De quel type de vêtement peut-on dire qu’il est Sunnah?

 

 

sunnah

 

 

Question :

De quel type de vêtement peut-on dire qu’il est Sunnah?

 

Réponse :

Wa ‘alaikum assalam wa rahmatuLlâhi wa barakatuh,

Je prie pour que cette réponse vous trouve dans le meilleur état de santé et de la foi, inshaa Allâh.

La base du vêtement, pour les hommes et pour les femmes est qu’il soit modeste et qu’il couvre sa awra (nudité) d’une manière ample. Ces conditions peuvent être remplies par les vêtements orientaux comme par les vêtements occidentaux. Ce qui est interdit, c’est de chercher à imiter ce que font les autres personnes (qu’elles soient mécréantes ou Musulmanes corrompues) si elles sont considérées comme des symboles de mécréance, de corruption, de péché, ou de vice, parce que la Shariah est venue afin de promouvoir leurs contraires. [1]

L’Imam Zayn ud-Din ar-Razi (M. 666 AH), auteur du célèbre dictionnaire Mukhtar as-Sahah, a expliqué les règles essentielles de l’habit dans son magnifique travail Tuhfat al-Muluk :

« Les 3 niveaux de vêtements :

1. Obligatoire. C’est de couvrir la nudité (awra) [2] et repousser les méfaits de la chaleur et du froid …

2. Recommandé. C’est de porter de beaux vêtements, afin de bien paraître et de se parer, en affichant les bénédictions d’Allâh. [3]

3. Interdit. S’habiller de fierté et d’arrogance. » [4]

Tout vêtement satisfaisant aux exigences Islamiques légales concernant l’habillement est à peine suffisant. Tout ce qui correspond aux valeurs recommandées par la Sunnah, comme ce qui est large (ample), modeste, dans la retenue et la dignité, sera considéré comme « habit Sunnah » au sens général. Quelque chose d’ « islamiquement » identifiable est en soi supérieur, bien que d’autres considérations puissent entrer dans ce cadre en fonction des circonstances, et pour cela, il faut consulter des savants locaux fiables.

Et Allâh seul donne le succès.

Wassalam,

Réponse apportée par SeekersHub, vérifiée et approuvée par Sheykh Faraz Rabbani puis traduite par nos soin avec l’autorisation du Sheykh

 

Notes du traducteur :

[1] [extrait commenté] :

– « si elles sont considérées comme des symboles de mécréance » : vêtements des autres religions ou marquant son athéisme (soutane, tunique Bouddhiste ..)
– « de corruption, de péché, ou de vice » : les vêtements de ceux qui font l’apologie de Sheytan comme les Satanistes, de certains hard-rockeurs ou des Gothiques, ceux des rappeurs, des chanteurs/teuses qui promeuvent dans leur clip la nudité et le rabaissement de la femme, de ceux qui font l’apologie de la violence, de l’alcool, de la drogue, etc.

[2] La ‘Awra (nudité ou zone de pudeur) :

La `awra de la femme et ce qu’il est permis d’en voir :

– avec son mari : il n’y a pas de `awra.
– entre femmes : la `awra est du nombril jusqu’aux genoux.
– devant un homme étranger : la `awra est tout hormis le visage et les mains sauf si son visage est beau et attire alors elle est dans l’obligation de cacher son visage.
– pendant la prière : la `awra est tout sauf les mains et le visage.
– devant les mahârîm : les mahârîm ont le droit de voir le cou, les cheveux, bras, et les pieds.
– devant une femme non-musulmane ou bien une musulmane perverse : elle doit se couvrir complètement comme si elle était devant un homme étranger à elle.

*A noter que la femme doit couvrir ses pieds dehors

[Réf : Sheykh `Âmir Sa`îd Az-Zaybârî al-Malikiyy]

La `awra de l’homme et ce qu’il est permis d’en voir :

La `awrah des hommes entre eux (inclut ce que le mahram peut voir de l’homme) :

Il est permis à l’homme de découvrir devant un homme ce qui est autre que ce qui se situe entre le nombril et le genou exclus. Et il est permis à l’homme de voir d’un homme ce qui est autre que ce qui se situe entre le nombril et le genou exclus. Il en est de même pour le mahram d’un homme.

Le Chaykh as-Sâwiyy a dit dans Boulghat as-Sâlik : « D’après cela, la cuisse de l’homme est une `awrah au regard d’un autre homme et d’un mouharram, et c’est là l’avis connu (al-machhoûr), il est interdit de la découvrir ».

La `awrah de l’homme au regard de la femme : Il est autorisé à l’homme de découvrir devant la femme ce qui est autre que ce qui se situe entre le nombril et le genou exclus. Il lui est toutefois recommandé de cacher en plus de ce qui se situe entre le nombril et le genou ce qui atteint les extrémités, à savoir ne laisser apparaître que le visage et le cou, les mains et les avant-bras, et les pieds.

Quant à la femme, il lui est permis de regarder de l’homme son visage et ses extrémités.

Le Chaykh ad-Dardîr a dit dans ach-Charh as-Saghîr : « Il ne lui est donc pas permis de regarder sa poitrine, son flanc, son dos ni son tibia, quand bien même elle ne craint pas d’être atteinte par le désir ».

Le Chaykh al-Bannâniyy a dit dans al-Fath ar-Rabbâniyy : « Ça ne veut pas dire que c’est une `awrah pour lui, car il ne lui est pas obligatoire de cacher cela », c’est-à-dire ce qui est autre que ce qui se situe entre le nombril et le genou exclus.

Le Chaykh Hijâziyy al-`Adawiyy a dit dans sa Hachiyah sur le Majmoû` : « Quand bien même il est interdit à la femme étrangère de regarder cela, il n’est pas obligatoire à l’homme de le cacher. Mais il lui est interdit à elle de regarder cela », c’est-à-dire ce qui est autre que les extrémités et autre que la `awrah.

[Réf : Pdf disponible sur le groupe FB Malikite « Al-Mâlikiyyoûn (Les Mâlikites)]

[3] A noter qu’un vêtement ne doit pas être transparent, laissant apparaître la couleur de la peau et qu’il est préférable qu’il soit large plutôt que moulant par lui-même (sans intervention du vent, de la pluie, etc.). Le vêtement moulant est makrouh pour les hommes dans la prière tout comme en dehors de celle-ci (cf : hâchiyah de l’Imam al-`Adawiyy sur la Risâlah) et haram pour les femmes.

[4] Zayn ud-Din ar-Razi, Tuhftat al-Muluk, 277, Dar al-Basha’ir al-Islamiyya ed.

Wa Allâhu a’alam

A lire en complément : La Sunna implique-t-elle de s’habiller comme les gens du pays où l’on vit ?