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Pourquoi les relations sexuelles sont-elles interdites avant le mariage

 

Sheykh Jamir Meah

 

 

Question :

Assalam alaykum,

Les raisons suivantes ne justifient-elles pas que deux personnes puissent vivre ensemble et même avoir des rapports sexuels avant de se marier ?

1/ Dans l’optique de se voir dans les différentes circonstances de la vie, notamment dans les pires états et les mauvais moments.

2/ Pour être surs d’être sexuellement compatibles avant de se marier et ne pas découvrir le contraire après coup.

 

Réponse :

Assalam alaykum. Merci pour votre question.

Comme nous le savons tous, (le mot) Islam signifie soumission. Cette soumission implique de mettre de côté ses propres préférences et opinions et suivre ce que Dieu nous a révélé, juridiquement et spirituellement. C’est seulement à travers Sa révélation que les hommes savent ce qui est considéré comme bon ou mauvais.

Les relations avant le mariage

Allah Le Très Haut dit dans le coran : « Et n’approchez point la fornication. En vérité, c’est une turpitude et quel mauvais chemin ! » [1]

S’approcher de la fornication signifie tout ce qui peut y mener, comme les relations inappropriées entre homme et femme, que cela concerne une relation à long ou court terme.

De telles relations sont irresponsables. Elles n’impliquent aucune responsabilité, et dans la plupart des sociétés, ce sont les femmes qui sont les plus vulnérables dans ce type de relations. Le mariage et l’interdiction des relations sexuelles avant le mariage empêchent que cela se produise.

Allâh Le Très Haut dit également : « Les croyants sont ceux … qui préservent leurs sexes [de tout rapport], si ce n’est qu’avec leurs épouses …  alors que ceux qui cherchent au-delà de ces limites sont des transgresseurs » [2]

Préceptes

Outre l’interdiction explicite de Dieu, il y a des préceptes évidents susceptibles d’expliquer l’interdiction des relations hors mariage. Les considérations mises en avant dans la question ouvrent la porte à de nombreuses problématiques qui affectent la société ainsi que tout un chacun. Parmi celles-ci :

1/ L’ambiguïté de la paternité lorsque la femme est enceinte. Quand bien même la relation ne daterait pas d’hier, qui peut affirmer que la femme ne couche pas avec d’autres hommes dans le but de trouver un futur époux avec lequel elle serait compatible ?

2/ Un enfant né hors mariage n’est pas attribué à son père. La préservation de la lignée est l’un des objectifs principaux de la Shari’ah (Maqasid).

3/ De telles relations donnent aux hommes l’avantage de « faire ce qu’ils veulent » avec une femme, tout en étant désengagés de toute responsabilité émotionnelle ou financière envers celle-ci et envers tout enfant né d’une telle relation.

4/ Il y a une vertu innée dans le fait de préserver sa chasteté jusqu’au mariage et celle-ci a été reconnue depuis la nuit des temps et établie dans chaque religion.

5/ Bien que nous n’observions pas de différence extérieure dans nos entreprises mondaines, les pratiques inconvenantes ont un impact sur l’âme que nous ne pouvons percevoir. Cette notion est aujourd’hui perdue dans la culture moderne. Ce n’est pourtant pas quelque chose de propre à l’Islam, car on la trouve aussi dans toutes les religions ainsi que dans la littérature classique. Il suffit de lire « The Picture of Dorian Gray » d’Oscar Wilde pour comprendre les conséquences que peut engendrer sur l’âme humaine la perte de la vertu lorsque celle-ci se détourne des injonctions de Dieu.

6/ Avoir plusieurs partenaires augmente le risque d’attraper des maladies sexuellement transmissibles et de contaminer les autres.

7/ Il n’y a aucune garantie que vivre ensemble avant le mariage soit une indication sûre de la relation post mariage. De nombreux couples non-Musulmans vivent ensemble pendant des années pour finalement se séparer après leur mariage.

8/ Il faut aussi se demander si l’on aimerait que nos propres fils et filles fassent la même chose avant le mariage ?

