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AL-HADJ 

(Le Pèlerinage)

 

Cheikh `Abd al-Rahmân BELMADI 

 

بسم هللا الرمحن الرحي

الصالة والسالم عىل رسول هللا

 
AL HADJ – DÉFINITION :

Linguistiquement, le mot « al hadju » ( جَح ال ( signifie « se diriger vers quelque chose » (َصدَ( قَ Terminologiquement, il s’agit d’ exécuter des actes spécifiques à des moments et en des lieux  spécifiques. Autrement dit, de se diriger vers la Maison Sacrée (Bayt Allâh al-Harâm) afin d’y  exécuter des pratiques légiférées, juridiques, obligatoires et recommandés.

Certains Mâlikites l’ont défini comme étant le fait d’entrer en état de sacralisation avec l’intention  d’accomplir le Hadj, d’assister ou de marquer un laps de temps à `Arafa la veille du jour de ‘Id al Adha (ne serait-ce qu’une heure avant al sobh), de faire le tawaf autour de la Ka`ba  (circumambulations 7 fois ) ainsi que le Sa`y entre les monts Safa et Marwa (7 fois).

QUEL EST LE STATUT DU HADJ ? ( ؟ الحج حكم هو ما)

Il s’agit du 5ème pilier de l’Islam. Il est obligatoire pour tout musulman (homme ou femme)  responsable ayant les capacités nécessaires de l’accomplir une fois dans sa vie.

L’obligation a été reconnu unanimement en s’appuyant sur des preuves indiscutables tel que le  Coran et la Sunna et par consensus des savants[1]

Allâh Exalté soit-Il dit dans le Coran :

ج ا َس َحهَوَهَّلِل َعلَى الن 
َيًلْي َه َسبَلَالْبَ ْي َت َم َن ا ْستَ َطا َع إ 


« il appartient à Allâh d’imposer aux hommes le pèlerinage à la Maison Sacrée, du moins pour  ceux qui ont les moyens de s’y rendre »
[2]

On retrouve dans la Sunna, plusieurs paroles du Prophète صلى الله عليه وسلم ont celle-ci rapportée par Sayyiduna  Ibn `Umar radhiyaLlahu ‘anhuma :

ا َل َر ُسو ُل هََّللا صلى هللا عليه وسلم:ا َل: قََن ُع َم َر رضي هللا عنه قََع َن ا ْب 
م ًدا َر ُسو ُل هََّللا،هن ُم َحبُنَ هََوأ 
َل هَّللاُهََلَهَ إْن ََل إََإل ْسَل ُم َعلَى َخ ْم ٍس: َش َها َدَة أَي ا 
، َو َص ْوَم َر َم َضا َنز َكا َة، َوال َح جََيتَا َء ال هصَل َة، َوإاَم ال هَقََوإ 


« L’islam est bâti sur cinq piliers : L’attestation qu’il n’y a de divinité qu’Allah et que Muhammed  est Son serviteur et Son messager, l’accomplissement de la prière, l’acquittement de la zakât, le  pèlerinage et le jeune de ramadan »
[
3]

Il existe un certain nombre de caractéristiques (ou qualités) qu’il est nécessaire de retrouver chez  l’Homme afin que celui ci soit concerné par le statut d’obligatoire. Celui qui perd une seule de ses  «caractéristiques», le pèlerinage n’est plus une obligation pour lui. Celui-ci ne lui est plus exigé d’un  point de vue Char`î (légal) : 

 
LES CONDITIONS DE VALIDITÉ DU HADJ ( الحج صحة شروط: )

Être musulman ( االسالم) Il n’est pas valable qu’un non musulman accomplisse le pèlerinage.  Si un mécréant accomplit le Hadj puis se converti par la suite, son pèlerinage n’est pas valable.

 
LES CONDITIONS D’OBLIGATION ( الحج وجوب شروط:

Être libre ( الحرية : ) Le hadj n’est pas obligatoire pour un esclave

Être sain d’esprit ( العقل : ) ne pas être fou

– Avoir atteint l’âge de la puberté 4 ( البلوغ

Avoir la possibilité de l’accomplir ( االستطاعة : ) avoir les capacités financières et sanitaires  suffisantes mais aussi la sécurité lors du voyage ou tout autre empêchement valable comme  par exemple une contrainte familiale : un proche malade qui nécessite une présence  permanente auprès de lui ou un travail qui le retiendrait et pour lequel il serait impossible  de s’absenter…

En général chez les Malikites, nous ne distinguons pas le « wâjib » du « fardh » dans les actes cultuels  excepté lorsqu’il s’agit du pèlerinage. 

En effet, concernant le Hadj, le «fardh» concerne le pilier. Oublier ou délaisser une farîdha (ou un  rukn) invaliderait le Hadj et ce, sans aucun moyen de le réparer. 

Tandis que délaisser un « wâjib », entraînerait un péché mais celui-ci n’invalide pas le hadj, il y a  différents moyens de réparation. [5]

 
LES DIFFERENTS TYPES DE HADJ

Il existe 3 manières d’accomplir le Hadj :

1) Hadj al-Ifrâd (exclusivité) – ( اإلفراد)

Le pèlerin entre en état d’Ihrâm (sacralisation) avec l’intention de n’accomplir que le Hadj  exclusivement (pas de `Omra). Il gardera son vêtement de sacralisation (pour l’homme) jusqu’à la fin  du pèlerinage.

Celui qui accomplit Hadj-al-ifrâd n’a pas à sacrifier une offrande ( hadyi – الهدي.)  Dans l’école Malikite ce type de Hadj est considéré comme étant le meilleur.

2) Hadj al-Qirân : 

Le pèlerin entre en état d’ihrâm (sacralisation) avec l’intention d’accomplir le Hajj et la ‘Omra  ensemble. Il ne quittera son vêtement de sacralisation qu’après le jet de cailloux à la Jamrat d’Al- `Aqaba et le halq (rasage ou raccourcissement des cheveux). Celui qui accomplit un Hadj al-qirân  devra sacrifier une offrande (al-hadyi). Il s’agit du Hadj accomplit par la majorité des gens.

3) Hadj al-Tammattu` : 

Le pèlerin entre en état d’ihrâm (sacralisation) avec l’intention d’accomplir la ‘Omra pendants les  mois du Hajj; puis se désacralise pour entrer de nouveau en état de sacralisation (le 8ème jour de  Dhul-Hidja) et accomplir le Hadj durant la période de Hadj de cette même année avant de retourner  dans son pays d’origine.

Hadj al-tammattu` consiste donc à accomplir la `Omra et ensuite le Hadj, avec un ihrâm pour chaque.  Celui qui accomplit ce type de Hadj devra sacrifier une offrande (hadyi).

 
LES PILLIERS DU HADJ ( الحج اركان: )

Les piliers (arkân ou farâïdh) du Hajj sont au nombre de 4, il correspondent aux rites qu’il est  indispensable d’accomplir sans lesquelles le hadj serait invalide et pour lesquelles il n’y a aucun  moyen d’expiation (réparation) :

  1. Al Ihrâm : la sacralisation

  2. Al sa`y : vas-et-viens entre les monts Safâ et Marwa

  3. Al Wuqûf bi `Arafât : la station à `Arafa

  4. Tawâf : circumambulations autour de la Ka`ba

Ceux-ci seront détaillés plus bas.

 
LES OBLIGATIONS DU HADJ – AL WÂJIBÂT ( الحج واجبات)

Comme nous l’avons rappelé plus haut le wâjib consiste en ce qui est demandé d’accomplir et qu’il  est interdit de délaisser. Cependant son délaissement n’implique pas l’invalidation du Hadj. Celui qui  le délaisserait aura commis un péché mais celui-ci reste toutefois récupérable (en sacrifiant une  offrande – al hadyu).

Ces obligations sont au nombre de 12 :

  1. Porter son vêtement d’ihrâm ;

  2. Commencer l’ihrâm à partir du miqât (makani) :

Il existe deux types types de sacralisation :

1- Par le temps (périodique) zamâni : On peut se mettre en état d’ihrâm pour le Hadj à partir du  premier jour de l’aid al fitr jusqu’au fajr de Id al adha (2 mois)

2- Par le lieu (espace) makâni : il s’agit du lieu que les pèlerin ne peuvent dépasser sans être en état  de sacralisation. On l’appelle « al-miqât », il dépend du lieu de provenance : ◦ Pour les gens de la Mecque : n’importe quel endroit de la Mecque

◦ Pour les gens de Médine : Abyar `Ali (Anciennement appelé Dhoul-Houlayfa)→  environ 460 km de la Mecque

◦ Pour les gens d’Égypte, Maghreb, Soudan, Châm (Palestine, Liban, Syrie), Europe :  Râbigh → 204 km de la Mecque

◦ pour les gens en provenance d’Inde, du Yemen : Yalamlam → 54 km de la Mecque ◦ Pour les gens d’Al Najd : Qarn Al Manâzil → 94 km de la Mecque

◦ pour les gens en provenance d’Irak, d’Asie Centrale ou d’Iran (Pakistan, Chine,  Tadjikistan, …): Dhâtou `Irq → 94 km de la Mecque

3- Il est obligatoire pour toute personne désirant entrer à La Mecque d’y entrer en état de  sacralisation, qu’elle s’y rende pour le Hadj ou pour du commerce.

 

Remarques : 

▪ Une personne qui dépasse le miqât sans se mettre en état de sacralisation doit  obligatoirement retourner à ce lieu ci et se mettre en état de sacralisation.

▪ Par contre une personne qui s’est mis en état d’ihrâm après avoir dépassé le miqât  devra simplement sacrifier un mouton et le donner en sadaqa [6] pour corriger cette  erreur (elle ne retourne pas au miqât).

▪ Par contre il peut se mettre en état d’ihrâm avant d’arrivée au miqât (exemple : le cas  de l’avion).

