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Pourquoi ne suivez-vous pas directement les Compagnons

 

Mawlana Ilyas Ghuman al-Hanafi

 

 

Abu Hanifa

 

 

Question :

Si vous dites qu’il est nécessaire de procéder au suivi d’un Imam et donc d’une école (Taqleed), alors après le Prophète (salallâhou ‘alayi wassalaam), pourquoi ne suivez-vous pas les Compagnons ? Pourquoi suivez-vous un Imam ? [1] D’après vous, n’y avait-il un Compagnon suffisamment savant pour que vous fassiez son Taqleed ? Pourquoi ne suivez-vous pas directement les Compagnons et les avez vous délaissés pour suivre (par ex.) l’Imam Abu Hanifa ?

Réponse :

Si après le Prophète (salallâhou ‘alayi wassalaam), nous faisons le suivi de saydinna Abu Bakr as-Siddiq (radhia Allâhou ‘anhou), nous aurons un léger problème, parce qu’après lui, nous devrons suivre saydinna ‘Umar (radhia Allâhou ‘anhou), parce qu’Abu Bakr n’a pas fourni l’ensemble des explications de toutes les règles juridiques.  Nous devrons alors procéder à un autre Taqleed. Si faisons le suivi de ‘Umar, alors nous devrons suivre saydinna ‘Uthman (radhia Allâhou ‘anhou) parce qu’Umar n’a pas fourni l’ensemble des explications de toutes les règles juridiques. Et si nous le suivons, alors nous devrons ensuite suivre saydinna ‘Ali (radhia Allâhou ‘anhou) parce que ‘Uthman n’a pas fourni à la Ummah l’ensemble des explications de toutes les règles juridiques. Il est logique et sensé de suivre quelqu’un après qui personne d’autre n’est requis.

Le successeur du Prophète Muhammad était Abu Bakr, puis ‘Umar lui a succédé, puis Uthman lui a succédé, puis ‘Ali lui a succédé, etc…

La Science du Prophète qui a été transmise a Abu Bakr était le Qour’an, la connaissance de la Prophétie et ses propres règles. Saydinna ‘Umar avait le Qour’an, le Hadith, les règles d’Abou Bakr et les siennes. Saydinna ‘Uthman avait le Qour’an, la connaissance de la Prophétie et les règles reçues d’Abou Bakr et de ‘Umar. Quant à ‘Ali, il avait le Qour’an, le Hadith, les règles d’Abou Bakr, de ‘Umar, de ‘Uthman. Saydinna ‘Ali est allé de Médine à Kufa (Irak) et il a emporté tout son savoir avec lui. Allâh a alors fait parvenir une personne à Kufa nommée Nauman bin Thaabit, plus connue sous le nom d’Imam-e-Azam Abu Hanifa (radhia Allâhou ‘anhou) qui avait le Qour’an, la connaissance de la Prophétie, les règles d’Abou Bakr, de ‘Umar, de ‘Uthman et d’Ali et la science des Compagnons ainsi que son propre Ijtihaad (effort d’interprétation). [2]

L’Imam-e-Ahlu Balkh, Khalaf ibn Ayyoub (rahimahuLlâh) a dit :

« Allâh a donné la science au(x) Prophète(s), le Prophète l’a ensuite transmise aux Compagnons, qui l’ont ensuite transmise au Tabi’ins (successeurs) et les Tabi’ins l’ont transmises à Abou Hanifa. »

L’Imam Abu Hanifa fut donc cette personne réunissant toutes ces Sciences, après lui, il était inutile d’aller chercher quelqu’un d’autre. [2]

C’est la raison pour laquelle nous avons suivi l’Imam Abou Hanifa.

Ainsi, si vous êtes en mesure de nous présenter l’ensemble des avis compilés issus des Compagnons alors nous suivrons cela. A vrai dire, la Science des Compagnons n’a pas été compilée … mais l’Imam Abu Hanifa a réalisé ce travail.

C’est la raison pour laquelle nous faisons le Taqleed de l’Imam Abu Hanifa et cela ne devrait pas poser de problèmes.

Notes :

[1] C’est-à-dire l’un des quatre grands Imams : Malik ibn Anas, Ash-Shafé’i, Abu Hanifa et Ahmad ibn Hanbal – qu’Allâh les agréé tous –

[2] Le même schéma s’applique aux 3 autres grands Imams.

Suivi d’une école – Les Salafis sont-ils des transgresseurs?

Par le Mufti  Muhammad ibn Adam al-Kawthari [1]

Qouran

 

 

Question :

Vous savez que nous avons la secte dite Salafi. Sont-ils considérés comme transgresseurs?

