrepôt à livres « Anwar » à Lucknow. Après un certain temps, cette personne répondit à Hazrat Thanwi par ces mots : « Ma colère est partie. Je suis allez visité Molvi Sahib et il ne m’a jamais dit quoi que ce soit concernant ma colère, mais comment se fait-il que j’aie autant eu de bénéfices? » Hazrat lui dit : « Parce que Mawlana a une nature tolérante, il a en lui la faculté de patience et de tolérance, et cette qualité de son cœur a été transférée vers ton cœur ».

Le 7ème hadith est rapporté par le Sahabi Hazrat Abu Mas’ud (RA) : « Une fois, alors qu’il battait son esclave, il entendit une voix derrière lui disant : « Abou Mas’ud! Allâh a plus de pouvoir sur toi que ce que tu as sur lui (l’esclave). » C’était la voix de RassuluLlâh (SAW).

« Les morts reviennent à la vie en entendant ta voix. » (Poème)

Le cœur des Compagnons s’animerait à l’écoute de cette voix et les maladies pourraient être guéries. Allâh les a bénis par la bonne orientation à travers la compagnie de la prophétie. Grâce à la compagnie des saints, une puissance et une force sont créées en nous, nous permettant d’agir avec piété. Les gens qui n’ont pas la force de rester éloignés d’un péché depuis quarante ans devraient rester quelques jours parmi les saints et voir ce qui se passe. Regardez! Tant d’ivrognes sont devenus pieux grâce aux bénédictions qui résident dans la compagnie des personnes pieuses.

Le véritable repentir

Un poète de Jaunpur nommé Abdul Hafiz avait l’habitude de boire du vin et de se raser la barbe. Dès qu’il fut informé que le fait de se rendre à Thana Bowan permettait une véritable réforme, il se mit en route, et sur le chemin sa barbe poussa un peu. En arrivant au khanqah [8] de Mawlana Thanwi (RA), il rasa sa barbe de trois jours et demanda à Mawlana de lui permettre de prendre le Pacte (Bay’at). Mawlana lui dit alors : « Quand vous êtes venu ici, vous aviez un peu de noor sur votre visage. Maintenant, vous l’avez même retiré. Pourquoi avez-vous fait cela alors que vous aviez l’intention de prendre l’engagement? » Hafiz Répondit : « Hazrat, vous êtes le médecin de la Ummat et je suis le plus malade de la Ummat. Le patient doit entièrement présenter sa maladie au médecin, de sorte que la maladie puisse être traitée complètement. Je ne toucherai plus jamais à un rasoir inshaa Allâh ».

Bien que ce n’était pas permis pour Hafiz, mais parce que son intention était de se réformer, Hazrat accepta sa sincérité et garda le silence. Un an après cet incident, Hazrat se rendit à Jaunpur pour une conférence et là, il vit un vieil homme à la barbe Sunnat. Il se renseigna sur lui et fut informé qu’il était celui qui était venu à Thana Bowan pour se réformer. Hazrat était ravi de le voir avec une barbe. Sa fin fut très belle. Pendant trois jours, il pleura avec la crainte d’Allâh, ballotant nerveusement d’un côté de la salle à l’autre, et dans cet état, il rencontra la mort. Donc, est vraiment béni le serviteur qui se connecte aux « gens d’Allâh ». Lorsqu’Allâh voit qu’une personne devient l’ami de Son ami, alors, par Sa grâce, Il fait de lui Son propre ami. Le destin change par la compagnie « gens de Allâh ».

Celui qui s’assied en compagnie des Pieux n’est pas privé

RasuluLlâh (SAW) a dit : « Celui qui siège en compagnie des serviteurs agréés d’Allâh, ne peut jamais rester misérable. Allâh change sa misère en succès ». Il existe un très long hadith, dont une partie raconte qu’une personne passait auprès d’une assemblée des « gens d’Allâh ». Il n’était pas spécialement venu pour l’assemblée, mais avait tout simplement décidé de s’asseoir. Bien qu’Allâh ait connaissance de toute chose, Il demanda aux Anges (Malaikah) ce que ces gens faisaient. À la fin de ce hadith, il est mentionné que Allâh invita les Anges à témoigner et dit : « J’ai pardonné à tous, même celui qui était assis dans l’assemblée, alors qu’il passait par là, parce que je ne prive pas non plus ceux qui s’assoient près de Mes serviteurs agréés. » Regardez! Ici, à Dera Ghazi Khan, tout ce qui attend Hazrat Wala Hardoi Dâmat Barakâtuhu, les mêmes choses sont servies à tout le monde, même à ceux qui l’assistent. Si telle est la situation de l’abondance dans ce monde, alors inshaa Allâh, des situations identiques s’appliqueront dans le Paradis (Jannat). Si le résultat de la compagnie des amis d’Allâh est telle que la misère se transforme en piété et qu’une personne développe une force puissante lui permettant d’accomplir les bonnes actions, alors imaginez dans quelle condition doit se trouver l’Iman d’une personne ayant bénéficié de la compagnie de la prophétie?

Juste en posant ses yeux sur une personne [9], RassuluLlâh (SAW) faisait d’elle un Compagnon (Sahabi), et le plus grand Saint (Wali) du monde ne pourra jamais atteindre le statut d’un Sahabi. Cela se produisait à travers la bénédiction de la compagnie de RassuluLlâh (SAW), ce que Hazrat Abu Mas’oud (RA) compris et il dit alors : « Ô RassuluLlâh (SAW), je libère cet esclave pour l’amour d’Allâh au lieu de le battre ». RassuluLlâh (SAW) répondit : « Si tu n’avais pas fait miséricorde à l’esclave, le feu de l’Enfer (Jahannum) t’aurait réduit en cendres. » Qui est donc cette personne? Personne d’autre qu’un Sahabi qui a vu RassuluLlâh (SAW).

Quel oppresseur peut donc dire qu’il effectue le tahajjud, qu’il fait du zikr, qu’il est un saint, et qu’il ne sera donc pas puni pour sa colère? Pensez et réfléchissez à cela. Nous pensons que simplement parce que nous effectuons des adorations, nous avons tous les droits pour causer du tort et opprimer nos coreligionnaires, nos frères, sœurs, épouses, etc. Nous pensons qu’il n’y a pas de loi et d’ordre pour nous. Regardez! Un compagnon de RassuluLlâh (SAW), Abu Mas’oud (RA) est averti que s’il n’avait pas fait preuve de miséricorde envers son esclave, le feu de Jahannum l’aurait enveloppé le Jour du Jugement (Qiyamah). Sommes-nous être plus grand que le Sahabi, Abu Mas’oud? Si nous disons que notre colère ne nous nuit pas, alors nous tentons de prétendre que notre rang est plus élevé que celui de ce Sahabi (Na’ûzûbillah). Mes amis! Beaucoup de gens disent : « Nous n’avons pas besoin de Guides Spirituels », et bien, imaginez, même un Sahabi comme Hazrat Abu Mas’oud (RA) a besoin d’un formateur et d’un guide! Même Hazrat Abu Bakr (RA) qui est le plus vertueux parmi les hommes après les Prophètes (Ambiya – sur eux la Paix), avait besoin d’un guide, il avait besoin d’un tuteur, alors qui sommes-nous pour dire que nous n’avons pas besoin d’être guidé et réformé?

Faire preuve de Bonté

Une fois Hazrat Abu Bakr as-Siddique (RA) s’est mis en colère contre un parent et a dit : « Par Allâh! Jamais plus je ne ferai preuve de bonté envers toi ». Cependant, ce parent gagna l’agrément d’Allâh grâce à sa participation à la bataille de Badr et Allâh Ta’ala intercéda en sa faveur ainsi : « Ô as-Siddique! Qu’ils pardonnent et absolvent. N’aimez-vous donc pas qu’Allâh vous pardonne le jour de Qiyamah? » [10] Lorsque ce verset fut révélé, Hazrat Abu Bakr (RA) rompit son serment, versa une indemnité et prit un autre serment : « Par Allâh! J’aime qu’Allâh me pardonne, donc je pardonne également à mon parent et maintenant je ferais encore preuve de plus de bonté envers lui. » Voici les serviteurs extraordinaires d’Allâh, qui pardonnent les erreurs des gens et par la suite, agissent avec bonté envers eux, car Allâh aime ceux qui sont bons. À l’appui de ce commentaire, Allamah Âloosi (RA) a rapporté un incident à propos du petit-fils de Hazrat ‘Ali (RA), Ali bin Husain (RA). Alors que son esclave l’aidait à faire ses ablutions, le récipient contenant l’eau glissa de sa main, est tomba sur sa tête, ce qui le blessa. Hazrat Ali bin Husain (RA) la regarda avec colère. La fille esclave, étant une Hâfizah du Qour’an [11] ; elle commença immédiatement à réciter le verset du Coran qui dit : « Les serviteurs spéciaux d’Allâh sont ceux qui répriment leur colère ». Hazrat Ali bin Husain (RA) répondit  immédiatement : « J’ai réprimé ma colère. » Parce qu’il acceptait la parole d’Allâh , son action fut immédiate. Pour lui, il n’y avait pas d’importance quant à celui (ou celle) qui avait récité. Il ne s’est pas dit : « Il ne s’agit là que de la récitation d’une esclave, pourquoi donc devrais-je l’accepter? » Au contraire, lorsque la Parole d’Allâh Rabb ul-Izzat est récitée par les « petites gens », peu importe qui récite, on ne regarde pas l’insignifiance de l’orateur, mais plutôt on apprécie ces magnifiques Paroles. L’esclave commença ensuite à réciter le verset, qui dit : « et qui pardonnent à leurs semblables ». Hazrat Ali a dit : « Je te pardonne ton erreur ». Elle continua ensuite : « car Allâh aime les bienfaiteurs. » Hazrat Ali répondit : « Va, je te libère pour l’amour d’Allâh ».