▪ Certaines personnes font des fatwas autorisant les pèlerins à se mettre en état  d’ihrâm à l’aéroport de Djeddah → ceci n’est pas valable car à Djedda le miqât est  dépassé.

  1. Al-Talbiya ;

  2. tawâf al-qudûm ;

  3. les 2 rak`ât après tawâf al qudûm et tawâf al-ifâda ;

  4. Marcher pour celui qui en a la capacité physique lors des tawâf et du Sa`y ;

  5. Accomplir le sa`y immédiatement après le tawâf al qudûm (et les 2 rak`at cité précédemment)  c’est à dire sans laisser un intervalle de temps trop long ;

  6. Al wuqûf bi `Arafât la journée ;

  7. La halte à Muzdalifa ;

  8. Passer la nuit à Mina après le jour du nahr ;

  9. Lancer les pierres en journée (les 3 Ramy al-Jimâr) ;

  10. Al-Halq ou taqsîr : rasage ou racourcissement des cheveux pour l’homme. La femme coupe  un peu de ses cheveux.

 

1er pilier : Al Ihrâm – La sacralisation 

Cela consiste à entrer en état de sacralisation ou de consécration rituelle selon un des 3 types de  Hadj cité précédemment (Hadj-al-ifrâd, Hadj-al-qirân ou Hadj-al-tamattu`)

Les Obligations d’Al-Ihram :

  • Porter l’habillement approprié (pour les hommes seulement ): Celui ci ne doit pas être cousu  (sans fil).

  • Prononcer la Talbiya : « Labbayka Allâhumma Labbayk, Labbayka Lâ charîka Laka  Labbayk, Inna Al-hamda wa nni‘mata laka wa lmulk, lâ charîka lak » . Il est préférable de  la prononcer sans arrêt. Il est aussi recommandé de la reprendre à chaque fois que l’on  entame un nouveau mouvement (debout/assis, dormir/se réveiller , monter/descendre…)

  • Il faut commencer à prononcer la talbiya directement après s’être mis en état d’ihrâm  (sacralisation). Notons que si on délaisse la talbiya un temps trop long après s’être mis en  état d’ihrâm (1h ou 1h30) il faudra sacrifier un mouton.

  • Les hommes doivent avoir la tête découverte : pas de chachiya, turban, amama, mais le par soleil est autorisé.

  • les femmes doivent découvrir leurs visages et mains.

Les Sunan d’Al-Ihram :

  • Faire le ghusl juste avant de se mettre en état de sacralisation

  • Porter un vêtement (ihrâm) de deux pièces (un tissus pour couvrir le bas et un tissus pour  couvrir le bas) ainsi que des sandales ou claquettes. Ne pas couvrir les pieds (pour les  hommes)

  • Faire deux rak`at après les grandes ablutions et avant d’avoir eu l’intention de se mettre en  état de sacralisation si on est dans les temps de nafila autorisés.

Les méritoires d’Al-Ihrâm :

  • Couper ses ongles, se tailler la barbe et la moustache avant de procéder au ghusl. (Il est  possible de raser ses cheveux mais en laisser un peu pour le halq)

  • Ne pas faire un autre dhikr que la talbiya

  • Renouveler la talbiya à chaque changement de position ou d’état (monter/descendre,  dormir/se lever, s’asseoir/se lever)

  • Prononcer la tabliya ni trop fort ni trop doucement. L’homme se fait entendre par son groupe.

  •  
2ème pilier : Al Sa`y entre les monts Safâ et Marwa 

Il consiste à accomplir 7 fois le parcours entre les monts Safâ et Marwa en commençant par le mont  Safâ. Le parcours Safâ → Marwa compte pour un et Marwa → Safâ compte pour un également. Comme ceci est rapporté dans le sahîh de l’Imam Al-Bukhari notamment, à travers un long hadith,  ce rite commémore le souvenir de Sayyidatuna Hagar épouse de Sayyidouna Ibrâhîm ‘alayhi assalam, à la recherche d’eau pour son fils Ismâ`îl ‘alayhi assalam.

Les conditions de validité du Sa`y (farâïdh):

  • Précéder le sa`y par un tawâf : sans cela le sa`y est invalide que ce soit pour un hadj ou une  `Omra

  • Faire 7 vas et viens en commençant par al-Safâ (et terminer par al-Marwâ) , les faire de  manière continue sans interruption.

Si tu es en plein Sa`y et a lieu l’heure de la prière, le pèlerin s’arrêtera, fera sa prière et reprendra le  sa`y à l’endroit où il s’est arrêté (de même pour salât al janâza). Pour celui qui se souvient avoir oublier un ou deux allers, s’il s’en souvient en étant à proximité, il  les fera sinon il devra recommencer le sa`y de son début.

Les obligations du Sa`y (wâjibât) :

  • Précéder le Sa’y par un tawâf obligatoire et non un tawâf surrérogatoire: il est possible de  faire des tawaf surrérogatoire à n’importe quel moment. Autrement dit après un tawaf  surrérogatoire, on ne fait pas de sa`y

  • Le faire à pieds (en marchant) pour celui qui en a la possibilité : si une personne possède les  capacités physiques et en paie une autre pour la tirer dans un chariot sont Sa`y sera invalide. Les sunan du Sa`y :

  • Embrasser la pierre noire après avoir prier les 2 rak`ât du tawâf (derrère maqâm sayyiduna  Ibrahîm)

  • Monter sur les monticules al-Safâ et al-Marwa

  • Se hâter (courrir) entre les deux lumières vertes pour les hommes seulement • Faire des du`a avant de commencer pendant le sa`y, en arrivant à al-Safâ et en arrivant à al marwâ en direction de la qibla et après avoir fini le sa`y

Les méritoires du Sa`y :

  • Avoir les grandes ablutions ( sauf que maintenant le Safa et Marwa sont a l’intérieur de la  mosquée, il devient donc obligatoire d’avoir les grandes ablutions).

  • Avoir les petites ablutions (il est toléré de ne pas les avoir étant donné la complexité pour  les refaire).

 
3ème pilier : Al Wuqûf bi `Arafât (stationner à `Arafât) 

La station de `Arafat est un des plus important pilier. En effet, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit à ce sujet : « Le Hadj c’est `Arafa » [7] عرفةُّالحج .

En ce 9ème jour de dhull-Hijja, le pèlerin implore et espère le Pardon et la Miséricorde d’Allah. Remarque : `Arafât ne correspond pas seulement au mont mais il s’agit d’un périmètre bien délimité  qui entoure le mont de `Arafa. Il y a une mosquée dont la moitié se situe à l’intérieur de `Arafât et  une autre à l’extérieur. Faire attention à être dans la bonne partie.

Conditions de validité du wuqûf bi `Arafât (rukn/fardh) :

  • stationner un laps de temps à `Arafat une partie de la nuit (entre le Maghreb de la veille de  l’Aïd et le Fadjr le jour de l’Aïd) → 5 minutes suffisent. Dans le cas où le pèlerin délaisserai  cet acte, son Hadj sera invalide et il n’y a aucun moyen d’expiation.

Les obligations du wuqûf bi `Arafât (wâjib) :

  • stationner un laps de temps à `Arafat la journée du 9 dhull Hidja (entre dohr et Maghreb).  Dans le cas où, le pèlerin délaisserait cet acte pour une raison valable, celui-ci peut être  récupéré en sacrifiant une offrande.

Les sunan du Wuqûf bi `Arafât :

  • Assister aux 2 khutbat et prier dohr et `Asr en les regroupant : 2 ra’kat avec un adhân et une  iqâma pour chaque prière

Les méritoirs du Wuquf :

  • Après avoir prier dohr/asr, stationner directement à Arafa

  • Se mélanger à la foule, ne pas s’isoler

  • Avoir ses petites ablutions

  • Accentuer les dou’a

Remarques : Pour les non-pèlerins, il est recommandé de jeûner ce jour là. Pour les pèlerins, il leur  est recommandé au contraire de ne pas jeûner en raison de l’effort demandé.

 

4ème pilier : Al Tawâf 

le tawâf consiste en 7 circumambulations autour de la Ka`ba Al-Charîfa dans le sens indirect  (contraire aux aiguilles d’une montre) en commençant par la Pierre Noire (Al Hajr Al-Aswad) Faire  des invocations.

Il 3 catégories de 3 tawâf :

Tawâf al-ifâda : Il s’agit d’un des piliers du Hadj, il s’accomplit après que le pèlerin se soit  rendu à `Arafat, qu’il se soit dirigé à Mina en ayant observé une halte à Muzdalifa, qu’il ait lancé les  pierres sur Jamrat al-`aqaba, fait le nahr (sacrifice d’une offrande) et le halq (raser la tête pour les  hommes, couper un …pour les femmes) le 10ème jour de dhul-Hidja. Il se dirige ainsi vers la Mecque,  où il accomplira les 7 circumambulations autour de la Ka`ba Sacrée. Notons qu’il n’est pas obligatoire  de le faire le jour de l’Aïd, il est possible de le faire jusqu’à la fin du mois du Hadj.

Tawâf al-Qudûm : il s’agit du tawâf qui est accomplit lors de l’arrivée du pèlerin à la  Mecque. Celui-ci est wâjib.

Tawâf al-Wadâ` : Il s’agit du tawâf dit d’adieu, accomplit juste avant de quitter la Mecque.  Celui -ci est mustahhab chez les malikites.

Obligations du tawâf (wâjibât) :

  • Tahâratu l-hadath : avoir ses petites et grandes ablutions : cependant en raison de la  complexité de les refaire si on les perd, on peut se référer à l’avis Hanbalite qui autorise de  faire le tawâf sans ablutions.