 

Réponse :

Au nom d’Allâh, le Très Compatissant, le Miséricordieux,

Le message réel de l’Islam est l’obéissance à Allâh. L’accent a été mis sur le suivi du Messager d’Allâh (salallâhou ‘alayhi wassalaam), parce qu’il représente les commandements d’Allâh. Par conséquent, tous les musulmans devraient s’efforcer de suivre les commandements d’Allâh le Tout-Puissant et Son Messager.

Toutefois, il existe de nombreux commandements et injonctions du Coran et de la Sunna qui sont confus et ambigus. En fait, il y a certains énoncés qui semblent (apparemment) en contradiction avec d’autres versets du Coran et des Hadiths.

Par exemple : Il y a un Hadith qui dit : « Celui qui a un imam, la récitation de l’imam (en prière) est sa récitation » [2]. Cela indique que celui qui suit l’imam dans la prière doit rester silencieux. Toutefois, un autre Hadith dit : « Il n’y a pas de Salat (prière) pour celui qui n’a pas récité la Sourate Al-Fatiha ».

Maintenant, si une personne a les qualifications requises, la connaissance profonde des différentes sciences de la Shari’ah qui exige de nombreuses années d’intenses études avec piété et crainte d’Allâh, alors elle peut étudier les différentes preuves et décider pour elle-même qu’elle est la position correcte. Cette catégorie de personne est connue sous le nom de « Mujtahid » [3].

Toutefois, si l’on est en deçà des conditions requises pour être Mujtahid (de nombreux chercheurs ont mentionné qu’il est impossible pour une personne d’atteindre le niveau de l’Ijtihad à notre époque), il est alors nécessaire pour elle de suivre un Mujtahid qui a passé toute sa vie dans l’étude des différentes sciences de la Shari’ah. Ceci est connu comme « le suivi d’une école (Madhhab) ».

Il convient de rappeler que lorsque nous suivons un Madhhab (une école de jurisprudence), nous ne suivons pas une seule personne, mais nous suivons les travaux de recherche effectués par des milliers de savants qui ont consacré leur vie pour cette noble cause.

Allâh dit dans le Saint Qur’an :

« Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas ». [4] et [5]

Si une personne est dans l’illusion et se considère comme un Mujtahid et qu’en réalité elle ne l’est pas (comme c’est le cas généralement), alors c’est certainement mauvais et cela conduit à la déviation.

Quant à la question « Les Salafis sont-ils des transgresseurs (ndt : sur ce point) », cela dépend de la personne, toutefois les gens normaux sont en deçà de l’exigence de l’Ijtihad, et par conséquent il leur est nécessaire de suivre une école (Madhhab).

Je ne voudrais pas faire un jugement général sur le fait qu’ils soient (tous) ou non des transgresseurs, nous laissons cela à Allâh le Très-Haut, afin de ne pas être interrogé sur cette question le jour de Qiyamah.

Qu’Allâh bénisse la Oummah par l’unité, car c’est ce dont elle a le plus besoin actuellement, et qu’Il nous guide tous dans le droit chemin (Ameen).

Et Allâh est plus savant.

Muhammad ibn Adam al-Kawthari
Darul Iftaa, Leicester, Royaume-Uni

Notes :

[1] La biographie du sheykh est disponible ici : Biographie de Sheykh Muhammad ibn Adam al-Kawthari

[2] Sunan Ibn Majah et al-Bayhaqi

[3] Le Mujtahid est celui qui prononce une interprétation personnelle (ijtihâd) sur un point de droit dans l’islam. L’ijtihâd est le jugement résultant de la réflexion du mujtahid. Il existe trois catégories de Mujtahid :

1) Al-mujtahid al-mutlaq : capable de faire se rapprocher des textes divergents et en tirer la synthèse, élaborer les principes juridiques sans référence à une école particulière (madhhab). Ces compétences sont considérées comme exceptionnelles et rarissimes.

2) Al-mujtahid al-mutlaq al-muntasib le même mais dans le cadre d’une école interprétative (madhhab).

3) Al-mujtahid fil-madh’hab dans le cadre d’une école interprétative, capable d’élaborer des réponses juridiques sur des questions nouvelles.

Seuls les savants les plus compétents atteignent le rang de Mujtahidin.

[4] Les gens du rappel sont les savants.

[5] Sourate Al-Nahl – verset 43

Qui suit la Sunnah ?