Je veux raconter ici un autre incident. Le fondateur de la Jamaat Tabligh et oncle de Hazrat Shaikhul Hadith Mawlana Mohammed Zakariyyah (RA), Mawlana Mohammed Ilyas (RA), était assis aux côtés de Hazrat Shaikhul Hadith alors que celui-ci se fâchait contre un assistant et le grondait. L’assistant demandait pardon, reconnaissant son erreur (ce qui pouvait arriver à tout être humain). Shaikhul Hadith (RA) répondit que s’il avait fait cette erreur une ou deux fois, il aurait compris, mais là, il l’avait déjà commise une bonne douzaine de fois. Combien de temps devrait-il encore tolérer cela? Mawlana Mohammed Ilyas (RA) lui a dit à l’oreille : « Mawlana! Tolère aussi longtemps que tu voudrais qu’on tolère pour toi », ce qui signifie, pardonne autant que tu voudrais être pardonné, donc ne te demande pas combien de fois encore tu dois tolérer, mais pardonne autant que tu peux. Parfois, une personne en colère dit : « Cette personne ne sait rien faire de bon, elle est constamment en train de commettre des erreurs. » Alors quoi, mon frère, certaines personnes ont moins d’intelligence (ndt : ou d’habilité) que d’autres ! Hazrat Hakeemul Ummat (RA) a dit que si l’intelligence parfaite est de 98 degrés, Allâh a donné à d’autres seulement 97,5 degrés et ceux-là sont simples et enfantins! Si votre enfant était comme ça, que feriez-vous? Sûrement, vous combleriez sa faiblesse par la douceur. Par conséquent, comparez ce qui peut être comparable. Ne comparez pas celui qui a 97 degrés à celui qui a 98 degrés. Pourtant, sachant tout cela, certaines personnes disent lorsqu’elles sont en colère : « Il sait tout. Il fait cela juste pour me faire du tort. » Ce raisonnement stupide est créé dans l’esprit des gens par shaytân.

La Fierté mène à la Colère
 

Un autre point important est qu’une personne en colère croit être très forte. La fierté se cache dans les plis de sa colère. Quand elle est en colère contre quelqu’un, son intention est de rabaisser la personne et de prouver sa propre grandeur. Quand la colère surgit en elle, regardez son visage ou mettez un miroir en face d’elle et demandez-lui de voir par elle-même, ou d’enregistrer sa voix en colère sur une bande et laissez-la écouter. Un être humain ne réalise jamais ses propres maladies, il peut dire que sa colère est pour l’amour d’Allâh, mais cette hypothèse avancée n’est pas sérieuse. Il doit l’avoir testée par un guide spirituel qui possède en lui la clairvoyance, et lui dira si sa colère est juste, mais celui qui dit qu’il est toujours droit, est en fait la mauvaise personne. Celui qui dit à son guide spirituel qu’il ne sait rien et que celui qui est la cible de sa colère est comme ci ou comme ça, alors sachez qu’il pense que son guide spirituel est un imbécile. Chassez un tel disciple de la khanqah en le tenant par l’oreille. En colère, si vous avez opprimé quelqu’un, n’ayez jamais honte de lui demander pardon. Faites en sorte de lui plaire dans ce monde, autrement, vous le regretterez le jour de Qiyamah!

Maintenant, écoutez le statut qu’obtiendra la personne qui a fait amende honorable et a traité sa colère. Une fois Hazrat Phulpoori (RA) était très en colère contre une personne, bien qu’il était un grand ami d’Allâh (waliy), il était après tout un humain et cela est dans la nature des humains de faire des erreurs. La personne contre laquelle Hazrat se mit en colère était un villageois qui était un peu attardé. Son village était à environs à une heure et demie de Phulpoor. Après que le villageois l’eu quitté pour retourné chez lui, Hazrat regretta de s’être mis à ce point en colère contre lui. Il partit donc vers ce village après la prière de ‘Asr, afin de demander pardon au villageois.

Hazrat raconte qu’il était si bouleversé par ce qu’il avait fait qu’il ne pouvait pas penser clairement et perdit même son chemin. Tant bien que mal, il chercha le chemin à travers les champs et atteignit finalement le village assez tard. Hazrat demanda à l’homme de lui pardonner pour l’amour d’Allâh, pour le tort qu’il lui avait fait. Le villageois ne l’entendait pas de cette oreille là, disant : « Vous êtes un grand Mawlana, et je suis un ignorant. Vous êtes comme mon père et un père a des droits sur son fils ». Hazrat lui dit : « Je ne sais pas ce qui se passera le jour de Qiyamah, alors seulement on saura qui est petit et qui est grand. Tant que vous ne m’aurez pas dit que vous me pardonnez, alors je ne bougerai pas d’ici ». Le villageois a alors dit : « Très bien, seulement parce que vous me l’ordonnez, afin de vous faire plaisir, je vais dire que je vous ai pardonné, mais sinon, vous avez de grands droits sur moi. » Alors seulement Hazrat retourna chez lui. La même nuit, Hazrat vit dans son rêve que RassuluLlâh (SAW) et Hazrat Ali (RA) étaient assis dans un bateau, tandis que lui était assis seul dans un autre bateau non loin d’eux. RassuluLlâh (SAW) ordonna a Hazrat Ali (RA) d’attacher le bateau de Hazrat à son (SAW) bateau. Lorsque Hazrat Ali (RA) les accola, cela produisit un si beau son, que Hazrat en ressentit encore le plaisir à l’époque où il raconta le rêve. Regardez! Quelle immense récompense lui fut donnée pour s’être rendu humble et avoir éprouvé du regret!

Pardonner pour l’Amour d’Allâh

Hazrat Hakeemul Ummat Mujaddide Millat Mawlana Ashraf Ali Thanwi (RA) mentionna une fois dans une conférence qu’un jour une femme mit beaucoup trop de sel dans un plat par erreur. Son mari s’en remit alors à Allâh et dit : « Ô Allâh! Elle a fait une erreur en préparant cette nourriture trop salée, donc par amour pour Toi, je pardonne à ma femme qui est Ta servante. Elle a un lien avec Toi, donc je lui pardonne. » Tout cela il le pensa dans son cœur et pardonna à sa femme sans rien lui dire. Après qu’il soit mort, quelqu’un le vit dans un rêve et lui demanda comment il s’en était tiré? Il répondit : « Les choses étaient très effrayantes, mes grands péchés ont été présentés, mais Allâh m’a dit qu’Il m’a pardonné et le voilà libre, car un jour, j’ai pardonné à Sa servante (ma femme), alors qu’elle avait préparé un plat trop salé. » Comment voudrions-nous que notre gendre traite notre fille si elle fait une erreur? N’aimerions-nous pas qu’il lui pardonne? […] De même, nos femmes sont également les filles de quelqu’un d’autre. Ne devons-nous pas faire preuve de miséricorde envers elles? Nous nous querellons et nous nous battons tellement avec elles qu’elles pleurent intérieurement et n’ont pas à qui se plaindre. Leurs soupirs et complaintes vous rattraperont sûrement un jour!

Lorsque les pluies de la connaissance cessent de tomber sur le cœur du revivificateur (Mujaddid) et réformateur de l’époque, en raison des dommages causés aux animaux, alors imaginez quelle sera la condition de celui qui cause du tort aux êtres humains? Un jour, la femme de Mawlana Thanwi (RA) devait sortir, elle lui demanda donc de débloquer l’enclos des poulets et de mettre du maïs et de l’eau pour les volailles. Hazrat oublia complètement et s’assit afin d’écrire et de répondre à son courrier. Cependant, toute la lumière (noor) des connaissances et de ce qui concerne la « faveur » lui fut retirée et il ne pouvait plus répondre à aucune lettre ni écrire son commentaire de Bayânul Qour’an. Sur ce, il fit un du’a à Allâh, dans le but qu’Allâh lui ouvre le secret, car peut-être avait-il commis une erreur à la suite de laquelle cela s’était produit. Allâh ta’ala lui mis dans son cœur : « Nos créations (volailles) sont enfermées sans nourriture et sans eau, comment pouvons-Nous vous décerner des « faveurs » alors que Notre création souffre? » Hazrat alla immédiatement ouvrir le poulailler, donna de la nourriture et de l’eau aux volailles, et à partir de ce moment-là seulement son cœur s’ouvrit et put recevoir le flot de connaissance.