  • Tahâratu-l-khabath : retirer toute souillure ou impureté sur son corps ou ses vêtements

  • Couvrir sa nudité

  • la Maison Sacrée (Ka`ba) doit être à gauche du pèlerin pendant le tawâf (dans le sens indirect) • Achever 7 tours : celui qui doute sur le nombre doit se baser sur le plus petit nombre dont il  est sur (exemple : il ne sais plus s’il en est à son 4ème ou 5eme tour, il se basera sur le 4ème  tour sauf s’il est connu qu’il a du waswas, il considérera alors qu’il en est au 5ème tour) • La continuité : ne pas interrompre les tours sauf s’il doit prier une prière obligatoire, dans ce  cas, il peut prier et reprend de l’endroit ou il s’est arrêté (idem pour les ablutions s’il les perd,  il peut aller les refaire et reprendre là où il s’est arreté).

  • Faire le tawâf à l’intérieur de la Mosquée Sacrée al Masjid al-harâm

  • Faire le tawâf à l’extérieur de hajr Ismail [8] (ne pas passer entre le petit muret et la ka`ba) • Commencer par la pierre noire (al-hajr al-aswad, il y a une bande sur le sol ainsi qu’une  lumière verte)

  • Celui qui peut marcher est dans l’obligation de le faire en marchant

  • Prier 2 rak`ât après le tawâf (il es recommandé qu’elles soient priés derrière maqâm Ibrahîm) en récitant al-Fâtiha + surat al-Kafiroun lors de la première rak`a et al-Fâtiha suivi de surat al ikhlass lors de la 2eme rak`a.

Les sunan du tawâf :

  • Embrasser la pierre noir et de toucher (ou embrasser) le rukn al-Yamânî lors du premier tour  seulement

  • Se hâter dans les 3 premiers tours pour les hommes seulement

  • Faire des du`a et des prières sur le Prophète صلى الله عليه وسلم : à chaque fois que le pèlerin passe près de la  pierre noire de dire : « Allahu akbar » et de lever la main ; entre le rukn yamânî et la pierre  noire de dire : « Rabbanâ âtinâ fi d-dunyâ hassanatan w-wa fî-l-âkhirati hasanatan w-waqinâ  ‘adhâba n-nâr »

Les méritoirs du tawâf :

  • Embrasser la pierre noir à chaque tour

  • Être le plus proche possible de la Ka`ba charîfa

  • Faire des du`a

Les déconseillés du tawâf :

– Tawâf mixte (mais nous n’avons pas le choix)

– Faire le sujûd sur le rukn

– Al-ruknayn al châmiyayn (les deux autres angles): il est déconseillé de les embrasser – Chanter de la poésie

– Parler

– Lire le Coran pendant le tawâf sauf les versets d’invocations

– De boire sans nécessité

– De vendre ou d’acheter

– Pour l’Homme de cacher sa bouche et pour la femme de cacher son visage – Faire le tawâf pour quelqu’un d’autre avant de le faire pour soi-même

 

RAMY AL-JIMÂR – LAPIDATION DES STÈLES : 

A Mina, les pèlerins effectuent Ramy al-Jimâr, jetant des pierres pour signifier leur mépris de Satan.  Celui-ci s’exécute en 3 jours et symbolise les épreuves vécues par Sayyiduna Ibrahîm `alayhi al-salâm  lorsqu’il était sur le point de sacrifier son fils après qu’Allah Exalté soit-Il le lui a exigé. Satan l’a défié  trois fois, et trois fois Sayyiduna Ibrahîm `alayhi al-salâm a refusé. Chaque stèle marque  l’emplacement d’un de ces refus.

Le 10ème jour de dhul-Hidja : le pèlerin ne lapide que la plus grande stèle (la dernière) appelée  Jamrat al-`aqaba de 7 pierres.

Le 11ème jour de dhul-Hidja : le pèlerin lapidera les 3 stèles de 7 pierres chacune ( = 21 pierres au  total)

le 12ème jour de dhul-Hidja : le pèlerin lapidera les 3 stèles de 7 pierres chacune (= 21 pierres au  total)

Dire « Allahu Akbar » avant chaque lancer de pierre, en jetant les pierres une par une.

Remarques : 

– Concernant « Al Muta’ajjal », celui qui est pressé et doit quitter la Mecque. Celui-ci peut  procéder aux lapidation en 2 jours les 10 et 11 dhul-Hidja) à conditions qu’il parte  immédiatement après. Il sera donc exempté du 3ème jour de lapidation (soit du 12 dhul Hidja).

– Concernant la personne malade ou fatiguée : il lui est possible de charger un autre pèlerin  pour s’acquitter de cette tâche à sa place.

– Il est autorisé de procéder à la lapidation des stèles à partir du 1er jour de l’aid (10 dhul Hijja)

du zawal jusqu’au ghurub. Certains fouqaha ont autorisé de jeter avant le zawâl (zénith) et  après le Maghreb.

Conditions du « ramy al-jamarât » :

  • Jeter des pierres et pas autre chose

  • Pierre ni trop fine ni trop large → de la taille d’un pois chiche approximativement • respecter la chronologie des stèles c’est a dire dans cet ordre : la grande, la moyenne, la  petite.

  • Jeter avec une main (et non avec un lance pierre)

  • chaque pierre doit tomber dans le trou ( il n’est pas obligatoire, qu’elle touche le pilier ) • Jeter pierre par pierre

  • Jeter 7 pierres pour chaque stèle

Méritoires du « ramy al-jamarât » :

  • Ramasser soi même les pierres

  • Utiliser des pierres purs (pas d’impuretés)

  • Jeter avant le zawâl (zénith) et avant le dohr

  • À chaque fois qu ‘on lance une pierre on dit « Allâhu akbar »

  • Après avoir fait la première stèle, se diriger vers la qibla et faire des dou`a, idem pour la 2eme  stèle (pas pour la 3eme) → laisser la stèle à sa gauche et se tourner un peu vers la droite) • Dou`a recommandé : équivalent au temps mis pour réciter sourat al-baqara -> en raison du  nombre de personne cela n’est pas faisable en pratique

Il est recommandé de ramasser 49 petites pierres (de la taille d’un pois chiche environ) à Muzdalifa  pour les jeter à minan.

 

LE HADJ PAS A PAS – RÉCAPITULATIF : 

1) Une fois arrivé au miqât makânî (selon le lieu de provenance), se mettre en état de  sacralisation (ihrâm), réciter la talbiya.

À l’arrivée à la Mecques, déposer ses affaires à l’hôtel

2) Faire le tawâf en commençant par la pierre noire (lumière verte) : Achever les 7 tours. Il s’agit  du tawâf al-qudûm qui peut être celui de la `Omra selon le type de Hadj accompli.

Prier 2 rak`ât derrière maqâm Sayyiduna Ibrahîm

Avant de se diriger vers le mont Safâ, il est mustahhab de boire de l’eau de zam-zam et d’invoquer  Allâh par ce du`a : « Allâhumma innî as’aluka `ilman nâfi`an, wa rizqan wâsi`an wa chifâ’an min koulli  da’ »

3) Se diriger vers le mont Safâ en récitant ce verset : « Inna al-Safâ wal marwata min cha`â’ir  Allâhi famen hadja al-bayta aw i`tamara falâ junâha `alayhi an yattawafa bihimâ, wa man tattawwa`a khayran fa inna-Llâha châkiroun `alîm [9] », puis dire : « Abda’ou bimâ bada’a-Llâhu  bihi » [10].

Une fois sur le mont safâ , se diriger vers la qibla et invoquer Allah Exalté soit-Il par ce du`a : « Allâhu  akbar, Allâhu akbar, Allâhu akbar wa liLlâh al-hamd, Allâhu akbar `alâ mâ hadânâ, al-hamduliLlâh `alâ  mâ awlânâ, lâ ilâha illa Allâh wahdahou lâ charîka-lah, lahu al-mulku wa lahu al-hamd, yuhyî wa  yumîtu biyadihi al kheyr wa huwa `ala kulli chay’in qadîr. Lâ ilâha illa Allâh anjaza wa`dah wa nasara  `adbdah wa hazama al-ahzâb wahdah, lâ ilâha illa Allâh wa lâ na`budû illâ iyyâh, mukhlissîn lahu al dîn wa law kariha al-kâfirûn» (3 fois). + faire du`a et prier sur le Prophète صلى الله عليه وسلم.

Ensuite se diriger vers le mont Marwâ en se hatant (pour les hommes) entre les deux piliers verts.  Une fois vers le mont Marwâ, réciter de nouveau le verset : « Inna al-Safâ wal marwata min cha`â’ir  Allâhi famen hadja al-bayta aw i`tamara falâ junâha `alayhi an yattawafa bihimâ, wa man tattawwa`a  khayran fa inna-Llâha châkiroun `alîm» puis réciter de nouveau les invocations comme sur le mont  Safâ (ceci représente un aller). Se rediriger vers le mont Safâ tout en se hâtant (pour les hommes  seulement) entre les deux piliers jusqu’à atteindre le mont Safâ. (voici un 2ème aller). Recommencer  la procédure 7 fois pour finir sur le mont Marwa.

Si le pèlerin a fait un hadj al-tamattu` : à la suite de son premier sa`y, il procédera au halq ou  taqsîr pour achever la `Omra. Il pourra se désacraliser et tout ce qui lui était interdit lui est  dorénavant autorisé (sauf avoir des rapports) jusqu’à ce qu’il se remettra en état de  sacralisation pour le Hadj. [11] En attendant cela, il pourra vaquer à ses occupations diverses,  adorations, visites, …etc

Remarque : s’il souhaite refaire une `Omra, en attendant les jours de Hadj, il lui faudra sortir  de la Mecque et se rendre à Masjid Al-Sayyida `Âïcha, se mettre en état d’ihrâm et procéder  à une nouvelle `Omra.

4) Le 8ème jour de dhul-Hdija, se diriger vers Mina en état de sacralisation et y passer la nuit.