Par le Darul Ouloum AbouBakar

 

 

Hanafi

 

 

Question :

Certains Salafis disent : « le Messager d’Allâh (salallahou ‘alayi wassalaam) a-t-il dit qu’il faille suivre Abou Hanifa (RA)? Alors, pourquoi est-ce que vous (les Hanafis), le suivez-vous? » Quelle réponse donner à ces personnes?

Réponse :

Il y a plusieurs réponses à ces piètres et puériles revendications.

1) En effet, le Prophète d’Allâh n’a pas dit « suivez Abou Hanifa », mais de la même manière il n’a jamais dit « suivez les Imam Boukhari, Mouslim, Abou Dawoud ou Ibnou Taymiyya », etc. Pourtant, les gens qui font ces revendications suivent tous ces Imams et plus encore. En fait, nous suivons un seul Imam, alors qu’ils en suivent plusieurs [1]. Ainsi, cela montre que leurs revendications sont fondées sur des préférences personnelles (nafasani). S’ils disent qu’ils ne suivent pas ces Imams, alors nous aimerions savoir pourquoi ils acceptent sans preuves les déclarations que font ces Imams concernant la validité et l’authenticité des Hadiths.

A titre d’exemple, lorsque l’Imam Boukhari écrit dans son livre que Rassoul Allâh levait les mains au moment du takbir après l’inclinaison (ruku’), ils l’ont tous accepté. Cette acceptation signifie qu’ils suivent l’Imam Boukhari dans l’établissement d’une Sunnah. Donc, si nous suivons l’Imam Abou Hanifa quand il dit que Rassoul Allâh ne levait pas les mains dans le takbir après le ruku’, quel péché commettons-nous? Si le Prophète n’a jamais dit : « Suivez Abou Hanifa » il n’a jamais dit non plus « Suivez Boukhari ». Si vous pouvez suivre Boukhari, pourquoi ne pouvons-nous suivre Abou Hanifa ou Ash-Shafé’i? S’ils font valoir que Abou Hanifa n’avait aucune preuve (ndt : arguments), nous pouvons fournir de quoi les laisser pantois. S’ils veulent avoir connaissance des « preuves », ils doivent se rapprocher des Oulémas Hanafis.

2) Tous les grands Imams ont extrait la Sunnah à partir de la Vie de Rassoul Allâh et de ses Sahaba. Ils ont pratiqué cette Sunnah et l’ont transmise aux gens. C’est également ce qu’ont fait les Sahaba, ainsi que les Imams qui leur ont succédé. Par conséquent, si l’on suit les Imams, on se conforme à la Sunnah que ces Imams ont dérivé des Hadith. C’est ce qui s’est produit pendant des siècles et c’est à cent pour cent correct.

3) Comment connaîtrons-nous la Sunnah? Nous n’avons jamais vu le Messager d’Allâh pratiquer l’une ou l’autre de ces Sunnah. Nous sommes obligés de compter sur les gens qui ont mentionnés et enseignés cette Sunnah d’une génération à l’autre.

Tout homme a un Maître (Ustaad) qu’il suit. C’est ce qu’il doit faire s’il veut apprendre sa Religion (Deen). Il n’existe aucun autre moyen pour que les gens apprennent leur Deen si ce n’est par le suivi d’un ‘Alim ou d’un Sheykh. Le Qour’an dit : « Suivez la personne qui s’est tournée vers moi. » (Sourate Luqman) « Demandez aux gens du savoir si vous ne savez pas. » (Sourate Ambiyaa) « Ô croyants! Obéissez à Allâh, obéissez à Son Messager, et obéissez à ceux en charge de vos affaires (Les Oulémas) ». Ces versets prouvent qu’il est autorisé, ou en définitive qu’il nous est ordonné de suivre un Imam, un ‘Alim, un Sheykh, etc.

4) Ces gens revendiquent haut et fort suivre la Sunnah du Messager d’Allâh, mais quand nous disons que l’Imam Abou Hanifa ou l’Imam Shafé’i suivent la Sunnah, ils rejettent cela ! Ils veulent nous faire croire qu’ils sont les seuls à suivre la Sunnah, mais ils rejettent la notion selon laquelle l’Imam Abou Hanifa ou l’Imam Malik, etc., suivent également la Sunnah. Cela est irrationnel et c’est un signe d’obstination. Sont-ils les seuls dans le monde à suivre la vraie Sunnah de notre cher Nabi? Ils ne sont aucunement comparables à ces grands Imams, mais ils ont pourtant l’audace de prétendre que leur « Sunnah » est l’unique Sunnah et que les grands Imams ne suivent pas la Sunnah! Ça sent la fierté et l’arrogance.

