Les Salafis l’admettent : Tous les commentateurs du Sahih Boukhari

étaient Ash’aris

 

 

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Question posée par un Salafi :

« Quel est le jugement concernant le fait de travailler avec les opposants au crédo des Salaf as-Salih, comme les Ash’aris et les Maturidis et ceux qui suivent leur chemin, et sur le fait de coopérer avec eux en matière de bonté, de piété et dans les affaires de manière générale? Est-il interdit de travailler avec eux, si par exemple l’administration est sous notre autorité et qu’ils travaillent sous notre protection, ou bien si c’est sous leur contrôle? Font-ils partie des 72 sectes égarées ? Si on travaille avec eux, est-ce que c’est considéré comme si on travaillait avec ceux qui ne sont pas des croyants ? »


Réponse du Comité :

« La Louange est à Allâh, et que la Prière et le Salam soient sur le Messager d’Allâh. En réponse à cela nous disons : Les Ash’aris et les Maturidites se sont opposés à ce qui est correct quand ils ont effectués les Ta’wil (interprétation) des attributs Divins d’Allah l’Exalté. Cependant, ils font partie d’Ahl Sunnah wal Jama’a et non des 72 sectes égarées à l’exception de ceux parmi eux qui vont dans les extrêmes dans le déni et adoptent les avis des Jahmiyah – et le jugement les concernant serait le même que concernant les Jahmiyah. La majorité des Ash’aris et des Maturidites ne sont pas comme ça, et ils sont excusés pour leur Ijtihad, même si ils se sont égarés dans la vérité. Il est autorisé de travailler et de coopérer avec eux dans la piété, la justice et la bonté.

Prenez Ibn Taymiyya, il étudié auprès de nombreux savants Ash’aris, et à vrai dire, il a même combattu sous la bannière des Mamlukes, les dirigeants de l’époque et la grande majorité d’entre eux étaient Ash’aris, en effet, le chef militaire de ce temps, le brave Nuruddin al-Zanki le martyr ainsi que Salahuddin al-Ayubi étaient tous deux Ash’aris, comme cela a été stipulé par l’Imam adh-Dhahabi dans son Siyar ‘Alam an-Nubala. Et il y en avait beaucoup plus parmi les savants, les chefs militaires et les gens de la rectification. Beaucoup de savants et d’imams des Musulmans étaient Ash’aris et Maturidis tels que ; al-Bayhaqi, an-Nawawi, Ibn al-Salah, al-Mizzi, Ibn Hajr al-Asqalani, al-Iraqi, as-Sakhawi, al-Zayla’i, as-Suyuti, et à vrai dire, tous les commentateurs du (Sahih) d’al-Bukhari étaient Ash’aris et encore beaucoup d’autres par ailleurs.

Donc, partant de là, les personnes ont bénéficié de leur Science et ont admis leur vertu et leur leadership dans le Deen tout en les excusant pour leurs erreurs dans l’Ijtihad. […] »

Fatwa signée par :

Dr, Abdul Aziz ibn Abdul Fattah al-Qari’ (ancien chef de la faculté de Coran à l’Université Islamique),
Dr Nasir Muhammad ibn al-Suhaibani (professeur au Masjid du Prophète),
Dr. Abdullah ibn Muhammad al-Ghunayman (ancien chef du département des études supérieures à l’Université Islamique).

Dans cette Fatwa, ces savants Salafis admettent non seulement que  tous les commentateurs du (Sahih) d’al-Bukhari étaient Ash’aris, mais ils déclarent aussi que les Ash’aris et les Maturidis font partie d’Ahl as-Sunnah wa l-Jama’a. Ceci démontre également les nombreuses divergences qui existent chez les Salafis puisque sur le même sujet, Saleh Ibn al-‘Uthaimeen déclare quant à lui que les Ash’aris et les Maturidis ne font PAS partie d’Ahl as-Sunnah wa l-Jama’a [1].

Pour en revenir au sujet initial, ce comité de savants Salafis n’est pas le seul à avoir avoué que seuls les Ash’aris ont entièrement commentés le Sahih de Boukhari. En effet, Al-Albani a également admis que dans le monde entier il est impossible de trouver un commentaire du Sahih qui soit entièrement Salafi [2].

Deux raisons à cela :

1/ le mouvement Salafi (malgré ses prétentions) est très récent, contrairement aux écoles Ash’aris et Maturidis qui datent de l’époque bénie du Salaf et ont été acceptées et adoptées par la grande majorité des ‘Ulamas depuis plus de 1000 ans, et

2/ les leaders de ce groupe souffrent d’énormes lacunes en terme de Sciences Islamiques, car pour la plupart ils ont refusés l’enseignement long et studieux auprès de maîtres authentiques et ce sont auto-formés en lisant des livres.

Qu’Allâh nous préserve de l’égarement et nous accorde le succès ici-bas et dans l’au-delà.


Notes :

[1] Sharh Aqeedat il-Waasitiyyah (1/123)
[2] Source : https://shaikhalbaani.wordpress.com