5) Le lendemain matin (9 dhul-Hidja), on se dirige vers `Arafat. Prier al-dohr et al-`Asr  regroupées au 1er temps du dohr (2 rak`at chacun) et faire des doua jusqu’au Maghreb.

6) 5/10 minutes après que le temps du Maghreb soit entré (le 9 dhull Hijja à `Arafa), commencer  à se diriger vers Muzdalifa (8km). Une fois à Muzdalifa, il est fortement recommandé de faire  des dou`a à Mach`ar al-harâm (il y a une mosquée).

On prie al-Maghrib (3 rak`at) et al-`Icha (2 rakàt) regroupés au temps du `Ichâ’ (jam`al ta’khîr). On y  passe la nuit entière (dhikr, Coran, `ibada, on peut se reposer).

7) Le lendemain c’est à dire le 10 dhul-Hdija (jour de l’Aïd), prier salat al-sobh, attendre  quelques minutes puis se dirige vers la grande stèle pour commencer le Rajm (lapidation).  On ne lapide que la dernière et plus grande stèle (appelée jamrat al ‘aqaba) de 7 pierres.  Lancer les pierres une à une et à chaque lancer dire « Allahu akbar ». Se diriger vers la qibla  et faire des dou`a.

8) Se diriger en direction de la Ka`ba, procéder au Halq (rasage de la tête) , faire le hady c’est à  dire payer l’offrande (pour avoir interrompu l’état de sacralisation) et se diriger vers la Ka`ba  pour faire tawâf al ifâda qui est le tawâf obligatoire du Hadj : faire 7 tours en commençant  par la pierre noire + prier 2 rak`at derriere maqâm Ibrahîm si cela est possible, ou n’importe  où dans la mosquée + boire de l’eau de zam-zam + faire le sa`y entre le safâ et al marwa  comme celui fait pour `Omra (obligatoire du Hadj)

9) Retourner à Mina dans sa tante et couper son état de sacralisation, retirer ses vêtements  d’ihrâm et remettre ses vêtements habituels (possibilité de se parfumer, de se savonner,  toutes les interdictions sont levés sauf les rapports sexuels). Y passer la nuit.

10) Le lendemain c’est à dire le 11ème jour jeter les pierres sur les 3 stèles en commençant par  la grande stèle, la moyenne et enfin la petite stèle. Faire des dou`a en direction de la qibla  après avoir procéder à la lapidation sur la grande et la moyenne stèle seulement. Puis  retourner à Mina.

Remarque : Si le pèlerin est pressé, il peut ne pas procéder au 3ème jour de lapidation à condition  qu’il quitte Mina avant l’heure du Maghreb le 11ème jour dans le cas contraire il lui incombera de  rester pour lancer les pierres le 12ème jour de dhul-Hidja.

11) Le 12ème jour de dhul-Hidja, le pèlerin procédera de nouveau à la lapidation des 3 stèles  dans l’ordre de la même manière que le jour précédent.

12) Le Hadj est terminé, le pèlerin coupe son état de grande sacralisation. Tous les interdits sont  interdits (y compris avoir des rapports).

13) le jour de son départ de la Mecque, il lui est recommandé de faire le tawâf d’Adieu, puis de  prier 2 rak`at et de quitter La Mecque.

Remarque :

  • Il est possible de faire Tawâf al-ifâda après les 3 jours de lapidation ou les 2 jours à condition  de rester en état de sacralisation (ihrâm).

  • On peut faire un nombre de tawâf illimité autant que l’on veut contrairement au sa`y qu’on  ne fait que lors de la `Omra ou du Hadj.

 
LES INTERDICTIONS EN ÉTAT DE SACRALISATION (ihrâm):

– Parmi les interdits liés au vêtement :

◦ Pour l’homme : de porter sur lui quelque chose de cousu comme par exemple un  qamis, un barnûs, un pantalon, des chaussettes … (il lui est autorisé de porter une  ceinture pour y mettre de l’argent), de couvrir sa tête (d’une `amâma,  chachiya, …), de porter des chaussures (s’il ne trouve pas de sandales ouvertes ou  claquettes, il lui sera alors autorisé de porter des chaussures en repliant l’arrière  de la chaussure), de s’habiller en couleur (il doit s’habiller en blanc)

◦ Pour la femme : de mettre des gants ou de couvrir son visage

S’oindre d’huile sa tête ou sa barbe, … (même si cette huile n’a pas d’odeur), de mettre une  crème (sauf un malade pour), ou utiliser du shampoing ou savon (seul le savon neutre sans  parfum ni odeur peut être utilisé pour se laver les mains par exemple)

– Couper les ongles (ne serait-ce qu’un seul), cheveux ou poils (+ de 15 poils) – De se parfumer (son corps, ses vêtements ou ses draps) ou mettre du khôl ou du henné.

– Faire du mal à des animaux toute catégorie confondue avec intention de leur nuire (tuer un  insecte par inattention n’entre pas dans l’interdiction)

– Avoir des rapports avec son conjoint, se marier ou marier quelqu’un

 
LES DECONSEILLES EN ÉTAT DE SACRALISATION (ihrâm):
  • Attacher quelque chose de valeur sur soi

  • Dormir visage face contre sol

  • Suivre une bonne odeur

  • Rester longtemps dans un endroit ou il y a du parfum

  • Faire la hijâma

  • Se regarder dans un miroir

  • Mettre sa tête dans un récipient d’eau sans intention de se laver

 
CE QUI EST AUTORISÉ EN ÉTAT DE SACRALISATION (ihrâm): 
  • Se mettre à l’ombre (utiliser un pare-soleil)

  • Porter des choses sans intention de commercer : par exemple un sac de couchage, … • Se gratter

  • Échanger ses vêtements d’ihrâm les vendre ou les laver si une impureté s’est déposée dessus  (sans savon )

  • Se doucher juste avec de l’eau

  • Tuer des animaux qui sont dangereux pouvant nuire au pèlerin (comme un scorpion par  exemple ). Par contre s’il ne fait aucun mal, il est interdit de le tuer.

 
AL FIDYA : 

Tout pèlerin ou mu`tammir [12] qui aurait commis une erreur ou un interdit comme :

  • couvrir ses pieds ou sa tête pour l’homme ,

  • couvrir ses mains ou son visage pour la femme,

  • se parfumer ou se savonner,

  • se couper ses ongle (ne serait-ce qu’un seul), ses poils (+ de 12 poils) ou ses cheveux  devra s’acquitter au choix d’une fidya parmi les trois cités ci-dessous pour réparer son erreur :

– Jeûner 3 jours consécutifs dans le mois de dhul-hidja à la Mecque

– Nourrir 6 pauvres ou nécessiteux (masâkîn) : déjeuner et dîner

– al-Nusuk : Égorger une bête de la taille d’un mouton au minimum. Ça peut être une chèvre  ou une brebis ou un chameau, une vache, un bœuf…

 
AL HADY – SACRIFICE D’UNE OFFRANDE : 

Le sacrifice d’une offrande est obligatoire pour celui qui accomplit un Hadj al-tamattu`ou Hadj al qirân. On l’accomplit pour avoir coupé l’état de sacralisation et s’être mis en état de petite  sacralisation. Il est sunna pour celui qui accomplit Hadj al-ifrâd`

On procède au Hady si :

– le pèlerin accomplit le tawâf al-ifâda après avoir lancer les pierres les 2ème et 3ème jours – le pèlerin retarde le lancer de pierre (lapidation)

– le pèlerin ne fait pas le halq (ne s’est pas raser)

– le pèlerin retarde tawâf al-ifâda jusqu’ a ce que le mois de dhul-Hidja soit passé. (un hady pour chaque acte délaissé)

Remarque : un pèlerin ne trouvant pas de hady ou n’ayant pas les moyen de sacrifier une offrande  jeûnera 3 jours à la Mecque et 7 jours quand il sera rentrer chez lui.

 
ZIYYARÂT – VISITES : 

Les ziyyarat (visites) font partie des mustahabbat : on peut par exemple visiter le Tombeau d’al Sayyida Khadija radhiyaLlahu `anha à la Mecque.

A Médine, il est très fortement recommandé de faire la Ziyyara du Prophète صلى الله عليه وسلم .En effet, tous les  savants ayant abordé le sujet du pèlerinage ont traité le sujet de la visite de la Tombe Prophétique.

On se dirige en étant parfumé et bien habillé avec adâb, respect, humilité, sérénité et tranquillité,  auprès du Tombeau de Sayyiduna RasuluLlâh صلى الله عليه وسلم en veillant à garder son esprit et son cœur clairs de  toutes mauvaises pensées.

On prie 2 rak`at à rawdat ul-Janna (on la distingue par un tapis de couleur verte). Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Entre ma tombe et mon minbar, il y a un jardin parmi les jardins du Paradis »

Puis se présenter face au Tombeau, présenter ses salutations à Sayyiduna RasuluLlah صلى الله عليه وسلم ,lui parler,  lui faire part de ses chagrins, lui demander l’intercession, invoquer Allah par sa valeur, …

On se trouve là devant la meilleure des créatures, notre seul intercesseur dont l’intercession est sure  d’être acceptée. Il convient de faire très attention à ne surtout pas élever la voix ou à faire du bruit.  En ce lieu particulièrement béni, on ne se dirige pas vers la qibla pour faire ses invocations, car se  diriger vers la qibla reviendrait à tourner le dos a Sayyiduna RasuluLlah صلى الله عليه وسلم or ceci est un manquement  grave de respect quant à sa Haute personnalité صلى الله عليه وسلم .Si des proches ont demandé de transmettre le  salam à Sayyiduna RasuluLlah صلى الله عليه وسلم ,le faire.

Présenter ses salutations à Sayyiduna Abu Bakr Al-Saddiq et à Sayyiduna Omar Ibn Al Khattab  (qu’Allâh les agrées) faire des invocations par leur rang et leur valeur.