Qu’Allâh nous préserve d’une telle ignorance à la frontière de l’incrédulité.

 

© Traduit avec l’autorisation du Darul-Ouloum Aboubakar, Malabar, Port Elizabeth, Afrique du Sud

 

 

Notes du traducteur :
[1] : Lorsque l’on suit l’école d’un des quatre grands Imams (Abou Hanifa, Malik ibn Anas, Ash-Shafé’i, Ahmad ibn Hanbal), on suit non seulement la méthodologie qu’ils ont mis au point pour déduire des avis religieux à partir des preuves textuelles, mais on suit également leurs précieux ijtihads, ainsi que l’ijtihad des milliers de savants de l’école qui ont ensuite étudiés, renforcés ou réfuter les avis du madhaab. Ces gens qui suivent leurs passions, piochant ou bon leur semble, alors qu’ils n’ont même pas reçu pour la plupart d’entre eux les bases d’un enseignement Islamique, s’imaginent qu’il suffit de prendre un hadith authentique (Sahih) pour s’en faire une pratique fiable, sans même prendre en compte d’autres Hadith qui, tout aussi authentiques peuvent parfois entrer en contradiction et dans certains cas prévaloir. Ils ne regardent pas non plus la critique ou l’analyse que d’autre savants ont pu faire de ces textes, concernant leur authenticité, leur spécificité, leur contexte, etc.

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Quels avantages y a-t-il à suivre une école Juridique [Madhaab]? [1]

 


MaqamMecca[2]


Allâh dit : « Demandez aux gens de sience, si vous ne savez pas! »

Sheykh Nuh Ha Mim Keller mentionne dans une de ces conférences que, dans la Tariqa Shadhili le Sheykh n’a pas une importance énorme. Le Murshid Shadhili (guide spirituel) exige seulement une chose, le suivi strict de l’une des quatre écoles Juridiques.

Simple n’est-ce pas? Presque! Cela signifie plusieurs choses :

A) Il faut d’abord apprendre le madhab (l’école)- au moins ses règles de base.

B) Il faut ensuite suivre le célèbre principe du Tasawwuf : ‘amal bil-Ilm ou agir avec la connaissance.

C) Il faut avoir at-Taqwa fid-din [3]. Cela signifie que l’on ne peut pas piocher les avis qui nous plaisent juste dans le but de satisfaire nos moindres passions. Plutôt, on doit craindre Allâh et suivre les Mujtahideen du madhaab. Certains croient à tort qu’un Madhaab dans le Fiqh ne représente que les opinions d’un seul imam. Conclure à une telle chose est de la bêtise. Lisez n’importe quel travail, disons, de Fiqh Hanbali, on y trouvera au moins 10 grands Mujtahideen mentionnés. Une école de droit est composée de nombreux Mujtahideen qui cherchent à soutenir ou à réfuter les opinions de leurs « collègues » antérieurs.

Quels sont les avantages majeurs à suivre un Madhaab ?

 

1) La sécurité dans la pratique de ma religion (Deen).

Dans cette ère de « l’information », chacun s’efforce – surtout s’il est influencé par nos frères Wahhabites – de parvenir jusqu’à l’avis correct. Mais comment atteindre cet avis correct lorsque l’on est un novice, juridiquement ignorant des normes du Fiqh, sans connaissance des bases des Usoul et Furu de la Législation, asbaab-an-Nuzul, Ilm-al-hadith (en particulier Jarh et Ta’deel), du Tafsir et donc du Qour’an et que l’on ne maîtrise pas la langue arabe, etc…

Comment le choix d’un madhaab peut-il être bénéfique à une personne? Savoir que l’on suit constamment un avis fondé sur des preuves solides, sans même devoir les mémoriser, est un avantage énorme! Savoir que l’avis suivi provient de personnes qualifiées dans la Jurisprudence, qui après avoir maîtrisé les 20 sciences et plus de l’Islam, sont arrivé à cet avis par le biais nécessaire de l’Ijtihad. Savoir que plus de 1200 années de profonde érudition soutiennent une telle position. Sans oublier que cet avis- que vous avez pris de votre madhaab – a résisté à l’épreuve du temps. Lorsque les ennemis des madhaab écrivaient des réfutations sur ces avis, votre madhaab répliquait à leurs exposés avec argumentations et preuves à l’appui.

2) L’acquisition de l’entraînement spirituel.