La Gentillesse
 

RassuluLlâh (SAW) a dit : « Ne faites pas du dos des animaux vos chaires. » Cela signifie que si vous avez besoin de parler à quelqu’un, descendez de l’animal puis parlez, car les animaux n’ont pas été créés dans ce but. L’Islam enjoint à montrer une grande miséricorde envers les animaux. S’il est interdit de causer du tort aux animaux, alors, mes amis, ceux qui causent du tort à leurs épouses, combien de châtiments ne sont-ils pas en train d’amasser pour eux-mêmes? RassuluLlâh (SAW) a dit : « Le croyant qui a la foi la plus complète est celui qui a le meilleur caractère et le meilleur d’entre vous est celui qui traite le mieux son épouse. » [12] Nous apprenons de ce hadith que le plus haut niveau de caractère est le bon traitement envers sa femme.

Sheykh Âloosi (RA) a rapporté dans Tafsîr Ruhul Ma’ani que RassuluLlâh (SAW) a dit : « Ces maris qui sont miséricordieux, sont vaincus par leurs épouses. Tandis que ceux qui sont durs de cœur, qui ont mauvais caractère, dominent leurs épouses » autrement dit (ndt : Dans le 1er cas) elles commencent par parler brusquement (ndt : mais leur mari fait preuve de miséricorde), puis elles deviennent enjouées à son égard, font des coquetteries, mais maintiennent et font valoir leurs droits.

RassuluLlâh (SAW) a dit : « Ô ‘Aïsha, quand tu es en colère contre moi, je viens à le savoir, car tu dis alors : « Par le Seigneur d’Ibrahim » (‘alayhi salaam) et quand tu es satisfaite de moi, alors tu dis : « Par le Seigneur de Muhammad ». » Ainsi, les femmes ont le droit de se fâcher. […] Le hadith dit : « Ces femmes qui dominent les hommes qui sont gentils, ces hommes qui ont mauvais caractère et sont désagréables, qui crient, battent, frappent leurs épouses et les dominent. » On raconte que dans certains endroits, les maris battent leurs femmes dès la première nuit pour créer une crainte dans leur cœur envers eux. AstaghfiruLlâh! Quelle oppression et quelle ignorance! Qu’Allâh nous donne Hidayat (Guidée). RassuluLlâh (SAW) a dit : « Je préfère être vaincu, mais gentil (à l’égard de mes femmes). Je ne veux pas avoir mauvais caractère et les dominer. » Il (SAW) a dit : « Les femmes sont issue d’une côte courbée. Regardez! Même si elles sont courbes, ne nous sont-elles pas bénéfiques? » Si vous essayez de les redresser, elles vont se casser! Par conséquent, votre traitement à leur égard doit être celui de l’amour, de la bonté et de la miséricorde, et c’est ainsi que la vie deviendra agréable. […] Pour en revenir à l’objet de la colère, la réprimer demande une grande réforme de l' »égo » parce que la colère est un feu et le contrôler est très difficile. Ainsi, les récompenses qu’il y a en cela sont aussi très importantes et on progresse en fonction de l’entrainement.

Les Prodiges :

Grâce à cette réforme de l’égo, beaucoup ont atteint des prodiges (karamat), et les prodiges des Awliyas (Amis d’Allâh/Saints) sont véridiques [13]. Nier les prodiges accomplis par les Awliyas conduit à la mécréance. Bien sûr, les Awliyas-e-kirâm ne peuvent effectuer ces prodiges de leur propre gré, mais ils se déroulent à travers les Awliyas quand Allâh le veut. Le « Karamat » (prodige) n’est pas l’accomplissement de la création, il est exclusivement l’œuvre du Créateur.

L’Imam Bukhari (RA) a expliqué que RassuluLlâh (SAW) a dit : « Un jour, un pieux serviteur d’Allâh parmi les Bani Israïl demanda à un homme de lui prêter mille pièces. Cet homme demanda au saint d’apporter une attestation, ce à quoi il répondit : « Allâh suffit comme témoin ». À nouveau l’homme lui demanda de présenter une personne susceptible de se porter caution au nom du saint, de sorte que dans le cas où il ne le rembourserait pas, l’argent puisse être exigé de celui qui se porte caution. À cela, le saint répondit : « Allâh est responsable et se porte garant. » En entendant cela, l’autre personne dit : « Vous avez dit la vérité », et il donna immédiatement mille pièces à l’homme pieux. L’homme pieux prit les pièces de monnaie, traversa la rivière et remplit la tâche pour laquelle il avait besoin des pièces de monnaie. Enfin, le jour où il avait promis de rembourser arriva. Quand il eut atteint la rive du fleuve, il devint inquiet, car il n’y avait pas de bateau pour lui faire traverser la rivière. Soucieux de tenir sa promesse, il élabora un plan. Il fit un trou dans une buche de bois, plaça les mille pièces dedans, enfonça un clou pour fixer le tout et mis le paquet dans l’eau pour le faire flotter. Plaçant sa confiance en Allâh, il fit un du’a : « O Allâh! Laisse les pièces rejoindre leur propriétaire. » Les vents auraient pu changer de direction et orienter la buche ailleurs, mais c’était un prodige qu’il atteigne la destination requise. Le créancier attendait qu’un bateau arrive au bord de la rivière. Soudain, il aperçut un morceau de bois flottant vers lui. Il le sortit de l’eau, pensant qu’il allait le rapporter à la maison et l’utiliser comme bois de chauffage. Quand il le frappa avec une hache, les pièces tombèrent ainsi qu’une note qu’il se mit à lire : « Je ne pouvais pas prendre un bateau pour être à l’heure, donc je vous envoie vos pièces de cette manière, en plaçant ma confiance en Allâh. » Peu de temps après, l’homme pieux arriva également après avoir trouvé bateau. Il avait encore mille pièces de monnaie avec lui, juste au cas où la buche ne serait pas arrivée jusqu’au propriétaire et que l’argent était perdu. Le propriétaire expliqua avoir reçu les pièces et comment il trouva la buche et ce qui s’était passé. Le saint retourna très heureux, remerciant Allâh pour ce prodige. Bien que les prodiges des Awliya sont véridiques, ils ne constituent pas une condition requise pour être un waliy. Certaines personnes stupides pensent qu’il est obligatoire que les saints accomplissent des prodiges. Pour qu’une personne soit un waliy, elle doit posséder la piété. L’obéissance à la Shari’ah et à la Sunnah est absolument essentielle. Même la chasteté n’est pas une condition, ni que le wali ne pèche pas. Cà, c’est une condition nécessaire pour la prophétie! Un waliy (ami d’Allâh) peut devenir faible et être impliqué dans le péché, mais pour rester un waliy, il est obligatoire qu’il se repente et demande pardon à Allâh.

Une personne a vécu en compagnie de Hazrat Junaid Baghdadi (RA) durant dix années, mais sans jamais voir de miracle se produire comme voler dans les airs ou marcher sur l’eau, etc. Déçu, il décida de s’en aller, expliquant sa raison à Hazrat Junaid. Hazrat Junaid lui demanda s’il avait déjà vu (Hazrat Junaid) accomplir une action contraire à la Sunnah ou à la Shar’iah pendant ces dix ans. L’homme répondit par la négative. Sur ce Hazrat Junaid soupira et dit : « Un esclave qui n’a pas déplu à son Maître même pour un instant en dix années, existe-t-il un plus grand prodige que celui-ci? » Hazrat Mulla Ali Qari (RA) écrit : « La constance dans le suivi de la Sunnah et de la  Shar’iah est plus vertueux que mille prodiges. » [14] […].

Hazrat Shah Abul Hasan Khirqâni (RA) avait pour habitude de monter un lion, transportant su son dos le bois de la jungle, et si parfois le lion faisait des histoires, il le fouettait avec un serpent vivant. Un jour, une personne de Khurasân vint à Kharqân afin de prendre l’engagement (bay’at) des mains de Hazrat. Lorsque la femme de Hazrat demanda à cet homme pourquoi il était venu, il expliqua sa motivation. Cette femme avait un très mauvais caractère et en entendant cela, elle récita : « La howla wala quwwata illah biLlâh » puis dit : « Qui dans ce monde peut connaître l’état de vieil homme mieux que moi? Je suis avec lui jour et nuit. C’est un imposteur rusé! À quel point l’avez-vous fréquenté? Êtes-vous décérébré? » Elle lui parla avec tant d’amertume qu’il pleura et se dit que son voyage avait été effectué en vain. Cependant, les gens de la localité le pressèrent d’aller dans la jungle, de rencontrer le Sheykh et de supprimer toute mauvaise pensée à l’égard de cet homme, car sa femme était une personne connue pour sont épouvantable caractère. Quand il atteint finalement la jungle, il trouva bien sûr Sheykh Abul Hasan Khirqâni (RA), assis sur le dos du lion. Mawlana Jalaluddin Rumi (RA) dit qu’à travers le kashf (inspiration divine), il est apparu à Hazrat que cette personne avait entendu des discussions amères provenant de sa (le Sheykh) femme et qu’il en avait pleuré. Hazrat se mit à rire et demanda de quoi il s’agissait. L’homme répondit : « Hazrat, votre femme à un mauvais caractère, pourquoi l’avez-tu épousée? » Hazrat répondit : « Le prodige auquel vous assistez (je suis assis sur un lion tout en utilisant un serpent vivant comme fouet), n’a pu être atteint qu’en supportant patiemment les préjudices causés par cette femme à mon égard. » Dis avec les mots de Mawlana Rumi (RA) ça donne : « Si ma patience ne tolérait pas le fardeau de sa mauvaise humeur, alors pensez-vous que ce lion porterait mon fardeau et deviendrait mon esclave? » C’est le chemin d’Allâh ; lorsqu’Il bénit avec un don, Il l’octroie après la réforme de l’individu (Islâhe Nafs).

