Islam – Preuve que le suicide ne vaut pas l’impiété

Preuve que le suicide ne vaut pas l’impiété

Par l’Imam Yahya ibn Saraf an-Nawawi

 

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Ce chapitre [1] contient un seul Hadith [n° 184], rapporté par Jâbir qui dit :

« Quand le Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam) émigra à Médine, al-Tufayl ibn ‘Amr al-Dawsi émigra l’y rejoindre avec un homme de sa tribu. Mais ils ne purent s’adapter au climat de Médine. Aussi, l’homme qui l’avait accompagné tomba malade et le mal l’excéda au point où il prit des flèches à lui, et s’en coupa les articulations du milieu des doigts. Ses mains saignèrent si fortement qu’il en mourut. Après l’incident, al-Tufayl ibn ‘Amar le vit en songe. Il lui parut alors en excellent état ; mais il vit qu’il couvrait ses mains et lui dit : « Qu’a fait de toi ton Seigneur ? » Il m’a pardonné pour m’être exilé en vue de rejoindre Son Prophète. » Répondit-il. « Et pourquoi couvres-tu tes mains ? » lui demanda-t-il. Et lui d’expliquer : « On m’a dit qu’on ne rétablira pas ce qui a été endommagé de ton corps. » Al-Tufayl raconta cela au Messager d’Allâh qui dit alors : « Ô mon Dieu, pardonne aussi à ses mains. »

Al-Tufayl et son compagnon ne pouvaient supporter de vivre à Médine du fait qu’ils n’arrivaient pas à s’y acclimater. Selon al-Jawharî, le mot arabe « ijitawâ », employé dans le Hadith signifie ne pas tolérer le séjour en un endroit même si on y jouit de conditions de faveur. Al-Khattâbî dit qu’il s’agit d’une maladie interne qui atteint le ventre.

Enseignements et règles contenus dans le Hadith :

Ce Hadith contient une règle d’une importance majeure pour les partisans de la Sunnah (ahl al-Sunnah) qui stipule que le suicidé ou le coupable d’un autre péché qui meurt sans être repenti, n’est pas impie, et ne doit pas être considéré comme voué à l’enfer. Son sort sera plutôt laissé à la Volonté d’Allâh. Cette règle a été expliquée et argumentée plus haut. Par ailleurs, ce Hadith donne une explication aux Hadiths précédents [2] qui, pris au sens littéral et superficiel, laisseraient penser à tort que le suicidé et le coupable de grands péchés seront éternisés en enfer. Le Hadith établit, également, les peines spécifiques à certains pécheurs. En effet, l’homme en question dans le Hadith a reçu une punition sur ses mains. Ce qui constitue une réplique aux Murji’ites qui affirment que les péchés ne sont pas préjudiciables.

Notes :

[1] Sharh du Sahih de Muslim, par l’Imam an-Nawawi – rahimahou Allâh

[2] Hadith relatifs à l’interdiction rigoureuse du suicide