Quand on doit passer au crible les avis, on est constamment fatigué par cette recherche et le risque que l’on a de suivre un avis non valide. Cette énergie dépensée est inutilement gaspillée. L’énergie dépensée en effectuant ces recherches pourrait être redirigée vers des actes d’adoration ou vers l’exécution de ce qui est connu comme étant une opinion valable dans la Shari’ah. La sécurité provoque ainsi une chance pour le demandeur d’agir au lieu de simplement « d’étudier ». En effet, l’apprentissage n’a aucune signification si ce qui est appris n’est pas appliqué.

3) Le suivi des Salafs.

En suivant un madhab, on suit vraiment les Salafs. J’ai entendu les pseudos-salafis prétendre qu’ils suivaient les Salafs. Je me demande ce que l’imam Ash-Shafi’i dirait à propos de ces gens qui n’ont pas mémorisé le Qour’an, maîtrisé la langue, appris les 20 sciences et plus de l’Islam, mais pensent qu’ils peuvent déchiffrer ce qui dans la Jurisprudence relève du haqq ou du batil. Voudriez-vous qu’un avocat diagnostique si oui ou non vous avez un cancer? Existe-il une question plus importante que celle qui concerne votre au-delà?

Regardez les hommes qui sont venus avant nous. Par exemple les Hafidhs (ce terme signifie qu’ils ont mémorisé minimum 100.000 hadiths avec formulation et chaîne) : Ibn Khouzayma, Taqiy-ud-Dîn As-Subki, Ibn Hajar Al-‘Asqalani et Haytami, l’imam An-Nawawi, Al-Boukhari, Al-Muzani, As-Suyuti, Al-Bayhaqi, An-Nasaa’i, et des centaines d’autres, faisaient tous partie d’un madhaab (ici l’école Shafé’ite)! J’utilise seulement cet exemple pour montrer que ces incroyables savants, maîtres du hadith, docteurs en droit, plaçaient leur confiance et leur âme dans l’Ijtihad de ces Imams [4]. Pourtant, à notre époque, des Musulmans rejettent avec arrogance et même condamnent leurs avis juridiques, comme s’ils étaient eux juridiquement autorisés à le faire.

Posez-vous simplement cette question : Combien de hadiths (à la fois le texte et les chaînes) avez-vous mémorisé? Maintenant, comparez cela aux plus de 100.000 hadiths mémorisés par chacun de ces hommes mentionnés ci-dessus, tous membres de l’école Shafé’ite.

Êtes-vous meilleur qu’eux dans la compréhension Juridique? Dans le Hadith? Dans la Langue?

Ces sommités dans le Hadith et diverses sciences Islamiques, ont pourtant tous choisi de suivre l’une des quatre écoles Juridique et ce malgré leur immense bagage scientifique.

Je pense que ceux qui ont abandonné les quatre Madhaab ont en fait abandonné la science des Compagnons. C’était leur érudition qui a conduit à l’incarnation de ce qui est connu aujourd’hui comme étant le « Fiqh ». C’était leur sang qui a été versé pour l’édification de la Jurisprudence. Pourtant, les pseudos-salafis se moquent de leurs sacrifices en accablant la position des Salafs, et en essayant de hisser leurs propres avis au-dessus des avis des Salaf-us-Salih (les Pieux Prédécesseurs).

Je demande à Allâh d’ouvrir nos cœurs à Sa Loi et de nous raffermir sur Sa Religion! Qu’Allâh déverse Ses Bénédictions sur notre maître bien-aimé Muhammad , sa famille et ses Compagnons. Ameen!

Notes :

[1] Article élaboré à partir d’une réflexion du frère Abu Layth de SeekingIlm.

[2] Jusqu’au début du siècle, il y avait autour de la Kaaba les 4 maqams représentant les 4 écoles Sunnites de Fiqh, jusqu’à leur destruction par les wahhabites en 1917. Ces maqams servaient aux pèlerins qui pouvaient venir y questionner un Mufti de leur école. Le nombre de pèlerins augmentant chaque année on peut comprendre la nécessité qu’il y avait à faire de la place autour de la Kaaba. Cependant ces 4 maqams n’ont pas été déplacées mais tout simplement détruites, pour des raisons évidentes d’incompatibilité avec la vision unilatérale et sectaire qu’ont les Wahhabites de l’Islam.

[3] La crainte révérentielle (délaisser les interdits, chercher la satisfaction d’Allâh).

[4] Malik ibn Anas, Ahmad ibn Hanbal, Abou Hanifa, Ash-Shafi’I et leurs successeurs (Qu’Allâh leur fasse Miséricorde).