Hazrat Mirza Jane Jâna était d’une nature très sensible [15]. Quand l’ennemi lui tira dessus, quelqu’un lui demanda son état, il répondit : « Il n’y a pas de douleur à cause de la balle, mais je suis gêné par l’odeur de l’acide. » S’il voyait un lit placé de manière incorrecte (non linéaire), cela lui déclenchait un mal de tête. Il ne pouvait pas dormir de toute la nuit. Le souverain de Delhi vint une fois lui rendre visite et après avoir bu de l’eau potable, il plaça la coupe de travers sur la cruche d’eau. Hazrat développa un mal de tête en voyant cela. Le souverain demanda ensuite à Hazrat s’il aimerait un assistant pour lui-même. Hazrat répondit : « Jusqu’à présent, j’ai réussi à me contrôler, mais maintenant, je dois vous dire que vous avez placé la tasse d’eau de travers et cela m’a provoqué un mal de tête. Comment puis-je accepter un assistant de votre part? Il sera comme vous. » Hazrat Mirza Jane Jâna fut divinement inspiré de cette manière : «… Si vous vous mariez à une femme qui a un mauvais caractère et qui vient de Delhi, alors Nous vous rendrons célèbre dans tout l’univers ». Il acquiesça. Les gens d’Allâh sont toujours à la recherche des moyens qui leur permettent de se sacrifier pour l’agrément d’Allâh.

Un jour, Hazrat envoya son serviteur (disciple) à son domicile pour chercher sa nourriture (celle de Hazrat). Lorsque le serviteur atteint la maison de Hazrat, il appela à la porte de l’épouse de Hazrat, demandant pour sa nourriture. La femme au mauvais caractère commença à insulter son mari, en disant : « Pourquoi n’a-t-il pas demandé plus tôt, j’attends depuis des heures avec sa nourriture et lui pendant ce temps là, il dispense ses conseils et agit comme (s’il était) un excellent guide spirituel. Il nous cause du désagrément. Ne voit-il pas les droits des serviteurs d’Allâh? Il n’est pas un saint, mais un imposteur, etc., etc. » Le serviteur qui était venu pour chercher la nourriture était originaire de Kaboul (Pathân). Il sortit son épée, mais se rendit alors compte que cette femme était l’épouse de son Sheykh. Il rangea alors son épée et dit à la femme : « Vous êtes la femme de mon Sheykh, donc je vous laisse, autrement, je vous aurais achevée. » Il retourna ensuite vers son Sheykh et lui demanda pourquoi il avait épousé une telle femme avec un si mauvais caractère. Hazrat répondit : « Absurde! Ne voyez-vous pas le nom de Mirza Jane Jâna régner sur terre? Et ça, je le dois à la bénédiction qui réside à supporter cette femme ; je supporte patiemment le mal qu’elle me fait. Allâh m’a béni par la constance dans cette tolérance, puis Il m’a aussi récompensé pour cela. » Mes amis! Une fois qu’on la Foi (Iman), rester ferme sur cet Iman est appelé la fermeté (ou la constance), comme cela est indiqué dans le Coran. Nombreux sont ceux qui demeurent des Awliyas un court instant, et qui l’instant d’après, se transforment en démons. Pendant quelques jours, ils sont comme des anges, mais quand l’égo (nafs) les accable, ils deviennent des démons. Quand la colère a raison d’eux, ils oublient qui ils sont et qui est Allâh. Ensuite, ils oublient même que tout à l’heure ils faisaient des Tilâwats [16], que la nuit dernière ils faisaient at-Tahajjud [17] etc. En colère, ils se sont changés en Shayatin, ont dit ce qu’ils voulaient, et parfois même ils ont commencé à frapper quelqu’un! Pourquoi appelle-t-on une telle personne un shaytan? La raison en est que shaytan est créé de feu et il est dit dans un hadith que la colère est également créée de feu.

La Condition de celui qui est en Colère

Sheykh Âloosi (RA) cite le hadith suivant dans Ruhul Ma’âni : « Préservez-vous de la colère, car elle est une flamme de feu qui brûle le cœur du fils d’Adam. » RassuluLlâh (SAW) a expliqué par deux preuves que la matière et la substance de la colère sont faites de feu. L’une : « Ne voyez-vous que les veines de la gorge de celui qui est en colère gonflent? » et l’autre : « que ses yeux deviennent rouges? » Les yeux montrent qu’il y a un feu dans le cœur. Les yeux sont comme des lunettes à travers lesquelles on peut voir le feu présent dans le cœur. Alors, la colère est assurément de feu. Lorsqu’ils sont en colère, les gens font des choses qui ne peuvent être accomplies en temps normal. Des gens ont même tenu des propos injurieux envers Allâh et la Shari’ah lorsqu’ils étaient en colère, et sont devenu kafirs! Qu’Allâh nous en préserve.

En état de colère, on bat ses parents, on devient dur avec sa femme, on l’opprime, lui causant de profonds soupirs et des lamentations. En colère, la femme devient insolente envers son mari, le fils se bat avec son père, l’étudiant se bat avec son professeur, le disciple se bat avec son guide spirituel, etc. […] ! À cause de cette maladie dangereuse, on est privé de la bonté de nos vénérables aînés. Celui qui respecte ses aînés sera récompensé par leur gentillesse. Qu’Allâh nous bénisse par le Tawfiq [18] pour que nous puissions nous soumettre pleinement à nos aînés, et tolérer ce qu’ils nous disent. Moi aussi, je vous demande des du’as.

On dénombre énormément d’incidents liés à la colère, beaucoup de foyers ont été détruits à cause de ce fléau. Tout récemment, un homme de quatre-vingts ans est venu me rencontrer pour me dire que son gendre avait divorcé de sa fille. Elle avait huit fils et le neuvième enfant était en chemin. Imaginez! Si quelqu’un fait une telle erreur dans sa jeunesse, on dira qu’il a agi ainsi en raison de son immaturité, mais là, ça a été fait à un âge avancé! Cette personne fait régulièrement des sorties pour le Tabligh également. Ici! Maintenant, il (le gendre) souffre et fait des attaques (ndt : cardiaques), parce que ses petits enfants ont été séparés de lui. En état de colère on ne réalise pas sa propre indignité. Maintenant qu’il a chassé sa femme pour toujours, il regrette cet acte stupide, le résultat étant que ses enfants le maudiront toujours et verront leur père comme un tyran qui a divorcé de leur mère dans sa vieillesse. Toute la famille a été séparée, mais que peut-on y faire maintenant, car il ne sert à rien de pleurer sur le lait renversé. Mes amis! La colère est très dangereuse, donc ne tardez pas à la soigner. Maintenant, lisez et regardez avec quelle mesquinerie cette personne a divorcé de sa femme : Ce jour-là, leur jeune fils était malade et n’était pas allé au travail. Le père l’a battu, disant qu’il racontait un mensonge, alors qu’il n’est pas justifié de soupçonner ou de penser du mal d’autrui sans une preuve valable. La mère est alors intervenue, en disant au père d’arrêter de frapper le fils. Une mère aime naturellement ses enfants plus que le père, parce qu’elle est celle qui les porte dans son ventre pendant neuf mois, puis les délivre avec tant de douleur, puis les allaite avec son sang qui est changé en lait. Ainsi, en tant que mère, elle eut pitié de son fils et dit à son mari : « Ne le bas pas sans pitié (comme un boucher). » Après l’intervention de sa femme, le mari éclata de colère et se mit à crier : « Pourquoi faut-il que tu interfères quand je le remets en place? Pour la peine, je te divorce : talâq! talâq! talâq! » C’était comme s’il avait tiré trois balles sur sa femme, en un seul coup, à la suite de quoi deux maisons ont été détruites, et maintenant ils souffrent de crises cardiaques! (NDT : Dans une étude récente (2014) des chercheurs de Harvard ont démontrés que la colère multiplie par cinq le risque d’infarctus).

Il y a une grande leçon à tirer de cet incident malheureux. Celui qui ne cherche pas à se réformer, fini par se détruire et à détruire aussi ceux qui sont liés à lui. Une personne ne peut jamais espérer s’améliorer sans le processus de réforme.

Le Dr Abdul Hay (RA), rapporte un incident dont il a été le témoin. Un jeune homme qui se trouvait dans la Mosquée (Masjid), pleurait amèrement tout en faisant du’a. Docteur Saheb fut très touché en voyant ce jeune homme et le pris pour un wali Allâh (ami d’Allâh). Au même instant, un vieil homme avec une mauvaise vue et aux jambes faibles et tremblantes sortit du Masjid. En raison de la vieillesse, ses jambes étaient faibles et incontrôlables et c’est pourquoi il heurta a accidentellement le jeune homme. Le jeune homme, dont l’aspect ressemblait à celui d’un grand saint, se leva soudainement et fulmina : « Ô toi l’aveugle fou indigne, ne peux-tu pas voir où tu mets les pieds? T’es un vieillard, mais malgré tout tu me fais mal! » Ses mains sont ensuite réparties en supplications vers Allâh, tandis que sa langue venait tout juste d’injurier durement le pauvre homme âgé! Docteur Saheb, qui avait assisté à toute la scène, fut choqué par l’attitude du jeune homme : « Je l’ai pris pour un grand wali, mais il s’est avéré être le grand-père de shaytân. » Par conséquent, la réforme de « l’égo » est de la plus haute importance, pour notre propre succès.