S’asseoir en face du Saint Tombeau si possible (sans donner son dos au Prophète صلى الله عليه وسلم (et faire des  salawât sur notre bien-aimé Sayyiduna RasulaLlah ُّصلى الله عليه وسلم.

Il est aussi mustahab de se rendre à :

– Jannatoul-baqi’ : le nombre des Compagnons du Prophètes صلى الله عليه وسلم qui y sont enterrés est estimé  a 10 000 environs. On y trouve par exemple : les Ahl Al Bayt, quelques épouses du Prophète,  l’Imam Mâlik, Uthman Ibn `Afan qu’Allah soit satisfait d’eux tous …

– Uhud : visiter les martyrs au pied du mont Uhud. C’est là bas que Sayyiduna Hamza  radhiyaLlahu `anhu est enterré

– Badr, Masjid Quba, Masjid al-qiblatayn , ainsi que d’autres lieux bénis.

 

Notes :

Selon le madhhab Malikiyy

[1] Ayant les capacités financières et sanitaires.

A propos des conditions sanitaires : dans le fiqh, on considère une personne qui ne peut faire un acte cultuel en  raison de son état de santé : 1) celui qui est en bonne santé mais craint de tomber malade, 2) celui qui est malade et  craint en faisant cet acte cultuel de retarder la guérison, ne pas guérir ou aggraver son état de santé. Remarque : Il est tout à fait possible qu’une personne malade mandate une autre personne afin que cette dernière procède au pèlerinage à la place du malade à condition que la personne mandatée ait déjà fait le Hadj obligatoire pour elle-même.

[2] Sourat 3 (Alî Imran) verset 97

[3] Hadith rapporté par Al Bukhari et Muslim

[4] Cf. cours sur les signes de la puberté

[5] Ils seront vu ultérieurement

[6] Il existe des assications qui s’occupent de cela sur place

[7] Hadith rapporté par l’Imam Ahmed, Abu Dawud, Al Tirmidhi, Al Nasâ’î, Al Hâkem

[8] c’est l’arc de cerle qui se trouve juste devant la Ka’ba

[9] Al-baqara, Verset 158

[10] je commence par ce que Allah a cité en premier lieu 

[11] Si le pèlerin a fait un hadj-al ifrâd : il ne procédera pas au halq, ni au taqsir. Il devra rester en état de sacralisation et  ce tawâf correspond au tawâf al qudûm et le sa`y correspond au sa`y obligatoire. //Si le pèlerin a fait un hadj al qirân : il ne procédera pas au halq ou raccourcissement, ne coupera pas son état de sacralisation et ce tawaf et sa`y  correspondront à ceux de la `omra.

[12] Celui qui accomplit la `Omra

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La beauté de nos cultures,
une rencontre avec le Prophète ﷺ​

Maryam Szkudlarek

rencontre avec le prophète

بسم الله الرحمن الرحيم

 

L’islam a embelli les cultures qui l’ont accepté. Aux quatre coins de la terre, l’islam a fait son chemin au sein des peuples, coutumes et tempéraments tous différents les uns des autres. Les cultures islamiques ne sont pas uniformes, au contraire, elles sont incroyablement colorées et possèdent de nombreuses agréables facettes. C’est à chaque fois une rencontre avec le Prophète à travers l’héritage qu’il nous a laissé.

En Turquie, j’ai été en particulier témoin d’une profonde dévotion et d’une générosité inoubliable. Les grandes mosquées comme Eminönü ou Fatih à Istanbul ont toujours des fidèles de même que dans les sanctuaires religieux d’Ourfa dans le sud du pays et d’ailleurs. Les Turcs sont très attachés à leur héritage islamique et spirituel. Lors des visites des maqamate1 des salihine2, il y a toujours des dames qui distribuent du sucre, des sucreries ou même des chapelets. Une fois je faisais un dou’a3 au maqam de ‘Aziz Mahmoud Hüdai dans la partie asiatique d’Istanbul, mes mains tournées vers le ciel, quand je sentis quelque chose tomber. J’ouvris les yeux et c’était un chapelet ! Je me retournai et vis une femme en donner à tout le monde. Cela arrive aussi régulièrement aux tombes de Sayidouna Abou Ayyoub al-Ansari et des personnages importants de la culture ottomane, qu’Allah soit satisfait d’eux. Il n’y a pas de meilleur moyen pour obtenir les prières d’inconnus reconnaissants dans des endroits si spéciaux ! Ils sont également connus pour aimer les invités. Les Turcs font preuve d’une grande générosité avec tout le monde et ils aiment grandement les étrangers. Certains reçoivent tous les jours ! Les dames vous servent un plat quelle que soit l’heure.

Au Yémen, spécifiquement à Tarim, j’ai également trouvé le partage comme je ne l’avais jamais vu auparavant et une hospitalité remarquable. Ils font de grands repas qui nourrissent des dizaines, voire des centaines de personnes puis vous faites partie du groupe sans savoir que vous étiez invités au préalable. Certains laissent une partie de leur maison ouverte à tous et d’autres laissent leur maisons à des visiteurs même s’ils ne les connaissent pas.

En Palestine, l’hospitalité est aussi fortement présente même en temps de guerre. Les mourabitate4 offrent le petit déjeuner devant la mosquée al-Aqsa le vendredi. Dans la mosquée, elles distribuent des petits gâteaux ou des sucreries aux centaines de fidèles présentes. Durant ramadan, lorsque l’iftar5 se fait dans la cour, il est très courant de se faire inviter par une famille.

En Indonésie, j’ai vu la satisfaction, la reconnaissance et le respect. Je n’ai jamais été en contact avec des gens aussi souriants et heureux que les Indonésiens auparavant ! Je ne peux m’empêcher de rire lorsque je pense à eux. Je revois leur façon de vivre, de s’amuser, de manger, de tenir leurs enfants, de s’émerveiller de tout. C’est le peuple le plus créatif que j’ai vu jusqu’à présent. À partir de la noix de coco, ils font tout ! Tout ! Ils prennent la coque, la chair, le lait, tous les coins et recoins et cuisinent, fabriquent, cousent… Ils ne gaspillent rien et sont satisfaits de ce qu’ils ont. Ils aiment leurs enfants et ils le montrent ! Ils leur sourient, leur parlent, jouent et font des sorties avec eux. Leurs enfants sont leurs trésors. Ils ont un grand amour pour l’islam, et la madrassa6 en Indonésie est fortement respectée ainsi que les enseignants. Il est possible d’apprendre l’arabe un peu partout dans le pays et nombreux sont ceux qui ont appris cette langue exclusivement en Indonésie sans jamais en sortir. Les Indonésiens descendant des ‘oulema yéménites qui vinrent faire la da’wa quelques siècles auparavant, sont très attachés à leurs ancêtres, et leur statut d’ahloul-bayt7 est connu de tous. Les tombes des awliya8 sont aussi grandement visitées et honorées. Sounan Ampel à Sourabaya a régulièrement de nombreux visiteurs.

À ‘Oman, la bienveillance et les manières nobles du peuple de ce pays magnifique, sont extraordinaires. Ils sont d’un calme olympien ! Ils ne haussent pas la voix et n’ont pas de gestes brusques. Ils sourient et font preuve d’une grande ouverture d’esprit, bien qu’ils soient fortement attachés à leur culture. Ils sont toujours aimables, accueillants, respectueux et très aidants.

En Inde, j’y ai vu un fort engouement pour l’islam qui m’a beaucoup touché. Je me souviens être allée à la grande mosquée de New Delhi avant ma conversion, le jour de la joumou’a. J’étais assise sur des marches regardant les fidèles se diriger à l’intérieur. Il y avait des milliers de gens. L’adhan était stupéfiant. En bas, se trouvait une dame avec des enfants. Elle ne pouvait ou ne préférait pas entrer à cause d’eux je suppose. Le sermon commença puis la prière se fit entendre. C’était une expérience incroyable, la voix de l’imam, la réponse des ma’moumin9, j’étais entourée d’une foule, mais il n’y avait plus personne. Le monde entier avait disparu. Il semblait en être autant pour cette sœur qui, bien qu’accompagnée d’un nourrisson, le confia à un autre enfant et se mit à prier, avec le reste de la congrégation, à même le sol. Je l’observai du début jusqu’à la fin. Elle avait l’air plongé dans sa prière et ne se laissait pas distraire par ses enfants lorsqu’ils s’approchaient d’elle. J’ai trouvé cela fascinant. Elle recherchait la connexion divine, loin de tout, elle voulait trouver la Paix. La prière terminée, l’enfant lui remit le bébé qui commençait déjà à s’impatienter depuis quelques minutes. C’est un souvenir mémorable. La splendeur de la prière nourrit mon cœur ce jour-là et je n’ai pas oublié. C’est comme si elle priait pour me montrer. Il n’y avait personne d’autre à part elle. Plus tard, je me souviens également d’un musulman qui faisait très attention à ce qu’il n’y ait aucune tache sur son thawb10, car il priait avec. « Il faut qu’il soit blanc méticuleux. Je me dois de porter des habits propres devant Allah. »

En Jordanie, j’ai été touchée par la galanterie et la protection propres à l’islam que les hommes ont envers les femmes. « Les hommes sont les mainteneurs des femmes. »11 Elles sont traitées différemment des hommes, avec plus de douceur, de courtoisie et d’attention. Une femme ne reste pas debout dans les petits bus blancs, le chauffeur va immédiatement demander à un des hommes de se lever. À Wasatoul-Balad (le centre-ville), il n’y a pas de marchandes – excepté peu de dames d’un certain âge qui vendent leurs produits dans la rue – mais que des marchands. Les chauffeurs de taxi et de bus sont aussi des hommes. Les femmes sont invitées à s’asseoir lorsqu’elles attendent, même si c’est seulement pour quelques secondes. Si elle oublie de prendre un panier lorsqu’elle fait ses achats, un homme va lui apporter. Lorsqu’elle veut passer devant un groupe d’hommes, ceux-ci mentionnent aux autres de faire de la place. Ils lui montrent de l’attention même lors des achats qu’elle faits et une couleur qui pourrait lui plaire lui est proposée. « Faites preuve de douceur avec les flacons de verre. »12

En Occident, nombreux sont les musulmans sans cesse en quête du divin. Ils accueillent les chouyoukh et les chaykhate d’autres contrées de la meilleure des façons ; ils leur donnent tout leur amour, font preuve d’une grande générosité, d’une hospitalité remarquable. Ils ont si soif d’apprendre et de partager la compagnie de ceux qui en savent plus, de ceux qui ont été en contact avec les érudits et les ahloul-bayt ! Leur sincérité est réjouissante et touchante. Ils se rendent véritablement compte de la beauté de l’islam, car ils ne vivent pas dans un environnement islamique.