En conclusion, il n’y a aucun avantage à ce que les relations à long terme et le sexe soient autorisés avant le mariage. Les considérations individuelles sont insignifiantes comparées à la quantité de problématiques sérieuses qui pourraient affecter les individus, notamment les femmes, et cela représente une voie évidente vers la décadence de la société et de nos propres âmes.

 

Notes :

[1] Qour’an : s17, v32
[2] Qour’an : s23, v5-7

 

La voie de Sheytan n’est pas celle des Amoureux

 

 

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahîm,

Aujourd’hui, beaucoup de Musulmans ont une relation très superficielle et intellectuelle vis-à-vis d’Allâh Ta’ala. Pourtant, celui qui est dépourvu d’amour ne peut comprendre la Sagesse d’Allâh, Ses Noms, Ses Attributs ou encore sa propre relation avec le Très-Haut. L’amour est un fondement de l’Islam et c’est d’ailleurs par pur Amour envers Lui-même et envers Ses Attributs de Perfection qu’Allâh nous a créés.

Celui qui aborde Allâh et l’Islam en général à un niveau purement intellectuel échouera. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Sheytan a échoué (je suis créé de feu, Adam (‘alayhi salaam) est créé d’argile, donc je suis meilleur que lui, l’argile tombe vers le bas, alors que le feu s’élève vers le haut…).

Un savant a déclaré : Il existe 4 mots qui commencent par la lettre ʻAyn (ع). Sheytan possédait 3 d’entre eux, mais pas le 4ème et c’est pourquoi il a échoué.

1/ ‘Alim (savant) : Sheytan était un ‘alim, il avait une connaissance très élevée.
2/ ‘Abid (adorateur) :  Sheytan était un adorateur d’Allâh
3/ ‘Arif (connaisseur) : Sheytan avait une connaissance profonde des Attributs d’Allâh. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle lorsqu’Allâh l’a chassé, au lieu de partir de suite, Sheytan a fait dou’a à Allâh pour Lui demander de lui accorde une très longue vie. Qui imagine se faire chasser de la maison par ses parents furieux et partir en leur demandant « papa, prête-moi ta carte bancaire » ou « maman, donne-moi ta voiture je vais en avoir besoin » ?  Il est plus probable que la personne voit une sandale se diriger vers sa tête à grande vitesse plutôt qu’une carte bancaire. Mais Shaytan savait que Allâh est exempt de cela et c’est pourquoi malgré le fait qu’Allâh le chasse, il se permet de faire un dou’a, qu’Allâh lui acceptera.

Le 4ème mot commençant par ʻAyn que Sheytan ne possédait pas est ‘Ashik (amoureux). Sheytan n’était pas un ‘Ashik, il n’était pas un amoureux. Sa relation avec Allâh était une relation intellectuelle. Il était un savant, un adorateur, un connaisseur d’Allâh, mais pas un amoureux. Sans quoi il aurait obéi à Allâh sur le champs, sans se soucier du fait qu’Adam soit d’argile, de pierre ou d’autre chose. Lorsque nous nous prosternons face à la Ka’aba, cela signifie-t-il que nous adorons la Ka’aba ? Non, nous adorons Allâh et nous nous prosternons pourtant face à la Ka’aba, qui est faite de pierre, comme cela nous a été ordonné :

« Tourne donc ta face vers la Mosquée Sacrée ! Et vous, croyants, où que vous soyez, tournez-vous dans cette même direction ! » [1]

Sheytan n’était pas un ‘ashiq d’Allâh Subhanu wa Ta’ala, en fait il était plutôt un ‘ashiq de son nafs, c’est-à-dire un amoureux de lui-même (ana khayrun minhu – je suis meilleur que lui).

Tout comme Sheytan l’a expérimenté, il est clair que notre intellect, notre savoir ou notre sagesse ne pourront pas nous sauver. En Islam, la réussite ne peut être atteinte que par l’Amour envers Allâh et Son Messager ﷺ. Celui qui en est dépourvu est susceptible d’échouer facilement.

Qu’Allâh nous préserve de l’échec, qu’Il nous dirige vers la Voie des amoureux et qu’Il nous accorde le succès total dans cette Voie.

Notes :

[1] Qour’an, s2/v144