La Compagnie des Pieux

Beaucoup de gens imaginent que l’on peut être réformé à la simple lecture d’ouvrages. Si tel était le cas, alors pourquoi Allâh Ta’ala enverrait-Il des Messagers aux gens? C’est uniquement pour que nous puissions bénéficier de leurs conseils et nous réformer par le biais de leur enseignement sur la façon de nettoyer et purifier les cœurs. Par conséquent, en 1er lieu le Prophète (Nabi) remplit ce devoir et par la suite, ses élèves et successeurs leur emboîtent le pas. On ne peut pas comprendre les livres sans professeur. Il s’agit d’un processus d’enseignement et d’apprentissage. Pour le livre d’Allâh, les « gens d’Allâh » ont été créés. Dans le commentaire de la sourate Fatiha, dans Ma’ariful Qurân, le Mufti Mahammad Shafi (RA) a écrit : « Pour comprendre le Livre d’Allâh, il est nécessaire de recourir aux gens d’Allâh. » Le carburant de la force permettant d’agir selon le livre d’Allâh ne sera atteint qu’à partir de ces gens pieux. Si un Nabi est vivant à une époque, alors cette connaissance sera atteinte auprès de lui, sinon il faut la chercher auprès de ses disciples.

Mawlana Gangohi (RA) a dit : « Pourquoi pensez-vous que j’ai fait allégeance (bay’at) à Haji Imdadullâh (RA)? […] Si j’ai pris bay’at, c’est pour obtenir le carburant de force et de tawfiq qui me permet d’agir selon ce que j’ai appris. » Imaginez, de si grands savants (Ulémas) ne peuvent se passer de l’aide des gens d’Allâh. Par conséquent, mes amis, si vous désire vous réformer (changer), LE CONTACT AVEC UN RÉFORMATEUR EST ABSOLUMENT NÉCESSAIRE. Il ne suffit pas d’avoir de l’amitié et de la camaraderie avec eux, les tenir informés au sujet de notre condition spirituelle est le but réel. Ensuite, il convient d’agir (sans discuter) selon les conseils qu’ils nous donnent. Les droits du compagnonnage ne consistent pas seulement à nourrir les gens d’Allâh avec de la bonne nourriture, puis d’imaginer qu’on a rempli leurs droits, mais en réalité c’est de les informer de notre état ​​et par la suite, d’obéir à leurs conseils avec sincérité. Je vais maintenant vous prescrire un traitement pour éliminer la colère :

Chaque fois que vous êtes en colère, dites immédiatement: « A’udhu BiLlâhi minash-shaitanir-rajim » [19] et éloignez-vous de la personne qui est la cause de votre colère. Si possible, allez faire les ablutions et accomplissez deux rakats (salât) et faites du’a. Aussi, buvez de l’eau, car l’eau est un remède à la colère. [20]

Lorsqu’un incendie éclate, on utilise de l’eau pour éteindre l’incendie. Si vous êtes debout à ce moment-là, asseyez-vous, et si vous êtes assis, allongez-vous [21]. De cette façon, vous vous éloignez du désir de vengeance. Si vous êtes debout, il sera facile de courir vers la personne des représailles, mais si vous vous asseyez, vous deviendrez un peu paresseux et il sera plus difficile de se lever pour se venger et si vous vous allongez, vous aurez déjà descendu trois marches. Maintenant, vous allez réaliser que pour atteindre la personne qui vous a mis en colère, vous devrez d’abord vous asseoir, puis vous mettre debout et enfin aller vers elle pour lui faire du mal. Par conséquent, il est plus sage de quitter la personne et de la laisser aller! Utiliser de l’eau refroidira l’humeur. Après cela, réfléchissez à la punition d’Allâh. Allâh a plus de pouvoir sur moi que ce que j’ai sur cette personne. Tout comme je suis en colère contre quelqu’un aujourd’hui, si Allâh Ta’ala se met en colère contre moi et doit me punir, alors que pourrais-je faire? Pensez à Allâh, Sa Puissance et Son Châtiment. Quand une personne en colère ne pense pas à ces choses, cela prouve qu’elle est prise au piège dans les griffes de shaytân, qu’il soit un Sayyid Sahib, Molvi Sahib, Soufi Sahib ou une personne donnant des conférences sur Deen. Comment est-il possible, alors que nous sommes des Mo’min (Croyants), que nous ayons oublié Allâh à ce moment-là? On se comporte comme un soufi et on pleure abondamment, mais oh, ces larmes n’ont aucune valeur si nous n’avons pas la crainte d’Allâh, même si nous avons des larmes qui coulent en abondance. En état de la colère, il faut penser à notre position en tant qu’esclave de notre maître, Allâh, le Très-Haut, qui nous observe. Nous avons toujours l’espoir qu’Allâh nous fasse miséricorde, et nous souhaitons qu’Allâh nous pardonne nos fautes le jour de Qiyamah, mais nous refusons de faire preuve de miséricorde envers Sa création. Ici, nous devenons totalement insouciants. Si quelqu’un nous cause du tort, nous ne trouvons pas le repos jusqu’à ce que nous ayons pu nous venger.

Allâmah Abul Qâsim Qushairi (RA) a dit : « Un ami d’Allâh ne se venge pas, et celui qui se venge ne ​​peut jamais être un ami d’Allâh » Celui qui ne sait pas comment traiter la création d’Allâh avec miséricorde, comment peut-il espérer la miséricorde d’Allâh sur lui-même? Par conséquent, Allâh a révélé un verset qui dit que si vous voulez la miséricorde et le pardon d’Allâh pour vous, alors pardonnez les fautes de Ses serviteurs. Même si on commet la même erreur (de se mettre en colère), encore et encore, puis encore, on ne doit pas perdre espoir. Une fois la colère apaisée, on doit se hâter de faire amende honorable.

Prescription pour Eliminer la Colère

Hazrat Hakîmul Ummat Mawlana Thanwi (RA) a prescrit un traitement pour celui qui se laisse facilement submerger par la colère. Il lui a dit que lorsque sa colère refroidit, il doit demander pardon à celui vers qui sa colère a été dirigée. Il doit s’excuser auprès de lui lors d’un rassemblement (d’une assemblée), car cette méthode va briser son orgueil. Cela l’empêchera également de perdre son sang-froid avec les gens, de peur d’être déshonoré dans une assemblée ou en public. Quand la colère nous domine, il faut immédiatement détourner notre esprit vers nos propres défauts et lacunes. Demandons-nous plutôt comment nous aimerions être traités par Allâh Ta’ala s’Il était sur le point de nous châtier pour nos mauvaises actions? N’aimerions-nous pas qu’Allâh nous pardonne? De la même manière, tout comme nous aimons être excusés et pardonnés, nous devons aussi devenir miséricordieux et indulgents envers ceux qui nous ont fait du tort […]. De quelle manière Allâh nous traite-t-Il? Maintes et maintes fois, il nous a épargnés par Sa bienveillance et Sa tolérance, alors que s’Il le voulait, Il pourrait nous détruire en une fraction de seconde! Allâh est si bienveillant et tolérant avec nous et nous sommes dépendants de Son pardon, toujours, alors pourquoi nous aussi ne devrions-nous pas pardonner?

Mawlana Thanwi (RA) a dit que l’on doit se poser un certain temps chaque jour, réfléchir sur ses propres défauts et se dire : « Je suis la pire personne sur terre. » De cette façon, notre orgueil sera déraciné. Alors, on ne se mettra plus en colère, car la colère est créée à partir de l’orgueil. Au moment de colère on devrait penser de cette façon : « Je suis le pire de tous, alors de quel droit je me mets en colère contre une personne meilleure que moi. » Aussi, en récitant la Wazifa suivante, la colère diminuera : Lire en intégralité « BismiLlâh…» vingt et une fois après chaque salât et souffler sur soi-même. Réciter « BismiLlâh …» trois fois et soufflez dans la nourriture et l’eau avant de manger ou de boire. Incha Allâh, la miséricorde d’Allâh se manifestera de la même manière que le sable apparait brillant et blanc lorsque les rayons du soleil brillent dessus. Une fois que les rayons disparaissent, le sable est de nouveau sombre et noir. En lisant ce Wazifa, les rayons de la miséricorde d’Allâh descendront dans nos cœurs et refroidiront notre colère. Pour une maladie ou un problème spécifique, il faut choisir un nom parmi les Grands Noms d’Allâh et réciter abondamment, cela aura un effet sur le lecteur. Par exemple, si on lit (dhikr) « Ya Salâm » sur quelqu’un qui a une maladie grave, son effet sera d’apporter la paix et la sécurité sur cette personne malade à propos de sa maladie. Si l’on est affligé par la pauvreté, lire « Ya Moughni », Allâh bénira par la richesse. Similaires sont les effets de « Ya Rahmân » et « Ya Rahim ». Réciter « Ya Allâh, Ya Rahmân, Ya Rahim » en abondance pour éliminer la colère. Cependant, il ne faut lire que ce qui peut être supporté, car parfois en lisant trop, une sorte de sécheresse affecte l’esprit, et cela peut également se révéler trop chaud pour le cerveau. De nos jours, les gens sont faibles. Ainsi, par excès de lecture (Wazifa), certaines personnes ont même perdu la raison. Par conséquent, ne récitez pas plus de Wazifa que vous ne pouvez en tolérer, et prenez également des conseils dans ce domaine à partir d’un guide spirituel. Si on ne peut pas gérer de lire « BismiLlâh… », vingt et une fois, lire sept fois, et si on ne peut pas le faire, le lire trois fois, car de nos jours les gens sont trop occupés et ne semblent pas avoir le temps pour réciter. Un homme d’affaires m’a dit qu’il était tellement occupé, qu’il n’avait même pas eu le temps de mourir! Je lui ai demandé s’il pensait que l’ange de la mort allait lui demander la permission avant d’extraire son âme? Si oui, alors il devrait dire à Malakul Maut (l’ange de la mort) qu’il est bien trop occupé pour mourir, mais même dans ce cas, qu’il soit prêt pour la mort ou non, l’ange va certainement tirer son âme de son corps. Les plus grands lutteurs ont succombé et sont tombés en face de la mort. Aucun plan ne permet de sauver quelqu’un de cette réalité. Récitez aussi « Yâ Arhamar Râhimîn » en abondance. La même chose doit également être récitée lorsqu’on rencontre une difficulté (dettes, enfants, impossibilité de se marier ou même lorsqu’on a des ennuis venant de ses ennemis). Dans ce cas, on doit réciter Duroud Shareef [22] au début, puis réciter « Yâ Arhamar Râhimîn » 500 (cinq cents) fois, puis réciter Duroud Shareef à la fin de nouveau. Inshaa Allâh les pro