Chacun de ces peuples a des qualités du Prophète . L’islam pare les vertus de ses plus beaux atours. Partager leur compagnie, c’est partager celle du Prophète et avoir un avant-goût des magnifiques qualités qu’il possède. Et enfin, à Médine c’est une véritable rencontre avec le Prophète qui est vécue. Il y a une paix et une douceur indescriptibles que l’on ressent dans la mosquée an-Nabawi qui n’ont pas leurs pareilles ailleurs. Notre Bien-Aimé est là, il est vraiment là. On ne peut pas en être plus proche. En quittant l’hôtel et en s’approchant, le cœur se languit déjà, crie, les larmes coulent, l’âme n’en peut plus de cette attente et de cette séparation de quelques heures ; le cœur s’apaise enfin à l’entrée du haram, de nouveau réuni avec cette lumière protectrice et apaisante. C’est un sentiment de sécurité, comme si rien ne pouvait nous arriver, on ne veut être nulle part ailleurs, Allah prend soin de nous et nous sommes en compagnie du Prophète . Les prières ne peuvent être qu’exaucées. Tout est possible. Tout peut changer. Notre foi prend une autre dimension.

Passer notre vie à essayer de lui ressembler ne ferait pas justice à tout ce qu’il nous a donné, mais pourtant cela rendrait nos vie tellement plus précieuses et agréables ! Qu’Allah nous donne la force et la motivation de nous y tenir, amen.


Notes : 

Maryam Szkudlarek vit en Jordanie où elle continue ses études de la langue arabe à l’université Wise. Elle enseigne également cette langue aux adultes et aux enfants. Elle est l’auteure des Perles du Ciel de Tarim qui relate son expérience au Yémen de 2013 à 2015 et de nombreux autres articles.

1 Sing. maqam. Ici, tombes.
2 Pieux.
3 Prière dans le sens d’invocation.
4 Celles qui viennent tous les jours dans le haram.
5 La rupture de jeûne.
6 L’école islamique.
7 La famille du Prophète.
8 Les proches et aimés de Dieu.
9 Ceux qui suivent l’imam dans la prière.
10 L’habit long.
11 Sourate an-Nissa verset 34. Il y a plusieurs interprétations du mot « qawamoun » ; l’idée est que l’homme est le pilier sur lequel la femme peut se reposer, il est responsable, ferme et droit comme la racine du mot « qawam » le montre.
12 Hadith du Prophète .

Fès 2013

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Fes2

Voici comme promis le compte rendu de notre beau voyage à la Médina de Fès au Maroc, ville que certains nomment « la Cité des Saints ».

La fondation de Fès est traditionnellement située au début du IXe siècle, sous le règne d’Idriss II, mais certains historiens la font remonter à la fin du VIIIe siècle, sous le règne d’Idriss Ier, père du précédent.

Sa médina est placée sous la protection de l’UNESCO ; elle est inchangée depuis le XIIe siècle. Son rayonnement international passé en fait l’une des capitales de la civilisation arabo-musulmane aux côtés de Damas, Bagdad, Cordoue, Istanbul, Grenade ou encore Alexandrie. Se balader là-bas c’est faire un saut dans le temps (dépaysement garanti). La ville est considérée comme la capitale spirituelle et religieuse du Maroc, abritant en son sein de nombreuses mosquées, madrassas, des  mausolée de Saints ayant vécus sur place, ainsi que la célèbre Université Sunnite Al-Quaraouiyine.

Medina

Visite de la tombe et zaouïa de siddi Moulay Idriss II [qu’Allâh soit satisfait de lui] :

Siddi Moulay Idriss II avait à la fois atteint de haut degrés dans les Sciences Islamiques et dans la spiritualité. Il était un Saint, un Sharif et un un chef d’Etat. Il est dit qu’il savait lire à quatre ans, écrire à 5 ans et connaissait par cœur le Qour’an à 8 ans. Par ailleurs et malgré son jeune âge, il montrait une sagesse exemplaire. On rapporte qu’à l’âge de 11 ans, il avait déjà parachevé sa formation théologique et littéraire et était promu Imam. Il est considéré comme le fondateur de la ville de Fès et il est dit qu’il fit l’invocation suivante lors de la fondation de la cité :

« Ô Allâh, Tu sais que je n’ai pas construit cette ville par vanité, par désir de renommée ou par orgueil. Mais je voudrais que tu y sois adoré, que Ton Livre y soit Lu et Ta Loi appliquée tant que durera le monde. Ô Allâh, guide vers le bien ceux qui y habitent et aide les à l’accomplir, voile à leurs yeux l’épée de l’anarchie et de la dissidence… ».

 Pour ceux qui n’ont jamais été à Fès, il faut comprendre que cette ville est un véritable labyrinthe constitué de plus de 9000 rues et ruelles. Lorsque nous avons décidé d’effectuer cette visite, nous étions loin de nous douter à quel point nous diriger et nous repérer relèverait à ce point du casse-tête.

Plan sous le bras, nous avons marché et cherché la zaouïa pendant un bout de temps jusqu’à comprendre qu’en fait la porte que nous cherchions n’était plus visible puisqu’en travaux (ainsi que le mausolée par la même occasion). Sur conseil d’un habitant, nous avons emprunter une ruelle qui menait vers une petite porte. En gravissant les escaliers situés derrière la porte nous sommes arrivés sur une terrasse en hauteur du haut de laquelle nous pouvions contempler Fès et bien sur (lot de compensation) la zaouia de siddi Moulay Idriss II et son magnifique minaret.

Moulay-Idris-II

L’Université d’Al-Quaraouiyine :

Elle a été fondée dans les années 245 (Hégire), au milieu du 9ème siècle (après J.C.). C’est la première Université créée dans le monde et encore en activité (certains diront la Zitouna, d’autre Al-Azhar et d’autres encore Harvard). Al-Quaraouiyine a donné naissance non seulement à des érudits religieux, mais à également produit de grands juristes, des spécialistes du hadith, des historiens, des mathématiciens, des astronomes, des médecins, des ascètes, des maîtres de la littérature, de la linguistique et des poètes.

Quaraouiyine

L’apport scientifique et le patrimoine intellectuel de l’Université Al-Quaraouiyine ont contribué à la construction de l’identité Islamique et ont permis l’émergence, au bénéfice de l’humanité, de pionniers ayant œuvré dans les divers champs de la connaissance, dont, bien entendu, les sciences islamiques que sont l’Étude du Qour’an, le Hadîth, le Droit (Malékite principalement) et les fondements de la Religion.

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En droit et en jurisprudence, les ouvrages de référence enseignés à Al-Qarawiyyîn étaient la Mudawwanah de Sahnûn, un des tout premiers juristes à avoir introduit le malékisme au Maghreb, la Risâlah d’Ibn Abî Zayd Al-Qayrawânî, juriste malékite originaire de Kairouan, tout comme le précédent, le Tahdhîb d’Al-Barâdi`î, puis plus tard le Mukhtasar de Khalîl.

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Le prestige de cette université est en outre dû à la quantité des savants, juristes et penseurs, célèbres dans tout le monde Musulman, qui a marqué son parcours. On peut ainsi citer parmi ces hommes, l’éminent jurisconsulte Abû ‘Imrân Al-Fâsî (d. en 1039), l’homme de lettres Abû `Alî Al-Qâlî, le poète Sâbiq Al-Matmâtî, l’illustre Qadi, le Juge Abû Bakr Ibn Al-`Arabî (d. en 1148), le célèbre grammairien Ibn Âjrûm (d. en 1323) ou plus récemment le grand Hafidh et Muhhadith Sheykh Abdellah Ibn As-siddîq Al-ghumârî.

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Des savants européens ont aussi étudié dans cette prestigieuse Université. Parmi eux, l’humaniste flamand Nicolas Clénard (1495-1542), professeur à l’Université de Louvain, le mathématicien hollandais Jacob Golius (1596-1667) ou encore le mathématicien auvergnat Gerbert d’Aurillac (938-1003), qui, après avoir introduit en Europe les chiffres arabes et la numération décimale qu’il a étudiés à Al-Quaraouiyine, deviendra plus tard le Pape Sylvestre II.

Visite de la tombe et zaouïa de siddi Sheykh Ahmad Tijaniyy [qu’Allâh soit satisfait de lui] :

Tijanniyy_porte

Elle est située dans sa magnifique Mosquée/Zaouia à quelques mètres seulement d’Al-Quaraouiyine. C’est dans ce lieu rayonnant et lors de cette visite (Ziarat) que la parole du Messager d’Allâh (salallâhou ‘alayhi wassalam) sur la niyah s’est imposée à moi : « Quiconque quitte son pays en vue de Allâh et de son Prophète parviendra jusqu’à eux. Qui le quitte en visant un avantage de ce bas monde, l’obtiendra. Qui le quitte désirant une femme, l’épousera. Son exil atteindra le but qu’il s’est proposé en émigrant. »

Tijaniyy_cour

Sayyiduna Sheykh Ahmed Tijani (Rahimuhullâh) était un grand sage et un ami d’Allâh subhanahu wa ta’alaa et fondateur de la Tareeqah Tijaniya. Il est né en 1150/1737 à Madh Ain en Algérie. Il était un descendant du Prophète Muhammad (sallallahu alayhi wasallam) par le premier fils de Sayyida Fatima Zahra (radhiallahu ‘anha) Sayyiduna Imam Hassan (radhiallahu ‘anhu) et plus tard par Moulay Idris al-Akbar, le célèbre fondateur du Maroc.