blèmes de la personne disparaitront dans les 40 jours. Il est rapporté dans un hadith que quand une personne dit « Yâ Arhamar Râhimîn », Allâh Ta’ala envoie un ange pour celui qui récite, lui demandant ce qu’il désire comme miséricordes spécifiques de la part d’Allâh. Ainsi, en lisant ce Wazifa, la colère refroidit également, tandis que les tâches mondaines s’accomplissent. Si l’on n’arrive pas à lire cinq cents (500) fois, réciter seulement 111 fois, et si cela s’avère également difficile, alors réciter soixante-dix (70) fois seulement. Si ce n’est pas 70, alors 7, et si ce n’est pas 7 alors 3 et si ce n’est pas 3, alors une seule fois. Le nom d’Allâh est si puissant et grand qu’en récitant même une seule fois avec amour et sincérité, on peut en tirer de grands bénéfices. Quoi de plus facile, que cela. Seule une personne paresseuse peut refuser de profiter de ce bienfait si facilement accessible.

Une fois, Hazrat Thanwi (RA) a écrit à mon guide spirituel, Mawlana Abdul Ghani Phoolpuri (RA) pour lui dire de réciter Darûd-e-Tunjina 70 fois. Mawlana Abdul Ghani Saheb lui a répondu que ça lui paraissait difficile, car il dispensait déjà 16 cours et qu’il était fatigué. Hazrat Thanwi (RA) lui répondit par écrit et lui conseilla alors de réciter seulement 7 fois, car pour chaque Duroud, Allâh Ta’ala promet dix (récompenses) en retour. De cette manière, il peut obtenir la récompense des 70. Certains anciens ont également prescrit de réciter le « Wal Kâzimeenal Ghaiz » 7 fois puis de souffler dans l’eau puis de boire ensuite cette eau pour refroidir sa colère. La récitation des Duroud Shareef est également très bénéfique contre la colère. Au moment de colère, il faut réciter « A’oudho biLlâhi » dans son intégralité. Cependant, prenez garde, car de nos jours les gens sont capables de se battre ou même de tuer si quelqu’un récite la lecture « A’oudho biLlâhi » lorsqu’ils sont en colère. Ils peuvent penser que vous faites référence à eux comme étant des shayatins en récitant le ta’âwuz, alors qu’en fait vous récitez pour obtenir la protection d’Allâh contre le diable maudit. Hélas! il n’existe aucun remède à l’ignorance. De même, « Lâ howlâ walâ Quwwata illah biLlâh » a aussi un effet spécial. En récitant cette formule en abondance, on atteint le tawfiq (succès) permettant de pratiquer les amals (bonnes actions). Les mots « Lâ howlâ » signifient qu’il n’y a pas de puissance permettant de rester à l’écart des péchés, et « walâ Quwwata » signifie qu’il n’y a pas de puissance permettant de faire le bien. « illah biLlâh » signifie, sauf avec l’aide d’Allâh. Ainsi, en récitant ce Wazifa on atteint le trésor du « tawfiq », car il est un trésor parmi les trésors du Paradis.

Les bénédictions de Lâ howlâ walâ Quwwata …

Les Muhaddithîn [23] ont écrit en commentaire de « Lâ howlâ » que par le biais de sa récitation, on atteint le tawfiq de rester loin des péchés et la motivation vers l’accomplissement des bonnes actions, permettant ainsi d’atteindre finalement le Paradis (Jannah). Le Paradis a deux trésors, c’est à dire, l’accomplissement des bonnes actions et l’abstention des péchés. Les deux seront atteints en récitant « Lâ howlâ ». Si par hasard on ressent un élan vers le péché, il faut immédiatement réciter « Lâ howlâ walâ Quwwata illah biLlâh », mais si quelqu’un devait entendre ces mots que cous récitez, vous risquez d’avoir des ennuis, car les gens pourraient penser que vous les qualifiez de diables (shayatins), car usuellement ce sont les mots utilisés contre Shaytan. Les gens se battent généralement à cause de cela, ce qui est purement enfantin. Les gens ne savent pas le sens de « Lâ howlâ » alors ils pensent qu’ils sont insultés. Il ne faut pas s’offusquer en entendant ces paroles, car c’est une Wazifa pour invoquer l’aide d’Allâh. Maintenant, pour revenir au sujet de la « colère », on doit pardonner les erreurs des autres en se rappelant la miséricorde d’Allâh pour Sa création. Ne voudrions-nous pas qu’Allâh nous fasse miséricorde et nous pardonne le jour du Jugement? Par conséquent, nous devons également oublier et pardonner aujourd’hui les erreurs des serviteurs d’Allâh, afin que nous puissions obtenir Son pardon demain. Un des signes des pieux serviteurs d’Allâh, c’est qu’ils passent eux-mêmes par des difficultés, mais s’abstiennent d’en causer aux autres. Qui sont les pieux serviteurs d’Allâh (Abrâr)? Ce sont ceux qui ne nuiraient même pas à une fourmi, et quand ils sont témoins de la désobéissance d’Allâh, ils sont très mécontents et peinés. Ce sont les deux signes des pieux serviteurs d’Allâh. Nous devons veiller à ce qu’aucun mal ne soit fait à quelqu’un, surtout en état de colère, car la colère peut être si violente que l’on peut gravement blesser autrui. Habituellement, la force est dirigée vers les plus faibles, car ils sont ceux sur qui on donne libre cours à la colère, mais quand une personne plus forte arrive alors la colère se refroidit très vite !!

Quelqu’un a dit au fils du Dr Abdulhay, Dr Hassan, que lorsqu’il est en état de colère, il devient fou. Docteur Saheb a rit en entendant cela et a dit : « La colère est une chose très rusée, ce n’est pas de la folie, parce que quand quelqu’un de plus fort que celui qui est colère se présente face à lui avec une arme à feu ou un couteau dans sa main, alors la personne en colère reprend rapidement ses esprits et cours pour sauver sa vie! » Les serviteurs spéciaux d’Allâh se contrôlent même lorsqu’ils sont en colère. Quelle puissance phénoménale possédait Hazrat Mussa (Moïse – ‘alayhi salaam). Le Coran dit que le Qibti (Copte) est mort par un seul coup de poing de Mussa (‘alayhi salaam).

« Wal Kâzimeenal Ghaiz »

Un jour, Allâh Ta’ala commanda a Hazrat Mussa (‘alayhi salaam) de frapper son bâton sur un rocher. La roche éclata en deux et de l’intérieur en sortit un tout petit insecte avec une feuille verte dans sa bouche, mangeant sa nourriture. Pourtant, il n’y avait pas de trou dans la roche lui permettant de sortir pour chercher sa nourriture. Ici Allâh Ta’ala montrait à Mussa (‘alayhi salaam) comment Il subvient aux besoins de Sa création. Cet incident est enregistré dans le commentaire du verset « Wa mâ min dâbatin » dans Ruhul Ma’âni de Allamah Âloosi.