Ahmad-Tijaniyy

Il a étudié à l’Université Qarawiwiyin de Fès et est devenu un Savant Musulman de renom ainsi qu’un Pieux. Il propagea les enseignements authentiques du Qour’an et de la Sunnah à travers sa Tareeqah et aida les gens a atteindre la proximité avec Allâh azzawajal.

Tijaniyy

Sa Tareeqah compte maintenant des millions d’adeptes dans le monde et en particulier sur le continent africain. 

La Medersa Attarine :

Medersa_Attarine_Sunnisme_2

Celle-ci doit son nom au quartier où elle se situe : quartier Attarine (les épiciers). Elle a été édifiée sous le règne du sultan Mérinide Abou Saïd Othman entre 1323 et 1325. Sa fonction principale était d’héberger les étudiants de l’Université d’al-Qarawiyine. La Medersa Attarine est un symbole de l’art architectural Mérinide. Elle l’a même portée à son summum. Pour s’en convaincre, il suffit de promener son regard le long des murs et des plafonds. Le raffinement était sans conteste le maître mot des artisans qui l’ont bâtie. Décorations, matériaux nobles (Zellige, bois de cèdre, marbre de Carrare…), calligraphie… rien n’a été laissé au hasard. Une vraie merveille pour les étudiants.

Medersa_Attarine_Sunnisme

Visite de la tombe de Siddi ‘Abd al-‘Aziz ibnu Mas’ud ad-Dabbagh [qu’Allâh soit satisfait de lui] :

Juste après notre visite auprès de la tombe de Saydunna Sheykh Ahmad Tijaniyy (radhia Allâhou ‘anhou) et alors que je faisais mon wudhu dans la cour de sa Zaouïa, je suis tombé nez à nez avec Mawlana Kemal qui était accompagné d’un de ses amis prénommé Ilyas, venu d’Angleterre et qui se trouvait alors aussi dans la Zaouïa.

Nous avons discuté un cours instant et ils m’ont ensuite invité à les suivre pour rencontrer leur Sheykh, ce que j’ai accepté avec grand plaisir et honneur. Nous sommes tous partis en taxi et c’est ainsi que nous avons pris la destination d’un des cimetières situés à l’extérieur de Bal el-Futuh.

Cimetiere_ad_Dabbagh

Ces cimetières sont connus pour abriter les tombes et sanctuaires d’un très grand nombre de Saints. Au point que l’on a pu appeler ce lieu : « La couche des illustres » (Matrah al-Ajilla) ou encore « La couche du Paradis » (Matrah al-Janna). Nous y trouvons de ce fait plusieurs Saints réputés pour avoir atteint le degré de Qutb (Pôle).

Après avoir marché plusieurs minutes sous le soleil, entre les tombes, les oliviers, les troupeaux de vaches et les chardons, nous sommes arrivés à destination. Sur place, se trouvait une vingtaine de frères Anglais, d’origines Pakistanaises pour la plupart (avec de belles et longues barbes). D’autres étaient de Fès et d’autres du Danmark.

C’est ainsi que par la grâce d’Allâh nous nous sommes retrouvés être les invités du grand Sheykh et Maître Soufi Ahmed ad-Dabbagh (hafidahou Allâh), qui se trouvait avec ses élèves au pied de la tombe de son ancêtre, le célèbre Pôle Abou Faris Siddi ‘Abd al-‘Aziz ibnu Mas’ud ad-Dabbagh (radhia Allâhou ‘anhou), un Sharif de descendance Hasani et Idrisi dont l’ancêtre serait ‘Isa ibn Idris (le fondateur de Fès).

Sheykh Ahmad-Dabbagh

Aussi incroyable que cela puisse paraitre, nous avions prévu cette visite, mais Allâh a voulu que les choses se fassent de cette manière, Gloire à Lui.

Laissez moi vous présenter ce grand Awliya enterré ici, Siddi ‘Abd al-‘Aziz ibnu Mas’ud ad-Dabbagh (radhia Allâhou ‘anhou) :

Siddi ‘Abd al-‘Aziz ibnu Mas’ud ad-Dabbagh était illettré, mais était capable d’interpréter des Hadiths et des Versets du Qour’an d’une incroyable difficulté et les Savants de son époque ont reconnu sa Science (dixit Sheykh Hamza Yusuf).  Son enseignement fut cependant recueilli par l’un de ses disciples les plus proches, Siddi Ahmed ibn Mubarak qui était aussi un grand théologien. On considère que Siddi ‘Abd al-‘Aziz est parvenu au degré de Ghawt (secours), ce qui est un degré supérieur à celui de Qutb. Selon une autre terminologie, le Ghawt est appelé Qutb al-A’zam (le Qutb Suprême).

Siddi ‘Abd al-‘Aziz est né en 1095/1683 et semblait, avant sa naissance même destiné à atteindre les plus hauts sommets de la Sainteté. Un oncle de la mère de notre personnage, Siddi al-‘Arbi al-Fishtali, lui-même un Saint, eut une vision du Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam) qui lui annonça qu’il allait « naître un grand Wali (Saint) chez le fils de sa sœur ». Celle-ci n’étant pas encore mariée, il demanda qui devait être son père et il lui répondit que son nom était Mas’ud ad-Dabbagh. L’oncle, désespérant d’assister à la venue de cet enfant élu avant sa mort, annonça cependant à sa nièce qu’elle aurait un fils et qu’elle devrait l’appeler du nom de Siddi ‘Abd al-‘Aziz. Il lui confia aussi des chaussures et une shashia (coiffe en laine) qu’elle devait lui remettre.

Ces objets que Siddi ‘Abd al-‘Aziz revêtit dès son jeune âge, furent pour lui les premiers véhicules d’une initiation spirituelle. À travers l’itinéraire spirituel de Siddi ‘Abd al-‘Aziz il nous sera d’ailleurs plus facile de nous rendre compte de ce qu’implique ce terme d’ « initiation » dans la voie du Soufisme.

Avant même qu’il ne parvienne à l’état d’ « ouverture » (Fath) et de connaissance suprême, Siddi ‘Abd al-‘Aziz rapporte de lui-même des prodiges (Karamat) et des dévoilements spirituels (Kushufat) dont il aurait fait l’expérience sitôt après avoir revêtu la coiffe et les chaussures que lui avait légués son oncle (avec une sensation de chaleur extraordinaire dans tout le corps, jusqu’à ce que ses yeux se mettent à pleurer abondamment).

Durant son enfance et son adolescence, il se mit à chercher des personnes connues ou simplement soupçonnées pour leur appartenance à la wâlaya…  il ne ménagea pas ses efforts pour atteindre ce but. Chaque fois qu’il rencontrait un maître, il ne le quittait jamais avant d’être convaincu qu’il n’était pas un véritable wali. Sa recherche a ainsi duré, de l’âge de 9 ans jusqu’à l’âge de 21ans. À un certain moment, il avait pour habitude d’aller tous les vendredis soir dans la sépulture du wali Ali Ben Hirzum et lisait la prière avec toutes les personnes présentes et ce, jusqu’à l’aube. Un vendredi après avoir terminé la prière comme à l’accoutumée, il sortit aux premières lueurs du jour et vit un homme assis par terre. Il s’approcha de lui et cet homme commença à lui parler de certaines choses concernant Siddi ‘Abd al-‘Aziz, qui lui étaient très personnelles et que seul Siddi ‘Abd al-‘Aziz pouvait connaître ; là, il eut l’impression d’être en face d’un vrai wali, un connaisseur de Allâh ! Il lui demanda avec insistance de lui enseigner l’essence de la parole (kalam), ou théologie dogmatique, et le dhikr ; ce qu’il refusa de faire ; mais devant l’entêtement du jeune homme et sa détermination, il accepta finalement de lui donner son enseignement secret, à condition de promettre de ne jamais s’arrêter, ce qu’il lui promit aussitôt. Alors, il lui dit qu’il devait répéter ce dhikr tous les jours sept mille fois : « mon Dieu, par le Prophète Muhammad, fais que je puisse rencontrer notre seigneur Muhammad durant cette vie, et avant ma mort ! » . Quand il repartit, un des croyants présents, Omar ibn Hawari, qui était aussi un maître, le rejoignit et lui dit : « sais-tu qui est l’homme qui t’a enseigné le dhikr ? »

– C’est notre maître El-Khidr, la paix soit sur lui !

Au début ce dhikr lui pesa beaucoup, la première journée il ne le terminait que la nuit venue. De jour en jour il s’allégea et il le terminait au coucher du soleil ; puis il s’allégea encore, et il le finit au petit matin. il est resté avec son maître Omar et il l’accompagnait partout où il allait, il l’aimait et lui aussi l’aimait. Il a suivi son enseignement et il lui a révélé juste avant sa mort, que son maître était le wali Arabi al-Fishtali . C’est grâce au maître Omar qu’il a pu apprendre presque tout l’enseignement et les secrets du wali Fishtali.

C’est en 1125/1713 de l’Hégire que Siddi ‘Abd al-‘Aziz rapporte avoir connu l’ « ouverture suprême ».