Razzaq [24]

Une pensée traversa un jour l’esprit de Hazrat Mussa (‘alayhi salaam) à propos de la façon dont Allâh Ta’ala subvient à Sa création, et il lui fut ensuite montré cet insecte à l’intérieur de la roche. Cela ne doit pas être interprété comme un signe de doute dans le cœur de Mussa (‘alayhi salaam), car la Foi des Ambiya est parfaite. Lorsque l’insecte émergea de la roche, il récitait une Wazifa qui signifie : « La pureté appartient à Allâh qui me regarde et qui sait où je vie. Il se souvient de moi et n’oublie pas de subvenir à mes besoins. »

Une fois, un agneau appartenant à Saydunna Mussa (‘alayhi salaam) s’enfuit du troupeau. Mussa (‘alayhi salaam) couru derrière lui une très longue distance afin de l’attraper, et durant ce trajet, il se blessa les pieds sur des épines, au point où ils saignaient. La même chose arriva également à l’agneau, ce qui l’amena à se poser enfin à un endroit, la respiration haletante, incapable de courir davantage. Hazrat Mussa (‘alayhi salaam) pris le petit animal fatigué et au lieu d’être en colère contre lui, les larmes coulèrent de ses yeux, tandis qu’il consolait l’animal en disant : « Ô mouton, si tu ne t’es pas senti désolé pour Mussa, au moins tu pourrais avoir de la compassion pour toi-même. Pourquoi t’es-tu causé tant de tort? » Avant d’enlever les épines de ses propres pieds, Hazrat Mussa (‘alayhi salaam) retira d’abord les épines de la brebis, puis il frotta et pressa ses pattes, la souleva sur ses épaules et la ramena jusqu’à son troupeau.

Imaginez ce que nous aurions fait à cet animal s’il nous avait causé autant de peine et de douleur. Peut-être aurions-nous battu le pauvre animal ou même l’aurions-nous sacrifié. Mais qu’a fait Mussa (‘alayhi salaam)? Il n’a montré aucun signe de colère, au contraire, il a montré une grande miséricorde pour les faibles créatures d’Allâh Ta’ala. L’Imâm Fakhroodin Râzi (RA) a écrit que les malâika (anges) ont dit à Allâh : « Ô Allâh ! Cette personne est digne de devenir un Prophète à cause de ses qualités de tolérance et de patience. Ô Allâh ! Fais de lui un Prophète. » (Cet incident eut lieu avant que Mussa (‘alayhi salaam) ne devienne un Prophète). Allâh Ta’ala répondit : « Je l’ai déjà choisi pour être Mon Prophète. » Ceux à qui Allâh a destiné des rangs élevés, Il les imprègne de nobles qualités et d’une très grande tolérance. Il n’est pas correct que lors d’un léger accès de colère, on devienne fou.

RassuluLlâh (SAW) a dit : « L’homme fort ne se caractérise pas par sa force physique, mais par sa capacité à maîtriser sa colère » [25]. Un villageois qui avait récemment accepté l’Islam et qui ne connaissait pas les convenances relatives au Masjid, entra dans la mosquée et commença à uriner à l’intérieur. Des Sahâba (RA) coururent pour l’arrêter, mais RassuluLlâh (SAW) les arrêta, en leur demandant de d’abord le laisser terminer. Quand il eut fini, RassuluLlâh (SAW) l’appela et lui parla avec beaucoup de gentillesse, lui expliquant que les Mosquées (masâjids) sont faites pour accomplir la salât, le dhikr d’Allâh , les tilâwat du Coran, et qu’elles doivent donc rester propres. Il est mauvais de salir ou de polluer les lieux de culte. Nabi (SAW) lui demanda d’apporter un seau d’eau, de le jeter sur l’urine et de laver l’endroit souillé.

Mawlana Sayyid Sulaiman Nadwi (RA) a écrit à propos d’un historien anglais qui a écrit : « Je n’ai pas vu quelqu’un de plus tolérant, patient et endurant que le Prophète des Musulmans. Bien que je ne croie pas à lui personnellement, mais je suis étonné de sa parfaite intelligence et de son excellent raisonnement, préservant ainsi que la mosquée ne deviennent impure. N’importe qui serait devenu fou de colère en assistant à ce manque de respect dans un lieu sacré, mais le Prophète de l’Islam a agit avec une telle sagesse et une telle planification. En fait, c’était exactement ce qu’il fallait faire, le laisser continuer à souiller un seul un endroit, car s’ils l’avaient chassé, il aurait couru, souillant ainsi l’ensemble de la Mosquée. » La méthode de correction appliquée par RassuluLlâh (SAW) était très bénéfique et a permis qu’une seule petite partie de la mosquée soit souillée et qu’elle puisse ensuite facilement être lavée. Cet incident prouve que la tolérance est vraiment une noble qualité. Une telle nation, arriérée, a atteint des rangs élevés par la compagnie bénie de Nabi Kareem (SAW).

Comme Akbar Ilahabadi l’a si bien écrit :

« Ton éloquence a changé les gouttes en une mer, le cœur a atteint la vue.

Ceux qui n’étaient pas sur le droit chemin, devinrent plus tard des guides pour les autres.

Quelle vision spirituelle tu as eue, qui a donné vie aux morts ».


La Tolérance 

Hazrat ‘Umar (RA) fut Calife durant dix années et demie. Les dirigeants chrétiens tremblaient de crainte et de peur à la seule mention de son nom. Un jour, il s’adressa à lui-même en ces termes : « Ô ‘Umar! Autrefois tu faisais paitre des chameaux, mais aujourd’hui, tu règnes en tant que Commandeur des croyants (Amîr al-Mu’minîn). » Tout cela est dû à la bénédiction du chef des Ambiya, Muhammadur RassoûluLlâh (SAW). Un jour, quelqu’un l’interrogea à propos de sa colère. Il répondit : « Avant ma conversion, ma colère était dirigée contre l’Islam, maintenant elle est dirigée contre les kuffâr. J’honore maintenant tout musulman, même s’il est issu d’une « basse » lignée. »


L’Humilité 

Hazrat Bilal (RA) était un esclave noir, possédant un teint très sombre, mais lorsque Hazrat ‘Umar (RA) l’appelait, il le faisait en disant : « Ô mon chef Bilal! » Imaginez, un des dirigeants des Quraish, un respectable et bien-aimé vazeer (ministre) d’un Nabi s’adressant à un noir esclave en disant « Ô mon chef! » Les deux vazeers de RassoûluLlâh (SAW) étaient tels que le Prophète leur demandait des conseils, même aux heures tardives de la nuit. Ils étaient Hazrat Abu Bakr et Hazrat ‘Umar (RA). Un jour, par erreur, Hazrat ‘Umar (RA) dit à Hazrat Bilal (RA) : « Tu as le teint foncé. » Il réalisa immédiatement son erreur et fut extrêmement désolé d’avoir proféré de telles paroles. Il s’allongea sur le sol et demanda à Hazrat Bilal (RA) de marcher sur son corps de sorte que l’erreur de ‘Umar puisse être pardonnée le Jour de Qiyamah. Hazrat Bilal (RA) refusa de marcher sur son corps et dit : « Tu es le bien-aimé du Nabi (SAW) d’Allâh et tu es aussi son beau-père. Ta fille est l’épouse de Nabi (SAW) et la mère de la Umma. Comment pourrais-je placer mes pieds sur ton corps sacré? Je t’ai pardonné pour l’amour d’Allâh. » Une fois, pendant la période de son Califat, une pensée vint à l’esprit de Hazrat ‘Umar : « Il était le calife des musulmans ». Ce n’était pas de l’orgueil, mais juste une pensée, mais cette pensée le perturba énormément, Hazrat ‘Umar (RA) ramassa immédiatement un sac d’eau et le mis en bandoulière sur ses épaules. Après être sorti de sa maison, il frappa à la porte d’un pauvre musulman et leur donna cette eau. Qui agit ainsi? Nul autre que le Commandeur des Musulmans, tenant les rênes du gouvernement, le Calife juste et pieux, Hazrat ‘Umar Farûq (RA).

Pourquoi a-t-il agi de cette façon? Dans le seul but d’anéantir son égo. C’est ainsi qu’agissaient nos pieux prédécesseurs. À l’aide de la réforme de l’égo, ils s’anéantissaient. Je raconte ces incidents concernant la colère afin de vous montrer les signes des serviteurs agréés d’Allâh. Ils étaient tels que s’ils commettaient une erreur, ils demandaient immédiatement pardon et n’hésitaient pas à recourir à l’Istighfar et au repentir (Tawbah). Si l’Istighfar est bénéfique même pour les kuffâr, alors pourquoi ne le serait-il pas pour les Musulmans? Lorsque les kuffâr accomplissaient le Tawâf, ils disaient : « Ô Allâh , pardonne-nous » et Allâh révéla un âyat dans le Qur’ân, concernant les kuffârs : « Ô Nabi!  Tant que tu es au milieu des kuffâr, je ne vais pas les punir ». Dans un autre Ayat, Allâh dit : « Allâh ne les punira pas tant qu’ils font l’Istighfar. »

Dans son Bayanul Qur’ân, Hakimul Ummat Mawlana Thanwi (RA) explique ainsi le commentaire de cet âyat : « Ces bonnes nouvelles pour les kuffâr ne se rapportent qu’à ce monde. Aucun châtiment ne s’appliquera à eux tant qu’ils demanderont pardon (Istighfar) – mais ils n’auront pas de salut dans l’au-delà en raison de l’absence d’Iman. » Hazrat ‘Ali (RA) a dit : Ô Musulmans, Ô Compagnons de RassoûluLlâh (SAW) et Tabi’in (successeurs), écoutez! Dans ce verset, Allâh Ta’ala a révélé deux moyens pour se placer en sécurité contre Son châtiment. Le 1er nous a déjà quittés (c.-à-d. : RassoûluLlâh – SAW) tandis que le second est toujours avec nous, il s’agit de l’Istighfar [et tawbah repentir)]. Si vous cherchez le pardon d’Allâh et que vous pleurez, alors vous serez sûrement sauvé de Son châtiment. Celui qui commet un péché, doit immédiatement effectuer deux rakats de Salatul tawbah et se repentir sincèrement, c’est-à-dire faire Istighfar [26], car il devient harâm (illicite) pour le feu de Jahannum de brûler les parties qui ont été touchées par les larmes du repentir. Allâh Ta’ala est le plus bienveillant et certainement, lorsqu’Il envoie un membre dans le Paradis, alors Il envoie le reste du corps aussi au même endroit. Il est indigne de Sa bienveillance qu’Il ne sauve du feu que le visage de Son serviteur, tandis qu’il permet au reste du corps d’y entrer (dans le feu). Par conséquent, si nous avons péché, nous devons immédiatement nous repentir auprès d’Allâh, et si nous n’avons pas respecté les droits de ses serviteurs, nous devons demander pardon à ceux qui sont concernés. Il sera inutile de demander le pardon d’Allâh alors que nous avons usurpé la richesse de Son serviteur. Ce péché ne sera pas pardonné jusqu’à ce que la richesse soit retournée à son propriétaire légitime. De même, si nous avons fait du mal à quelqu’un par notre langue ou par nos mains, alors demandons leur pardon ici (et maintenant), sinon nous serons bien désolés pour nos actions le jour de Qiyamah. Nous devons toujours être à l’affût et sur nos gardes afin que la colère ne nous domine pas. Si la colère doit servir à quelque chose, alors utilisons-la contre le nafs [égo], par exemple, si l’on sent une envie de voir quelque chose d’interdit, alors à ce moment, on doit utiliser sa colère pour faire en sorte que les yeux restent sous contrôle. Dites-vous bien fermement que vous ne leur permettrez certainement pas (aux yeux) de regarder une chose interdite, même si cela doit causer votre mort. Formuler cette intention uniquement pour l’amour d’Allâh. Au moment du Jihad, on peut utiliser sa colère pour faire face à l’ennemi. Nous devons demander conseil à nos anciens parmi les pieux sur l’utilisation bénéfique de la colère.

Enfin, je tiens à dire que la meilleure façon de réformer le nafs [l’égo] est de se connecter à une personne pieuse qui craint Allâh [27]. Nous devons l’informer de notre situation et agir par la suite conformément aux conseils qu’elle nous donne. Bientôt, nous constaterons le résultat de nos efforts et nous commencerons à nous réformer en un court laps de temps (inshaa Allâh). Du’â

Maintenant, faisons du’a à Allâh Ta’ala qu’Il nous bénisse par le tawfiq d’agir sur tout ce qui a été dit.

Ya Allâh ! Accepte tout ce qui a été dit, à travers Ta miséricorde. Ya Allâh ! Fais de moi et de tous les auditeurs (lecteurs) Tes bien-aimés. Ya Allâh ! Toi seul m’a donné le tawfiq d’utiliser ma langue pour communiquer Ton Message, et Toi seul a donné aux auditeurs (lecteurs) le tawfiq d’utiliser leurs oreilles (yeux) pour écouter (lire) Ton Message. Ya Allâh ! Tu es le plus bienveillant, si tu as accepté notre langue et nos oreilles alors sûrement tu accepteras notre corps, nos cœurs et nos âmes aussi. Ya Allâh ! Permets-nous de rejoindre Tes amis et les honnêtes gens. Ya Allâh ! Réforme nos caractères et bénis-nous par la purification du cœur. Sauve-nous de toutes les calamités, des problèmes, des chagrins et de la peine.

Ya Allâh ! Bénis-nous par la paix et donne-nous une vie dédiée en permanence à la recherche de Ton agrément. Ya Allâh ! Tous ceux qui ont l’intention d’aller au Hajj (Pélerinage), rends-le facile pour eux et bénis-les par un Hajj accepté. Ya Allâh ! Bénis les gens par la hidayat (guidée), par la compréhension et par l’accomplissement de leur hajj avant que la mort ne les surprenne, de sorte qu’ils n’entrent pas dans la catégorie de ceux qui meurent comme les Juifs ou les Chrétiens.

Ya Allâh ! Accepte nos du’âs. Âmîn.

Notes du traducteur :

[1] Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Sahib Dâmat Barakâtuhum est un grand savant contemporain, un amoureux et un connaisseur d’Allâh, spécialistes du traitement des maladies spirituelles, réputé dans l’ensemble du sous-continent Asiatique.
[2] Versets ajoutés par Sunnisme.com pour une meilleure compréhension.
[3] Qour’an : 3/134
[4] Qour’an : 42/37
[5] Dans un cas où des non-Musulmans (kuffars) agressent des Musulmans, en envahissant leurs terres et en agressant leur population par exemple.
[6] C’est-à-dire les péchés
[7] Hadith ajouté par Sunnisme.com pour une meilleure compréhension. Il est rapporté par les auteurs des Sunans.
[8] Équivalent de la Zawiya, institution d’éducation spirituelle et de réforme
[9] Pour ceux qui acceptaient l’Islam, bien entendu
[10] Qour’an : 24/22 (dans le sens)
[11] Hâfizah, du mot « hafiz » (gardien/conservateur), c’est-à-dire une personne ayant mémorisé le Qour’an
[12] At-Thirmidhi, selon Abou Houreyra (RA)
[13] Cf point 99 de la ‘Aqidat ul-Tahawiyy : « Nous croyons aux prodiges [Karamats] produits par les saints, ainsi qu’à ce qui est rapporté avec authenticité à leur sujet. » 
[14] Sur ce même sujet, le grand savant Abou Madyan Shu’ayb (1126-1198) à dit que le plus grand prodige c’est de suivre et de mettre en pratique le Coran et la sunnah (‘Akbarou l-karamah hiya l-‘istiqamah). De même, dans la Rissala de l’Imam Al-Quchayri (RA) on trouve le passage suivant : « Il a été dit à Abi Yazid (Al-bastami) : « Tel marche jusqu’a La Mecque en une nuit ! » Il répondit : « Satan marche en une heure de l’orient vers l’occident, dans la malédiction d’Allâh ». On lui a dit également : « Tel marche sur l’eau, et vol dans les airs ». Il répondit : « Les oiseaux volent dans les airs et les poissons vont dans l’eau » ». Sahl Ibn AbdiLlâh (un grand mystique) à dit : « Le plus grand Karamat (prodige) est que tu changes un mauvais trait de caractère en toi. »
[15] Mawlana Hazrat Mirza Jane Jâna, grand Waliyy de la Tariqah Naqshabandiyya, connu pour sa très grande sensibilité. Comme autre exemple, il est rapporté que si quelqu’un mangeait un peu trop en sa présence, il vomissait et si simplement on lui disait d’untel qu’il mangeait trop, cela suffisait à lui donner un mal de tête.
[16] Tilâwats : Lectures du saint Coran
[17] At-Tahajjud : Prières Sunnah nocturnes
[18] Tawfiq : Le succès
[19] Selon Sulaymân Ibn Surad (radhia Allâh ‘anhou) : « Deux hommes s’insultaient, en présence du Prophète (SAW). L’un d’eux, injuriait l’autre si violemment que le visage de celui-ci s’empourpra de colère, Le Prophète (SAW) dit : « Je connais une parole qui fera disparaître sa colère s’il la prononce. C’est : « Je demande refuge auprès de Dieu contre Satan le lapidé. (A’oudho biLlâhi mina Shaytan Arrajim) » (Rapporté par les auteurs des Sunans).
[20] Selon Atiyya As-Sa’dî (radhia Allâh ‘anhou), le Messager de Dieu (SAW) a dit : « La colère vient de Satan. Et Satan a été créé de feu. Or rien n’éteint le feu si ce n’est l’eau. Que celui d’entre vous qui se met en colère fasse ses petites ablutions. » (Abû Dâwud).
[21] Abû Dharr (RA) a rapporté : « Le Messager de Dieu (SAW) nous a dit : « Que celui d’entre vous qui se met en colère s’assoit s’il est debout; si sa colère ne se dissipe pas, qu’il s’allonge sur le côté. » (Abû Dâwud et Ahmad).
[22] Duroud Shareef :  Aṣ-Salātu ʿala n-Nabī
[23] Le muhaddîth est un savant spécialiste maîtrisant la science du hadîth, reconnu par l’ensemble des savants de la science du hadîth comme étant spécialiste de cette science et cela ne nécessite pas une connaissance absolue de la vie des transmetteurs, car c’est le rôle de celui qui fait le tashîh et tad`if c’est-à-dire celui qui rend authentique ou faible un hadîth. Pour cela les savants ont mit comme condition qu’il faut être au moins un hâfidh (comme l’a signalé l’imâm As-Suyûtî dans sa poésie de 1000 vers sur la science du hadîth) c’est-à-dire connaître au moins 100 000 hadîths.
[24] Razzaq : L’un des noms de Allâh est ar-Razzaq, c.-à-d. celui qui octroie la Subsistance, le Pourvoyeur.
[25] Hadith n° 4723 dans le Sahih de Muslim (Arabe)
[26] L’istighfar : Pour plus d’informations, lire l’article : Quelles sont les conditions pour un repentir sincère? Par Mawlana Yusuf Laher 
[27] Un sheykh éducateur d’une Tariqah

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