Trois jours après la mort du maître Omar, il a reçu l’illumination (al-fath) et Allâh lui a fait connaître les réalités de son âme. Cela s’est passé le jeudi 8 de Rajb, en 1125 de l’hégire ; sa femme l’avait envoyé chercher de l’huile chez Ali Ben Hirzum pour frire le poisson ; en route, il eu soudain la chair de poule, accompagnée d’un grand frisson et sa peau fourmillait de partout. Cet état allait en s’accentuant, jusqu’à son arrivée au cimetière. Ses symptômes augmentaient d’une façon impressionnante ; sa poitrine tremblait tellement fort que sa clavicule tapait sur sa barbe. Il pensa que sa fin était arrivée. Ensuite, il est sorti de son corps une vapeur ressemblant à celle du bouillon de couscous . Son être commençait à s’allonger pour devenir de plus en plus grand. Alors, les choses se découvraient à lui, et apparaissaient comme s’ils les tenaient dans ses mains. Alors, il vit toutes les villes, tous les villages et tous les quartiers, et tout ce qui est sur la terre. Il vit également toutes les mers et les terres avec tout ce qu’ils peuvent contenir d’hommes et d’animaux. Il vit le ciel comme s’il était au dessus, et il voyait ce qu’il contenait, et alors il perçut une forte lumière ressemblant à un éclair, mais qui arrivait de toutes les directions : au-dessus et en dessous de lui, à sa droite ainsi qu’à sa gauche, devant et derrière lui. Un grand froid l’envahit, il cru être mort. Il se protégea de cette lumière en mettant ses mains sur son visage ; et là, tout son corps, ainsi que tous ses membres sont devenus  » œil  » : ses yeux , sa tête, ses pieds, tous ses membres avaient la faculté de voir. Il regarda ses habits et vit qu’ils ne pouvaient cacher son corps et empêcher cette vision ; le fait de mettre ses mains sur ses yeux n’affectait pas non plus cette faculté. Une heure après, tout redevint normal.

Il était dans un état de grande faiblesse, incapable de continuer à marcher pour finir sa course ; il se mit à pleurer rebroussa chemin sans achever son parcours ; Dans les premiers temps, ce phénomène extraordinaire recommença et cessa toutes les heures, et à force, il fit partie de lui. Plus tard, il ne s’arrêta qu’une heure le jour et une heure la nuit ; il arriva un moment où il devint continu. Après sa nuit de fath, il alla visiter le wali Idriss ; il vit chez lui un faqih (juriste), le hadj Ahmed Jurnadi qui est l’imam d’Idriss, qui est aussi un arif (savant , gnostique) ; il lui raconta tout ce qui lui était arrivé. Siddi Ahmed Jurnadi lui demanda de répéter cela encore une fois, et quand il eut fini, il le regarda en pleurant et lui dit : cela fait 400 années qu’on a pas vu un tel phénomène ! Il lui donna beaucoup d’argent, et lui fit promettre de venir le voir lorsqu’il serait dans le besoin ; et s’il lui arrivait malheur, il faudrait qu’il aille voir un certain Abd Allâh al-Tawdi. Après la mort de Ahmed Jurnadi, il fit ce qu’il lui avait dit, et partit à la rencontre d’Abd Allâh, qui était un Saint, et qui par sa qualité de wali devina le jour de son arrivée, ainsi que le but de sa visite. Il resta avec lui, le guidant et le conseillant, afin d’éliminer la peur qu’il avait en lui. Au troisième jour de ‘id, il vit saydunna Muhammad (salallâhou ‘alayhi wassalam), et son maître lui dit : « avant ce jour, j’avais peur qu’il ne t’arrive quelque chose, maintenant que Allâh t’a fait rencontrer le Prophète, mon cœur est en paix et mon esprit est serein, je peux rentrer chez moi. » C’est là qu’il réalisa, que tant qu’il n’avait pas rencontré le Prophète après son fath, les ténèbres pouvaient interrompre ce phénomène ; c’est pour cela qu’il (le maître) était resté auprès de lui, pour le protéger. À ce moment, il réalisa le chemin parcouru, les efforts dépensés pour respecter les règles établies pour toutes les situations, l’une menant à la suivante, jusqu’à aboutir à la servitude absolue.

Dans une autre partie du Kitâb al-ibrîz, la description du fath (ce mot ici traduit par illumination peut également vouloir dire ouverture, dans le sens ouvrir violemment ou transpercer) devient plus précise et obéit à un ordre chronologique. Il dit en effet : « Sachez que si Allâh veut donner à un serviteur l’une des lumières de la vérité (haqq), elle pénètre son essence (dhat) de tous les côtés en transperçant la peau jusqu’aux os. La souffrance qui s’en suit est semblable à l’ivresse de la mort. Cette formidable lumière a pour but de révéler tous les secrets concernant les créatures et les objets. Ainsi, s’il veut lui montrer les créatures humaines, la lumière lui révèlera les secrets de leur création. Il en sera de même pour les animaux et les végétaux. Et avant chaque vision, il souffrira physique ment de la même manière. La rencontre avec le Prophète se fera quand l’élu aura la vision de son essence noble (dhat alcharifa), pour cela il faudra plus de cent mille rayons de lumière pour faire disparaitre toutes les qualités obscures. Par exemple pour obtenir la patience (sabr), la lumière transperçante fera disparaitre l’angoisse et l’anxiété. Pour obtenir la clémence, il éliminera la sévérité , et ainsi de suite, jusqu’à disparition de toutes les mauvaises qualités. De cette façon, l’élu verra son soi noble, car il aura traversé un nombre très important de stations (maquamat). C’est à ce moment qu’il est prêt à rencontrer notre seigneur al-Rasûl Muhammad. »

Siddi ‘Abd al-‘Aziz est l’héritier de dix maître du Soufisme dont la plupart étaient considérés comme ayant le degré de Qutb. On peut citer :

– Siddi ‘Umar ibn Muhammad al-Hawari
– Siddi ‘Abd Allâh al-Barnawi
– Siddi Yahiya Sahib al-Jarid (Qutb)
– Siddi Mansour ibn Ahmad (du Jbal Lahbib ; Qutb)
– Siddi Muhammad as-Sarraj (Qutb)
– Siddi ‘Ali ibn ‘Isa al-Maghribi (Qutb)
– Siddi Ahmad ibn ‘Abd Allâh al-Misri (Ghawt)

Ce dernier était le Ghawt, donc le chef suprême de la hiérarchie initiatique de son époque.

Siddi ‘Abd al-‘Aziz ibnu Mas’ud ad-Dabbagh est décédé le 1131/1718. (réf : Kitâb al-Ibrîz – Siddi ‘Abd al-‘Aziz ad-Dabbagh, Saints & Sanctuaires de Fès – Faouzi Skali).

Qu’Allâh soit satisfait de lui, qu’Il déverse Sa Miséricorde sur sa tombe et l’éclaire, qu’Il lui accorde Ses meilleures rétributions, qu’Il l’honore le Jour du Jugement Dernier et qu’Il nous fasse profiter des bénéfices de son enseignement.

Saydunna Ad-Dabbagh

Je souhaite rendre grâce à Allâh pour les bienfaits dont Il nous a comblés en ce jour important.

La bibliothèque de l’Université Al-Quaraouiyine de Fès :

Normalement fermée au public, nous avons grâce à Allâh eu le privilège de visiter la bibliothèque de l’Université al-Quaraouiyine de Fès. Vous ne trouverez d’ailleurs quasiment aucune photo de l’intérieur du bâtiment.

La bibliothèque d’Al-Quaraouiyine est l’une des plus grandes bibliothèques du Maroc. Elle fut fondée en 1349 par le Sultan mérinide Abû `Anân Al-Marînî qui en fit construire les locaux dans la partie orientale de la cour intérieure de la Mosquée. Elle fut dotée d’un grand nombre d’ouvrages traitant des différents champs de la connaissance. À la fin du XVIe siècle, le Sultan sa`dite Ahmad Al-Mansûr As-Sa`dî déplaça la bibliothèque vers les bâtiments qu’elle occupe aujourd’hui. Comme beaucoup d’autres institutions similaires, l’Université Al-Quaraouiyine doit son prestige et son influence séculaires en grande partie à cette bibliothèque riche d’ouvrages et de manuscrits, qu’on venait consulter des contrées les plus lointaines.

Bibli_lecture

Parmi les manuscrits les plus rares et les plus célèbres que contient la bibliothèque d’Al-Qarawiyyîn, figurent des extraits du Muwatta’ de l’Imâm Mâlik, rédigé pour le Sultan almoravide Yûsuf Ibn Tâshfîn sur un parchemin en peau de gazelle. On y trouve également un manuscrit de la Sîrah d’Ibn Ishâq, datant de la fin du IXe siècle. C’est le manuscrit le plus ancien de la bibliothèque. On peut également y découvrir le manuscrit original des `Ibar d’Ibn Khaldûn, que ce dernier avait écrit pour le compte du Sultan Abû Fâris Al-Marînî, et qui fut gracieusement offert à la bibliothèque d’Al-Quaraouiyine en 1396.

Bibliotheque

Récemment rénovée, elle couvre une superficie de 1.022 m2. Le bâtiment est édifié en 4 étages et offre une multitude d’espaces. La bibliothèque compte plus de 21.250 ouvrages et 6.000 manuscrits. Cette bibliothèque a été fondée en 750 de l’Hégire (1350 après J.C.) par le Sultan Abou Inane Al-Marini. La salle de lecture (je posterais plus tard les photos insha Allâh) a été instaurée par le Roi Mohammed V. Dotée de livres rares offerts par les sultans, princes et érudits de l’époque, l’endroit attire depuis toujours de nombreux chercheurs et étudiants.

Bibli-Qara

Voilà, chers frères, chères sœurs ou simples visiteurs, j’espère que cette visite de Fès en notre compagnie vous aura plu et que cela vous donnera envie d’y aller et de profiter des nombreuses effluves spirituelles et de la Baraka qui émanent de Fès

Gloire et Louanges à Allâh pour ce magnifique voyage qu’il nous a permis de réaliser et de partager avec vous.